L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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27 February 1918
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s.n. 1918, 27 February. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 06 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/p843r0r23n/
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<3ème Ann86 î^jo. &> cents mercredi ^ Sévrieg» B9is L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal caaaolâcSÊeirs «la» matin Es*araïss££ïîS en Hollande Belge est notre noni t'a Famille. 'S'nntém les lettres doivent être adressas au •.«■•eau de 'rédaction : N. "Z,. VOOBBURGWAL 234-240, 5mItËbDA,«. Téléphones: 3797 et 177S. Rédacteur en Cheî : Gustave Jaspaers. , . n, _ i Chartes Bernard, René Chamtory, Comité de R^dactaon: ^ Emile Painparé. Abonnements : Hollande il. 1.50 par mois, ttranger u. <z.uu par mois, rtur ieb militaires au front et les militaires internés en Hollande fî. 0.75 par mois payable par anticipation. Annonces: 15 qents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Be Saint Aiigistin à Aristofe M. le profésseur comte de Hertling, chancelier de l'Empire, a parlé. C'est la troisième fois qu'il parle, qu'il parle aussi considérablement. La différence entre son discours d'avant-hier et ses discours précédants est sensible. Hâtons-nous de dire que cette différence n'affecte que la forme. Il y a dans ,,Hetnani" un personnage'qui dit a Don Carlos, prétendant à 1 Empire, que la noblesse allemande aime beaucoup qu on lui parle latin. Et Don Carlos, qui ne sait jas le latin, ou mal, de répondre: Il imparte fort peu, croyez-en le roi Charle, Quand la voix parle haut quelle langue elle parle. Hé bien, M. le professeur comte de Hertling, chancelier de l'Empire, avait toujours parlé haut jusqu'ici; mais lundi dernier il a parlé latin. Justitia fondamentum regnorum.... C est ce texte de Saint Augustin que M. de Hert-Jiing a pris pour thème de son homélie. Oui, la justice est le fondement des nations, mais que le chancelier de l'Empire allemand, mettant entre ses paroles et les actes de piraterie et de banditisme de l'Allemagne toute la marge qu'il'y a du bien au mal, se croie autorisé à tenir un tel langage, paraîtra au moins excessif. Pour nous, voyons y seulement cet hommage, dont parlait un moraliste, que le vice rend' à la vertu, et c est déjà un pas vers la vertu. Sans doute nous voulons bien ecouter les paroles de M. Hertling mais nous ne pouvons pas nous dispenser de considérer en même temps ses actes. Qui devons-nous croire ? L'hoihme qui parle ou l'homme qui agit? Traçons un parallèle entre ces paroles et ces actes: „Nous ne voulons pas garder la Belgique, ni en faire un pays d'empire; mais nous devons prendre garde-que ce pays, avec qui nous voulons vivre après la guerre en paix et en amitié, ne serve les projets de conquête de nos ennemis." L'Allemagne ne veut pas garder la Belgique, non; mais elle tient la Belgique sous sa botte et, contrairement au droit non écrit qui régit les Etats de même que les individus, comme au droit écrit des conventions de La Haye qui régit les Etats, l'Allemagne agit eu Belgique comme si le pays lui appartenait pour tout de bon et devait toujours - lui appartenir. Elle a ruiné les fondements même de cet Etat,- elle a brisé les rouages de son administration et complètement modifié le cadre de ses institutions. Elle préparerait l'annexion pure et simple de la Belgique ou bien son absorption dans une nouvelle Confédération Germanique qui s'étendrait de la Mer du Nord au Golfe de Finlande, qu'elle ne s'y pren-dait pas autrement. Et quand M. de Hertling, poursuivant son discours, fait appel au gouvernement du Havre, dont il attend, dit-il, les propositions, il accuse jusqu'à l'extrême cette contradiction entre ses discours et les agissements de la politique allemande dans notre pays. En effet, M. Hertling s'adresse à un gouvernement dont cette politique méconnaît l'existence et qu'elle s'applique à remplacer nous ne dirons pas aussi bien mais aussi mal que possible. Justitia fondamentum regnorum.... Non, ce n'est pas comme épigraphe au-dessus d'un discours du chancelier allemand que nous nous serions attendu à voir ces mots de Saint Augustin, mais au-dessus d'une de ces oraisons magnifiques où le cardinal Mercier, héritier direct, lui, de la pensée et de la majestueuse éloquence des grands pères de l'Eglisâ, condamne et voue à l'exécration des siècles le Crime allemand en Belgique. Mais si l'acte est brutal et ne permet pas de divergences d'appréciation, la parole est subtile et elle peut tromper des gens qui pensent encore qu'elle a été donnée à l'homme pour exprimer sa pensée. C'est seulement en apparence que M. de Hertling cherche à accorder ce qu'il dit avec le texte d'un père de l'Eglise. L'Allemagne ne veut pas, annexer la Belgique parce que ce serait injuste. Mais est-il moins injuste d'imposer à la .Belgique, Etat Souverain, personne du Droit des Gens, telles restrictions de souveraineté qui la placent vis-à-vis d'un autre Etat, en l'occurrence de l'Allemagne, dans une dépendance aussi humiliante qu'intolérable? Et où donc M. de Hertling, quand il parle d'empêcher désormais que la Belgique ne devienne une tête de pont des ennemis de l'Allemagne, dirigée contre l'Allemagne, veut-il en venir, si ce n'est précisément à nous imposer telles obligations et telles garanties qui feraient de notre pays une tête de pont de l'Allemagne dirigée contre la France et l'Angleterre. Ah! M. de Hertling sait si bien que c'est ici que le bât blesse, qu'il abandonne prudemment l'autorité de Saint Augustin pour en invoquer une autre, non moins considérable et encore plus ancienne: celle d'Aris-tote: ,,Si tu veux la paix, prépare-toi à faire la guerre". Sans doute, c'est sous le couvert de cette formule qu'il justifie la marche en avant des colonnes allemandes le long cl es côtes de la Mer Baltique. Combien, cependant, elle s'applique mieux dans le cas de la Belgique qui, dans l'esprit , de l'Allemagne doit servir de base stratégique à ses opérations futures contre les puissances de l'Occident. La paix que veut l'Allemagne n'est qu'un acte préparatoire à cette guerre future que l'Allemagne veut également. La paix que nous voulons, au contraire. fondée véritablement sur cette justice dont parlait Saint Augustin, est telle qu'elle rende la guerre future sinon impossible du moins improbable. Nous ne voulons plus, précisément, de la paix d'avant guerre fondée uniquement sur cette préparation de la guerre dont parlent Aristote et M. de Hërtling. Le terrible sophisme du philosophe grec, après avoir coûté à l'Europe quarante ans de paix armée jusqu'aux dents, •près Avoir pendant quarante années absor bé toutes les ressources, toutes les énergies des nations, n'a abouti qu'au plus terrible cataclysme de l'histoire. Et le monde ne vent plus, lui, vivre sur ce mensonge d'une paix armée au bout de quoi il n'y a que de la ruine et des deuils. Aussi, que M. de Hertling choisisse 'entre Saint Augustin et Aristote. Nous avons . déjà gagné dans son chef qu'il a mis en avant les deux formules à la fois. Il . lui reste encore deux choses, il est vrai très importantes, à accomplir: Laisser tomber la seconde et conformer ses actes à la premiere. HéLas ! ni la logique, ni ta persuasion ne serviront de rien. Ce qui sépare^ encore le point de vue allemand du nôtre c est la vie-toira de nos armes. le ministre d'Elat Th. de lanislisere Nous apprenons la mort, après une courte indisposition, de M. Théophile de Lantsheere, ministre d'Etat, Gouverneur de la Banque Nationale de Belgique. Comme représentant du parti conservateur catholique, le défunt a joué un rôle très marquant clans la politique belge. Jusqu'en 1871, il représenta le canton d'Assené au Conseil provincial du Brabant. En 1872 il fut élu député de Dixmude. En 1871 il accepta le portefeuille de ministre de la justice, poste qu'il occupa jusqu'en 1878 daujs le cabinet Malou. En 188-1 il accepta la présidence de la Chambre. Il renonça à ce poste en 1895, à la suite d'un incident provoqué par un discours violent de M. Anseele. En 1900 M. de Lantsheere quitta la Chambre pour entrer aussitôt au Sénat. Nommé Gouverneur de la Banque Nationale, le Roi Léopold le créa vicomte en reconnaissance des services rendus. M. de Lantsheere, qui meurt à l'âge de 85 ans, sera unanimement regretté. Un des fils du défunt, mort peu avant la guerre, avait été également ministre de I» justice.<»*-  la façon des hoSschevik Nos activistes belges veulent, en tout et pour tout, imiter les Lenine, les Trotzky et autres bolscheviks qui sont en train de ruiner et de déshonorer la malheureuse Russie. Non contents d'être, comme eux, à la solde du kaiser,, ils imitent leurs procédés révolutionnaires et veulent déposséder et dépouiller les \ gens qui n'ont pas le bonheur de leur plaire. : C'est ainsi que dans une réunion tenue à An- , vers, salle Van "Wesenbeke, le „Vlaamsch Ver- . bond" de oette ville vient de voter une motion ^ demandant au fameux Conseil des Flandres de ( ,,poursuivre par tous les moyens la liquidation des Sociétés minières de0 Winterslag, de Lim-bourg—Meuse et de Beeringen et d'arriver à empêcher les sujets français de continuer à avoir des intérêts dans ces industries flamandes" (textuel). On en verrait de belles si ces messieurs pouvaient, comme les soviets de Pétrograde; avoir les mains libres! L'as É8S as était no Fiaoïand. 1 L'aviateur Guynemer, le héros de l'air, est d'origine flamande. Tel est le point établi par ! M. Henry Bordeaux dans des pages émouvantes qu'il consacre à l'illustre aviateur dans la < „Revue des Doux Mondes" : _ : .D'origine flamande, dit l'écrivain français, les aïeux de l'aviateur avaient émigré en Bretagne, où on les trouve encore au moment de la Révolution. L'un d'eux, Bernard, vint alors à ^ Paris donner des leçons de droit. L'Empire le 1 nomma président du tribunal de Mayence; la < Restauration l'envoya en disgrâce 'à Gannat. Ce ] magistrat eût quatre fils, dont trois furent sol- -j dats: l'un, officier d'infanterie, fut tué à ] Vilna; un autre, officier de marine, succomba j aux blessures reçues à Trafalgar; le troisième, Achilles, engagé à quinze ans, quitta l'armée à la chute de l'Empire; seul, Auguste, l'aîné, avait été réformé à la conscription. Des quatre fiis du président, Achille seul, le plus jeune, devait faire souche. C'est le grand-, père de l'aviateur. Engagé volontaire à quinze ans, il part en 1806 dans l'armée de Junot, qui ^ le prend pour secrétaire et l'emmène en Espagne. En 1811, il gagne l'épaulette sous les ( ordres du colonel Hugo. Fait prisonnier à la > capitulation de Guadalaxara, il s'évade au péril de sa vie, aidé par la pitié ou peut-être j l'amour d'une jeune Espagnole, reparaît en ^ 1813 au passage de la Bidassoa, où il gagne la ^ croix et les galons de lieutenant. Son fils, historien et ancien officier, est le ] père de l'aviateur. Guynemer, ces notes le prouvent, ,,avait de j qui tenir". —: i le premier soldat américain tel a» front irait un Beige! On sait combien de Belges s'étaient établis en Amérique et au Canada. Beaucoup parmi eux servent dans les rangs de notre armée depuis les premiers mois de la guerre. Une singulière coïncidence fait que le premier soldat américain, mort sur le front, est un Belge. L',,E<vening Sun" du 3 janvier nous apporte ces détails : Prudent, R. Vanrisseghen de Molline (Illinois), né en Belgique, mais-naturalisé citoyen américain, faisait partie d'un régiment d'ingénieurs des chemins de fer venant de Middle-West. Il repose maintenant dans le premier tombeau d'une partie réservée aux Américains dans le cimetière militaire français do la région historique de Verdun. Vanrisseghen a été tué dans un accident de chemin de fer, au lendemain de Noël, alors qu'il se préparait à partir en permission pour rendre visite à des parents au Havre devenu une sorte de capitale belge. 11 rr T) H y a un m \ 27 février 1917, — Les Britanniques ac-cummt L& Baraus &i. Liami ùm L'Ancre], J En Belgique. La réponse du gouverneur Le génér ai-colon el - baron-gouverneur-géné-ral de Faikenhausen, qui est actuellement chargé de faire le bonheur de la Belgique, et qui le fait, vient 'de répondre à la belle lettre des magistrats de la Cour de cassation dans laquelle ceux-ci lui annoncent qu'ils suspendent leurs audiences en guise de protestation contre l'arrestation et la déportation des trois présidents de Chambre de la Cour d'appel de Bruxelles. La réponse du général-colonel -baron-gouvemeur-général est ce qu'elle devait être, pleine d'insolence et d'hypocrisie, et elle tâche, comme de juste, de mettre les magistrats dans leur tort. Pauvre baron! Elle commence par reprocher aux magistrats de la Cour d'appel d'avoir ouvert un procès de ,, haute signification" sans avoir consulté le ministre de la justice, c'est-à-dire le directeur allemand de l'administration judiciaire en Belgique, „une manière d'agir qui serait déjà anormale en temps de paix", déclare l'humoriste allemand installé rue de la Science, qui ajoute avec bonité: ,,mais, an temps de gjierre, c'est là une impossibilité." C'est, selon lui, un non-sens, dans un pays occupé, de poursuivre des crimes dirigés contre l'Etat a-vec lequel le pays occupant est en guerre, surtout que l'autorité judiciaire en pays occupé est soumise à l'occupant et à son contrôle. La Cour d'appel s'est mise en contradiction avec cette vérité élémentaire. Son attitude a été une démonstration politique xmsciente, et c'est pourquoi le gouverneur a Sté forcé (!) de suspendre des magistrats issez criminels pour méconnaître les conditions dans lesquelles ils peuvent, en territoire occupé, exercer leurs fonctions! La Cour de cassation s'était référée a une ettre de feu von Bissing garantissant aux magistrats belges une ,,pleine indépendante". Von Faikenhausen, lui aussi, leur garantit cette indépendance — et comment! — mais seulement ,,si les magistrats belges, reconnaissant loyalement les faits accomplis *t leurs conséquences par rapport au droit .nteraational, se tiennent à l'écart de toute manifestation hostile à l'égard du pouvoir îccupant". D'après le baron-colonel-général-^ouverneur, les magistrats belges ont oublié :ette restriction ou l'ont froidement méconnue. Ils sont donc responsables de la ,,grève les cours et tribunaux, que personne plus lue le général-baron ne déplore". Faiken-îausen finit ainsi : ,,Je regrette cette situa-ion dans l'intérêt ( !) du pays. Il aurait été dIus juste et plus patriotique de vous abste-îir de ce geste politique, et de rechercher, m votre qualité d'autorité judiciaire su->rême, de quelle manière l'administration le la justice pourra continuer à fonctionner paisiblement, étant 'données les circonstances présentes." Le3 magistrats belges sont libres et indépendants. Ils peuvent rendre lia justice, mais .eulement si ceitte justice ne touche pas aux traîtres qui font en Belgique la besogne malpropre de l'Allemagne. Qui touche à ceux-' à, en meurt ! Us sont sacrés. Ils sont tabou. On conçoit que, dans ces conditions, les magistrats de la Cour de cassation s'en tiennent i leur noble et. ferme attilade. L'insolente ,délimitation" de leurs pouvoirs, telle ju'elle vient d'être faite par Faikenhausen, îe peut que les confirmer dans leur résolu-ion de ne plus rendre la justice en Belgique jue lorsque cette justice pourra être rendue librement et frapper Ceux qui, ayant voulu )oignarder leur patrie, méritent à leur tour e peloton d'exécution, — et l'auront tôt ou ;ard. i La déMcIe activiste à Anvers Réponse aux mensonges insérés dans la „Kolnische Zeîtung" du 6 février 1918, Voici, d'après un témoin, ce que fut la grande nanifestation d'Anvers : Les activistes avaient annoncé pour le limanche 8 février une grande manifestation , Anvers. Dès le samedi on s'est battu; une petite >ande d'étudiants de Gand essaye de manifes-er aux environs de la gare ; ils sont une rentaine et en un. moment ils sont entourés >ar une bande menaçante et hostile qui les me, leur crie : ,,Traîtres, vendus" et les roue le coups. Le dimanche matin une grande eu ni on était annoncée pour onze heures. Les ,ctivistes, pour attirer du monde, avaient organisé 'j petits meetings -de section, dans les [uartiers excentriques : ils sont peu suivis. A u propriétaire de la salle refuse on local: rue Van Wezenbeeck, où sont les ihefs, la foule hue les participants ; les coups le canne pleurent à la sortie. Rue du Couvent, 1 y a une douzaine de personnes et la contrat-Là et ion démonte l'orateur, tout jeune, d'ailleurs.La Burse malgré les protestations de 'autorité communale, a été réquisitionnée par îi Kommandantur qui l'a mise à la disposition les activistes. Le Polizeimeister allemand, najor von Wilm, surveille lui-même les préparatifs. L'entrée de la rue des Douze Mois, qui est 'accès principal, est gardée par les soldats allemands. baïonnette au canon. Place die Meir, a foule devient de plus en plus dense. Une luto, avec 3 officiers allemands et un appareil inématographiquo, s'arrête: l'appareil est mis n mouvement. Les clameurs de protestation élèvent avec une telle énergie qu au bout de [uelques instants l'opérateur allemand cesse et 'auto disparaît. A une fenêtre du grand bâti-nent de la General Accident, qui est sous semestre allemand, apparaissent les autorités tllemandos, le président oivil, sénateur Soramm, ilusieurs offioiers. Us paraissent embarrassés et mnuyés de l'attitude de la foule qui, les aper-jevant, se met à chanter à pleine voix la Bra-jançonne et la Marseillaise. Mais que.deviennent les manifestants? Pour-[uoi h'arrivent-ils pas ? Tout à coup on s'aper-:oit, qu'évitant la place, de Meir et la foule îostile, ils essayent de se glisser vers la Bourse ; >ar des rues tranquilles, donnant accès aux ! mtrées latérales de la Bourse. On entre, on | voit un drapeau. En un instant la foule est sur leurs traces et les rejoint rue des Claires et rue Pruynen. Le drapeau est arraché, foulé aux pieds. La hampe est brisée sur la tête des manifestants, les coups pleuvent, la police doit dégainer. Mais les contre-manifestaiits l'emportent, le drapeau est déchiré en mille pièces aux acclamations do la foule. Elle s'empare des chaises à une terrasse de café et les jette à la ' tête des manifestants, puis la rue se vide. A terre, il reste une traînée de sang; des patrouilles allemandes, baïonnette au canon, arrivent maintenant de toutes parts. Elles essayent de dégager l'entrée de la Bourse; des huées s'élèvent, mais les soldats, tranquillement, écartent la foule sur une dizaine de mètres. A ce moment la Bourse s'ouvre. La tête du cortège apparaît. Porté par une bouffée de vont, un chant arrive jusqu'à la Place. Immédiatement une immense protestation s'élève de la foule, un tel concert de huées et do sifflets que le cortège s'arrête et les portes sont refermées ; la police est débordée. Les Allemands font chercher du renfort. Dans la foule même, il y a beaucoup de soldats qui sont ià en curieux et regardent narquois. Le soleil luit, il illumine les figures contractées des manifestants. Il fait briller l'argent des casques et des baïonnettes allemandes. De nouveau un drapeau arrive en retard, paraît sur Ja Place de Meir. C'est le symbole (•<-•• " 15 : ''on noir sur le fond d'or, si souvent porté en triomphe et acclamé. En ce moment, il est arraché et déchiré. Dans la foule, pour prendre patience, on raconte les détails do la journée ; les huées et les bagarres aux meetings préparatoires, les manoeuvres tentées dans les campagnes pour recruter les partisans. Dans tel village, les activistes ont 5 marks, plus -o libre parcours. Mais, ils ont eu peu de succès. Il est venu quelques dizaines d'hommes. Pour les musiciens on a offert jusque 30 marks à Tamise, à Contich et à Turnliout. Il est près d'une heure. Là haut, dans le ciel olair, la cathédrale se dresse radieuse; une fois de plus le coq a déclaré le drapeau allemand qui, en loque et chassé" par le vent, est à peine visible.La foule, toujours houleuse, est intéressante à observer. — Toutes les classes, ouvriers, employés, instituteurs, bourgeois, avocats, médecins, toutes les opinions sont confondues. — 1 ''"it-ro i'^uooun de flamingants notoires parmi les protestataires. — Les hommes sont, naturellement on immense majorité, mais il n'y a pas moins de femmes du peuple comme de la bourgeoisie; elles no sont pas les moins enragées : elles sifflent et huent avec rage. Mais voici les renforts allemands qui arrivent par compagnies. — Cette fois, l'une du nonr!. i'antre du sud. — Elles vont prendre pla^ ce à la sortie de la Bourse. — Les soldats ont l'air morne et ennuyé. Après un moment ils reçoivent les ordres et se remettent en mouvement. On voit immédiatement leur but. Us formeront la haie sur le passage du cortège. Celui-ci défilera entre leurs baïonnettes. L'entrée de la rue des Douze Mois, devant la ■p-'vc'-., est cléVayée. Beancoun d'officiers et de soldats viennent se placer dans l'espace^ vide. C'est une grande taohe grise au milieu de la ioil.e grouillante et noire. Tout à coup une clameur formidable, faite de huées et de sifflets, roule comme un tonnerre rageur et strident et enuplit toute la place si vaste. Le cortège vient d'apparaître. — En tête un peloton de soldats allemands, baïonnette au canon, une bande ja.une „Vlaanderen aan de Vlaminigen" (la Flandre aux Flanmands), puis une fanfare; les musiciens soufflent énergiquement, mais on n'entend rien dans le grondement effroyable des huées qui, maintenant, ne va plus cesser. La foule se rue, crie des injures, lève les poings et les cannes, mais elle rencontre partout des baïonnettes allemandes qui encadrent le cortège et puis.... on a fait marcher des femmes et des jennes filles protégeant le ,;Conseil des Flandres". Il y -a quelques drapeaux ; ils sont tout neufs ; aucune de nos innombrables sociétés populaires n'est donc là! On en arrache un. Il est foulé aux pieds. La hampe est brisée, mais les soldas allemands parviennent ( le reprendre, [ls chargent et font le vide autour de la tête lu cortège qui peut se remettre en marche. Voici un groupe d'étudiants de Gand, recon-naissables à leurs coiffures. Du coup les cannes s'élèvent et s'abattent en mesure, rapides, entre les soldats allemands. Ce sont les jeunes gens des grandes écoles l'Anvers qui frappent, et dur. Les soldats chargent... Le cortège doit s'arrêter à nouveau, coupé en deux points. Il a bien de la peine à se reconstituer. — Et toujours les huées retentissent. — Elles redoublent quand passent quel-nues membres du ,,Conseil des Flanders". — On reconnaît le Dr. Clans, Heuvelmans, Ver-hulst.—On leus crie: traites, vendus, judas... Entre 2 baïonnettes, Verhulst reçoit une giffle en pleine figure. — Certains de 6es collines s'agitent, mais la plupart ont l'air pâle et défait levant la colère de la foule. — Sans les Allemands ils seraient écharpés. Le cortège est court. Bien qu'on marche par r^ngs de quatre, seulement quelques centaines de personnes: beaucoup de jeunes gens, un tiers do remîmes. Un commissaire de police estime lo nombre à 600, un autre 500. La tête n'avait pas atteint le magasin Tietz quand les der-i;;ers manifestants sortaient de la nie des Douze Mois. Furieusement, la foule continue à 'huer et à siffler. Une seconde musique essaye do jouer. Ah non ! crie la foule, et les coups pleuvent dru, sur les instruments et les têtes. Le clarinette du chef est arrachée d'un maître coup de bâton. Les soldats allemands se précipitent, trop tard, le sang jaillit des lèvres du blessé. La foule hue a.vec rage. Une dame ast saisie par un agent allemand en bourgeois qui l'entraîne, réclamant sa carte d'identité. Pâle mais décidée, elle refuse; il la secoue; In . .c se jette sur lui et il est obligé de tirer son revolver. Il lâche sa prisonnière qui disparaît en ce moment. Plus loin un officier est deux drapeaux sont arrachés, mais r-tège, un peloton suit à distance de la police. tout le parcours, on entend rouler les huées et les bordées de sifflets, tandis que les balcons et .des fenêtres on fait écho à la foule. Ceux qui ne huent pas chantent la Brabançonne et la Marseillaise. I#s Allemands regardent en spectateurs. Ils sont muets et défaits. Plusieurs marquent à haute voix leur mécontentement d'être ainsi joués. Une dernière. et violente bagarrrau coin de la rue Van "Wesembeke, puis les activistes, n'y t"nt p'us. so rérivriént flsns une des grandes salles près de la gare. Us n'ont pas couru . ! ■ r '■> pou ssée, quelques coups de baïonnette. la troupe et la police sont en nombre. .C'est fini, mais aj,prs2. tout à coup, dans la foule, sous le clair soleil, opérées par des Allemands, une trentaine, dit- une joie évident et formidable. on. Cette piteuse mascarade, ces quelques cen- Les étudiants do Gand et les manifestants taines de fanatiques ayant flélibéré sous la pro- étrangers, assiégés dans leur local par la foule, tection des Allemands comme leurs hôtes et ne peuvent sortir pendant toute l'après-midi, leurs invités, ayant dû pour pouvoir défiler se Le soir, par petits groupes, ils furent conduits faire précéder, escorter et suivre de soldats aile- par les Allemands jusqu'à la gare.^ ^ mands, couverts malgré cela d'insultes, de huées Lo lendemain, une foule d un millier de per- et de 'conps, dans la ville la plus flamande du sonnes alla casser les carreaux du journal pays. C'est une débâcle pour le séparatisme. .. • odie ,,Viaainsche Nieuws". On le sent et on se réjouit. Puis on s'informe. Après ce simple et véridiique récit, on est Il y a eu 6 drapeaux arraohés. Il y a eu quel- prié de liro les comptes rendus de la presse ques blessés légèrement et quelques arrestations censurée. Les ©|sér®ti©rBs militaires Jk©ti@ns l©©al©s à isOuesfa Les Anglais repoussent plusieurs raids allemands et font des prisonniers. Violents bombardements réciproques. La situation aux autres fronts. Syr !e front occidental. Activité d'artillerie. (Communiqué officiel.) PAiRIS, 2o février. Rien de saillant à signaler en dehors de l'activité des deux artilleries en Champagne et dans la région du Bois du ; Chaume, Opérations de eTétail. (Communique* officié.) LONDBES, 25 février. Un détachement ennemi tenta un raid sur un de nos postes aux environs de Saint-Quentin, mais il fut ; refoulé à coups de fusil et de bombe avant d'avoir atteint nos fils, barbelés. Une autre tentative ennemie fut également repoussée avec succès au nord de Pas-schendaele.Dans la partie septentrionale de notre front nos troupes firent quelques prisonniers.L'artillerie ennemie montra quelque activité au sud-ouest de Cambrai, dans la vallée de la Scarpe, au sud d'Armentières et au nord-est d'Ypres. Notre artillerie dispersa des détachements ; de pionniers ennemis vers La Bassée. L'importance du dernier succès français en Alsace. LONDRES, 26 février. .(Service spécial de Reuter.) Le correspondant spécial de Reuter près de l'armée française annonce: L'attaque brusque exécutee par les Français au nord de Monool et de Bures en Alsace-Lorraine peut être comptée parmi les plus importantes do ce genre entreprises cet hiver. Près du village Pont d'Aspach, le Doller et Kadelberg les Allemands avaient construit des ouvrages de défense particulièrement puissants. L'attaque fut entreprise pendant un 1 épais brouillard. Après avoir atteint leurs ' buts, c'est-à-dire la destruction des ouvrages ; de défense et des dépôts de munitions ennemis, ! nos hommes regagnèrent leurs ligne», conformé- | ment aux ordres qu'ils avaient reçus. Le ré- j sultat de cette opération est queT" pendant des ' mois, il sera impossible aux Allemands d'entre- i prendre une offensive sur ce front. Les Français firent "en outre 300 prisonniers, appartenant à uno division qui venait à peine d'arriver de. la Russie. L'activîté cJans les airs. Reuter annonce que les avions anglais ont lancé plus de 200 bombes sur les champs d'aviation ennemis près de Courtrai et sur les cantonnements allemands au nord-est de St. Quentin. Le rapport ds M. Baker. WASHINGTON, 25 février. Dans son rap- i port hebdomadaire, M. Baker, ministre de la guerre, déclare : Les troupes américaines prennent de jour en ! jour une part plus importants dans les' opéra- i tions sur le front occidental. On signale ia présence de fantassins dans un secteur très important du Chemin des Dames et des actions de patrouilles ont déjà été exécutées avec succès. II importe de signaler aussi que les troupes américaines, engagées dans un des secteurs où se livrent le plus do combats, se sont comportées brillamment . Sur le front itaiien Actions diverses. (Communiqué officiel.) ; ROME, 25 février. (Agence Stefanj/.) Entre l'Addge et l'Astico de violents duels d'artillerie se produisirent. Sur le reste du front la lutte fut particulièrement violente. Près de Lagosduro (Val Camonica) et Rivalta (Brenta) des patrouilles ennemies furent repoussées. Sur la rive gauche de la Piave une patrouille anglaise attaqua un détachement ennemi auquel elle infligea de grosses pertes. Près de Caposile, des détachements ennemis, qui sur un iront etendu essayeront d approcher notre tête de pont, furent immédiatement repoussés Au cours de la journée l'activité dans les air» fut très intense. Les avions anglais et 'italiens abattirent quatre appareils ennemis, tandis que notre artillerie anti-aérienne en détruisit un cinquième. Pendant la nuit nos escadrilles bombarde* rent des stations et des champs d'aviation.. Venise à nouveau bombardée. ROME, 26 février. (Agence Stefani). Au cours de la nuit du 25 au 26 février 27 bombes ont été lancées sur Venise, 30 sur Mestre et 5 sur Castelfranco. A Venise deux habitants furent tués et 9 blessés. A Mestre 3 personnes furent tuées. Les dégâts matériels sont mi* nimes. La siteiïsii dans fes Balkans g.a mobilisation grecque PARIS, 25 février. (Plavas.) D'Athènes: L'envoyé spécial du ,,Temps" en Grèce télégraphie: ,,Une des conséquences des entrevues du général GuiLlaumat avec M. Verni-, zedes fut d'amener le président, du conseil à fixer publiquement l'étendue et l'objectif de la future action militaire des Grecs. D'après M. Yenizelos voici quels sont les buts de guerre particuliers à la Grèce: lo. Libération du territoire national occcupé. 2o. Réintégration dans ses foyers de l'héroïque peuple seribe. Mais, quelle que soit leur valeur, les troupes grecques qui, au cours der derniers coinjbats, ont affirmé leur réputation de courage et d'entrain, ne suffisent pas à l'achèvement de la tâche que les alliés se sont assignée dans les Balkana et encore moins à la réalisation des aspirations légitimes de l'hellénisme si cruellement éprouvé. Le droit requiert le nombre et c'est dix classes que le décret de mobili* sation appelle encore sous les drapeaux. Avant la fin de février la Grèce aura sous les armes plus de cent cinquante mille hommes; en comptant les contingents sur le front et les recrues et les réservistes déjà à l'instruction d'ici à quatre mois la. Grèce pourra mettre en ligne uno armée respectable et, grâce à la mission française, instruite des nouvelles méthodes de la guerre sans que 4e pays épreuve l'ébranlement inhérent à toute mobilisation générale. Pour ce qui est de la qualité des hommes appelés par la récente mobilisation régionale, il nous suffit de dire que, sur les dix classes convoquées, déjà trotta • ont fait la guerre et deux autres ont été mobilisées en 1915-1916. Ajoutons que leur état d'esprit est excellent, ces réservistes, appartenant à la Macédoine, à i'E.pire, à la Thessalie, provinces qui ont en grande partie été venizelistes. Pour que l'armée grec-que soit au complet il ne restera à convoquer que les classes do l'Attique, du Péloponèse es des Cyclades, dont le rendement sera à peu près égal. Troubles en Albanie. PARIS, 25 février. (Havas.) D'Athènes: D'après des nouvelles parvenues à Athènes la prétention de l'Autriche de recruter des troupes en Albanie a provoqué une grave révolte dans la région dé Dibra et également, paraît-il, chez les Malisscres. Les opérations, en Mésopotamie Les Britanniques occupent Khan-Abu-Rayât. (Comwnuniqioé officiel.) ■LONDRES, 25 février. Les troupes britanniques engagées sur l'Eupîhratô ont occupé Khan-Abu-Rayat à 14 milles à l'ouest de Ramadieli. Nos patrouilles se sont portées en avant jusqu'à 10 milles d'Ilit. Les Turcs n'opposèrent qu'une faible résistance. Nous fîmes 30 prisonniers. Ën Kelgtcatae WL Clemenceau visita lo front belge Le ministre Clemenceau _ a visité dimanche le front belge en compagnie du général War-dacq, son chef de cabinet. Il a été conduit au grand quartier général belge par le général Rouquerol, chef de la mission française auprès des armées belges. Il fut reçu par le général Rucquoy, chef de l'état-major 'général, par le général Détail et par le colonel Maglinse, sous-chefs d'état-major généraux, et par le générai Arnould et le baron Greindl. Le général Rucquoy conduisit le ministre Clemenceau dans un | secteur intéressant de l'Yser où le président du I conseil a visité les tranchées et les baraquements.M. Clemenceau s'est ensuite rendu au bureau "du ministère de la guerre, installé au front, où j il a eu un entretien très cordial avec lo lieute- | nant-général de Ceuninok et le chef de cabinet, j le général Constant. M. Clemenceau avait vu | les troupes belges il y a trois ans et avait con- I s ta té combien le moral était élevé. Aujourd'hui,, j i a-t-il ajouté, j'ai remarqué, qu'il était supé- ' I rieur encore à ce qu'il étai»; jadis. Bra France Les déclarations de M. Thomas. PARIS, 25 février. (Havas). M. Albert Tho-| mas. annonce dans le ;;Matin" que les socialis- . tes alliés ont résolu de communiquer aux socialistes des pays centraux les conditions de paix conformes au droit internationale et à la justice entre les nations. S'ils refusent d'accepter la paix du droit et de la justice, dit M. Thomas, le fait constituera un avertissement solennel pour les socialistes alliés. Ceux-ci se rendront compte alors qu'ils doivent continuer la lutte s'ils ne veulent pa.s être écrasés par l'impérialisme, servi par un peuple insensé. * s * L'industrie. LONDRES, 26 février. (Reuter.) Au cours d'une réunion à Cardiff M. Albert Thomas, parlant des buts de guerre, donna des renseignements sur l'effort industriel considérable de la France. Il n'est pas impossible, dit-il, que plustard nous décidions l'érection d'une à statue Guillaume II, comme le restaurateur, de notre industrie. La France a retrouvé l'esprit de l'entreprise industrielle. Elle possède à présent une industrie chimique et mécanique avec laquelle elle peut concourir avec l'Allemagne sur le marché mondial. La France et l'Angleterre continu ■mont à tr " cr ensemble pour îa sécurité et la prospérité*-

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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