L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 18 March. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 27 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/jm23b5xd9s/
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. TW°. 6 cents (lu centimes) Jeudi 1» mars 1915 L'ECHO BELGE L'Un ton fait la Force. Joîiraa! quotidien du matin paraissant à. Amsterdam. Belge est noirs nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: TO.Z*. VOORBURGWAL 334—240 Téléphone: 3797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbie», Comité cie Rédaction: J Gustave Peellaert, René Chamtory, f Emile Painparé. four les annonces, abonnements et vente eiu numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 334-340. Téléphone : 1775. Abonnement f En Hollande fi. 1.50 par mois, tsavabie Dar anticipation i Etpannco B. o.nn Le philtre d'oubli Un ami, un neutre, qui revient de Berlin où il a passé deux mois m'a donné quelques ,,tuyaux" sur l'état d'esprit de la capitale allemande. Qu'on ne croie pas qu'il y règne de l'inquiétude ou de la panique. Point du tout. Mais à l'assurance orgueilleuse et à" 1 enthousiasme aveugle de3 mois passés, a succédé une tristesse profonde, un silence crénéral, et un désir d'oublier la guerre. Ah ! si le gouvernement impérial pouvait étendre son monopole au ,,philtre d'oubli" qui fit l'aire à Siegfrbd tant de sottises,, je crois bien qu'il gagnerait beaucoup d'argent : tout ie monde à Berlin en achèterait. Mais comme ce philtre n'existe que dans l'imagination des poètes, c'est à d'autres breuvages que s'adressent les Berlinois pour y trouver l'oubli, le bienheureux oubli des choses désormais inévitables.... Dans la classe moyenne, la plus forte-mont atteinte par la guerre, atteinte dans ses membres, atteinte dans ses interets, le désir de voir finir cette guerre abominable est général. On n'ose pas encore le proclamer tout haut, car la censure militaire veille et écraserait impitoyablement les imprudents qui diraient cifunent leur pensée; mais à mille indices, on voit bien qu'on en a assez. Et c'est d'ailleurs naturel. Demandez au premier apache venu; une fois son coup raté, i! ne demande qu'à 5,oublier" lui aussi, de façon à s épargner de menus ennuis de police. Mêmement, le coup de l'Allemagne a rate; mêmement les Allemands voudraient bien tout oublier et recommencer sur nouveaux frais. Mais la pelioa — c'est-à-dire les alliés — veille; cette fois les apaches seront punis. La vie nocture est encore très active. Car, je vous le répète, il s'agit d'oublier. M. De Jagow, préfet de police, avait trouvé que ses Berlinois exagéraient et qu'il était assez inconvenant de faire tant de tapage et de dépense- alors que tant dé malheureux spj.da.ts se faisaient trouer la peau par les hallés françaises' et belges. Il décréta que les cafés de Berlin fermeraient à 1 heure du matin, ô/est-à dire, à une heure que tout bon Berlinois considère a peu près comme la fin de l'après midi. On s'inclina naturellement devant l'oukase du Lépine bran-debourgeois, car le premier mouvement en Allemagne est toujours de s'incliner devant l'autorité; mais deux jours plus tard, cinquante ,,clubs de nuit" ouvraient leurs portes dès minuit et demie; comme ils s'intitulaient ..privés", Ja police n'avait pas à intervenir et ' les noctambules, chassés des cafés et des bars, purent y continuer sans gêne leur ,,cours d'oubli." Ce qu'on a bu de Champagne à Berlin en ces derniers mois, c'est incroyable. On aurait cru, tout de même, que les gens auraient eu plus de pudeur. Mais non. Alors que dans la capitale même le nombre des sans-travail augmente lamentablement, alors que les nouvelles taxes communales rendent la vie impossible à des milliers de petits bourgeois et de petits commerçants, alors que tout le peuple vit dans la formidable angeisse de demain, la ,,haute noce", et aussi la basse, continuent. Les officiers donnent le ,,la". Pourquoi ne sont-ils pas au front? C'est ce qu'on ne sait pas. Ils ont de vagues emplois au ministère de la guerre Ou à l'état-major. Au fond ils ont des protecteurs dans ces deux usines où l'Allemagne cuisine si habilement sa défaite. On voit même des princes parmi ces ,,grands noceurs". Les fils de Guillaume II s'abstiennent mais non ses neveux. Le prince Waldemar de Prusse, fils du Prince Henry, grand amiral de la flotte, a sa table au Bar de Monbijou et y ,,descend" chaque nuit mainte et mainte bouteille de cet affreux Champagne que fabriquent les Allemands. Avec lui, on voit généralement Son Altesse le prince héritier de Schaum-burg-Lippe qui a mis à la mode cca.pea ou dans des flûtes, mais dans les seaux, comme les chevaux. L'autre soir, une dame que ce prince honorait de son amitié, le rencontra, dans ce même bar de Monbijou ; il y eut entre eux une altercation qui se termina par une sérieuse raclée administrée par la dame qui avait, à tout hasard, tiré non pa3 un poignard de sa jarretière, ce qui serait trop espagnol, mais une solide cravache de sa manche; le prince s'en fut rejoindre son auto, tout sanglant et tout boitillant. La Croix de Fer s'impose pour ce héres! Et c'est partout la même chose. Les Allemands disent: ,,Vous voyez bien que la guerre ne nous émeut pas. Voyez la Friedrichstrasse la nuit." Fort bien. Mais la ,,preuve" est peu convaincante. Car dans cette Friedrichstrasse même, alors que les princes, les officiers, les bourgeois riches et les grues, s'amusent ou font semblant, on voit aux portes illuminées des cafés et des bars un nombre toujours grandissant de pauvres qui tendent la main, et qui un jour, las do tondre la main, tendront le poing! Dans les autres quartiers de Berlin, c est le silence et la douleur. Chaque famille pleure la mort d'un être cher. Chaque famille est obligée de se serrer le ventre et de compter chichement ses sous, son pain, se3 pommes de terre Plus de drapeaux aux fenêtres. On n'entend aucune clameur de victoire, comme autrefois. Là au moins, on se rend compte que le reve est fini et que la réalité formidable et vengeresse' commence ! On voudrait oublier. Ah oui ! Mais ce n'est pas facile. Les gens qui se saoulent chaque nuit y arrivent, eux, parce qu'aucune angoisse réelle ne les tenaille. Mais oublier aussi est un art, et difficile. Dans certaines maisons les invités, les étrangers sont priés de ne plus parler de la guerre. Alors, comme tous les coeurs en sont pleins, on ne sait plus que dire et l'on se tait. Mais ce silence est effrayant.Et là-bas, sur les bords de la Sprée, dans cet énorme et sombre palais où il vécut tant de jours heureux dans la confiance de son peuple, l'empereur ,, travail le", l'empe-îour se cache do la foule. Quelles doivent être ses pensées maintenant qu'il sent s'appesantir sur son empire et sur lui-même le destin inévitable! Ceux qui l'ont vu récemment, au cours d'une de ses brusques visites au Chancelier, disent qu'il semble avoir quatre-vingts ans. ...Quant au kron-prinz, on en n'entend plus parler. <-It a montré sa valeur, celui-là ! Et le peuple allemand n'a même pas la consolation do penser qu'après Guillaume II il aura au moins à sa tête un vrai chef ! Pauvre Allemagne. Ah oui ! On comprend que l'Allemand veuille boire à même la corne où Hagen prépara le philtre d'oubli. Mais le secret en est perdu. Trop tard! La réalité, implacable et désastreuse, est votre oeuvre, Allemands. Vous n'y échapperez pas ! René Feibelman. Propos de Guerre. Un peu de patience encore. La, question du change soulève de continuelles et parfois véhémentes récriminations. Malgré les efforts sérieux, tentés par des gens d'une incontestable compétence, il semble que le problème demeure aussi épineux qu'aux premiers temps de l'exode. C'est que les difficultés à vaincre sont énormes et. complexes. La finance allemande essaye par tous les moyens imaginables de drainer l'argent belge, de crouler notre crédit. Et ils apportent dans cette autre lutte le même manque de scruprdes qu'ils mirent à fouler aux pieds tous les traités, à envahir notre paisible et inoffensif pays de la façon qu'on sait. Et ce n'est que pour éviter cet agiotage effréné, que l'on se voit obligé de prendre ces mesures strictes, méticuleuses, qui aux personnes non averties paraissent vexatoircs et tâtil-lonn-es. Sachons donc nous y soumettre sans trop d'impatience ni de mauvaise humeur. C'est un des petits inconvénients de cette terrible conflagration européenne, qui en amène bien d'autres, hélas! et de moins anodins. Pourtant qu'il nous soit permis d,e reprocher à certains employés de banque — dont l'âge tendre excuse souvent l'humour fallacieux — d'évidents excès de'zèle. Ainsi, tel brave père de famille, s'évertuant à soutenir un exil déjà long, avec l'humble reliquat d'économies péniblement amassées, et qui, essayant d'obtenir qu'on lui change quelques francs de plus, s'entendit répondi-e froidement: ,,Vous n'avez qu'à vivre plus économiquement!".... Conseil évidemment superflu autant qu'effarant. Les réfugiés qui ,,font des folies" ne doivent pas se trouver aisément, en ces moments critiques. Ce brave homme, interloqué, vint nous conter la chose avec indignation. Le flegme de l'employé l'aura, sans doute, induit en erreur. On aura voulu se payer la tête de notre compatriote. Nous ne croyons pas, cependant, que les banques hollandaises paient leurs employés pour ce faire Malgré ces ,,fines qjlaisantcries" les réfugiés parviennent, en se conformant à des règles précises et, je le répète, strictes par nécessité, à obtenir de l'argent hollandais contre leur monnaie belge, au taux fort convenable de J/.7.7Ô. Il n'en est malheureusement plus de même pour les internés. Jadis, en effet, la cantine acceptait, aux camps, l'argent belge. Depuis que l'avis suivant a été placardé, les commerçants le refusent catégoriquement, la Banque Nationale Belge ne changeant plus qu'à des Belges. Voici textuellement cet avis: y.La Banque Nationale de Belgique a ,,avisé la Banque Néerlandaise qu'elle ne ,,faisait plus le change d'argent et de bil-,,lets belges qu'exceptionnellement pour des ,,raisons de subsistance de première néces-,,dté.,,Donc les divers commerçants ne sauront ,,plu s'accepter de l'argent belge. Il s'agit ,,donc de se débarrasser de l'argent belge le ,,plus tôt possible." La rédaction de cet avis pouri'ait créer un déplorable malentendu. L'argent belge garde toute sa valeur, mais la Banque belge entend' mettre un frein a/u trafic que nos ennemis en font, sous-main, et empêcher 'les louches manoeuvres de la finance allemande. Il parait donc tout indiqué de ne changer qu'aux Belges, 'exclusivement, et daris la mesure de leurs besoins. Il faudrait donc créer, a/ux camps d'internés, un organisme financier, une sorte de Bureau de change, où nos soldats pourraient trouver de la monnaie à un taux raisonnable, au même taux que les réfugiés civils. Cela nous parai équitable et cela empêcherait certains commerçants rapaces de faire leur beurre, au détriment des nôtres. Nous soumettons la résolution du problème à ceux qui s'occupent avec tant de zèle et de dé-voument à améliorer le sort des internés. VC. P. En Belgique. A Sraselles. Actuellement, k l'hôtel des postes, 90 porteurs et deux trieurs belges ont repris leur travail. * * * Depuis le 6 mars, la salle Studio, rue des Petits-Carmes, offre l'hospitalité à un coquet salonnet de peintures, de dessins, de gravures, do sculptures, etc. Parmi les exposants: Hageman, Baes, Hannon, G. Bernier, Courtens, Grandmoulin, Lyneu, Danse, etc. * * • Une cérémonie touchante a eu lieu voici quelques jours à Anderlecht, où se sont laites en grandes pompes les funérailles du soldat Pierre-Louis Amerychx, 25 ans, du 33 règ. dos carabiniers, décédé à Schoo-naerde et provisoirement enterré à Ber-laere, près de Termonde. Sa femme ' était morte le 18 août dernier laissant un nouveau-né orphelin. Il y avait foule devant la mortuaire, chaussée de Mons. A 3 heures, le clergé vint chercher le corps et le cortège se mit en marche vers l'église. Six ambulanciers d'Anderlecht portaient la bière. M. l'avocat Lemmens, conseiller communal, marchait en tête du cortège. Les absoutes furent dites en l'égiis3 de Saint-François-Xavier. L'orgue exécuta 1a ,,Brabançonne". Au cimetière communal, Amerychx fut enterré parmi ses camarades tombés aussi pour la patrie. * * * Et voilà le genre d'annonces que publient certaines feuilles paraissant, à Bruxelles: „0fficièr allemand cherche personne pour conversation française une heure p.tr .jour. Ecrire conditions A. F. bureau du journal". Si l'officier veut apprendre le français d'ici la retraite allemande, il devra prendre plus d'une heure de leçon par jour. A moins que, pour les leçons qu'il espère recevoir, ce soit beaucoup une heure! * * * Et les avis continuaient toujours : J'attire l'attention de la population de la Belgique sur lé fait' que la vente et la propagation de journaux et de toutes nouvelles reproduites par impression ou de toute autre manière, qui ne sont pas expressément autorisées par la- censure allemande, est sévèrement défendue. Chaque contrevenant sera immédiatement arrêté et puni d'emprisonnement de longue durée. * * * Un nom qui n'est pas inconnu des Bruxellois c'est celui de l'abbé Delarue. Qui ne se souvient, en effet, de la triste histoire de l'éx-curé de Chatenay, qui eut son épilogue ici, à Bruxelles, aux environs de la gare du Midi, le jour même où ses paroissiens, le croyant mort, faisaient célébrer un service funèbre à sa mémoire? Voici qu'on reparle de lui aujourd'hui. Mais l'abbé n'alimente plus la polémique des journaux. Il paraît que Delarue est soldat et sur le front. Il vient d'être cité à l'ordre du jour de l'armée pour sa conduite au feu. Un détail: il porte aujourd:hui une barbe si épaisse qu'il pourrait passer à côté de ses anciennes ouailles sans être reconnu... On se rappelle qu'après ses aventures, M. Delarue s'est soumis à l'autorité ecclésiastique et est entré dans un couvent. Il en est sorti pour prendro le fusil. * * * On délivre, à présent, des permis de rouler à motocyclette entre deux villes voisines, sans qu'il soit permis d'ailleurs de s'écarter de la route indiquée par la Kommandantur. Dont coût: 25 francs par semaine. C'est vraiment trop bon marché! * * * Depuis le 13 mars, les Allemands ont mis en vente des timbres-postes avec la surcharge „Belgiën" de 50 et de 75 centimes, d'un franc, 1 f 25 et 2 f 50, ainsi que des cartes-lettres, carte-postales et cartes internationales avec réponse. * * * Il y a actuellement au Palace Hôtel, huit agents officiels américains qui ont pour mission de surveiller les envois de vivres du Relief Fund. Bien entendu, il en est d'autres qui travaillent dans tout le pays et sont des plus sévères pour tout ce qui touche au ravitaillement de la population belge-Leur activité et leur surveillance sont très efficaces. On ne peut, connaissant la façon de procéder des Allemands, qu'approuver les Etats-Unis qui s'acquittent admirablement de la tache ardue entreprise. A Anvers, Un habitant d'Anvers, M. von Schlut-terbach, possède une très jolie villa à Bors-be»ak. Les Allemands l'ont tout simplement mis dehors, en lui disant que sa villa devenait le siège de l'état-major et qu'il était invité à prendre son domicile en sa maison d'Anvers. Le malheureux fut presque mis à mal le jour où il voulut empêcher un soldat de continuer à couper en morceaux un superbe tapis de Smyrne, pour en faire des descentes de lit à l'usage des cinq officiers qui logeaient dans la villa! En guise de consolation, les officiers allemands remettent tous les mois à M. Schlut-terbach — à fin de payement — la note de la consommation d'électricité. Charmant? * * • Las brasseurs de la ville et des environs ont décidé, eu égard à la difficulté de se procurer des matières premières, d'augmenter le prix de la bière. Ils ne feront plue aucune ristourne et ne livreront que contre argent comptant. * # * Pour la dernière fois, les ouvriers qui ont travaillé à la réfection des forts qui doivent .servir ccutre les alliés,' ont été payés, voici huit jours, par les soins de l'administration communale d'Anvers. Les travaux sont, à présent, terminés. * * * Les Allemands' continuent à faire de la musique sur le coup de midi, aux environs de. la Gar® Centrale. Dernièrement, ils ont joué le ,,Wilhelmus van Nassau". Des Hollandais qui passaient par là se sont montrés profondément indignés d'un tel manque de tact. Les Allemands n'ont pas à jouer les airs nationaux de pays étrangers. Qu'ils se contentent de leur ,,Wacht am Schijn". » * * La ,,Galette de Lausanne" du 7 mars publie l'intéressante note que voici, qui lui est envoyée de Genève : ,,Malgré leurs démarches réitérées auprès des autorités allemandes, il a été impossible à plusieurs fabricants et commerçants genevois de se faire réexpédier les marchandises leur appartenant entreposées dans les docks d'Anvers au commencement d'août dernier. Des informations reçues de M. Steinmann. consul de Suisse à Anvers, par l'intermédiaire de M. de Claparcde, ministre de Suisse à Berlin, il résulte que toutes les denrées alimentaire?, sans distinction de na/tionalité, entreposées dans les docks d'Anvers, ont été réquisitionnées par les autorités militaires allemandes. Le préjudice à nos commerçants par ce procédé est d'autant plus grave que plusieurs d'entre eux ont payé d'avance les marchan-disses réquisitionnées et dont, jusqu'à maintenant, il ne leur a pas été possible d'obtenir la contre-valeur ni en espèces, ni en bons de réquisition. Le comble est le cas d'un négociant genevois auquel une maison de Hambourg réclame le paiement d'un important lot de café qui a été pris par les Allemands. On espère que le Conseil fédéral, nanti de ces faits, prendra en mains la défense des intérêts des commerçants suisses et saura faire respecter leurs droits de citoyens d'un pays neutre." * * * L'un des très nombreux correspondants du ,,Berliner Tageblatt" écrit qu'aucur tableau n'a été enlevé d'Anvers par les Allemands, — ce qui peut évidemment étonner. Semblablement, aucun des tableaux figurant au catalogue du musée des Beau* Arts, n'a quitté la ville. Tout ce qui s« trouvait, comme oeuvre d'art, notammenl dans les églises, est encore à sa place. Bref vous verrez que nous devrons des remerciements publics à l'Allemagne, qui prend ur tel soin de notre patrimoine artistique après avoir détruit la J>ibliothèquo de Lou vain, de merveilleuses vieilles églises qu: contenaient des trésors qu'on ne pourra remplacer. les halles d'Ypres et tant et tant dt monuments qui donnaient asile à des peintures, à des sculptures, à des orfèvreries précieuses.L'Allemand du ,,Tageblatt" continue ainsi : la Descente et l'Elévation, de Ru-bens sont en sécurité au musée, de même que l'Ascension de la Vierge. Et la Vision de St. Augustin de Van Dijck, le mariage de Ste. Catherine de Rubens, qui se trouvaient à l'église» des Augustins sont, à présent, en lieu sûr. Les tableaux de l'église St. Jacques ont été cachés dans les sous-sols. A Malines, on a saAivé le Christ crucifié de Van Diick et les 25 peintures sur bois du XVe siècle, qui reproduisent la légende de' St. Romuldus. Le célèbre tryptique ,,Saint Pierre péchant" qui décorait l'-églisc Ste. Marie a été également sauvé. Quant à l'Agneau Mystique, des frères Van Eyck, le chef d'oeuvre do l'école flamande, M. Schmidtbonn prétend qu'à Gand, nous n'en avons qu'une copie. L'original serait à Berlin... Les panneaux latéraux achetés par le collectionneur d'art hollandais Nieuwenhuis pour la somme de 3000 florins auraient été revendus à un Anglais pour 100,000 francs. Le musée de Berlin a racheté ces panneaux 410.000 francs à cet Anglais. Voila qui est parfait et édifiant ! L9 transport de toutes les oeuvres d'art, continue M. Schmidtbonn, a coûté beaucoup de peine et de temps. Ce transport n'a été teityniné qu'en septembre. Tous les An-versois ont pu voir circuler los louds camions qui les transportaient. Le musée n'a guère souffert du bombardement, d'autant qu'il est bâti à 51 mètres des plus proches maisons. Aucun obus ne l'a endommage. Le correspondant dément le bruit que des oeuvres de Rubens auraient été brûlées à Lierre ou à Louvain. Le ,,Klassiker der Kunst" dément qu'il y ert des oeuvres du grand peintre dans ces de uxvilles Tant mieux pour elles. «r * • Le mercredi 10 soir, un homme et une femme ont réussi à passer les postes de première ligne de frontière, entre le fort '«TErtbrand et le ;;blokhaus" édifié près i aa^icu (..uciucau. uu lui. juiaLU d. x uOl/O. L'explosion d'une cTes nombreuses mines placées en cet endroit et que ces deux malheureux avait heurtée, provoqua le déchirement complet d'un des pieds de la femme. Une patrouille s'est saisie de cette dernière. Après sa guérison, elle comparaîtra devant le conseil de guerre». A Verviers. Lé Collège échevinal a pris un arrêté portant le prix du pain de fr. 0.40 à 0.45 et réglementant l'exploitation des boulangeries: les boulangers sont tenus de ne plus faire qu'une sorte de pain, sous peine d'exclusion dans le partage des farines. La fabrication des tartes et des pâtisseries est interdite. Le 4 mars a été affichée une ordonnance du Collège échevinal établissant une caisse de chômage pour les sans travail et ceux n'ayant plus reçu de salaire depuis janvier dernier. Les chômeurs doivent se présenter aux bureaux désignés par cette ordonnance et doivent y remplir toutes les conditions énoncées. Les ouvriers sans travail pourront recourir à un comité de chômage et non plus à un comité de secours: simple modalité administrative, mais qui fera son effet en ce qu'elle ménagera surtout les susceptibilités des pauvres honteux. Comme il était prévu, la grande fabrique Peltzer et fils vient de fermer définitivement ses portes. Tandis que nombre de villes belges voient revivre peu à peu leurs industries, .Verviers voit les siennes péricliter. On a parlé beaucoup en ces derniers temps des conseils de prud'hommes, beaucoup d'ouvriers ou employés à salaires fixés par contrat ne parvenant pas à s'entendre avec leurs patrons. * * * Les communes voisines de Verviers sont rationnées comme la ville elle-même, mais elles reçoivent du pain blanc pour la plupart. Pas toutes cejiendant.... et pas toujours. Un exemple: A Stembert, les 5 et 6 mars, la farine fit défaut, et par suite le paiu. Heureusement cela dura peu : les boulangers reçurent de la farine le samedi après-midi et purent, le dimanche, servir leurs clients. C'était du liai il gris, cette fois, mais on s'en consola à Stembert en mangeant à sa faim! * * * Au début de la guerre, nous fûmes inondés d'un flot do bons de caisse* communaux. Ces billets, émis par les administrations communales, furent mis en circulation faute de numéraire. Depuis sept mois, ces petits papiers ont pullujé. On en rencontre de tous les genres, les uns d'aspect austère, les autres aux couleurs carnavalesques. Citons les bons les plus courants dans notre cité: Verviers, Dison, Ensival, Pepinster, Dolliain, Stembert, Heusy, Andrimont, Petit-Rechain, Herve. Aubel, Hombourg, "Wclkenraedt, Montzen, Moresnet, Henri-Clin pelle, Gemmenich, Bilstain, Tlieux, Spa, Liège. IKcxisto en outre une fouie de bons de maisons de commerce et de banques. Une mention spéciale à la commune de Bilstain, qui a su faire un choix de clichés tout à fait extraordinaire. 1 I/O calcul dressé pour établir ce que pourrait coûter une collection complète est décourageant, car il montre qu'il faudrait être millionnaire pour l'acquérir. Rien que la série des coupures émises par l'arrondissement de Verviers coûte la bagatelle de 1,800 francs. Oarss les La constitution définitive du Comité provincial de la Flandre occidentale date du 15 novembre 1914. Pour se rendre. compte des conditions dans lesquelles ses travaux ont débuté, il faut se rappeler qu'à cette date cette province subissait déjà, depuis de longues semaines, toutes les misères décharnées par 1 état de guerre. Le désarroi de ses industries était complet; des milliers de fugitifs indigents, venus des coins les plus reculés du pays avaient été hospitalisés dans les localités westflamandes. Une enquête provinciale, entreprise le 15 septembre, établit qu'à cette date 11.517 réfugiés étaient à charge de la bienfaisance publique dans 85 communes et que leur entretien avait occasionné une dépense de 55.927 francs. Les événements, dont les provinces d'Anvers et de la Flandre orientale ont été ensuite 1e théâtre, furent siyvis de l'exode des habitants des régions sinistrées et ce fut la Flandre occidentale qui les recueillit en masse. Dans toutes les communes rurales ou urbaines, les bâtiments publics et les maisons particulières regorgeaient de malheureux qui avaient dû quitter leurs foyers dans un dénument complet. Le premier effet de l'occupation allemande, vers la mi-octobre, fut la suppression radicale des moyens de communication; le retour des fugitifs était par le fait même longtemps retardé. L'invasion entraîna une série d'escarmouches dont les communes de Wyngene, Thielt, Gits et Roulers eurent particulièrement à souffrir; l'établissement définitif de la ligne de bataille sur l'Yser entraîne de ce côté du front la destruction de nombreux villages, dont le. population totale s'élevait à 47.653 habitants; celle-ci a dû être abritée dans les communes les moins exposées de la province. Le cantonnement prolongé d'armées d'étape et de front, les réquisitions énormes de vivres, de marchandises et de matières premières qu'il a entraînées ont épuisé les ressources actuelles de la région et compromis la reformation des ressources futures. D'autre part, l'activité économique est. quasi nulle: on est en pleine morte saison .agricole; la réduction du cheptel, l'impossibilité de s'approvisionner en aliments pour le bétail et en engrais n'ont pu qu'en aggraver les effets. Les ouvriers westflamands habitués à. fairo la .campagne agricole en xidnee n ont pu quitter la j>rovince ou ont été empêchés de regagner leur foyers. Les industries à domicile qui procurent un salaire d'appoint à tant de ménages chôment poijr ainsi dire complètement. Nous pouvons citer, à titre d'exemple, l'industrie dentellière qui, à Bruges seul, occupe 3500 ouvrières; elle a été paralysée, dès l'ouverture des hostilités, par l'arrêt des exportations.La sitution est la même dans la grande industrie: environ un cinquième des 2000 ouvriers de l'industrie métallique brugeoise font des journées de 6J- heures. L'industrie du lin, les industries du bâtiment et du bois, les brasseries n'effectuent guère que quelques rares travaux d'occasion. A cinq pour cent près les ouvriers assurés contre le chômage ont épuisé leurs droits aux secours syndicaux. A Bruges, Ostende, Blankenberghe et Heyst l'activité maritime est nulle; les chaloupes de pêche ont fui leur port d'attache. La fabrication de la glace, des conserves, les ateliers de construction et de réparations de bateaux chôment. De même la grande industrie des chaussures et de tissage ne donnent plus signe de vie depuis des mois à Thielt et à Thourout. La ville de Bruges a pris la tête du mouvement charitable en créant un organisme de secours.; il entra en action le 29 août. Depuis cette date jusqu'au 31 décembre il a distribué 338.420 bons de pain, 36.883 bons de pommes de terre et 694.972 litres de soupe. L'organisme brugeois servit de modèle à celui créé à Thielt, au début d'octobre; celui-ci eut à soutenir environ 900 familles. En décembre-janvier, le Comité de Secours d'Ostende a dû aider 4000 familles, ce qui entraîna une dépense de 121.500 frs.; le Comité reçut heureusement un don anglais s'élevant à 75.000 francs. Ces différents comités furent puissamment aidés par le Comité provincial; celui-ci envoya également des secours dans les petites communes rurales ; il distribua ainsi 330,000 frs. pendant les mois de décembre et de janvier.Le Comité provincial n'a pas encore fait appel à la charité privée. Il lui a paru plus efficace de laisser aux Comités loeaux le soin de solliciter l'appui de l'initiative particulière et nous pouvons dire que son attente n'a pas été déçue. Le service des avances aux communes pour les secours à payer aux familles privées de leur soutien par suite de la guerre est en plein fonctionnement; six communes ont obtenu le 2-5 janvier les premiers secours d'un montant total de 18.600 francs. Jusqu'à présent le Comité provincial n'a pas cru devoir solliciter des secours en vue de la construction d'abris pour les réfugiés des communes sinistrées. L'incertitude qui plane sur la suite des événements qui se déroulent en West-Flandre explique cette attitude. Lorsque le moment sera venu le Comité se réserve de faire appel à la large générosité de tous, afin de faire construire dans les nombreux villages dévastés des abris temporaires pour les habitants qui seront revenus pour veiller à la reconstruction de leurs foyers détruits. le w ie li ielpye. Nos lecteurs se souviendront qu'il y a quelques mois Mr. James M. Beck, ancien procureur général aux Etats-Unis, étudia en upo brochure la responsabilité de chacun des belligérants, et que sa conclusion fut écrasante pour la Duplice. Nous avons reproduit naguère son verdict. Depuis lors des documents sont venus s'ajouter au dossier, lo coup Barnardiston, le discours du chancelier du 2 décemJbre, l'interview que le même chancelier accorda le 25 janvier aux représentants de l'Associated Press pour expliquer son ,,s?crap of paper". Sur la base de ces nouvelles pièces. Mr. James M. Beck établit la démonstration suivante que nous nous plaisous à reproduire: ,,Après que le monde civilisé eût condamné l'invasion de la Belgique îwée une unanimité sans exemple, le chancelier allemand découvrit, un peu tard, que l'opinion publique est une des forces- vitales do l'univers et que les résultats stratégiques de l'occupation de la Baltique no compensaient pas le dommage moral pour l'Allemagne. Pour cette raison, cinq mois après l'accomplissement de ce crime contre la civilisation, il composa une défense si peu convaincante que la théorie de von Bern-liardi sur la nécessité militaire est de boauconp préférable, parce qu'elle a au moins lo mérite de la candeur. Après avoir proclamé que l'on avait découvert à Bruxelles des documents secrets qui révélaient que la neutralité de la Belgique au temps où elle fut envahie (n'était plus qu'une imposture et après quo le monde ciyilisé eût refusé d'admettre cette assertion audacieuse et sans preuve et qu'il eut aussi refusé d'admettre le témoignage falsifié d'un explorateur arctique bien connu, le ministère des affaires étrangères allemand pu'blia en décembre ses preuves. La première semiblo être un rapport du chef de l'état-major belge au ministre de la guerre et rapportait une conversation qu'il avait eu avec l'attaché .militaire de la légation britannique à Bruxelles. La seconde semble être un rapport de conversations similaires tenues en 1912. Dans une déclaration publiée la 27 janvier " 1915, Sir Ediward Grey établit qu'il n'y a * trace d'aucuno de ces négociations au Foreign Office ;ni au ~War Office, mais cela n'est pas concluant par soi-même et comme rien ne prouve que ces documents sont 1e résultat d'un faux, leur authenticité doit être admise, en l'absence d'un démenti plus net. Ces jdo.cumgntsv cependant„ ne [profitent. pas

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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