L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 06 July. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 17 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/k35m903611/
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2eme Année N°. 633 fS cents flO Centimes) Jeudi 6 juillet 19 6 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, Journal Quotidien du rr»«atin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. Z. VOORBURGWAL 334-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Cfrieî: Gustave Jaspaers. j Charles Bernard, Charles Hcrbleî, Comité de Rédaction: | gjëné Chambry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal : N.Z. Voorburgwal 234—240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Hollande fl. 1.50 par mois. Etranger fi.2.00 parhioïa Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Le Bulgare tremble Les Bulgares voyaient d'"un mauvais oeil les oificiers allemands prendre le haut du pavé à Sofia. Eux qui, naguère, tremblaient en voyant l'extrémité même percée de la botte d'un soldat turc, sont devenus plus prétentieux depuis que les Russes leur ont donné leur indépendance. Et, revendiquant pour eux seuls les lauriers de la campagne serbe, ils souffraient difficilement la présence des boches qui leur faisaient faire figure de vassaux, sinon de vaincu* Aujourd'hui cet état d'esprit a changé. Les agences nous apprennent qu'ils voient partir non sans mélancolie les derniers contingents allemands qui se trouvaient encore en Macédoine et qui ont mieux ou pis à faire ailleurs. Les Bulgares sont laissés à leurs propres forces et, sans se l'avouer encore tout haut, ils se demandent s'ils feront meilleure figure devant les troupes du général Sarrail que ne firent les Autrichiens devant les armées du général Broussilof. Le moment approche où, peut-être, ils vont être obligés d'en soutenir le choc. La Roumanie ayant laissé passer le moment, en avril i915, à l'époque où l'Italie entra en scène, de' réaliser ses aspirations nationales en forçant la victoire à se déclarer pour les soldats du droit, le malin Ferdinand se promit bien de ne pas répéter la même faute. Des qu'il vit Hindenburg en Courlande et Mackensen en Pologne, peu soucieux de faire pencher le plateau de la balance en faveur des sicaires du crime, il résolut de fonder la Grande Bulgarie en liant son sort aux empires du centre. Grosse roublardise dont il s'enorgueillit au début comme d'un chef-d'œuvre de diplomatie. Ses armées eurent assez facilement raison des Serbes surpris entre deux feux et, dans la cité antique de Nich, il put haranguer son compère Guillaume dans un latin de hanquet. Cependant Sarrail s'était installé à Sa^-lonique. Les vagues scrupules du kaiser qui tenait à ménager son beau-frère Constantin, la peur ô combien mal fondée des soldats de Constantin qui avaient battu les siens à Kilkis, et surtout la crainte des canons français1 l'empêchèrent de compléter sa victoire — ou tout au moins d'essayer — en rejetant les alliés à la mer. Au lieu de pouvoir rentrer dans leurs foyers, les paysans bulgares, dont la naïveté avait au moins l'excuse d'égaler celle de leur monarque, durent creuser des tranchées et passer un hiver inconfortable. A l'intérieur du pays, les habitants voyaient avec déplaisir les vivres prendre le chemin de l'Allemagne tandis que la dette publique s'augmentait de plusieurs'millions par jour. Ils se consolaient en pensant que la victoire était au bout de leurs peines et que, si la Serbie, ou ce qui pourrait en rester après la conclusion de la paix, était incapable de payer la note, il y avait à Berlin des banquiers pour arranger ça. Aujourd'hui ils chantent un ton moins Haut. En demandant il y a une dizaine de jours au Sobranié une avance de six douzièmes provisoires, M. Radoslavoff a fait un discours où ne se répercutait même plus l'écho affaibli du latin de Nich. C'est que, depuis, il y a eu Verdun et la débâcle autrichienne, cependant que le canon de la Somme commence à donner la réplique au jeanon du Styr. Il ne suffit pas que la censure de Sofia empêche la diffusion de ces fâcheuses nou velles pour enlever aussi leur fondement. Aujourd'hui que les Allemands, trop occupés à soutenir les Autrichiens, sont impuissants à soutenir encore les Bulgares par dessus le marché, ces mêmes Bulgares goûtent peu la gloire de combattre seuls. Laissés à leurs propres forces, ils considèrent aveo inquiétude que, depuis les premiers débarquements, l'armée Sarrail a quintuolé en nombre et en puissance tandis que les Roumains recommencent de parler du traité de Bucarest. Seraient-ils pris un jour entre l'enclume roumaine et le marteau anglo-fraLco-serbe comme les Serbes furent écrasés entre l'enclume bulgare et le marteau austro-alle-mand?Ainsi les Bulgares ont peur, mais il ne faut pas qu'ils soient quittes pour cela. Le moment paraît venu où ^ le pilon anglo-franco-serbe va se mettre en marche et broyer les Bulgares. Notre offensive est générale. Nous attaquons à l'Ouest et à l'Est, dans les Alpes et dans le Caucase. Nous devons aussi attaquer en Macédoine. Quelle dérision, écrivait le ,,Secolo" de Milan, si deux cent cinquante mille hommes allaient en tenir cinq <?ent mille en respect! Les Bulgares sont peut-être un peu plus de deux cent cinquante mille et l'armée du général Sarrail n'atteint pas tout à fait le demi million, mais il serait au moins fâcheux qu'elle dut rester inactive.Et elle ne le restera pas. Aujourd'hui que la menace d'un coup de poignard dans le dos est écartée par ia démobilisation de la Grèce, plus rien n'entrave sa marche en avant. Deux fois trop nombreuse pour un rôle purement dé Pensif, on eût certainement gardé en Europe ces effectifs qui eussent pu jouer un rôle sur la Somme ou à Verdun ci on n'avait pas compté leur faire jouer un rôle plus important en Macédoine. Peut-être il y a huit jours étaient-ils. trop peu nombreux pour une offensive. Il» £0 fa sont plus_ aujourd'hui que nous obligeons le dernier Allemand à se mesurer avec nous sur des champs de bataille choisis par nous. Charles Bernard. = — ' L'iuvre dis Âliemands enHelgi-p vus par un talon. M. Arthur Gleason, volontaire aux ambulances en août et septembre 1914, a vu l'entrée des Allemands en Belgique. Il a pu garder là-bas des relations et il expose au public américain, dans la ,,New-York Tribune", la situation de la Belgique et les traitements qu'elle endure. Il intitule sa lettre: ,,Le Rouleau à vapeur allemand." Il désigne ainsi les procédés que l'Allemagne emploie pour réduire par la misère et l'humiliation, pour ,,aplatir" enfin, ces populations qu elJle a d'abord trahies par l'espionnage, puis martyrisées par le fer et le feu. M. Gleason^ rappelle, sans insistance, la terreur financière: les indemnités extorquées s'élèvent à plus d'un milliard; la terreur économique : il y aurait famine sans la nourriture qu'envoie l'Amérique; et tous les moyens sont employés pour contraindre les ouvriers à servir l'Allemagne par leur travail. Il insiste sur les procédés de terreur, de torture morale. Le premier est la suppression de toute espérance : les Belges sont conquis, il faut qu'ils le sachent. Toute la politique allemande consiste à l'affirmer, à n'admettre ni discussion, n idoute là-dessus. ,,C'est fini, ce qui est fait est fait; il est oiseux de regretter". Point de jour où le peuple belge n'entende ces mots. Mais ce n'est pas encore le trait le plus cruel de la politique allemande. IL ne lui suffit pas de retirer au peuple belge son espoir, elle veut aussi détruire sa fierté et lui faire sentir que, s'il est conquis, il mérite de l'être. „L'espionnage allemand, écrit à M. Gleason un ami beige, ce n'était pas leur pire procédé. Depuis, ils ont fait mieux. Le plus bas, le pire qu'on puisse imaginer, n'est-ce pas cette campagne de calomnies qu'ils ont menée contre nous, après avoir violé notre neutralité? Ils ont fait cela comme un meurtrier calomnie sa victime, pour justifier leur crime." Ils ont d'abord inventé la légende des atrocités belges, des francs-tireurs belges. Puis ils se sont mis à Oalomnier toute la vie belge, ses moeurs, sa civilisation enfin. Ils essaient de réduire les Belges en les humiliant. ,,C'était un pays très mal organisé : nous y mettons •ordre. Il y avait un nombre scandaleux d'illettrés: graâce à nous l'instruction est obligatoire ; la morale sexuelle était très relâchée (il faut entendre les officiers prussiens, leur sévérité quand ils parlent de ces choses), mais nous y veillons, nous sommes venus, c'est un bonheur. Qu'était la Belgique? Un petit pays sans influence. Quel avenir nous lui préparons : La population sera privée de droits politiques. Est-ce un si grand malheur? N'y a-t-il pas plus d'avantage à être administré par l'autorité militaire allemande qu'à demeurer un petit peuple libre?" Ainsi pârlent les Allemands aux Belges pour les humilier, aux neutres pour se justifier. Ils ont reçu, ces temps derniers en Belgique, quelques journalistes américains. Ils leur ont fait grand accueil, ils les ont captés par leurs amabilités: ,,Ne les croyez pas, écrit à M. Gleason un correspondant gantois. Ces visiteurs neutres se laissent piloter par des Allemands. Aucun Belge ne parle devant eux, ce n'est que prudence et leurs jugements sont nuls." ,,Les Belges, écrit ce Gantois, ne prêtent pas la moindre attention au xréformes allemandes; ils ne daignent pas les connaître, ils les ignorent. Il en est une, une seule qu'ils apprécieront: c'est l'évacuation allemande. Tout le reste ne compte pas. Quand les Allemands parlent de nettoyer le pays, les Belges ne comprennent pas. A leur sens, il n'y a qu'une manière de rendre la Belgique propre, c'est que les Allemands s'en aillent... Ce procédé de calomnie et de mensonge est, à mon avis, leur plus cruel procédé de guerre. Il est puissant, il faut le reconnaître. Mais, si puissant qu'il soit, il ne réussira pas. Les Allemands ne feront pas courber la tête aux Belges. Tant que les Belges se refuseront à admettre qu'ils sont conquis, ils ne sont pas conquis et les Allemands n'arrivent à rien qu'à aggraver leur infamie. ,,Prendre la Belgique non défendue, c'était aisé. Mais l'esprit belge est imprenable..."Le vrai trouble, la vraie inquiétude, s'interroge en terminant M. Gleason, n'est-ce pas parmi les persécuteurs, malgré leur superbe apparence, qu'ils se trouvent et se cachent? Il se souvient d'un blessé allemand, un homme d'une quarantaine d'années, qui disait à son infirmière : . — Ma soeur, je ne peux pas mourir maintenant.Elle lui répondait: — Calmez-vous. Qu'est-ce qui vous agite ? — J'ai tué une femme, je ne veux pas \ mourir maintenant... La Belgique conservera plus tard le souvenir de son courage et de sa patience. L'Allemagne se souviendra de ses .cruau-M.âs.i!!! infamies^ En Belgique. A BruxelSes On sait que, dès leur entrée à Bruxelles, les Boches s'empressèrent de s'installer au Palais de Justice et de s'y conduire ignoble, ment. A tous, les abords d'il palais ils avaient installé des guérites et, sur la place Poelaeçt, des canons braqués sur la ville, tandis que des tuyaux de poêle jaillissaient des meurtrières, afin de laisser supposer aux Bruxellois qu'en cas de velléité de révolte de leur part la capitale serait réduite en cendres. Depuis quelques mois, canons et tuyaux de poêle ont disparu. Les Boches s'étaient retirés dans une partie du Palais, où ils ) vivaient de leur mieux. Il y a peu de jours, les Bruxellois eurent la surprise de constater un matin 'que tous les soldats, sauf une dizaine, avaient quitte le Palais de Justice dans lia nuit. Les guérites restèrent vide3 de factionnaires. Aussi, la. nuit suivante," les ketjes des Marolles s'empressèrent de faire un feu de joie avec deux guérites se trouvant ati pied de la rampe, du côté de la rue des Minimes. D'où grand émoi clés Boches et comparution exigée de l'agent de service. Celui-ci eut beau protester que sa mission de police du quartier l'entraînait à devoir parcourir d'autres rues, on voulait le rendre responsable de cet ,,acte de vandalisme". Une légère punition lui fut infligée pour satisfaire les casqués de la Kcmmandantur. Entretemps, toutes' les guérites se trouvant aux abords du Palais ont été enlevées et rien ne subsiste plus actuellement de ces affirmions de la Kultur. La place Poe-laert a repris sont état normal et les abords du Palais de JusLice ont retrouvé leur propreté de jadis. Ce n'est plus l'auge où se vautraient les soldats de Guillaume. * * * Une intéressante cérémonie a marqué la fin de l'année scolaire de l'Institut Commercial et Colonial de là ville de Bruxelles, où plus de 2000 jeunes gens des deux sexes ont suivi cet hiver les cours qui se donnent, le soir, dans les locaux de l'Ecole Normale, boulevard du Hainaut. M. le sénateur Poelaert, conseiller commuai et président du conseil d'administration de l'Institut, a présidé à la remise des diplômes décernés par le jury aux élèves ayant suivi les cours de langues, de comptabilité, etc. M. H. Matsaert, le distingué directeur de l'Institut, a prononcé une discrète allocution. #■. * On vient d'arrêter comme suit la liste officielle des membres du sous-comité de la section Aide et Protection aux médecins et pharmaciens belges sinistrés, chargés de l'octroi des secours médicaux et pharmaceutiques aux malades nécessiteux : Président, MM. le Dr. Herman, à Anvers; Haazen, pharmacien, à Anvers; Hans-sens, Eugène, à Bruxelles; Herland, professeur à l'Université libre de Bruxelles; Dr. H. Coppez, à Bruxelles; Pattou, pharmacien à Bruxelles ; Dr. Pechère, à Bruxelles; Dr. Baivy, à Namur; Vassal, pharmacien à Namur; Dr. Roelandts, à Hasselt; Machiels, pharmacien à Hasselt; Dr. R. Colson, à Gand ; Gaeremynck, pharmacien à Gand ; Dr. Behu, à Ninove ; Bruylants, pharmacien à Louvain ; Dr. Ilaelewyck, à Charleroi, ; Martin, à Mons ; Dr. Closson, à Liège; Thimisser, pharmacien à Liège; Dr. A. Delcourt, à Bruxelles; Dr. Limrange, à Bèrtrix. A Anvers Les Boches ne veulent pas qu'on vende des pommes de terre hâtives. Mais les paysans ont passé outre et, sous les feuillages des choux-fleurs, ils' ont amené au marche une quantité de petites ,,patates". Malheureusement, quelqu'un vendit la mèche, et l'on saisit les tendres tubercules. ^ * « • > L'administration communale, préoccupée dos difficultés où plus que jamais se débattent une foule de locataires gênés qui ont fait de vaines instances auprès de leurs propriétaires pour obtenir une réduction temporaire de loyer, a décidé d'ouvrir un bureau de secours qui s'occupera de leur fournir un domicile à bon marché ; il tiendra registre à cet effet de toutes les maisons et de tous les appartements disponibles dont les propriétaires ne demandent que le prix maximum respectif de 40 et de 25 francs. * * * ,,L'Indépendance" signale qu'une firme bien connue pour la vente de matériaux de construction qui, de tous temps, vendait surtout des produits allemands, avait mis son personnel et son matériel à la disposition des Boches pour décharger et recharger le gravier du Rhin, destiné aux travaux de défense. Ce. fait a soulevé une vive indignation à Anvers, cette firme étant de nom belge et dirigée par des Belles. Maté l'on se dit que l'heure viendra qui tout payera et que justice sera faite de ceux qui n'hésitent pas, dans un esprit de lucre, à aider l'ennemi. On se répète aussi tout bas — et l'on note — les noms des Belges qui n'hésitent pas à rechercher et acheter pour le compte des Boches le vieux fer, le cuivre, le zinc et autres métaux. Chaque semaine des wagons chargée de ces mitrailles partent pour l'Allemagne. Les noms de ces infâmes intermédiaires sont connus et seront publiés dès qu'Anvers sera libre. Dire que parmi eux il s'en trouve un qui était fournisseur de l'armée belge et s'était fait remarquer pendant le siège par ses voyages en autos en compagnie d'officiers belges. Aujourd'hui, c'est avec des Boches jju'il se promène... ! à pied* A Liège A la suite de l'information que nous avons publiée le 1er juillet, M. Fernand Wiser nous apprend que son père n'a pas été Arrêté par les Allemands. Ceux-ci n'ont donc pu saisir 44.000 kilos de sucre dans les entrepôts de celui-ci. Il veut bien aussi nous assurer que ni M. Meuffels, ni M. Pelzer n'ont été inquiétés par les Boches odieux. ;* .*. Dimanche une violente "bagarre a éclaté au marché • de la Batte. Les vendeurs tenaient probablement encore la dragée haute aux acheteurs, qui se fâchèrent. Des coups de poing furent échangés, des échoppes furent renversées, d'autres jetées dans la Meuse et il fallut des renforts de police pour faire cesser la bataille. A Naraisr La justice instruit un vol qui vient d'être commis aux dépens d'un monsieur Waitin. Deux arrestations ont été opérées: celles de Marie Claesens, d'Andenne, et de Charles Thirion, de Jambes. Le montant du vol s'élevait à 17,000 francs, retrouvés près de Lives, dans un bois. A M^SIrses Le tribunal a dû sévir contre les infâmes marchands de lait qui vendent de l'eau et de l'amidon au prix fort. Il s'est montré, enfin, sévère. Deux de ces malfaiteurs sont frappés de peine de prison d'un mois et de cent marks d'amende. C'est encore bon marché ! Ati Pas?-® Waîlcsn Les Boches ont réquisitionné 20.000 sacs de ciment aux ,,Ciments Liégeois", aux ,,Ciments de Visé" et à ,,La Bonne Espérance", usines situés à Hallembaye et à Lixhe. * & * M. H. Hubert, professeur à l'Université de Liège, a publié un travail sur la situation actuelle des ouvriers au pays de Liège. Il répartit les 150,000 ouvriers de l'arrondissement de Liège en trois catégories: ,,Un peu plus du tiers, écrit-il, travaillent dans la grande industrie; un peu moins du tiers chôment complètement; un tiers est à l'armée, prisonniers civils en Allemagne ou. tués par l'envahisseur. La population du bassin de Liège (con-tinue-t-il) est irréductible. Après tant de mois d'occupation son attitude envers' l'autorité et l'armée et l'autorité ennemie a été s'assombrissant, malgré les efforts faits pour l'amadouer, efforts toujours maladroits et généralement suivis par un redoublement de cruauté et un régime de terreur. Si, dans les grandes villes, où leurs crimes ont été moins nombreux^ et où ils ont senti qu'il était de leur intérêt de ne pas pousser à bout une population nombreuse, la haine est restee vivace, c est dans les régions dévastées du plateau de Herve, de Visé et d'Andenne, c'est autour des usines silencieuses qu'il' faut aller pour sentir palpiter d'une aversion et d'un mépris profonds et inextinguibles ^le coeur de nos fiers travailleurs liégeois." * ;* * On annonce la mort du notaire Charles V an Pée, échevin de la ville de Nivelles. * * * L'agent de change François R., de Je-meppel-sur-Sambrc', accusé d'avoir détourné au préjudice de M. Charles Bar des actions et une somme d'argent, s'entend condamner à un mois de prison, 26 francs d'amende avec sursis de trois années, et à payer 2.921.25 francs à la partie civile. * * * On paie la paille 125 francs, le foin 225, le sucre 400 francs, le sirop 170. Les oeufs valent 7,60 franco les 26 ! i Aa Iw&axerYîtî©aïrg Un avis de l'administration communale d'Ar-lon rappelle qu'aux termes d'une ordonnance de l'autorité allemande toutes les armes, munitions, les objets d'équipement et en général tous effets et accessoires militaires trouvés sur les champs de bataille doivent être renseignes spontanément à l'autorité allemande. Au cas où des perquisitions domiciliaires révéleraient l'existence de pareils objets non déclarés, les contrevenants 6'exposeraient à des pénalités rigoureuses. « « » Quelques détails rétrospectifs: A Mellier, lors do l'entrée des Allemands, le 21 août 1914, aucun civil no fut fusillé ni aucune maison incendiée, ils prirent trois otages, mais ceux-ci ne furent retenus que pendant vingt-quatre heures. Ce sont: M. l'abbé Hausse, curé de Mellier, M. Pierrard, père, brasseur, et M. Dewez, Joseph, industriel. La seotion de .Thibessart fut plus éprouvée : Si aucune maison n'y fut incendiée, trois habitants furent fusillés. * * * Les villages de Léglise et des Assenois-lez-Neufch&teau sont intacts; aucun habitant ne fut fusillé, mais deux civils d'Anlier furent i fusillés à Léglise. * * * | Les Allemands ont fusillé quatre personne* ; lors de leur passage à Ste-Marie-sur-Semois. ; Ils incendièrent la maison de M. Lahure, garde-barrière, et celle de M. Dussard. Le comité de ravitaillement est installé chez le baron et la baronne d'Huart, qui se dévouent gt soulagent beaucoup de misères* Aaax frontière© La semaine dernière, un enfant de quatre ans, qui jouait dans les environs du fil électrique à Lanaye, tomba sur celui-ci et fut tué sur le coup. * S * Le ,,Telegraaf" rapporte l'anecdote suivante: Près d'un poste de sentinelle à Koewacht se trouve un soldat allemand. Un Belge s'ap-proclie et offre mille francs pour passer en Hollande.— C'est sérieux, fait le militaire. Mille francs ? — Payés comptant. — Donnez-les moi. Le soldat prend l'argent, le regarde. Le compte y est. — Puis-je me mettre en marche, demande notre compatriote. — Oui, fait l'Allemand,.... mais je vous accompagne ! Le Boche laisse tomber son fusil et précède sur le chemin de la liberté le Belge tout heureux de fuir le régime de la terreur appliqué par von Bissing. ^0* il y a un an 6 juillet 1915. — A Soucli&z, lutte achaV' née 'pour la possession de la gare, qui reste au pouvoir des Français. Bombardement ininterrompu, d'Arras et de la cathédrale. En Argonne, canonnade et combats de grenades et de pétards. Sur les Hauts-de-Meuse, violentes et inutiles attaques ennemies pour reprendre possession du ravin de Sonvaux, à l'est de la tranchée de Ccdonne; bombardement, ennemi de Fey-en-Haye et du bois Le-Prétre jusqu'à la Croix-des-Carmes, et riposte de l'artillerie française qui enraye les offensives allemandes. i 9 w I la Reprise ie lamscappelle (30 et 81 octobre 191Jf). Par le Capitaine Commandant Jacoby. III. Je le regardais depuis de longues heures, comme hypnotisé, ce moulin de Ramscap-pelle contre lequel les autos-mitrailleuses du I lieutenant Desmedt ,,tiraient à tout casser." . Le capitaine-commandant Vanniesbecq, dans le message qu'il m'envoyait, me par-I lait aussi du secours prêté par les mitrailleuses de son ancien officier: ,,Grâce aux mitrailleuses du camarade Desmedt", disait-il, ,,nous allons pouvoir progresser et prononcer un mouvement débordant par le Nord. Les Français, qui arrivent, se chargent de l'attaque frontale. Continuez à tenir où vous êtes." J'entendais bourdonner au-dessus de ma tête les essaims rapides des balles, s'abattant en volées vengeresses du côté du moulin. / De témps à autre les mitrailleuses se tournaient vers le chemin de fer pour faciliter la progression du 2e bataillon; les compagnies des capitaines Paheau, Six et Gils avaient franchi le Koolhofvaart, au Sud de Koolhofbrug, et marchaient résolument à , l'attaque. Je reconnus distinctement les pe- ! lotons des lieutenant Michaux, De Wilde, ! Vuylsteke, de Lapse, qui se faufilaient à j la queue-leu-leu *e long des berges et des ; hautes herbes. Pendant ce temps, le moulin, en senti- ! nelle avancée à l'orée du village, continuait 1 d'agiter ses grands bras 'décharnés. De temps à autre, une tête de Boche apparaissait à une lucarne, sinistre meunier que nos balles obligeaient vite à rentrer. Le moulin hanté ne s'arrêtait pas de tourner, multipliant ses appels de détresse. Derrière lui, la tour de l'église élevait son moignon vers le ciel, appelant la vengeance d'En-Haufc sur les destructeurs du village qui n'était plus qu'un amas de ruines. Sans discontinuer, le canon lançait ra grosse clameur au-dessus des troupes en mouvement : coups de départ, chocs d'explosions se répercutant eu tous sens, pour donner à la mise en scène de l'assaut projeté une grandeur de tragédie. Vers 3 heures de l'après-midi, la continuité du déploiement des 2e et* 3e bataillons paraissait à peu près assurée. On voyait de loin en loin, par petites lignes successives, les bonnets rouges des tirailleurs français, a<brités derrière les berges des fossés ou couchés aux bordures des champs de pommes de terre- L'ensemble encerclait le village d'une longue ligne mince à une distance variant de 600 à 800 mètres. Tout à coup, il,s'élève de ces lignes une rumeur qui court et qui gronde comme un bruit de marée; des hommes se lèvent et agitent leurs bonnets; nous croyons à un signal d'assaut. Les çris partent de Jockveld ferme. Le son se rapproche. Nous entendons crier à pleins poumons: ,,Vive la France!" Lès vivats se répètent. De toutes nos forces, nous crions" aussi: ,,Vive la France!" en voyant déboucher les chasseurs tunisiens. Par petits groupes, en leur ample culotte 1 rouge, ils arrivent au pas de course, franchissent les passerelles entre les rafales de shrapnells crevant en flocons blancs au-dessus de leurs toques de sang. Pendant plus d'une heure, ils passent, ils passent... Puis ce sont les soldats du 16e chasseurs français. On applaudit avec frénésie, la ligne entière délire, on trépigne sur place, on hurle: ,,A l'assaut! A l'assaut..." I Jbe soir tombe.. £>n sort des tranchées. Par ordre? Je n'en sais plus rien. Toute la ligne avance, marche, ondule, et le cercle se rétrécit. Je passe près d'une ferme, c'est un enfer; les murailles s'allument sous le choc des balles. Nous nous abritons tous derrière^ une grosse meule de paille. Quatre porcs dévorent un cadavre de cheval, indif-térents à la mitraille qui tombe drue. On sonne la charge. Là sonnerie partie de la droite, lancée par ordre du lieutenant Fritsch, gagne de proche en proche et fait le tour du village: Ta... ta...ta!... très pressée, jetant ses appels de notes saccadées "et rapides. Il fait nuit noire. A l'appel des clairons, nous avons bondi en avant, oubliant les bailles; puis nous nous retrouvons, couchés parmi des Français, à 100 mètres du moulin. Les mitrailleuses ennemies tapent de plue belle, ïes issues du village s'allument comme des gueules de forge! Le moulin moud du feu. Personne n'ose lever ia tête. Le commandant Vanniesbecq mo rejoint; il vient s'enquérir de mon eorfc et de celui de la moitié do son unité placée sous mes ordres comme une petite compagnie. L'autre moitié opère au Nord de la route sous les ordres directs de l'adjudant Hens, le seul chef de peloton qui reste encore. ,,11 faudra vous mettre en liaison avec le commandant des troupes françaises," me dit le commandant Vanniesbecq. ,,Chose presque faite," répondis-je, ,,le caporal Van den X^Ias est parti à la recherche du commandant de bataillon. Je l'attends, il- va venir." Le caporal, en effet, ne tarde pas à rentrer. ,,C'est le capitaine Chaumont", rap-porte-t-il, ,,qui commande le 16e chasseurs. Je l'ai trouvé conférant avec le Oieutenant Fritsch, pour la continuation do l'assaut. Un homme m'a conté que le commandant Daems venait d'être frappé d'une balle"et qu'il était tombé en disant: ,,Ali! mes enfants', il faudra que vou® continuiez sans moi." ,,Le capitaine Chaumont a chargé les Belges de la 2/II de s'emparer du Moulin et de chasser les mitrailleuses de l'entrée du village. Après quoi, on continuera le mouvement, a-t-il ajouté." ,,Mais, saperlotte, je n'ai presque plus de cartouches!" ,,J'ai averti le capitaine, mais il m'a répondu: ,,Vous avez vos baïonnettes." ,,Alors, à la baïonnette." En avant, la 2/II. D'un bond, la demi-compagnie, environ soixante-quinze soldats, aborde le moulin et plus vite encore le fouille de fond en comble. Plus de Boches à trouver. Avant de s'en aller, ils avaient tué le caporal Van den Plas et blessé sept hommes: les soldats De Nayer, Vandamni6, Roussel, Jammart, Gouda, Magilissen et Abrassart. Comme les mitrailleuses ennemies ne se taisaient pas et pétaradaient avec fureur sur le chemin à l'entrée du village, nous passâmes dans la première maison. Le premier sergent Du Rys organisa la mise en état de défense de l'habitation. On tira sur les mitrailleuses par les lucarnes de la toiture. Lorsque nous fûmes repérés et que les tuiles s'écroulèrent sur nos têtes, on passa par un trou d'obus dans la maison suivante, puis dans une troisième et on s'arrêta là, parce que l'assaut des chasseurs, au Sud du village, s'était brisé sur les fossés sans points de passage préparés. L'assaut général fut sagement remis à l'aube du lendemain. La 2/II se constitua en avant-poste dans sa forteresse au pied de l'église. Il plut toute la nuit. En fouillant les habitations qui nous avoisinaient, je découvris trois vieilles personnes qui se salivèrent à notre approche, courant dans le tir des mitrailleuses. Par la menace je les ramenai à l'abri et les obligeai à s'enfermer malgré leurs supplications de les laisser partir. Il était passé minuit quand on put songer à casser une croûte de biscuit sec. On s'en fut boire de l'eau à une pompe. A ce moment, c'était le calme habituel; seules de rares balles striaient l'air; les mitrailleuses s'étaient tues; les canons avaient déjà cessé de gronder depuis la chute du jour. L'aube du 31 octobre s'annonça, grise et sombre, dans un halo de brumes froides. Tout à coup, le clairon retentit. La charge interrompue reprit, passant en ouragan, si rapidement, que quand nous fûmes dans la J rue elle était déjà loin. Nous fîmes quelques pas; mais, nous sentant ridicules, seuls dans ces longues rues vides d'ennemis, nous retournâmes au Moulin pour y avoir des nouvelles et une mission raisonnable. L'état-major du 6e de ligne était là. Le drapeau était déployé, le lieutenant Désiron, adpssé à la butte maçonnée du Moulin de Ramscappelle, élevait notre étendard le plus haut qu'il pouvait. Le colonel Lebacq s'épongeait le front, le commandant A. E. M. Premereur se frottait les mains et le capitaine-commandant Rinquet souriait de plaisir. Je compris que c'était la victoire et qu'on l'annonçait à l'arrière. A ce moment, un pâle soleil d'automne, couleur de sang, s'éleva des lignes allemandes; il parlait de nos .morts: Du capitaine Leclercq, tué à l'assaut du matin; du commandant Daems, mort des suites de ses blessures; du sous-lieutenant Trantaux et de nombreux soldats. Mais les rayons qu'il projetait en ce matin de victoire dans les plis de notre drapeau semblaient aussi vouloir y inscrire en lettres d'or et de feu ce nom glorieux, impérissable et magnifique: Ramscappelle [ (FJn.)

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