L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 14 April. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 02 June 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/gh9b56f75j/
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1ère Année N°. 173 S cents (ÎO Centimes) Mercredi 14 avril 19Î5 L'ECHO BELGE L'Un ton fait la Force. •Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: JV.Z. VOORBUBOWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herblet, Comité de Rédaction: ! Gustave Peellaert, René Chambry, I Emile Painaaré. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'AcSinrainistration du Journal: \.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 177S. Abonnement f En Hollande ff. 1.50 par mois, payable par anticipation J Etranger fl. 2,00 ,, Toujours le naine... 17ous parlions dernièrement de la haine de la France. Beaucoup de personnes ont protesté et c'est avec le plus vif plaisir que nous avons reproduit ici ces protestations. Cependant, combien nous avions raison ! Et combien nous regrettons d'avoir raison... Dernièrement, à l'Union Belge, quelques-uns de nos amis organisèrent une soirée consacrée à la chanson militaire française. En ce moment où la place n'est pas à la littérature, nul sujet n'était mieux choisi pour intéresser notre public,do réfugiés belges, n'était mieux choisi surtout pour relever leur courage et soutenir leurs espoirs. En ce moment où la France combat pour nous comme pour elle — un pour tous, tou3 pour un —, en ce moment où nos regards sont tournés vers cette région d'entre Sleuse et Moselle où depuis huit jours se livrent des combats titaniques, d'où le sang français qui coule à flots nous apportera peut-être le salut, il nous importe de nous exalter sur .les grands thèmes d'héroïsme qui alimentent l'aine immortelle de la France. Nul parmi nous qui trouvât à redire quoique ce soit à cette manifestation si naturelle — et qui fut aussi une manifestation enthousiaste — de nos sentiments d'admiration, de reconnaissance et d'ardente sympathie pour le courage et pour le génie français. De rnêmç il nous eût plu d'assister à une exaltation de la ténacité anglaise, à travers l'histoire de l'Angleterre et dan6 les élans passionnés de ses grands lyriques, comme il nous eût fait plaisir, également, de voir magnifier l'âme slave, d'une sensibilité si profonde et si délicate, et comme il nous eût enchanté d'entendre ces vieux chants serbes, qui rendent le son d'un héroïsme si pur que rien, me dit-on, n'est comparable à l'émouvante beauté de cela, dans aucune littérature au monde. Et tout ceci, n'est-ce pas, trouve sa place au sein d'un groupe de Belges, réunis en terre d'exil par les doubles liens d'un malheur commun et d'identiques espérances. Ces choses si simples il est des gens qui ne les comprennent-, qui ne les entendent pas. Les événements actuels, les plus effroyables qui aient jamais bouleversé le monde, n8 leur ont pas ouvert les yeux, ne leur ont pas élargi le coéur. Ils en sont à ces vieux topos qui nous- représentent la France comme l'ennemie séculaire sinon de laBelgiaue mais de la Flandre, de l'âme flamanae et de l'esprit . flamand. Ils condescendent à ce qu'on crie: à bas l'Allemagne! Car, tout de même, ce que l'Allemagne nous a fait? ça n'est pas très gentil. Mais la France ! Ça remonte loin avant 1302... Fies-voua donc aux proverbes, même flamands, quand ils disent: ,,Oude veeten zijn vergeten" ! Par exemple.ee ne sont pas les Français qui se souviennent encore des Mâtines Brugeoi-ses, une des plus vieilles histoires de francs.-tireurs connues, où on en assomma quelques-uns au cri fameux ,,A1 wat Walsch is, valsch is!" Il semblerait qu'un primaire lui-même aurait honte aujourd'hui de vouloir expliquer ces lointains événements sous le jour de nos passions actuelles et de notre conception des nationalités. Mais ceci ne gêne pas ces maniaques de la haine contre la France; inaccessibles à tout raisonnement ils -veulent s'en tenir au mirliton ,,A1 wat Walsch is, valsch is", allant ainsi, sans s'en douter, jusqu'au bout de cette qualité éminemment française cependant, qui consiste à formuler des idées générales... Ainsi le monsieur qui écrit à la ,,Vlaam-sche Stem" pour protester contre l'audition de chansons militaires françaises organisée v par nos amis à l'Union Belge. ,,Quand j'entends ce cri de: Vive la France! je ne puis m'empêcher de pousser un ricanement plein d'ironie et d'amertume" dit cet homme aimable. Après quoi il entreprend un cours d'histoire à faire se tordre un recolé d'école normale du degré inférieur sur tout le mal que les Français nous ont fait au cours des siècles. Nous ne pouvons évidemment nous amuser à réfuter ces balivernes qui font f hausser les épaules à tout homme sensé et ce que nous en disons n'est que pour protester une fois de plus contre un état d'esprit qui tend à se répandre de plus en plus chez une certaine catégorie de nos compatriotes, une minorité peut-être, mais turbulente et agres-sive. Il nous plaît d'ailleurs de rappeler que l'éminent vice-président de l'Union Belge, notre confrère Albéric Deswarte, a répondu d'avance à la diatribe du correspondant de la ,,Vlaamsche Stem", lorsqu'en remerciant , le^conférencier et les interprètes il rendit lui-l même, et cela dans un langage que nous mettons au défi quiconque d'incriminer, un hommage éclatant au génie français, scellé au cri de: Vive la France ! Ce cri, nous Belges, nous pouvons le pousser sans réserves, sans l'aire tort, si peu que ce soit, à nos sentiments si ardemment patriotiques. S'il a plu à un sectaire aveugle d'une bonne cause de rappeler le mal que des français ont pu faire à notre pays, c'est le moment ou jamais de ne se souvenir que du bien dont la France nous a comblés. De même |u'un André Chénier a pu s'écrier jadis >. Grèce, 6 mère des Arts, Je suis un citoyen de tes siècles antiques, Mon âme avec l'abeille erre sous tes 'portiques! de même nous autres qui avons l'honneur de penser, de parler et d'écrire en français, ncrus à qui les dieux ont réservé la grâce de participer à la culture française, héritière immédiate des civilisations grecque et latine, rous nous sentons les fils spirituels de la France. Il noua paraît, à nous Belges •— et bons Belges — dont les pères depuis huit siècles nous ont transmis le parler français comme le flambeau des coureurs antiques, qu'il est impossible d'exprimer d'autres sentiments sans renier le meilleur de s'od. Où voit-on que ceci implique une animosité quelconque contre le Flamand, centre l'admirable génie flamand? C'est lui d'ailleurs qu'ont exprimé nos meilleurs écrivains d'expression française et ce n'est pas ma faute si un critique allemand, M. Zweig, constate que ce sont deux écrivains français, M. Emile Verhae-ren et M. Maurice Maeterlinck, qui ont le mieux exalté l'âme flamande, qui l'ont restituée dans leur livres avec le plus d'éclat et de profondeur. Un mot pour finir au correspondant de la ,,Vlaamsche Stem". Parmi ces grands noms représentatifs de notre passé de gloire, il cite Plantin. En effet. Qu'il aille donc — la bonne plaisanterie, dira-t-il. je sais bien que c'est impossible — qu'il aille donc passer une heure dans la maison Plantin, à Anvers. Profitable leçon ! Il verra dans ce merveilleux décor de bustes, de livres, et d'une vigne trois fois séculaire, comment s'exerça dans l'Anvers marchand du XVIe siècle une influence française. Quand la poussière de ces manuscrits qu'ont mariés les main dévo-tieuses de nos grands humanistes, lesMaren-torf, les Raphlengien, les Poelman, aura fait lever dans son cerveau ces miasmes excitants auxquels nous devons nos plus émouvantes pensées il fera bien de se souvenir que c'est de sa lucide Touraine que Plantin nous rapporta cette volonté tenace et cette féconde intelligence qui créa en Flandre son plus ardent et son plus noLle foyer spirituel. Charles Bernard. C»— Pour ia fête du RoL Montant des lï listes preced... bo(Jo.2U frs. 2398.11 fl. £ 1/2-16 M. van den KercJchove 0.50 fl. Afin que je vie rétablisse et que je puisse .retourner au front.Commandant Nyssens' 10.00 frs. C'est à souhaiter qu'à l'avenir-tout Belge donnera dans son intérieur une place d'honneur à ses Souverains, exemple du devoir, de l'énergie et de l'abnégation. M. et Mme V. 0. d'Anvers S.00 ,, Des huit officiers belges internés à l'île d'Urk 16.00 fl. Une admiratrice de la vaillante armée 1.00 ,, Vive le Roi! Vive la Reine! Vive la famille Royale! , Vive la Patrie! Collecte faite à Hulst à l'occasion de l'Anniversaire du Roi ... 326.25 frs. 57.31 fl. Que Dieu protège le Roi et notre cher engagé. Baron et baronne Peers de Nicuw- burgh 20.00 frs. Alexandre et Etienne Peers de Nieuxvburgh, Pour notre Roi et notre frère 5.00 ,, Notre petit Alfred donne son obole pour le bonheur de son cher oncle qui se bat courageusement pour délivrer notre chère Patrie et il espère que bientôt nous y serons tous réunis 50.00 ,, La Fraternelle Belge de Til- burg} 2e versement 10.00 fl. I ■ i iïgi-» leste» profitables. II. Voici pour l'édification de ceux qui prétendent que le Pangermanisme ne dirige pas les actes du gouvernement allemand, un extrait des ,,Deutsche Blâtter" du 14 juillet 1906: j,Qul peut parler de l'avenir du peuple allemand? Naturellement, ni le gouvernement, ni ceux qui sont à la tête de l'Etat. Nous n'avons jamais eu la sottise de prétendre que l'empereur et le chancelier doivent reconnaître ouvertement le programme pangermdniste. Mais lorsque le gouvernement, par des actes plus éloquents que des paroles, en exécute ce qui lui semble mûr et préparc en silence ce qui est accessible dans un temps donné, il semble que l'on ait trouvé la véritable distribution des rôles, et rien ne nous blessera moins que lorsque le gouvernement nous désavouera ouvertement, autant, qu'il en aura envie et aussi souvent qu'il le jugera utile." Une telle déclaration se passe de commentaires. Il importe cependant de faire remarquer que pendant que, gravement, le gouvernement allemand, déclare combattre pour l'existence des petits états (o ironie!), pendant que la; censure allemande interdit toute discussion à propos des conditions de • paix, la ,.Deutsche Tageszeitung", organe d'un des plus puissants partis politiques du Reichstag, par la voix de Reventloo prétend que la Belgique revient à l'Allemagne, sans que cette déclaration lui attire la ?noindre remarque de la censure. Par contre un journal socialiste a été supprime pour un article où il était dit que l'Allemagne ne pouvait pas s'approprier la Belgique. On voit que depuis 1906, les pangerma-nistes ont fait du progrès, en influence gouvernementale et en cynisme,-' En Belgique. A Bruxelles. La Fondation Rockfeller a reçu de son comité de secours de la guerre, chargé en novembre dernier de} faire une enquête sur les effets des hostilités parmi les populations non. combattantes des pays belligérants, un rapport ,,sur les effets de la guerre en É»3lgique". Ce comité, composa de M. Wickliffe Rose, directeur général de la commission internationale d'hygiène, président; do INI. Ernest P. Bicknell, secrétaire de*la société américaine de la Croix Rouge, et de M. Henry Jame, Jr., directeur de l'Institut Rockfellor pour les re-'I cherches médicales, vient de publier des extraits de ce. rapport. Ces messieurs rendent ainsi compte des ruines causées dans notre pays par le passage des teutons : „Ï1 est impossible de fournir aucune estimation du total, soit des réquisitions cfc impositions, soit des destructions de propriétés; mais ce total doit être énorme. L'occupation allemande a réquisitionné dtf grain, des vivres, du bétail et des chevaux, dans les villes et les campagnes. Elle a -ussi réquisitionné des stocks do coton et de laine, des matières, des objets fixes en cuivre et des pièces de l'installation dans certaines fabriques, des automobiles, de la benzine et tout l'oùtillage qui peut servir à la fabrication d'armes et de munitions. Au cours de nos randonnées à travers la Belgique, nous n'avons guère vu de bétail et, en fait, ni porcs, ni chevaux. Quelques villages ont été complètement détruits. Un certain nombre de maisons ont été brûlées dans à peu près tous les villages et toutes !;-s villes le long des principales voies d'invasion. Le plus souvent, les habitants n'ont pas eu le temps de rien sauver, à l'exception do quelques vêtements sur leur dos. La destruction des outils et des installations ne peut pas être estimée. Dans les plus petites localités où l'armée a passé, de même que daiis les grandes villes comme Louvain et Malines, où on s'est battu ou qui ont été complètement détruites par le feu, toutes les maisons qui subsistent ont été pillées. Nous avons constaté dans plusieurs, que les meubles impossibles à emporter avaient été mis en pièces. Les ravages ainsi produits n'ont pas été réparés. Peu de chose a même été fait pour Rétablir le désordre matériel laissé après le passage de l'armée. * * * Le prix de la viande a été fixé par une décision de l'autorité communale. Ceux de nos compatriotes qui ont de la famille à Bruxelles, verront, par le détail de cet arrêté, qu'on n'est pas près d'y mourir de faim et que la viande, quoique chère, n'atteint pas des prix exhorbitants. Reste à juger de la qualité et du choix réservé au client... Le Conseil communal, Attendu que par des arrêtés du 18 novembre 1914, des 18 janvier et 23 février 1915, le Collège des bourgmestre et éche-vins a fixé les prix auxquels doit être débitée la viande de boucherie; Attendu que cette tarification n'a pas été observée par certains débitants et-qu'il est nécessaire que l'exécution des mesures édictées par l'autorité communale soit garantie par des sanctions suffisantes ; Attendu qu'il entre dans les attributions du Conseil communal, notamment en cas de circonstances oalamiteuses, de veiller à l'alimentation régulière de la population et de réprimer les actes qui empêchent un tel résultat de se réaliser ; Vu la loi des 16-24 août 1790 (titre XI, art. 3.50), les articles 75 et 78 de la loi communale : Arrête: Article premier. — Les prix auxquels doit être débitée la viande de boucheriè sont fixés comme suit : Tarifs Prix par demi-kilo Boeuf. — Bouilli fr. 0.60 à 1.20; car-bonades, 0.80 à 1.20; hachis, 0.80 a 1.10; côte brute, 1.10 à 1.50 ; boeuf à braiser (sans os), 1.20 à 1.50; aloyau brut, 1.20 à 1.70; rostbeaf, 1.30 à.1.8Ô. porc.0— Graisse et saindoux, fr. 1.20 à 1.70; hachis, 1.30 à 1.60; lard cru, 1.20 à 1.70; lard salé 1.30 à 1.70; lard salé et fumé, 1.40 à 1.85 ; épaules et collier, 1.10 à 1.60; rôti, 1.30 à 1.80. Cheval. — Rôti (sans os), fr. 0.S0 à 1.00 ; carbonades (sans os), 0.40 à 0.70j hachis, 0.30 à 0.50; bouilli avec os, 0.40 à 0.60. Art. II. — Lies prix déterminés par le tarif ci-dessus pourront être ultérieurement . modifiés par le Collège échevina! d'après les circonstances. Art. III. — La présente ordonnance ainsi que les arrêtés modifiant les prix du tarif seront affichés d'une manière apparente dans touîb local où seront débitées les denrées énumérées ci-dessus. Art. IV. — Les morceaux destinés à la vente seront pourvus à l'étalage d'une étiquette mentionnant le prix. - Art. V. Les infractions à la présente ordonnance seront punies des peines de police. Art. VI. — La présente ordonnance entrera en vigueur à compter du jour de sa publication. Ainsi délibéré en séance du 29 mars 1915. Bruxelles, le 5 avril 1915. Pour le Conseil : Le Secrétaire, Le ff. de Bourgmestre, Vauthier. Maurice Lemonnicr. * * * Un confrère bruxellois nous écrit que M. Xavier De Bue, questeur de la Chambre des représentants et ancien bourgmestre d'Uccle, est arrêté depuis une \dizaine de jours. Le motif? Il est accusé, | parait-il, d'avoir été au Havre et de favoriser l'exode des jeunes Belges. Le même correspondant rapporte le ! bruit qui court à Bruxelles où l'on prétend , que la duchesse d'Ursel, femme du sénateur de Malines, qui s'était engagé dès le début dans un régiment de6 guides, serait arrêtée. Tout comme la more du duc. qui était la soeur du'comte Albert de .Main, la duchesse est née française, tout comme la comtesse Jean de Mérode, une princesse de Bauffremont, qui fut un jour arrêtée elle aussi. Et les Boches se piquent de galanterie ! * * * Le Comité national vient de recommander à nouveau un rigoureux contrôle de l'alimentation. A cet effet, il est d'avis d'instituer des services d'inspection des sous-comi-' tés, afin de corriger certains vices d'orga-! nisation. On. choisira de préférence des în-1 specteurs qui auront une grande pratique de cette question. * * * Un violent incendie s'est déclaré dans une : fabrique h. cigarettes, située sur le terr'toirc !" do Schaerbeek. Dégâts étendus. * * ; " Les curés de la province du Brabant ont ; reçu l'autorisation de circuler à bicyclette. * * * On a adjoint 47 policiers belges à ]a ,,Deutsche Staten Polizie". A Anvers». Les Allemands ont beau faire : la population d'Anvers sait à quoi s'en tenir, en oo qui concerne le raid des aviateurs alliés sur ÏÏC'boken. S'il en fallait une nouvelle preuve, nous la trouverions dans la lettre ci-dessous, — qu'on veut bien nous communiquer : ,,Ceci est une lettre qui vous arrivera par une autre voie que celle que toutes suivent et j'aime à profiter de cette occasion pour vous parler, du grand événement de la semaine dernière. Vous aurez lu dans lés journaux hollandais (qui, deux jours de suite, n'ont pu paraître ici) le magnifique raid des aviateurs anglais. Ça été splendide comme audace et comme résultat. C'est le chantier d'Hoboken qui était l'objectif de ces audacieux aviateurs. Ils ont pu détruire deux sous-marins, en endommager un troisième et réduit presque à rien les machines et ustensiles nécessaires à la construction de ces engins perfides. Je sortais de l'église St. Antoine à 7^ h. et j'ai vu dans les airs la promenade des aéroplanes, soit disant- poursuivis par un faux ,,Taube". Le faux Taube, qui est descendu jusqu'à 30 mètres du sol, au-dessus des chantiers d'Hoboken, a été acclamé par les Allemands, soldats, officiers, et civils, se trouvant dans le dit chantier. Et c'est alors que, comme réponse, ils ont reçu les bombes, qui n'ont touché et tué que des Allemands et n'ont pas fait le mondre dégât aux maisons environnantes.C'était prodigieux. A la même heure, deux aviateurs alliés ont fait de la magnifique besogne à Bruxelles, dans le parc d'aviation au delà de Jette St. Pierre, où ils ont démoli un Zeppelin. Les affaire" des alliés, aussi bien sur le front que dans les airs, ne'marchent donc pas mal du tout. Aussi s om mes-no us tous pleins de courage et d'espoir et vous partagerez tous ces sentiments n'est-ce pas ?" Qu'en pensent ces'messieurs boches? A Tîrlemont. L',,Algemeen Handelsblad" apprend d'un correspondant: L'on sait qu'un Zeppelin a dû atterrir le 4 mars à Tirlemont. Nous ayons appris les détails suivants à ce sujet d'un témoin oculaire digne de foi revenu do Belgique en France. A Calais, des aviateurs anglais et français se sont élancés à la poursuite de ce dirigeable. L'équipage et l'appareil avaient tellement souffert qu'un aterrissement devint inévitable. Les passagers avaient eu beau jeter tous les objets lourds, tels que les appareils d'observation et les mitrailleuses, par dessus bord, rien n'y fît. Us en étaient réduits à lancer des fusées pour reconnaître le chemin. Outre onze morts, il y a eu deux blessés dont les balles anglaises avaient transpercé les vestes doublées do ouate. Les survivants avaient erré au gré des vents une heure et demie durant, avant d'atterrir à Tirlemont. Les débris de ce navire aérien ont été chargés sur 17 wagons et transportes ainsi en Allemagne, le (j mars. Ce Zeppelin long do 149 mètres et haut de 30 mètres, possédait un équipage de 46 hommes. Les Allemands ont été fort affectés de cette perte. Au Pays «Se Waes Les Allemands viennent dans toutes les communes du Pays de Waès do faire de fortes inquisitions de céréales, telles que:seigle, froment, avoine et autres et quand les administrations communales ont objecté que ces céréales étaient nécessaires à la population, il a été répondu que celle-ci était ravitaillé© par le Comité Hispano-Américain ! Les quantités réquisitionnées dans chaque commune étaient si fortes, que cer taines localités n'ont pu fournir que le tier: de ce qui avait été imposé. Par suite d-ces réquisitions, les céréales çommencen à disparaître du pays et à faire complc tement défaut. Le maigre stock disponi ble est ainsi côté : pour l'avoine et l seigle 40 francs, alors que le prix en temp ordinaire ne dépasse pas 20 francs. Les Allemands ont tellement réquisition né de bétail que, d'ici un mois, on prévoi" pénurie complète de viande de boucherie Les beaux spécimens de chevaux et d< bêtes à cornes ont tous été réquisitionné? et payés en bons. Us ont été dirigés vers l'Allemagne où le gouvernement les a reven dus avec un bénéfice énorme pour l'élevage Nonobstant ce qui avait été déclaré qu'à partir du 15 janvier toutes les réqui sitions auraient été payées comptant, ave l'argent provenant des contributions et ch l'indemnité consentie par les provinces, le paiement des réquisitions effectuées esl remis à une date indéterminée. Ainsi, le chevaux réquisitionnés au mois de févriei ne sont pas encore payés et, depuis, une seconde réquisition a eu lien il y a une dizaine de jours, pour laquelle îl a éti également remis des bons qui seront p^yéî Dieu sait quand? On ne connaît plus le pétrole et cec: dure depuis des mois. Toutes les victuail les qui ne sont pas fournies par le Comit< Hispano-Américain se font rares et atteignent des prix fous. Le monétaire belge n'existe presque plus — on ne connaît plus l'or que de__mémoire; l'argent aussi disparaît, de même que les billets de banque, y compris ceux émis pa] la Société Générale. Il n'y a presque plu: en circulation que des marks, dont la plus grande partie de 1 et de 2 marks, et des bons des villes et des communes, situatior gênante et qui paralyse considérablement le commerce. Pour le moindre motif, les gens son! arrêtés, et condamnés sans appel et sans qu'ils puissent produire la moindre défense, A l'occasion de l'anniversaire de notre Grand Roi il a été défendu strictement de faire la moindre manifestation patriotique et ce, sous menace des mesures de repré sailles habituelles. Dans toute l'inspection des étapes de Gaud — y compris le Payé de Waes — il est défendu strictement d'importer de? journaux hollandais; même des journaux imprimés à Anvers et censurés par les Allemands sont prohibés, de sorte que l'on ne reçoit plus aucun journal et que les gen; soïït privés de toutes nouvelles, tant intérieures qu'extérieures. La population murmure et s'exaspère de toutes ces mesures draconniennes"; et le jour où le ravitaillement pourrait Venir z manquer, .le calme actuel ferait peut-être place à la tempête. Les gens s'impatientent et aspirent à la délivrance. fk Gand. Malgré la situation lamentable, la morgue et les tracasseries allemandes, la populatior gantoise demeure fière et inébranlable dan: son patriotisme. Un savant allemand, attaché au service sanitaire, pénètre un beau jour dans Je labora toire d'un professeur de l'Université. — Il faut me céder votre laboratoire, lui dit le premier, naguère ami du professeur. — Je no le céderai que devant la force, fui la fière réponse. .Lo savant eu uniforme allemand insistf vainement alléguant les nécessités de lr guerre. Le professeur n'acquiesça que lorsqu'i fut expulsé de vivo force. L'Allemand, gên< devant ces brutalités, offrit au professeur ele le reconduire chez lui on auto. La réponse n< so fit pas attendre: ,,Ce serait une honte, s l'on me voyait à côté d'un uniforme, allemanc dans une auto volée. Je retourne à pied,' h tête haute et conscient de mon honnêteté". Autre fait : Un officier allemand se présen to à une heure indue et veut pénétre]- dan: l'église de Saint-Bavon. On prévient un eha noiue, aussi granel savant qu'homme énergique. La main tendue, l'officier s'avance vers le chanoine et lui dit en latin : — Je suis votre collègue, ((."était un jésuite, aumônier dans l'armée allemande.) — Non, répond le chanoine, je ne puis vou: reconnaître comme tel, et je ne vous serre pa: la main, ma dignité s'y oppose. D'ailleurs vous pouvez voir l'église quand elle est ouverte pour les fidèles. ' L'aumônier menace ele la Kommandantui mais le chanoine belge ne bronche pas et l'of ficier s'en va. Après, l'aumônier a visité l'église ave< qrelques infirmiers aux lieures où elle éta ! 1 ouverte à tout le monde. Mais quelques Al lemands, pour prouver la supériorité de h Kultur se pavanèrent à l'église, le cigare l la bouche. Au Littoral. Le ,,Vorwarts" publie, dans son numére du 25 mars, la lettre suivante d'un soldat allemand: ,,J'ai passé sept semaines entières er première ligne devant Nieuport. Les impressions qui, continuellement, éveillent la sensibilité sont de nature à troubler quiconque pendant un c rtain temps. West-ende-bains et Lombaertzyde ne res6embîenl à peu près qu'à des m'^nceaux de ruines Les meubles précieux, la porcelaine, le: pièces de tout espèce appartenant aux mo biliers, gisent ça et là, dans le plus granc désordre. A l'intérieur des murs des mai sons détruites par les obus pendent encore des tableaux et, parmi eux, des peinture* de valeur et des reproductions ; Mona Lis; elle-même n'y manque pas ; elle regarde ei souriant du haut d'un panneau. J'ai l'im pression que ce sourire s'adresse au géni< ; de l'humanité. On se surprend à s'api-î toyer, lorsqu'on songe combien chacun est b attaché à sa maison et, à présent, ces habitants ont tout dû quitter, au milieu de la plus grande hâte. Avec combien d'amour et de soin, les tapisseries ont-elles été brodées, les dentelles travaillées, les rideaux disposés aux fenêtres: et, à présent, ils flottent au vent à travers les vitres brisées et les tapisseries gisent pêle-mêle au milieu de la saleté. La population restée, souffre naturellement encore bien davantage. On se sent i maigre soi attiré vers eux. La physionomie des hommes est calme et grave, empreint» Hd'une certaine amertume; les femmes courent ça et là éperdues. Leur vêtement est lo . plus souvent noir. Tout contribue à pro-. duire une morne impression. Seuls les en-j fants jettent encore sur l'ensemble une note , animée. Leur naïveté est troublante. Us ■ vous assiègent par bandes ; leurs prières et ; leurs demandes ont toujours pour objet . quelque chose à manger. "Quelques menus , objets ne suffisent pas à faire renoncer ces s enfants plaintifs à ce qu'ils convoitent. Jls demandent toujours: ,,Soldats, un peu de pain, père et mère morts. Soldat, soldat un peu de pain. Pore et mère morts". Cela n'est pas toujours vrai; mais ainsi qu'on le sait, la fin justifie les moyens. Heureusement, je ne suis pas un grand mangeur, de telle sorte que je puis donner une large part de ma ration. Au début, ce m'était toujours très pénible de voir combien ces pauvres ont faim ; à présent, on n'y est plus sensible: malgré cela, je fais . tout ce que je puis. Mais on vient de défendre de donner du pain!" ■UBP» > o L'armée belqe Son rôle à la bataille de la Marne d'après un correspondant de guerre américain. M. Alëxander Powell, coriespondant de guerre du ,,World", le grand journal de New-York, était en Belgique pendant les événements qui s'y déroulèrent d'août à octobre 1914. Les lignes suivantes sont extraites du livre qu'il vient de publier Sous le titre de ..Fightiug in Flanders" (New-York, Scribner, i9Î5) : „Pour des raisons stratégiques, l'amplitude et la signification de la grande bataille de quatre jours qui s'est livrée vers la mi-septembre entre l'armée belge de campagne et les forces allemandes dans le Nord de la Belgique, ont été soigneusement cachées dans toutes les communications officielles du moment et, dans la précipitation des événements, son importance a été perdue de vue. ..Pourtant, le grand mouvement de flanc des > alliés en Fiance a dû une grande part de sou , succès à ce mouvement d'offensive déterminée de la part des Belges, qui, ainsi qu'il a été prouvé plus tard, ont agi en étroite collaboration avec l'état-major français. ,,Cette sortie inopinée, qui prit les Allemands complètement par surprise, non seulement lés a forcés à concentrer toutes leurs forces disponibles en Belgique, mais, ce qui était plus important elle a nécessité le rappel en hâte de leur tfe et de leur 9c corps d'armée - qui so trouvaient tout près de la frontière ; française et dont l'arrivée sur la ligne de bataille en France aurait pu faire tourner les chances du côté allemand. ,,En outre, les Allemands ont dû amener leurs régiments de landwehr et de landsturni élu sud de Bruxelles et une division navale composée de 15,000 marins fut aussi engagée. „Cè n'est donc pas exagéré que de dire que le supcès des alliés su la -Marne fut eu grande ■ partie le 'résultat des sacrifices faits à ce moment par l'armée belge. Tous les hommes l" elisponibles de l'armée allemande ont été utili-i sés pour tenir la ligne Sempst, Weérclo, Cam-penhout, Wespelaer et Holsbeek. Les Belges ! se trouvaient au nord-est elo cette ligne, leur droite étant à Aerschot et leur centre à Moer-. beek. Entre les deux armées belligérantes, ser-, pentait le canal de Malines à Louvain, sur toute la longueur duquel se déroula une lutto ■ aussi sanglante que n'importe laquelle au cours de la guerre." (Page 158). M. Alexander Powell a été le témoin oculaire de cette bataille. L'année belge à lu bataille de Vl'ser. Extraits d'un article de M. Charles le Goffic consacré au récit des batailles de Mello et de i Dixmude du 9 au 23 octobre dans, ,,la Revue i des Deux Mondes", no. du 1er mars 1915: ,,Quatre divisions de l'armée belge allaient défendre seules, jusqu'au 23 octobre, la route d'Ypres à Ostenele, entre Dixmude et Strype, puis la ligne ele l'Yser, (le Dixn^le à Nieu-. port." (page 187). : ,,Lës effectifs belges qui vont coopérer avec nous à la défense do Dixmude ne 'se montreront pas inférieurs à ceux du bas et moyen Yser et si, au lieu d'un historique de la brigade (des fusiliers marins) nous avions fait ici un exposé général des opérations, 1a. plus simple équité nous eût commandé de restituer à ces troupes la part qui leur revient dans la défense. Elle fut assez belle pour que le général en chef des armées chargeât le général Foch d'aller porter au général Meuser, dont la brigade s'était particulièrement distinguée à Dixmude, la cravate de commandeur de la Légion d'honneur et pour que deux des drapeaux de cette même brigade, le ] le et le 12e, fussent décorés par le Roi et autorisés à inscrire dans leurs plis le nom de la glorieuse cité." (p. 189). A VIS. Mous serions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent leur journal par la poste 8tdont l'abonnement expire le 15 avril, lie bien vouloir nous envoyer un mandat-posts de 1 fl. 1.50 en mentionnant sur le mandat poste: Renouvellement d'abonnement.

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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