L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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21 January 1917
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s.n. 1917, 21 January. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 22 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/2r3nv9b63p/
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3eme Année N°. 820 5 cents Dimanche SI Janvier 1917 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer •Journal Quotidien du maiin paraissant en HoMande.. Belge est notre nom de Famine. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. Z. VOQRBUROWAL, 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaera. , _ „ ( Charles Bernard, Charles Herblee, Com.té de Rédaction: > Ren& chamtory> EmiIe P(ii„pnrÉ, Pour les annonces, abonnements et venta au numéro, s'adresser à l'Administration du ]ournal:N.Z.Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone : 1775. Abonnements: Hollandefl. 1.50 par mois. Etranger 53.2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclamesi 30 cents la ligne. Leur Mentalité Le Vieux Dieu allemand est-il sur le point ce se brouiller avec son peuple? Il lui donne toutes lea victoires qu'il souhaite et ne paie tant de bonté que par une noire ingratitude. Ce n'est pas nous, qui ne savons rien du traité d'alliance conclu entre les Allemands et leur Baal particulier., c'est le Dr Rosicke, du parti agrarien, qui l'affirme. Dans une réunion publique à Kiel cet homme, qui paraît être du dernier bien avec le Dieu des massacres de Louvain, a fait ces déclarations sensationnelles: ,,Le bon Dieu a bien voulu nous donner encore un avertissement. Il a fait en sorte que la moisson fut si mauvaise que l'Angleterre éprouve de grandes difficultés à faire venir son blé d'Australie. Si nous ne profitons pas de cette occasion (en torpillant à tort et à raison) il est douteux cjue le bon Dieu nous donne encore une chance pareille. Car il désire que notas prenions la main qu'il nous tend. J'espère que notre Gouvernement acceptera cette main, qu'il comprendra qu'il doit l'accepter." Voilà. Le bon Dieu a dit à son vieil et fidèle ami Rosicke que, si l'Allemagne refuse d'entreprendre une véritable croisade sous-marine (telles sont encore les paroles de c$ nouveau prophète), il retirera sa main de dessus la tête d'un peuple qui n'en est pas digne. Aussi, entre l'inimitié des Teutons et celle de l'oncle Sam, il n'y a pas à hésiter une minute. L'Allemagne prendra la main que son vieux Dieu lui tend encore et, pour l'Amérique, elle se souviendra de cette-parole du grand Frédéric: ,,Les Prussiens ne demandent pas en parlant de leurs ennemis: combien sont-ils? mais: où sont-ils?" Le discours du Dr Rosicke a été salué par «ne tempête d'applaudissements. . Beaucoup d'Allemands pensent comme lui" opine gravement le ,,Ëerliner Lokal Anzeiger." Pauvre Allemagne! Nous ne saurons jamais assez à quel degré de vésanie un monstrueux •orgueil et sans doute aussi les hallucinations de la faim ont porté ce peuple. C'est cet esprit allemand, cette abominable mentalité allemande qui menace le mcnde bien plus encore que le militarisme prussien qui n'en constitue qu'une force, une expression. Le3 armées alliées ont à défendre nos territoires et nos foyers. Elles ont aussi a défendre ce patrimoine sacré de l'Occident: notre civilisation issue des doubles courants de l'antiquité latine et du christianisme. Le paganisme germain, le mysticisme monstrueux d'un peuple violeut et innombrable toujours voué aux divinités d'un Walhall, plein de meiîrtres et de tumultes sauvages, voilà la bête à écraser et à détruire. Nous y | prendrons-nous comme fit jadis Charle-magne-avec les Saxons? Hé Ifs temps ont changé. Nous avons appris qu'on n'impose pas une idée par le glaive..Essayerons-nous de la persuasion ? Chose curieuse: Les grands Allemands, Goethe, Heine, Schopennauer, Nietzsche, furent précisément à l'opposé de cet esprit abominable propre à leur race. Rien de moins allemand que ces Allemands qui renièrent tui peu l'Allemagne et que, surtout, l'Allemagne renie. Ils ne furent point compris par les hommes de leur sang. Pourrons-nous nous faire comprendre? Quand enfin les forces de lumière de l'occident latin auront écrasé les puissances de ténèbres nourries dans les forêts germaniques, entre l'Allemagne et nous élevons des barrières désormais infranchissables. Certes, rien d'humain ne peut nous rester étranger et jamais nous ne renierons un des préceptes qui déterminent précisément une direction de notre esprit. Mais des divagations comme celles qui nous occupent en quoi appartiennent-elles encore à l'homme? Funestes doctrines dont on pourrait dire avec le /vieux Namatianus et bien plus justement que lui qu'elles sont plus dangereuses que Circé: en effet; ce ne sont pas les corps, ce sont les esprits qu'elles changent en pourceaux. Après avoir réduit à néant les formidables armées ui combattent pour elles, prenons bien garde qu'elles ne suscitent des armées nouvelles et ju'il ne renaisse d'autres têtes à cette hydre. Le salut de l'Europe, le salut doi monde, le »alut de l'esprit humain exigent que plus ja-nais, à -l'appel du cor de Siegfried, les hor-les de Blucher, de Moltke et de Hinden->urg ne puissent ae ruer à l'assaut de l'Oc-;ident.Charles Benard, — ^ les Jbîs" île perre. Des réparations, des sanctions et de« garanties. Si les offres de paix faites récemment par 'Allemagne aux alliés se gardaient bien l'énoncer les conditions auxquelles l'Empire iu kaiser daignait arrêter la plus grande ffusion de eang qu'aient jamais vue lea iècles, on ne peut toujours pas reprocher ux Allemands de ne pas avoir claironné à out propos à quel prix ils entendaient ccorder la paix à leurs adversaires. Leurs ssociations politiques ou industrielles, leurs ersonnalités et leurs journaux de toutes uances ont, depuis le début de la guerre, Svsez hautement et clairement proclamé les auditions qu'ils veulent imposer à l'Europe our que nul no soit censé les ignorer. Essayons de les résumer: annexion pure il simple d'une partie do la France, de la ielgique et du Luxembourg à l'ouest, de t Courlande, de la Lithuanie et de la 'fiîefifta «est.» IMi fie l'Autriche et de la Bulgarie aux dépens des autres Etats balkaniques; extension de l'influence" allemande jusqu'à l'Océan Indien: restitution de toutes les colonies allemandes actuellement aux mains des alliés; abandon par ces derniers d'un certain nombre de leurs plus belles colonies, entre autres le Congo belge, de façon que l'Allemagne se trouve à la tête d'un immense empire colonial qu'elle n'aura pas eu la peine de se créer; paiement d'une cinquantaine.: du milliards à titre de rançon de guerre et d'indemnité J'en passe, et des meilleures ! Notons qu'une paix ainsi établie serait immédiatement suivie — cela ne ferait pas un pli — d'une annexion, économique tout, au moins, de la Hollande, les bouches du Rhin étant depuis longtemps considérées par les Allemands comme indispensables à leur expansion, comme l'affirmait déjà Bismarck à M. de Beust et ainsi que l'a officiellement établi le roi de Bavière dans son discours de juin 1915. Je laisse de côté toutes les stipulations que les Ligues pangermanistes ont imagi-t nées pour arriver à imposer la suprématie maritime, commerciale et industrielle au monde entier, sous le modeste prétexte de donner à l'Allemagne sa place au soleil. Une place qui serait de taille, comme on voit ! est évidemment permis de croire que, dans le cas où les Alliés auraient imprudemment accepté d'entrer en pourparlers et de répondre à leurs récentes et insidieu- j ses propositions, ce ne sont pas d'aussi énor- ; mes, d'aussi inadmissibles prétentions qu'ils auraient eu à discuter: les offres du gouvernement allemand, qui sait, lui, — à l'encontre de son peuple — quelle est exactement la situation de l'Empire et de ses alliés au point de vue militaire et économi- j que, eussent été sans doute très différentes ; et nous pouvons admettre, sur la foi de 1 certains indices, qu'il eût purement et simplement proposé aux Alliés de revenir • au statu quo cmte et de rétablir, telle qu'elle était avant les hostilités, la carte de l'Europe. La partie eût été considérée com- i me nulle; personne n'y eût rien gagné, n'y | eût rien perdu, .... sauf les centaines de milliers de pauvres gens qui y ont laissé la ; vie et auxquels, n'est-ce pas, malgré toute \ s » bonne volonté, Sa Majesté Guillaume ne ' pourrait la leur rendre! Seulement, soyons bien persuadés que, ! dans ce cas-là, tout ce que les Allemands ! nous auraient rendu et même tout ce que, : pour obtenir cette paix dont ils ont tant besoin, ils nous auraient cédé, c'eût été pour nous le reprendre plus tard, dans quelques années peut-être, une fois leurs pertes réparées et comblées, une fois leur outillage militaire reconstitué et augmenté, de façon à pouvoir recommencer la partie et, cette fois, l'expérience de ces deux années de guerre aidant, avec toutes les chances mises de leur côté pour s'assurer la victoire complète. Ce serait pour eux un simple retard dans la réalisation de leurs rêves d'hégémonie universelle, et voilà tout! Les Alliés' ne sont heureusement pas tombés dans le panneau; ils savent pertinemment que, désormais, les atouts étant dans leur jeu, le partie est gagnée pour eux, à condition de la jouer jusqu'au bout; et ils seraient bien naïfs, n'est-il pas vrai, d'aban-kdonner les cartes au moment même où la victoire est proche et, pour ainsi dire, à portée de la main. Et cette paix qu'ils désirent, eux aussi, et qu'eux du moins n'ont rien fait pour étrangler alors qu'elle régnait sur le monde, ils veulent qu'elle soit leur paix à eux, non 1 pas la paix allemande toute pleine d'insé- j curité et d'embûches, mais une paix qui i donne satisfaction à la conscience publique , et à l'humanité, une paix qui soit accompagnée de réparations, de sanctions et de 1 garanties, la paix enfin telle que nous la comprenons et qui empêchera dans l'avenir j : le retour de si effroyables hécatombes. ; Les conditions que, de leur côté, les alliés ' ' entendent imposer aux empires centraux, ; 1 nos gouvernements, qui n'ont -pas les me- | mes raisons que ces derniers de conserver : à cet égard un silence prudent, viennent donc d'en exposer lea grandes lignes dans leur réponse au Président Wilson. Ces conditions, l'opinion publique et la presse des pays alliés ont dès aujourd'hui le droit et le devoir de s'en préoccuper et de les discuter. C'est ce que nous nous proposons de faire dans un prochain article. (A suivre.) Baron René de Schncken. ls sort des déportés belges aï camp de Cassel. T. n lignard français, prisonnier de guerre, 1 interné en Allemagne et sorti du camp de Cas- c sel, a fait, sous la foi du serment et devant les autorités militaires, la déposition suivante:* q ,,J'ai vu des Belges civils qui étaient parqués près de notre camp, lis nous ont dit qu'il c y avait des hommes de 17 à 45 ans, qu'on les i obligeait au travail et leur faisait signer un f papier constatant qu'ils étaient ,,volontaires". | c Ils ajoutaient qu'à défaut de signer cette dé- h claration, on les menaçait de les envoyer en £ Pologne, derrière les lignes, construire des r tranchées. ^ r ,,Beaucoup étaient mariés. L'un, souffrant à l'une très grave maladie, était forcé au tra- 1 ira il. Depuis plusieurs années, son état de santé : e lui avait interdit tçut travail, Plusieurs Bont j &S8BM iSi»V - - - | En Belgique. A Bruxelies Les administrations communales de l'agglo mération conseillent aux habitants de restrein dre la consommation de l'eau, du gaz, de l'élec tricité. On invite mémo les commerçants à cesseï l'éclairage extérieur des vitrines dos 6 heure: du soir. Les établissements publics ont di également réduire leur éclairage. Ceci est lf conséquence de la difficulté de s'approvisionner eu charbon. • • • Notre bon confrère Maurice des Ombiain signe l'article que voici dans „Le XXe Siècle" : ..L'Echo Belge" a reproduit une interview d'Edmond Picard, publiée par l'ignoble journal boche ,,le Bruxellois", où l'émanent avocail se déclare partisan do la paix à tout prix» Cela lions a peiné d'autant plus que, dans 1< même temps, nous Tolisions le beau discour; qu'il prononçait au Sénat de Belgique, ci 1906, éur la réfection des forts d'Anvers et lf défense du pays, discours qui se peut comparer aux écrits vraiment prophétiques de Ban-ning.Edmond Picard nous avait habitués au spectacle étrange do ses contradictions. Mais nôu< ne croyions pas qu'il s'aviserait encore de non; l'offrir en des conjonctures aussi tragiques. A force de n'entendre. plus qu'une cloche, l'homme qui s'est montré en tant de circonstances un ardent patriote, s'est-il laissé allei à ne plus tenir compte des réalités les plu? tangibles, comme un simple pèlerin de Ivien-thal ? La flatterie à laquelle il est si sensible a-t-elle eu raison de son bon sens et* de ses sentiments patriotiques? L'avenir seul nous renseignera. Edmond Picard est entré, depuis le 26 décembre dernier, dans sa quatre-vingt-unième année; c'est une circonstance atténuante.Mais pourquoi s'est-dl donné la peine de composer une nouvelle Brabançonne (nous l'avons publiée en son temps), pour arrivei aujourd'hui à glisser sur la pente d'une pais allemande qui consacrerait, d'une façon détournée ou non. mais certaine, l'asservisse? ment de notre pays à l'Allemagne? Picard n'a donc pas ^profité, comme moi, des loisirs que créait aux Belges l'occupation boohe, pour aller se promener à Dînant, à Antienne, à Visé, à T aminés? Il n'est guère possible qu'il ne soit pas allé à Louvain, qui avait ses prédilections, et qu'il n'ait pas contemplé la désolation des environs do Malines. Celui qui a vu ces ruines do la. Ivultur et entendu parler les proches des victimes ne peut, •>'il a le coeur bien placé, tenir un tel langage ; l',,oes triplex" le protège à jamais contre les suggestions des sirènes teutonnes, même lorsqu'elles susurrent des airs pacifiques. Edmond Picard a-t-il donc oublié que les Allemands, lepuis la violation de notre neutralité qu'ils ivaient garantie, se sont livrés à des crimes atroces contre notre pauvre pays et ses habitants, et n'entend-il pas parler tous les jours le ces scènes de déportation qui rappellent es marchés d'esclaves? Ignore-t-il donc que Les. Teutons se sont mis au ban de l'humanité, 3t que, «traiter avec eux avant qu'on ne soit ïn état de leur imposer notre volonté, c'est nous vouer *à une perte certaine dans un avenir très prochain? C'est la paix du monde que nous attendons, et non la paix du kaiser. J'ai toujours eu, et j'ai encore pour Ed-iiond Picard une grande admiration ; aussi li-je appris avec désolation son interview. Est-3e bien le même homme qui disait naguère à propos d'Anvers: lie système qu'on nous propose, c'est celui rju'ôu a spirituellement appelé la fuite au terrier; d'autres ont dit: „la retraite dans la chambre à coucher". C'est le pays abandonné iprès une bataille, après une défaite à la frontière. Tout le monde a dit qu'il fallait commencer par so battre. Ce sera plutôt par se faire battre. Vaincu, on se éfugiera à Anvers. Napoléon disait : ,,Une bataillo dure six heures ; celui qui i des troupes fraîches après six heures est .victorieux". Les Japonais ont un peu changé ■ette manière de voir, ils ont soutenu des batailles de quinze jours! Mettons que la ba-aille dure quinze jours. Au bout do ce temps 1 faudra déménager vers Anvers. Non seule-nent les troupes battues s'y retireront, décou-agées, mais le gouvernement, y compris le trésor de la Banque nationale, que l'on fera >eut-être bien d'installer là-bas en permanence ■tant donné qu'après la première bataille on s'aura pèui-être plus le temps d'y transporter' les lingots. Le territoire est fort petit, les noyens de transports fort rapides, pour l'enne-ni comme pour nous, et il est probable que la éserve de la Banque, étant donnée la mobilité le la cavalerie, ne pourra arriver à la forte-esse. Ne pourrait-on chercher un meilleur en-Iroit qu'Anvers? Il y a dans cette place une :opulation de nationalité allemande. Cette po-mlation est un danger. Devant les hostilités, m peut craindro ses tendances secrètes. Puis, eux qui possèdent les immenses richesses, tou-ours accumulées là, peuvent égalemeut dési-•er qu'elles ne soient pas exposées au désastre l'un bombardement. Aujourd'hui, quand An-ers sera investie, pourra-t il exister encore le îoindre espoir qu'une flotte anglaise entre [ans l'Escaut pour nous secourir? On a trop u, à Saifbiago, à Port-Arthur, combien facile-lent on pratique l'embouteillage d'une flotte ans un port. Tout le long de l'Escaut, avec artillerie et avec des torpilles, on peut empê-her le passage. Pas un navire n'arrivera. Edmond Picard, abordant alors de front la uestion d'Anvers, continuait: Que quelques forts de l'^icointe soient pris, t la partie est finie... On/a signalé les progrès noessants de l'artillerie. On a dit, et ce n'était eut-être pas Une jactance, qu'on inventera es canons qui enverront des obus. de Calais Douvres. On en envoie déjà à 15 kilomètres. »i cos progrès se réalisaient, la ville d'Anvers, lalgré l'enceinte, malgré les forts, serait me-acee, et tout' serait à i ecommencer. Quant 1;insuffisance de nos effectifs pour garnir 3 camp retranché, n'en parlons plus:* elle st démontrée. Et il concluait: Zeobrugge ert » de U Angleterre, notre alliée certaine en ooeurence de guerre. L'Allemagne, du côté de la mer, ne pourra y parvenir si l'Angleterre nous défend. Puisqu'on veut construire des forts permettant aux secours de nous arriver, pourquoi ne pas les élever là où nous pouvons mieux qu'à Anvers compter sur cette intervention étran-gère? Ce port nouveau in'est qu'à trois heures de Douvres, avec les steamers actuels : une armée pourrait débarquer à Zeebrugge, alors qu'elle ne le peut pas à Anvers. A Zeebrugge, nous n'avons pas à craindre la destruction de nos richesses artistiques et matérielles. 11 n'y a rien, c'est la table rase." Une telle perspicacité est d'un grand citoyen. Nous ne pouvons oublier, même après la fâcheuse interview dont nous parlons, celui qui en a fait preuve, celui qui n'hésita pas à briser sa carrière parlementaire, parce qu'il ne pouvait y développer en toute liberté ses aspirations nationales. Demain, il faudra lutter pour que ces aspirations nationales ne ' soient pas encore étouffées par les intérêts de parti ou de clocher. L'erreur d'un soir n'efface pas les mérites d'une vie. Cette erreur, Edmond Picard la reconnaîtra.... 'Il l'a déjà reconnue, je l'apprends de source sûre, et lo magnifique exemple de courage et de discipline belges que l'incident nous a valu achève de dissiper presque entièrement nos regrets. Le barreau do Bruxelles, ayant pris connaissance de l'interview dans le Bruxellois, n'hésita pas à adresser au plus éminent, et peut-^tre au doyen de ses membres, une admonestation solennelle. Le vieux nwi-ître s'inclina et reconnut son erreur. Ce trait4honore grandement le barreau bruxellois et absout Edmond Picard. Errare humanum eçt, perseverare diaboli-cum. Edmond Picard n'a pas persévéré.. A Anvers Les Boches ont essayé d'envoyer un steamer de Zeebrugge à Anvers. Déjà 1',,Ursula Fischer" avait atteint Terneuzen lorsqu'un bateau de la marine hollandaise accosta le. navire allemand, dont le capitaine lut prié de rebrousser chemin. L-',, Ursula Fischer" a rallié Flessingue, où il se trouve actuellement ancré. L',,Ursula" est *1111 naviré débaptisé, pris aux Anglais. Le petit truc boche, si honnête encore une fois, n'a pas réussi. • * * Le ,,BeIgische Standaard" donne les détails suivants, sur la vie à Anvers, extraits d'une lettre d'un An ver sois: ,jNoUs n'avons pas mangé de pommes de terre depuis trois mois. 11 y en a, cependant, mais les Allemands réquisitionnent tout, principalement les aliments. Au lieu de pommes de terre, nous mangeons du cliou-rave. On n'a rien en quantité suffisante, ni sucre, ni viande ; la graisse est introuvable. Le pain est noir; le café, brun: on l'appelle „la boisson de Kneipp". Le monde coloré.... Heureusement que nous pouvons fumer, une pipe de temps en temps. Le prix du tabac, en effet, ne s'est pas trop élevé. Nous portons des chaussures à semelles de bois et à talons de fer. On 11e peut gagner sa vie et les trois quarts des loyers ne sont pas payés. Où prendrait-on l'argent? Ceux qui sont aidés par le comité de secours reçoivent 3.60 francs par personne et' par semaine! Heureusement que nous avons les magasins américains où nous pouvons encore, acheter un peu de tout.... vLe soir, Ja ville est comme un cimetière : pas de lumière, pas de mouvement. On reste chez soi et l'on pense au bon vieux temps.... ,,Le manque de pommes de terre pousse beaucoup de personnes à essayer de s'approvisionner dans les fermes. C'est dangereux pour elles. En effet, il est interdit de transporter des pommes de terre et je connais quelqu'un <jni, ayant réussi deux fois à en apporter en ville dans les poches de son pantalon, essaya line troisième fois, fut pris, eut ses pommes de terre confisquées et fut condamné, en outre, à cinq francs d'amende! ,,Nous avons quand même grand espoir et beaucoup de courage. La délivrance viendra." A Liège Nous avons annoncé dans notre rubrique nécrologique la mort de M. Ernest Bodson. Ernest Bodson avait appartenu à la rédaction , du ,.Journal do Liège". Nous apprenons également le décès do M. ; Antoine Chesselet, directeur du ,,Jour" et de Ig, ,,Feuille d'annonces"^ de Verriers» A Un lecteur nous envoie quelques notes sur les fameux Léo et Hippolyte Meert, les deux Meert comme 011 les appelle à Gand. Nous sommes heureux que ces messieurs (est-ce bien messieurs qu'il faut écrire?) professent pour .,L'Echo Belge" un profond mépris. Léo Meert l'a dit, dans une brochure d'excellent papier et de lecture salutaire en cas d'obstruction antiflamingante. O11 trouvera dans ces feuillets les raisons pour lesquelles Meert, son arrière-garde et ses sentinelles (où étaient les Van Roy?) obligèrent la direction de l'Exposition de Gand à remplacer par des inscriptions flamandes les simples initiales anglaises qui désignaient certains petits endroits à l'attention du public. -Ce fut une victoire pour les flamingants, et Meert se montra ce jour-là d'un ..abord" particulièrement agréable. • On ne se moquera jamais assez de ces Kré-tins. Au demeurant, ces gens-là n'ont aucune importance, ni seuls ni en groupes. Ils cherchent simplement à acquérir de l'influence. Comme si on allait permettre, après la guerre, leurs petits jeux malpropres. Que Meert. con-I tinue à fertiliser le champ d'action du Volks-opbeuring pour les prochaines moissons de l'arrivisme (pardon ! de l'aktivisme) comme il le dit lui-même dans un télégramme fameux à la dactylographe du président Wilson, — les honnêtes gens n'en ont cure. Notre correspondant ajoute qu'il faut un réel courage à l'olibrius dont il est ici question pour être devenu pau-néerlandiste avec un nom pareil. A Gand, pa$s© encore, Beaucoup, de Gan tois prononcent son nom comme on prononce myrthe, un nom de plante orientale odoriférante. Mais, en Hollande, c'est Meert qu'on lui dit. Il est question, pour reconnaître ses éminents services, d'offrir à Léo Meert un cadeau de première nécesité: un chalet avec chasse et eau courante, — qu'il pourra transporter, après la guerre, dans l'ombre propice de l'allée Unter den Linden à Berlin. Oe chalet lui serait offert par souscription nationale — maximum de la cotisation : 10 cents, y compris les frais de quittance et d'encaissement pour permettre à chacun d'apporter son obole sans fausse honte. A Bruges On signale le suicide de Mme Pélagie Van . Haeren, âgée de 29 ans, domiciliée Grauwer-kerkstraat. La malheureuse, par désespoir, s'est jetée dans le canal près de la Porte des ânes. Le 2 janvier Mlle Elodie de Buck, soeur de charité, a mis fin à ses jours en se jetant dans l'eau d'un étang. Dans les Flandres Les Boches font couper tous les arbres du bois de Buggenhout, près de Termonde. Et, comme les serfs au moyen-âge, les Belges doivent abattre les arbres pour le maître allemand et les conduire jusqu'à la scierie de Baesrode. Impossible de refuser : corvée militaire. Des soldats en armes conduisent les malheureux sur les lieux du travail et les contraignent à travailler. La fabrique D., située devant la gare de Baesrode, est en pleine activité. On y prépare des gaz asphyxiants. Les abords en. sont strictement interdits: ,,Streng verboden toegang'>. On sait ce que cela veut dire? * * Ils donnent la chasse aux bicyolettes à présent ! Ou plutôt, ils continuent de réquisitionner les quelques vélos qui se trouvent encore dans les Flandres. Mais leur rapacité est telle qu'ils enlèvent même îles machines appartenant à des Hollandais! • • • La vie est très chère. Mais certains peuvent s'enrichir, si, comme on l'affirme, ils achètent les pommes de terre à raison d 8 francs pour les revendre 16 ou 20 francs Ce sont des Boches — évidemment — qu font ce petit trafic, car les Belge©, ne peuvent détenir chacun plus de 300 kilos de. pommes de terre pour leur consommation' personnelle. | La viande coûte de 4.50 à 6.50 le kilo mais elle est de mauvaise qualité et leq sauvages se réservent les meilleurs morceaux. Les ]xn*cs ne peuvent plus êtr abattus, 6i ce n'est pour la consomniatio. des cfficiers. On paie 12 francs le kilo-de savon vert. Il ne fiaut donc pas s'étonner si l'on demande cinq francs pour une briqu de savon convenable. û * * * La ville n'est plus entourée d'un réseaA de fils de fer barbelés. Ces fils de fer avaient été réquisitionnés d'office,Thielt même, •par les autorités allemandes. Or, ces mêm autorités ont^obligé l'administration communale à racheter les fils. Les opérations f3" ce genre portent un nom en matière c p droit. Au Pays de Wses I O11 a déporté 1100 habitants de St-Nicolas. ' Dans un atelier, qui 11e comptait que dix ! ouvriers, neuf d'entre ceux-ci ont été emmenés. A Cruvbeke, sur uno population de 2000 âmes, 52 hommes ont été envoyés en Bochie dans des wagons à bestiaux où ils durent rester entassés pendant 65 heures ! En route, ils ne reçurent pour toute nourriture que du pain sec — et quel pain ! — et une infâme décoction de glands. A Rupejmonde les Vandales -sont enlevé la grande et belle statue du géographe Mercator. Comme elle était en bronze, les chevaliers de la Kultur vont la faire fondre. C'est une façon bien ^allemande d'honorer les arts. A M-ailisses Lo cardinal Gasparri a fait savoir au cardinal Mercier que le St-Siège accordait un vif intérêt au sort de la population belge. Le pape aurait adressé une requête au gouvernement allemand et fera tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à ces abominations. Aw Limfoour Les Boches redoutent à tel poin^ quo des jeunes geni, fuyant l'esclavage, passent Ja frontière, qu'ils ont fait savoir à la population do Tongres qu'une amende de 50.000 marks serait infligée pour, chaque jeune homme qui fuirait en Hollande! Le régime de la terreur. -* * • On annonce la mort de M. Edgar Van Ham, notaire à St.-Trond, officier de l'Ordre de la Couronne. A Mons La nouvelle est confirmée de l'arrestation de M. P. Boël, représentant de Mons, nouvelle que nous avons publiée il y a longtemps. La femme du vaillant député a été également victime des agissements des sauvages. Si bien, qu'aujourd'hui M. Boël se trouve enfermé au camp de Petersloh et Mme Boël à Aix-la-Chapelle. Happelons que Mme 33oël est la soeur do M. do Ivercliove de Denterghem, attaché à la légation do Belgique à La Haye. Au Pays wallon A Seraing le comité de secours a fait aux enfants des écoles une jolio surprise. Chaque élève a reçu un paquet contenant soit un costume, soit une robe, soit du linge, soit de,s chaussures. Le comité distribua ainsi 6400 paqu.ets. Quelques jours plus tard le même organisme mettait en vente 2300 paires de chaussures à des inférieurs de 2-5 p. <->. à ceux ^u'on payait avant la guerre. Pendant quatre se-j maines les personnes secourues auront l'occasion do faire leurs achats. Puis viendra le tour de ceux qui gagnent un peu d'argent. — (Q ' mm c Toujours les mêmes Les écrits d'avant-guerre furent souvent prophétiques; oitons, entre mille, Léon Bloy qui, dans ,,L'âme de Napoléon", écrit en 1912: jjPour qui voit dans l'Absolu, la guerre, n'a de sens que si elle est exterminatrice, et l'avenir itrès prochain nous le montrera." . D'autres écrits nous confirment de plus en plus dans cette opinion que les traits principaux du caractère d'un peuple, qui apparaissent en pleine lumière sous l'empire des nécessités impérieuses, n'évoluent qu'avec une extrême lenteur et sont, d'ailleurs, presque complètement indépendants des progrès moraux et scientifiques.Nos ancêtres revivent en nous; leur fermeté de-caractère, leur admirable bravoure à jamais indomptée nous vaut, de la part de nos ennemis, cette épithète très complimenteuse d',,indécrottables".„Ne signez pas" disent les déportés ! „Si 'vous devez signer ne travaillez pas !" ,,Si l'on vous refuse la nourriture, travaillez, mais... sabotez!" • Et ils ne s'en font pas faute. Répondre à 1 iniquité, à la brutale pression par le ruse moqueuse, n'est-ce pas admirable? Victor Hugo glorifie le môt d'un Générai1 Français à Waterloo; prononcé dans de telles circonstances, il est la plus haute expression de l'héroïsme; que de fois les Belges en ont déjà souffleté l'ennemi... avec quelle force occulte!... et combien d'esprit ! C'est qu'il faut vous dire, Boches, quo lo Belge est vraiment indomptable. Ce n'est ni une blague, ni une farce, ni une fable, ni une exagération, ni une invention, c'est uno vérité. Comment ne le saviez-vous pas, vous qui êtes si kultivés? Vous ne lisez donc pas l'Histoire? No vous étonnez pas de la résistance quo vous sentez chez nous et qui équivaut à un formidable ricanement. Tuer, des corps belges? Soit! Dieu s'en char-ge aussi, nous sommes tous mortels. Mais tuer l'esprt belge ? Allons donc! Quand les Alliés vous tiendront fermement à leur merci, et pourront exiger ce qu'ils vîui"-dront, pensez-vous qu'ils vous demanderont -de changer vos principes, votre mentalité, votre esprit national? Non, car ils savent que ce serait chose impossible; ils lisent l'Histoire, eux, et ils la comprennent; oui, Boches •— athées déguisés — il y a vraiment des choses qui _ appartiennent à Dieu et qu'il nous est aussi impossible d'atteindre que les astres qui roulent dans les deux. Pour qui tente d'y porter la main, la foudre gronde, et vous la sentez déjà, menaçante, sur vos têtes. Et vous-mêmes, avez-vous changé depuis 70, depuis toujours? Il suffit, pour so convaincre tiu contraire, de relire le passage suivant du ,,Siège de Paris" de Francisque Sarcôy. Il s'agit d'abord du bombardement de Paris. * w * Il semblait que les obus prussiens fissent exprès de tomber sur les endroits où ils devaient Porter le plus de deuil. A la distance où se trouvaient les artilleurs ennemis ils ( -ouvaient que tirer à toute volée, sans 1 .iriger leurs coups sur un but précis, mais une fatalité inconcevable menait leurs projectiles juste sur nos musées, nos bibliothèques 'et nos hôpitaux. La rive gauche est, comme on sasit, très riche en établissements hospitaliers ; le nombre s'en était fort accru des nécessités du siège. Aussi, n'y avait-il pas de jours que nous 11e lussions dans les journaux quelques protestations signées de médecins célèbres contre le! meurtres commis par les Prussiens .dans nos hôpitaux. Leurs obus étaient tombés avec-une sorte de rage persistante sur le Val-de-grâce. M. Trocliu y fit transporter les blessés prisonniers; il en donna avis à M. de Moltke et l'on remarque que, depuis cette mesure prise, lès projectiles se détournaient do ce point avec lo même soin qu'ils avaient mis à s'y diriger. Le Luxembourg avait reçu nombre d'obus qui • avaient forcé les malades d'évacuer les vastes ambulances improvisées par là; le Jardin des Plantes avait été ravagé, saccagé; des serres du Muséum, les plus belles du monde, il ne restait rien que d'informes débris de fonte et de verre, et le vénérable Directeur de cet établissement scientifique, l'illustre M. Chevreul, avait écrit sur les registres la déclaration suivante, qu'il avait fait signer à l'Académie dos Sciences : ,,Le Jardin des Plantes médicinales, fondé à Paris, par édit du roi Louis XIII, à la date ,,du 3 janvier 1636, devenu le Muséum d'histoi-,,re naturelle le 23 mai 1794, fut bombardé sous ,,!e règne de Guillaume, roi de Prusse, comte ,,de Bismarck, chancelier, par l'armée prussien-„ne, dans la nuit du 8 au 9 janviér 1871. Jusque-là, il avait été respecté de tous les partis ,,et- de tous les pouvoirs nationaux et étran'-» >jgers." On nous a dit que ce qui exaspérait surtout les Prussiens c'était notre affectation un peu ironique à ,les traiter de barbares. Do quel nom, pourtant, fallait-il les appeler ? Barbares étaient les Romains lorsqu'ils pillaient ou Imyient aux flammes les trésors de Corinthe, et eux, ces descendants d'Attila, no méritaient-ils pas ce nom de Barbares, eux qui sans aucune nécessité, au mépris des droits de l'humanité et des privilèges de l'art, répandaient la dévastation et la ruine parmi cette ville toute pleine de chefs-d'oeuvre qui écrasaient de leurs stu-pides obus et cette école de médecine, et cette ' Sorbonne où ils étaient venus puiser cette science dont ils se targuaient à cette heure, et ces bibliothèques où ils avaient trouvé uno hospitalité si généreuse et si large! • Vous êtes donc bien toujours les mêmes et vous n'évoluerez que très lentement ,malgré le fouet des événements qui se préparent. C'est votre plus terrible punition. F. D. .i— m mm #/ y a un bu 21 janvier 1916. — En Perse, les Russe* occwpc-nt la viUc, de Sultan\ Abad»

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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