L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 26 June. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 20 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/ng4gm82t5c/
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jôre Année : IV®. 246 S cents (ÎO Centimes) Samedi 26 juin 19IS L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. •Journal quotidien «Su matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOOBBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797. t Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. _ , _ „, _ 1 Charles Bernard, Charles Herblel, Comité de Rédaction: î „ , _ , l René Chambry, Emile Painparé. four les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration dm Journal: N.Z. VOORBURGWAL 334-240. Téléphone: 1775. Abonnement f En Hollande H. 2.S0 par mois, payable par anticipation \ Etranger fi. 3.00 „ ,, Les Importuns Que veulent les flamingants? Ils poussent des cris confus en sorte qu'il est assez difficile de s'y reconnaître. Mais ils crient fort et on ne peut pas plus longtemps faire semblant de ne pas entendre. Le triste spectacle ! Ils profitent de ce que l'envahisseur tient le pays sous sa botte j pour accuser ce pays auprès d'étrangers. Ils se donnent des airs de victimes et ils se nomment les Polonais, les Tchèques, les Alsaciens-Lorrains de la Belgique. Pauvres gens; ait moins la guerre a eu ceci de bon de leur permettre de parler et d'écrire leur langue comme il leur plaît; et l'on espère bien qu'après la guerre, en Belgique même, ils auront le droit de continuer. Et voilà une légende qui se forme. Par exemple nous n'avons pas la prétention de la détruire car rien ne prévaut contre les légendes. Mais c'est agaçant. Faut-il donc redire que ce que les flamingants prétendent est faux ? Tous les Belges sont égaux devant la loi avec cette restriction que les flamingants qui usent largement du chantage électoral ont une belle avance pour l'obtention des places, prébendes et subsides. Seulement Lis se sentent opprimés en ce qu'ils ne peuvent pas opprimer les autres, les autres c'est-à-dire les Wallons et cette minorité de Flamands qui, de père en fils, depuis huit siècles, participent de la culture française. Et ils ne le peuvent pas parce que la masse des Flamands ne le veut pas, cette masse qui constitue la majorité en Belgique, majorité encore renforcée par le vote plural qui favorise les ruraux au détriment de la population industrielle. Il faut donc croire que ces Flamands, que les flamingants nous représentent comme un peuple martyr, se trouvent heureux jorame ils sont puisque, ayant le pouvoir de changer de régime, ils n'en font rien. Et 36 ne sont certainement pas les terribles événements d'aujourd'hui qui changeront cet état d'âme. Flamands de Flandre, Flamands Brabançons, ils ont montré qu'ils étaient avant tout des Belges. Ils sont restés tels depuis deux mille ans. Les pires vicissitudes politiques, les guerres qui, si souvent, les ont opposés non seulement aux Hen-tniyers et aux Liégeois de la Wallonie mais encore entre eux, n'ont jamais effacé cette communauté de caractère et de moeurs que Désar constatait déjà dans ses Commentaires. Depuis 1830, quatre-vingts années de travail en commun avaient singulièrement iéveloppé cette unité de , race; elle a été sellée aujourd'hui sur les champs de bataille de Liège, de Brabant et de Flandre. 3t s'il est vrai que rien ne rapproche tant :iue de souffrir ensemble, les Belges sont iésormais un peuple indivisible. Voilà ce que pensent les Flamands de Belgique. Mais nous sommes séparés d'eux. V[ême si nous étions parmi eux ils ne pour-'aient pas nous dire leur pensée, en sorte [ue, certaine catégorie de flamingants restés n pays et une autre catégorie de flamin-;ants réfugiés élevant seuls la voix dans eurs gazettes, ces braillards font l'impression de parler pour tout le monde. Com-nent des étrangers qui ne savent rien de hez nous ne les prendraient-ils pas au érieux ? Les flamingants élèvent donc la voix en Belgique ? Hélas oui, et comment! Ils sont me clique qui saluent les Allemands^ eurs frères Germains — comme des libéra-eurs. Le raisonnement est simple. Supposez [ue nous soyons annexés à l'Allemagne. Tos nouveaux maîtres voudront bien tolérer me seconde langue à côté de la leur, la angue flamande. Elle sera Cendrillon cornue °devant, oui, mais au moins le français era banni du pays. Et cette victoire, n'est-e pas, vaut bien toutes les autres. Au moins les flamingants réfugiés ne détendent rien recevoir de nos ennemis. £ais pourquoi, s'ils continuent de croire ans les destinées de la Belgique, mettre en ^position la Belgique et la Flandre? Tous es jours leurs feuilles donnent ce spectacle ttristant et ridicule. Car que valent leurs détendus griefs vis-à-vis de l'injustice dont e pays lui-même est la victime. S il est ,rrivé à l'un d'eux d'avoir eu affaire à un garçon de café qui ne savait pas le fia-nand, qu'est ceci à coté des fusillades de Dinant' et de l'incendie de Louvam. ii-t î'est cependant de telles sornettes qu ils ious entretiennent quand tant de sérieux ippelle notre attention. Ces maniaques se lemandent comment on retirera aux deux ;ent mille Flamands.de culture française le Iroit d'élever leurs enfants en français à 'heure même où sept millions et demi de Belges sont menacés de perdre leur nationa-ité. Sauvons celle-ci d'abord, pour le reste ious verrons après. Je les entends : l'un n'empêche pas l'autre. Si. Nous n'avons pas le droit, nous, ;'est-à-dâre tous ceux qui se réclament du joint de vue national, de diminuer notre iction qui doit être exclusivement natio-îale par des considérations accessoires, de •elles-là surtout qui peuvent éveiller l'idée l'une division, d'un malentendu, d'un lésaccord. Il y a même je ne sais quoi de ril à avoir l'air, n'eût-on que l'air seule-nent, de profiter de l'humiliation momentanée' de notre patrie pour exiger d'elle des -éparations même légitimes. À-t-on vu par j îxemple les socialistes refuser de marcher au front en disant: les électeurs à trois voix l'abord, nous autres qui n'en avons qu une nous ne combattrons qu'au troisième rang? Oh non. Ils se battent, nos braves ouvriers, Flamands et Wallons, indistinctement, et au premier râng s'il vous plaît, partout et toujours. Us songent bien au S. U. pur et simple qu'on s'empressera d'ailleurs de leur donner, honteux que nous sommes d'avoir pu croire qu'ils en étaient indignes. Voilà de beaux exemples et c'est là qu'il faut regarder. Charles Bernard. ..■■■ti ■ fr-*""îan» ■■■ - Petites Corbeilles Il y a quarante mille de nos enfants en Allemagne. Peut-être ne songeons-nous pas assez à eux. S'ils sont là, il n'y a pas de leur faute, ahJ non, et pas un d'eux qui n'envie le sort des camarades plus heureux, exposés dans les tranchées de l'Yser aux balles allemandes, ce qui vaut mieux que d'être expose à des coups de fouet. Quel sort est le leur! Ils se sentent les vaincus et courbent 'la tête plus par humiliation que par crainte. Autour d'eux l'atmosphère de la Germanie §' éjxiis si t un peut davantage chaque jour, et devient plus impénétrable, plu-s inexorable que les murs d'une prison. Pou/r gardes-chiourmes, ces mêmes hommes qui ont envahi leur pays, qui ont brûlé leurs foyers, et, qui sait? massacré leurs proches. Que peuvent-ils bien leur dire ces hommes, et, s'ils leur épargnent leurs sarcasmes ou leur pitié plus outrageante que tout, que lisent-ils dans leur regard qui ne soit encore pire que la plus sanglante injure? De manger du pain noir et pas au quart d& leur faim ils s'en moqurent aqyrès tout, car leurs tortures morales sont autrement insupportables que leurs tortures physiques. Ce que l'on tue en eux bien plus que le corps, c'est l'âme, et ce que l'on étouffe en eux n'est-ce pas cela qui demeure au coeur de l'homme comme la seule raison de vivre au milieu des plus dures épreuves: l'espérance. Sans doute ils reverront leurs champs, ces champs où un soleil toujours jeune fera éclore des moissons nouvelles, s'ils ne reverront plus le clocher de leur village renversé par les obus ni leur maison incendiée. Mais ces champs seront-ils encore leurs champs? Vous pensez bien qu'ils leur affirment que non ces curieux qui s'en viennent là en caravanes, pour se délecter à leur vue comme dans l'image tangible de leur victoire. Est-ce qu'ils les agacent aussi du bout de leur parapluie comme parfois l'un ou l'autre balourd fait à un lion parce qu'il ne peut pas mordre derrière les barreaux de sa cage? Car ce qui manque le plus, à l'Allemand, c'cst la générosité. Sans doute les conventions internationales les obligent à traiter leurs prisonniers avec une humanité relative. Ils peuvent, moyennant certaines restrictions, recevoir de la correspondance, des menus colis avec delà nourritu/re ou des vêtements. Et avec quelle impatience ceux-là qui ont des 'parents, des amis, attendent-ils le moment du courrier 1 Mais tous n'ont pas des parents, des amis. Ceux-là, jamais aucun rayon n'éclaire leur solitude. A aucun moment ils ne sentent cette communication du coeur nécessaire à l'homme. Ils sont les isolés, les maudits... Cependant eux aussi sont les fils d'une même patrie, eux aussi se sont battus pour elle. En quoi ont-ils démérité? Et l'on comprend que notre imour qui va à nos soldats au front, qui va à nos soldats internés en Hollande, qui va à nos soldats prisonniers en Allemagne, doit aller pkis directement aux plus déshérités.Aussi appelcms-nous Vattention de nos lecteurs dont la charité est inépuisable sur une oeuvre, ô très modeste, mais d'autant plus méritante, et qui crée précisément cc lien moral, ce lien d'affection nécessaire zntre les malheureux soldats belges prisonniers en Allemagne et nous, leurs parents. C'est Mme Mahy qui en a pris l'initiative st voyez combien est ingénieux le moyen Qu'elle a trouvé pour nous toucher. Elle — et des jeunes filles actives l'aident de leur mieux — confectionne de charmantes petites corbeilles, ouvrages légers faits d'un peu de broden-ie et no>ués d'une faveur mais où, s'il entre pour trois sous de matière première, il entre des trésors d'adresse et de bon goût. Qui donc n'a pas sa petite corbeille? Pas une main de femme qui ne frémisse du désir d'emporter cette chose légère et ravissante, qui peut servir à tout — et à rien s'il est vrai qu'il n'y ait que les choses inutilesh. qui fassent vraiment plaisir. Et pourtant voyez l'utilité de celle-ci. Chacune représente un envoi complet, tel que les Allemands permettent de le faire, à quelque nialheu/reux soldat, belge prisonnier. Il ne s'agit ]xis seulement de lui adresser des douceurs, du tabac, du linge. Non, au reçu du modeste présent l'homme ne se sentira p\us isolé. Entre lui et la patrie lointaine la communion renaîtra vive, ardente, salutaire. Nous restituoiis à cet homme une âme, nous te rendons à lui-même et nous le ramenons à la grande famille d'où un exil prolongé ■ aurait fiivi, sinon, par le bannir. Détail nécessaire: c'est un florin chiquante. Après quoi, chère lectrice puisque , c'est à vous surtout que cet appel s'adresse, , vous voudrez bien, n'est-ce pas, excuser le bonisséur. C. B. , amm , , En Belgique. A Bruxelles. Voici l'arrêté concernant l'exportation des marchandises se trouvant en Belgique. Art. 1er. Les marchandises suivantes ne peuvent être exportées qu'avec l'autorisation du Commissaire du Ministère de la guerre près le Gouvernement général de Belgique (Bruxelles, 65, rue de la Loi) (l'autorisation doit être accordée pour chaque exportation) : Bestiaux, porcs, moutons, chevaux, pigeons; Vivres et comestibles de tout genre, fourrages y compris les surcédanés des fourrages; Machines servant à travailler les métaux et moteurs ; Pièces d'équipement de guerre (les automobiles et pièces de rechange, motocyclettes, vélos et pièces de rechange, ballons, aéroplanes et pièces de rechange, matériel de télégraphie et de téléphonie, matériaux de construction et d'exploitation de chemins de fer, récipients d'acier pour gaz liquéfiés, matériaux servant à construire les obstacles, harnais, selles, instruments d'optique, projecteurs, fers à chevaux); Armes, munitions ; Gomme brute, caoutchouc brut, articles en caoutchouc et en gomme, gommes usagées, guttapercha, balata et autres produits analogues au caoutchouc ; Métaux (principalement fer, ferraille, acier, aciers spéciaux, argent, platine, aluminium, étain, cuivre, laiton, plomb, zinc, antimoine, nickel, ferromanganate, ferrosilicium, mercure, fer-blanc, articles finis et demi-ouvrés en métal, coquilles et débris de coquilles) ; Minerais (principalement minerais de fer, hématite, minerais de manganèse, do nickel, pyrite sulfureuse, blende de zinc, calamine, pyrite de cuivre, bauxite, minerais d'antimoine et d'étain), graphite, creusets en graphite, asbeste ; Houille, coke, briquettes et sous-rproduits des fours à coke; Colorants (principalement couleurs à l'aniline) et couleurs à base minérale; Toiles pour pansements et médicaments; Produits chimiques (principalement nitrates, acide nitrique, acide sulfurique, soufre, acide chlorhhydrique, sels de potasse, lessive de potasse, potasse solide à la chaux, glycérine, explosifs, camphre, sulfate d'annonium, eau ammoniacale, benzol, toluol, goudron) ; Allumettes ; Engrais (principalement phosphates bruts et superphosphates, scories Thomas pulvérisées, os pulvérisés, guano, chaux azotée) ; Peaux, cuirs, fourrures, pelleteries, matières à tanner de tout genre; Lin, chanvre, laine, coton, kapok, jute, soie, fils, tissus et déchets de soie, chiffons, sacs; Huiles et graisses minérales, animales et végétales (principalement benzine, paraffine, stéarine, pétrole, naphte et huile de graissage), résines ; Sucre ; Bois (excepté bois de charbonnages) ; Osier, jonc pelé, jonc à canneler; Cellulose et papiers (surtout les papiers photographiques), imprimés de tout genre, manuscrits et films. Art. 2. L'exportation vers l'Allemagne, le Luxembourg et le territoire français occupé de toutes les marchandises non désignées à l'article 1er est permise, quelle que soit la quantité à exporter. L'exportation do toutes" les marchandises non désignées à l'article 1er vers d'autres pays que ceux mentionnés à l'alinéa précédent doit être autorisée par le Commissaire du Ministère de la guerre s'il s'agit du chargement d'un wagon de chemin de fer, d'un bateau ou de deux voitures ou camiens au moins contenant un seul genre de marchandises (donc pas de colis séparés). L'exportation par colis séparés des marchandises non désignées à l'article 1er est donc permise, quel que soit le lieu de destination.Art. 3. Le transport des marchandises de tout genre à l'intérieur de' la Belgique n'est soumis à. l'autorisation du Commissaire du Ministère de la guerre que s'il s'agit de machineç à travailler les métaux, de marchandises confisquées, soumises à certaines restrictions par l'autorité ou devant être déclarées. Voir les arrêtés suivant concernant l'obligation de déclarer; Benzine, benzol, etc. : arrêté du 11 décembre 1914 (Bulletin officiel des lois et arrêtés, no. 23) ; Métaux et minerais : arrêté du 25 janvier 1915 (Bulletin officiel des lois et arrêtés, no. 36) ; Sucre et betteraves à sucre : arrêté du >2 mars 1915 (Bulletin officiel des lois et. arrêtés, no. 46). Art. 4. Les demandes concernant la faculté de disposer des marchandises retenues à Anvers ou de les exporter doivent être adressées au gouvernement d'Anvers. Art. 5. Toute autorisation accordée par le Commissaire du Ministère de la guerre, conformément aux articles 1er eï 2, devient nulle si' les marchandises qu'elle concerne n'ont pas passé la frontière dans un délai de trois semaines à partir du jour où l'autorisation a été délivrée, à moins qu'un nouveau délai n'ait été donné expressément. Art. 6. Les contrevenants au présent arrêté-seront passibles d'une, amende pouvant aller jusqu'à cinquante fois la valeur de la marchandise ; en cas d'insolvabilité, l'amende sera remplacée par une peine d'emprisonnement d'un an au plus. En outre, la marchandise sera confisquée. ' Art. 7. Le présent arrêté entre immédiatement en vigueur. * * * Conformément aux obligations que ,lui imposent les conventions internationales, le gouvernement allemand paiera la pension aux Belles qui y avaient droit sous le gouvernement belge. Les Belges nés en 1849 recevront 65 fr. Pour cela, ils doivent se présenter aussitôt ]ue possible à la maison communale avec leurs extraits de naissance, etc. Les fédérations mutualistes ont reçu les ïomptes des sociétés de retraite et des assurances du bétail suivant les règles observées m temps normal. A Aover®. Le nombre ides audiences, qui depuis le bombardement n'était plus que de deux par semaine, vient d'être augmenté d'une troisième. Le tribunal siège maintenant les mardi, jeudi et samedi de chaque semaine. D'autre part, une grosse inquiétude règne dans les sphères les plus humbles du monde judiciaire — c'est-à-dire parmi le personnel inférieur du Palais, qui n'a plus été payé depuis deux mois. Il est inutile de faire observer que ces gens ne sont pas des millionnaires et qu'ils ont vraisemblablement besoin de leur salaire pour vivre au jour le jour. Et la plupart sont mariés. C'est, en dernier lieii, au mois d'avril qu'ils ont reçu un acompte. Le personnel en question se compose d:u greffe, du parquet, des greffiers des juges d'instruction, de deux concierges, d'un chauffeur et de trois femmes de charge. Quant aux magistrats et au personnel des bureaux, ils sont régulièrement payés. * * ». .On dit généralement que les chiffres sont fastidieux. Soit ; mais on dit aussi que rien n'égale leur éloquence. Or, il résulte de communications officielles que les transactions d'ivoire sur le marché d'Anvers ont considérablement augmenté pendant l'année 1913; elles se chiffraient par 455.000 kilos contre 385.000 en 1912. Mais les Boches ont entamé dans une forte mesure le stock qui était en réserve, car l'importation en 1913 n'a été que de 351,000 kilos contre 341,000 en 1912. On estime que le stock existant n'est plus que de 94.000 kilos, alors qu'il était de 194..000 en 1912. Dès le mois de février de l'année 1913, les prix tendaient à la hausse: ils s'élevèrent à cette époque à fr. 28.20 le kilo contre fr. 24.26 en 1912. ♦ * * Jadis, les biscuits de mer valaient 12 ! francs les 100 kilos. On les paie actuellement 110 francs! » * • On nous apprend le décès à Londres, à l'âge de 14 ans, du fils de Mme et dti professeur d'escrime bien connu Cyrille Verbrugge. Gand. Le ,,Journal de Gand" et le ,,Bien Public" (celui-ci avait été frappé d'un mois de suspension) ont reçu l'autorisation de reparaître. * * * Les passeports peuvent s'obtenir un peu plus facilement depuis quelques jours. Même le bureau délivre des passes pour l'étranger, le territoire où le gouvernement allemand s'est établi, le territoire d'étape et le territoire des troupes de marine à Bruges. Mais n'en obtient pas qui veut... * • * Chaque batelier qui passe, suru l'Escaut, le nouveau pont de fer que les Allemands ont construit, doit payer cinq marks. * * * Le commissaire en chef de police, M. van Wezemael, que les Allemands avaient jeté en prison sous un prétexte futile et qui fut libéré parce que cette mesure était vraiment trop criante d'injustice, n'appartient plus à la police. Il a été admis à faire valoir ses droits à la retraite"! A * * Il y a huit cents prisonniers de guerre gantois en Allemagne. • *, » Les Allemands ont inventé un nouveau moyen pour battre monnaie. En effet, un de leurs arrêtés s'exprime • ainsi : ,,Qui regarde brutalement un soldat allemand dans les yeux, sera puni le champ d'une amende de dix centimes".* * • Jusqu'ici, le comité pour les prisonniers de guerre belges a envoyé en Allemagne 7,777 paquets de vivres et une somme de près de 20.000 francs. La présidente du comité est Mme. A. de Hemptinne de Kerckhove. Cette dernière quinzaine seulement, 3000 paquets ont pris le chemin de l'Allemagne. A Ateralrg. Les Allemands, après avoir obligé les ouvriers de la tréfilerie Bekaert, de Sweve-ghem, à reprendre le travail à coups de bâton et après avoir rossé d'importance les femmes de ces malheureux qu'ils avaient jetés impitoyablement en prison, les Allemands donc s'occupent de faire travailler les habitants de Menin. Deux cents de ceux-ci sont occupés ,,de force" à travailler pour l'envahisseur. Des soldats en armes les surveillent et majlheur à celui qui dépose l'outil ou veut prendre la fuite ! Il y a eu dernièrement une petite révolte parmi les pauvres bougres occupés à travailler derrière le front. Une pluie d'obus s'abattit sur eux et il y eut des morts et dès blessés. D'où refus de travailler. Mais les Allemands, en menaçant d'affamer la ville, surent leur faire reprendre la pioche. D'autres charrient les blessés allemands sur leurs camions. D'autres encore doivent enterrer les morts. Tout ça sous la menace de la ,,schlague". On aura une haute idée de la liberté allemande en Belgique. Lorsque les Boches seront partis nous apprendrons inévitable-a&erit d'écœurants détails sur la façon d ont-nos malheureuses populations sont traitées. L'interview de Benoît XV Nous reproduisons in extenso l'interview du pape par M. Latapie, rédacteur à la t ,,Liberté". Les explications embarrassées de certains milieux du Vatican montrent assez 1< que cet interview est authentique. Benoît I XV savait qu'il parlait à un journaliste et j: que ses paroles seraient reproduites. Il a t même voulu qu'elles le fussent. L'effet est £ tel qu'aujourd'hui il regrette de les avoir r prononcées. Il n'en reste pas moins que cet interview est le reflet exact de la pensée du b pontife. Elle ne laissera aucun Belge indifférent, s Les catholiques s'affligeront de ce que le a Saint-Père dispense aux bourreaux une in- ] dulgence au moins égale à la initié .qu'il manifeste pour les victimes. Les autres, qui J reconnaissent au pape une indéniable auto- à raté morale, regretteront qu'il en use avec c une. prudence peut-être excessive. Le para- f graphe sur l'incendie de Louvain les éton- 6 nera surtout, d'où il résulte que le pape Ir donnerait raison aux massacreurs de femmes J et d'enfants et aux incendiaires de biblio- L thèques, s'il était vrai que des civils eussent tir£ sur eux. ^ Le ,,Temps" termine ainsi une apprécia- r tion qu'il consacre à cette interview sensationnelle : ,,Cette considération, (la révo- * lution éventuelle) il ne le dissimule pas, fut une des causes de son opposition à l'inter- c vention italienne. Mais Benoît XV a-t-il ^ songé que ce sont précisément ,ces mêmes n raisons qui pourraient conseiller à l'Italie, notre nouvelle alliée, de récuser sa média-tion lorsqu'il ,,voudra se jeter -sur la pre- ^ 1 mière main qui se tendra" pour avancer la . paix? Le pape déclare qu'il ne veut pas affaiblir ,,l'autorité morale qu'il tient de Dieu et qu'il doit employer à ramener la P paix parmi les hommes". Mais des liens C( terrestres, dont il ne paraît pas dégagé, lui ^ font craindre ,,un avenir sombre". L'avenir que nous discernons tous dès à présent est clair et lumineux par le triomphe du droit et de la liberté. Il semble qu'à ce point de ^ vue aussi l'impartialité dU Vatican, qui accepte avec une si inquiétante confiance ^ les explications allemandes, ne le prépare ^ pas au rôle auquel ^l'amour égal, de tous ses enfants" le fait aspirer," mais que l'unanime consentement des alliés ne lui attri- P bue peut-être pas." Tout cela est évidemment fort regrettable, si * v- Nous reproduisons textuellement les n: questions posées par M. Latapie et les ré- d, ponses de Benoît XV : — On s'émeut en France du silence ob- n: servé par le Saint-Siège en présence de tant Cn de crimes qui soulèvent la conscience du r monde civilisé. * t — Vous êtes injustes à mon égard en ra France ou, plutôt, mal informés. Et c'est à vous, les journalistes, que j'en veux. n< Vous trouvez que je n'ai pas assez parlé? ^i< Dès le début de mon pontificat, j'ai adressé V( au monde catholique une lettre ,,en faveur de la paix" : Nous prions et conjurons ar- ^ clemment ceux qui dirigent les destinées des r£ peuples d'incliner désormais • leurs coeurs à v< l'oubli de leurs différends, en vue du salut de la société humaine. J'ai proposé une trêve ^ aux belligérants pour la fête de Noël. Je me m suis efforcé d'obtenir l'échange des prisonniers devenus impropres au service mili- m taire et j'ai eu le bonheur d'obtenir un ré- g. sultat appréciable. J'ai exprimé toute ma ^ peine et toute mon affection dans des let- ac très au cardinal Luçon, au cardinal Amette, et qui s'adressaient à la France, si cruelle-ment blessée. J'ai prononcé un discours au Consistoire du 22 janvier, dans lequel j'ai dit: ,,Nous regrettons de ne pouvoir faire av plus pour hâter la fin du fléau. Notre charge ifc. apostolique ne nous le permet pas. Quant à proclamer qu'il n'est permis à personne, pour quelque motif que ce soit, de léser la c0 justice, c'est sans doute au plus haut point va un office qui revient au Souverain-Pontife, in constitué par Dieu l'interprète suprême et m. le vengeur de la loi éternelle. Nous^réprou- ar vons toute injustice, de quelque côté qu'elle vj. ait été commise. Mais il ne serait ni conve- pli nable ni utile d.'engager l'autorité pontifi- ce; cale dans les litiges mêmes des belligérants. ^ — Très Saint-Père, il ne s'agit pas de n-h litiges, mais de crimes. ^ fie — Vous voudriez que je fletrissé chaque jjj. crime en particulier? Mais chacune de vos accusations amène une réplique de la part m. des Allemands. Et je ne peux_ pas instituer ga ici un débat permanent, ni faire en ce mo- no ment des enquêtes. au Est-il besoin d'enquêter pour savoir se] que la neutralité de la Belgique a été p0 violée ? M: C'était sous le pontificat de Pie X. mî N'est-il pas connu de tous que de do nombreux prêtres ont été pris en otages, en de Belgique et en France, et fusillés? d'; J'ai reçu des évêques autrichiens l'as- no surance que l'armée russe avait aussi pris vi( des otages parmi les prêtres catholiques; tes qu'elle avait, un jour, poussé devant elle quinze cents juifs pour avancer derrière clc cette barrière vivante exposée aux balles àv ennemies. L'évêque de Crémone m'informe re] que l'armée italienne a déjà pris en otages dû dix-huit prêtres autrichiens. Ce sont autant me d'excès que j'ai réprouvés dans mon ency- no clique en proclamant: ,,11 n'est permis à no- personne, pour n'importe quel motif, de cei violer la justice.". es* — Des Allemands ont aussi commis d'au-res viols... — Le cardinal-secrétaire d'Etat a reçu îs représentantes de sept congrégations de îelgique ; elles ont déclaré qu'elles n'avaient as à citer un seul cas dans leur congréga-ion, protégée particulièrement par la ainte-Vierge ou par quelque saint. Nous estons mal éclairés sur ce sujet.. — Et l'incendie de Louvain? Et le bom-ardem.ent des églises ? — Les Allemands répondent qu'on a tiré ur leurs troupes. Ils ont déclaré qu'il y vait ,,un observatoire" sur les tours de i cathédrale de Reims. Nous referons la bibliothèque de Louvain. ai déjà donné des ordres. Nous. aiderons _ relever les cathédrales. Est-il besoin de ire que nous condamnons de toutes nos Drces ces abominations ? Chaque coup tiré ur la cathédrale de Reims retentit dans on coeur... (Le pape frappe sa- poitrine)... lais^ l'heure n'est pas venue de démêler l vérité, au milieu de toutes les affirma-ions contradictoires. Le Vatican n'est pas n tribunal. Nous ne rendons pas des ar-sts. Le juge est en haut ! — Du moins pouvait-on protester ici coure l'arrestation d'un prince de l'Eglise. — Je vais vous étonner. Le cardinal Mer-ier n'a jamais été arrêté. Il peut circuler son gré dans son diocèse. J'ai reçu du gé-éral vou Bissing, gouverneur de la Bel-ique, une lettre m'assurant qu'il répriment désormais avec la plus grande énergie >us les actes de violence contre les églises contre les ministres de Dieu. Et la ,,Lusitania" ? Il ne s'agit us des belligérants, ce sont des neutres, i sont des innocents qui ont payé de leur be.... — Je no connais pas de plus affreux for-lit. Quelle désolation de voir notre géné-ition en proie à de telles horreurs ! J'ai i coeur d'un père. Et ce coeur est déchiré, [ais croyez-vous que le blocus qui étreint aux empires, qui condamne à la famine s millions d'êtres innocente, s'inspire aussi * sentiments bien humains ? Je ne dis pas qu'après la guerre je ne roclamerai pas un ,,Syllabus" rappelant, sumant les doctrines de l'Eglise sur ce ijet et réglant pour l'avenir les droits et s devoirs des belligérants. Alors, on trouera là, sans doute, la condamnation for-elle des crimes qui auront été commis pen-int la guerre — Très Saint-Père, nous avons été pé--blement affectés en Franoe d'apprendre le le Saint-Siège s'employait à retenir Italie dans la neutralité. N'était-ce pas voris>ar les desseins de la diplomatie alle-ande.— Je reconnais nettement que nous étions îutraliste. Nous avons donné des instruc. )ns dans ce sens à nos journaux. Nous julions la paix. Et cela pour trois raisons : D'abord parce que je suis le représentant > Dieu sur la terre. Dieu veut que la paix gne entre les hommes. Un pape ne peut rtiloir et prêcher que la paix. Ensuite, parce que nous sommes en Ita-Nous voulions épargner à ce pays, que >us aimons, les souffrances de la guerre. Enfin, nous n'avons pas à cacher que >us avons pensé aussi aux intérêts du lint-Siège. L'état de guerre met en -nger ces intérêts. Nous sommes, à l'heure tuelle, dans une- situation incertaine. — Le pape est-il libre? Sous la loi des ranties, peut-il exercer librement, com-àtement sa mission dans le monde? — Je dois reconnaître, fait le Saint-Père ec empressement, que le gouvernement, ilien actuel nous donne quelques preuves bonne volonté. Nos rapports se sont îéliorés. Mais les choses ne vont pas en-re à notre entière satisfaction. Ne pou-it-on pas, par exemple, laisser ma garde iacte? J'ai besoin de garantir la sécurité itérielle de ma personne et des richesses bistiques qui m'environnent. On m'a pris îgt gardes, plusieurs officiers, des em-jyés que je ne peux pas aisément rempla- * ; des gardes-nobles ont été mobilisés, lis cela est peu à côté du grave inconvé-mt de ne pouvoir communiquer avec mes [èles. Le gouvérnement avait offert la erté du chiffre secret aux représentants 3 puissances accréditées auprès de nous, lis sous le contrôle et la responsabilité du int-Siège. Cela était trop dangereux; on us eût attribué des indiscrétions touchant x choses de la guerre. J'ai refusé ce pré-it. On m'a promis la liberté de corres-udre hors des contrôles de la censure, lis mon secrétaire d'Etat m'a apporté, ce itin, une lettre du patriarche de Venise ut les cachets étaient brisés. Au tribunal la Pénitence, où l'on ne s'occupe que iffaires privées concernant les fidèles qui as soumettent des cas de conscience indi-luels, on a reçu plusieurs lettres ouver- Nous n'entendons plus qu'un son de che. Les rapports sont en fait supprimés îc les nations ennemies de l'Italie. Les >résentants accrédités auprès de nous ont quitter Rome. Nos garanties et nos yens sont d'autant plus affaiblis. Nous lis fions au gouvernement présent; mais is tremblons de nous voir exposé -aux in-titudes de la vie publique en Italie. Rome un foyer, en perpétuelle fermentation.

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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