L'étoile belge

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16 December 1918
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s.n. 1918, 16 December. L'étoile belge. Seen on 27 June 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/1g0ht2hh20/
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L'ETOILE BELGE MISE SOUS PRESSE : 4 HEURES DU MATIÎ BUREAUX? ,UE DES SABLES, 13 Prix.de l'abonnement: Pour toute ia Belgique, 24 francs Fan; fr. 12.50 pour 6 mois; £r. 6550 pour 3 mois.-— Pour l'étranger le port en plus lÊTIR.A^TŒEil^, LA SITUATÏON A BERLIN La tentative faite le 7 décembre par les groupes extrémistes de Berlin a échoué de façon sanglante. On s'attendait néanmoins à ce que les Spartacus et autres bolchevistes ne se tinssent pas pour battus. Mais s'ils se sont montrés de plus en plus violents en paroles, ils se sont, jusqu'ici du moins, abstenus de passer à nouveau aux actes. Ils continuent toutefois leurs préparatifs, et le gouvernement, au lieu d'agir énergique-jnent de façon ù prévenir le péril, se borne à grouper de son côté de nouvelles forces devant lui permettie de réprimer une nouvelle attaque éventuelle. 11 pratique dîne la méthode défensive au lieu d'adopter résolument la méthode offensive, la seule capable i.e lui assurer la victoire. On trouvera peut-être l'explication de cette attitude à la fois pitoyable et dangereuse dans les passages suivants d'une correspondance adressée au Itotlerdamsche Courant par un correspondant de Beriin : Chacun vit M Salon sa propre crainte : ta bourgeoisie et les -socialistes gouv-ern-emem-taux craignent le bolchevisme, le-s boleti-e-vlstos craignant la réaction et ies juifs craignent tes pogroms. Et toutes ces craintes paroissani également exagérées, mais elles présentent l'avantage (ie maintenir la,situation en équilibre, unies qu'ailes sont û !a force' d'inertie. Comme j'ai pu déjà vous le signafer souvent, on se regajebe les yeux dams tes-yeux, et personne n'ose oeperjdani entrcipronsira quelque cliosc. Le fou sauvage Liebknecht prêche la destruction, et, îarsqu'on lui fai-t «jbserver que sa politique mèiiera à une catastrophe tota'e, il répond : « Tant mieux! » Mais on éprouve la sensation que, dans le lond de son être, il n'est ni aussi sauvage, ai aussi fou, ni aussi désespéré qu'il s'en donne l'air, et qu'il a bien soin de s'arranger pour qu'on lie. le prenne pas trop au mot, Rosa 'Luxem-bitrg paraît beaucoup plus décidée que Je chef mâle de la raison so. étale. Gbart laisse le virus de la propagande balcbeviste gagner du terrain, quoiqu'il ri1 M on coûterait qu'urne parole, pour être complète.iiieûîit. maître de ht situation. Mais il est naturel!': fnant hand-i»eïpé insralejfiie&i à cet égard. Il nie peut pas commencer, par ïalre mettre la main au collet des éléments qui provoquent tant de tiroubîe-s, après avoir d'abord réussi ■ sous rem-pire à tes faire mettre en liberté. Il n'est pas botcheviste et ne peut donc pa'î ériger Sa force en loi. La position des hommes du Spartacus,quel- 11 WoÉrow Wilson M. Gaston Desctoamps; qui occupa lui-môme urne chaire d'université. aux Etats-Unis, Mjppeïte en ces ■ ie.rmee dams le Temps 2>é carrière uinive^ftaâré du président W tison ; M. Wilson était à p-eine âgé de tremte-c'ciq ans, lorsque le caa&eiil d© I'université d:e Princeton, où il avai't terminé ses études, lui offrit là chaire de jurisprudence'qui devait mettre en pleine lumière ses qualités d'ora-taur universitaire et d'écrivain politique. Ce n'est pas là ^toutefois, qu'il a" fait s-os débuts dams ia carrière de l'ensei^ne-nient. Tout jeune, au sortor de la maison d'une famille puritaine où l'éducation pa-tenoeite Laissa dans son âme tune emprunte (toaffagabïe, il avait d'abord essayé rî'è're avocat dams la vill-a d'Atlanta, en Georgie, cité neuve, fondée récemment au pays du ital>ac, du boi'â, du coton, des céréales, et si prospère que le chiffre de sa population passa, en quinze années, de dix miWe ù cent mille habitants. Mais les affaires privées de tel ou te! climt Tiniéressaiieint moôns que l?s affaires publiques des nations. Celui quâ devait être pins tard le grand défenseur du droit dès peuples ne réussit pas à se pass-i-onner pour les intérêts particuliers de9 plaideurs, naturellement plus soucieux du g ne n de leur cause que du respect de la loi. Préoccupé par les beaux sujets qui ten-!t#ari't la maturité précoce de son talent, ayant pub'-.é déjà, dans la revue de l'uni ver. s:-té de Virginie, urne série d'études sur les que peu nombreux qu'ils soient relaiivc-ment, est proporîiionnellement plus forte, parce qu'ils ne oonnaasseait pas les scrupules de conscience. Quiant à la situaléon des sooi-aJisites indépendants, c'est le comble en fait d'altitude amphibie. Les chefs savent fort bien qu'ils mènent leu>r parti à la ruine en n'observant pas une ligne politique. Ils agissent de concert avec Ebert, sent m coquetterie avec les bolchevistes et polémweat contre tous deux, sans l'ombre de conséquence, ils n'osent pas se déclarer ouvertement et par principe, ainsi que les circonstances l'exigent, contre une politique bolcheviste, maiis oseraient encore beaucoup moins essayer d'appuyer en fait une semblable politique. Ils rcd6u:tent leurs propres théories, ils' redoutent les reproches de leurs soutiens moscovites, ils redoutent l'influence dés socialistes major Maires et ce lie des gens du Sparia-çus, ils redoutent tout et surtout La nécessité de. prendre une décision. D&ns cette époque de trembleurs, ce sont les plus craintifs de tous. Aussi leurs partisans sont-ils, politiquement parlant, suspendus entre ciel et terne. Ils font des fautes de toutes parts, parce qu'ils ne parviennent pas à obtenir de leurs chefs qu'ils sachent à quoi s'en tenir.Ebert a l'air d'avoir pour le moment lies atouts en marin., Il semble de plus en plus clairement vouloir s'engager dans la voie qui lui paraît la moins dangereuse, c'esit-ù-dire de modifier .le moins possible le c%.tts des choses et la situation des personnalités, et de hâter le plus possible la convocation de la Constituante... ' Qu'est-ce qui maii.ntii.enit tout cela debout? va-t-on demander sans douie. C'est la force d'inertie. L'autorité" révoquée en droit se.rt partout de « mastic.» en fait. L'armée con. iinue à subsister selon les vieillies traditions; les minis ! ères contin«uent à su bsister selon les anciennes traditions bureaucratiques. La bureaucratie n'a pas encore diminué d'un cran. La force d'inertie est beaucoup plus solide cfue la révolution. La grande majorité du peuple a cle3 sentiments ^bourgeois, môme pairmi les socialistes. Il n'en est pas autrement de l'armée. On s'en apercevra par la suite, si une catastrophe de famine ou de misère ne vient pas apporter des surprises. Nous, n'avons pas encore assisté jusqu'ici à une révoTu-ùion dans le genre de la révolution française, et, jusqu'à un certain point, pas mft'me dans le genre de la révolution russe. On a somiplement démocratisé et démilitarisé le peuple flamand. hommes politiques anglais de l'école libéra, le, tels que John Brtght et Gladstone, il fit son exainan dg cônsciœnoe, quitta. Je modeste cabinet où il .s'était installé et que l'on montre encore aux voyageurs} iubain-denna sans regret la procédure et devint profes. seur d'histoire à Dryn Mawr Collège. Brj'n Mawr, près de Philadelphie, est une dt' ces universités vénérables et chn.rman-- tes que l'Amérique réserve à l'éducation supérieure des jeunes filles. Là, comme à Wellestey, à Vassar, à Smilh's Collège, h Mmint Holyoke, à Aurora, :e professeur s'adresse h dos mi'.Mers d'étudiantes qu'anime une généreuse émulation de travail scientifique et littéraire. I] n'est pas indif-réremt de constater que Je futur "président des Etats-Unis a fait ses débufts d'hi^iorien et son apprentissage' d'orateur devant un auditoire féminin. Son biographe français, M. Daniel Halévy, racontant l'arrivée à Princeton du nouveau professeur, venu de Bryn Mawr, a noté finement ce trait : « Le professeur Wilson es", distant, pourtant H n'est pas insociabte... Il seit ôfere aimable avec tes femmes, ii a même h goût d'être aiimble pour elles... » La souveraineté du suffrage des femmes sait se manifester, i'. 1 œeas.i'0(n, sians avoir besoin de s'exprimer par des' bulletins déposés directement dans «ne ui-ne. Cette aide pi lissante, d'autant plus efficace qu'elie est moins visible, n'a jamais manqué au président Wilson. Anpelé, par le vote de sfea collègues, en 1902, à la présidence de l'université de Princeton, il devint dès tare' an dès hommes les pins en vue des Etats- rapides étapes de. sa carrière et par l'im. portance d»s foncti«jns quie lui décernait le libre choix de ses pairs, heureux, sans dou. te, d'obéir, sans .contrainte, à dos influenças particulièrement persuasives et détai1-minàntes.Un président d'université, en Amérique, agit sous sa responsabilité personnelle,parce que les traditions d'un peuple 'épris de l'berté le défendent contre toute ingérence abusive de l'Etat. C'est pourquoi sa fonction lui confère une autorité morate-qui s'étend bien au-delà des limites matérielles de la répubiique universitaire dont il est. devenu le premier m-agistrat.Un président d'université, aux Etats-Unis, « a le droit et presque te devoir d'opiner sur toutes les questions moroses ou j^teùiéètûielles qui occo. pont le pays ; ii est sûr qu'on l'écoutara >!. Educateur do plusieurs milliers de jeunes geins, dont les parents s>ont égailemiçnt attentifs à sa parole, administrateur d'un budget .considérable et d'un territoire couvert d'écoles, de musées, d'instituts' techniques, voire d'exploitations agricoles, ce chef d'une libre corporation gouverne au temporel et au spirituel un véritable diocèse laïque. Lord Bryce, en son,célèbre traité de ta République américaine, a pu dire que ci personne aux Etats-Unis, non pas même un màgnat de la banque ou des chemins de fer, ne jouit d'une notoriété plus grande que le président d'uce des vieilles universités, Harvard, Yalé, Cornel'l, Princeton. De la présidence de M. Wilson, l'université de Princeton a gardé un' ineffaçable souvenir, M. Wi'son étant un de ces hommes nui marquent de leur empreinte per-seaneUe les emplois auxquets iis sont appelés. C'est ]à qu'il fit l'apprentissage de la fonction présidentielle et démontra, par son exemple, que cette fonction n'est pas une simple expédition d'affaires courantes. Har. dimiant et sagamsint réformateur, il- commença par remettre en'honneur les études classiques, injustement sacrifiées par un prétendu me die mis mie mal iinsipiré ou mal informé. Son mçsage inaugurai fut un éloquent plaidoyer en faveur de l'humanisme antique, dont il est un des disciples les plus fidèles et les plus îcirvents. Ce qu'il, aime, dans le.3 chefs-d'œuvre de l'antiquité, où la eivilisaticn moderne a puisé oe qu'elle con-tierit de plus jeune, et de plus fort, c'est l'esprit d'ordre, de mesure, d'harmonie esthétique et d'équilibre moral qui en assure l'immortalité parmi les hommes. H estime que tes'nations nouvelles ou renouvelées ne sauraient se mettre à une meilleure école de patriotisme et que las règles formulées par les moralistes d'Athènes et de Rome n'ont "pas cessé de s'imposer aux citoyens des démocraties -neuves dont, les lois ion-damentales sont empruniées, en somme, aux institutions dç la Cité a nitrique. C'est eal .s'appuyant sur ces principes qu'il a su'faire de l'université die Princeton une démocratie modèle, où l'égalité règne dans l'amitié, se'ion la lettre et l'esprit d'une règle observée par tous les élèves, qu'Es soient miliioemaires ou peu fortunés. Bref, il mon. tra, dans l'administration de ce domaine intallêctueil, une telle aptitude au gouverne. merot des hommes, qu'au mois de novembre 1910 le parti démocrate le nomme gouverneur de l'Etat die New-Joreev. Doux' ans après, s! fut éiu président des Etats-Unis. On -sait te reste. Le Tôle de la marins flans fa révôfulion ailèftande On savait déjà qne c'étaienfc( les marins qui avaient commencé la révolution en Allemagne. A ce sujet un collaborateur particulier de 1' « Humanité » fournit les renseignements suivants : Dans la presse allemande, un démenti semi-officieux, publié récemment, a déclaré que le plan d'une bataille que la flotte allemande devait livrer malgré les pourparlers d'armistice, -n'a jamais existé. Si ce démenti avait ajouté « au sein du gouvernement de Berlin », il aurait été véridique. Sous sa forme abs-olue, il constitue un faux. .Les preuves existent que le comman-. dement de la flotte avait préparé, sans demander ra'dtorisation au gouvernement-, une « grande sortie » de la flotte allemande. Ordre fut donné., à la fin d'octobre, à toute la flotte allemande de se réunir devant l'entrée du port de Wilhelrnshaven : on racontait aux équipages qu'il s'agissait de « grandes manœuvres ». Dans la nuit du 30 au 31 octobre, îe pre- sortir, devait être exécuté. A la dernière : minute, il a été retiré. Et voici pourqu'oi : j sur les vaisseaux de la première escadre, j l'équipage avait refusé d'obéir, et plusieurs ! unités des autres escadres avaient fait la j inome chose. La révolte avait commencé ! sur le « Thuringen », de la première esca- j drè, dont le commandant avait cru pouvoir enflammer ses hommes en leur tenant un j discours qui se terminait par ces mots : : î« Nous tirerons nos derniers 2,000 coups ; et alors, nous périrons héroïquement avec ; le drapeau flottant. » Là-dessus, une délégation de l'équipage est allé lui demander des explications sur , le but effectif de l'action que la floite devait entreprendre, en ajoutant que les marins étaient prêts à se défendre si la flotte : anglaise -attaquait, ,mais qu'ils ne voulaient en aucun cas entreprendre l'attaque. ! Après avoir fait ces déclarations, les hommes descèndirent pour éteindre les chau- ; diôres. , A bord du « Thuringen » et du « Hel- ■ goland », appartenant,également à la pre- ; rnière escadre, les marins avaient remporté ! une victoire totale. Le chef de la première escadre, sur 1' « Ostfries'land"», essayait de lutter contre la révolte en donnant aux torpilleurs a B 97 » et « D 112 » l'ordre de tirer sur le « Thuringen » et le « Helgoland », | si leurs équipages refusaient de se rendre j aux 250 soldats d'infanterie de marine qu'on avait fait venir en hâte sur un grand bateau, de Wilhelrnshaven. Mais les 600 révoltés du « Thuringen » changeaient subitement de tactique : ils se rendaient et furent transportés immédiatement à Wilhelrnshaven. En route, l'accord s'établissait entre eux et les troupes d'infanterie de marine. Cela se passait le 31 octobre. Deux jours plus tard, toute la garnison de Wilhelrnshaven était en révolte. Le 2 novembre, la troisième escadre et plusieurs grands vaisseaux de la marine de commerce, bondés d'hoimnes qui venaient dés côtes de la Flandre# arrivaient à Kiel : la totalité des hounnes se joignait au*mouvement révolutionnaire. Les marins de Wilhelrnshaven avaient envoyé des délégations, qui expliquaient aux nouveaux venus de quoi il s'agissait. Les applaudissements frénétiques qui saluaient leurs, récits, démontraient que la cause de la révolution avait triomphé parmi les marins. A Lubeck. les mêmes événements se déroulaient... LES H08ESZÛLLERS PÈRE ET FILS Amsterttam. De notre correspondant : La question d-eis Hehé.nzo'.l'orix. n'est toujours pas réglée et Guiiiaùmo II,, comme son fils aîné, dstaeure en Hollande, Libre de soucis et à l'ahri die. l'Entente. Le Kaiser va prochainement déménager; on lui a loué le château de la comtesse de Piobecque près de Wageningea, château admirable entouré d'un parc superbe et qui n'est éloigné — tiers, lions! — de lia frontière ailèmitide que de quelque vingt kilomètres! On m'a raconté que ie comte Bentinièk, chez qui Guillaume II habite enoone mialaïtenaiit,verra partir son hôte' sans trop do chagrin. Guillaume, en effet, est un hote assommant, bavard, ca.prieieux, encombrant. M. Ben-tinek est excédé par l'ineonitinieince verbale de l'ancien chef,suprême de la guerre,, «ai-passe. le plus clair de ses jours, à '-«mii au malheureux gentilhomme hollandais ries cen-féremces -sur l'art d'e la guerre, sur )a stratégie, et, Dieu me pardonne, sur l'art tout court. Gui'iaume II est intarissable. Il parle toute la journée et ia nuit es-t déjà -très avancée qu'il n'a p-a-s encore fini. Et il ne fait pas que parler. Le fils d-u comte E-eintinek ayant eu •!'impr-udeneé~de parier u.n jour à table du pro-jet, d'assèchemenit du Zuyderzee, l'ex-empereur décida immédiia-tement de se mettre à r-ouv-ruge afin de préparer un p-rojet nouveau, meilleur que celui auquel .s'est arrêté le g-ouvenniemenit de la Reine. H paisse ses nuits à faire des plans, des épures, des devis. Et ce qui est terrible c'est qu'il les explique, c'est qu'il. les commente et îes éclaire de discours interminables. Aucun des Bemtinck ne pourrait résister longtemps à un invité aiussi bavard.Aussi le prochain départ du K-aiser pour le château de Belmante a-t-il causé ù la famille Rèntinick unie allégresse plus vive que pro-totoiaire, mais qu'elle es-t contrainte de dissimuler. Ce n'est que dans,.l'infinité que ia lame.le du comte fait rapidement ie signe d'allégresse! et s'installer ci définitivement, » fait croire à bien des geiis qu'il va pouvoir rester ein Hoftande. Mais' une déclaration du premier ministre hollandais, M. Ruys de Beeren-' brouck, dément cette croyaaiioe. D'après lui, I'-affa-i-ro Mohenzotlem n'est,pas réglée; la -situation actuelle est transitoire; tout dépendra des alliés qui, jusqu'ici, n'ont pas encore fait.de démarche à La Haye concernant l'ex-kaisor.Si les alliés réclament l'empereur, leur demande sera examinée,, le code et les traités ù la main. La Hollande, on le .sent bien, livrera Guillaume si on le luii demande comme il faut; ïnais- elle préférerait ne pas- devoir le livrer. Elle préférerait — 'et c'est sans doute ce qu'elle compte proposer avant de céder aux justes exigences île l'Entente — fixer d'accord avec 'les alliés lo lieu de séjour futur de l'ex-empereur.On a parlé de Curaçao ou d'une autre colonie hollandaise, où Guillaume 'serait''mis hors d'état de nuire et gardé par des soldats hollandais. Mais on sent bien que l'Entente n-e cédera pas volontiers à u-n. pays .neutire "honneur de ga-rder un prisonnier de cette importance. S'il le fa-ut, donc, on livrera Guillaume II. .Mais c-n protestera au nom du droit' d'asile. Pour ce qui est d-e son fils, il semble -très heureux dans son lie, avec son fidèle Vendredi de ZôbeMitz. L'île die Wieringêm'n'est pas un endroit très'gai, mais Frédéric-Guillaume a fini par s'y habituor. Il est devenu bavard, comme son-père, mais il parle surtout-de lue. Et de la France! Ii avoue qu'il s'est trompé sur-la France et prie la république d'agréer l'ex-pression d-e son admiration et de son respect. On sait comment se manifesta ce respect, comment s'exerça cette a-ânifiraison. Et ii insiste pour charger Lu-dendorff, qu'il dit respoasabte de tout. En- en bourgeois dans une république bo^rgeoi' se, après Son exi-l de Hollande.' Et peut-être l'Allemagne et l'Europe n'ont-elle plus rien ! redouter d'un prince qui a su s'accommoder de l'exil de Wieringan.' R . F„ FRANCE La iirésidenî Wilson à Paris Paris a pris samedi son plus grand air de fête pour la réception du président Wilson. Les rues sont pavoisées- et chacun arbore un petit drapeau étoilé. Lo président Wilson a été acclamé sur tout le parcours qu'il a suivi. Un déjeuner a été offert à l'Elysée en son honneur. M. Poincaré a porté un toast auquel M. Wiison a répondu en prononçant des paroles élogieuses pour les armées françaises.Le président Wilson répondant à la délégation socialiste a fait ressortir que la guerre a démontré le mal qui pouvait être sommisyar une puissance arbitraire irresponsable. Il est impossible d'assurer le bonheur et la prospérité des peuples du monde et d'établir une paix durable si la répétition du mal n'est pas rendue impossible. La guerre a été menée contre l'absolutisme et le militarisme qui sont les ennemis de la liber.té lesquels doivent être mis hors d'état d'imposer leur volonté uruelje à l'humanité. L'établissement de ce principe insuffisant doit être soutenu par ia coopération des nations basée sur des iraités qui rendent leur action certaine. -°r'e coopération doit assurer et garanti' la paix, la justice et le droit pour justi-5er les sacrifices de la guerre. Une réponse su communiqué iolaiÈls Le ministère des affaires étrangères npus envoie la note suivante ; « Plusieurs journaux beiges ont public un communique ue la Légation ues l'ays-was, exposant les coubiawauoits qui ont inspire le gouvernement néerlandais loisqu il a autorise le passage oes troupes aneinaiiues par ie Lnn-oourg.» u après ce communiqué, l'armistice aurait profonueineut modifie la bimauon en lan et en droit. Les conditions acceptées pur les Allemands éiaut de na-i tare a exciUre une reprise des liosuihes, il n'y avait ulus de motifs d'interner des troupes belligérantes eu territoire neutre.» Il y a lieu de remarquer ; » lu Uu'en droit 1 armistice est simplement une suspension des hostilités, qu'il n'exclut nullement leur reprise et ne met pas lin à l'état de guerre ; » 2° yue le novembre l'jig, le Gouvernement.iwe"'andais a autorisé le passage des troupes allemandes par le Limbourg sans autorisation ni autorisation préalables des Gouvernements alliés. Cependant, dans une note au Ministre de J'tlgique à La Haye, datée du jour même cà il prenait cette décision, te Ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas déclarait ne pouvoir libérer les militaires belges internés en Hol.ande depuis sans l'assentiment préalable du Gouvernement allemand. » 3" Qu'aux termes de l'article 11 de la Ve Convention de La Haye de 1907, ■le Gouvernement néerlandais était tenu d'interner les trouD'es allemandes admises sur son territoire. Le Gouvernement néerlandais no contestera pas que cette obligation continuait à le lier le 12 novembre, malgré l'armistice, puisque ce môme jour il invoquait ledit article 11 vis-ù-vis de la Belr/ique pour justifier son refus de libérer les internés belges. » Le Gouvernement des Pays-Bas, depuis qu'il a autorisé le nassage des troupes allemandes, a toujours déclaré qu'il agissait avant tout dans l'intérêt de la Belgique. » Or, si l'on se place au point de vue militaire, il est incontestable que cette faveur accordée aux Allemands leur a permis de soustraire à la capture d s troupes nombreuess et un charroi im-nortant. Les évaluations quant au chiffre des soldats allemands qui ont passé , P- te Lirnbourg varient de 70,000 à » D'après les renseignements recueil-us par riitat-Major belge, il y u eu concordance de date pour le passage dé la Meuse par tout le front de la 4e armée allemande, aussi bien en territoire néerlandais qu'en territoire belge, ce qui donne à penser que l'Etat-Major ennemi a réglé l'écoulement de ses colonnes en escomptant l'autorisation du Gouvernement des Pays-Bas. « 11 ne faut pas oublier que c'est dans ie Litnbourg belge, que l'armée allemande possédait son plus grand cen.ra d'alimentation en troupes (Bèverlooi,, son centre 1e plus, important de miirail» leurs (longres), et que tous les dépôls de la 4e armée, le matériel de la rôte,; celui des champs d'aviation des Flandres, étaient concentrés autour d'Anvers a. ia suite de la retraite d'octobre, On voit donc toute l'étendue du service rendu à l'Allemagne en permettant à cette armée de ne ''oint contourner tout entière, par Visé, le Limbourg néerlandais, et de ne point venir encombrer lés routes et les voies ferrées allant directement de Belgique en Allemagne, qui sut lisaient à peine , à l'écoulement des autres troupes allemandes. » 11 est permis d'affirmer que si le' passage avait été refusé, une forte proportion des contingents qui ont passé par-le Limbourg n'auraient pas pu évacuer le territoire belge dans le délai proscrit par 1 armistice et eussent été faits prisonniers. Non seulement ces troupes et ce matériel ont été soustraits i la capiure, mais les I:animes qui ont échappé par la voie du Limbourg hollandais sont toujours ù même de réprendre les armes contre nous. » D'autre part, il est, h la connaissance du Gouvernement belge que des bestiaux, des chevaux, des voilures et i'autres biens appartenant';! la population du Limbourg helfe. réquisitionnes du volés par les Allemands, ont transité D'àr le Limbourg néerlandais. Les produits de ces exactions auraient dû être laissés sur -lace si les roules du Lim-ooiirg néerlandais n'avaient été ouvertes i l'ennemi. » Enfin, en livrant passage fi «ne armée allemande dans une province qui couvre le Nord de la Belgieme, le Gsp-.ernemenf. néerlandais a créé un précé-tent qui affecte notre sécurité.» I EN PRISON! Lundi 1© décembre 1918 I J'avais fait venir de chez moi un travail commencé ; l'occasion était précieuse, je m y attelai de tout cœur- ; personne ne me dérangeait ; c'était l'idéal. Et même je constatai que jamais on ne fit mine de visiter mes paperasses et mes livres, ou de me questionner à ce sujet. J aurais pu en toute sécurité collaborer aux journaux défendus si la fantaisie m en avait pris! Je lisais aussi. Je fus bien aise de trouver, dans la bibliothèque des enfants de M. Berryer, des a'it_surs aimés. J'eus notamment grand I plaisir à relire, dans un recueil de moT-| ceaux choisis de poètes français, des | chansons patriotiques de l'aul Deroulède [ où nos amis les (îermaina étaient.rude-I ment maltraités.,Enfin, je m'étais remis j à l'étude de l'allemand (langue utile en [ pareil endroit) ; j'avais soeis la main tout t M qu'il me fallait, et mon ordonnance I Bosner m'aidait fraternellement. Il no I «éjfligeait d'ailleurs aucune occasion de K me rendre service; il faisait mes com-I missions en ville, allait chez moi rap-I porter mon linge sale et chercher le pro-■ pre, expédiait ma correspondance sans I .Sl'ello fût retenu® à ia censure..» Un cigare le récompensait de ses bons offices.C'est inouï ce qu'on obtient des Allemands avec des cigares ! Je crois que c'est grâce à eux que je fus entouré de tant de soins. J'en faisais une distribution sage et raisonnée, et 'j'avais tout le monde à mes pieds. Je crois bien que, si j'avais été chef d'armée, j'aurais gagné plus d'une bataille en bombardant simplement les ennemis de tabacos à dix centimes pièce. Cela coûte tout de même moins cher que des obus. Ma femme venait me voir au parloir plus souvent que le règlement ne le permettait; Elle ennuyait les sbire-3 avec une telle insistance qu'ils cédaient pour en être débarrassé. Elle s'étonnait de. me voir si tranquille, et la mine si reposée. Elle était beaucoup plus tourmentée que moi. Je la consolais en lui détaillant les menus de mes repas et en lui démontrant que l'on me servait un tas de friandises que les simples Bruxellois ne connaissaient pins depuis longtemps, des petits pains blancs notamment, pour déjeuner. Elle me grondait beaucoup d être satisfait d'un régime qu'elle s'était représenté à peu près comparable aux supplices de l'enfer. — Que veux-tu? demandais-jo... Il • faut bien dire los choses telles qu'elles sont. Dans un temps où la vie est très chère et où il est difficile de''se procurer. -une alimentation saine et variée, songe que je suis logé dans un des plus somp- . tueus hôtels de la capitale, dans le plus : beau quartier, avec dçs repas de premier choix, boisson, feu, lumière et service ) compris, et la jouissance d'un parc ad- i mirable, et que tout cela ne me coûte que cinq francs par jour!... Où. pour-rais-je trouver, dans n'importe quelle S ville du monde, une pareille pension pour ,i un prix aussi dérisoire? C'est une véri- 1 table bonne fortune. Ne nous en plai- ] gnons pas. 1 — Mon pauvre ami, me répliquait ma ? femme avec mansuétude, tu es, sans le t savoir, victime de nos perfides ennemis. ( Ils ont pour triompher tous les genres ( de malices, mais la plupart de ces malices sont cousues de fil blanc. Tu ne .< t'aperçois pas que si l'on t'entoure ici ( d'égards et de prévenances, si tu es traité c comme un personnage important, ce n'est point du tout parce que M. Beh- i rens, riche banquier ,de Francfort, sen- i sible et généreux, veut expier sa qualité c de Boche, comme tu le crois, ni parce i que tu es membre de l'Académie de Bel- c siciue et aue, pour les Allemands, tout i 3e qui est revêtu d'un titre doktoral, professoral ou académique, est nimbé le prestige : c'est toyt simplement parce lu'ils ont appris que tu es journaliste... Tu le leur avais caché, craignant que ta collaboration à un journal en grève n'eût jeté sur ce journal une part de ton opprobre ; mais •ien ne leur peut être célé ; ils savent ;out. Et alors ils veulent que lorsque tu •aconteras ta captivité, tu proclames à univers qu'ils traitaient leurs prison- 1 liera comme des princes, que l'on ne vit amais d'aussi aimables geôliers et que e suprême bonheur pour les Belges était ' l'être en prison. Il y a des milliers de ; jauvres gens pour lesquels ils pont sans : >itié,dans les cachots ou les salles infec- 1 os, où ils les csnt jetés; mais ces gens-là : ront pas de gazette à leur disposition; 1 'ils racontent un jour leurs souffrances, ' m leur mettra ton récit sous les yeux 1 :t ou leur reprochera leur ingratitude, j Ma femme étant la sagesse même, il î e pourrait fort bien qu'elle eût raison. 1 'il qui se passa dans la suite semble ; t'ailleurs le démontrer. ( Elle ne s'était pas laissé affaiblir par c nqn calme et mon heureuse résignation, t Uors que je ne pensais plus à l'apjiel 1 ;ue j'avais interjeté auprès du gouver- < leur, elle y pensait toujours ! Cet anpel ontimiait à rester sans réponse. — Tant i aieus ! jiensais-je. — Tant pis 1 nensait- t slle. Au risque de provoquer de la part (] l'un nouveau tribunal (qui pourrait son- n 1er le cœur des femmes?) une aggrava- c; tion de ma peine, elle n'épargnait aucu- v ne démarche pour que mon dossier fût c ini.3 sous les j'sux de qui de droit. Au C( bout de quelqxies jours, elle m'appriî' s; qu'elle était allée- voir, avec l'avocat B( 3adi Kirschen, l'auditeur militaire char- r( ?é de faire rapport et que celui-ci, ayant „ pris connaissance de l'affaire estimait jue les officiers insultés par moi s'étant J :rès mal conduits, avaient mérité leur n affront. C'était assez invraisemblable. En tout état de cause, la requête d'ap- f; Dsl devait parvenir au freiherr von Bis- CTl iing; or, des monceaux de requêtes s'a- ^ noncelaient autour de son auguste per- st Kinne : il n'y avait pas d'espoir que la m nienne en sortît de si tôt. u] Je poursuivais donc le cours de mon ravail, de mes promenades et de mes re- q *as succulents ; je continuais à distrimer dos cigares, et je piochais l'aile- p nand avee persévérance. Pour le reste, ai idvienne que pourra! Je m'étais armé m l'une douce philosophie, et j'attendais P; le sang'-froid ma destinée, selon le priu- q, ipo du vieux Sénèque, dont j'aimais à vj ne rappeler le vénérable souvenir . ]J{ : T)e future ne solhciïeris ». I! y avait des jours où, cependant, m léger spleen venait témnérer ma luiétude. Un de ces jours-là fut le jour ? la Koel. La veille, mon fidèle Eosner l'avait apporté de la ville un paquet do îrtes-postales illustrées, que j'avais en-jyées à mes amis avec les souhaits de rconstance. Elles étaient fort jolies, ?3 cartes, et Eosner les avait bien choies ; les unes représentaient un petit >ldât belge ^annonçant son prochain itour parmi nous; d'autres, des joyeux roUpes de cochons roses ayant de. voues ressemblances avec des êtres hu-ains. La protection de Ilosner permit' .ie toutes ces cartes parvinssent à leur Iresse. Mais le jour même de la fête it lugubre, La Kommnndantur, plon-5e dans le silence, se vida ; ses pension-lires étaient allés'faire la noce. Moi ul, et mon voisin Brassine, nous fû-es oubliés. Je me con-solai en rimant 1 « Noël du prisonnier », que je chan-li (pour moi-même, comme chantait irmen) avant de me coucher. Cela m'avait rendu un peu nerveux, nia', le nouvel an approchait. Triste miversaire ! L'unique satisfaction que e procurât la perspective de devoir le . :sspr loin des niions, c'était de penser l'au moins jé n'aurais pas à faire de sit-es. A quelque chose malheur est m ! {A suivre)* Lucien Soi.vat. / 40 centimes I© numéro ■*4r 69- année - N° 29

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This item is a publication of the title L'étoile belge belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1850 to 1940.

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