L'étoile belge

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12 December 1918
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s.n. 1918, 12 December. L'étoile belge. Seen on 03 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/j38kd1rz7d/
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MISE SOUS PRESSE : [ 4 HEURES DU MATIN L'ÉTOILE BELGE BUREAUX: RUE DES SABLES, 13 Pris de l'abonnement : Pour toute la Belgique, 24 francs l'ara; fr. 12.50 pour 6 mois; fr. 6.50 pour 3 mois. — Pour l'étranger le port en plus ÉTRANGER KURT EiSNER Il a été beaucoup question en ces der-I i iiiers temps de Kurt Ëi3iier, le prési-I dent du conseil bavarois, qui avait ma-| nifesté des tendances séparatistes et I que l'on s'attendait à voir prendre la I tête d'un mouvement avant pour objet I de grouper, contre la Prusse, tous les 1 Etats de l'Allemagne du sud, y compris I l'Autriche allemande. Le péril a paru I grave à Berlin à en .juger par la façon | dont les organes des divers partis, et I notamment Vorwaerts. l'organe officiel [ des socialistes, ont attaqué le chef du l gouvernement bavarois. Et à ce propos I Vorwaerts trace de ce dernier un por-I Irait qui nous donne une fameuse idée I 'de la façon dont s'improvisent les nou-I veaux gouvernements de l'Allemagne, [ portrait que l'on peut croire fidèle, car r Kurt Eisner a été longtemps rédacteur [ gn chef du journal socialiste. Lorsque, dit Vorwaerts, la nouvelle l 'arriva le 8 novembre que Kurt Eisner F était devenu président du conseil, elle E fut accueillie dans les salles de rédac-F lion par un éclat de rire qui so communiqua aux salles de composition et des [ machines, bien que tout le monde aimât [ et appréciât l'ancien et brillant rédac-I leur en chef. De toutes les bévues qu'il [ a commises, celle-ci est la plus grande. | » Tous, dans "le vieux comme dans le I nouveau parti, nous te souhaitons tout I le bien possible et apprécions tes vé-[ ritables capacités. Mais aucun, qu'il I soit socialiste ou indépendant, n'a con-[ jlance en ton .jugement politique . Nul H congrès, socialiste ou indépendant, ne , te confierait une mission politique ayant H une importance décisive. Tu vis dans ■ un monde de douce folie si tu t'ima-I gines qùe toi, !e littérateur berlinois I immigré qui n'a jamais joué aucun I rûle dans la vie publique de la Bavière I et qu'on connaissait à peine en Bavière jusqu'il y a trois semaines, tu peux t'appuyer sur la confiance du peuple bavarois. » D'après le journal socialiste, Kurt Eisner est un poète à la fantaisie parfois débridée plutôt qu'un politicien et jamais il ne se montrait plus tenace et plus irréductible nue quand, de l'avis de tous, il se tromoait. Aussi Vorwaerts considère comme un malheur son avé-I nement à la présidence du conseil ba-I varois et prévoit qu'il devra avant peu I J abandonner son poste, renversé et brisé, après avoir causé un mal indicible. Les prévisions de Vonoaerts seraient peut-être — et même probablement — ; tout autres si son ancien rédacteur en chef avait consenti à recevoir le mot d'ordre de Berlin au lieu de suivre sa propre voie. Néanmoins il y a déjà eu , tant de variations dans la politique du nouveau président du conseil bavarois depuis quelques semaines qu'il est au pouvoir, qu'on peut admettre comme 1 véritable le portrait qu'en trace son 1 ancien journal. Il a cependant déjà fait ' amende honorable en ce qui concerne ' ses projets séparatistes. Il s'est récon- - cilié avec Auer et le ministère s'est mis 1 d'accord pour formuler un programme : annonçant sa ferme intention de main- 1 tenir l'ordre et le calme, de favoriser de < toutes façons l'autonomie de la Bavière ; et de défendre les intérêts du pays < contre toute tentative de centralisation, < mais aussi de s'opposer aux menées de c ceux qui veulent détacher la Bavière de 1 l'empire. L'avenir de l'Allemagne, i ajoute-t-il, ne sera assuré que par un f système fédéral permettant d'unir et t de grouper, par la démocratie, toutes i les forces sociales du peuple en vue c d'un travail commun. Le gouvernement i se porte garant, vis-à-vis de l'étranger, .j de l'évolution calme du nouveau régime; c il est d'accord pour combattre les mé- c thodes terroristes et l'expropriation pri- t vée et ne voit pas possible, dans les cir- c constances actuelles, une socialisation r importante immédiate de la production, s Il convoquera aussi rapidement que pos- s sible une assemblée nationale (la date i en a été fixée depuis). Enfin, il est né- s nétré de la nécessité pour tous, les gou- f vernements allemands de s'unir immé- i diatement sur un programme de politi- T que extérieure et intérieure. _ c Ce programme, on le voit, faisait i d'importantes concessions aux hommes £ de Berlin. Elles n'ont sans doute pas en- f core paru suffisantes à ces derniers _— c chez qui subsiste l'esprit de. domination c prussien — car le gouvernement central c a répondu à Eisner, qui lui avait écrit s pour lui proposer la réunion d'une nou- t velle conférence des Etats libres aile- c mands à Iéna ou dans tout autre ville c du centre de l'Allemagne, qu'il avait c décidé de ne pas convoquer de confé- Cences de ce genre. c Eisner va-t-il essayer de réunir une t conférence des Etats autres que la t Prusse? Ce retour à la politique sépara- liste n'a rien d'invraisemblable. J flv, g UM aOCUMEWT MISTOffclQUaa Nous empruntons à une brochure ( i M. H. Welschinger, publiée en 1914, texte officiel de la protestation' colle tive que les députés alsaciens dépos rent le 1" nuars 1871, sur le bureau c l'Assemblée de Bordeaux. Au moment où l'Assamblée venait c voter les préliminaires de paix par 5/ voix contre 107, le troisième élu d Haut-Rhin, l'ancien préfet de ce dépa ■îanent, qui s'était jeté dans Belfo: ! pour accourir à la défense de cetl place, Jules Grosiean, donna lecture c [. cette protestation suprême signée ps ; tous ses collègues des départements c la Moselle, du Bas-Rhin et du Hau Rhin ; « Les représentants de l'Alsace et c la Lorraine ont déposé, avant toute n< çocifttion de paix, soir le bureau de l'A: semblée nationale, une déclaration a: I firmant de la manière la plus formelli I au nom de ces provinces, leur volont S et leur droit de rester françaises. » Livrés, au mépris de toute justic j fet piair un odieux abus de la force, à 1 domination de l'étranger, nous avon wn dernier devoir à remplir. » Nous déclarons encore une fois nu . fet non avenu un pacte qui dispose d [ nous sans notre consentement. (Trè tient Très bien1} I » La revendication de nos droits resi ïi jamais ouverte à tous et à chacui dams lia forme et dans la mesure qui | notre conscience nous dictera. le » Au moment de quitter cette ente ceinte où notre dignité ne nous permet s- plus de ■ siéger, et malgré l'amertume s- de notre douleur, la pensée suprême le que nous trouvons au fond de nos cœurs est une pensée de reconnaissance pour le ceux qui, pendant six mois, n'ont pas ■S cessé de nous défendre, et d'inaltérable u attachement à la patrie dont nous som-i" mes violemment arrachés. (Vive èmo-"t lion et applaudissements unanimes.) e » Nous vous suivrons de nos vœux e et nous attendrons, avec une confiance r entière dans l'avenir, que la France ré-,e générée , reprenne le cours de sa grande destinée. e » Vos frères d'Alsace et de Lorraine, t séparés en ce moment de la famille j_ commune, conserveront à la France, absente de leurs foyers, une affection , filiale jusqu'au jour où elle viendra y l reprendre sa p'ace. » [Nouveaux applaudissements.)e C'était, écrit M. Welschinger, le der-1 nier sanglot des provinces arrachées à 3 la France. Vainement l'Assemblée supplia les vaillants protestataires de res-3 ter dans ses rangs, ils s'éloignèrent s sombres et silencieux, suivisses regrets unanimes de leurs collègues. Cette fin 3 de séance eut un aspect funèbre, et, le L lendemain, tous les, journaux de Bor-j dciaux parurent encadrés de noir. Us portaient le deuil de la patrie. ALLEMAGNE Correspondance particulière de î'Etoilè bei.se) Ûontre-révoiution ? La Haye. — La révolution aU«roa.o0e n'est iae encore vieille d'un mois, et bien qu'elle lût ét-winier te monde elle aussi, par sa'mo-lênation et son organisation impeccable, on 'oot bien , q.ue jusqu'à présent elle n'a fait [ne développer l'anarchie, le désordre et le rouble. Si elle a organisé quelque chose, 'est le chaos. C'est qu'elle manque de chefs. C'est une évolution sans tète. Or, las Allemands sont labitués à l'obéissance, et veulent qu'on les :onunande. Et, actuellement, personne ne ■eut tes commander. Personne n'a pour cela î foirce, le courage ou l'autorité nécessaires, -es uns sont trop faibles, comme l'insidieux ieiieédemann ou oomme Ebert, le bavard œn intentionné ; les autres trop violents, i même trop fous, comme Liebknecht que i prison semble avoir privé de sa raison, u comme Rosa Luxembourg, dont je ne irai rien parce que s'est une dame. Entre es socialistes à l'éau de rose et ces socia-sstes au vitriol, la bourgeoisie allemande se lent coite, comme si elle était tout à coup nappée d'épouvante et d'horreur. C'est ce-endant à elle que doit finalement revenir i pouvoir, car. elle représente, sans éclat ertes, mais par le fait môme de sa force l'uménique, l'élément sage et' réfléchi du etïple allemand. Actuellement, tout le mon-e en Allemagne, en dehors du socialisme, onsiidère les événements présents oornmo utant d'expériences. Lies partis bourgeois ont la générosité et le courage n'est pas la îa-rque caractéristique, s'enveloppent d'uin ilence qu'ils croient plein de finesse, «t 'entendent pour laisser au gouvernement êpuMicain, dont ils savent la fragi&té', le cm écrasant de sortir Je mieux qu'il sera ossible du cauchemar de la guerre. De 1-i jùr attitude, comme on dit, espectante. Us e veufent pas se compromettre. Ils veulent rriver à ' l'assemblée nationale les mains lires, libres de responsabilités et d'œuvres iissi. Il ne . faut ^ pas qu'on puisse leur re-irochor d'avoir é'té les artisans de la défaite u les organisateurs de la-oa,pitulation. Ces hoses là, ils les laissent aux socialistes, ùitte à les charger ensuite, une fois la paix-ignée, et à tâcher de les.,rendre impossi-les. Ce n'est pas, évidemment, le comble e la générosité ou du patriotisme. Mais ela est. Et ce calcul, comme tous les cal-uls bas, a de grandes chances de réussir. En attendant, le gouvernement Ebert-cheidiamann-Haase a fort à faire. Il est en->uré de périls graves, et il ne sait .pas très ieh comment il pourra s'en-tirer. Le plus rave, selon lui, c'est le péril d'une contre-Svolution. Il y a des signes certains d'oppo-itiiosi monarchiste et mi'itariste.A mesure ue les armées battues rentraient dans leur ays, Ie3 généraux qui avaient courbé la Ste sous la 'maaaoe des conseils de soldats, i-bas, en'France et en Belgique, ces géné-lux raprenaient leur autorité et leur inso-ince. Tel craramandant d'armée, — Sixte 'Arinim, pour me .pas. le nommer — qui en eïgiique avait accepté las drapeaux rouges ; las oonsecHs de scf.dats et s'était tenu à la «position du gouvernement ' républicain, est permis, une fois arrivé en territoire ■lamand, d'ordonner la suppression de ces émes eûnse'ls et l'enlèvemefot de tous le9 -apeaux rouges arborés dans la ville où il ablissait son quartier général. Et cet Ar-m n'est pas le seul. A Crefeld, le général >n Eisa a agi mêmement, et dans une a-u-e ville dont 1e nom me fuit, le général von udira n'en a pas usé autrement. Généraux officiers sont de mèche dans cette affaire, c'est ainsi qu'avant-hier, sur fa pfaee mmunale de Knauz&içh, un Capitaine artillerie après avoir menacé de son' re->l'ver lé conseil des soldais' et des ouvriers, fait amener le pavillon rouge qui flottait i-dessus de la maison communale pour le mplacar par l'étendard impérial et a pro-mcé sqr les marches de l'hôtel de viïïe un scours enflammé couronné par un triple hoch » en rhoonièiar de S. M. impériale et ■yale, Guillaume II de HohenzoBern, d'A-erongan, en attendant d'autr63 lieux ! De son côté, le prince Henry de Prusse, rairalissime sans flotte, affirme solenoeil-mant qu'il reste fidèle à son frère et il en-ige tous les Haheiizollern à taire une dé-aration analogue. Le but"du primee est as-■z clair. Il s'agit de faire savoir non pas ix princes dont il se moque autant que >us, mais à touit ce qui en Allemagne reste lèle à la monarchie et à la dynastie détues que le moment n'est pas encore venu ! désespérer. L'appel du prince f-Ienry s'a- | dresse p-ar dessus ia tôte du gouvernement ! républicain, impuissant ou timide, à tous les officiers allemands, à tous las soldats, à tons les fonctionnaires, qui pourraient encore avoir foi dans l'étoile de9 Hohenzollern. Il bat le rassemblement, ce bon prince Henry. Nul doute qu'il n'en ait été prié par l'exilé d'Amerongan. C'est donc là le grand péril qui menace la république allemande. Les monarchistes allemands savent bien qu'elle ne repose, celle jeune république, que sur des fondations légères et comme artificielles, et que même les socialistes ne sont pas en Allemagne, très profondément républicains; ils ne le.sont devenus effectivement que sous l'action de la déroute militaire qui a amené l'effondrement <5o l'empire. Qu'on donne à l'Allemagne le spectacle de l'impuissance socialiste à rien réaliser de stable et de grand, puis, qu'on accorde à ce pays assoiffé d'autorité et d'obé^sance un gouvernement à poigne et un roi démocratique en paroles et en apparence, mais autocrate en fait, et les Allemands auront vite fait leur choix. Aussi pour le moment tout l'art des monarchistes cansisle-t-il dans la formule : « laissons les s'embourber ». Ils les laissent, les socialistes, et ils s'embourbent de leur mieux. Us se perdent en parlottes insensées et qui ne finissant point. Us agissent peu, ou guère. Ils laissent le groupe " Spartaeus » s'emparer de toutes les stations radiotélégraphi-ques et semblent .considérer ces bolchevistes comme des enfants terribles qu'on finira par mettre dans le coin s'ils contiouent ; ils encouragent par leur mollesse les tendances séparatistes d'un Eisner, et sapent ainsi la base de la force allemande dans l'avenir. Ils he.sont même pas arrivés à régler la qusitidn si urgente des grèves minières et leur attitude à l'égard de l'armistice a été et est encore d'une mauvaise foi insigne et d'urie pleutrerie ^idicuil^j Cependant, les monarchistes ne' 'disent rien, tout à leur plan; qui est de laisser les socialistes se noyer ; et les démocrates ne disent pas davantage, dans , la pour de se compromettre. Les uns comme les autres ne jouarant ' cârtés sur table que dans le courant de la.campagne électorale qui s'ouvre actuellement en vue des élections du 16 février. Et c'est à U Constituante qu'on verra se réveiller les anciens partis et qu'on pourra mesurer leurs appétits et apprécier leurs programmes et l'autorité de leurs élus. A cette époque le gouvernement républicain EberifScheidemann sera complètement compromis aux yeux de tous. Il portera la responsabilité non seulement de ses faiblesses et de ses fautes, mais encore oelfle de la défaite, de la retraite et, des oondiitions de paix. Alors on voudra se débarrasser de maîtres aussi compromis. Ce sera l'heure enfm^as partisans du kaiser,..et peut-êt-ré l'heure du kaiser lui-même, ou de son Us, ou de son frère. Il faut compter avec cette probabilité. La république allemande est déjà frappée de mort avant d'avoir réellement vécu. Et il n'est pas impossible qu'on réussisse à la remplacer dans très peu -de temps par une monarchie qui filera doux tout d'abord, mais qui dans vingt ans, une fois ses bles- ' sures fermées, pourra réserver à la 'liberté européenne d'abominables surprises. F. *" *1 ■ ■ TV» rj> ■nnr igT» '■ ■ ■ EN BULGARIE (Correspondance particulière de î'Etoile belge) SIEusions bulgares. 'Après que l'armée bulgare s'était rendue à discrétion aux forces alliées, l'un des négociateurs bulgares, de l'armistice déclara d'un air détaché à un général français à Salonïque : — Dès ce moment, général, vous pouvez nous, considérer comme neutres. — Nullement, répliqua sèchement le : général, vous n'êtes pas des neutres; ! vous êtes des vaincus et vous vous êtes rendus à discrétion. Ce petit incident jette un jour curieux sur la psychologie actuelle du peuple bulgare. Actuellement, encore, la majorité ( 3es Bulgares pensent oomme leur délégué à Salonique. Leur armée ayant, par sa prompte reddition, échappé à la destruction qui la menaçait et le pays n'ayant pas eu à souffrir les horreurs i'une invasion, ils n'ont pas l'impression de leur défaite. Si on leur dit qu'ils ont capitulé, ils se récrient : — Pardon ! disent-ils, noxis avons con- , :lu un armistice. C'est tout. A les entendre, ils étaient tous adver- i saires de la guerre et chauds partisans des alliés. Le seul coupable, c'est l'es-roi Ferdinand. Il entra dans la lutte sans consulter les chambres, disent-ils, et, au début, il fut vivement critiqué pai son peuple et même par de nombreux officiers. A ce moment, la masse ne 8€ rendait nullement compte que la Bulgarie allait entrer en conflit avec la Russie, la France et l'Angleterre. On croyait ne combattre que les Serbes et les Grecs. On convient que l'ex-roi Ferdinand était un ambitieux. Il rêvait, par l'incorporation de l'Albanie, obtenir accès à l'Adriatique, l'annexion de Nich et de la vallée de la Morave, et môme la possession do Constantinople. Il va sans dire que tout le monde se défend maintenant d'avoir caressé un tel rêve. Mais on ne rencontre pas un Bulgare qui ne maintienne encore énergique-ment le droit de son pays à obtenir la Macédoine et une partie de la Thrace et tous se déclarent convaincus qu'à la Conférence de la pais ce droit ne leur sera pas contesté. Atrocités bulgares. On sait avec quelle cruauté les Bulgares ont traité les populations serbes. Sur 100,000 malheureux internés, 53,000 seulement ont survécu ! Le typhus ayant éclaté un jour dans un camp de prisonniers roumains, on se borna à isoler le camp. Les malades furent abandonnés à leur destin. Sur 450, 300 périrent faute de soins ! Les prisonniers qui avaient réussi à échapper et avaient le malheur d'être repris étaient tués sans pité. Quant aux populations des régions occupées, elles furent soumises au pire type d'esclavage qu'on ait jamais connu dans l'histoire*. Des atrocités aussi révoltantes appellent un châtiment. Les noms do nombreux bourreaux sont déjà connus par les axitorités anglaises et françaises. Ce qu'on voit et ce qu'on ne soit pas. On a beaucoup parlé du manque d'aliments en Bulgarie; on a exagéré. Jamais les populations n'ont senti les atu-goisses de la faim. Les paysans surtout ont toujours été très bien approvisionnés, mais .ils cachaient les produits de leur culture, afin d'en obtenir le plus gros prix possible. Il en est qui ont réalisé ainsi de très grandes fortunes. Le nombre des nouveaux .comptes ouverts dans las banques d'épargne a augmenté de 42,000 en 1916 à 94,000 en 1918. Les prévisions du budget des dépenses pour l'année px-ochaine atteignent 40 millions de livres sterling, un chiffre énorme pour un aussi petit pays. Les Bulgares sont très fiers de leur capitale. En quarante années, d'un simple village oriental qu'elle était, Sofia s'est développée en une vraie cité moderne, | avec de spacieux boulevards, de beaux parcs. des rues bien pavées et des monuments d'une belle arohitecture. Les rues sont encombrées de gens bien vêtus, bien chaussés, correctement gantés. Leur aspect semble démentir les doléances entendues au sujet du manque de matières premières pour les industries du vêtement. Mais si vous voyez ces mêmes gens chez eux, ils sont couverts de Véritables loques. Les officiers bulgare® ont pris comme modèles les officiers prussiens et ils réussissent généralement à très bien imiter ce peu intéressant produit de Ici Kulture. Coins'ianiinople et les musulmans de l'Inde La pensée a été exprimée que les Anglais étaient tenus; afin de ne pas mécontenter les mahométans de l'Inde, de montrer la plus grande révérence pour Constantinople qui est toujours considérée comme' la ville sainte de l'Islam. Dans une lettre adressée au « Times », Valentine Chirol, une autorité diplomatique, combat cette idée. Il fait observer que la conquête de Constantinople par les musulmans n'a eu lieu qu'en 1453, soit plus de huit siècles après la fondation de l'Is lamisme ; que les sympathies des mahomé-j tans de l'Inde pour la Turquie et leur défé»,; rence pour le siultan, considéré comme chafl de leur religion, ont une origiïîo moderne, et sont dues surtout à ce que, pendant la! xixe siècle, les Anglais soutinrent les Turcs,| afin de tenir en échec les ambitions russe» en Asie. On espérait qu'un jour les TUrcs parviens draient à fonder un empire solide et bien gouverné. On a été déçu. D'après Valentine Chirol. les mahométans de l'Inde n'ont pas, en matière de croyance, à se montrer plus pointilleux que les Arabes de Turquie qui, plus qu» tous les autres, devraient Stre soucieux da voir protéger leur ville sainte et leur Khalife et qui, cependant, se sont révoltés contre Constantinople et le sultan. Aux yeux des Arabes de Turquie, Consfj tanttaople n'a jamais jeté que du discré< dit sur l'Islam. FRAKOE Le voyage présidentiel en Alsaee-Lsrraint Le président de la République est arrivé, à Colmar mardi, à 9 heures du matin. Il a été acclamé par une foule enthousiaste. Reçu par le général de Castelnau et les membres de la municipalité, M. Poincaré s'est rendu, salué par de3 ovations interminables, au Champ de Mars où il a passé la revue des troupes. Une réception au cours'de laquelle ont été prononcées des allocutions congratu-latoires et patriotiques a eu lieu ensuite à la préfecture. Au moment de quitter l'hôtel de ville, M. Poincaré demande une croix de guerre.1 Hansi détache la sienne, que le Président épingle sur le corsage de Mlle Preiss, laquelle déclara aux officiers allemands qui ramenaient le corps de son père : « La1 France nous vengera ». Mlle Preiss fut ar- ' rêtée et emprisonnée. ; Le Président et sa suite ont alors quitté Colmar pour se rendre à Mulhouse où le train présidentiel est arrivé à 13 h. 30. ; Les mêmes scènes d'enthousiasme se sont produites sur tout le parcours de la gara au palais de la Bourse où a eu lieu la réception officielle. Le maire a ■ remercié ensuite les champions de la justice et de la liberté de la1 France, les nobles alliés, tous héroïquesi, -soldats. Il a remis i M. Poincaré 700,000 fr,1 provenant d'une souscription destinée à la reconstruction des eités détruites dans la vallée de la Meuse et a offert à MM. Poincaré et Clemenceau une médaille d'or rappelant la réunion des volontaires de Mulhouse à la France en 17S8. Le président de la République a répondu en raippeSaot qu'il y a 120 ans" MmUiouee demanda spontanément son raitachôment à la France et fit enrouler son drapeau rouge et blanc^.dans un étui tricolore portant l'inscription ; « La République de MuiL house repose au sein de la République Française ». « La ville de Mulhouse a conservé sous 1# domination germanique son indépendance, ses, belles traditions de travail, de bienfaisance et d'humanité. La mère patrie s'efforcera de répondre par une sollicitude de tous les instants et une collaboration fra-1 termelle à votre émouvante fidélité. » M. Poincaré a ensuite remis au maire le trapeau de Mulhouse de 1798, auquel il fiti allusion dans son discours. Le cortège s'est rendu ensuite au champ de foire où a eu lieu le défilé des troupes.; Démobilisation des classes de 1392 à 1897 Une circulaire ministérielle prescrit lai démobilisation de l'armée de réserve et d« la territoriale (classes 1892 à 1897). Pour te voie des femmes Un congrès s'est tenu dimanche fi. Paria' pour réclamer le vote des feipmes aux prochaines élections. On a entendu divers orateurs féminins et masculins, après quoi oiï a voté un ordre du jour priant instamment les pouvoirs publics de donner suite à, la proposition de M. le sénateur Martin (du Var) et de M. Flandin, député, tendant à accorder, pour les prochaines élections, le droit de vote, suffrage universel pur et simple, à toutes les femmes françaises. ; L'ordre du jour a été voté par acclamation.ANGLETERRE Belges rapatriés Londres, 7 décembre. (Retardée en trans-' mission). — Ce matin 2,000 Belges employés dans les usines de guerre belges dénommées « Elizabethville » à Birtley, près de Newcastle/Tyne, sont partis pour Hull ' LE LITTORAL - L'YSER " Second voyage « | 8} les 'Allemands avaient su'!... S'ils 1 avMent su qu'après la bataille de la mi-[ octobre1914 sur l'Yser, nos troupes ne disposaient plus" que de sept ou huit pro-| iôctiles par pièce ! S'ils avaient su que ; ;j£9 trains amenant nos munitions du •Havre, arrivaient avec quatre cents obus totit et pour tout, à la fois, c'est-à-dire avec l'approvisionnement d'une seule batterie ! S'ils avaient su qùe les projectiles irançais ainsi apportés ne pouvaient [pas servir à nos canons sans être démon-[tes et réajustée, un à un ! S'ils avaient ^ su que no3 soldats étaient à bout, érein-jie.9 pur la retraite d'Anvers et par une jhtite de dix joura, qu'ils étaient dénués [de vivres et de vêtements ; si les Alle-paand8 avaient connu l'efi'royablo situa-jwon de notre armée, ils auraient fait un K rapide et plus vigoureux effort, et [ auraient passé à travers tout. Voilà gce que nous disait notre guide, comme [no'ùs étions grimpés avec lui sur les re-Itranchoments de Pervyse, devant la I 'h ^ ci." VJïtofe belge du 4, 3 et 11 clôcoratirQ. plaine inondée. Et nous' en demeurions frissonnants. Il est vrai que si les Allemands n'avaient pas cru, comme tout le monde, à la légende d'Anvers réduit national, c'est-à-dire souricière suprême, ils auraient investi la place av.ant de l'attaquer, et notre armée entière aurait dû se rendre, ou passer en Hollande, ce qui revenait au même. 11 n'y aurait pas eu cette retraite incroyable de cent quarante kilomètres par le pays de Waes et le littoral, ce prodigieux escamotag-e de toute une armée à la barbe de l'ennemi ; et l'officier allemand qui, le 9 octobre, entra dans Anvers et demanda le "Roi, n'aurait pas reçu cette réponse, stupéfiante pour lui : — Le Roi n'est plus ici ! — Et l'année? Qu'elle se rende sans conditions ! -— L'armée est partie... Ajoutons, pour être complot, que plusieurs unités belges n'ont quitté Anvers qu'après l'occupation, sans éveiller l'attention des Allemands! Perayse Les troupes impériales furent donc impérialement bernées. A la fin d'octobre, elles furent réduites à l'immobilité absolue, et Pervyse fut, derrière l'Yser, l'un des points où leur effort se brisa définitivement.Les soldats belges n'y avaient naturellement trouvé, avant l'inondation, aucune position préparée pour les recevoir. Ils ont creusé des trous et ils s'y sont terrés. C'est là, devant le chemin de fer Îvieuporf-Dixmude, qu'ils ont attendu l'attaque, sans avions, sans ballons d'observation, ignorant tout des dispositions et des mouvements de l'en- : nemi, et dans l'état de dénuement que ! l'on sait. Mais le Roi leur avait dit : a Soldats, que dans les positions où jo vous placerai, vos regards se portent uni- ' quement en avant, et considérez^ comme i traître à la patrie celui qui prononcera i le mot de retraite sans qu,e l'ordre formel en soit donné. » L'ordre ne vint ja- ] nais; et le mot ne fut jamais prononcé. ' A ce moment-là, le 24 octobre, les Al- i lemands avaient réussi à forcer le pas- i sage de l'Yser, en face et à 5 kilonlètreis < le Pervyse, à la boucle de Tervaetè, i sorte de hernie du fleuve vers l'est, et, j :om.me toutes les sinuosités fluviales,. ( point faible qu'il était facile de prendre 1 j'eaffiade par les deux courbes. Le len- ! demain matin, tout ce qui était disponible de notre artillerie concentra un feu terrible contre cette boucle, et l'on, estime que deux divisions allemandes y furent détruites. Cela n'empêcha pas l'ennemi de se grouper à nouveau 1''après-midi et de foncer à travers la plaine vers Pervyse. Il semblait que rien ne dût arrêter son élan,, et il parvint en effet jusqu'à quelques mètres des trous où les nôtres s'étaient enfouis. Il n'alla pas plus loin. La 3" division belge, et notamment la brigade commandés par le colonel Jacque, ne recula pas d'un pied. Malgré leur énorme supériorité numérique, malgré leurs canons accumulés, les Allemands ne passèrent pas. Xous avons salué les centaines de petites croix noires sous lesquelles dorment les braves tués en cette furieuse journée, enterrés tous à l'endroit même où. ils sont tombés. Autour de leurs tombes' se dressent à présent des retranchements' bétonnés, tranchées en surélévation, abris puissants faits de poutre, de pierres et d'in-aombrables petits sacs remplis de « va-:lerland » — de la terre aimée de la patrie. Eux, nos soldats de 1914, n'avaient Dour tout retranchement que leur foi lans le droit et leur indignation contre a forfaiture. Et c'est dans des trous }lindés de. leur seul héroïsme çjue, de Nieuport à Ramscapelle, de Eamsca-pelle à Pervyse, de Pervyse à Dixmude, qu'ils se sont maintenus tout seuls, sans secours étranger, jusqu'à l'inondation. Devant nous s'étendait à nouveau le lac immortel qui vit ces prodiges. .Nous avions déjà, "huit jours auparavant, admiré la sauvage horreur de cette coupe immense où la mort fut versée à longs flots, mort de l'ennemi, mort de la terre elle-même. Car telle fut la rançon de notre victoire : cette terre de Flandre est morte. La mer l'a recouverte pendant quatre années — si parfaitement que les soldats ont péché des crevettes à Dixmude ! Le limon et le sable se sont déposés en Une couche profonde. Outre les roseaux innombrables, une végétation inconnue a poussé dans ce limon, et de savants botanistes affirment y reconnaître .certaines plantes propres aux terrains primaires, c'est-à-dire contemporaines de ces temps fabuleusement lointains où naquit notre atmosphère, où vivaient les trilobites &t le premier animal aérien connu, cet insecte dont on n'a jamais vu qu'une aile... A côté de ces plantes vieilles comme la terre elle-même, s'arrondissent des trous d'obus, largee cuves où sommeille une eau étrange, qu'ont jaunie les gaz asphyxiants, la plus récente et la plus affreuse trouvaille de l'art de la guerre, Cette eau est empoi sonnée ; une sommaire clôture de pieus et de fil de fer l'éloignait de nos soldats st avec les sels de la mer, elle a empoisonné et stérilisé l'humus flamand, le plus fécond de Belgique. Pourra-t-on' ressusciter cette terre infortunée ? En ce moment même, on la saigne par le procédé inverse de celui de l'inondation : es vannes de drainage sont ouvertes à' narée basse et fermées à marée haute.. Et après ? Lorsque le sang impur se sera; icoulé, comment régénérer le tissu intoxiqué si profondément? Il faut douze ras, disent les spécialistes, pour mettre m état un terrain tué par l'eau salée.; Douze ans pourront-ils suffire ici ? On de-, nande un miracle. Les savants le doï-; "ont bien au peuple qui en a tant aeeom->li pour sauver l'honneur des hommes.-' 0ixmutJe L'automobile nous emporte vers le ud, suivant la route boueuse, à présent1 iraticable aux voitures, qui longe capri-ieusement le chemin de fer. Des deux ôtés, des ruines où l'on reconnaît parois les restes d'un hameau, des retran-hements faits de terre et de sacs, abris mltiformes, haies singulières, arbres rorts, cratères et entonnoirs envahis ■ar l'eau. Tout le long de la route et de i voie ferrée, des Allemands interrom- 10 o®ntime® 3e numéro ^ 6.9e année. *=* 25 «Jeudi 12 décembre 1918

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