N» 428 18 Août 1917 INFORMATIONS BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur saurce première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de servioe : 53, rue des Gobelins, LK HAVRE (Seine-Iuférieure) Frauce La Campagne belge de l'Est-Africain allemand.Les Allemands voulant atténuer l'importance des victoires belges dans l'Est-Africain allemand, invoquent comme argument pour expliquer leur défaite, la faiblesse numérique et le manque de matériel de leur armée. D'autre part, ils gonflent le chiffre des effectifs et du matériel belges, les évaluant à 25,000 hommes, 72 canons et 108 mitrailleuses. Des renseignements ont été pris près du gouvernement belge; ils permettent d'affirmer que le général Tombeur, commandant en chef des troupes coloniales belges, ne disposa à aucun moment de plus de dix mille hommes, douze canons à tir rapide et soixante mitrailleuses. Voire même, lors des combats de Tabora, qui durèrent douze jours, son effectif ne dépassa pas 6,500 hommes. Quant aux forces allemandes qui lui furent opposées, elles s'élevaient au début de la guerre à trente compagnies actives et vingt compagnies de réserve, d'un effectif moyen de 200 fusils, encadrés par 10 0/0 d'Européens et de 150 hommes montés. Les Allemands poursuivirent le recrutement pendant toute la campagne et incorporèrent 12,000 recrues au début de 1915. 1,620 Européens allemands se trouvaient alors sous les armes, outre les 750 marins du croiseur Kœnigsberg et les réservistes qui, venant de Chine notamment, ont débarqué à Tanga et à Dar-es-Salam, ne pouvant atteindre l'Europe. Sans parler du matériel, débarqué des trois navires qui parvinrent à forcer en 1915 le blocus de la côte de 1 Océan Indien, les Allemands disposèrent dans 1 Est-Africain de 83 mitrailleuses et 58 canons, dont 10 de 105 mm.provenant du Kœnigsberg. D'après les évaluations allemandes, ridiculement exagérées, les Belges auraient perdu en tués, après la prise de Tabora, 250 blancs et 7 à 12,000 noirs ! Mais les déclarations faites par le général Tombeur à Sainte-Adresse, le 2 mai 1917, établissent qu'elles ne s'élevaient à cette date qu'à 41 Européens et 1,235 soldats noirs tués et morts de maladie, soit 10 0/0 de l'effectif total et 18 ou 20 0/0 des effectifs réellement engagés. (xx) — Un article de S. Ex. M. Perez Cabal-lero, ancien ambassadeur d'Espagne à Paris, sur la Belgique. — Le grand journal espagnol El Diario Universal publie,dans son numéro du 9 août 1917, sous le titre : La résistance de la Belgique envahie, un bel article de S. E. M. Perez Caballero, ancien ambassadeur d'Espagne à Paris. L'éminent homme d'Etat y fait ressortir, entre autres, la préméditation de l'Allemagne en ce qui concerne la violation de la neutralité belge, la noble attitude du Roi Albert dont il cite les mémorables paroles : « Un peuple qui se respecte ne peut périr », la « charité, la force d'âme admirables » de la Reine Elisabeth, le patriotisme du Cardinal Mercier et l'échec des envahisseurs dans leurs tentatives pour diviser les Belges. Tout au commencement de son article, l'auteur écrit ce qui suit ; « A cette époque de souvenirs, nous ne pouvons laisser dans l'oubli la nation martyre, celle sur qui le bras de fer teuton asséna d'abord ses coups implacables : nous entendons, la Belgique, admirable pour tant d'opinions. « Au début de la guerre, son nom était dans toutes les bouches, inspirait la pitié et l'affection à tous les coeurs. Sa conduite noble et courageuse fut l'objet de l'admiration générale. Pas un de ceux qui se piquaient de respecter le Droit ne manqua de l'admirer et de la plaindre. Depuis..., le temps, le tourbillon d'événements nouveaux, l'ingratitude humaine firent que, peu à peu, l'on oublia son nom. Il y en eut même qui allèrent jusqu'à lui jeter à la face son attitude pleine d'honneur, disant que, en laissant passer les troupes allemandes, elle aurait joui de paix et même de richesses. Ceux qui ont osé dire pareille chose et ceux qui. moins audacieux, l'ont pensé sans se risquer à l'exprimer, oubliaient que, de procéder comme ils l'indiquaient, la Belgique aurait manqué à l'honneur et, à la fois, aurait abandonné sa liberté et son indépendance en se soumettant au joug prussien. La Belgique aurait cessé d'être ce qu'elle a été et ce quelle sera nécessairement : le modèle des Etats libres, travailleuse, souveraine et indépendante, qui sait faire honneur à sa parole et qui, même au risque des plus grandes vicissitudes, accomplira toujours son devoir, et à tout moment.»

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