Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 13 Octobre. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 26 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/vt1gh9ft12/
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Gand. le 7 octobre 1915. Le Commandant de l'Etape. * ♦ ♦ Service postal k partir de ce jour, les journaux et revues Dctges autorisés pourront également êire envoyés par la poste dans tout le terri-|ijre belge occupé. Les Bureaux de postes donnent de plus amples renseignements. La poste n'est pas encore oDIigée d'expédier tes journaux politiques. Lorsqu'un éditeur voudra expédier ses journaux par la poste, il devra le déclarer au bureau de poste je son endroit, lequel prendra tous les arrangements nécessaires et lui fera connaître 'le montant des frais à payer'à la poste. Pour être porté au tarif des journaux, le prix de vente de chaque journal devra être indiqué en marks. Un numéro justificatif complet de chaque journal devra être remis gratuitement au bureau de poste. L'éditeur est chargé de l'emballage des journaux en paquets séparés pour chaque destination. Chaque paquet devra être emballé solidement et porter clairement la mention suivante: Zeitungen nach : v Dagbladen naar : Abonnements-poste : Bestimmungs-ort : Lieu de destination : Plaats van bestemming : la <aii;k iîÏÏ Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 11 octobre. Dans la région de Souchez et de Neuville ainsi qu'en Champagne, au nord-est du Mesnil, nous avons repoussé l'ennemi qui a attaqué à coups de grenades. Nos avions de combat ont descendu hier 4 aéroplanes ennemis. A l'est de Popsringhe, un avion anglais s'est abattu. Au nord-ouest de Lille, à 4,000 mètres de hauteur, le lieutenant Immelmann a obligé un biplan anglais de combat à atterrir. Cet pfficier a, en peu de temps, descendu 4 avions ennemis. En outre 2 biplans français ont été abattus dans un combat aérien, l'un en Champagne, près de Sommè-Py, et l'autre sur les Hauts de Meuse, à l'ouest de Hatlonchatel. Nous avons perdu un aéroplane d'observation au sud du bois Le Prê-re.Communiqué officiel anglais De la frontière hollandaise, 10 octobre Rapport du maréchal French, en date de samedi: Depuis le 4 octobre l'ennemi a lan-:é sans cesse des bombes sur nos nouvelles branchées au nord du canal de La Bassée et entrepris des attaques à la grenade contre a partie sud de la Redoute Hohenzollern, lue nous occupons. Toutes ces attaques ont lté repoussées. Malgré l'artillerie'ennemie. ious avons notablement progressé au n.-e. le Loos, entre la hauteur 70 et Huliuch.Nos îains de terrain mesurent de 500 à 1000 nètres de profondeur. Hier après-midi, l'ennemi a violemment bombardé cette région. Puis eut lieu une attaque de l'infanterie allemande dans le secteur au sud de Loos jusqu'à ladite Redoute Hohenzollern. L'attaque fut enrayée avec pertes pour l'ennemi..Au cours de notre contre-attaque, nous nous sommes emparés d'une tranchée ennemie, à 500 m. à l'ouest de Stelle. Sur le front oriental Communiqué olliciel allemand Berlin, 11 octobre. Armées du.maréchal von Hindenburg. Devant Dunabourg et au nord-est de Widsy,'nous avons repoussé des attaques russes. A l'ouest de Smorgon, ur: avion ennemi, atteint par notre canonnade, s'est abattu. Armées du maréchal prince Léopold de Bavière. A l'est de Baranowitch, nous avons repoussé une faible attaque. Armées du général von Linsingen. Au cours des combats de cavalerie livrés dans ia région de Kuchedka-Wola, l'ennemi a été rejeté au delà de la Bezimiwnaya et de la Wiesiolucla. Près ds Jezierce, les combats ne sont pas encore terminés; au nord de Bielskaja-Wola, l'ennemi a été refoulé. L'armée du général comte von Bothmer a de nouveau repoussé de fortes attaques ennemies. Des troupes allemandes ont pris les hauteurs situées au sud de Sladki (sur le Sereth, à 13 km. au nord-ouest de Tarno-pol) et repoussé trois attaques russes débouchant du village de Sladki. Communiqué olliciel autrichien Vienne, 11 octobre. — L'activité combative des Russes a visiblement diminué hier sur tout notre front du nord-est.L'ennemi n'entreprit contre notre ligne que quelques attaques à la Strypa, ! qui aboutirent, comme les jours précédents,à un insuccès complet. Dans la région entre Zeles-nica et le Styr inférieur l'ennemi fut refoulé par nos contre-attaques. Communiqué olliciel russe W. T. B. St-Pétersburg. 10 octobre. Officiel de Vendredi soir : Près de Dwinsk, les combats continuent. Après un violent feu d'artillerie, les Allemands ont entrepris plusieurs attaques opiniâtres dans la région située au sud du chemin de fer de Poniewiecz. Les attaques ennemies contre le village de Garbunovvska, à 12 kilomètres au nord de Dwinsk, et contre les hauteurs environnants, ont été rapoussées. Au cours d'une nouvelle attaque, l'ennemi a occupé une partie de nos tranchées. En même temps, nous avons réussi à rejeter l'ennemi hors des ,ranchées près du village de Buginska, à 10 kilomètres au nord-ouest de Garbunowska. Dans la région de Dwinsk et de la chaussée conduisant vers le sud-ouest, combais .ontinuels. Un violent feu d'artillerie sévit des deux côtés de tout le front près de Dwinsk. Sur le lac d'Obole et sur la Dryswjata et r.lus au sud jusqu'à la région de Smorgon et de Krewo, la lutte acharnée ne perd pas en intensité, et de nombreux combats locaux se poursuivent. Sur la rive ouest de la Spiaglica, des combats des plus favorables pour nous se sont déroulés près de Neseby et de Siemionki, à 8 ■ t 9 kilomètres au sud du lac de Wiszniew. Dans la région du Pripet, l'ennemi a franchi le passage du Stachod, près de Ne-wel, à 26 kilomètres au sud-ouest de Pinsk ; il a avancé vers l'est et a occupé le village de Komora, à 9 kilomètres au sud-est de Ne-wel.Dans la région au nord-ouest de Czarto-rysk, un violent combat s'est engagé près du village de Hùta-Lisowska, qui a plusieurs fois changé de mains. Les attaques de l'ennemi contre Lisowa, à — , - t I 1 4 kilomètres au nord-ouest de Huta-l.isows- ka, ont été repoussées. j Après une énergique attaque dans la région au sud de Czartorysk . nos troupes ont cecupé les positions ennemies à l'est des colonies de Milaszow, à 9 kilomètres à l'est de Koiki, et de Gross-Taraz et d'Alt-Taraz, à 6 et à 5 kilomètres au nord-est de Kolki, et ont pris d'assaut le village de i.Czernycz, à 17 kilomètres au sud-est de Kolki, malgré un violent feu d'artillerie et dï mitrailleuses et : malgré les contre-attaques <L l'ennemi. Grâce à l'emploi d'un t>rtin'-Trtlndé, notre attaque contre les positions ennemies, à l'ouest de Moszczanica et de Stavek, à 13 kilomètres au nord-est de Klewan, sur la Puti-lowka, a réussi. Sur la rive gauche de l'Ikwa, après un combat à la bayonnette, nous avons pris hier soir le village de Sopanow, à 11 kilomètres au nord-ouest de Krzemieniec. La contre-at-taque faite par l'ennemi a été repoussée. Nous avons pris également d'assaut le village de Siemikowce, sur la Strypa, à 25 kilomètres au sud-ouest de Tarnopol. Sur îe front des Balkans Communiqué olliciel allemand Berlin, 11 octobre. —Sur la Drina, de nouveaux combats sont engagés. Entre Sabac et Gradiste, le passage du Danube est terminé, Au sud de Belgrade, les hauteurs situées entte Zarkowo et Mirijewo ont été Conquises. Plus au sud, l'attaque a commencé. Dans le coude formé par le Danube, la position d'Anatema a été*prise d'assaut. En aval, près d'Grsowa, il y a, par endroits, des combats d'artfllerie. Jusqu'à présent les troupes allemandes ont capturé 14 officiers, 1,542 soldats, 17 canons (dont 2 de gros calibre) et 5 mitrailleuses. Communique olliciel autrichien Vienne, 11 octobre. Aucun fait important dans le Matschiva et près de Obreno-witz. Les forces austro-hongroises et allemandes qui ont envahi Belgrade ont rejeté les Serbes hors des fortifications établies au sud-est et au sud-ouest de la ville, ce qui a eu pour conséquence que nos troupes ont pris d'assaut le «Grunen sBerg» et le «We-Jiki-Wracar », Dans les .rïgions de Samen-dria et Pischarevatz les divisions de nos alliées ont gagné sensiblement du terrain. Lors de la prise de Belgrade, 9 canons de marine, 26 canons de campagne,un lance-signaux,de nombreux fusils, quantité de munitions et d'autre matériel de guerre sont tombés entre nos mains. .10 officiers serbes et plus de 600 hommas ont été faits prisonniers. Les pertes sanglantes de l'ennemi ont été très grandes. La floiilb du Danube prit une quantité de mines flottantes russes. Sur le front italo-autrichien Communiqué officiel, autrichien Vienne, 11 octobre. — Aucun combat important. Une attaque des Italiens contre Mrzli fut enrayée par notre feu d'artillerie. Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 10 octobre. Officiel de samedi soir: Dans quelques secteurs le long du front, duels d'artillerie - l'ennemi a lancé, par endroits, des bombes asphyxiantes. Dans les Alpes Carniques et dans la vallée Fella, nous avons refoulé de nombreuses patrouilles ennemies ; quelques une furent capturées.Au Karst, l'après-midi du 7 octobre, après une violente canonnade, l'ennemi tenta avec gïtis effectifs une attaque dans la direction de Selz. Elle fut enrayée par notre artillerie et repoussée sans que les troupes de l'adversaire pussent arriver jusqu'à nos lignes. Une de nos escadres d'avions a-lancé des bombes, hier, sur Castajevica, sur Oppachi Asella et Nabresine. Malgré une violente :anonnade ennemie, les appareils sont revenus indemnes dans nos lignes. Un avion autrichien a lancé des flèches sur un de nos :amps et une bombe sur Cormans. En Chine Vers la monarchie ? W. T. B. Londres, 6 octobre. Le « Morning Post » reçoit ce télégramme de Tiensin : Le Conseil d'Etat a adopté un projet de Ici d'après lequel les élections des députés auront lieu le 5 novembre et leur consulta-lion au sujet du régime gouvernemental le 15 novembre suivant. On s'attend à ce que la monarchie soit restaurée au cours du mois prochain. Chronique d'Art Au Local des Fêtes Le premier concert de la série d'hiver a eu lieu dimanene dernier. Atrluence considérable, succès éclatant : un bulletin de victoire.Le programme était copieux, pour ne pas dire indigeste. Certes je ne veux imposer ma manière de voir à personne ; mais je croisêtre dans le vrai en affirmant que l'estomac le plus complaisant a des difficultés a incorporer à la file tous les plats consistants, quoique variés, de ce plantureux menu. Cela n'excuse cependant pas certaines personnes qui, lorsque le chef est déjà à. son pupitre, entonnent, avec accompagnement de bruit de sièges basculés, la marche... vers le vestiaire, au lieu de goûter, pour le départies accents chatouilleux du Venus-berg.. Ne pourrait-on fermer les portes avant le mbrceau final, pour éviter le retour de pareilles inconvenances? Ceci dit, passons aux louanges que nous distribuerons, sans réserve aucune, à l'Harmonie du Vooruit et à son chef Jef. Certes une harmonie n'est pas créée po tr se faire entendre dans une « salle » et ne peut y remplacer la symphonie, pas plus que la symphonie ne pourra prendre la placj de la première au plein air. Et cependant l'équilibre des instruments, la finesse de nuances des bois, parmi lesquels les clarine. tes voltigent avec une grâce légère aux arpèges tanhâuseriennes et les cuivres sonnent avec une rutilance toute païenne à la gloire de Clovis, ne méritent que des éloges. Lors de l'exécution de cette dernière œuvre, je veux parler de la fantaisie « Hlodwig et Cloiildis », de Roels, la îrcmpette bouchée fut entre autres absolument remarquable. L'Harmonie a exécuté, outre ces deux morceaux,une Marche triomphale imposante de F. De Vos, l'ouverture de Tiberius, morceau d'envergure très connu de Vander Meu-len, et nous a conduit un instant parmi les belles pécheresses de l'empire de l'ombre de Fumt, enfer de salon chez Gounod. En ce qui concerne spécialement les artistes vocaux, on peut constater qu'en général l'exécution est précédée d'une étude laborieuse, qui pourrait ci et là encore être renforcée peut-être, mais qui procure déjà l'avantage immense d'un mouvement régu i lier, sans râtés, ce qui enlève chez l'auditeur tout sentiment de malaise. Je suis convaincu que c'est là une des raisons de réussite de ces concerts, bien entendu à côté de la considération qu'ils répondent, pour notre population avide de théâtre lyrique, à une nécessité depuis la suppression de ses œuvres préférées. En somme, on entend là des actes entiers du répertoire courant, tel le tableau du Moulin, de Samsort, qui pour la voix extra-solide de M. De Meyer n'est que pur eu. Un autre air de cet opéra: « «Le lieu des armées » par exemple, eut ;ependant à mon sens été mieux approprié, ne nécessitant pas de réponse à des :hœurs, fictifs dans l'occurence. Les « An->es purs », de Faust, doivent avoir entendu son claironnant appel et ouvert leurs portes outes grandes, surtout que ces appels îtaient appuyés par l'aigu facile de Mlle Pé-•in.La Vie de Bohême, le plus séduisant Puçcini, était représentée par le tableau de a Barrière, le plus émotionnant de toute la ;ièce et interprété de façon très satisfaisan-:e par Mlles De Vos et Posthumus,MM. Des-hayes et Leemans, quoiqu'en général j'eusse préféré un mouvement un peu plus précipité. Puccini demande « l'emporte pièce ». Toute sa vie est là. Mlle De Vos. est une artiste qui a sa personnalité marquée et parvient à communiquer au-delà de la rampe les intentions de i auteur. A ce propos, son Kerstnacht, de Wambach, produit son maximum d'effet; si te personnage de la Vie de Bohême tombe dans ses cordes, ceux du Barbier et de Manon le font moins, car les vocalises ne semblent pas être favorables à cette cantatrice. Mlle Posthumus possède un organe ravissant. De l'étude, un souci de prononciation plus en-dehors, lui apporteront « l'acquit » qui mettra ses qualités mieux en vedette. Sa voix absolument fraîche et naturelle a fait bien plaisir dans le duo, démodé il est vrai, des Dragons de Villars, mais qui convient encore parfaitement au goût du public. Elle y était du reste solidement secondée pat-ion partenaire M.De Raeve.qui reparut dans ie Barbier, mais chez qui j'ai goûté surtout la simplicité classique de Méhul dans Strato-nice.Dans son dua des Noces de Jeannette décidément elle tient au genre elle avait à côté d'elle M. Leemans, baryton léger, chez qui tout ce qu'il fait est absolument musical et dont l'articulation et la prononciation sont impeccables. II détailla avec goût les romances connues de YOmbre et du jour et la Nuit. Je disais plus haut que Mlle Périn avait l'aigu facile; je compléterai en disant qu'elle a ta vQix très étendue ; le rôle d'Hélène de Jérusalem, trio enlevé avec enthousiasme en l'honneur des croisés par elle et MM. De Vleyer et Reynvoet, mais dépouillé de tout intérêt artistique; celui d'Ophélie d'Ham-let. le duo des deux jeunes gens qui doutent de tout et ne se doutent de rien ; celui enfin de Charlotte dans Werther cette admirable scène des lettres, où Massenet donne la mesure de son génie dramatique, parfois discuté ; ces trois rôles, dis-je, sont écrits oour trois tessitures différentes et il faut une voix étendue comme celle de Mlle Périn pour en venir à bout. L'organe de M. Wayenberge peut prendre tout son essor dans le prologue de Paillasse, si souvent massacré. Mieux encore que dans le duo d'Hamlet et dans le quintette spirituel et difficultueux du Barbier rôle de Bartholo on y sent que son timbre mordant le destinait incontestablement à la scène lyrique. Je préfère M. Deshayes dans son répertoire de ténor mixte acte de St Sulpice.. et rôle de Rodolphe dans la Vie de Bohême, où le jeu des si-bémols constitue .pour lui « quelque aimable tour de jonglerie » que dans Lakmé qui, à mon avis, demande des demi-teintes. M. Reynvoet fait des progrès sensibles. Le trio de Jérusalem et celui de Faust lui conviennent mieux que VArtevelde's Geest, où les passages élevés ne sont pas encore tout-à-fait pour lui. Avec de la persévérance, ce chanteur pourrait se créer une belle carrière. ■euilleton du InurnaI de Gand 117 Le .Comte DE iMonte-Cristo PAR ALEXANDKE DUMAS A mesure qu'on approchait, l'île semblai sortir grandissante du sein de la mer : et, . «avers l'atmosphère limpide der dernier' rayons du jour, on distinguait, comme le: Mulets dans un arsenal, cet amoncellemen ''rochers empilés les uns sur les autres, e "sns les interstices desquels on voyait rou 8" les bruyères et verdir les arbres. Quan lu* matelots, quoiqu'ils parussent parfaite nent tranquilles, il était évident que leur vi l'Iance était éveillée, et que leur regard in Arrogeait le vaste miroir sur lequel ils glis ®lent. et dont quelques barques de pê «eurs, avec leurs voiles blanches, peu 'toisnt seules l'horizon, se balançant comme 'es mouettes au bout des flots. Us n'étaient plus guère qu'à une quinzaine milles de Monte-Cristo lorsque le soleii commença à se coucher derrière la Corse, dont les montagnes apparaissaient à droite, découpant sur le ciel leur sombre dentelure; cette masse de pierres, pareille au géant Adamastor, se dressait menaçante devant la barque, à laquelle elle dérobait le soleil dont la partie supérieure se dorait ; peu à peu l'ombre monta de la mer et sembla chasser devant elle ce dernier reflet Su jour qui allait s'éteindre, enfin le rayon lumineux fut repoussé jusqu'à la cime du cône, où il s'arrêta un instant comme le panache enflammé t d'un volcan; enfin l'ombre, toujours ascen-i dante, envahit progressivement le sommet comme elle avait envahi la base, et l'île n'apparut plus que comme une montagne grise qui allait toujours se rembrunissant. Une demi-heure après, il faisait nuit noire. Heureusement que les mariniers étaient dans leurs parages habituels, et qu'ils connaissaient jusqu'au moindre rocher de l'archipel toscan; car, au milieu de l'obscurité profonde qui enveloppait la barque, Franz n'eût pas été tout à fait sans inquiétude. La Corse avait entièrement disparu, l'île de Monte-Cristo était elle-même devenue invisible ; mais les matelots, semblaient avoir, comme le lynx, la faculté de voir dans les ténèbres, et le pilote, qui se tenait au.gouvernail, ne marquait pas la moindre hésitation. I ' i Une heure à peu près s'était écoulée depuis le coucher du soleil, lorsque Franz crut apercevoir à un quart de mille à la gauche une masse sombre ; mais il était si impossible de distinguer ce que c'était, que, craignant d'exciter l'hilarité de ses matelots, en prenant quelques nuages flottants pour la terre ferme, il garda le silence. Mais tout à coup une grande lueur apparut sur la rive; la terre pouvait ressembler à un nuage, mais le feu n'était pas un météore. Qu'est-ce que cette lumière? demanda- t-il. Chut! dit le patron, c'est un feu. Mais vous disiez que l'île était inhabitée ! Je disais qu'elle n'avait pas de population fixe, mais j'ai dit aussi qu'elle est un lieu de relâche pour les ccntrebandiers. Et pour les pirates I Et pour les pirates, dit Gaetano répétant les paroles de Franz ; c'est pour cela que j'ai donné l'ordre de passer l'île, car, ainsi que vous le voyez, le feu est derrière nous. Mais ce feu, continua Franz, me semble plutôt un motif d'e sécurité que d'inquiétude ; des gens qui craindraient d'être vus n'auraient pas allumé ce feu. Oh! cela ne veut rien dire, dit Gaetano ; si vous' pouviez juger, au milieu de ï l'obscurité, de la position de l'île, vous verriez que, placé comme il l'est, ce feu ne peut être aperçu ni de la côte, ni de la Pianosa, mais seulement de la pleine mer. Ainsi vous craignez que ce feu ne nous annonce mauvaise compagnie? C'est ce dont il faudra s'assurer, reprit Gaetano les yeux toujours fixés sur cette étoile terrestre. Et comment s'en assurer? Vous allez voir. A ces mots Gaetano tint conseil avec ses compagnons, et au bout de cinq minutes de discussion, on exécuta en- silence une manœuvre à l'aide de laquelle en un instant on eût viré de bord ; alors on reprit la route qu'on venait de faire, et quelques secondes après ce changement de direction, le feu disparut, caché par quelque mouvement de terrain.Alors le pilote imprima par le gouvernail une nouvelle direction au oetit bâtiment, qui se rapprocha visiblement de l'île et qui bientôt ne s'en trouva plus éloigné que d'une cinquantaine de pas. Gaetano abattit la voile, et la barque resta stationn,aire. | Tout cela avait été fait dans le plus grand silence, et d'ailleurs, depui^ le changement | de route, pas une parole n'avait été prononcée à bord. Gaetano, qui avait proposé l'expédition, en avait pris toute la responsabilité sur lui. Les quatre matelots ne le quittaient pas des yeux, tout en préparant les avirons et en se tenant évidemment prêts à faire force de rames; ce qui, grâce à l'obscurité, n'était pas difficile. Quant à Franz, il visitait ses armes avec ce sang-froid que nous lui connaissons ; il avait deux fusils à deux coups et une carabine, il les chargea, s'assura des batteries, et attendit. Pendant ce temps le patron avait jeté bas: son caban ét sa chemise, assuré son pantalon autour de ses reins, et comme il était pieds nus, il n'avait eu ni souliers ni bas à défaire. Une fois dans ce costume ou plutôt hors de son costume, il mit un doigt sur-ses lèvres pour faire signe de garder le plus profend silence, et, se laissant couler dans la mer, il nagea vers le rivâge avec tant de précaution qu'il était impossible d'entendre le moindre bruit. Seulement, au sillon phosphorescent que dégageaient ses mouvements on pouvait suivre sa trace. Bientôt ce sillon même disparut : il était évident que Gaetano avait touché terre. (A suivre). f! Mercredi l.'î octobre 191 i JFn eenlime&jle numéro r>9me année — N° '28(î

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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