L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 26 Novembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 26 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/sx6445jn9f/
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3&m& Année N®. 764 S cents Dimanche 2© novesmiore 1916 L'ECHO BELGE L'Union lait Sa Force, * «journal Quotidien du malin paraissant en Hollande Bcib est isûij'3 nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chel: Gustave Jaspaers. „ \ I Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: . . , ( René Chambry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration c u journal: IV.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements! Hoî!andsfl.l.50par mois. Etranger fl.S,GOparmsis Annonces: 15 cents la ligne» Réclames: 30 cents Sa ligne. Lettre de Paris, L'effort de la Belgique céléb à Paris. -— Une conférence c M. Louis Marin en Sorborme. La cérémonie par laquelle le gouvera ment belge célébra au Havre le deuxièn anniversaire de la bataille de l'Yser vie: d'avoir son éaho à Palis. Le comité < l'Effort de la France et de ses alliés, qv 60us la présidence de M. Stephen Picho; ancien ministre des affaires étrangères, pris pour rôle de faire connaître au publi tant en province qu'à Paris, le rôle qi chacun des alliés joue dans la gueiTe -oeuvre excellente qui tache de détruire tou fâcheuse prévention et à prévenir d'inutil' rivalités —, a choisi cette occasion poi organiser en Sorbonne une grande manife Ration en l'honneur do la Belgique. M. Paul Deschanel, président de \ Charnue, présidait la séance. On sait qu' est né à Bruxelles d'uiie mère belge pea dant le séjour que son père, un des prosen de 1852, fit dans notre pays. Il aime à ra] [vice-président du Comité France-Belgiqi et il ne s'en est pas fait faute dans l'élj qruente allocution dont il a fait précéder conférence. Celle-ci était faite par Louis Marin, député de Meurthe et Mosell< vioe-président du Comité Franco-Belgiqi eb l'un des meilleurs amis que notre pa* ûit dans le parlement français. C'est un expœé très complet de l'effoi belge qu'a fait M. Louis Marin : effoi militaire, effort diplomatique, effort mora Le monde entier, le monde civilisé s'ei tend, le monde dont l'Austro-Allemagr s'est exclue, a rendu le pliis éclatant hoi) mage au rôle que la Belgique a assun volontairement au commencement de 1 guerre. Tous les peuples ont salué, le 001 rage extraordinaire de cette petite armé qui, devant Liège, imposa à la formid-ab! invasion allemande un i-etard qui lui a ét fatal. Mais, depuis ces jours fatidiquee l'effort de la Belgique s'est poursuivi ir lassablement, et cet effort est/ moins conm: Bans sa conférence, d'une documentatio précise et serrée, M. Louis Marin s'es attaché à le faire connaître. Après avoi raconté les premières phases de la guerre il a mis en lumière le rôle important qu l'armée belge, retranchée dans Anvers, joué pendant la bataille de la Marne, e retenant en Belgique par des sorties oppoi tunes plusieurs corps d'armée allemand dont von Kluck eût eu grand besoin. Pui il a évoqué oes glorieuses journées d l'Yser où l'armée belge, réduite à 48.00 fusils, et renforcée de l'héroïque brigad des fusiliers marins, résista seule pendan huit jours, derrière l'étroit fossé de l'Yser à plusieurs corps d'armée .allemands san cesse renouvelés, jouant ainsi un rôle capi tal dans cette grande bataille des Flandre qui a assuré définitivement l'invidlabilit de notre front. Après la bataille'de l'Ysef, le bruit sjes répandu, dans les pays neutres et mêm< dans les pays alliés, que l'armée belge épui sée était définitivement hors de cause. M Marin a montré que rien n'est moins in exact et qu'au contraire elle 6'est réorga nieée, renforcée, refaite de telle manièr. qu'elle tient ufi front de 30 kilomètres, ass© solidement pour qu'elle puisse servir de poin d'appui à des offensives futures. Ave< l'aide de la France et de l'Angleterre, L gouvernement belge en exil a créé des arse naux, des usines, des centres d'instruction des écoles d'officiers. Bref, il a pu non seu lement pourvoir aux besoins de son armée mais même dans une certaine mesure tra vailler pour ses Alliés : n'a-t-il pas fourn des locomotives et des auto-canons à la Rute eie? Effort admirable, qui montre la vita lité du oeunlft belge et son indomptable volonté de vaincre! Mais l'effort militaire des Belges ne, s'esl pas limité au front d'Europe: il s'est auss exercé en Afrique. Au commencement d< la guerre, les autorités belges du Congo onl d'abord tenté de rester fidèles à la lettn et à l'esprit de l'acte de Berlin, par leque les puissances signataires, dont l'Allemagne s'engageaient en cas de conflit à ne pas donner aux population noires le speeta-ck de6 querelles entre blancs. Mais il apparu! bientôt que l'Allemagne ne respectait pas plus ses engagements coloniaux que ses engagements européens. En Afrique, comm< en Europe, les Allemands furent les agresseurs. Dès lors, délivrés de tout scrupule, les Belges conduisirent la guerre avec énergie. Avant participé avec les troupes françaises à la conquête du Cameroun, ils ont errmte coopéré avec les Anglais à la conquête de * l'Est-Africain allemand, et la marche victorieuse de leurs troupes qui s€ termina par la conquête de Tabora détermina le succès de la campagne. Après J'effort militaire, l'effort diplo-tt.tique■ Personne n'ignore que c'est la flore réponse du gouvernement belge à l'ultimatum allemand qui a donné à la gu?rre son aspect juridique et moral, qui en a fait véritablement la guerre du droit, qui a montré que les grands peuples d« l'Entente étaient les protecteurs naturels dos petites nations. De là l'imT>or.tanc€ ccns:dé>ab!e au point de vue do l'histoire de l'activité diplomatique du frouvernement belge à l? veille et au commencement de la fniûrvA M Ma.vin a retrar.fi. avec autant d'éloquence que de clarté, les différente péripéties, montrant d'autre part que l'ac tion diplomatique de la Belgique ne s'es pas arrêtée là mais qu'elle s'est poursuivi-depuis lors à un utile effort de propa ré gande. Passant enfin à l'effort moral de la Bel 'e gique, M. Marin a fait un émouvant ta bleau des souffrances des populations de 1; e_ Belgique envahie, qui ont su résister au: ~ tentatives de séduction de l'envahisseu , comme à sa brutalité. Il a montré d'autr ? part comment, tant en France qu'en An gleterre, les Belges exilés ont pu reconsti 1' tuer un embryon de vie nationale, attestam ainsi la constance de leurs espoirs. ** Cet hommage d'un Français éminent i vivement touché les nombreux Belges qui s< 10 trouvaient dans la salle. - Il ne fait du reste que traduire le sen -e timent général. Dans les heures difficile 36 d? cette guerre qui se prolonge il arrivt ^ parfois dans les milieux de l'arrière qu'or 5" entende quelques récriminations contre te ou tel des alliés. C'est inévitable. Mais ic ,a du moins la Belgique eh est toujours ex " clue. Si l'enthousiasme des premiers jours >■- ne s'exprime plus avec autant d'exhubé--s rance, si le ifcemps est passé où un Belge ne )- pouvait pas se présenter quelque part sanî ie qu'on saluât en lui un ,,sauveur de h >- France" — hommage dont individuelle-a nient ce Belge se sentait généralement assea [. embarrassé — la gratitude publique envers nçtre pays est restée la même, et, dans ce e Paris gouailleur et curieux, il est une -s figure de la guerre qui demeure au-dessus de la critique: c'est celle du Roi. •t L'attention depuis deux ans a bien pu se ■t détourner du front de l'Yser désormais im-1. mobile; la légende du Roi chevalier et de t. la petite Reine blanche qui gardent le fosse € flamand est aussi vivante dans le peuple L_ de Paris qu'aux premiers jours. é L. T>umont—Wilden. * « Pour la St. Nicolas, la Noël é et les Etrennes de nos soldats au front a Montant des listes précéden- ,t tes: 2560.52£ fl. r 525.J/) frs. s Mme Louis Piérard 2.50 fl, q Piquet 2.50 ,, a M. Pli. Pick, La Haye 5.00 „ :1 Pour la St. Nicolas des braves de ll'Yser, M. A. Vanden- s herckhove 2.50 ,, s J. L. D 25.00 ,2 0 Mette Lecroart 2.50 ,, ) M. L. Dermont 2.00 ,, 3 » . m,wm g l'a— t : ' Dans Is Stand-Ouchék 1 Luxembourg ^ Le .,Telegraaf" rapporte l'interviovr do 5 Luxembourgeois qui ont réussi à passer la fron- " tière hollandaise, poussés à s'enfuir par la mi- • sère et las de la tyrannie allemande. Ces réfugiés - racontent que toutes les usines d'Esch, de Dif- - fordange etc. fabriquent des munitions. Les } Luxembourgeois sont absolument prilbnniers r dans leur propre pays: dans le Grand-Duché, ' tout comme en Belgique, on a faim, on est J arrêté, on est déporté. ' Et dire que le Luxembourg n'a pas résisté, 3 et pour cause, à l'armée allemande lors do - l'invasion do son territoire! Ceci démontre ( clairement ce qui serait advenu de la Belgique . si nous n'avions pas combattu les Bochos. Toutes les misères actuelles auraient été notre ; partage, avec le déshonneur en plus. l m ; Supplique à la Reine Wihlùe ■t Nous rappelons à nos lecteurs que tous les jours, de 10^ à 12 heures, au local du Comité Belge de La Haye, Groenmarkt 29, des. listes 1 sont mises à la disposition des très nombreu-' ses personnes qui désireraient signer la suppli-1 que destinée à être remise en protestation contre la déportation des civils belges. Dès > maintenant de nombreuses pages sont noircies , de signatures, mais il est nécessaire que tous , les membres des familles belges, et non pas le chef seul, protestent contre cette iniquité abominable, faite au mépris des engagements les ' plus formels. Nous insistons donc pour que les dames et jeunes gens considèrent cette for-1 malité comme un devoir sacré envers leurs compatriotes malheureux Il en est de même pour les Belges résidant à Amsterdam qui peuvent signer ces listes soit au local de 1',,Union Belge", Fleerengracht 617, tous les jours ouvrables, de 10 heures à midi, soit chez M. Férir, président de la Société Belge de Bienfaisance, au Bazar de la Bourse, ou bien encore aux bureaux de l',,Echo Belge", N. Z. Voorburgwal 234—240. Les Belges résidant à Rotterdam sont priés de se rendre d'urgence au local du Comité, 38 Ivruisstraat, pour y signer, les listes qui seront tenues à leur disposition entre 10 et 12 h. —■ e». // y a un an 26 novembre 1915. — Lord Kitchener ! arrive à Rome. i A Londres, conférences entre le gouvernement, les autorités militaires et une mission militaire russe, \ En Belgique. . Les eitoyesis teslgss réduits ; en esclavage c M. Aug. Bruynseels, délégué de Son ■' Eminence le Cardinal Mercier, nous fait } parvenir la suite des articles relatant l'ad-■ mirable défense que prend Mgr. Mercier de nos malheureux compatriotes réduits en i esclavage. Voici ce qu'écrit le Cardinal après la dépêche du 26 octobre du baron 1 von Bissijj£j0 La lettre du 26 octobre essaie d'un autre procédé de justification: elle allègue que la 5 mesure qui frappe les chômeurs est motivée ) par des causes sociales ,,et économiques". C'est parce qu'il a à coeur, plus chaudement et plus intelligemment que nous, l'in-i térêt de la nation belge, que le Gouvernement allemand sauve l'ouvrier de la paresse, l'empêche de perdre ses aptitudes techniques. Le travail forcé est la contrevaleur des , avantages économiques que nous procurent-; nos échanges commerciaux avec l'Empire. Au surplus, si le Belge a à se plaindre de cet état de choses, qu'il adresse ses griefs ; à l'Angleterre, elle est la grande coupable; ,,c'est elle qui, par sa politique d'isolement, a créé cette contrainte". A cette plaidoirie qui est, dans l'original, embarrassée, compliquée, il suffira d'opposer quelques déclarations franches et brèves: Chaque ouvrier belgo libérera un ouvrier allemand, qui fera un soldat de plus pour l'armée allemande. . Voilà, dans toute sa simplicité, le fait qui domine la situation. L'auteur de la lettre sent lui-même ce fait brûlant, car il écrit: ,,La mesure n'est pas non plus en rapport avec la conduite de la guerre 'proprement dite". Elle est donc en rapport avec la guerre ,,improprement dite"; qu'est-ce à'dire, sinon que l'ouvrier belge ne prend pas les armes, mais dégage les/mains de l'ouvrier allemand qui les prendra? L'ouvriér belge est contraint de coopérer, d'une façon indirecte mais évidente, à la guerre contre son pays. Ceci est en contradiction manifeste avec l'esprit de la Convention de La Haye. Autre déclaration: Le chômage n'est le fait ni de l'ouvrier belge, ni de l'Angleterre; il est l'effet du régime d'occupation allemande. L'occupant s'est emparé d'approvisionnements considérables de matières premières destinées à notre industrie nationale; il a saisi et expédié en Allemagne les machines, les outils, içs métaux de nos usines et de nos ateliers. La possibilité du travail national ainsi supprimée, il restait à l'ouvrier une alternative: Travailler pour l'empire alle-mand, soit ici, soit en Allemagne, ou chômer. Quelques dizaines de milliers d'ouvriers, sous îa pression de la peur ou de la faim, acceptèrent, à regret pour la plupart, du travail de l'étiranger; mais quatre cent raille ouvriers ou ouvrières préférèrent se résigner au chômage, avec ses privations, que de desservir les intérêts de la patrie; ils vivaient dans la pauvreté, à l'aide du maigre secours que leiir allouait le Comité national de Secours et d'Alimentation, contrô- | lé par les ministres protecteurs d'Espagne, d'Amérique, de Hollande. — Calmes, dignes, ils supportaient sans murmure leur i sort pénible. Nulle part, il n'y eut ni révolte, ni apparence de révolte. Patrons et ouvriers attendaient avec endurance la fin de notre longue épreuve. Cependant, les administrations communales et l'initiative privée essayaient d'atténuer les inconvénients indéniables du chômage. Maris le Pouvoir occupant paralysa leurs efforts. Le Comité national tenta d'organiser un enseignement professionnel à l'usage des chômeurs. Cet enseignement pratique, respectueux de la dignité de nos travailleurs, devait leur entretenir la main, affineur leurs capacités de travail, préparer le relèvement du pays. Qui s'opposa à cette noble initiative, dont nos grands industriels avaient élaboré le plan? Qui? Le Pouvoir occupant. Cependant les communes s'évertuèrent à faire exécuter par leurs chômeurs des travaux d'utilité publique; le gouverneur général subordonna ces entreprises à une autorisation qu'en règle générale il refusait. Les cas ne sont pas rares, m'assure-t-on, où le gouvernement général autorisa des travaux de ce genre à la condition expresse qu'ils ne fussent point confiés à des chômeurs.On voulait donc le chômage. On recrutait l'armée des, chômeurs. Et l'on ose après cela lancer à nos ouvriefs l'injure: Paresseux! Non, l'ouvrier belgo n'e6t pas un paresseux. Il a le culte du travail. Dans les nobles lu^Jes de la vie économique il a fait ses prends. Quand il a dédaigné le travail j à gros salaire, que lui offrait l'occupant, ; c'est par dignité patriotique. Nous, pasteur j de notre peuple, qui suivons de plus près ! que jamais ses douleurs et ses angoisses, J nous savons ce qu'il lui en a'coûté parfois j de préférer, l'indépendance dans la priva- j tion au bien-être dans la sujétion. Ne lui jetez pas la pierre. Il a droit à votre respect. | La lettre du 29 octobre dit que la première responsable du chômage de nos | ouvriers c'est l'Angleterre, parce qu'elle ne laisse pas entrer les matières premières en Belgique. L'Angleterre laisse généreusement entrer j I en Belgique les moyens de ravitaillement sous le contrôle des Etats neutres, de l'Es pagne, des Etats-Unis, de la Hollande. Elle laisserait pénétrer assurément, sous le mêm< contrôle, les matières nécessaires à l'industrie, si l'Allemagne voulait s'engager à nou; les laisser et à ne point mettre la main sui les produits fabriqués de notre travail industriel.Mais l'Allemagne, par divers procédés: notamment par l'organisation de ses ,,Centrales", sur lesquelles ni les Belges, ni nos ministres protecteurs, ne peuvent exercei aucun contrôle efficace, absorbe une pari considérable des produits de l'agriculture et do l'industrie du pays. Il en résulte un renchérissement inquiétant de la vie, cause de privations pénibles pour ceux qui n'ont pas ou qui n'ont plus d'économies. La ,,communauté d'intérêts", dont la lettre vante pour nous l'avantage, n'est pas l'équilibre normal des échanges conmierciauxj mais la prédominance du fort sur le faible. Cet état, d'infériorité économique auquel nous sommes réduits, ne nous le représentez donc pas, je vous prie, comme un privilège qui justifierait le travail forcé au profit de notre ennemi et la déportation de légions d'innocents en terre d'exil ! L'esclavage, et la peine la plus forte du code pénal après la peine de mort, la déportation ! La Belgique, qui ne vous fit jamais aucun mal, avait-elle mérité de vous ce traitement qui crie vengeance au ciel ? Monsieur le gouverneur général, en commençant ma lettre, je rappelais la noble parole de Votre Exellcnce: ,,Je suis venu en Belgique avec la mission de panser les plaies do votre pays". Si Votre Exellence pouvait, comme nos prêtres, pénétrer dans les foyers ouvriers, ( entendre les lamentations des épouses et des mères que ses ordonnances jettent dans le deuil et dans l'épouvante, Elle se rendrait mieux compte que la j)laie du peuple belge est béante. Il y a deux ans, entend-on répéter, c'était la mort, le pillage, l'incendie, mais c'était la guerre! Aujourd'hui, ce n'est plus la guerre ! Aujourd'hui, ce n'est plus la guerre; c'est le calcul froid, l'écrasement voulu, l'emprise de la force sur le droit, l'abaissement de la personnalité humaine, un défi à l'humanité. Il dépend de vous, Excellence, de faire taire ces cris de la conscience révoltée. Puisse le bon Dieu, que nous invoquons de toute l'ardeur de notre âme pour notre peuple opprimé, Vous inspirer la pitié du bon Sa-! maritain ! Agréez, Monsieur le gouverneur général, l'hommage de ma très haute considération. A Son Excellence Monsieur le Baron von Bissing, gouverneur général, Bruxelles. (Signé:)D. J. Card. Mercier, Arch. de Malines. L©s razzias Les Belges m'ont pas oublié la traite des noirs au Congo bolge ni la campagne^ couronnée de succès, entrepriso avec vigueur par le baron Dhanis. Lo grand chef esclavagiste arabe à cette époque s'appelait Kas-songo. Il n'avait pas commis plus de cruautés que von Bissing n'en a fait commettre en Belgique. C'est pourquoi nous pouvons associer des deux noms et rapprocher les deux plus • grands marchands d'esclaves des temps modernes. Mais, tout de même, Kas-songo _ nous est plus sympathique. Il ne se piquait pas do représenter la civilisation, ' ni la Kultur et vendait les noirs pour arrondir sa fortune. Von Bissing livre à l'Allemagne les Belges pour les obliger à combattre indirectement leurs frères. -Sa férocité se double do courtisanerie. Le curieux de ce régime est que, précisément, les Allemands protestèrent avec force auprès du gouvernement do l'Etat Indépendant du Congo contre _ les agissements odieux de Kassongo. Or, aujourd'hui, ils répètent ces agissements, mais avec plus de cynisme. Le cardinal Mercier — on l'a vu — vient de remettre durement von Kassongo—Bissing à sa place. Il lui dit froidement qu'il a manqué à ses engagements, — ce qui ne saurait surprendre do la part d'un Allemand. Il lui dit aussi toute l'horreur des déportations qu'il fait commettre. Vraiment, le duc d'Albe est un doux compagnon à côté de ce von Bissing qui représente la force allemande dans toute sa. splendeur. Les Belles n'oublioront jamais, ni dans dix, ni dails vingt siècles, que von Bissing rétablit l'esclavage en Europe. Le ministre Grey a envoyé la lettre suivante au ministre plénipotentiaire de Belgique à Londres: ,,J'ai l'honneur do vous informer que je suis en possession de votre lettre du 16 novembre dans laquelle vous signalez la protestation solennelle du gouvernement belge contre les mesures de travail forcé et de déportation que les autorités allemandes ont prises contre la population du territoire occupé do Belgique. , ,,Votre gouvernement n'attendra certes pas de ses alliés uno manifestation do l'indignation que ceux-ci ressentent avec lo monde touit entier contre ces pratiques appliquées seulement jusqu'à co jour au honteux commerce des esclaves. Il sera suffisant d'assurer que le gouvernement anglais est prêt à aider le gouvernement belge dans chaquo démarche qu'il désirera faire pour obtenir qu'on mette fin à ces cruautés et que les coupables soient punis. Toutefois, lo riev. virilement anglais peut donner au gou - ab belge l'assuranco qu'il tentera un < • > suprême pour amener la guerre à une issue prompte et triomphale, afin de libérer ainsi la Belgique de tous les dangers qui continueront à la menacer aussi longtemps que l'ennemi occupera son territoire. „Ueci est notre principal objectif. La dernière preuve de la barbarie allemande a raffermi notre décision de tout mettre en oeuvre r pour a-tteindro lo but que nous poursuivons." i ministre Vandervelde, président du bu- } reau socialiste international, a adressé au bureau uno protestation formelle contre les déportations des Belges en Allemagne. | Après avoir insisté sur les protestations formulées par le gouvernement belge, M. Vandervelde dit qu'il s'agit de sauver le prolétariat bolge et termine en ces termes: ,,Je fais appel aux membres de l'internationale, neutres ou belligéraints, à ceux qui luttent à nos , côtés et mêmo^ à ceux qui luttent contre nous, | parce qu'en dépit de tout ce sont toujours des socialistes."' • * • ,,La Gazette de Cologne" apprend de Lu-gano -que le ministre de Belgique à Rome a transmis au pape des documents relatifs aux cruautés allemandes commises en Belgique. Il a exprimé en ouitre le désir que Benoit XV intervienne. Celui-ci a assuré le représentant du gouvernement 'belge de sa paternelle bienveillance pour la Belgique. II a promis d'examiner les documents. • * » A Esschen, les anciens employés et, ouvriers des chemins do fer belges ont dû se faire inr seriro au bureau du Ivommandant de la gare. Ils sont mis dans l'obligation de reprendre le ■travail, aux mêmes conditions qu'en temps de paix, chacun d'eux conservant son grade et la salaire qu'ils touchaient do l'Etat belge ou d être déportés, purement et simplement ' * • *- Pour „ créer" des chômeurs, les Huns vien-nent d'enlever toutes les machines des Usines de la Dyle et do Bacalan à Louvain. Le Régime de la Terar Un habitant do Niel, il. l'abhe Munek, arrete &ous 1 inculpation do ^collaboration'1 , J " e Belgique", lo journal patriote clandestin qui eontinuo à paraître malgré les menaces de von Bissing, a. été condamné à 12. annees do prison. Il est incarcéré à Ohar-Iero]} cellule 231, numéro d'ordre 19. A Bniseïfies Il n y a pas que le ,,Volksopbeuring" sévisse. Les Aktivistes ont créé un ,,Volksontwikkeling;' qui institue des cours d allemand ! Ces individus sont persuadés de la victoire des Barbares. Le réveil sera dur! * # * Au cours d'une réeento réunion au Parc des Princes, à Paris, Philippe Thys, gagnant de j J-cuis uo i vatui, s'est classe premier a une course de 50 km. tandem en 1 h y m. 58 s. • * • Le Conseil généràl des Hospices Tient de aecidor la construction do caves dans l'habitation du médecin-directeur du Sanatorium t*. Brugmann, à Alsembcrg, et dans celle du (.îrccteur-médecin do l'hôpital des convalescents, à TTccle-Verrewinckel. La dépenso en est evaluée à 1.650 ir. A Anvers Le gouverneur do la position fait publier un avis remplaçant celui du 14 décembre dernier qui conccrno le passage du pont de l'Escaut près do Burght et qui dispose: Lo pont est ouvert jusqu'à nouvel- ordre au passage des bateaux, pour autant que les intérêts militaires le pej'me'ttent, do 8 heures à midi et de 11 à 16 iielires; sauf que par les tfimps te tempête ou do brouillard il est laissé à 1 appréciation de l'officier de service s'il convient d'ouvrir ou non lo ponc. Le passage des bateaux est réglé par signaux de pavillons qui,'en aval du fleuve, seront hissés à la gare Anvers-AVaes, entre les hangars 16 et 17 au quai do l'Escaut, sur le pont même et en amont de la garde fluviale près du fort de Cruj*beke : pavillons rouges quand le passage est intercut, blancs quand le passage est autorisé. Suivent un certain nombre de dispositions • dont les intéressés ont àx prendre connaissance.Les navires dont le lieu de destination est situé entre les deux gardes du fleuve doivent demander l'autorisation d'amarrage et de départ à la garde la plus proche. Dans la zone située entre les gardes fluviales, les toueurs ne peuvent généralement remorquer qu'un seul navire; par vent tranquille et eau calme, l'officier chargé du service du pont peut autoriser le touage do deux navires à la fois, outro une traîne de deux baquets à moules. Dans la passe entre les deux barrages, les navires remorqués doivent être accouplés bord à bord, sans dépasser une largeur do 15 mètres. Les signaux et prescriptions de police du commandant du pont, do l'officier de service et des gardes du fleuve doivent être strictement observés concernant le droit de visite des navires, et en cas d'infraction l'lusage| des armes à feu est autorisé. Les infractions seront punies répi^cssivement d'un emprisonnement maximum de 6 mois ou d'amende pouvant atteindre 1,000 marks. * * Le collège échevinal offre aux chefs de famille peu fortunées la disposition gratuite d'un dopin de terre pour cultiver des légumes. Ce prêt ne sera consenti que pour la durée c^'une année. Mais la ville ne garantit pas que les Boches ne viendront pas yoler les légumes, comme ils ont fait partout. De j là le paragraphe: | ,,Sans responsabilité de la Ville en cas d'une évacuation prématurée des terrains ; qui serait imposée pour cause de force ma-■ jeure ou autre cas imprévu." On n'est plus très empressé à accepter de telles' cffr-03, les Belles n'étant ois disposés à faire de la culture (sans K.) pour les soldats du roi de Prusse j # «l 1 I JL Mimllm • Ûry\ PÂiiOESSOS ! m D'HIVER j J i i depuisfî, 27.50. ^r|f^ IhSoîweg 11 Sa Haye. On vient d'arrêter un de ces voleurs d'église — c'est, paraît il, une spécialité'— qui avait ,.opéré" pendant uno retraite de fidèles à l'église du couvent des Capucins du marché aux Boeufs. n . a ■ s* En regardant fe tableaux françaês..,. La Haye, mercredi. ^ Je viens de passer un quart d'heure en France. Un quart d'heure exquis. N'était-ce qu'un quart d'heure ? Pas à ma montre, certes, mais il m'a semblé, tant les minutes m'ont « paru s'enfuir et s'égrener, rapides, trpp rapides. Car j'ai passé ce bout de temps à la délicieuse exposition que le Comité Hollande-France organise en co moment au ,,Panorama Mosdag" de La Haye. Un enchantement, cette exposition, un miracle. Des chefs?d'oeuvre, et rien que des chefs-d'oeuvre, et groupés avec un goût, un art, un sens de l'harmonie et du nombre... Je disais bien: le pavillon Mesdag, à l'heure qu'il est, est une petite province française. Combien l'idée est heureuse, du Comité Hollande-France, de nous montrer en Hollande, au moment précis où la Franoe silencieuse et * grave se défend contre uno attaquo monstrueuse et marche d'un pas majestueux et presque divin vers la plus juste ot la plus noblement méritée des victoires, de nous montrer la 1 rance de l'art, la France créatrice infatigable, inépuisable, incomparable do formes de beauté. Avant la guerrç, nous croyions à une Fiance charmante mais affadie, artiste encore mais alanguio dans une civilisation trop vieille; depuis la guerre, nous voyons cette France dégénérée faire au mondo fa leçon de la Marne et do Verdun et lui montrer, terriblement, que le sang des héros do Condé», do Villars, de Hoche et de Napoléon coule toujours dans ses veines sublimes. Dans lo bruit du canon, nous oublions, nous négligeons la Franco qui pense, qui crcc, et qui a donné à chaque siècle sa civilisation propro et à tous les ai ts leur formule suprême et leur point do perfection absolue. Ces deux Ffarice, pourtant,— l'héroïque et ia belhs — ne s'excluent pas. Elles se complètent. Et c'est parce que les poilus 6avent ce qu'ils ont à défendre contre l'appétit de? Allemands, c'est parce qu'ils savent qu'ils donnent leur sang pour défendre la plus noble terre et le plus haut idéal pour quoi des hommes se battirent jamais, — qu'ils sont si simplement et si naturellement sublimes. Ce qu ils ont à défendre centre un ennemi abominable, co n'est pas seulement, des routes, des tranchées, des villages et des fleuves. C'est, ! derrière ces villages et derrière ces fleuves, le i génie même, la pensée même de la France, , c'est le passé avec son incomparable cortège do splendeur c'est la grâce do ses poètes, c'est la claire et généreuse vision de ses philosophes, | ccst le rêve de ses artistes. C'es't tout hier, et | c'est tout demain. Et c'est pourquoi aujour-, d'hui, pour1 les poilus, lie compte pas ! i Ce rêve des artistes de I'"rance, cies artistes du siècle dernier et du siècle jeune et sanglant où nous sommes, l'exposition des impres-| sionn-stes de La Haye nous le montre dans touto sa variété, sa forue et sa grâce. Tout cela est avant tout bien français." Pas une faute de goût, rien qui no caresso le regard et qui n'agrée à l'esprit. Tout cela est noble, . harmonieux, chatoyant et mesuré. Tout cela est j beau comme un vers de Itacime. Un tel ensem-i ble de merveilles échappe bien entendu à la j critique Que diro encore dos tableaux de R -| noir, de ceux do Mon'et, de Manet, de Sisley, | de Vuillard, do Cézanne, de Cros, do Degas et d'Odilon Ilhedon, que nous Connaissions déjà pour leur célébrité, que nous n'oublierons plus désormais et que l'on aimera en Ilollancte parce qu'ils appartiennent à la fa-ni'le c des grands chefs-d'oeuvre do la peinture qui a do si puissantes racines dans cette patrie ra^nie des grands maîtres! II faut-aller voir cetto exposition unique des maîtres impressionnistes de France; on ne reverra plus un pareil ensemble et c'est le grand ^ mérite des collaborateurs français du Comité, et surtout de notre olier confrère et ami Maurice Gandolphe, et de notre confrère Henry Asselin, d'avoir fait de cette exposition d'oeuvres.do Franco une manifestation digne de la France. L'autre après-mir" , parmi tous ces chefs-d'oeuvre, dans une pré cieuse et fine atmosphère de beauté vivante et de goût délicat. M. Asselin nous a parlé de l impress:onnisme français. Sa conférence a M < très goûtée. Après l'avoir entendue et applau die, tous' les auditeurs, comme des pèier:.: vont à leur madone, sont venus admirer, ou mieux adorer, ces chefs-d'oeuvre d'audace et de clarté, ces merveilles de vie profonde et d'inégalable séduction, dont notre éloquent confrère venait do nous entretenir. Tous non.. nous sommes inclinés devant tant d'authen tique splendeur. Et pendant quelques instan nous nous sommes sentis comme emportés tr< loin d'ici, et très loin de nous-mêmes, au do. • des mers incertaines, par dessus les mél -sanglantes, près du coeur même de cci •-France adorable, matrice inépuisable beauté et de perfection. Et de mémo quo c1.. que jour, nous la bénissons pour son héror-v et l'aimons pour ea gloire, hier encore, t~ alliés ou ,,neutres", nous l'avons admir. ç:. reconnaissant s, peur cetto mari-festation lumineuse et réconfortante do r; puisable ressoiyce de son j fi&né Feibeimaa

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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