L'étoile belge

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s.n. 1918, 24 Novembre. L'étoile belge. Accès à 16 juin 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/dn3zs2m01x/
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I 0 centimes le Numéro 10 centimes Be Numéro Les conditions de l'armistice Une réclamation allemande Par l'entremise des gouvernements suisse et hollandais, la note suivant?, (signée du docteur Soif, secrétaire d'Etat à l'office t'es affaires étrangères d'Allemagne, a été remise aux gouvernements de l'Entente : « Si l'on ne prend pas des mesures .économiques appropriées, chaque jour l'évacuation fo^-ée et précipitée, prévue jlans l'armistice, rend plus sérieux le danger d'une catastrophe non seulement pour l'Allemagne et surtout pour la région de la rive gauche du Rhin, mais avant tout aussi pour le Luxembourg. C'est pourquoi le gouvernement allemand demande instamment que l'on envoie prochainement à Spa des spécialistes dans les questions économiques et ferroviaires pôur former une commission d'armistice, sinon des dommages économiques se produiront que l'on rie pourra plus réparer ultérieu^e-m«it. » Cotte note était accompagnée du dominent ci-dessous : « Le plénipotentiaire allemand de la commission d'armistice à Spa a remis, le 16 novembre, la note suivante aux ^représentants adverses : ; » Sur les instructions du gouvernement allemand, je dois expressément attirer l'attention sur le fait suivant : i lors de la reddition des tronçons dte voies ferrées encore occupées, les locomotives qui s'y'trouvaient seront rendues. Cette mesure porte sur un total d'environ 3000 locomotives. L'abandon |des 2000 autres signifierait l'effondre-iment de l'exploitation ferroviaire allemande et susciterait de graves dangers ■peur la vie économique de l'Allemagne-Il faudrait s'attendre à des émeutes (Provoquées par la faim et ses conséquences inévitables. D'autre part, le trafic ferroviaire étant paralysé, l'exécution de certaines conditions de l'armistice, telles que celle de la reddition des prisonniers ds guerre, deviendrait j impossible. En oe qui concerne les vva-,go"s de chemin de fer, on prévqit que j 100,000 wagons seront laissés dans les | territoires occupes. La livraison des wagons manquants à prendre en Allemagne se heurte à des difficultés dont on ne peut trouver la solution. » Et plus loin : « Le gouvernement allemand attire encore une fois l'attention sur les oon-iSéquences incalculables qui menacent de se produire si l'on applique strictement l'article 7 de la convention. Je demande instamment un adoucissement à cette clause. » <w» Les négociations pour la paix i D'o.près Je Daily News, voàci quels sont te délégués au grand congrès de la paix, |qui se réunira à Versailles et aura son 'quartier général à Paris : Pour Ja France : MM. Clemenceau, 'Bi'iemd,"Tardiou et Bourgeois. Pour l'empire britannique : MM. Lloyd [George, ©rtlfour, probablement lord Rea-|diing, un délégué ouvrier M uin ou plusieurs îdélégués des Dominions. Pour les Etats-Unis : MM- Wilson, Elihu, ftoot, Lainsïing et Honse. On parle aussi de [M. Loués D. Bramdeis. , Pour l'Italie : MM. Sanra'-rïo et. Orïamdo. j Pour la Belgique, les délégués ne sont 'pas encore désignés, mais on oroit que ce isera le chef du cabinet avec M., Vnudar-ivelde.Pour le Japon : MM. Tschànda et Màtomi, /les ambassadeurs à Panis et à Londres. Poitr lia- Roumanie : M. Take Jonescu1, ' pour la Grèce : M. Venizelos. 'Pour la Serbie : M. Patchich. Pour .les Tchèquies-Slovaques : M. Masa-<ryk.* Pour les Slaves du Sud : M. Deneot. Aucuin délégué n'est désigné jusqu'ici Ipour la Russie. FRANCE M. Poincaré visite la Meuse libérée / Le président de la république et Mme I Poincaré sont allés, mercredi, visiter les tpopulations délivrées du nord de la Meuse, (Verdun, Etai, Montmédy, Stçnay, etc. |M. Clemenceau et le maréchal Foch élus à l'Académie r L'Académie française a élu jeudi, à l'u- , nanimité de ses 23 votants, le maréchal Foch au fauteuil du marquis de Vogué et M. Clemenceau à celui d'Emile Faguet. Le Roi et la Reine d'Angleterre à Paris Il se confirme que le roi George V et '■ /la veine arriveront à Paris le 28 noveni-|m\".Auparavant une délégation de marins , anglais visitera les ports français et la j capitale. < ANGLETERRE J Reddition de ia flotte allemande La grande flotte britannique, accom- 1 .psgnée des navires américains et fran-jeais, a rejoint, le 21, à 9 heures, la ;flotte allemande, composée de : 9 cui- 1 rassés, 5 croiseurs de bataille, 7 croi- 1 sev.rs légers, 49 destroyers, qui ont été internés au Firth of Forth. Ces 70 unités représentent, moins 3 unités (1 cuirassé, 1 croiseur léger et ( 1 destroyer), la totalité des bâtiments s qui, aux termes des clauses navales do < l'armistice, devaient être remis aux alliés. Le Dresden et le Scydlitz sont en réparation.Les navires allemands sont entrés, sous escorte, à 15 heures, à Rosyet. Ainsi, il manque un cuirassé, un croiseur de bataille et un croiseur léger sur le chiffre fixé par les alliés. Les Allemands ont expliqué qu'ils remettraient le reste plus lard. Un croiseur lJjer a heurté une mine en traversant la mer du Nord et a coulé. (L'Allemagne conserve ainsi dix cuirassés, un croiseur de bataille, vingt croiseurs légers 4 un certain nombre de destroyers.) Remise des sous-marins allemands , à l'Angleterre On mande de Londres, sous la date du 20 novembre, que la livraison du premier groupe de vingt sous-marins allemands1 a eu lieu dans la matinée de cette journée, à 7 ueures et à 70 milles de distance en mer. Plus de quatre-vingt autres s'ous-ma-rins seront livrés avant la fin de la semaine.C'est le contre-amiral Jyrwhit qui est à la tête de l'escadre chargée de les amener dans les ports anglais. Tous les sous-marins) étaient à la surface de l'eau ; les équipages se trouvaient debout sur le pont. Sur un signe de l'amiral, le premier torpilleur a viré do bord dans la direction de l'Angleterre, et les sous-marins ont reçu ordre de le suivre, ce qu'ils ont fait incontinent. La livraison était opérée. A vingt milles de Harwich, à l'endroit désigné, les navires ont jeté l'ancre, et les équipages anglais sont montés sur les sous-marins pour les amener dans le port. Pendant l'opération des avions anglais croisaient dans l'air. Le parti ouvrier et la coalition Le rédacteur parlementaire du « Daily News » dit que les huit ministres appartenant au parti ouvrier se réuniront pour décider de leur attitude pendant la période électorale. Ils ne feront partie de la coalition que si le gouvernement leur donne des assurances formelles au sujet de l'introduction d'un contrôle national des rail-ways et des mines. On croit que le gouvernement fera droit à cette exigence. Le séjour des étrangers M. Cave, rfîinistre anglais de l'intérieur, est nommé vicomte et devient comme tel membre de la chambre des Lords. Il a annoncé qu'un projet de loi relatif aux étrangère est prêt à être déposé et contient des dispositions permettant au gouvernement d'empêcher les étrangers de débarquer on Angleterre et l'autorisant à fixer certaines règles pour le séjour des personnes appartenant aux nationalités ennemies. La protection accordée aux réfugiés politiques continuera comme par le passé. ETATS-US^© Le voyage cfu président Wilson en Europe Le voyage de M. Wilson en Europe est officiellement confirmé. L'Associalea Press dit que le président a l'intention dé continuer, pendant son absenre des Etats-Unis, tontes les fonctions de son office. En France il exercera ses, fonctions à l'ambassade américaine où, à raison de l'exterritorialité, il sera en territoire améri-cain.D'après une autre dépêche de New-York, M. Wilson resterait en France jusqu'à ce que la partie la plus considérable du travail de la conférence de la paix soit accomplie.Il est presque certain, dit une troisième dépêche, que le président Wilson visitera Rome et Bruxelles. ALLEMAGNE Le drapeau rouge à Serliti Liebknecht et Rosa Luxembourg publient un nouveau journal sous le titre : de n Le Drapeau Rouge. » Les matelots allemands On mande de Hambourg au « Berliner Tageblatt » qu'une assemblée de matelots, comprenant notamment les équipages des vaisseaux de guerre qui.se trouvent à Hambourg et il CuHhaVen, a pris des décisions politiques d'une portée considérable. Tous les orateurs ont sévèrement condamné les efforts qu'on fait pour diriger la révolution dans les voies de la modération, comme cela s'est déjà produit à Kiel et à Wilhelmshaven. L'assemblée a décidé la création d'un conseil do marine de l'Elbe inférieure, qui s'adjoindra aux groupes socialistes de gauche. Une commission a été nommée avec mission de prendre part à l'assemblée des marins convoquée par le gouvernement à Wilhelmshaven et d'y revendiquer le déplacement de l'administration de la marine de Berlin à Hambourg, afin de <ïa placer îous le contrôle du conseil des ouvriers et soldats de Hambourg. La ration de pain à Berlin C.e qui tendrait à prouver que l'Allemagne n'est pas aussi piès de la famine qu'on t'affirme, c'est une nouvelle donnée par le correspondant berlinois ele la « Gazette de Pologne ». Il annonce qu'à partir du 1er décembre la ration de pain sera portée i 2,Î00 grammes par semaine. Brème contre Berlin Le conseil des ouvriers et soldats do la la ville hanséatique de Brème trouve que Ebert et Haase font de la politique .bourgeoise et pas du tout soçialiste, parce qu'ils ■ eulent rétablir les commandements unitaires.Il a déclaré que les .conseils d'ouvriers et le soldats locaux détiennent le pouvoir et auront le conserver en dépit dos efforts lu gouvernement actuel. AUTRICHE-HCNGRiE Un député aviateur On mande de Vienne que le député polonais Stcfoczyk est arrivé de Lemberg à Przemysl par la voie des airs et qu'il a annoncé que Lqmberg est encore toujours au pouvoir des Polonais. Conflits ontre Tchèques et Hongrois Les journaux de Prague demandent la mise sur pied de toutes les troupes contVe la Hongrie, à cause des récents conflits sanglants en Slovaquie entre les troupes tchèques et les troupes hongroises. Bandits hongrois Des brigands ont volé, à Budapest, pour *40 millions de couronnes de marchandises sur les bateaux amarrés dans le Danube. Us étaient armés de mitrailleuses et do revolvers.La propagande bolchevisie en Bohême Un groupe de bolchevistes russes arrivés à Prague, a déclaré que c'était pour y faire triompher les principes du bolche-visme.On le surveille de près, afin d'empêcher sa propagande. Tous les prisonniers russes seront renvoyés le 3 décembre en Russie. D'autre part, on usera de rigueur vis-à-vis des Tchèques soupçonnés de tendances bolchevistes.RUSSIE L'organe officiel des soviets attatjue le gouvernement socialiste allemand I.â « Isvestia » publie un article du bol-chevist'ts Radek, attaquant la politique contre-révolutionnaire de Haase et de Ebert, qui sont en train de livrer la classe ouvrière aux mains du capitalisme. Leur politique actuelle est même pire encore, c'est une tentative pour arrêter la marche de la révolution internationale avec l'aide du capital. ESPAGNE L'Espagne et la Russie M. Caballero, sous-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, vient de déclarer que l'Espagne a rompu les relations diplomatiques avec la.république des Soviets. BULGARIE Mauvais traitements infligés aux alliés Le correspondant du « Times >> à Sofia dit que la Bulgarie n'est pas encore domptée et qu'elle a besoin d'un châtiment sévère. Le peuple ne se considère pas comme vaincu et a oublié la bienveillance des alliés. Des tentatives répétées pour éluder les conditions de l'armistice provoquent des difficultés. Les autorités britanniques montrent de la patience, mais récemment un général français est parvenu à obtenir qu'on lui obéisse- au1 moyer., d'une menace do bombardement immédiat. Des 100,000 Serbes internés dans le pays il ne reste que 5S.000 en vie. Les prisonniers civils grecs et macédoniens sont abominablement maltraités. Hommes, femmes et enfants sont contraints de travailler en bandes à la' réfection deâ1 routes et souffrent du manque de tout. Lorsqu'une épidémie de typhus a éclaté, les malades ont été enfermés dans des bâtiments vides et sont morts par milliers. Deux cent cinquante Anglais,, faits prisonniers à Doi-ran, ont été contraints de marcher nu-pieds et sans nourriture jusqu'à Sofia. Un grand nombre a péri pendant le trajet. TURQUIE Lo nouveau gouvernement Tewfik pacha est nommé grand vizir. Il a formé un cabinet d'amis de l'Entente. Enver et Talaat ont quitté Coijstantinople la semaine dernière à bord d'un torpilleur allemand. HTTÉRIETTE, LENEMAIN II serait difficile, au lendemain do l'inoubliable journée du 22 novembre, d'apprécier le plan des réformes politiques, économiques et sociales esquissé à grands traits dans le discours royal ; nous devons nous bornër à en atfprou-vei l'esprit générul et le> généreuses! tendances. La plupart des passages du discours, relatifs à ces réformes ont été salués pa.1 des acclamations. Seule la phrase relative à l'Université de Gand a été ac* cueillie avec une certaine froideur. Cet accueil fait à une phrase, d'ailleurs peu claire, est de natûre à faire réfléchir le gouvernement. Il n'entre pas non 'ilus dans^nos intentions do 'discuter la composition du nouveau cabinet: Si nous vivions dans une épùque ordinaire, peut-être nous fe-rions-nous l'écho de certaines réflexions échangées dans nos cercles politiques ; mais dans les circonstances anormales où nous nous trouvons, il serait -puéril de se demander pourquoi tel ministre d'hier ne fait nlus partie de la combinaison d'aujourd'hui, pourquoi tel homme nouveau v est entré ou pourquoi l'on a préféré celui-ci à lel autre qui semblait avoir rendu plus de services à la chose publique. L'intérêt de la situation n'est point dans ces questions de personnes, l'es-c» (i^l p'pct nue nnns avons à notre tête un gouvernement d'union dans lequel les trois grands partis soient équitable-ment représentés. La constitution d'un pareil gouvernement s'imposait : avant de reprendre sa Nie politique ordinaire, la Belgique doit *.'wu«lic ôur le champ et 'Ir.ns un «eus transactionnel et pratique, les nombreux problèmes que soulève la période de iransition qui s'ouvre devart nous. Ces problèmes, un ministère mixte peut seul en aborder la'soltition. L'accord semble donc fait sur ce point que lei réformes dont il s'agit doivent avoir- le pas sur toutes les autres ouestions politiques, quelles qu'elles soient. Celles-ci sont naturellement réservées aux Clfambres nouvelles issues d une prochaine consultation du pays. Les ministères mixtes ne sont d'ailleurs pas sans précédent dan" notre histoire parlementaire, que nos compatriotes connaissent malheureusement trop peu. Après la révolution do 1830, libéraux et catholiques se rencontrèrent dans les conseils d? la Couronne et les cabinets d'union se succédèrent, pour le plus grand bien du navs pendant une dizaine d'années. Les mêmes circonstances qui justifiaient la création des ministères mixtes après la révolution la justifient aujourd'hui après la guerre. Espérons donc que chacun de nos trois partis apportera son loyal concours à l'œuvre commune. r>.- '• - ' Un Te Deum a clé châfité hier, à 2 heures, 'il Saiimte-Grahile, pour célébrer la Ebé-rai.ictn du territoire et la victoire des ûit'ûcs: Lo Roi — en tenuo de campagne —, la Reine enveloppée dans un grand manteau garni de fourrure — ont quitté,•'Vers 2 heures, le Palais die Bruxelles, dans une auto ouverte. Dans une aulne auto — fermée, celle-ci — avaœnt pris place 'les princes Léqpioid et Charles et ta princesse Marée-José. 11 n'y avait aucun© escorte. Les souverains àaSent accompagnés de quei'quès dignitaires de la cour. Suir le parcours.— la place des Pala:s, la rue Royale, le Treuirenberg, la place Saimie-Gadule" — c'est ta foute fiévreuse et gaie qui acc.'âme avec enthousiasme. Los honneurs miiSitaures " sont irenidus <\ l'extérieur de la collégiale par le ie régiment des' carabjntieirs ; à l'intérieur, par le 1er grenadiers. On ne, se. lasse .pûiaït d'admirer la belle prestance des troupes qui sont en tenue de cariipia'gne. Sur le passage dies souverains, Jes soldats présentent les armes, les clairons sonnont aux champs,«la musique joue la Brabançonne, tandis que le& cloches vibrent à toute volée. A leur entrée clans la collégiale, le Ro:, ta Reiaiey, lies princes cat été reçus par le cardœal Mercier, en grand costume sacerdotal.Le oardànal a prononcé une éloquente allocution il laquelle le Roi a répondu en ces tonnes : La Reine et moi avons écouté a,vec émotion les belles paroles que le cardinal vient de prononcer. Nous lui en exprimons notre vive reconnaissance. Nous sommes-heureux en ce jour de paix, de joie et de libération de venir dans notre belle collégiale unir nos prières aux vôtres pour adorer et remercier le Dieu tout-puissant et le prier de bénir et de protéger notre -chère Pairie. Nul ne pouvait mieux présider celte solennité religieuse et lui donner son vrai caractère que Votre Eminence qui, à la tête du clergé belge, pendant quatre ans et demi, a personnifié la force morale du droit vis-à-vis de l'usurpation et de la violence. Votre Eminence a donné à tous un grand exemple et ses actes ont puissamment contribué au triomphe de la sainte cause de notre indépendance. Je tenais à rendre ici un hommage public de gratitude et de reconnaissance à l'illustre primat de Belgique. Le public souligne ces paroles par des <i très bien ». Les clairons soutient et dans le fond du temple la musique du 1er grenadiers exécute Vers l'Avenir, tondis que, procession-raaîlâmen!, le Roi, la. Reine et les prànaes sont conduits vers le trône étavé au pied de l'autel. i Le Te Deum commence aussitôt. Le cardinal Mercier officie. La maîtrise exécute, sous la direction de l'auteur, M. Marivoet, maître de chapelle de ta collégiale, un Te Deum pour chœur, orchestre et orgue, qui est dédié au regretté Edgard Tinel. Après Iss prières liturgiques, la musique des grenadiers joue la Brabançonne et, tandis que le Roi et 1a Reine, suivis de leurs enfants quittent la colégiale, la foule chante l'hymne natconal et crie : « Vive le Roi I Vive ta Reine J » Nous avons dit qu'il y avait foule : on remarquait les membres du corps diiploma-lique ; M. de Faveraau, président du Sénat; les ministres à portefeuille avec le chef de cabinet, M. Delaoroix ; plusieurs ministres d'Etat ; M- 'e gouverneur Béco ; M. lo bourgmestre Max — très acclamé à son ar-t rivée et à son départ — les échevins Lemon-ntier, Steens, Jacqnwm ; M. Côcq, ff. de bourgmestre d'Ixe'iles ; ies généraux Léman, Ruffin, Iimpain; M. Emile Brunei, ancien ministre, de nombreux fonctionnaires en costume officiel, etc. Notons encore les représentants de3 a.r-fnées alliées et, à la place jadis occupée par îles combattants die 1S30, une députatiqa d«s mutilés die la guerre. Le Roi à l'hotel de ville SUR LA GRAND'PLACE 'A 2 heures, déjà, c'est ta cohuie.. A 3 heures, il semble bien qu'il n'y aura plus l'ombre de possibilité d'introduire en-:ore dans le rectangle de ta place, môme le force, la moindre humanité, fût-ce celle du plus plat des activistes. Or, des foules ;ompaotes dévalent de plus belle de toutes es rues, et parviennent à se faufiler; où, lommant ? Et des automobiles passent e! ceipassent h Iravers tout... On avait tenté une expérience : on avait lonfié le seiyiee d'ordre aux boys et airlss soouls de Bruxelles ; pas de gendaraies, çieu d'agents de police. Cela a réussi, &çpeu près ; se tenint^par 1a main ou faisant!une barrière do leurs bâtons ;mis bout à bout, es scouts slarcboutaient(sur les talons ei poussaient tpnt qu'ils pouvaient. Lo premier souci fut de forer un passage londuisant de ta rue de la Colline h l'hôte! le ville. Il y fallut de l'énergie, de l'obstination et aussi l'aide do quelques vigoureux agents. Du balcon do la Maison du Roi, où se trouvait la tribune de la presse — laquelle Maét rempie à briser les rampes de pierre il y avait là un nombre insoupçonné de cciàtrères |et de consœurs — la Gramd'-Place nous apparais? ait. comme sfemée d'une infinité do petits ronds nt^is, gris, l>lanes, bleus, verts et il semblait, que toul simplement le pavé de- la place se fût exhaussé d'un mètre et demi. On aurait marché sur tas téies sans la moindre difficulté. Mais la nuit vientx assez rapidement el tout cela so fond dans une grisaille lentement remuée de mouvements imprécis tel d'où s'élève un bruit puissant de miarée. Doupé de chants qui ressemblent parfois i des cantiques : « ...1a patrie et l'honneur, la liberté l n Et ce sont, en effet, des chant; désormais sacrés, que nous o'ioubiierons plus. Soudain, l'hôtel de ville s'éclaire et le: dieux grosses lampes électriques de ia place s'allument. Sur le ciel, encore gris-bleu, le cheval d© Charles de Lorraine se silhouette tout noir, avec un trait de reflet brillant svu le ventre, et entre se3 pieds remuent uik dizaine d'ombres humaines ; il y en a jus que ta. En bas, c'est de la fantasmagorie l'or et ta soie jaune des étendards étincsl lent, tandis que' l'immense fouie, plus im précise encore, ressemble exactement à une mer calme, vue le soir du liant de la fa laiise. Devant les maisons des corporations, la Brabançonne de Samuel s'amincit qi de; reflets plu.-, élancés do îaoézo ; elle gr. r 11 monté, élevant triomphalement sur cette foule son geste large de gloire et de joie. . Un® clameur jaillit : un projecteur lanci vers l'hôtel, de ville sa gerbe de lumière, qu. escalade la tour, détaille la denljlle de pierre, descend avec lenteur le long de. drapeaux, caresse les tourelles et dfsipa rail. L'atmosphère est idéale de pureté ; ii n'y a pas un grain de poussière ; et les .in nombrables visages se dessiriejut, -toul blancs ou la clarté crue. Les lignes»admirables de l'hôtel de ville et des maisons ap paraissent nettes et tontes proches, et U pointe de la tour semble atteindre le ciel, maâlteaaot tout noir. Nous regardons encore la foule. Comiin sont-Ils, ces spectateurs qu'une .môme ai deur aimante et joyeuse fa'l patienter de puis trois heures? Vingt, trente mille? Le calcul serait facile : quelle est la surface de la Gramd'Place et combien peut-on compri ffer d'hommes, jusqu'à j'étouffemewt, sui un mètre canré de pavés? Mais une sonnerie de trompettes vieh' mettre en déroute notre arithmétique. Des tambour® battent aux champs, un cortège courant de boys-scouts se précipite et une clameur f rmidable emplit l'air. « Le Roi Vive le R :i » C'est lui, en effet. Toutes les têtes semblent se dédoubler; les chapeauj s'élancenlt et s'agitent frénétiquement an bout des poings et c'est un cri- prodigieux, un jaillissement d'une impétuosité inouïe :i Vivo le Roi! Vivo le Roi! » Le Roi et k prince Léapold, dasus leur automobile dé. couvante, répondent «n partant la main ai képi et en s'inclinant, sans fin. Les trom pelles thébaines sonnent joyeusement dans ta tour ele ta Maison du Roi, le cair.illor sliante et le projecteur, avivant les teintes délicates des elrapeaux, monte le long de h' lour, monte comme Une apothéose, monte vers les étoiles, avec les cœurs ardents de la foulo. Le Roi pénètre dans l'hôtel de ville. >.e calme ranalt sur la place, un calme relatif, fait de mille murmures joyeux, d; mille exclamations ravies, cependant qa'ur second projecteur balaie lentement les visages, tendus à présont vers lo balcon bor-lé de .rouge, attendant qu'un petit rideau îe lève, là-bas, tout prés ele la tour, dans m angle où sont disposés des fauteuils l'or. L'attente il'èst pas bien longue. A 5 h. 40. es trompettes thébaines Tetenlossent à nouveau. f.e petit rideau s'écarte. Alors — ici, la plume tremble dans maire nain.;. Jamais rai, jamais souverain adoré :1e son peuple n'a pu entendre pareille explosion d'enthousiaste loyalisme, jamais leuplo n'a clamé avec une telle ardeur son imour, sa recon/naissance et sa "[ai passionnée en son roi. Vingt mille mouchoirs i'agila. Mit, d'un bout de la place à l'autre, /ingt mille poitrines criaient de toutes leurs brees leur joie éperdue. Et quand une fan-arc joua ta première mesure de.la Rraban-•or.me, les vingt mille spectateurs coiitinu.è-'ent en un chœur iranien se, . fantastique, lont les accents tiraient des larmes de tous es yeux. Deux couplets de nqtre national tarent ainsi chantés, et, quand le dernier iccorel s© perdit, la clameur reprit avec une orce nouvelle et éontinua, sans une secan-le de faiblesse, jusqu'au moment où le Roi, es princes et la princesse se retirèrent — iprès avoir entendu là, pendant cinq gros-:es minutes, la voix unanime et formida->ie de la Belgique aimante. — Le Rai doit être bien heureux! disait [iieiqu'un. — Pourvu qu'il le soit autant que nous, épondit-on,.. LA RECEPTION Elle ai été brillante mais, il y avait une i absente et ce fut une grosse déception : la1 - Reine, très fatiguée par les émotions de e cette journée inoubliable n'a. pu accom-e pagner le Roi à l'Hôtel de ville. s Lo chef de l'Etat — qui a conservé la te-s nue de campagne — était accompagné des , princes Léopold et Charles et de la *prin-t cesse Marie-José. A .leur arrivée ils ont été reçus au pied du fcrand escalier d'hon-t. neur par M. le bourgmestre Max, MM. les s échevins Lemonnien Steens, Jafcqmain, , Max Hallet, Pladet et Brabant, conseiller, i communal f. f. el'échevin, et M. Vauthier, s secrétaire communal, , Tandis que les augustes visiteurs gravis-I sent l'escalier quelques élèves de l'Ecole normale de jeunes filles chantent avec un , ensemble parfait la « Brabançonne ». Tou-1 tes sont vêtues de blanc, au corsage elles portent un nœuel de rubans i tricolores et t elles entourent le drapeau de'l'école. Le cortège royal précédé desi massiers , des maîtres des cérémonies et des huissiers ; en uniforme pénètre dans la salle gothique . envahie par les invités. On connaît cette ^ salle éblouissante d'or, et de lumière. Elle avait reçu une décoration très sobre formée surtout de plantes ornementales. 1 Nous remarquons parmi les personnali-! tés qui entourent Je Roi, MM. le baron de . Favereau et Woest?, ministres! d'Etat; Leurs Excellences le marquis de Villalobar, ministre d'Espagne ; M. De France, le nou-; veau ministre de la République française 1 accrédité en Belgique ; le nonce du pape ; Mgr Locatelli ; sir Francis Villiers, mi-u nistre d'Angleterre ; Mahmoud-Khan, mi-nistre de Perse ; M. Van Vollenhoven, char-' gé d'affaires des Pays-Bas. Et ce fut une 1 grande joie de revoir Son Excellence M. f Brand Whitlock, ministre des Etats-Unis 5 qui, on le sait, s'est créé une grande popularité en Belgique. 5 Citons encore S. Em. le cardinal Mer-e ciér ; MM. les ministres1 Delacroix, Renkin, c Paul Hymans, Vandervelde, Henri Jaspar, 0 M. Ernest Solvay, M. le baron Lambert, du] '' Comité Nationalise sénateur comte Go-e blet d'Alviella ; les*députés Maurice Féron, Albert Devèze et Pécher," en uniforme d'of-' licier. M. Béco, gouverneur du Brabant; M. Gheude, député permanent ; Jadot, gou-" verneur de la Société Générale ; Emmanuel e Janssen, vice-président du comité exécu-" tif du Comité National ; Godefroid, secré-' taire des commandements du Roi ; Van, s Langenhove, conseiller provincial ; le président Levy-Morel ; tous les bourgmestres e et do nombreux échevins du Grand-Bru- • xelles ; les conseillers communaux de Bru-G xèlles ; le colonel docteur De Page — en ' uniforme — très1 entouré, etc. e On remarque la présence de nombreux s officiers étrangers. 1 L'entrée du Roi dans la salle gothique ' déchaîne une formidable et longue ovation.; Tout le monde est debout. M. le bourg-' mestee Max s'avance vers le chef de l'Etat " et prononce l'allocution suivante : a Discours du bourgmestre ' Sire, 0 Lorsqu'on en 1914, tout au début du •- mois d'août, le Roi eut la bonté de m'appeler auprès de lui, le jour même e où, se mettant à la tête de son armée, il e allait partir pour le quartier général, j'entendis de sa bouche des paroles qui r laissèrent en mon esprit une' ineffaçable , impression. Qu'il me soit permis de les s répéter publiquement. « La Belgique, c me disait le Roi, entre dans une guerrs e où' pour elle nul inXi.it matériel n'es! ! en jeu. Seul un intérêt moral lui fai( s prendre l^s armes. C'est pour la sauvei s garde de son honneur qu'elle va se bat-3 tre. Qu'avant tout le souci de l'honneur ; soit donc le guidera tous ceux qui pa.r : leurs actes peuvent engager le pays de-< vant lo jugement de l'Histoire ». j Noble langage. Il éclaire de la lu-. mière la plus vive toute "la conduite du s Roi. C'était en quelques mots tout un 1 programme, un programme auquel ce-s lui même qui le traçait resta fidèle avec a une constance .qui fit affluer vers lui le c respect et l'admiration du monde. e D'autres diront quelle fut sur l'ar* mée l'influence de ce grand exemple. Je puis at^ter que la population civile !j y puisa la vigueur morale sans laquelle! la Belgique eût infailliblement succom-. bé sous-lo poids de ses souffrances. Cs •- peuple tyrannisé, outragé; martyrisé,; i gardait les yeux fixés sur là haute fi< s gure royale qui personnifiait pour lui 3 toute 'la patrie, qui symbolisait ses es-, pérances et qui soutenait sa foi en l'ave» ' nir. Et jusque sous la botte de l'enne* mi, il conserva sa vaillance et refus» de fléchir. ; Quel spectacle émouvant que celui I qui nous fut offert ce matin dans les 5 rues de Bruxelles I Cette foule immensa i devant nos soldats accompagnés de délégations de ceux qui dans la victoire s furent leurs compagnons d'armes, c'é-' talent de braves gens acclamant d'au-5 très, braves. Et dans l'enthousiasme qui s'est déchaîné sur lo passage du Roi on ' a pu lire le magnifique hommage d'un peuple fier de son souverain et saluant ^ en lui l'image vivante de la puissance 1 du Droit et de l'idée morale au siècle r où nous sommes. > De cet enthousiasme, le Roi aura vu - avec joie quelle "part allait vers la Reine. • On sait partout ce qu'elle fit pour nos | soldats, pour nos.blessés, dans les cantonnements, dans les ambulances, au mépris des fàtigues et du péril, avec un, i dévouement, une abnégation qui ne sel-lassaient jama's. Combien de héros ont emporté eîans la '-mbe comme suprême et dernière vision la consolation d'un * » . ..... . ...... - - . „ » , . . .... A '■> Dimanche 24 novembre 1918 69me AMNEE. — N° Dimanche 24 novembre 1918

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