La croix de la Wallonie: organe bi-mensuel

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01 mai 1914
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s.n. 1914, 01 Mai. La croix de la Wallonie: organe bi-mensuel. Accès à 12 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/cz3222rv5d/
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~ LA CROIX ~ cie la "Wallonie REDACTION » Rue Waucquez, La Louvière ORGANE Bl MENSUEL1 EDITEUR ; G. Somville La Louvière. PAR LA DOUCEUR En entrant chez lui, Tranchot ouvre toujours les bras pour embrasser les mioches qui guettent son retours et lui sautent au cou.... Il en a pris depuis longtemps l'habitude et le geste se fait de lui-même. Mais, ce soir-là personne ne s'y précipita... Etonné, il regarda... Sa femme avait sa figure des grandes fâcheries.... Ses deux plus jeunes enfants étaient accroupis sur le parquet n'osant bouger.... — Tiens ! dit-il, en fronçant le sourcil, qu'est-ce qui se passe ici ? — Regarde !... répondit Madame Tranchot.Et sans se détourner, de la main, elle montrait Julien. Le eareên était assis de travers dans un angle de la pièce, le nez contre la muraille, en kegard en dessous pour voir ce qui allait se passer... — Qu'est-ce qu'il a fait, ce mauvais sujet-là ? Madame Tranchot n'attendait que cette question pour soulager son pauvre cœur blessé. Elle se mit alors à parler en pleurant, et les larmes, et les plaintes, à flots intarissables, s'écoulèrent de ses yeux et de ses lèvres : — Ce qu'il a fait ?... ce qu'il a fait ?... répétait-elle en s'approchant de l'enfant crui gardait son attitude boudeuse... Ce au'il a fait ?... Monsieur est un polisson ! Monsieur est un vilain !... qui me fera mourir de chagrin !... Monsieur ne veut plus aller au catéchisme !... Monsieur ne veut plus faire sa première communion !... Ah ! que je suis malheureuse !... • • • Ce n'était pas des phrases en l'air... Ce n'était pas une douleur factice... Ni Tranchot, ni Julien ne s'y trompaient. L'enfant baissait la tête davantage, mais son front resta têtu... 11 avait l'air d'un passant que l'orage surprend en rase cam pagne et qui n'a pas d'autre ressource que d'enfler le dos pour subir l'averse .. Le charpentier s'emporta : •— Ah ! cria-t-il, tu ne veux pas !... Tu lie veux pas ! Tu sauras, mon garçon, que tant que je serai ton père, tu nas pas à dire : Je ne veux pas !... Et puis, est-ce que ta mère n'a pas fait sa première communion ?... Il n'y a que les voyous qui ne font pas leur première communion ?... Tu veux donc être un voyou ?... Dites-le voir un peu !... Mais réponds donc !... Julien garda le silence... — Il y a quelque chose là-dessous !... poursuivit Tranchot... Tu n'est pas comme ça ordinairement avec nous... Faut que je sache !... Et alors, se maîtrisant il alla à l'enfant qui mit instinctivement les bras au-dessus de sa tête, et l'amena auprès d'une chaise ou il s'assit : — Non !... je ne veux pas te battre !... Tu l'aurais pourtant mérité pour la peine que tu nous fais... Mais je veux savoir.... Voyons ! continua le charpentier en adoucissant la voix... Voyons, mon petit Julien, toi qui es si gentil, comment que ça se fait que tu nous fais du chagrin comme ça à ta maman et à moi ?.... Pourquoi ne veux-tu pas faire ta première communion ?.... Il y avait tant d'affection dans la grosse voix du charpentier que l'enfant n'y tint plus... Il se mit, à son tour, à pleurer et répondit : — C'est parce que... le maître... à l'école.... nous dit que tout ça c'était... des bêtises... — Ah ! il a dit... Et c'est bien vrai ? — Oui, papa... Même que c'est pas la première fois... Alors, moi, je l'ai cru... — C'est bien... Pas plus tard que de main j'irai voir ton maître... En attendant, ce soir, c'est à moi que tu réciteras ton catéchisme. • • • Ce ne fut pa? sans appréhension que madame Tranchot passa la journée du lendemain.Comment se déroulerait-elle, cette entrevue de son mari avec le maître de l'enfant ? Elle connaissait le caractère de son mari, brave homme... bon ouvrier... oui... mais totalement étranger aux ménagements de la diplomatie... prompt à s'emporter... Une vraie soupe au lait !.. Ce qu'elle lui avait fait de recommandations la vieille au soir.... et le malin même !.... — Mon petit homme, je t'en prie faudn pas te fâcher.... Dis-lui que nous tenons à ce que Julien fasse sa première commis nion.... Que chacun est libre, n'est-ce pas... Que nous ne soutenons jamais nos enfants quand ils ont fauté.... Veux-tu que j'y aille ?... — Non !... avait répondu Tranchot, regarde les hommes ces affaires-là !... ■— Tu ne t'emballeras pas ?... — Sois donc tranquille !... Puisque je te dis que ça ira tout seul... L'excellente femme n'avait été qu'à moitié rassurée par toutes ces magnifiques promesses... Son cœur battit un peu quand Tranchot revint à la maison : — Eh bien ?.. interrogea-t-elle. — (Ja y est ! Pas de danger que le maî tre répète jamais que le catéchisme, c'est des bêtises.... Il l'a promis. — Jî.t comment t'y.es-tu pris ?... —* Par la douceur ... Je lui ai dit comme ça, en le regardant sous le nez et en lui montrant mes deux poings Si vous touchez encore à l'âme de mon enfant, <e vous casse la figure !... I! a compris tout dfe suite !;.. -"*■ ■ Dieu s'occupe de nous LA SOUFFRANCE Ne dites pas : Si Dieu s'occupait de nous, il n'y aurait pas de souffrance en ce monde Hélas ! n'est-il pas vrai que, trop souvent, la souffrance est causée par notre propre faute ? Si nous étions plus modérés dans nos désirs, plus raisonnables dans nos projets, plus Sobres, plus tempérants, que de maux disparaîtraient de notre vie ! Mai Dieu permet la douleur pour un motif plus élevé. Souvent, elle entre au foyer de l'homme juste, c'est vrai pour le perfectionner et épurer sa vertu Combien que la fortune enivrait et qui se perdaient dans le plaisir : le vice allait triompher dans ieur âme Dieu les a arrêtés par l'épreuve, la ruine, le deuil. La souffrance a été pour eux ce que sont les verges pour l'enfant. Dans la douleur, ils sont redevenus chrétiens. Peut-être, étes-vous de ceux qui disent: « Qu'ai-je fait au bon Dieu pour qu'il me traite de la sorte ? » Et moi, je réponds : « Qu'avez-vous fait à Dieu pour que Dieu vous aimât de la sorte ? » Il vous a envoyé des larmes, c'est vrai, mais des larmes qui peuvent vous rendre mei'leurs et vous préservent de toutes les ivresses du plaisir. Il y a des choses qu'on ne sait voir qu'avec des yeux qui ont pleuré Bénissez Dieu qui, par l'épreuve a sauvé votre âme A la mort, beaucoup se demanderont à quoi leur aura servi le bien-être , nul ne se plaindra d'avoir souffert, si la souffrance ouvre le ciel LE MAL Ne dites pas : si Dieu s'occupait de nous, le mal n'existerait pas. Ce serait sans doute bien préférable pour ceux qui le commettent. Mais Dieu n'en est pas la cause. Dieu nous a créés libres, ce qui est un bien : le péché est l'abus de notre liberté. La liberté vient de Dieu, l'abus vient de l'homme. Mais voyez avec quelle sagesse Dieu respecte notre liberté, remédie au mal II nous ménage si bien les voies du repentir et du pardon ! Sa miséricorde éclate si admirablement, représentée par le divin Crucifié, mort pour expier le péché et sauver le pécheur. Dieu permet le mal, mais pour en faire sortir un plus grand bien Adam commet le péché, Je Christ le répare par sa vie et par sa mort O l'heureuse faute, chante l'Eglise, qui nous a valu un tel Rédempteur ! CONCLUSION Confessons donc que Dieu ne se désintéresse pas de nous, qu'il prend soin, comme un père bienfaisant N'accusez jamais la Providence, ne murmurez jamais contre Elle Si Elle vous éprouve, Dieu a ses raisons Le père n'est pas obligé de, dire à l'enfant toutes ha s affairer:' Il peut lui répondre : « Quiil te suffise de savoir que je suis ton pofe. » Ne vous inquiétez jamais II n'arrive rien qui ne puisse tourner à votre plus grand bien. Ayez confiance en la Providence de Dieu, et soyez reconnaissants pour ses bienfaits Pierre a compris tout cela, et depuis lors il bénit Dieu en tout et trouve que l'intelligence infinie de Dieu et sa bonté infinie suffirent bien à gouverner le monde. Le repos du dimanche LA LOI DU REPOS Vous ferez votre travail en six jours mais le septième est le jour du Seigneur votre Dieu Vous ne ferez aucune œuvre en ce jour, car le Seigneur a créé en six joui's le ciel, la terre, la mer, avec tout ce qu'ils renferment, et s'est reposé le septième Le bon Dieu, dans l'Ancien Testament, a proféré des menaces terribles contre les violateurs du jour du Seigneur I.a loi prescrivait de les mettre à mort à coups de pierres. Ainsi fut fait pour un Israélite qui fut trouvé ramassant du bois le jour du sabbat.Le dimanche est le jour où le Christ victorieux est sorti du tombeau C'est un dimanche que le Seigneur envoya le St-Esprit à ses apôtres. L'Eglise a remplacé le samedi ou sabbat par le dimanche, parce que c'est le dimanche qu'eurent lieu les événements importants du christianisme. C'EST LE DROIT DE DIEU Il nous donne tous nos biens, et féconde et bénit notre travail. Nous aurons beau labourer la terre, s'il ne donne l'accroissement à la semence, notre trava'4 est vain. Il s'est réservé un jour par se-maine.C'est un vol que de le lui ravir Nous avons des devoirs à remplir envers Dieu, c'est le dimanche que nous devons remplir ces devoirs. VOTRE SANTÉ LE RÉCLAME L'ouvrier s'use vite s'il ne se repose jamais On le constate partout. Qu'on ne dise pas qu'il perd le salaire d'une journée en se reposant le dimanche, il perdrait beaucoup plus par l'affaiblissement de sa santé L'hç/mme, disait Macaulay, est le grand créateur de la richesse. Voilà pourquoi nous ne sommes pas apprauvis, mais au contraire eni/chis par le repos du septie-me jour. Ce jour n'est pas perdu. Pendant que la manufacture n'arrête, pendant que la charrue dort sur le sillon, pendant que la fumée cesse de s'échapper de la cheminée de la fabrique, la nation ne s'enrichit pas moins que pendant les jours laborieux de la semaine. L'homme, la machine des machines, se répare ei se remonte, si bien qu'il retourne à son travail du lendemain avec l'intelligence plus lucide, plus de courage à l'œuvre et une vigueur renouvelée LA FAMILLE Y A DROIT Le dimanche est la fête de la famille ce jour-là, les affections se retrouvent, les âmes se confondent, les cœurs se rapprochent, le faisceau du foyer se reconstitue , l'aïeul, le père, la mère, l'enfant, dispersés souvent pendant la semaine par les nécessités du travail de chacun, se groupent sous le regard de Dieu, dans la communauté des mêmes devoirs, des mêmes sentiments et des mêmes espérancesEcoutez ces paroles touchantes d'un homme qui osa tout contre la vérité, mais qui, lorsqu'il la rencontrait parfois, savait la marquer d'une originalité vigoureuse et saisissante : « La joie du dimanche se répand partout . les douleurs plus solennelles sonî moins poignantes,les regrets moins h m er s Les sentiments s'épurent , les époux re trouvent une tendresse vive et respectueu se , l'amour maternel ses enchantements la piété des fils s'incline avec plus de do ciJité sous la tendre sollicitude des mè res » Ce que Proudhon ne disait pas, et ce qu'il faut ajouter, c'est que la religion élargit et vivifie les pures tendresses du foyer sous la double influence d'une pa ternité plus haute et d'une fraternit plus vaste La fête du dimanche, commencée dan la famille, se continue à l'église. Là, su, l'autel resplendissant de lumière, le pré, tre célèbre le Saint-Sacrifice ; il distribue au peuple la parole de vie ; la prière mon te vers Dieu ; Dieu lui-même descend dans les cœurs ; le ciel semble se rap procher de la terre. Il y a là une commu nion de toutes les âmes avec Dieu et di toutes les âmes entre elles au-dessus de laquelle plane une sainte égalité qui rapproche tous les âges et qui confond tous les rangs. Jeunes et vieux, riches et pauvres, profitant du même loisir, soumis à la même loi, s'agenouillent aux pieds du même bon Maître auprès de qui la noblesse de l'âme est le seul titre à invoquer et qui l'accueille avec une plus tendre prédilection lorsqu'elle est relevée par l'humilité de la situation. LE MÉTIER Oui, aimez votre profession, aimez-la vivement et constamment, c'est le moyen (}'être heureux par elle, c'est aussi le moyen de parvenir à y exceller. Nous faisons toujours bien ce que nous faisons avec goût et avec plaisir le temps passe vite, l'on revient volontiers à la besogne que l'on avait quittée avec regret, et le contentement que l'on ressent, rend le coup d'œil plus sùr et la main plus alerte : il y a ainsi dans l'ensemble de l'œuvre, j® ne sais quoi qui charme , aussi l'on dit d'un ouvrage qui charme : Cela a été fait avec amour. Et ce n'est pas seulement dans les métiers qui exigent un certain développemenl d'intelligence qu'il faut apporter cet amour Dans tous les métiers, il en doit, être de même, et dans tout ce qu'on fait, on peut mettre du soin, du goût, de l'appli.-ation et, par conséquent y trouver du plai-i Les travaux de la campagne paraissenl en généra! plus grossiers que ceux di la ville; et cependant quelle différence entre l'ouvrage de celui qui met son honneur bien cultiver, à bien piocher, à bien cher, et l'ouvrage de celui qui fait loin avec négligence ! Voyez le -'arçon de charrue qui aime tracer les sillons bien égaux ; voyez garçon de ferme qui donne à ses bestiau.*; des soins attentifs <1 dévoués, et qui est Septième année - 24 ivïaïî9t4 BBS=^= ' ' ' , -, . =======—-—.—-p * - 5 "

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Cet article est une édition du titre La croix de la Wallonie: organe bi-mensuel appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à - du 1908 au 1914.

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