La Flandre libérale

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s.n. 1914, 24 Avril. La Flandre libérale. Accès à 21 septembre 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/sx6445j944/
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LA FLANDRE LIBÉRALE , ABONNEMENTS 1 mois. S mois. f mois. 11 «n. BELGIQUE s . Fr. 2.0G 4.00 8„00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On s'abonna an bureau du journal et dans tous Iss bureaux de poste RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE I GAND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, l, GAND AC3NNEMENTS ET ANNONCES : Il -- RÉDACTION — j Téléphone J82 || Téléphona 13 ANNONCES Pour îa ville ei les Flandres, s'adresser an bnrean lonrnal. — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser i rOfflce de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Une solution du problème congolais * -1_ A C'est un ingénieur, M. Geernaert, fondateur de la Revue générale coloniale, qui nous l'offre. Nous l'enregistrons parce qu'elle est l'écho d'une opinion souvent formulée — mais à voix basse — par des personnalités qui ont étudié le problème congolais, ont pesé les charges, les responsabilités, sondé les ressources, évalué le Congo en capital susceptible de produire un revenu ou entraînant le fâcheux déficit ; et comme une entre-prise dont l'exploitation nécessite une mise de fonds considérable. Jusqu'ici, l'on s'est mis d'accord sur des résolutions assez vagues. On a convenu qu'il fallait développer la culture indigène, décentraliser l'administration, résoudre la crise de la main-d'œuvre, consolider la situation financière grâce à l'intervention de la Belgique ; faire un pressant appel à l'initiative privée, etc. M. Geernaert fait observer que ce qui n'a pas été dit, c'est que l'inaltérable optimisme de commande, affiché dans certains milieux, a causé des ruines, a fait naître une méfiance et lassé l'opinion. Il a évidemment raison. Nous l'avons dit et répété à satiété il y a d'eux ans : rien de plus dangereux que le bluff du Katanga. Il est vrai que tout le monde n'v a pas perdu, comme dirait M. Barthou. *** M. Geernaert montre ensuite la Belgique dans la situation d'un "besogneux" héritant d'une terre étendue, mais hors d'état d'acquérir le matériel d'exploitation indispensable pour la faire fructifier. Ceci paraît excessif. La Belgique n'est pas assimilable à un besogneux-Malgré trente années de régime clérical et de gaspillages, nous n'en sommes pas encore là. Mais il convient de se montrer désormais circonspect. Suivons cependant l'argumentation de M. Geernaert : v Si le " besogneux ", dit-il, est intelligent, il réalisera un quart ou un tiers de sa propriété et consacrera une partie du prix de cette vente à l'achat de l'outillage indispensable pour bénéficier de son héritage. Si, au contraire, ce légataire est timoré, dépourvu de sens pratique, s'il se berce d'illusions et s'imagine ne pouvoir, sous peine de déchoir, réaliser la moindre parcelle de son patrimoine, il aggravera la précarité de sa situation, sous le fardeau de charges improductives nouvelles, inévitables. Les conditions actuelles dans lesquelles évolue la politique européenne, offrent un© occasion unique à la Belgique, de céder une partie de sa colonie, avec suffisamment d'avantages pour faire brillamment fructifier les énormes^ territoires qu'elle continuerait de posséder. " Qu'importe à la Belgique ", s'écrieront quelque» enthousiastes incorrigibles, " que le déficit de son budget colonial " se perpétue et empire, ne compte-t-elle " pas sept millions cinq cent mille contri-" buables 1 Que chaut à chacun d'eux, "un aussi minime surpoids?" Semblable argumentation est dépourvue de toute logique et de toute vérité. Il est, en effet, intéressant d'apprécier la répartition d'une charge budgétaire, non point " par habitant ", ce qui est sans signification aucune, mais bien par famille. Encore, les familles dont l'ensemble constitue la Nation, doivent-elles être subdivisées ep catégories, suivant l'importance de 'leurs ressources et de leur intervention contributive. Il ressort de l'étude des statistiques publiées notamment par le ministère des finances et par le ministère de l'intérieur, que cette classification est, pour la Belgique, à peu de chose près, la suivante : Le nombre rond de 7,500,000 habitants représente environ 1,600,000 familles. Au point de vue des revenus-, ces familles se partagent approximativement en: 225,000 familles riches, 475,000 familles relativement aisées, et 900,000 familles laborieuses. Ce sont, en réalité, ces deux premières catégories seulement qui supportent la majeure partie des charges communes. Par conséquent, lorsque l'on veut apprécier la répartition réelle d'un© charge budgétaire, en Belgique, il faut, actuellement, appliquer le diviseur 700,000. Par exemple, un impôt ou un déficit de 21,000,000 de francs constitue, en moyenne, pâr chef de famille, une contribution directe annuelle "supplémentaire"' de 30 francs. Que dire de l'aggravation inéluctable des autres charges de toutes natures, qui vont peser lourdement sur la métropole, telles l'augmentation des effectifs et des armements, la consolidation qui s'impose, d'une situation financière instable, l'apurement de dépenses improductives engagées, les exigences de certaines nécessités sociales et, enfin, des... " imprévus " inexpliqués et douloureux? On a envisagé l'obligation de disposer, pour la Belgique, d'environ un milliard et, pour sa colonie, d'un emprunt équivalent.En admettant un amortissement à terme normal, il en résulterait, pour le chef de chacune des 700,000 familles belges auxquelles incombe le paiement effectif de l'impôt, une contribution annuelle " supplémentaire " moyenne, d'environ 300 francs. *** Et partant de là, M. Geernaert expose sa solution qui consiste dans l'achat par lJAllemagne, d'accord avec les autres grandes puissances, de la partie de notre colonie située au nord du fleuve et jusqu'à la hauteur du lac Kivu. Il rappelle qu'il y a des précédents : la vente par l'Angleterre d'Hé-ligoland et, plus récemment, la cession par la France d'une partie du Congo français. La partie du Congo que la Belgique vendrait comprend environ 680,000 kilomètres carrés : vingt-trois fois la Belgique. La Belgique conserverait plus de 1,700,000 kilomètres carrés. En se basant sur les prix que les Etats-Unis d'Amérique offrirent, en 1898, à l'Espagne pour les Philippines, on constate, dit M. Geernaert, que l'achat fait par l'Allemagne à la Belgique justifierait une rémunération de deux à trois milliards de francs. On obtiendrait, croit l'auteur du projet, l'adhésion de la France par la restitution de la portion du Congo cédée naguère. *** Que penser de ce projet? Le Bien public fait cette seule réflexion : Et puis, que ferions-nous de ces trois milliards? Sous prétexte que nous avons trois milliards de plus, tout le monde en voudrait un gros morceau. Et nous aurions bien do la peine à n'en pas dépenser dix. Réflexion à coup sûr1 originale et qui montre combien notre confrère connaît ses amis* " Tout le monde ea voudrait un gros morceau "• Qui donc? Les congrégations d'abord, sans doute. Mais le Bien public trouve-t-il donc que celles-ci sont dorénavant suffisamment pourvues? Quoi qu'il en soit, il esï certain que si l'on nous offrait deux ou trois milliards du tiers du Congo, il y aurait lieu d'examiner. Mais est-ce à nous de proposer? Et mille dangers ne surgissent-ils pas à la pensée de telles négociations.Bref, il est peut-être bon d'y penser toujours, mais il convient de n'en parler jamais. k Echos Nouvelles L« sueeemur de H. Tiijs à la Bisque le reports Les journaux financiers annoncent qu'en présence du décès de M. Edouard Thys, président du conseil d'administration de la Banque de Reports, de Fonds Publics et de Dépôts, les dirigeants do cet établissement ae sont assuré le concours actif de M. Hector Carlier, directeur de la Banque de l'Union Anversoise, à Anvers, et fils de M. Carlier. directeur de la Banque Nationale de Belgique. M. Hector Carlier serait assuré de l'appui de la maison Bunge et Cie à Anvers ; do la Banque Nationale de Crédit, à Paris ; de la Société Générale de Belgique, à Bruxelles ; de la Banque d'Anvers, à Anvers et de la Banque do l'Union An-versoise, à Anvers. Centra le einesr Le ministre de l'intérieur nous prie d'insérer cette note: " Un crédit de 25,000 francs pour favoriser des études sur le cancer est inscrit au budget du ministère de l'intérieur. " Conformément au rapport do la commission du cancer en date du 21 juin 1913, ce crédit sera affecté à subventionner des recherches et à récompenser des travaux. Les sommes allouées varieront suivant les circonstances. Pour l'année 1914, le crédit sera attribué à dies recherches." Les demandes de subsides doivent être adressées au ministère de l'intérieur, à Bruxelles. Pour l'année1 1914, elles doivent être déposées avant le 1er juin. On peut obtenir des renseignements complémentaires auprès .de l'administration du service de santé et de l'hygiène. " Le chemin de 1er des Grandi-Lies Le troisième tronçon du chemin de fer des Grands Lacs atteindra la rive du lac Tanganyika dans le courant ou peut-être vers la fin du deuxième semestre de cette année. Il reste environ une cinquantaine de kilomètres de rail à placer, ainsi que die nombreux ponts. On estime que l'établissement d'un bureau d'échange et d'une perception des postes à Albertville pourra avoir lieu à la fin du mois de juin, Ce bureau aura très vite 'une importance considérable, prépondérante même, dans la partie du nord du Katanga, ainsi que dans les districts du Manyema, de la Lova et de Stanleyville. La construction de la ligne de Kabalo à Kongolo augmentera encore l'importance de ce bureau. " Il est probable, écrit-on au "(Tournai du Congo ", que la voie du Cap ne permettra pa,s d'atteindre Kongolo en un temps moindre que la ligne allemai-de ; cela tient au manque de régularité des transports par la voie fluviale dè Bukama à Kongolo. Actuellement, en effet, l'horaire prévoit quatre jours pour la d'escente et six jours pour la remonte du fleuve. Mais il arriva fréquemment que les bateaux chargés du transport des dépêches sont arrêtés par des bancs do sable. Dans ce cas, ils mettent de qailize à ;yingt jours pour accomplir le trajet. C'ette situation est due1 au débit irrégulier des eaux. Les relations postales par cette voie sont à ce point mémo défectueuses qu'on doit souvent expédier le courrier de Kongolo à destination d'Elisabethville par Kiambi et Pweto. " Le service- par la voie allemande commence à s'organiser. Deux trains font toutes les semaines le trajet de Dar-es-Salam à Kigoma et retour. /' Les bureaux d'Albertville et d'Ud-jidji, sur les deux rives opposées du lac Tanganyika, devront être reliés sous peu par la T. S. F. Cs mode de communication est utilisé déjà pour la traversée du lac Tchad et du lac Vic-toria.- Le poste d'Udjidji, lorsqu'il sera établi, sera en mesure même de communiquer directement avec Kongolo dont il est distant, à vol d'oiseau, de 300 kilomètres. " %%% Sympa'.hlts hollande-belges Dans quelques mois on inaugurera solennellement lo canal qui doit mettre Bruxelles en communication directe avec la me>r. Toutes les nations amies de la-^ Belgique s'intéressent vivement à co mémorable événement. La Hollande, elle aussi, se prépare à nous témoigner à ce propos ses sentiments de cordiale sympathie. Un comité vient de se former chez nos voisins du' Nord à cet effet. On off ira à la ville de Bruxelles un vase '1 en argent, d'une hauteur de 50 centimètres, sur lequel seront ciselées les armes de^ la Hollande et de la Belgique. En même temps sera remis un album contenant les noms de tous oe-ux qui auront participé à cette manifestation. Par une pensée touchante, on déposera, au pied du monument élevé à la mémoire des victimes du naufrage du premier navire-école, une couronne de fleurs. Le comité s'efforcera aussi de réunir, durant ces journées dei fête, dans les eaux du port de Bruxelles, une partie des bateaux hollandais qui font le service de la navigation intérieure entre la Belgique et les Pays-Bas. Lo comité se oompose de plusieurs personnalités éminentes, à la tête desquelles se trouve le vice-amiral pensionné J. Van den Bosch, à La Haye. Instltot IttarnalIOBal d'agriculture Le numéro d'avril du " Bulletin de statistique agricole et commerciale de l'Institut international d'agriculture " publie les données de la production du sucre de betteraves pour la campagne courante dans les principaux pays européens et aux Etats-Unis. La quantité de sucre, exprimée en sucre brut, produite jusqu'à fin février 1914 dans l'ensemble des pays suivants : Allemagne, Autriche, Hongrie, Belgique, France, Pays-Bas, Roumanie, Russie, Suisse, Danemark, Italie, Etats-Unis (pour ces trois derniers pays les données se rapportent à la production totale de la campagne) est de 82,782,340 quintaux contre 83,958,035 durant la période correspondante de la campagne précédente soit 98,6 % de cette dernière production. Le Bulletin publie ensuite un tableau des superficies ensemencées en céréales d'automne dans l'hémisphère septentrional, puis des renseignements sur l'aspect des cultures et les travaux de printemps. L'état des céréales d'automne est en général entre le moyen et le bon en Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grande-Bretagne et Irlande, Italie, Roumanie, Russie, Suis-se, Etats-Unis, Inde et Japon. On se plaint des dégâts causés par la sécheresse dans certaines provinces ou départements de l'Inde, de l'Algérie, de la Tunisie et de l'Egypte. Les ensemencements de printemps ont subi, en général, des retards par suite des pluies persistantes dans presque tous les pays de l'Europe septentrionale et centrale. Dans la partie commerciale, placée à la suite de la partie agricole, lo Bulletin contient les tableaux habituels des importations et des exportations de céréales, de graines de lin et de coton, des stocks visibles et des prix des produits en question (sauf les graines de lin) sur les principaux marchés du monde. Le prix de la vie Un membre de la "Royal Sfatistiçîil Society" de Londres, M. John Kershaw. a dressé, dans le "Bulletin" de cette i-o-ciété, çet état de l'augmentation du t>r!x de la vie dans le monde, de 1900 à 1912 : " En Angleterre, en Russie et aux Etats-Unis, l'augmentation a été à peu ■ près continue pendant ces douze annrs A J Mais, tandis qu'en Angleterre eile n'avait été, de 1900 à 1911, que de 9 pour cent, elle atteignit 21 pour cent an Russie et 30 aux Etats-Unis. " En France, il se produisit une diminution de 5 pour cent entre 1902 et 1906, ■piuis, à partir de 1907, un relèvement marqué d'où il résulta qu'en 1912, la vie y coûtait 17 pour cent de plus qu'en 1900. " Pendant les six dernières ' années, l'augmentation fut universelle : elle prit sa plus vive allure en 1911, 1012 et 1913." — Le voyage en automobile îi est incontestable que, le développement des chemins de fer a beaucoup enlevé au pittoresque du voyage. On peut aujourd'hui parcourir l'Europe, d'un bout à l'autre, sans rien voir de bien différent de ce que l'habitant d'une grande ville voit tous les jours. Les gares et les quartiers des gares se ressemblent partout. A peine les types des tramways^ l'œil des lettres d'affiches, l'uniforme des agents de police introduisent dans la vision quotidienne quelques détails étrangers. Pour ces gens d'affaires, pour ces ingénieurs, qui, courant de conseil d'administration en conseil d'administration et de bureau en bureau, passent l'année à courir les chemins, ou plutôt les grandes voies ferrées, le pittoresque du voyage est bien mort. Mais voici que l'automobile est en train de le faire renaître. Oh ! certes, il y a moyen de voyager en automobile sans rien voir. Si, pris par la folie de la vitesse, on court le long des routes, quelles qu'elles soient, comme si l'on était toujours pressé d'arriver, si l'on a pour principe de ne s'arrêter que dans les villes où il y a des hôtels confortables, palaces ou pensions suisses, on ne verra dans les plus beaux pays du monde que des silhouettes d'arbres succédant à d'autres silhouettes d'arbres, des clochers succédant à d'autres clochers, parfois un fond de montagne se déplaçant un peu plus lentement. Mais il est une autre façon de voyager en automobile. Avec un peu de sagesse, un peu d'entente'de son plaisir,- on peut faire de ce moderne véhicule quelque chose dans le genre du carrosse du président de Brosses. N'est-il pas permis au chauffeur, comme au propriétaire du susdit carrosse, de s'arrêter quand il lui plaît, d'aller vite quand la route l'ennuie, de flâner, de muser quand elle lui agréé, de choisir, pour y loger la nuit, telle auberge accueillante et pittoresque, où il sera peut-être moins bien servi qu'au palace international, mais où il pourra causer avec des gens et voir des mœurs nouvelles. C'est ce qu'a fait M. Dominique Durandy, qui a parcouru de la sorte la Hollande et l'Italie. Voyageur et écrivain, M. Durandy est le dernier disciple du président de Brosses. Il a bien raison : ce Bourguignon salé, bon vivant, mais curieux de la vie, et de toutes les manifestations de la vie, les plus hautes comme les plus communes, curieux de l'art aussi, et en parlant doctement, est demeuré le modèle de tous les voyageurs et de tous les écrivains de voyage. Il y a un peu plus de cent cinquante ans qu'il a vu l'Italie, mais encore aujourd'hui il est difficile de faire avec profit le voyage d'Italie sans consulter ses lettres familières. M. Durandy, donc, a employé sa méthode et ses Poussières d'Italie font vraiment penser au livre immortel du fameux président dijonnais. Il le proclame bien haut dans sa préface : " Tâchez de faire comme lui, dit-il, à ceux qu'il appelle " ses frères de route"; tâchez de faire, comme lui avec votre auto impatiente en vous créant des relais, des haltes pour souffler, au besoin des soifs impérieuses, afin de goûter au bord du chemin le vin d'Orvieto ou 3e Montepulciano. Ainsi vous garderez à la douce Italie une reconnaissance attendrie de tous les plaisirs qu'elle vèus aura donnés ; vous reconnaîtrez qu'elle est belle, un peu lascive parfois, étrangement lumineuse et fardée de couleurs éclatantes, encore nourrie de superstitions et de dévotions traditionnelles, mais déjà secouée un peu partout par la forte poussée du progrès, car elle n'est nlus, cette " Serra Italia di dolore ostello, nare senza nocciero ' ', dont parlait Le Dante, elle grandit étrangement, elle devient une nation forte et brave. A la vérité, pour le voyageur curieux, ce progrès ne va pas sans quelques inconvénients- Nation forte et brave, évidemment. Mais l'Italie moderne aime un peu trop à le dire. Et ces futuristes, qui célèbrent leurs coopératives et leurs usines, leurs cuirassés et leurs soldats du même ton et avec le même geste que Pantalon, qu'Arlequin et Polichinelle, prête quelquefois à rire. ^ M. Durandy s'en rend compte, et parsème son ouvrage de quelques réflexions ironiques. Mais son ironie n'altère pas sa sympathie. Il écrit en admirateur, en amant de la belle Italie, d'abord parce que l'Italie, en dépit des futuristes et des naturalistes tripliciens est demeurée l'aimable, l'admirable Italie; ensuite parce qu'un voyageur ne comprend bien et ne décrit bien un peuple que s'il apprend à l'aimer. Or, ces Poussière s d'Italie, légendes, descriptions, notes, pages d'histoire, sont un des livres les plus compréhensifs et des plus colorés qu'on puisse lire sur l'Italie moderne. M. Durandy a une curiosité inlassable, un sens de l'art très vif et très cultivé, et, ce qui est plus rare peut-être, une humeur légère et facile qui rend son récit toujours agréable. Pendant un certain nombre d'années, tous les écrivains français, et aussi tous les Belges qui s'en allaient en Italie, et se mêlaient de parler de leur voyage, se croyaient obligés de prendre un ton solennel, de ciseler des phrases somptueuses et généralement creuses sur le divin Léonard, le sublime Michel-Ange, le suave Angelico. 0. la beauté de Elorence, la douceur d'Assise ! La détresse de Eavenne, la majesté de Eome ! O commodité des lieux communs. M. Durandy, ne fût-ce que par le ton naturel qu'il prend, a su les éviter. C'est un voyageur moderne : il sait aller lentement, comme le président de Brosses- Mais il voyage en automobile. De là l'agrément de son livre. Si vous allez en Italie, et voici la saison du départ, même si vous n'avez pas d'automobile, prenez son " carnet d'un automobiliste" dans vos bagages. Arrêtez-vous en sa compagnie, à Kimini, à Saint-Marin, à Urbino, à Pesaro, au lac Trasimène, à Pérouse, à Assise, à Orvieto et autres lieux. L. DUMONT.WILDEN. i - Un grand homme d'État Eleutherios Venizelos S'il faut en croire une correspondance récemment adressée d'Athènes au "Times", le premier ministre grec verrait actuellement sa popularité décroître ; on reproche à M. Venizelos de ne pas venir en aide aux Grecs de l'Epire, qui réclament l'autonomie pour leur contrée.Mais M. Venizelos, fidèle à la parole donnée aux grandes puissances, refuse d'intervenir parcle qu'il ne croit pas en avoir le droit : et il tient tête à l'opinion publique. Ce n'est pas la première fois d'ailleurs que M. Venizelos résiste aux passions populaires et l'on peut être sûr qu'aujourd'hui comme naguère il sortira vainqueur de la lutte qui la met aux prises avec la majorité de ses compatriotes.C'est une personnalité curieuse et attachante que celle de M. Venizelos. Né en 1864 dans l'île de Cérigo, il passa une bonne partie de son enfance à Misolonghi, petite ville toute peuplée des prestigieux souvenirs de la) guerre de l'Indépendance et sur laquelle plane, héroïque, l'ombre de lord Byron. Eleutherios Venizelos qui sei destinait au droit, compléta son éducation à Athènes, puis en Allemagne. Rentré dans sa patrie, — ses parents étaient Crétois — il se fixa à La Canée: juriste distingué, il ne tarda pas à acquérir une grande pratique des affaires; il s'occupa, aussi, très tôt, de politique. Il y avait en lui l'étoffe d'un chef. Sans doute M. Venezilos de prime abord n'en impose pas: C'est un homme de taille moyenne, de complexion faible, dirait-on ; mais les ressorts d'énergie de ce corps chétif, d'apparence seulement, sont merveilleux ; M. Venizelos, au surplus, est doué d'une grande volonté et il possède une admirable puissance de travail. C'est un modeste, mais c'est aussi un opiniâtre; il sait vouloir, et il peut ce qu'il veut. Ajoutez à cela que M. Venizelos est, comme Ulysse, un orateur de premier ordre; tous ceux qui 'l'ont approché ont été conquis par le charme irrésistible de sa conversation. Tous, enfin, ont subi l'ascendant do ce haut -et ferme caractère; tous ont été séduits par la parfaite sincérité qui se dégage de cette figure expressive : M. Venizelos est un convaincu, un passionné de bien et de justice. Lorsque en décembre 1898, l'administration de la Crète fut confiée au prince Georges de Grèce, M. Venizelos fut appelé aux fonctions de ministre de la justice: en cette qualité, il joua un rôle considérable dans l'élaboration de la-Constitution autonome de l'île. Mais de graveg dissentiments ne tardèrent pas à éclater entre; lo leader crétois et le haui . rryv Pili r'i. îTrfa.-,-t'i commissaire: M. Venizelos s'en tenait à l'esprit et à la lettre de la Constitution ; le prince Georges, nature autoritaire, se souciait parfois fort peu des entraves que mettait la Constitution à son bon plaisir. Une lutte sourd'e, compliquée de basses intrigues, dressai l'un contre l'autre le. ministre et le prince : finalement, en 1901, M. Venizelos fut congédié. Mais ses adversaires — il en avait, et de. puissants — ne le laissèrent pas tranquille: ils le persécutèrent systématiquement. Malheureusement pour eux, ils avaient affaire à- très forte partie: M. Venizelos ne se découragea point; il résista victorieusement à tous les assaut3, il triompha de toutes Its perfidies. De très nombreux amis d'ailleurs lui prêtèrent le concours le plus efficace. M. Venizelos les groupa en un parti d'opposition dont il devint le chef et avec/ lequel il fallut compter. Au printemps de l'année 1905, suivi d'une bande de partisans armés, l'ancien ministre de la justice, conformément à la tradition crétoise, gagna la montagne: c'était désormais l'insurrection ouverte, déclarée. Les puissances, en présence de ces événements, se convainquirent bientôt qu'un changement de régime s'imposait : dans le courant de l'automne 1906, le prince Georges quitta la Crète. Il fut remplacé par M. Zaïmis. On accorda l'amnistie aux insurgés et la paix fut rétablie dans l'île momentanément troublée. Quand en octobre 1908, fut proclamée l'union de la Crète avec la Grèce, M. Venizelos qui, dans l'entretemps, avait joué un rôle moins en vue, reparut sur la scène politique, au premier plan. Il se fit le champion des idées modérées. Ce n'est qu'à partir de l'année 191d, que M. Venizelos fut appelé à présider aux destinées de la mère-patrie. A la suite du ipronunciantento de juillet 1909, les leaders politiques et les chefs de la Ligue militaire firent appel au concours du juriste crétois. Arrivé à Athènes le 10 janvier 1910, M. Venizelos suggéra aux dirigeants politiques et militaires l'idée d'une assemblée révisionniste qui aurait pour mission d'étudier, d'organiser et, s'il y avait lieu, de compléter le projet de Constitution élabore par la Ligue militaire : oette proposition fut acceptée par tout le monde, y compris le roi. M. Venizelos était, du coup, devenu aussi populaire à Athènes qu'il 1 était en Crète. Il profita de la faveur des masses pour acclimater en Grèce les théories politiques les plus pondérées et pour faire accepter un programme de sages réformes. Sur ces entrefaites,-il s'était réconcilié avec le roi qui, généreusement, avait passé l'éponge sur les événements de Crète: M. Venizelos, de son côté, ne voulait plus se souvenir de la lutte implacable que lui avait livrée le prince Georges quelques années auparavant. Le roi appela M. Venizelos, qui accepta, à la présidence du conseil. Los Chambres, alors, furent dissoutes : des élections eurent lieu peu après. Elles assurèrent à M. Venizelos une majorité écrasante. L'opposition ne comprenait guère que le petit noyau des agrariens intransigeants de la Thessalie. M. Venizelos, avec l'appui des nouvelles Chambres, procéda à un travail complet et imposant de réorganisation et d'édification qui porta — force nous est de résumer brièvement — sur les points suivants : lo Révision de la Constitution ; 2. Amélioration des services administratifs de l'Etat ; 3o Réorganisation de l'arméo. par des officiers français, de la marine par des officiers anglais, de la police par des officiers italiens ; 4o Création de l'alliance balkanique.Telle est, esquissée; à grands traits, l'œuvre immense qu'a réalisée M. Veni-* zelos. Il n'est pas impossible, disait le T i -mes, que l'Alliance balkanique, dont M. Venizelos fuit l'artisan, se reconstitua un jour, quand les blessures seront cicatrisées et que le temps aura fait son œuvre, — et qu'elle se reconstitue à l'initiative du grand homme d'Etat grec. Cette fédération des peuples balkaniques n'est-elle pas le rempart le plus solide qu'ils puissent opposer aux appétits autrichiens et aux convoitises italiennes? M. Venizelos. l'avait bien! compris. Il est à espérer qu'il s'attachera à le faire comprendre à nouvéau aux anciens alliés. Ce serait là lel colutroniiement de son œuvre. P. H. 40* Innée — Vendredi 24 Avril 1014 QTOTIDIEH. - 19 Gmt. i m 9. 114 •» Vendredi 24 Avril 1884

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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