NUMÉRO 99 DEUXIÈME ANNÉE NOVEMBRE 191& PRIX DU NUMERO — Élastique, de zéro à l'infini (prière aux revendeurs de ne pas dépasser cette limite) LA LIBRE BELGIQUE -J'ai foi dans nos destinées; un Pays qui se détend s'impose au respect de tous : ce pays ne périt pas! Dieu sera avec nous dans cette cause juste. ALBERT, Roi des Belges (4 août 1914). Acceptons provisoirement les sacrifices qui nous sont imposés... et attendons patiemment l'heure de la réparation. A. MAX. S fondée le 1er février 1915 Envers les personnes qui dominent par la force militaire notre pays, ayons les égards que commande l'intérêt général. Res-pactons les règlements qu'elles nous imposent aussi longtemps qu'ils ne portent atteinte ni à la liberté de nos consciences chrétiennes ni à notre Dignité Patriotique. Mgr MERCIER. BULLETIN DE PROPAGANDE PATRIOTIQUE — RÉGULIÈREMENT IRRÉGULIER NE SE SOUMETTANT A AUCUNE CENSURE 1 ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE KOMMANDANTUR -- BRUXELLES BUREAUX ET ADMINISTRATION ne pouvant être un emplacement de tout repos, ils sont installés dans une cave automobile ANNONCES : Les affaires étant nulles sous la domination allemande, nous avons supprimé la page d'annonces et conseillons à nos clients de réserver leur argent pour des temps meilleurs. VIVE LE ROI! Il y a dans la vie, des minutes qu'on n'oublie pas. J'ai vu, le 4 août 1914, la foule énorme s'agiter comme les flots de la mer entre ces deux Palais où battaient avec force le queville, disaient ces choses, avec un accent qui mordait la chair, le Kaiser poussait en avant ses hordes sauvages, battant leurs plats tambours, soufflant dans leurs fifres aigres... La Belgique était violée, notre sang coulait à flots, nos villages flambaient, mais nous tenions en échec la plus formidable armée cœur ou koi ei ic cœur uc îa Nation. J'ai vu passer le Roi au milieu/de cette foule. Il allait prendre contact avec les représentants de la Nation. Mais en sortant de son palais, l'union était faite avec la Nation elle-même. Le peuple entier acclamait avec amour, avec confiance, avec frénésie 'celui qui ne s'appelait plus Albert, mais qui personnifiait l'Honneur, la Loyauté, l'Indépendance, la Liberté, ces trésors pour lesquels on vit, pour lesquels on meurt... Enfants, vieillards, femmes, soldats, pauvres, riches, tous levaient les mains, pleuraient, criaient... Et cette tempête de voix couvrait le bruit des cloches et des fanfares... Il passait, Lui, le Roi, ferme sur ses étriers, en tenue de campagne, souriant à ce peuple qui l'avait compris et le lui disait, la voix étranglée d'héroïque colère... Je l'ai entendu, les yeux picotés d'émotion, scander avec forces, devant les Chambres haletantes, unanimement vibrantes, les mots décisifs qu'attendait le pays, poignants, sonores comme un appel de clairon... Ah ! Il savait contre quel géant il marchait, mais II savait aussi qu'AVEC L'HONNEUR ON NE TRANSIGE PAS ! Et je le vois encore embrassant d'un regard rapide l'assemblée qui ne s'arrêtait d'acclamer que pour acclamer de plus belle; je le vois jeter cette 1 _ 1_ 1 ; î. 1)1-- „ UU IIIU11UC. Il est nécessaire que ces actes déjà lointains soient rappelés aux citoyens qui fléchissent, pour qu'ils se redressent, aux innombrables âmes d'élite qui n'ont jamais connu la peur pour que davantage encore elles soient fières et impavides, car, comme le disait en termes admirables, Charriaut : « NOBLESSE OBLIGE. L'ADMIRATION DU MONDE FAIT PESER SUR LA BELGIQUE DES RESPONSABILITÉS NOUVELLES. LE DEVOIR N'EST PLUS SEULEMENT DE VENDRE, D'ÊTRE INDUSTRIELS OU COMMERÇANTS, DE DONNER AU PAYS UNE VIE ÉCONOMIQUE INTENSE : IL EST DE GARDER « le frémissement sacré des heures héroïques. » * * -.-f Oui, Sire, ô Roi superbe et glorieux, vous l'avez crié au monde en notre nom à tous, et pour tous je vous en rends grâce : « Un peuple qui ne s'abandonne pas peut être vaincu, il ne sera jamais abatlu ! » Cette prédiction s'est réalisée; chaque jour elle se réalise mieux que la veille, et demain elle sera éclatante, plus encore qu'aujourd'hui. Oui, en un sens, nous sommes vaincus, si on peut appeler des vaincus ceux qui furent à Liège, à Louvain, à Anvers, à Ypres, ceux qui derrière l'Y-zer, ce filet d'eau désormais lé- crpnHairp ont hrÎQP 1p<5 aççfliifç ulliclbc, &uuuinc a i ncuit kjlx elle était prononcée : « UN PEUPLE QUI NE S'ABANDONNE PAS PEUT ETRE VAINCU, IL NE SERA JAMAIS ABATTU! » Après le Souverain, le chef du Cabinet pouvait à son tour répéter : « Je le déclare au nom de la Nation toute entière, groupée en un même cœur, une même âme, ce peuple, même s'il était vaincu NE SERA JAMAIS SOUMIS ! » Et au moment où le Roi et son premier ministre, M. de Bro- gigantesques et furieux du Kaiser qui voulait frapper au cœur nos magnanimes alliées la France et l'Angleterre... Soit! nous sommes des vaincus, nous qui subissons la tyrannie odieuse d'un vainqueur aux abois, dans nos cités occupées, pillées et violées... Mais, abattus! jamais... Soumis! jamais- Prière de faire circuler ce bulletin.

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