La nation

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s.n. 1914, 25 Mars. La nation. Accès à 26 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/z60bv7bx67/
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4e ANNEE. N° 8. — Le Numéro : 5 centimes. Affilié à l'Union de la presse périodique Belge. Mercredi 25 Mars 1914 LA NATION « Pour la Culture Française. «journal hebdomadaire paraissant le mercredi. « S-our la Culture Française. » ABONNEMENTS : Belgique : 3.50 francs ; France : 5 francs-; Étranger : 7 francs. BUREAUX DU JOURNAL : 106B, Rue de l'Arbre-Bénit, Bruxelles Téléphone S 1848. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus. Il sera rendu compte de tout ouvrage dont deux exemplaires seront envoyés à la rédaction. ANNONCES : On traite à forfait. Toute la Wallonie! La lutte contre les ennemis du Génie français est bien l'une des plus dignes et des plus opportunes préoccupations de l'élite de ce pays. 11 ne s'agit pas de combattre l'originalité flamande, cette santé verveuse qui nous a valu, à travers les siècles, des richesses d'art incalculables. Paix aux Flamands de Flandre ! Notre effort est d'empêcher les sectaires du « réveil flamand » de porter atteinte à la liberté d'expansion du génie français. Nous ne sommes pas encore en Allemagne ! Des brutes poméraniennes, déguisées en lieutenants et en instituteurs, n'ont pas encore passé la frontière de l'Est pour nous imposer leur idéal barbare. Nous sommes en Belgique, terre de liberté. S'il plaît à des Flamands de s'exprimer en français, de favoriser l'influence française, de propager cet admirable goût français, faitdelumière, de grâce et d'amour, il faut qu'ils soient entièrement libres dele faire.Nous sommes prêts(et pour cause!) à faciliter de même l'éventuelle propagande llamin-gante qu'on voudrait tenter en Wallonie. Pas de contrainte, pas d'empêchement en Belgique ! Mais ce n'est là qu'une partie du programme wallon et précisément celle qui est commune à l'action de nos amis flamands de langue française. Cette « politique extérieure », pour émouvante qu'elle soit souvent, doit forcément nous toucher moins que les plaintes urgentes qui s'élèvent maintenant -;-ti Wallonie. L'accès libre et sans connaissance de flamand obligatoire à toutes les fonctions administratives de chez nous, des compensations pour les fonctions dont nous sommes écartés en Flandre, à cause des exigences flamingantes, voilà encore des vœux dont la réalisation s'impose à bref délai. Il y a plus, et ici qu'on veuille bien réfléchir au traditionnalisme de nos réclamations: nous demandons qu'en matière de travaux publics, de prélèvements budgétaires, de défense nationale enfin, on en revienne à la conception de 1830, au fédéralisme provincial et non pas à la centralisation étatiste. La Belgique c'est une réunion de « bonnes villes » et de provinces, dont aucune ne doit être avantagée. Cette manière de vouloir dire tout, en prononçant «Bruxelles notre capitale et Anvers, la métropole» est infiniment blessante pour Liège, Namur, Mons, Charleroi, qui tout de même ont coopéré, et très largement, à la fondation de ce royaume. Imagine-t-on le retour d'une de ces « blouses bleues », des journées glorieuses, d'un de ces volontaires qui partirent, tête baissée, vers'Bruxelles pour « vivre libres ou mourir »? Notre homme entendrait aujourd'hui M. de Broqueville, premier ministre, dire que Liège est une cité charmante dont les intérêts, dans la question des grands express,doivent être, autant que possible, sauvegardés. Il s'apercevrait que les Ministères sont depuis trente ans occupés, presque tout le temps, par des Flamands flaman-disants, que les budgets, tous robinets ouverts, arrosent la Flandre, sans grand profit pour la Wallonie; bien plus ! que l'on appelle défense nationale un système de fortifications qui protège Anvers admirablement et laisse les bonnes villes wallonnes à la portée du voisin le moins scrupuleux. Lui, démocrate de tradition, lui qui avait accueilli avec amour les drapeaux tricolores de la première République, il verrait son beau pays de Liège dominé par une politique de paysans arriérés et de barons à tout faire. Ses concitoyens ont-ils perdu leur enthousiasme pour la liberté, l'égalité et la fraternité ? Non ' ils affirment avec persistance, à chaque élection, leurs sentiments, mais par le hasard d'une organisation vicieuse, ce sont des exploiteurs de Flandre et de Campine qui font la loi. Le brave volontaire n'en pourrait croire ses yeux et je l'entends jurer et se reprocher sa naïveté et se dire qu'il valait bien la peine de courir I à Bruxelles, teindre les pavés de son sang, pour voir sa Wallonie à ce point méprisée, bafouée, mise au pillage! Non ! cela ne continuera pas ainsi ! Nous ferons la guerre inlassablement à tous gouvernements, jaune, bleu ou rouge, qui oubliera la Wallonie ! La journée liégeoise du 13 juillet dernier — te Roi,' sa famille et ses ministres, obligés de passer sous les étendards wallons arborés en masse — est un avertissement. Le coq a chanté et c'est désormais la lutte implacable. Le pays wallon, riche, intelligent, cultivé, ne sera pas plus longtemps exploité par la Flandre. C'est ainsi qu'il faut entendre ces cris de « Vive la séparation! » qui sortent maintenant à chaque meeting des poitrines wallonnes. « Vive la séparation! », oui certes plutôt que cette espèce de tyrannie bâtarde, que nous subissons et qui est la négation même de tout un passé d'indépendance et de gloire. JENNISSEN. ÉCHOS Pour les victimes de Thieu Sous le haut patronage de la Reine, une souscription publique est ouverte en faveur des victimes de la catastrophe de Thieu. Le gouverneur du Hainaut a fait déposer une liste à l'hôtel provincial. Une fête de charité aura lieu à Mons, le 27 de ce mois ; le gouverneur a promis d'y assister. * * * Dans la colonie française La Société française de secours mutuels de Bruxelles fetera~ le vingt-cinquième anniversaire de sa fondation par un grand banquet qui aura lieu le 29 mars. Parmi les personnalités qui honoreront de leur présence cette fête jubilaire, citons : MM. Klobu-kowski, ministre de France, et le personnel de la légation ; Béco, gouverneur de la province du Brabant ; les présidents des associations françaises de Bruxelles, Anvers, Liège, etc. » * Nos édiles à Paris Le conseil municipal de Paris prépare des fêtes qui auront lieu, à la fin du mois de mai ou au commencement de juin, en l'hone neur des municipalités étrangères qui ont-en ces derniers temps, invité les édiles parisiens. La Belgique sera représentée à ces fêtes par les bourgmestres de Bruxelles, Anvers, Gand et Liège. Parmi les invités se trouveront, en outre, les municipalités de Saint-Pétersbourg et de Moscou, le Country Council de Londres, le lord-maire, les administrations communales de Madrid, Séville, Cordoue et Tolède, Amsterdam et La Haye. Le programme des fêtes comportera une garden-party à l'Elysée, un banquet à l'hôtel-de-ville de Paris, qui sera honoré de la présence du président de la République. ♦ » Une réunion importante Une réunion générale des commissions de l'Assemblée wallonne a lieu aujourd'hui 25 mars, à 2 heures, à Bruxelles, Taverne du Globe, place Royale. Cette réunion préparera l'assemblée de Namur et se prononcera sur de nouvelles candidatures aux sièges vacants ; constituera les comités d'action wallonne décidés par l'assemblée de Liège ; élaborera le questionnaire que les Ligues wallonnes pourraient soumettre aux candidats aux prochaines élections législatives, etc. Certains Wallons de Flandre ont exprimé, à Verviers, le regret de ne pas être représentés à l'Assemblée Wallonne. Ce regret n'est pas justifié. Dès sa constitution, l'Assemblée a décidé de ne pas se désintéresser des Wallons hors Wallonie et a déjà admis à ses discussions un groupe Wallon d'Anvers. Si d'autres groupes de Wallons hors Wallonie veulent envoyer des délégués à l'Assemblée, ils seront les bienvenus. On s'est plaint encore de ne pas pouvoir faire entrer à l'assemblée tous les wallons dévoués. Le nombre des membres de l'Assemblée n'est, sans doute, pas illimité, et l'Assemblée wallonne ne peut devenir une réunion publique, mais un certain nombre de sièges effectifs à l'Assemblée wallonne sont encore à pourvoir et la faculté de désigner des suppléants permet d'accueillir partout les bonnes volontés. Pour le questionnaire destiné aux élections législatives, nos amis sont priés de rédiger un texte en vue de la réunion du 25. En confrontant les diverses rédactions, on obtiendra un projet pour ladite assemblée. * * Le mouvement Wallon. Des notabilités d'Anderlecht viennent de former, sans distinction de parti et en dehors de tout esprit politique, le " Cercle Wallon d'Anderlecht Le cercle a pour but la défense des intérêts matériels et moraux des Wallons, l'organisation des sections d'agrément, d'épargne, de mutualité, d'excursion- Les adhésions sont reçues chez M. J. Chèvremont, président du comité provisoire, rue Rossini, 19. Un témoignage peu suspect. Erasme a consacré dans le Journal de Bruxelles un intéressant article à un gros livre que vienl de publier sous le titre Handboek der Nederlandsche Taal un jésuite hollandais, le docteur Van Ginneken. Voici la fin de l'article d'Erasme : " En somme, (suivant le P. Van Ginneken), on parle en Belgique trois dialectes néerlandais et dix sous-dialectes, écrit Erasme. La province d'Anvers se partage en quatre domaines linguistiques, grands ou petits. Le Brabant et le Limbourg en quatre également. La Flandre orientale en trois, la Flandre occidentale en deux. Le Hainaut est atteint par deux sous-dialectes brabançons, la province de Liège par deux sous dialectes limbourgeois. ent Comm ces idiomes se particularisent et se différencient, ce serait toute une grande affaire que de le dire. On trouvera dans l'ouvrage du P. Van Ginneken de multiples indications. Je me borne pour illustrer un peu un exposé trop aride, de relever les prononciations diverses, selon les lieux, du mot néerlandais qui veut dire " maison ". Le mot de la langue commune est " huis *. Le west-flamand dit ™ uus le west-brabançon " uis ", l'anversois et l'alostois n ois ", le flamand oriental " ais ", le louvaniste, " aës le brabançon oriental " hois ™ hôâs " huies ", " hous " ou " haos 11 le limbourgeois septentrional " hoes " ou " hyus 11, le limbourgeois méridional " hots le iiniboiïfgeuis TJceicâcTiiaV" " haus ". Beaucoup de ces formes s'éloignent considérablement de la langue générale. Chaque parler régional ou local a suivi sa voie dans son isolement séculaire et l'enfant tout petit imite exactement la prononciation qu'il entend. Ferons-nous un grief à la langue néerlandaise de cet extrême polymorphisme dialectal ? Nullement. Ce phénomène linguistique est naturel et universel, plus ou moins accusé seulement dans certaines langues. En néerlandais, il est fortement accusé. Ce qui serait intéressant, ce serait de savoir au juste jusqu'à quel point la langue commune superpose son unité à cette pullulation de parlers dialectaux. Pour cela, il nous faudrait une statistique que je n ai jamais vue nulle part : combien y a-t-il de gens en Belgique, ayant la langue néerlandaise pour langue maternelle, qui rentrent dans les catégories suivantes : gens parlant exclusivement un dialecte, gens parlant exclusivement la langue commune, gens parlant à la fois un dialecte et la langue cultivé ? Je crains que la parti flamingant, qui invoque volontiers les statistiques, ne se méfie de celle-là, parce qu'elle mettrait vivement en lumière des faits qui lui sont désavantageux. La langue commune, la langue cultivée de la plupart des Francs de Belgique, Maritimes, Saliens ou puaires, n'est-elle pas le français ? " * * * Le timbre à 10 centimes entre la France et la Belgique. On s'occupe en ce moment de l'établissement d'un timbre à dix centimes entre la France et l'Angleterre. Pour couvrir la perte que pourrait subir le " Post Office ' de Londres, sir Henricker Heaton déclare qu'il est prêt à mettre à la disposition du gouvernement anglais la somme jugée nécessaire pour ce dernier. A quand le timbre à dix centimes entre la Belgique et la France ? " Si une réforme s'impose, dit l " Action économique n, c est bien celle-la. Nous avons déjà publié des articles sur cette question. M. Chaumet, qui était alors sous-secrétaire d'Etat des postes et télégraphes, nous écrivit à la suite de la publication de ces articles qu'il étudiait la question. Qu'a- t-on fait depuis ? Où en sont les études ? " * * * La poste en Ardenne. L'administration compte substituer, en Ardenne, un service de malle-poste par autobus au service archaïque de malle-poste par traction chevaline, là où les contrats doivent être renouvelés et où les conditions soumissionnées aux adjudications le permettront.La remise du courrier pourra s'effectuer ainsi d'une manière plus rapide dans certaines parties du Luxembourg où les moyens de communications sont rares. De plus, les touristes pourront utiliser la malle-poste pour parcourir des régions intéressantes et actuellement peu accessibles. A l'oeil droit... Quant on ouvre un journal flamingant, observe " l'Echo Commercial " on y découvre à chaque paragraphe l'éloge de nos * frères du nor J " de nos 11 frères de race ", que nous avons envoyé paître en 1830 avec le concours de la France, au grand dépit des moedertaliens. Ce sont surtout des " taalbroeders des frères de langue, qu'on appelle nos voisins d'outre-Moerdijk. 11 faut croire, cependant, que les dits voisins ne sont pas aussi convaincus que cela de la supériorité de leur langue. En effet, dit i' " Etoile Belge n, le neuvième congrès international de physiologie, qui s'est tenu récemment à Groningue, était présidé par un célèbre physiologiste hollandais, le professeur Hamburger. Nous avons sous les yeux le texte de son discours d'ouverture. Bien qu'il connaisse admirablement deux autres langues universelles, l'allemand et l'anglais, c'est en français que M. Hamburger a fait son discours. L'allocution commence par des compliments de bienvenue adressés en français, en allemand, en anglais, en italien,aux participants des diverses nationalités. Puis vient le discours proprement dit, en français. Il y a aussi un petit éloge de la belle largue de France, qui,depuis des siècles,s'est maintenue comme langue internationale et qui a propagé de par le monde tant de grandes découvertes... A l'œil droit des flamingants, qui doivent baver de rage d'être comme Joseph de l'Ancien Testament : vendus par leurs frères. En l'honneur d'Albert Mockel. Les Amis de l'Art Wallon, la Fédération des Artistes Wallons et l'Association des Amitiés Françaises organisent une manifestation en l'honneur du poète Albert Mockel. Celle-ci consistera en un banquet, qui réunira, dans les premiers jours d'avril, autour de l'auteur des " Contes pour les ^Enfants d'Hier ", ses amis, ses admirateurs ret tous ceux qui savent avec quelle ferveur Albert Mockel fut l'un des premiers à défendre et à célébrer la Wallonie. Récemment, le gouvernement de la République française nomma Albert Mockel dans sa Légion d'honneur, et c'est à propos de cette distinction que les Comités des diverses Associations ont voulu manifester la reconnaissance des Wallons à l'ancien directeur de n La Wallonie ". * » » Les relations industrielles Franco-Belges. L'Alliance industrielle, association des ingénieurs et dessinateurs mécaniciens de Belgique, compte à Longwy (France) une section des plus importantes, section dont font partie de nombreux ingénieurs et contremaîtres des usines du bassin de Longwy, de Rodange (Grand-Duché de Luxembourg) d'Athus (Luxembourg belge), etc. A la dernière réunion tenue à Longwy, sous la présidence de M. J. Monchamps des usines de la Chiers, 8 nouveaux adhérents ont été admis et une conférence, très documentée et fort applaudie, a été faite par M. Flesch, chef de service à la Chiers, sur « L'histoire et la fabrication de l'acier Bessemer. » En avril des conférences seront données par MM. Humblet, ingénieur, chef de service à la Chiers, sur la houille et le coke ; Libotte, ingénieur sous-directeur aux usines Ougrée-Marihaye, à Rodange, sur la fonte. Enfin à la Pentecôte aura lieu à Longwy, ainsi que nous l'avons annoncé, l'assemblée générale de l'Association ; une commission a été instituée pour s'occuper de l'organisation.* » André Vésale. Le docteur Tricot-Royer, d'Anvers, donnera, le 2 avril prochain, à l'amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, une conférence à l'occasion du IVe centenaire d'André Vésale. Cette solennité, que la légation belge rehaussera de sa présence, est placée sous les auspices de la société " Les Amis de l'Université de Paris n ; présidée par M. A. Ribot, et qui compte MM. Raymond Poincaré et Casimir-Perier parmi ses présidents antérieurs. L'annonce de cette conférence nous rappelle qu'il avait été question d'organiser à Bruxelles, à l'occasion du 4me centenaire d'André Vésale, de grandes fêtes et notamment un cortège historique. Le projet dort-il dans les cartons de l'administration communale ou a-t-on décidé de mettre la question à l'étude... jusqu'au Ve centenaire ? * A la mémoire de César Franck. Il y a quelques jours a été apposée sur la façade de la maison cù naquit à Liège César Franck une plaque commémorative. Des discours ont été prononcés par MM. Paul Magnette, Hogge, Delaite et Sylvain ABERRATION Nous avons sous les yeux un numéro du Laatste Nieuws contenant un article intitulé « Les Ouvriers Flamands en France », qui prouve l'impossibilité, pour les flamingants, de discerner sainement les choses, dès qu'elles ont un rapport, même éloigné, avec la question des langues. Dans un article publié, il y a quelque temps, par Le Soir, il était question des conditions dans lesquelles se trouvent nos « franschmannen » pendant le séjour de plusieurs mois qu'ils font chaque année en France, et l'auteur disait quel profit il y aurait pour eux à connaître un peu de français et à pouvoir, ainsi, défendre eux-mêmes leurs intérêts. Outre la question du salaire, il y a, pour ces travailleurs, d'autres conditions à débattre, se rap-poitant à la nourriture, aux heures de travail, au couchage, etc. Au point de vue moral, il semble indiscutable que ce serait, pour les pauvres gens, un bienfait appréciable s'ils pouvaient, leur journée de travail finie, et pendant le repos du dimanche, échanger quelques idées avec les habitants du pays dans lequel ils vivent. Ils se sentiraient moins isolés, moins loin du pays natal, et plus de sympathie existerait entre les indigènes et eux. L'article du Soir disait tout cela, sans doute, etconcluait, paraît-il, que la valeur des aoûterons flamands augmenterait d e vingt-cinq pour cent, s'ils connaissaient un peu de français. 11 semble bien, que tout cela est l'évidence même et qu'il ne se trouvera personne pour le contester. Eh bien 1 l'auteur de l'article du Laatste Nieuws n'est pas de cet avis et déclare les milliers d'émigrants qui se rendent en France n'ont pas besoin de connaître le français pour y travailler, ou pour se tirer d'affaire en cas de difficulté. « Tout, dit-il, a été réglé par des Flamands intellectùërsT qui ont a -cœur les intérêts des autres. » Il parait que des comités permanents pour l'émigration,s'occupent de toutes les conditions à arrêter, et le journaliste flamand se moque de son confrère du Soir, qui l'ignore et se mêle d'écrire sur une question « dont il ne connaît pas le premier mot. » « Et l'on viendra, ajoute-t-il, donner à ces hommes, qui doivent apprendre à augmenter la valeur de leur travail, en s'intruisant dans leur langue maternelle, le conseil d'apprendre à bredouiller une langue étrangère, qui n'améliorera en rien leur sort, ne produira aucun résultat pratique et ne pourra que nuire à leur culture générale. Voilà qui est clair et notre confrère flamingant qui connaît, lui, la question qu'il traite, n'a éprouvé aucune peine à déterminer ce qui convient à son frère le paysan, pour lequel il nous paraît éprouver un dédain bien aristocratique, dû, sans-doute, au sentiment de sa propre supériorité. Pourtant, nous aimerions assez prendre l'avis d'un « franschman » à son retour au pays, afin de savoir s'il estime,lui,que la connaissance de la langue parlée par les gens chez lesquels il vient de passer plusieurs mois, ne lui aurait offert aucun avantage pratique et n'aurait amélioré en rien ses conditionsd'existence momentanées. Gageons que cet « autre » Flamand ne partagerait pas complètement la manière de voir du Flamand « intellectuel », et que son opinion, pour n'être pas exprimée dans une forme aussi littéraire, n'en témoignerait pas moins d'une compréhension plus saine de ses intérêts véritables. Auq. DERCHE. Dupuis, puis l'assistance se rendit au temple de la rue Hors Château où furent exécutés des fragments de l'œuvre de l'illustre Wallon. Le Congrès de l'éducation populaire. Le quatrième congrès international de l'éducation populaire se tiendra du 26 au 29 septembre prochain à Leipzig. 11 comprendra six sections réparties comme suit : Le livre et les postscolaires ; les conférences et les bibliothèques populaires ; les arts plastiques, les musées, le théâtre ; la cinématographie et les postscolaires ; l'éducation physique de la jeunesse, les sports et les œuvres de prévoyance pour la jeunesse. De nombreuses et hautes collaborations organisent ce congrès, pour lequel un comité belge a été constitué de la manière suivante: M. Buis, président ; M. Temmerman, secrétaire ; M. Daumers, trésorier ; Mme Houyoux, MM. Cocq, Hymans, Broe-ninckx, Nyns-La Gye, Sluys et Smelten, membres. La Ligue de l'enseignement s'occupe activement de ce congrès. LA FRANGE IMPÉRISSABLE A propos de la tragédie du " Figaro „ La première impression ressentie par tous les amis de la France au spectacle des différents actes du drame qui vient de se dérouler à Paris est un sentiment de profonde douleur. Est-ce cela, la France, cette France, coeur de la civilisation et cerveau du monde? Un journaliste est assassiné par la femme du ministre contre lequel il poursuivait une campagne de presse ; un ancien président du conseil est accusé d'avoir contraint un magistrat à accorder une remise à un financier véreux, afin de permettre à celui-ci d'atteindre la prescription; un autre ancien président du conseil est accusé d'avoir connu et possédé le document dans lequel le magistrat dénonçait la pression exercée sur lui par le chef du gouvernement et de ne l'avoir rendu public qu'au moment où la personnalité politique en question était tombée du pouvoir. Et j'entends d'ici la presse gallophobe et ses railleries et son mépris. Eh bien, il faut le dire très haut, non, ce n'est pas là la France. Il faut se défendre de cette première impression, surgie à la faveur de l'atmosphère irrespirable du scandale. Il importe de se ressaisir et de raisonner froidement, posément, impartialement. Il faut analyser avec minutie et sans parti-pris les mobiles qui ont fait agir et la victime et la meurtrière et tous les autres acteurs de cette tragédie politique. Il faut se pencher sur leur âme, scruter le fond de leur conscience... Les choses se présentent alors sous un jour très différent. Inclinons-nous d'abord devant la victime. Dans sa campagne contre l'ancien ministre des finances, M. Calmette, nous dit-on, avait franchi la limite qui sépare la vie publique d'un homme politique de sa vie privée... J'avoue ne pas comprendre en quoi M. Ga!iaettc«av^tt-«atrcpacsé- les burne. d'une polémique normale? Il avait publié une lettre privée de M. Caillaux... Oui, mais M. Caillaux y parlait politique, y exposait ses idées sur l'impôt sur le revenu, des idées diamétralement opposées à celles qu'il défendait il y a quelques jours encore. Faut-il blâmer alors M. Calmette de s'être servi de l'arme qu'il avait à portée de la main pour frapper un homme, dont il redoutait que la politique néfaste ne conduisît la France aux pires catastrophes? M. Calmette, il faudrait être aveugle pour ne pas le reconnaître, n'était inspiré, en accusant M. Caillaux, par aucun mobile d'intérêt personnel. Seul le salut de la France le poussait à agir comme il l'a fait. Sains rei pubticae suprema lex esto. Quant à Mme Caillaux, certes son crime est abominable et son geste odieux. Mais combien il existe en sa faveur de circonstances atténuantes. Pour connaître le mobile qui lui inspira son acte il faut attendre les débats. Simple jalousie de femme? Crainte de voir des lettres intimes publiées? Peut-être. Mais peut-être aussi, comme elle l'a déclaré, rancune à l'égard de celui qui menait une campagne violente contre l'homme qu'elle croyait nécessaire à la France et à la République. Quant à l'attitude de M. Barthou, il est absurde de la blâmer et de rechercher dans son geste si courageux un intérêt personnel quelconque. M. Barthou a gardé par-devers lui un document compromettant pour son ennemi politique. Pourquoi ne pas l'avoir produit plus tôt? Parce' que, dans l'Intérêt du pays, il importait que le scandale fût étouffé et qu'aucun soupçon ne pût peser sur la magistrature. Mais il y a des moments où le silence devient de la complicité. Au lendemain du meurtre de M. Calmette, l'intérêt moral de la nation exigeait de M. Barthou la production du document. C'est ce qu'il fit, non d'un cœur léger, comme bien l'on pense, mais avec la conscience bien nette dejsa responsabilité. Que subsiste-t-il par conséquent de la première impression ressentie par ceux qui ont suivi cette douloureuse affaire? Rien. Moins que rien. La France ne sort pas amoindrie du scandale. Le Parlement lui-même — et pourtant Dieu sait combien il est inférieur A la France — s'est honoré en chargeant à l'unanimité une commission d'enquête de faire la lumière, toute la lumière et en donnant à cette commisson, pour la faire, les pouvoirs les plus étendus. Que M. Monis ne dise pas la vérité ou que ce soit M. Fabre, la France ne peut être rendue responsable des fautes d'un homme, fût-il ancien président du conseil ou procureur général. Elle reste la France généreuse, la France rayonnante, la France impérissable, source pure et impolluée, à laquelle viennent s'abreuver les peuples assoiffés de lumière, de vérité et de justice! Fernand PAVARD.

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