La patrie: organe belge d'informations indépendantes

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10 decembre 1914
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s.n. 1914, 10 Decembre. La patrie: organe belge d'informations indépendantes. Accès à 11 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/fn10p0z47b/
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10 centimes agglomération Bruxelloise LA PATRIE JOURNAL QUOTIDIEN organe belge d informations indépendantes 15 centimes en Province ADMINISTRATION ET REDACTION : 13, Chaussée de Louvain, à Bruxelles BUREAUX : de io h. à 12 h. et dé /5 h. à 17 h. PUBLICITE A FORFAIT. )ffres et demandes d'emplois gratuites. Jeudi 10 Décembre 1914 Au Public Belge Notre titre contient, à lui seul, tout notre programme, auquel nous resterons inébran-lablement attachés sans phrases ronflantes ni paroles inutiles. Notre but est de publier essentiellement des informations nombreuses, non seulement sur la guerre, mais encore sur les questions d'ordres divers qui préoccupent tous les esprits.Une longue expérience nous a donné les preuves répétées du robuste bon sens du public belge; nous jugeons donc inutile d'entourer de commentaires et de réflexions — les nouvelles que nos lecteurs trouveront chaque jour dans nos colonnes — ils sauront dégager eux-mêmes la conclusion des événements relatés dans les dépêches, aussi complètes qu'il nous sera possible, dans les circonstances actuelles, de mettre soigneusement et impartialement sous leurs yeux. Nous publierons fréquemment des illustrations et des dessins d'actualité, ainsi que des cartes et des plans qui faciliteront la compréhension des nouvelles de la guerre. Une rubrique spéciale sera réservée à la reproduction des affiches apposées sur les murs de la ville. COMMUNIQUÉS Communiqués des alliés Communiqués français Journée du 5 décembre (Officiel.) — En Belgique, notre artillerie lourde a écrasé un fortin, allemand. L'ennemi a vainement tenté de nous reprendre Weidendreft. Sur le reste du front Nord, calme absolu. Il en a été de même dans la région de l'Aisne. En Champagne, notre artillerie lourde, très active, a battu avec succès contre les batteries de l'adversaire. Dans l'Argonne, la guerre de sape se poursuit.Nous continuons à progresser lentement, repoussant toutes les attaques de l'ennemi. Légère progression également dans la régiom sud-est de Varennes. Sur le reste du front, aucun fait notable à signaler. *** Journée du 6 décembre. Rien à signaler. *** Nos aviateurs ont lancé des bombes sur les hangars d'aviation de Fribourg-en-Brisgau. *** Communiqués Russes Pétrograd, 5 décembre. Communiqué du grand état-major. Les combats acharnés sur le front Lowicz, notamment, dans la région de Lodz, et sur les routes de l'ouest, viers Petrokow, continuent.Le 4 décembre, sur la chaussée de Pabja-Mce-Lask, nos automobiles blindées, à la faveur de la nuit, se sont jetées sur Uine impor-:ante colonne ennemie qu'elles ont dispersée.Sur le reste du front ora ne signale aucune nodification essentielle. **# Cettigné, 4 décembre. Plusieurs compagnies autrichiennes, ayant derrière elles de forts détachements et met-ant à projet l'obscurité, ont pui parvenir, :ette nuit, vers quatre heures du matin', jus-ju'à certaines des hauteurs monténégrines jue domine. 1 e mont Lovcen. Mais des pos-:es monténégrins veillaient; dès qu'ils ont iperçu les Autrichiens, ils ont ouvert contre ;ux une fusillade nourrie. L'ennemi a été contraint de se retirer. Plusieurs soldats autrichiens ont été tués ou blessés. Un officier et plusieurs soldats ont :té faits prisonniers. * Communiqués allemands Bucarest, 8 décembre. — Le Maréchal ba-on. von der Goltz est arrivé ici. Londres, 8 décembre.— Reuter communi-jue de Pétersbourg : « Le roi de Monténégro élégraphait à la Borsenaeitung qu'actuelle-nent le tiers de l'armée monténégrine est :ombé sur le champ de bataille. Nonobstant :ela, les Monténégrins veulent continuer la iéfense de leur pays et attaquer celui de 'ennemi. Le roi ajoute que les moyens ■taient épuisés et que les Monténégrins seraient très reconnaissants pour l'assistance jui pourrait leur être donnée en argent et natériel. Londres, 8 décembre. — Le Times communique de Dublin : ee On a protesté dans ine réunion publique contre les poursuites des journaux révolutionnaires. Une compagnie de l'armée civique, composée de membres de la Société des ouvriers du transport, irmés de fusils, était de garde. Un des ora-:eurs déclara que les fusils ne seraient pas restés inactifs, si la police ou les militaires ivaient essayé de tracasser les journaux sous une autre forme. D'autres orateurs ont parlé :ontre le recrutement. Il fut demandé à toutes les personnes présentes de promettre qu'elles n'entreraient pas dans l'armée anglaise et qu'elles empêcheraient, autant que possible d'autres engagements. Les jour naux Ireland et Fiannafall continueront ; paraître. Amsterdam, 8 décembre. —- Un journa d'Amsterdam publie d'après le New Yon Times du 16 novembre une communicatioi d'un témoin oculaire, se trouvant à bord d' VOlympic, et qui a assisté à la perte di dreadnought anglais Audacious, sur les cô tes de l'Irlande. Elle dit : « Nous voyion: deux navires de guerre, le plus grand mar chait difficilement et s'inclinait tant, que le: vagues roulaient par-dessus le pont d'arriè re. Ce navire était VAudacious, l'autre oavi re était le croiseur Liverpool. Ccpendan nous approchâmes tout près et pûmes dom voir à l'œil nu que le navire de guerre avai hissé le pavillon de détresse au mât des si gnaux. Après une demi-heure, nos bateau: de sauvetage avaient atteint \'Audacious. UOlympic prit 250 de ses hommes à bord 450 hommes passèrent sur d'autres navires tandis que le reste, 250 hommes, demeurai à bord du navire de guerre pour aider ai sauvetage. Beaucoup d'eau avait déjà péné tré dans l'Audacious. A 8 heures, le navin avait touché une mine. Environ pendant i heures, l'eau entrait à bâbord par la déchi rure causée. Les pièces de bâbord dans le: grandes tours étaient encore bien juste au dessus de l'eau. Le petit torpilleur Try fi des efforts pour sauver \'Audacious, mais i ne réussit pas à le remorquer, parce que cha que fois les câbles s_e rompaient. Enfin, l'ob scurité survenant, VOlympic quittait le na vire de guerre qui sombrait, tout en y laissan des bateaux de sauvetage. Le mécanicien de \'Audacious communi que : « Je me trouvais à fond de câle quanc j'entendis tout à coup un coup formidable comme si l'on avait tiré une pièce de canon Quelques minutes plus tard, j'étais appel dans la chambre des machines afin de fer mer toutes les cloisons étanches. » Après avoir exécuté cet ordre, je ni rendis sur le pont où tout l'équipage atten dait tranquillement d'autres ordres. L'autr navire de guerre s'éloignait après l'explosioi aussi vite que possible, d'après les ordres d l'Amirauté et revenait quelque temps après > Au commencement on croyait que Y Au dacious avait été atteint par une torpille après il a été reconnu que le navire avai touché une mine flottante. Sur l'ordre di commandant de VAudacious, on a fait sau ter le navire le soir à 9 heures. L'Amiraut voulant taire la perte de l'Audacious, l'O lyriipic est resté une semaine à Lough Swil ly, tandis que tous les passagers, à leur des cente à Belfast, devaient promettre de gar der un silence sacré. Berne, 8 décembre. — Le Bund écrit con cernant la situation : « On peut admettr que sur tout le front les Allemands et le Austro-Hongrois suivent un plan. Ils empê chent pour une solution finale l'offensive de Russes entièrement. L'offensive russe est to talement brisée. On doit cette situation à 1; force d'attaque inouïe du flanc offensif di Hindenburg ». A plusieurs reprises, le journal montre le: difficultés des Russes pour obtenir une arri vée continue de renforts : ci II dépendra de leur force de résistance que l'Etat-major ga gne le temps pour exécuter un nouveau grou pement de forces. Seulement une heureuse brèche peut les exempter d'un nouveau grou pement, sans cela ils sont dans le plus granc danger, à cela il faut joindre la destruetior de toutes les .routes lors d'une retraite exécu tée selon les plans de Hindenburg.On ne pou vait pas se figurer comment une armée de mil lions d'hommes opérerait systématiquement comment elle serait ravitaillée, tandis que l'ennemi presse du Nord et du Sud. Seul ur effort violent et exagéré ou une retraite géné raie peuvent tirer les Russes de cette situation.L'un et l'autre doivent leur coûter des sacrifices énormes. Le journal finit en attendant des change ments sur les terrains de la guerre de fonc en comble d'ici à huit jours. Vienne, 9 décembre. (Communication offi cielle.) — Hier après-midi, les combats d an1 la Galicic occidentale ont repris avec vigueur. Maintenant attaquant aussi ck l'Ouest, nos troupes ont chasse l'ennemi d< sa position de Debycc-Wielicka. Nous avons fait 5,000 prisonniers, dont 27 officiers. Dans la Pologne, nos troupes avec celle: de l'Allemagne ont repoussé les nouvelle; attaques russes du côté sud-ouest de Piotr kow. Des Karpathes pas de nouvelles impor tantes. *** Berlin, 8 décembre. — A cause d'une in disposition fiévreuse, bronchite-catarrhale l'Empereur a dû différer son voyage ai front pour quelques jours.Toutefois, aujour d'hui, il a pu prendre connaissance du rap port du Chef de l'Etat-Major de l'armée concernant la situation de la guerre. Vienne, 9 décembre (C. O.) — On mande officiellement du terrain de la guerre di Sud : « L'encerclement continue son cour; d'après le programme. Les efforts de l'adversaire tendant à l'empêcher sont vains e l'ennemi subit des pertes considérables. No tre offensive au sud de Belgrade s'effectue favorablement. Nous .avons fait prisonnier; 14 officiers et 400 soldats. » Bâle, 9 décembre. — La National Zeituni signale l'article du général Lacroix sur la si tuation de la guerre, paru le 4 décembre dans le Temps de Paris, comme très intéres sant, mais contenant des'erreurs. Le journal trouve frappant que dans l'article x cle en question Lacroix ne fait aucune mention de l'avant-marche de la nouvelle armée de Kalisch et de son attaque Noweradomak ' et Petrikau.Le journal parle de la marche des Alliés qui se trouvaient avant près de Czen-1 tochau, armée qui ne fut pas dirigée contre la Silésic, mais contre Petrikau comme on lit dans un article du Times et du Figaro, ce qui fut reconnu faux à la première vue. Le 1 journal'termine en disant qu'il serait possible e|ue les Russes reviennent encore, en fai-' saht usage de leur supériorité en nombre, pour réparer leurs pertes. De mauvais- augure, œpendan-t, pour les chances de telle ré-' paration, est l'affaire qui a conduit le général Rennenkampf en prison et le conduira devant le conseil de guerre. Cependant l'armée russe, d'après le correspondant du Times, de Saint-Pétersbourg, a souffert de-grandes misères et se trouve dans une situa- > lion- ejui ne favorise pas des marches forcées. > Quelque importante que puisse être l'abstinence d'alcool de l'armée russe — cela n'est 1 pas tout — on peut désaccoutumer les soldats de boire, mais pas de manger. : *** ' Amsterdam, 9 décembre. — Les journaux publient des communications concernai!) ' l'action- de la Commission de secours américaine pour la Belgiejue et disent expressé-r ment ejuie l'œuvre de la Commission est favorisée par les autorités allemandes en Bel gique et non gênée comme on a prétendu du côté adversaire. Le rapport de la Commission de secours dit que le Gouvernement alle-' mand à Bruxelles mettait à sa disposition la moitié du total des provisions et vivres dont l'Administration miltaire disposait.La Com I mission réglera cela plus tard. Elle présente ses remerciements pour cette façon d'agir ele l'Autorité allemande qui -n'y était pas obli-- gée selon- la convention de La Haye. La Commission contredit, ensuite, carrément les dires suivant lesquels les autorités alleman-: des auraient empêché son travail ou en auraient été adversaires. Les autorités alleman-: des n'ont pas demandé de droits d'entrée, i pas même des frais de transport; pro-: visions et vivres sont parvenus sans délai ni empêchement. Aussi, la Commission e:ontredit l'assertion que des soldat, allemands logeant chez des civils partici-t paient aux dons américains. Il n'y a pas de j soldats allemands logés chez des civils. Le Handelsblad ajoute que la Commission sou-haite l'appui de la presse afin de réfuter publiquement des nouvelles aussi fausses. Bâle, 9 décembre. — Sous l'en^tête ee Le danger irlandais », le Baseler Anseiger traite dans un article de fond ce problème si difficile pour l'Angleterre et résume ce qu'elle a fait dans ce sens. Comme oni le sait un orage dangereux plane sur l'Angleterre. On peut se demander comment l'état, de : guerre et le resserrement de la liberté de la > parole sont acceptés. Le journal dit : ee On doit être tombé bien bas quand jus- 5 tement en Angleterre, où par-dessus tout la liberté de la parole et de la presse est tenue 1 en haute estime, on ose entreprendre de tel-: les choses. » *** Londres, 9 décembre. — Le Times mande de Washington : ee II y a des signes que l'ordre du jour du Congrès sera extrêmement important puisqu'on prévoit une violente attaque contre la politique anglaise au- sujet de la contrebande. Aussi attend-t-on que le Président Wilson présente une lo^autorisant le Gouvernement américain à acheter les navires marchands allemands qui se trouvent à New-York. On croit à de violents débats parce que ce projet est dit ee malsain ». *** Breslau, 9 décembre. — Le chef de l'Etat-major de la division d'armée Woyrsch remet à la Scklesische Zeitung le texte d'un discours que l'Empereur a prononcé devant des délégués des troupes appartenant à la division Woyrsch et aux troupes autrichiennes : ee Camarades, j'ai fait venir auprès de moi des députations des troupes qui se battent à l'Est, parce qu'il m'est impossible d'aller vous saluer tous à. l'avant dans les tranchées.Portez à vos camarades qui se battent à l'avant mes salutations cordiales, ainsi que mes remerciements impériaux et les re-, merciements cle la patrie pour leur conduite héroïque et l'endurance dont vous avez fait preuve pendant trois mois devant la supériorité en- nombre des Russes. » Chez nous, à la maison, on dit en vérité chaque homme qui se bat à l'Est est un héros. Vous avez l'honneur de vous battre coude contre coude avec l'armée de l'Empereur François Joseph, mon' ami et cousin bien-ai-mé, pour une juste cause, pour la liberté, pour le droit à l'existence d'une nation et pour la paix future. Quoiqu'il ne puisse durer longtemps, nous ne pouvons pas laisser de repos à notre ennemi. Nous combattrons encore avec succès comme jusqu'ici, car le Ciel est avec nous. Avec Dieu, nous conquerrons une longue paix, car nos nerfs sont plus forts que ceux de nos ennemis. Mon ami impérial m'a rappelé déjà plusieurs fois la valeur des troupes qui combattent avec nos frères austro-hongrois et, comme je le vois, vous a remercié par les honorables distinctions qu'il vous a accordées à titre de reconnaissance.» Quand vous serez retournés à vos positions, prenez avec vous mes cordiaux remerciements pour vos camarades et dites-leur que si je dois me rendre de nouveau à l'Ouest, mes pensées sont toujours chez vous. Mes yeux reposeront toujours sur vous comme si ' je me trouvais derrière vous. Et maintenant, pour finir, donnons une expression à notre : sentiment fraternel en criant : ee A Sa Majesté l'Empereur François-Joseph et à son armée : hourra ! hourra ! hourra ! ». Berlin, 9 décembre. A l'Ouest de Reims, la ferme dite ee La Pêerheric » a été bombardée, bien qù'èlle eut arboré le drapeau de Genève, parce qu'il fut constaté par une photographie prise par un avia.teur, ejuc derrière la ferme était placée une batterie lourde française. Les attaques Françaises du côté de So-nai-n, et vers Varennes et Voueiuois à l'est de l'Argonne ont été tejetées avec de grandes pertes pour l'ennemi. Dans l'Argonne même, nous avons avancé en divers endroits et fait beaucoup de prisonniers. Les Français ont subi de fortes pertes dans les combats au nord de Nancy, dont nous avons parlé hier. Dans la Prusse orientale, rien de nouveau. Dans le nord de la Pologne, nos troupes sont fortement en contact avec les Russes qui se sont établis dans une position très for-i à l'est de Miacga. Dans la Pologne du sud, on combat toujours du côté de Lowicz. En Pologne du sud des troupes autrichiennes et hongroises ont attaqué avec beaucoup de succès, côte à côte avec les Allemands. ) o f— LA GUERRE Visite d'un bateau=hôpital pour Indiens La flotte-hôpital est maintenant concentrée à Boulogne. Les vaisseaux-hôpitaux sont facilement rcconnaissables à leur grande bande verte sur fond blanc avec croix rouge.Equipés a"vec très peu de lest, ils se tiennent très haut sur la ligne d'eau. Le contingent indien comprend quatre vaisseaux de la Castle Line et deux de P. O. Deux sont encore préparés dans les Indes au m'oyeni de fonds versés par les princes indiens de différentes castes qui en ont assumés les frais. Grâce à la courtoisie d'un officier du service médical indien, j'ai pu monter à bord du Guildford Castle, vaisseau de 8,000 tonnes avec des aménagements pour 300 blessés. Ce vaisseau est le modèle du fini et a été pourvu de tous les nouveaux appareils : depuis les lits balançants, installation de rayons X et jusqu'aux plus récentes' découvertes que l'on peut voir clans la salle d'opération;Il y a des salles séparées pour les Indiens et pour les officiers anglais de l'armée hindoue.Depuis le moment où il quitte le quai, le patient s'aperçoit que le plus minutieux arrangement a été organisé pour lui procurer le confort le plus absolu. Aussitôt que l'auto de la croix rouge arrive, le lit dans lequel le blessé a été transporté est déposé dqueement sur une civière et amené sur le pont du bateau sans secousses, au moyen d'une grue perfectionnée. Il est ensuite placé dans un asoenseur et descendu avec précaution dans les salles. Le patient ne subit aucun heurt depuis l'instant où il est relevé du champ de bataille, jusqu'au moment où il est déposé à bord dans son lit. Pour adoucir le- fonctionnement de la grue, on monte deux hommes à la fois. Ceci est très important vis-à-vis des Indiens. L'Indien aime d'avoir uni BhaibanJ, c'est-à-dire un frère coreligionnaire de son choix, à son côté, même en restreignant sa plaœ, surtout quand il est malade. Un convoi de blessés arriva avant mon départ. Deux grands Sikhs faisaient l'ascension jusqu'au pont. L'un avait une forte blessure au bras et aidait l'autre de son bras valide. Ces patients furent transportés dans une salle spacieuse d'une irréprochable propreté, bien éclairée et bien ventilée. C'était probablement pour eux un palais en comparaison de ce qui les avait abrités jusque là, et pour la première fois ils connurent le confort. Les cabines ont été sacrifiées aux deux ponts pour que les salles aient toute la largeur du bateau. Près de son lit, le malade trouve une table, un crachoir, une ceinture de sauvetage. Tout est parfait... eetik tak» selon les Indiens. Chaque salle est une unité en cllc-mcme, aussi bien en installation qu'en, équipement ; il n'y a ni- confusion ni courses inutiles d'un pont à l'autre. Chaque salle a sa stérilisation électrique et elle a toujours ses pansements stérilisés prêts. Tout est préparé selon les derniers perfectionnements. Ce vaisseau pourra sans doute être utilisé pour le transport vers les Indes à la fin de la guerre. Il y a dans le bateau deux cuisines, de façon à respecter les principes des différentes castes, l'une hindoue, l'autre mahométane. L'arrivée d'un convoi de blessés est l'occasion d'une sorte de grand five o clock tea Une distribution spéciale de sucreries est faite à tous les Hindous qui en sont très friands du halwa fait avec du atla et différentes formes de métail préparées par les cuisiniers mahométans et hindous pour chacune des castes. Il y a à présent des dépôts en France d'épices indiennes apportées de Bombay. Quelques-unes de'celles-ci sont les principaux ingrédients des mets nationaux. Depuis le moment où les ustensiles de cuisine sont achetés, ils sont mis à part et soigneusement étiquetés. Les rayons des cuisines ont été préparés suivant l'avis d'experts indiens en la matière. On y trouve la bonne espèce de vase pour le thé, l'indispensable ee chapattic » pour cuire d'immenses gâteaux, le pilon de cuivre et le mortier pour broyé le ee curry » en poudre. 11 n'y a pas moyen d se tromper; ejuand un Hindou, généralemen un Brahme, a préparé les mets, il les apport lui-même et, de ses propres mains, les donn à ses coreligionnaires. Inutile de dire qu les mêmes précautions sont observées là oi on débite la viande. Le boucher mahométai tue la bête par le ee halal » ou incision à 1; gorge et le Sikhs par le ee jatka » ou incisioi à la nucjue. A la boucherie, ce matin, une têt de chèvre tomba sous le coup de sabre d'ui officier Shikh. La salle de bains et le lava tory ont été arrangés avec le même soin pou les Hindous habitués à de fastueuses ablu tions à jeun. Les Indiens sont peut-être 1 plus propre peuple mais se lavent à leur ma nière. A tribord est le réfectoire des Maho métans, à bâbord celui des Hindous, avei des indications comme il y en' a partout au: Indes, pour éviter les erreurs. Il y a aussi de; i chambres de bains anglais, peut-être la plu: belle relique du bateau, mais ceux-ci sont re gardés avec suspicion par les Hindous qu s'accroupissent sur le plancher comme dan; leur propre pays, un vase en main et s'écla boussent d'eau au bas du dos. C'est toute cette perfection qui fit dire au vénérable Khan Balladur qui visitait l'hôpital : ee Tou' les Indiens devraient voir ça. » Nous entrons dans la cuisine mahométane qui exhale un délicieux parfum de dhal et de riz, et nous regardons dans la cuisine hin cloue par la porte qui serait souillée si un in fidèle venait à la franchir, tandis que. 1; nourriture, par le fait seul, serait empoison née. Les parois sont fournies de tous les accès soires nécessaires. Ici voilà la buanderie avee le dhobic indien (blanchisseur), qui possède la pierre familière sur laejuelle on lave le lin ge dans l'Hindoustan. La cale est convertie en une série de cham bres à provisions, pour articles médicaux e pour articles de cuisine; elle contient auss des vêtements chauds, pyjama, jerseys, etc. fournis par le comité de la guerre indien la croix-rouge et par des présents du gouver nement. Ces vêtements sont en excellente qualité et seront distribués entre les blessés Il est à espérer que les organisations pa triotiques enverront encore des dons. Le chob de gilets et de paletots persuade les Indien: qu'ils sont merveilleusement Soignés, mais ce sont surtout les provisions qui leur permet tent d'observer les principes de leur caste qui les ravissent. INFORMATIONS Le roi George sur le fronl Londres, 7 décembre. Ordre du jour de S. M. George V, lors de sa visite à ses armées : ee Officiers sous-officiers... » J'ai été très heureux de rendre visite i mon armée sur le champ de bataille, je sou haitais vivement de pouvoir le faire, afin de me rendre compte de votre vie actuelle. J'au rais désiré pouvoir parler individuellemeni à chacun de vous, pour vous exprimer mor admiration sur la façon splendide dont vou; avez combattu contre un' ennemi puissant e: impitoyable. » Par votre discipline, votre courage et vo tre endurance, inspirés par l'esprit de solida rité qui vous anime tous, vous avez nor seulement maintenu la tradition' de l'armée anglaise, mais vous y avez ajouté une de; pages les plus glorieuses de son histoire. =)o(= Milan. — La représentation organisée pai le Syndicat de la presse de Lombardie à h Scala de Milan, au profit des Belges, a obte nu un- énorme succès et a produit net 50,00( lires. Le prix du fauteuil était de 50 lires. Se sont notamment fait entendre à titre gracieux — et ce n'était pas un des moin dres clous de la représentation — notre cé lèbre violoniste Thomson et l'excellent ba ryton Crabbe. Et pendant que j'écris un ami qui lit par dessus mon épaule me dit : —Et pour qui cette bonne galette? Pour le; Belges, évidemment, mais pour-lesquels? — Mais pour ceux qui se sont réfugiés er Italie. — Encore ! Mais les Belges qui se sont ré fugiés en Italie ou ailleurs ont bien moin; besoin d'être secourus que ceux qui sont res tés en Belgique. Par définition, tout Belge qui se trouve à l'étranger est un réfugie sans ressources. Cela est vrai, trop vrai poui certains, pour ceux dont la maison est dé truite, les meubles disparus, tout l'avoir en levé par le souffle furieux de la guerre qu a dévasté notre pays. Mais les autres? Ceu> qui, pour assurer simplement leur tranquilli té, leur confortable habituel, ont déserte leurs foyers, nous laissant toutes les charges tous les ennuis, tous les dangers? Je me sui; laissé dire qu'e ceux-là aussi étaient compri: dans la classification générale de réfugié: belges sans ressources.. Est-ce que l'on ne pourrait pas se rendre compte à l'étranger e|ue. les vrais Belges san< ressources sont ceux e^u i sont restés sur le so de la patrie, œux eiui, en outre de leur pro r pre misère, soulagent celle d'autres plus e infortunés encore qu'eux-mêmes et que c'est t à ceux-là que l'aide serait le plus nécessaire? Je ne méconnais pas que les secours im-î portants ont été enevoyés en Belgique, et nous î en sommes tous profondément reconnais-1 sants. Aussi, à mon sentiment, c'est du tra-i vail que l'on, devrait donner à l'étranger aux i Belges réfugiés et le travail ne manque pas i dans tous les pays neutres ou belligérants, en réservant aux Belges restés en Belgique i les secours en argent pour les transformer en vivres, en vêtements, etc. Les réfugiés bel-r ges réellement dans le besoin sont peu nombreux, tandis ejue les Belges restés en Belgi-: que et réellement nécessiteux sont légion. On nous assure de source autorisée que M. . Vandervelde, le sympathique ministre d'E-; tat, se rendra à La Haye vers le 15 décem-; bre et qu'il se propose de provoquer une réunion. dans cette ville des amis de son ; groupe. s : * LA Maison de Hohenzollern Son Origine. Sa fortune. Son château féodal. Du Rocher à la Mer. La maxime de Frédéric II Suivant la forte expression de La Bruyère, les hommes veulent être esclaves quelque part et puiser là de quoi dominer ailleurs. *** La puissante maison de Zollern, bien que ; d'une antiquité respectable, est la plus jeune : des maisons souveraines allemandes. Mais elle est la plus avisée, la plus appliquée à sa-fortune, la plus habile peut-être, de toutes les maisons princières qui ont régné en Allemagne.i Par soni origine, elle appartient au sud de , l'Allemagne où elle a laissé un rameau vi-, vace de son grand arbre. Au centre de la Souabe, entre le Nec-: kar (1) et le Danube, s'élève un plateau qui sépare les bassins des deux fleuves, et que traverse une vieille voie romaine conduisant : autrefois des stations militaires de la Rhae-; tie et du lac de Constance aux camps, garnisons et colonnes, établis au milieu des Agri decumates. C'était la voie directe qui , mettait en communication par le Rhin supérieur et le pasage du Splugen la Haute-Italie et la Germanie méridionale, assujettie à l'Empire du 1er au IVe siècle. Elle était défendue par des châteaux bâtis de distance en distance pour tenir en respect les ban-' des allemainques, mal soumises à la domination romaine et toujours prêtes à tenter un coup de main. Cette voie débouchait sur le Haut-Neckar par une forte position, celle de Solicinium, protégée aussi par un château construit, au rapport d'Ammien, sur un rocher conique presque inaccessible aux attaques. Là fut livré, par l'Empereur Valentinien, : à la suite d'une campagne laborieuse (366-68), une sanglante bataille aux Allemanici révoltés et maîtres des hauteurs. Le Solicinium des anciens paraît devoir ' être placé dans le voisinage du Mont-Zol-lern ou Haut-Zollern (Hohenzollern) des modernes, lequel est, en effet, une montagne conique, complètement isolée, couronnée de ! toute antiquité par un château -fort dominant les environs à grande distance, et défendant la communication du Neckar au Danube. La forteresse a joué un rôle important dans les guerres intérieures d'Allemagne soit au XVe, soit au XVIIe siècle. C'est ce château féodal, situé à une lieue d'Hechin-gen, qui est le berceau (Stammschloss) de la famille royale de Prusse, et d'une famille princière de même souche, qui a retenu, jusqu'à ce jour, le nom de son vieux manoir, demeuré possession de famille depuis un temps immémorial. Souvent ruiné, souvent reconstruit, le château de Hohenzollern a été remis à neuf, il y a de cela une soixantaine d'années, en sa vieille forme du moyen-1 âge. Commencé en 1851, l'ouvrage ne fut terminé que vers 1859. Un chemin ferré part de la va.llée, serpente sur les flancs du ro-: cher, longe des murs crénelés chargés clc tours et.de bastions et aboutit à la grande porte ogivale sur laquelle on lit l'inscription suivante : Zollèrn, Nuremberg, Brandebourg, en association, bâtirent le château sur l'antique fondation ( 14.58). De la puissante Prusse, la main m'a élevée. Et la porte de l'Aigle, je suis appelée (1851). ; Dans une niche plus élevée on distingue un guerrier, représenté en relief, monté sur un cheval lancé au galop. L'aigle noir plane au-dessus portant le blason de la famille avec cette devise : ; Du Rocher à la Mer. Cette ambition d'alors était-elle une prophétie ? ; *** Comme toutes les illustres maisons, la race des Zollern n'a jamais manqué de flatteurs ; qui lui disaient, jadis, paraît-il, que le château de Zollern avait logé l'empereur Julien, : et ses historiographes à gages s'efforçaient de le lui prouver; mais le Grand Frédéric, - avec cette modestie philosophique qu'on lui > connaît, rabattait généreusement de cette ' croyance. > ee La Maison de Brandebourg ou plutôt ' » celle de Hohenzollern, dit-il, est si ane-ien- » ne que son. origine se perd dans les ténè-» bres de l'antiquité. On pourrait rapporter [ (1) Rivière élu S.-O. de l'Allemagne, tombe clans le Rhin à Mannheim, chef-lieu Stuttgart.

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