La presse de Bruxelles

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15 novembre 1918
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Vendredi 15 Novembre 1918 Dix centimes le numéro 1ro Année — U° 1 ABONNEMENTS : Tm MOIS Ir. 1.» TROIS MOIS t.m OH AN tfi.M On n'abonne dans ton» i<m boresnx de post» du 9*r> et aux bureaux dn Journal. Admlnlstratlon-Rétlaotlon i 67, RUE DU LOiHBARO, BRUXELLES Les article» tlguéz n'engagent ont la responsabilité de lesn tuteur*. Les manuscrit* non mûrit ne tant pat rendus. JOURNAL QUOTIDIEN do BHliXELLES PUBLICITÉ » Petites annonce#, lalifçne M ..tt. U.v» Ànnooces commerciales, la ligne » 0.50 Annonces not,, Judic., fin&nc., la ligna .. .. * t.OD Faits-divers | ~ , ..Ci Yie en profinct » Echos * •• •• •• •• •• •• •• * 2.03 Nécrologie > ~ ~ * La Plume est libre ! La Presse, jugulée depuis quatre ans, a enfin recouvré la liberté qui lui est garantie par notre Constitution. Aujourd'hui, jour solennel de la Fête de notre glorieux Roi Albert, LA PRESSE, grand journal belge d'information, se présente aveo confiance devant notre cher Pays enfin libéré. Dans une Belgique nouvelle, appelée aux plus vastes destinées, doit apparaître une presse animée d'un esprit nouveau. Elle doit répondre avant tout au besoin d'information sûre, indépendante, rapide et complète que notre vie moderne développe de plus en plus. LA PRESSE s'est assuré, pour arriver à ces fins, la collaboration des meilleurs écrivains de notre pays. Ses rédacteurs comptent parmi les plus autorisés du journalisme et de la littérature belges. Chaque rubrique est confiée à un spécialiste et tous les articles seront signés., LA PRESSE aura des correspondants particuliers dans toutes les grandes Villes de l'Etranger et les principales villes de province., Une pareille rédaction permet le grand reportage conçu dans un sens moderne, et pour satisfaire aux exigences de celui-ci : LA PRESSE offrira à ses lecteurs des illustrations inédites. LA PRESSE aura à sa disposition un service automobile, comprenant des torpédos rapides pour ses rédacteurs et des voitures pour la livraison du journal. Quant à son outillage, il sera, à tous points de vue, des plus perfectionnés. Il lui permet un tirage illimité pour ses numéros courants, et instantané pour ses éditions spéciales. LA PRESSE, qui paraîtra chaque matin, dès que les circonstances le permettront, sur 4, 6 ou 8 pages, est une tribune libre. Elle présentera à ses lecteurs un tableau absolument complet de l'activité contemporaine, sous tous les rapports, dans tous les domaines. Rien ne lui demeurera étranger. On y trouvera les dernières dépêches du monde entier, des articles sur la politique, tant extérieure qu'intérieure, des informations financières, économiques, commerciales, juridiques, notariales, puisées aux meilleures sources, une revue de la presse belge et étrangère, le compte-rendu des .spectacles, des concerts, des conférences; elle publiera des études sur les arts, la mode, l'élégance, la vie féminine. Une large part sera réservée à l'étude de la situation sociale de la femme. LA PRESSE consacrera aux sports et à toutes leurs manifestations de nombreuses colonnes, une rédaction spéciale lui assurera un service ultra-ra-ïpide de nouvelles inédites. LA PRESSE, créée pour plaire à tous, voulant joindre l'utile à l'agréable, aura une partie littéraire des plus attrayante. On y trouvera des fantaisies, des nouvelles et des contes .signés des noms les plus aimés du public.LA PRESSE publiera régulièrement des feuilletons sensationnels et passionnants, écrits spécialement pour elle par les maîtres du genre. Le premier de ces feuilletons, illustré par un caricaturiste de grand talent, fera une profonde sensation. C'est une œuvre d'une actualité mordante, d'une satire très amusante... mais n'anticipons pas. A chaque jour sa surprise. L'ENERGIE BELGE Dans une allocution prononcée au cours r d'un banquet d'officiers, le gouverneur géné- I ,rai von Bissing déclara: « La psychologie belge est une énigme ». Ces paroles trahis- f saient beaucoup d'étoimeinent et, surtout, un & grand dépit.Le célèbre militariste reconnais- r sait implicitement l'échec complet de sa po- <J litique de démoralisation systématique du peuple belge. Celui-ci, aui vexations mul- s tiples, aux fausses nouvelles, aux commuai- i qués truqués, opposait imperturbablement ( un optimisme absolu, une énergie sans dé- -faillances. Enigme bien cruelle pour ceux ( qui pensaient naïvement nous réduire par la 1 souffrance et le mensonge ! Ç Il est regrettable que les partisans du * sabre ne s'attardent pas à l'étude politique r d'une nation. Si von Bissing eût mieux connu c notre passé, tout vibrant de luttes contre les oppressions étrangères, peut-être la psycho- ^ logie belge se lût-elle éclairée pour lui d'âne J lueur d'incendie. On n'asservit pas le Belge. 1 Le joug, durement imposé par ia force brutale et aveugle,n'a jamais entamé la fermeté 6 de notre caractère national. La souffrance 1 n'attaque pas l'énergie belge — elle la grandit. Alors, devant l'insuccès de ses tentatives, l'ennemi voulut ajouter aux douleurs matérielles et morales qu'il nous infligeait, 1a plus terrible infortune qui puisse frapper ua pays : la division. Ce fut la plus grossière erreur politique des temps modernes. Par queUe aberration les dirigeants de l'empire allemand s'en tétèrent-ils à soutenir l'idée imbécile de quelques militaires dépourvus de tout sens dipî> matiqija? Sans prendre la peine d'analyser la. véritable nature do la question des Iwiguea, ils appuyèrént imprudemment la grotesque équipée de quelques individus taré», véritable gibier de potence qui ne relève plu» que de la justice criminelle, H est »urpro-aiant que les hommes d'Ktat éclairé» de l'Allemagne n'aient pas compris Immédiatement & colossale méprise des pangerm&nistes,qni !ttroyskieatjtux Jbl<uaaa4tlej>los uuiuxelio-i. ment du monde, le sous-titre ethnique de Bas-AUemands. Cependant, des hommes politiques influents avait averti le Reichstag, et M. von Sandt connut la disgrâce pour avoir affirmé nettement que la séparation administrative de la Belgique était une hérésie. Il fallut, pour montrer l'aoîme tûox oppresseurs, la belle, la sublime attitude de la magistrature belge. 8on geste si simple et si grand déborde le cadre — cependant élargi — de notre histoire nationale. Il eut une signification universelle : c'était la révolte de la conscience libre de l'homme, dans tout ce que ce mot comporte de noblesse et d'espoir, et c'est pourquoi il a soulevé, instantanément, l'enthousiasme et l'admiration du monde entier. Energie, toujours. Vertu nationale qui, depuis l'immortol discours de notre Roi, aux jours fiévreux d'août i9i4, s'est encore affermie, comme l'épiea se durcit au feu. « J'ai foi dans nos destinées; un peuple qui se défend s'impose au respect de tous. Ce pays ne périt pasl » Les entendez-voua encore, ces fi ère* paroles? Les entendos-rous encore, se répercutant comme un tonnerre sur le monde éleo-trisé par l'héroïsme formidable d'un petit pays? Paroles d'énergie qui nous ont valu le giu; appui des garants de notre neutralité et qui, maintenant que l'heure de la réparation est venue, nous assurent notre relèvement. Autour de nous, des ruines s'amoncellent. On nous a tout pris, no* machines et nos in». tièr&H premières, notre chepte! et nos vivr»*-et, cependant, nous n'avoua rien perdu. Ko-tre énergie nous a sauvés. Nous sortons indemnes de quatre année* barbares pai-ce que aowe â.m« n'a pas ehanjjA, L'énergie belge étonnera enoore le maad*. Tout est à refaire. Va travail énorme nos» attend. Tant miottx! Le Belg* aime les t&ok** ardues et dâjà, daa» ans fermentation paissante, les énergie* s'apprêtent à réécliiier superbement 1» prospérité heureuse des «a- oiea» jouis. , I LE ROI A GAND (De notre correspondant particulier. ) ' » I La ville est en fèt>el Dan» toutes les rues et particulièrement dans les nombreuses r artères aboutissant à la place d'Armes, lia fouie, la grande foule des jours heunetax circule. L'enthousiasme est indescriptible et la joie se reflète sua- tous les visages. Aucune note discordante, aucun incident fâcheux ne se produit qui pourrait ternir si peu que ce fût oe jour d'allégresse et de ' bonheur. C'est que la vieille cité des Artevelde f attend son Roi bien aimé, ainsi que la c Famille royale. Sos impatience m'est, d'ailleurs, pas mise c à une trop rude épreuve, car, à 10 heures s ce maiin, l'automobile royale arrivait au j rond-point du « Staakske ». Le Roi, en uniforme de généralissime, descend le premier de la berliae et est im- 4 médiatement salué par ua nombreux état-major, dans lequel nous avons reconnu ( MM. le lieutenant-général Gillaia, chef de ( l'état-major général, les généraux Delobbe < et Maghnse, le lieutenant-giénérai commandant 11Tartillerie Benaheim, die* généraux 1 Drubbal et Araould. f MM. le» généraux français De Goutte et j Rocque, chefs de la mission française ac- ( compagnon* Sa Majesté, sent également présents, ainsi que MM. de Gaxaman Chi-may et le général Jungbluth, qui font partie de la suite royale, ' Le gouverneur de la provimee, auprès < duquel se trouve M. de Kerckhove d'Exaer- I de, commissaire d'arrondisseraemt, souhaite ( la bienvenue au Roi, qui, très ému, ré- ] pond quelques mots à voix basse. Des fleurs magnifiques sont ensuite offertes par Mme Ca-rpentier à la Reine, à qui une ovation indescriptible est faite. Le cortège royal, à cheval, se me* em ' route alors immédiatement, après que la Reine eut changé de cheval, le sien s'ef- ' frayant du bruit des acclamations de la ! foule particulièrement dense qui station- 1 nait prsè du Châeau et qui ne cessait d'ac- ] clamer Leurs Majestés et le prince Léopold et de jeter des fleur* et des draipelets sur j leur passage. - Le Roi, visiblement ému, a une allure j vraiment martiale, et le voile de mélancolie , qui jadis assombrissait son visage a totalement disparu. Quant au jeune prince, qui maintenant est un homme, iil se tenait fier et droit sur sa monture et ne oessait de saluer d'un geste viril, mais gracieux, la fouie qui l'acclamait de plus en plus vivement. A 11 tu 30, 3e cortège déboucha par la , rue du Soleil sur la place d'Armes, où la moitié de la 2e division d'armée, soit 6,000 hommes environ, plu* le 4e régiment de lanciers sont massés pour le défilé. Cela dure plus d'une heure, et pendant tout ce temps les ovations à l'égard da nos valeureux troupier* ne cessent de se produire.Ce ne sont plus diesa acclimations, c'est du délire, surtout quand s'abaissent, en passant devant le Roi, les hampes de nos fiers étendards qui flottent joyernsement au vent. Après js'êbne reposés pemldianf quelque temps au Cercle de* Nobles, le Roi, la Reine et le prince Léopold se rendent à l'Hôtel de Ville, où ils sont reçus, au haut du grand escali«r, par M. Anseele, entouré des membres <iu Collège. Les hôtes royaux son* ensuite conduits jusqu'à l'estrade d'honneur au son de la « Brabançonne », et Mlle C. Feyerick, petite-fille de l'ancien bourgmestre Bxaum, offre à la Reine une magnifique gerbe d'orchidées. M. Anseele adresse ensuite au Roi unie courte allocution à laquelle Sa Majesté répond longuement, puia M. de Hemptinne, présider* du Comité provincial de Secours, remercie le Roi et le gouvernement de l'appui qu'ils ont prêté au Comité National. Après une brève réponse du Souverain, le cortège se reforme pour «e rende à l'hôtel du gouvernement provincial, où un dîner est offert. Après une visite À la Cathédrale, la Famille royale quitte Gand au milieu des ! enthousiastes aodamations de la popula-' tion tout entière, qui conservera dans son ' cœur le «ouvenir inoubliable d« cette journée historique. • * [ Le professeur Pirenne, qui a é'é libéré [ récemment, va bientf* rentrer à Gand. Il . est en route avec Miae Pirenoe «A sera pro-, bablemen* ici dan* obi Jour ou deux. I VANDERVELDE 1 à îa Maison du Peuple Une foule énorme groupée devant la Maison du Peupla attend l'ouverture de ses portes., Vandervelde, qui ets£ arrivé à Bruxelles à 11 heures du m&tin, doit parler, et c'est aveo émotion que l'on attend la piemièra reprise de ooctact entre le grand leader socialiste et la foule, que tant de fois il a eccJevée par sa parole éloquente. Sans trop de difficulté, bous pénétrons dans la grande salie, qui bientôt est littéralement boudée de monde. Dan3 la foule, l'impression semble être toute de cttriositâ : on se demande : « Comiaeaà nous reriant-il? » [Très ponctueCenssit, à 8 fi. 1/î. san3 môme vouloir bénéficier cki qu&rt d'heur* de grâce, qpje justifierait la longue rasdoruiée <î» ce malin, le grand rideau s'écarte et 1» aainistr* spparait, entouré des meiotaes du Cooseil socialiste,La eaîls lui fait certes m acctiefl sympathique, mais à» chant de l'Intel aatiooftia .cet jfr ' cueil, un je ne sais quoi d'apprêté qui écarte toute idée d'enthousiasme. La salle n'est pas froide, mais un peu ex-pectante.» Dans son discours d'une éloquence s pleine d'émotion, Vandervelde rappelle 1 d'abord cette séance de juillet 1914, c où des militants de tous les pays se 3 trouvaient réunis à la Maison du Peu-t pie pour lutter contre le militarisme, pour le triomphe de la paix univer-5 selle, pour l'abolition de la guerre. 11 adresse un souvenir ému aux amis 5 disparus, à ce»x qui connurent l'exil, i à ceux qui subirent l'emprisonnement. Les hommes ont passé, les militants s sont morts, mais si on leur demandait • si la récompense vaut le sacrifice, cer-1 tes, tous ils répondraient : « Oui, car nous sommes tous prêts à mourir en-' core pour la Liberté ». Nos soldats, dit le tribun, ont conquis tous leurs droits civiques, et ce qu'ils demandent, il faudra le leur accorder.II rend hommage ensuite à l'admirable armée française, aux bataillons de , fer des Anglais, à la nation américaine , 4 tout entière, s'armant pour la conquête ! " de îa Paix et le triomphe du Droit. . Et le ministre termine en disant : ' « Comme un mandataire à qui vous , aveo accordé votre confiance, dans s quelques jours je viendrai vous rendre . mes comptes et reprendrai le travail s commun, non pour commander, mais - pour être l'instrument qui exécutera vos décisions. À ces paroles, applaudies, succèdent 1 un discours de M. Van Kol, sénateur j socialiste hollandais, qui déclare que , l le monde entier fut ému par l'héroï-. que résistance de la Belgique,qui, s'op-! posant la première au colosse alle-r mmid, sauva l'Europe et le monde de - l'autoeratisme et du militarisme. l II rappelle les dissensions qui exis-r taient dans le mouvement internationaliste avant ia guerre, et demande si B le triomphe de l'Allemagne n'eût pas E affermi l'impérialisme, même dans la démocratie allemande. t A présent ,dit-il, la nation des Etats r va être créée, dans laquelle tous les a peuples vivront libres et indépendants. ï'our la Belgique, elle obtiendra aisément satisfaction dans tout son pro-1 gramme de revendications sociales, j* sans qu'il soit nécessaire de recourir à la violence dont le triste et hideux. e exemple a été donné par la Russie. rt (Quelques cris de : «Vive la Russie !» s sont bientôt étouffés par des protesta- >. tiOT'S.) L'orateur termine en rappekmt les it résultats déjà acquis dans cet ordre a d'idées et en déclarant que le parti ® démocratique saura indiquer au gou-B vernement la voie dans laquelle il doit entrer pour satisfaire aux dernières re-^ vendications du peuple. à 'Le meeting est terminé, le rideau rt tOmbe, et l'on se sépare, toujours aux i- sons de l'Internationale. ; RIRES ET LARMES Flotte, netit draoeau !... ; Ma. concierge, qui est une femme de beaucoup de bon sens, —j'ai des raisons multiples , pour ne pas en dire du mal et tous ceux là me comprendront qui sont dans le cas d'en auoir une ! — ma concierge donc m'a dit ce malin : > — « Monsieur, je me suis laissé dire par ta , dame du premier que le Roi va revenir et que : Monsieur Max est déjà « sur » son retour Ça va être le moment de « pavoiser» : a oez-vous un drapeau 1 Tout le monde doit avoir pour 3 « lorsse » son drapeau ! La maison doit être un 1 bouquet de drapeaux, car je ne veux pas, vous r comprenez bien, que la concierge d'à côté puisse me dire que sa façade est plus belle que la mienne ! 1 Avant de lui répondre, j'admirai à part moi s les qualités poétiques du style de ma concierge - et le sens de la propriété dont elle est imbue j au point de s'attribuer à elle-même la fuçade de l'immeuble à la garde vigilante duquel le propriétaire l'a préposée. Je ne trouvai pas moins louable son désir de « damer le pion » au pipelet de la maison voisine : Ainsi l'émulation inspire de grandes actions au cœur des - hommes ! Ceci pensé, je lui répondis douce-1 ment : — Non, Madame, je n'ai pas de drapeau. En faisant cet aveu, je me sentis rempli de confusion. Il me sembla que je confessais un crime. Je crois bien que je rougis sous le mépris de son regard, et un sentiment irresis-stible me fit aussitôt ajouter : — Mais je sors précisément pour en acheter u n !» Ainsi j'ajoutai un mensonge à l'aveu de ma faute. Il y a un peu de lâcheté au fond de la plupart de nos actions. J'allais ui'éclipser, mt disant À part moi que f avais simplement omis par paresse de faire jusqu 'à présent cet achat indispensable et patriotique, et qu il ne tenait qu'à moi que mon mensonge n'en fût plus un I Mais ma concierge mt retint par lé bras. — Monsieur, les marchands sont des voleurs I Vous paierez tris cher un drapeau très petit, comme vous habitez très haut, on ne le verra pas... — Vous avez raison, dis-je, mais alors que dois-j* faire t Elle prit son temp*pour mê demander mystérieusement:— Aoez-vous une nappe f un drap de lit f un rideau f Donnez-le moi i je vous en ferai un superbe drapeau. Il suffit pour cela de trois petits paquets de teinture ménagère. Je itm souviens tout à coup que ma femme avait récemment fait sabir uns revision séuèr) À son armoire à linge, que j'avais va cet été da novibreoa draps de lit sa promener dans le rue soos l'aspect da robes multicolores ea qa'apréa toatl'ttoff« importait moins que le sentiment. Et ooil commttnt J'ai maintenant un dr#- * peau pour pavoiser mon bjlooa le jour de 1 Ventrée du kol. Mais qu'importe ia loque itotLfou que le soleil de la victoire y fasse ' briller Us trois couleurs; qu'imjKjrte le dra- * peau pour ou qu'on ati l'ivresse! Tu flotteras domain ai venl da la gloire, oh«r drapeau, o , drapeau héroïque glorieux, plein dans le bus * I du deuil de la guerre ti puia dam le haut pjaijfjefMW. ^ Adolphe MAX gr A l'heure où nous paraîtrons, le er Bourgmestre sera très probablement pl rentré chez lui. Hier après-midi, nous avons passé à son hôtei de la rue Jo- se seph II : on l'y attendait d'un instant dt à l'autre. Les innombrables gerbes, er corbeilles, bouquets envoyés depuis deux jours font du vestibule, de l'anti- m chambre et du salon des jardins mer- m veilleux, où flotte, parmi l'odeur des si fleurs, le parfum, plus prenant, du ér retour. xt Nous avons vu ce même vestibule pareillement fleuri le jour où Adolphe ei Max fut nommé Bourgmestre, mais les ai fleurs d'alors n'étaient que les fleurs m de félicitations d'âmes dévouées; celles d< d'aujourd'hui sont les fleurs d'admira- 01 tion de toute une population : ne vous se y trompez pas : ces gerbes-là sont je proches parentes des couronnes de lau- ce riers. y Quelques notes biographiques sur notre Bourgmestre enfin retrouvé : v( Adolphe Max est né à Bruxelles la tr nuit du 31 décembre 1869 au 1er jan- tr vier 1870; assurément, c'était le plus v( beau cadeau que la nouvelle année d' pouvait apporter à ses parents. li. C'est à l'Athénée de Bruxelles qu'il commença ses études pour passer bien- M tôt à l'Athénée d'Ixelles, où il se dis- p- tingua dans toutes les branches et par- d> ticulièrement en français. En effet, le li 1er août 1885, il remportait le Ire ac- le cessit au Concours général en compo- m sition française; il était alors en 2e n latine. Ses études finies, il quitta l'Athénée v< pour entrer à l'Université de Bruxelles, o: où il fit son droit et passa ses examens n avec la plus grande distinction. ne En même temps, il passait par tous él les grades de la Ligue Libérale : jeune- garde, membre du Comité, secrétaire, n président, et commençait à se faire d connaître en politique comme au bar- v< reau. Ces deux branches ne suffirent pas si à son activité débordante; il charma crwc l.niciTa on £/>r>ivî*nf n>Pc r>rvnr» fl M. Ad. MAX LU. :lU. lU.iA donnant à Celleschloss un cours de français et de langues étrangères • la « Liberté », dont il était un des fondateurs avec Paul Hymans, puis poui î le « Petit Bleu », où il occupa pendam t assez longtemps le fauteuil de la cri J tique théâtrale. ( On sait le reste : conseiller commu-i nal, échevin, bourgmestre, l'éneigit dont il fit preuve en ces dernières an-, nées prouva qu'il était digne de la confiance que le gouvernement et la population lui ont accordée. C'est un beau caractère. Au début de l'occupation, une personne de sa famille lui disait affectueusement c « Sois prudent : j'ai peur qu'il t'ar-rive quelque chose ! » Il répondit : « Sois tranquille : il n'arrivera rien à mon honneur! » Le mot dépeint l'homme. 1 LA CAPTIVITE D ADOLPHE MAX détails inédits Nos lecteurs liront avec émotion le « curricullum vitae » de notre Bourgmestre pendant sa captivité en Allemagne ; les détails intimes nous manquent encore, mais l'anecdote ne vient que plus tard illustrer et animer l'Histoire. Notons donc rapidement, et de façon sommaire, les différentes péripéties de la glorieuse captivité d'Adolphe Max en Allemagne. En quittant Bruxelles, il resta un mois à Namur, le gouvernement allemand hésitant sans doute sur les mesures à prendre à l'égard du magistrat énergique dont la popularité à Bruxelles lui paraissait dangereuse. De Namur, il est transféré à Glatr, en Silésie, où il reste isolé et comme au secret dans une cellule des casemates. De là, on le conduit au château de Celle, dans le Hanovre, où il reste onze mois avant d'être envoyé à la prison militaire de Berlin, où il est toujours soumis au régime cellulaire et comme prisonnier de droit commun. Il y reste d'octobre 1916 à janvier 1918. Il ne quitte Berlin que pour être renvoyé au château de Celle; ne non* trompons pas sur cette désignation trompeuse de « château ». Il s'agit, en réalité, d'une prison d'un « carcère durissime », comme le dit Silvio Pelr lico. Pendant le mois qu'il passe à Celle, Max fait vingt-deux jours de cachot pour avoir refusé de se soumettre à ■ des exigences humiliantes, ses geô-i liers avaient exigé de lui qu'il saluât • les officiers allemands. Notre Bonrg- - mestre préféra le cachot à cette sou-3 mission. Vive Max !! I Le 28 février 1918, il est 3e nou-î veau reconduit à la prison de Berlin, , où il subit la détention dans les mê- > mes conditions que la première fois, maigre les promesses qui lui avaient— > été faites d'un traitement honorable. Pour seule distraction, une promet , nade quotidienne d'une demi-heure i dans la cour de la prison, sous la sur- - veillanee d'un piquet d'argousins. Jusqu'au 30 octobre dernier, il fuf 5 soumis à ce régime. i Enfin, il est envoyé en liberté & r Goslar. En résumé, sur un internement <î« près de quatre ans, notre Bourgmestre fit trois ans et trois mois de cellule sans pouvoir communiquer avec personne et obligé de faire tout son service lui-même. Encorfe un coup : Vive Max ! Vive ce grand citoyen! Vive ce vrai Belge! i L'ASsdïcatÊosî da S's.oîpeir'eur Charles —i— L'empereur Charles a publié lundi ce qui suit; « Depuis que je suis monté sur le trône, je me suis sans cesse efforcé de diriger mes peuples vers la fin die la guerre, de la quelle je ne suis nullement responsable. Je n'ai pas hésité à réformer la Constitu- I tion et & ouvrir aux peuples la voie du dé vwlopp«ment autonome. Animé comme tou jours d-"amour *pour mes peuixes, je ne veux pas que ma personne leur soit un ob stade. J'adhère d'avance aux décidions qu<r pirendr* Je nouvel Etal allemand d'Autri cbe au »uje* de la forme future de son gou Yeroememi. Par l'intermédiaire de ses re présentante, i» peuple * repris le gouver oement. I» ceso&cffl | twBtt jubj >. ^ — — - t affaires publiques. Je relève mon gouv«* nement autrichien de sa tâche. Que le pet»> pie de l'Autriche allemande organise dam un esprit d'union et de conciliation le no»-vel ordre de choses et lui donne une ferai* définitive. Lo bonheur de mes peuple» « toujours été le but de mes vœux ardent», La paix intérieure seule; peut panser ks* plaies laite» par la guerre. Le Siège des Négociations da Paix —4— II résulte d'une déclaration <de M. Clémenceau que les représentants des Alliés auraient l'intention de se réunir très prochainement à Versailles pour jj discuter diverses .questions relatives a JL la paix -

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