Le courrier de Bruxelles

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s.n. 1914, 03 Janvrier. Le courrier de Bruxelles. Accès à 06 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/pz51g0k786/
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Samedi 3 janvier 1911' ABONNEMENTS t ru» m «on <)9ts« BELGIQUE. fr 10.00 5.00 2.6 fjOLLANDE- . ■ ! |g 20 9.80 4.8 LUXEMBOURG .\ UNION POSTALE. 30.00 15.00 7.55 5 CENTIMES i.** «ai9s»!«im»r.t8 ne sont sas ml* «" TÉLÉPHONE SABLON 175» LE COURRIER DE BRUXELLES 3 3* anaêî. -.f U BUREAUX. I A BRUXELLES ; 52, rue de la Montagne A PARIS t 3oj rue Saint-Sulpice. .?o 5 CENTIMES Ltt suDOiéments ne sont sas mis on vanta TÉLÉPHONE SABLON 17 S» les idées du rénovateur Solvay. Le million Solvay a été accepte avec enthousiasme par les socialistes, cela n es, pas toute*» et cela ne pouvait faire doute : mais jon programme social a reçu un accueil non lentement froid mais, dédaigneux. On a accepté «ea écus pas ses idées. On dédaigna hécessairement ee qui n'est pas comprehen-tible. Dans la séartee d'inauguration, après «r. discours! aucune discussion approbativc .u non de son soi-disant plan social, aucuns illusion même, Et de plus une réserve formelle que ces .idées sont à lui et pas au so âalisme. Dans la presse même embarras, les uns re-jonnaissenb n'y rien comprendre, les autres, somme le c Peuple » et l'« Indépendance * w qui veulent rester flatteurs, — trouvent frlus habile de reproduire le discours en envier sans discussion ni approbation. Les journaux catholiques sont d'aooord avec les " lournaux libéraux pour avouer leur impuissance... à comprendre. Nous sommes pour ainsi dire les seuls qui avons essayé de regarder pour voir! Et nous avons constaté simplement que M. Solvay veut démolir la société existante — en quoi il ressemble aux socialistes — et en reconstituer une autre « scientifiquement,comme on résoud un problème par équations algébriques — ou oom-me on fabrique un produit chimique,par une ftuite de procédés. Il débat ce qu'il appelle ('empirisme actuel, c'est-à-dire les faits sociaux actuels qui contredisent ses rêves, et dont il est insensé de ne pas tenir compte. "Lisons la conclusion de son discours : « Je pense que l'on se rendra bientôt corup le — et je serais heureux si j'y avais con fcribué par ce que je viens de vous dire — que, malgré toute la science positive accu mulée, nous vivons dans la phase la plui anarchique et la plus obscure qui soit ai point de vue de l'organisation de la société Aucun phare moderne ne projette de la lu mière dans ce domaine tout embroussaillé encore des ronces et dos épines métaphysi ■ques d'hier, car c'était hier encore que nou: voulions nôtre émancipation, que nous sa vions mourir poiur acquérir la liberté, e c'est toujours hier que l'on voit et non de main. Le mot de « liberté « ne cesse mém pas de nous fasciner et de faire tressailli nos cœurs,alors qu'il n'a plus cju'un «ens pé rimé en présence de la rigidité positive né cessaire aux conceptions d'une époque ou li science s'est précipitée entraînant avec elh ; la fixité de .la pensée La voie désormais i stiivre est franchement, nettement, du côt exaot : le règne de la liberté s'achève, 1 règne du déterminé s'y substitue comme pa un mouvement de basculo et une puissant impulsion est actuellement à imprimer dan • ce dernier sens. C'est ainsi, je pense, qu'i faut envisager l'avenir. » Cela veut>il dire que le règne du libéra lisme et de la liberté économique est pass 61 que le règne du socialisme commence — ce qui expliquerait que M. Solvay, bien av: sé. passe de l'un à l'autre — ou bien encor cela veufc-il dire que « la liberté qui s'ache re. va être remplacée par le « déterminé c'est-à-dire en langage moins «scientifique la force? Devines! si tu peux — car c'est as sez clair — et choisis si tu l'oses ! ••• Mais nous craignons d'entendre M. So Jfray nous dire : J'ai peut-être exposé de rtiéos générales, des principes de refonte si .eiale que vous n'avez pas compris, mais j'i ajouté des moyens d'application positiv dont vous ne parlez pas. Ainsi « la référa des impôts — la refonte des lois sur les s< «étés industrielles et commerciales — l'ét Glissement d'un fonds de participation ai affaires générales — le groupement des pr ductions similaires. » C'est vrai. Et pour donner une idée de i que M. Solvay appelle des réformes « pr tiques », donnons aujourd'hui ce qu'il c de la réforme des sociétés industrielles commerciales, on y verra dans son épanoui sement son -esprit « positif » — et résc 70ns pour un prochain article les autres fa leurs de redressement social auquel est a telé M. Solvay. « Il est enfin un dernier facteur de redressement social, dont il me serait difficile de j ne pas vous dire un mot : il s'agit d une re- . forme de la loi sur les sociétés ou plus exac-temènt, je pense,de la création d'une loi suff j los entreprises en général. Il faudrait en i quelque sorte faire table rase de ce qui exis- ( te actuellement dans la législation à ce su- 3 jet et voir, dans un esprit nouveau, si l'on ne pourrait établir une loi bien précise, 1 bien nette, prévoyant tous les cas (?) et s'a- « daptant exactement aux nécessités sociales que je viens d'envisager. C'est à une revi- ' sion complète de la question, prise dans sa plus grande généralité, qu'il conviendrait de procéder, afin de mettre fin à l'espèce d'anarchie qui semble régner dans les idées ; à oet égard. » L6 Uni Si an Palais Us Bruxelles. La Journée de Mercredi. Voici le texte du discours prononcé par S. Em.le cardinal Mercier au nom de l'Académie royale de Belgique : Sire, L'Académie royale de Belgique me confie l'honneur d'offrir à Votre Majesté l'expression respectueuse dès vœux qu'elle forme pour le bonheur de nos souverains. En mo déléguant cette mission, dont je suis heureux et'fier, elle n'entend pas obéir passivement à un usage traditionnel. Elle a vu, urec émotion, qu'à deux reprises, au cours de l'année qui s'achève, le Roi a voulu personnellement prendre contact avec elle, et venir lui attester, par son auguste présence,que, fidèle toujours, aux déclarations inaugurales de son règne, il a à cœur d'encourager ceux qui s'appliquent « à élever, dans l'esprit de concorde et d'avancement social, le niveau intellectuel et moral de la nation ». La Belgique affirme avec vigueur sa puissance économique ; elle sent croître on^ elle sa force d'expansion coloniale; il importe à la pureté de son patriotisme, que la culture de La science, des lettres, des arts, de la philosophie arrache son . âme au péril qui naîtrait de préoccupations trop | exclusivement intéressées. L'Académie royale a là une noble tâche à fournir et, devant le Souverain qui s'est constitué ' son auguste protecteur, je suis autorisé à affir-! mer qu'elle n'y faillira pas- Les protestations dites académiques auraient 5 au dehors — s'il fallait en croire une oritiquo de - convention — une résonance creuse; mais les [, trois classes de l'Académie royale de Belgique . voudraient faire mentir l'interprétation nar-» quoise do cette épithète et, par La vitalité de leurs œuvres, prouver qu'elles comprennent,sans r faste et en vérité,.ce que tout Belge, chacun en sa sphère, doit à son pays et à sa dynastie. 1 Sire,. 5 Notre pensée ne sépare pas de Votre Majesté 1 celle qui, associée à toutes les émotions de son > royal époux, "e peut être indifférente aux insti-3 tintions qui sollicitent l'activité intellectuelle de r la nation. De leur côté, les hommes de labeur que j'ai l'honneur de représenter recueillent avec grati-? tude, comme une caresse au front, le rayon de 1 sérénité que là douce bonté de la Reine et la grâce délicieuse de ses enfants répandent autour du foyer royal. Daigne la divine Providence veiller sur Vos éi Majestés et ne leur faire voir, au cours de l'année' qui s'ouvre, que des jours heureux I Ce souhait forme l'objet de notre unanime espérance.La Journée de Jeudi. Les réceptions ont eu lieu,comme la veille, dans le grand Balon blanc, où le Roi, la Rei-no et leurs enfants se tenaient entourés de tous les ministres. M. le baron de Favereau, président du ^ Sénat, a prononcé le discours suivant : g Sire, Madame, >- T^o Sénat saisit, avec joie, l'occasion du renou-■ voLlement de l'année pour offrir à Vos Majestés les respectueux hommages de ses vœux ardente de bonheur et de ses sentiments d'inaltérable at-,e tachoment-. En remplissant cet agréable devoir, il a fo profonde conviction de se trouver en parfaite x~ oommunion avec la nation bout entière.. x Les joyeuses-entrées de Vos Majestés à Liège ' et à Mons,' r Exposition de Gand, ont été poui les Belges, au cours-de l'année passée, d'heureuses oceirions d'affirmer, en des ovations on ïô thousiastes, les liens d'affection, de respect, de vénération, qui les unissent .indissoLublomcnt l ., Leurs Souverains. 1 Le Roi, aux yeux de tous, Flamands et Wal-et ions, déshérites et favorisés de la fortune, esi 3_ l'image vivante do La pa.trie et le symbole 1< plus précieux de son unito. r" Si cette pensée qui élève l'âme bien au-des c- sus do nos discussions et de nos quereUes, esl fortement ancrée au cœur du Belge, il est ui autre sentiment qu'il éprouve pour ceux qu servent utilement le pays. Le monument élevé à 1» mémoire du tond**- e eur de notre dynastie, œuvre commune des <j Liimbles. de la bourgeoisie et des princes, est 'impérissable témoignage des sentiments de \ ;ratitude do tous pour Celui dont la grande sa- a ;esse, l'expérience consommée et. la haute m- f diligence ont consolidé l'œuvre de 1S30 et ont. \ issuré à la Belgique indépendante \me situation t •espectée dans Le conoert des-Etats _ .. [ L'absence d'un signe, sensible des memes dis- 1 >ositions pour Léopold II ne pourrait tromper f 1110 ceux qui ne connaissent'pas ! amo oelge. 1 Ixi temps dissipe les contingences secondaires yt déjà émerge, aux yeux de tous, la puissante 1 wrsonnalité de ce grand. Roi. Les Belges appre- t ;ient les immenses services que Léopold II leur ( », rendus et il lui ont voué une éternelle rccon- ] naissance. v 1 L'opinion publique n'a. pas tarfi« a reconnaître on votre Ma.jest.0 le fidèle dépositaire des précieuses traditions de 110s premiers rois et a se . t'éL'iciter de voir ses destinées confiées à un pnn- < ye, puo-faitement infonhé des problèmes de l'iieure présente et animé du désir généreux -d'eu trouver La solution pour mieux assurer le développement harmonique do toutes les roces vives do La nation. . . , Elle sait un gi-é infini au Roi cm dévouement inlassable qu'il apporte à l'accomplissement de sa mission constitutionnelle, de la sollicitiwie dont il entoure toutes les branches de 1 administration publique, des encouragements qu iJ prodigue aux arts, aux lettres, aux sciences, à toutes les initiatives utiles à la Belgique. Sire, lies circonstances critique que l'Europe a tra-vereée en 1912 et qui ont amené la pj.us depio-rable conflagration dans les presqu îles tte^ Balkans. se sont imposées à l'attention-des gouvernant". Tous, en Europe, ont été obligés d assit-mer île nouvelles et Lourdes charges. 1^ vigilance du gouvernement du Ivoi ne s est pas trouvée'en défaut. Il a été l'un des premiers à se préoccuper de cette gravo situation. Dès le début do la dernière session, avec 1 approbation ot les encouragements de Votre Majesté, il a saisi le parlement d une importante réfermo militaire. , Les Chambres l'ont accueillie dans une pensée patriotique, eLles lui ont donné leur adhésion et ont consenti de nouveaux impots indispensables pour subvenir aux besoins de 1 armee. La Nation qui, depuis plus de quatre-vingts ans, n'a point oonnu de guerre, s'est essentiellement a ttachée aux industries et- aux arts de la paix ; aussi les charges militaires hn sont-elles particulièrement pénibles. Mais elle a trop grande horreur des souffrances et des humiliations , de la domination étrangère, elle apprécie a un trop haut prix l'influence fécondé ot bi*ntaisan-te quo l'indépendance exerce sur tous les domaines de son activité, pour ne.point accepterjavoc résolution et vaillance, les nouveaux sacrifices que commande la situation internationale. Mieux assurée contre les dangers extérieurs, lu Belgique, sous l'égide d'un Souverain éclairé, dévoué et aimé, peut avec confiance envisager L'avenir et poursuivre sa voie, vers des destinées plus grandes, plus prospère», plus neureur ses- Madame, Le Sénat, qui a suivi avec une anxieuse sollicitude les épreuves qu'a traversées la. santé de Votre Majesté, est heureux de déposer à bos pieds Le tribut de son profond respect et de ses chaleureux souhaits. Daigne la Divine Providence conserver au pays uîré Sovivbralne dont la grâce'charmante et la radieuse bonté ont conquis à jamais tous les cœurs. Sire, Nous oonfondons dans les mc-ucs _ vœux tous les Membres de Votre Auguste Famille, le Duc de Brabant, le Comte de Flandre, la Princesse Marie-José que le peuple bolge s'est réjoui da pouvoir acclamer en même temps que Vos Majestés, dans les visites qu'Efles ont daigné faire iluas différentes régions dû Royaume. Le Roi a répondu : Le beau discours de votre-président, discoure inspiré par des sentiments qui lui font honneur, me touche profondément.J'attache le plus graaici prix aux paroles chaleureuses qu'il m'a adressées en votre nom, et je le prie, ainsi que vous tous. Messieurs, de recevoir l'expression de ma sincère gratitude. J'ai, avec une joie très vive, entendu votre Président rappeler le souvenir de Léopold II C'est une pensée patriotique et c'est une œuvre de reconnaissance publique à laquelle if m'associe de tout cœur que d'élever, à ce gran<J souverain, un monument digne de lui, digue de* services éclatants qu'il a rendus à la nation. Le commencement do l'année est pour mo une heureuse occasion de redire au Sénat l'es tirue que j'ai pour son dévouement éclairé aus grands intérêts du pays. Voilà quatre-vingts ans, Messieurs, que la nation pratique le gouvernement parlementaire ! <*t, pendant cette longue période, la Belgique f été exceptionnellement heureuse. Sous i'ég»d( d'une Constitution dont l'esprit est si large e< i si moderne, toutes les opinions ont pu libreanen s'affirmer sans 00 inp r omet t r e lo fonctionnemen-régulier do nos institutions fondamentales. La vie politique d'un pays engendre d'inévi tables compétitions d'intérêts et de partis. Ap j paraissant comme la libre expression du senti ment public, ces compétitions assurent, aux af taires de la nation, un oontrôle nécessaire. Mais il est désirable quo la rivalité des par ' tis, qui doit avant tout créer une saine et loyal-j émulation pour la sauvegarde du bien public ne pénètre pas à ce point les esprits que l'ordn t, la ïkmx en .soient troubles et que ie* ci^o.v-lj^ j e ce pays se trouvent irréductiblement divises j ans des domaines où tout indique qu'ils de-, raient rester unis. Dans un oays, il ne doit y | voir que des enfants d'uno même Patrie. Crai-j l ;nons de toucher, Messieurs, dans les c«nt^o-j erses des partis, à ce patrimoine commun des . [ em;péramenUs et do langages, patrimoine de , raditiona qui fait la force du peuple bel^e. O est ^ ( i que so trouvent déîposées les acqnisitionp pro- j ( ondes de notre race que l'on doit éviter de, ^ leurter ou de compromettre. .h Quels que soient les événements que 1 avenir, tous réserve, j'aime à garder confiance dans lai ' iagefise des partis politiques et daJis la verra, les principes que les fondateurs do notre mde- < xmdance ont mis à la base de l'existence na- j ;ionale. . _ , ' Le Sénat, auquel le Constituant a entendu re-îerver une mission importante dans 1 exercice, k ; pouvoirs, — mission que nous avons pour lavoir do maintenir intacte, — peut donner 'exemple de la pondération dans les idees et îe la modération au milieu des conflits. J'ai ou lo privilège d'apprécier 1 esprit qui anime les membres do cette Haute Assemblee et je suis houreux do leur renouveler ici le témoignage de ma profonde sympathie. Immédiatement après, la délégation de la Ohajnibrc que conduisait M. Nerincx vice-présideut a été introduite auprès de Leurs Majestés. M. Nerincx s'est exprimé en ces termes : Sire, Au nom de la Chambre des Représentant*, nous venons, à l'occasion de l'annee nouvelle, adresser au Roi et à la Famille royale nos félicitations et nos vœux de bonheur. La Chambro qui, à pareil jour, en 1911, exprimait à Sa Majesté ses vœux unanimes pour le j-^tebiisaf-mont de la santé si précieuse de la Reine», n'a pas eu, depuis, l'occasion de dire combien elle félicite le Roi et la Famille rovale de l'accomplissement de ces vœux et combien ellq se réjouit de voir la Reine rendue complé-torrSent à son foyer familial et aux œuvres de bonté qui lui ont conquis tous los cœurs. ta session parlementaire sera courte à raison1 des éleetions prochaines du 24 mai. La Chambre devra so faire un devoir d utiliser? judicieusement le temps qui lui est brièvement mesuré, car nombreux sont les objets qui se recommandent à son attention. Sans préjudice à la discussion des budgets qui hii oerrnét d'exercer son contrôle sur la marche des "affaires du pays, elle voudra terminer la discussion de la loi sur l'instruction obligatoire et les modifications à la loi organique sur 1 enseignement primaire, destinée à généraliser, a compléter l'instruction primaire des générations futures et h répondre ainsi à. l'un des m tore ta les plus élevés île la nation. D'autres objets de première importance sollicitant- l'activité législative. ... , Bfc parmi les plus utiles aux^ intereos des cli-| •vergés catégories socialea et à l'harmonie de IcujIs relations a.ppar>iissent la loi sur 1 institution' d'une société nationale des habitations et lo.i^oments à bon marché, la loi sur r assurance en vue de la maladie, de 1 invalidité prématurée et de la vieillesse. Cûs mesures réaliseront de nouveaux progrès dans la voie de la législation sociale et conserveront à la Belgique le rang avancé qu elle oc-o.inO à cet égard uarmi les nations. r\ loi sur la polioe du commerce permettra a In U.ûîidbre 'de 'fcémoigner sa sympathie a la petite bourrreoisie. cette autre classe sociale également digne d'intérêt. Elle prendra non moins à cœur de procurer aux habitants des càmpa-gnes une satisfaction qu'ils attendent despuis longtemps en donnant son attention au projet de loi sur la reorganisation de la police rurale. Sire, Les vœux que nous formons pour Sa Majesté le Roi et pour la prospérité de son r^no- s a-dressent à tous les membres de la Famille royale, à la Reine et aux Princes que le pays ne sépare pas dans sa respectueuse affection. Que Diou protège la Belgique et sa dynastie. Un grand discours du Roi. Le Roi a répondu : M. Nerincx vient de se faire l'interprète, dans un éloquent discours, de la confiance ,| et de l'attachement des membres de la Chambre des Représentants. J cd suis profondément touché, Messieurs. La Reine se joint à. moi pour vous exprimer^ à tous, notre vive gratitude des paroles si gracieuses ' qui nous ont été adressées et qui traduisent votre dévouement à la Monarchie. L'année qui finit restera une année mémorable. Une heureuse, une patriotique so-! lut ion a été donnée à la question militaire. î Faisant preuve à la fois de prévoyance ei ; ! d'abnégation la Nation s'est imposée de > grands sacrifices pour affermir la puissance > de son armée. Dans un enthousiaste élai: (inspiré par l'amour du sol natal le parle 'j ment et le pays étroitement unis conscientî d'accomplir un grand devoir, ont édifié 1? ; défense de la Patrie sur des baseH solides 1 Ainsi le peuple belge a affirmé une nouvelle .1 fois sa volonté inébranlable de maiutenii »! l'intégrité de son territoire, noble exemple ,'d'énergie ciui nous réjouit et nous, inspire > confiance aa-ns les destinées du pays. I ! Il llll IHIW |H'"1 1 1 ilil I"IV" l D, J'^i tenu à vous entretenir aujourd'hui ^ out spécialement des intérêts dé notre co- ç onie. . , , t Qu'il me soit peimis de vous rappeler, c out d'abord, que ce fut le parlement lui- r ûême qui exprima jadis le elésir de repren-Ire le Congo ; il agissait ainsi en pleine in-[épendance, pénétré ele ses responsiabilités, evendiquant en quelque sorte un droit, y j'annexion s'est faite et l'opinion publique f 1 été heureuse d'y applaudir. Ayons la cer- ( :itudc. Messieurs, que la génération.future, J jui oublie cependant beauc-oup, marquera g 'année 1908 en lettres d'or dans les annales s îu pays. , Par un . nou vol acte de souveraineté, la Belgique donna une charte à sa colonie. Cet-}e charte fut ce qu'elle pouvait être, les lois portant toujours l'empreinte des événe-inants qui les font naître. A la base de notre politique en Afrique, [e législateur avait inscrit trois grands . principes : .non-intervention^ de la métropole élans les charges financières ele la colo- ' nie, — séparation entre la fonction ad mi- j □istrative et la fonction judiciaire et indé-penelancc absolue de la magistrature orga- j nisée comme en B-elgique, — centralisation ( de l'action administrative entre les mains ■ du ministre parlementai rement responsable.Pendant cinq ans, le elépartement des colonies et les autorités locales ont appliqué loyalement, conformément à ses prescriptions et dans l'esprit où elle fut conçue, la loi du 18 octobre 1908. Aujourd'hui, d'ac- 1 cord avec mon gouvernement, j'ai pour devoir ele dire à la Chambre, à la lumière de l'expérience faite, que des modifications à la enarte s'imposent dans l'intérêt supérieur de la colonie. Mon ministre aura l'honneur de soumettre, en temps utile, à vos délibérations un projet de loi qui s'inspirera de la pratique des réalités. Comme je l'ai déclaré à différentes reprises, il est indispensable de constituer sur place, à l'exemple de tous les pays colonisateurs, un gouvernement qui reçoive formellement du législateur métropolitain un pouvoir vraiment effectif. La tutelle intensive que la métropole fait actuellement peser sur l'administration locale ne peut perdurer.Partout, sur la terre d'Afrique, une autorité autonome et responsable doit être à même de s'affirmer, sous la direction et le contrôle de la souveraineté métropolitaine. En reprenant le Congo, nous"avons assumé des obligations auxquelles nous ne pou-; vons faillir. Le pays jugera s'il ne doit pais à la colonie, çn. toute équité, certaines compensation *en matière de finances, si, d'autre part, il n'agirait pas sagement, dans l'intérêt même ele sa souveraineté, en ac-cordant tout au moins l'appui de son crédit h une œuvre grandicjse que ses enfants ont fondée dans le sacrifice. Œuvre grandiose, oui, Messieurs. Moi qui ai parcouru notre colonie, j'atteste, non sans fierté, qu'elle est digne de notre sollicitude et de notre orgueil; et je m'incline, pénétre de respect devant la mémoire ele tous ceux qui,avec une héroïque vaillance, avec une foi sarden-te, une foie qui ennoblit, ont fait d'une contrée barbare et impénétrable un pays tout large ouvert au progrès,qu'administre une nation éclairée, où la charité humaine et T apostolat religieux ont fait rayonner l'aurore de la civilisation.C'est ainsi,Messieurs que la Belgique, paisible et laborieuse, ja-1 Iouse autant de son honneur que de sa prospérité, a montré et montrera de plus en plus qu'elle mérite bien de l'humanité et au'elle est digne du respect des puissants du monde. Notre devoir à nous est. d'élever notre idéal à la hauteur de3 tâches qui restent h accomplir au Congo. La Chambre, qui a déjà donné tant de témoignages de confiance à la Couronne, ne manquera pas,j'en ai la conviction, de porter toute son attention sur le grave pro blême que je crois ele-voir signaler à son examen. Je l'en remercie dès aujourd'hui. Quant à moi j'ai, je le répète, une confiance ferme dans l'avenir de l'Afrique cquatoriale. Il y a là un pays doté de ressources naturelles inépuisables, un territoire immense admirablement arrosé par de nombreux et importants cours d'eau,ouvert à toutes les initiatives et à toutes les énergies. Notre industrie et notre commerce qui se sont si brillamment affirmés à Gand,sont ' ca-pables d'organiser et de mener à bien l'exploitation de nos richesses coloniales. Mais notre préoccupation doit être d'intéresser, de plus en plus, à notre colonie, l'élite de nos concitoyens da<ns toutes I03 directions, élans les administrations comme dans les entreprises privées. L'œuvre coloniale est une œuvre de volonté* de réflexion ; et de désintéressement qui réclame, à ses , débuts surtout, le dévouement et les sacri-[ fices. Il me tient à cœur de rendre encore un ays a ïait à l'exposition do Ga-ud. Dans la vire magnifique de leur vieille cité, les rantois ont organisé une manifestation ar-stique, scientiîiquev industrielle et horti* rde qui leur fait honneur et qui a suscité la lus légitime admirp/tion de tous. Messieurs, Puisse l'année qui commence être boueuse, paisible et prospère pour notre chère 'atrie, c'est le vœu que je forme devant la < h ambre dèa Représentants, en y joignant îs souhaits très sincères C|ue je vous adres-e personnellement-, Monsieur le Président* •insi qu'à vos collègues. il est heureux!... La plaine était cadmc et vivante. Six attelages de quatre bœufs blancs taie» liraient La terre grasse ; deux chevaux charriaient des pommes à la ferme; des ;ars râlés, se hâtaient d'enfermer les bet-eraves à cause de la gelée menaçante, et levant moi, planté comme une statue sur e rebord du talus herbeux, mon voisin, le ermier, botté, guêtre, surveillait les tra-ra-ux.— Hcaireux mortel!... lui criai-je en pas-raiit- derrière lui. Il se retourna et, me tendant sa large joigne : — Tiens!... c'est vous!... Et pourquoi ionc suis-je heureux?... — Mais, mon cher, je viens de dépenser îent sous pour respirer deux heures l'air ^ue vous respirez et les jour® et les nuits... Il eut un sourire : — A ce point de vue-là... peut-être!... Mais, à un autre... Tenez... si on voulait élever une statue au bonheur, il faudrait couler en bronze sa- vez-vous qui?... — Le père Moutard ! On le camperait au coin de son feu, sa pipe au bec, en train, de rêver dans la flamme. Et comme j'arrondissais les yeux. — Comprenez?... j'ai 400 hectares, Mou-* tard en a 20. — Moi, j'ai besoin d'ouvriers. Or,on n'es trouve plus. — Mais, qu'a-t-il donc ele spécial, Mou* tard?... — D'abord, il a trois fils et deux filles qui travaillent avec lui ses vingt hectare* de terre. Donc, pas d'avance de fonds. Il y a dix-huit ans, en cinq années de mariage, Moutard, malin, a constitué son personnel.Ensuite, pas de grèves... pas de sabe)ta-ge... au contraire, un travail perlé, parce que familial et profitant à chacun. D'ailleurs, rien qu'à voir sa maison... Et le fermier s'anima : — Non!... mais trouvez-moi quelqu'un' ausëi indépendant, aussi heureux que Moutard ! Au ! la rente peut baisser... le ministère peut valser ! Moutard culottera tranquillement sa pipe sur son banc. ...Je vous le repète : L'avenir est à la petite culture, servie par une famille nombreuse.Tandis que moi, je suis devenu un patron... un industriel... un distillateur... un paperassier... je ne suis plus un oultiva-teur!...En revenant, je réfléchissais à cette .parole : l'avenir est à la petite culture servie par une famille nombreuse. Au fond, c'est d'abord celle-là que le bon Dieu a créée. J'allais même plus loin : Qui sait bî cet avenir ne reviendra pas « aux petits » tout court?... Qui sait si les magasins immenses condamnés, de par la concurrence, à s'agran-clir sans cesse... à devenir des monstres en longueur et en largeur... qui sait, si un jour, sous le poids de leur masse, ils ne craqueront pas au milieu, et si leurs morceaux ne seront pas une innombrable semence da petits commerces ? Qui sait? Pierre l'Ermite. Vivre sa vie. Décempé" dans un journal très libéral de U capitale » « O11 a, à notre époque, de singulière» conceptions! Voilà qu'on parle de nouveau, à propos de cette gamine de quatorze ans qu'on trouvait dernièrement errant dans Paris à la rechercho d'aventures inédites.et el'émotions nouvelles, du problème de « vivre sa vie En réalité, ce terme est excellent. On ne saurait assez enseigner aux hommes, aux femmes et aux enfants qu'ils doivent vivre ^B^cM5S9«aR^5reeT$«ssss^asEii38iewaw6eM| FEUILLETON DU 3 JANVIER m 4. i 1 Esclave,., ou Reine? par M!» DELLY. Serge s'était assis à quelque distance, de Façon à avoir devant lui l'admirable profil éclairé par la douce lueur des lampes électriques. Il pouvait discerner le tremblement des petites lèvres roses retenant à grand' peine les sanglots qui montaient à la gorge de Lise, et le battement fébrile des longs cils noirs sur sa joue pâlie. Peut-être son âme de dilettante trouvait-elle un charme particulier à la façon infiniment triste, presque douloureuse,dont Lise interprétait cette rêverie. _ En laissant s'éteindre sous ses doigts la dernière note, la jeune femme tourna ur peu la tête et s'aperçut que le prince avail disparu. Alors elle se réfugia dans un angle de h pièce, sur un petit canapé, et, mettant eor visage entre ses mains, elle pleura san3 contrainte.Pourtant, Serge pouvait revenir d'un mo- iment à l'autre. Mais Lise était à un de cet ^ moment de découragement, el'amère tris tesse où tout importe peu, cù rien ne sem ble pire que ce que l'on endure. Quant, au bout de quelque temps, sei doigta s'écartèrent, laissant voir son visa ge couvert de larmes, elle eut un sursaui d'effroi. Deux grands yeux jaunes la re ga-rdaienfc. Varvara Dougloff était devan elle. — L ne fa ut pas pleurer, dit une voix len te et terne. Olga ne pleurait jamais. Lise se redressa, et un éclair ele fierté el le révolte brilla dans ses yeux. — Je ne suis pas Olga ! Lés cils pâles s'abaissèrent un peu, tandis que Varvara murmurait d'un ton étrange : — C'est vrai, vous n'êtes pas Olga. VIII Le même soir, Serge apprit à sa femme que la grande-duchesse, cousine du tsar, qui avait vu la nouvelle princesse Ormanoff à l'église le dimanche précédant, venait de lui faire connaître son désir que la jeune femme lui fût présentée le lendemain. Un véritable émoi s'empara de Lise à cette perspective. C'était la première fois qu'elle allait paraître dans le monde et qu'elle se trouverait en présence de si hauts personnages. Sa timidité s'effrayait, surtout à l'idée que ces elébuts auraient lieu sous l'œil impitoyable du prince Ormanoff. Combien, en effet, ils lui eussent paru moine difficiles si elle avait pu les accomplir sous Péglide d'un mentor indulgent et affectueux 1 8erge régla dans ses moindres détails la toilette que devait porter sa femme pour cette réunion relativement intime. Et le ,-ioir, quand Dâcha et Sonia eurent fini d'ha-biller leur jeune maîtresse, il vint donner • lu coup d'œil du critique suprême. ; Cette fois, il ne trouva rien à dire. Lise était idéale dans cette robe en crêpe de ■ Chine d'un rose pâle, tombant en longs plis souples autour de sa taille délicate. L'ou-1 verture échancrée du corsage laissait apparaître son cou d'une blancheur neigeuse, sur ; lequel courait un fil de perles d'une gros-sour rare. Dans le3 cheveux noirs coiffes un ; peu bas brillait une étoile de rubis énormes — la pierre préférée du prince Ormanoff, qui en possédait une collection sans rivale. Serge enveloppa la jeune femme d'un long regard investigateur et dit laconiquement : — C'est très bien. — Vraiment., on aurait ©ru que Son Al tesse n'était pae satisfaite 1 chuchota Sonia quand le prince et sa femme furent sortis de l'appartement. Il avait un air singulier en disant cela. Pourtant, on ne peut rêver quelque chose de plus ravissant que notre princesse, ce soir surtout! Jamais la princesse Olga n'a été ainsi, et cependant, le prince no se montrait pas aussi froid pour elle. Il ost vrai qu'elle était autrement ca^ restante, et autrement souple que celle-ci! Vous rappelez-vous, marraine, de quel air humble elle lui disait; eu appuyant timidement. sa tête sur son épaule : s Suis-je bien ainsi, mon cher seigneur? > Il n'avait pas de raison d'être raide. alors.Pourquoi se fâcher devant une jeune femme toujours soreine, toujours souriante, toujours soumise 1 Mais la princesse Lise est ti iete, et il y a de la résistance dans ses yeux. — Malheureusement pour elle I soupira Dâcha Cil se baissant pour ramasser un petit soulier qui eût excité la jalousie de Cen-drillon.Lise eut ce soir-là un immense succès d'admiration et de sympathie. La çrande-duches.se la combla de marques de bienveillance; le grand-duc l'entretint un long mo mont et lui adressa quelques délicats compliments qui firent monter une vive rougeur à ses joues, ce qui la rendit plus jolie encore. A l'envi, tous les invités des princes célébrèrent sa grâce, sa candide et exquise réserve, et déclarèrent le plus heureux des hommes le prince Ormanoff dont l'impassible visage ne laissait rien deviner des sentiments que pouvait lui inspirer le succès de sa femme. De l'avis de tous, et en particulier du grand-duc et de la grande-duchesse qui avaient oausé un peu plus lon- fuement avec elle, la nouvelle princesse tait, de toutes façons, et malgré sa très grande jeunesse, supérieuse à Olga, pour l'intelligence en particulier. Dan» le coupé qui le ramenait avec M?e .vers leur demeure, Serge demeura un moment silencieux, regardant la jeune femme, qui fermait un peu les yeux, car cette veillée inaccoutumée la fatiguait et elle sentait le Bommeil l'envahir. — llacontez-moi donc ce quo vous a dit le grnnd-duc, ma chère, dit-il tout à coup. Une teinte pourpre monta aux joues de Lise. Sa modestie s'émouvait à l'idée de répéter ces paroles flatteuses. — Voyons! j'attends, dit-il en voyant qu'elle restait silencieuse. I.ise, confuse, s'exécuta pourtant, car elle savait maintenant qu'on ne résistait jamais aux exigences de Serge Ormanoff. — Cela vous a fait rlaisir ? Il se penchait un peu et plongeait son regard dans celui de la jeune femme. — Oh ! pas du tout I dit-elle spontanément.Ses grands yeux limpides et graves ne se baissaient pas sous le regard impératif, bien que la jeune femme dût s'avouer qu'il no lui avait jamais paru plus éniginatique, plus troublant que ce soir. -- C'est bien, dit-il tranquillement Lais-sez-moi toujours lire dans vos ^eux connue ce soir, Lise, et ne me cachez jamais rien. Ello sentit qu'un bras entourait doucement son cou, que des lèvre3 effleuraient ses cheveux et se posaient 6«r sa tempe. Son regard, un peu effaré par la stupéfaction, rencontra des yeux tout h coup très bleus, tels qu'elle ne les avait jamais vus... — Je suis .content de vous, Lise, dit uni' voix adoucie. Pendant quelques secondes, elle demeura Eresque inconsciente; la parole coupée par i surprise et l'émotion. Puis, tout h coup, une pensée s'éleva en elle : c'était le moment d'adresser la demande pour laquelle, depuis plusieurs jours, elle guettait en vain l'occasion fa-orable. . . Mais la voiture arrivait devant la villa Ormanoff : Sorge retirait son braf et écar tait la tête charmante qui s'appuyait la seconde d'auparavant sur son épaule. Et en le regardant. Lise constata avec un serrement de cœur que sa physionomie n'avait jamais été plus froidement altière. Non, ce n'était pa£ encore le moment de régler avec lui cette question religieuse, au sujet de laquelle il n'avait plus ouvert la bouche. Cependant le dimanche revenait dans deux jours, et Liso voulait remplir son devoir de -catholique. Après avoir longuement réfléchi le samedi, elle s'arrêta à ceci : elle se rendrait il une messe matinale, dans une église qu'elle avait aperçue très i roche de la villa; elle tâcherait de s'informer près d'un prêtre de la ligue de conduite qu i! lui faudrait suivre, puis elle rentrerait pour affronter l'assaut-. qu'elle prévoyait terrible. A cette seule pensée, un frisson la secouait. Elle savait de quoi était capable ce sphinx offrayant qu'était le prince Ormanoff. Mais elle était résoluo, malgré tout, à accomplir son devoir. Ce fut en tromblant et en priait qu'elle s'habilla hâtivement, le dimanche matin, et sortit à sept heures de la villa. Les domestiques. qui commençaient lo nettoyage, la regardèrent passer avec un ahurissement indicible. L'nn d'eux murmura même : — Je pense qu'elle est un peu folle, la pauvre princesse! Je no -•ouarais pas mo trouver à sa place, tout à, l'heure I En quelques minutes. Lise était à l'église. Un prêtre &gé entrait précisément au confessionnal. Lise lui ouvrit son âme. le mit lie courant de sa situation et reçut ! assurance qu'elle devait, coûte que coûte, résister aux prétentions de l'époux qui voulait lui imposer une apostatie. Quand elle eut entendu la messe et reçu avec une angélique ferveur le pain dos forts, elle revint vers la villa Ormanoff, — sa prison. Dans sa chambre. Dâch» l'attendait, effarée et désolée. — Madame!... Oh! Altesse' s'écria-t-elle en joignant les mains. Quo va-t-il arriver?... Seigneur! Seigneur! — Ne vous inquiète/, pas. Dâcha. II n'arrivera jamais rien que Dieu n'ait permis. Le calme, la doucc sérénité de la jeune femme parurent stupéfier Dâcha, en la réduisant au silence. Sans mot dire, elle revêtit sa maîtresse d'une vaporeuse robe d'intérieur, toute rose,qui seyait mieux quo tout autre i la beauté de Lise. Ne fallait-il pas tout faire pour adoucir la terrible colère qui éclaterait toiit à, l'heureï Mais en vaquant k sa tâe.he. Dâcha se demandait quelle mystérieuse influence amenait daus le regard de Lise co rayonnement céleste. La jeune princesse congédia Dacha et, s'asseyant dans son salon, so mit à prier. De temps à autre, un frisson impossible_ k réprimer la secouait. La veille. Serge s'était montré précisément plus froid et plus fantasque que jamais, presque dur même h certains instants. Avait-il eu 1 intuition d© révolte qui 6e préparait? Elle tressaillit tout à coup, en serrant nerveusement seB mains l'une contre l'autre. Une porte s'ouvrait, laissant apparaître le prince Ormanoff. Il n'y avait aucune expression inusitée sur sa physionomie Seuls. Ie3 yeux, d'un vert sombre, presque uoirs, annonçaient l'orage. . . Il s'avança vors Lise. et. lui saisissant le poignet, l'obligea à se lever. _ Oii avez-vous été ce matin ï mterro-gca-t-il._ A la messe, berge. Par un héroïquo effort, de volonté, elle réussissait à réprimer le tremblement de s» vois, h soutenir sans bravade, mais avec une calme ér.e.rspç. ce regard, ei terrible pourtant, . (A suivre.)

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Cet article est une édition du titre Le courrier de Bruxelles appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1861 au 1914.

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