Le matin

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s.n. 1914, 01 Juin. Le matin. Accès à 15 juin 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/cc0tq5sd74/
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TundTT^Juin 1914 Wfà"H" T "HTrEP ^r^"iTNW.ir>. 21me> Année — N" 152 RÉDACTION ^VIEILLE BOURSE, 39 jUHVERS Téléphone Rédaction : 817 ^j3omi.emeiits : l Un an .... .fr. 19 OO IiLtsrS < Six mois .... « S» Iw /Trois mois .... 3.£M» (Unan ..... . îe.OO toÉRlEUK SU mois ..... !§.£»<> /Troi6 mois .... Sx.OO Ajustât : France, Angleterre, Allemagne cl Union postale, par trimestre, fr. O.OO. — Hollande et tond-Duché, par trimestre, fr. V .OO. Lbonnemetit se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE,39 ANVERS Téléphone Administration : SOI C. de CAUWER, Directeur Annonces r Annonces la petite ligne, fr. O.SO Annonces financières îd » S. OO Keclamcs la lipne, » i .J54> Faits divers corps id. » 3.00 Chronique sportive id. » 3 OO Faits divers fin id. i ÎS.OO La Ville id. » S OO Emissions Prix à convenir. Les annonces de la France, de l'Angleterre et do lAmérique sont exclusivement reçues ù Bruxelles chez MM. J, Lebkgue & Co. JOURNAL QUOTIDIEN Ile «trust» international Hpc armomonf vw mi III VUIVMI ta guerre fait vivre plus de gens qu'ell l'en tue. Il y a beau temps que nous avor jjatenu ici la vérité de cet aphorisme qu leaucoup sont cependant tentés de prei Ire pour un paradoxe. S'ils se donnaient 1 ieiae d'examiner les choses de plus près e « qui concerne l'industrie de la guern - l'industrie des armements — ceux-1 (langeraient sans "doute d'avis. A la coi Stion toutefois de ne pas classer les mi ions qu'absorbe cette industrie au nombi te dépenses que les économistes appeller nproductives. Evidemment, en cela comm Djir le reste, il y a ce qu'on voit et ce qu'o ie voit pas. Une locomotive, par exemple «ir laquelle on aura dépensé quatre-vin^ a cent mille francs, traînera des wagon: ira du chemin, transportera des voyageur t des marchandises. Elle travaillera, dor ;era l'Intérêt du capital qu'elle représent 1 peut-être finira par l'amortir. C'est u: ésultat appréciable parce qu'il est imm< iat. Au contraire, un canon à longue poi iemuni de ses projectiles et qui aura coût imême somme, restera sur son affût in îobile, regardant devant lui l'espace, 1 teille ouverte, prêt à cracher la mort. Mai tla peut durer des années; car, pour qu'i il son effet utile, il faudra naturellemen l'un ennemi se présente. U pourrait mêm rriver qu'on le remplaçât, avant qu'il ai empli son terme, par un canon plus pej Ktionné, plus puissant. Donc, de toute fa on, intérêt zéro e* capital englouti. Encore une fois, c'est ce qu'on voit. Mai (qu'on ne voit pas, c'est que le fer et le cui îe qui ont servi à la locomotive et ai anon sont peut-être sortis de la mêm line; que l'extraction du minerai, sa trans brmation en tôle ou en lingot, le convei issement de ceux-ci en acier et en bronze I construction et le montage de la locomc te, la fonte de la pièce d'artillerie, pou t citer que ces opérations, ont nécessité issi bien d'un côté que de l'autre, le con »rs de milliers de travailleurs. Les mê es opérations ont fait vivre ces travail ors, eux et leurs familles; elles ont activ industrie métallurgique et contribué, i Ire égal, à sa prospérité. Au total, on l'i i, la locomotive est plus avantageuse qu canon.Pourtant, si l'on tient compte de c n'il ft'y a pas d'autre sanction que cet en in de guerre aux traités qui garantissen i sécurité des peuples les uns vis-à-vis de te et assurent leurs échanges, que e œt ces traités qui, somme toute, permet à la locomotive de franchir les frontiè s, on reconnaîtra que le "Canon n'est pa ®t à fait inutile non plus. Cela, bien en Mu, jusqu'au moment où les peuples S' onneront le baiser de paix final sous li ®pole du temple de La Haye. Mais ce n< ira probablement pas demain. vOn peut en dire autant de toutes les dé •nses qu'exigent les armements et l'entre ta des aimées permanentes en ce qui con me l'équipement et le ravitaillement de: mpes de terre et de mer. Ce ne sont pa: la lettre des dépenses improductives; con lérées au point de vue strict du travai ' de l'industrie, on pourrait même diri pelles sont reproductives. En tous cas, el [ institueraient pour les peuples de: ^fgesinfiniment moins lourdes si...la spé ration ne s'en mêlait pas. Additionnées Repenses militaires des Etats européens > étaient en 1883 de 3,277 millions poui ! armées de terre et de 824 millions poui "narine, atteignent aujourd'hui 7,002 mil ns pour les armées de terre et 3,430 mil F Pour les flottes réunies. La progrès lnest sensibl<\Mais de ces sommes invrai ™>lables, cor '<en en réalité passent au: ®wients et au:, fournitures militaires e' ®Men dans la poche des spéculateur: 1ces à la tête des grands établissement: ® se sont fait de ces armements et de ce: arnitures une spécialité? -est ce qu'il serait fort intéressant d( car *es révélations du député Lieb ?™t au Reichstag, il y a un an, d'autre; moins bizarres résultant des agisse' j, ® imputés aux fameuses usines Pouti > de St-Pétersbourg, les scandales loin-jri" pi ont éclaté au Japon et dont l'échc ii.arr!v® jusqu'à nous, commencent s i singulièrement l'opinion publique, bn/T flu'.un député italien, M. Giretti. i !..1 établir en plein parlement, à Rome, tblp6 sur un® documentation irrécu-fr?i'iUe ces spéculateurs ont englobé k-m! roPe dans un réseau qu'ils élar-rif't °*U resserrent à volonté. M. Girçtti; î-,pian' des faits, prouve qu'il existe un (m ,, ,s( international de constructeurs L», Pel militaire, dont font partie éga- t des représentants de l'industrie si-LBUe. et métallurgique de tous les W1 a ^diqué ies moyens méthodique' atijl ce ^Tust a recours pour créer des rd' ^ SUr divers points du continent et kveli S loin dans le ^ut d'obtenir de iuSe? es coromandes de plus en plus coûtes îw® et les étabiissements mili-diti ,, Triplice et de la Triple-Entente, (iis o"t Pu'® italien, sont fraternellement ^lisentSB Parta£ent les bénéfices qu'ils fceirlo 5artout" KniPP est associé à (ttia:ntr Creusot et tous deux, le fait pnant notoire, sont intéressés dans les usines russes de Poutiloff. L'autre co sortium industriel allemand, celui de Lo ç we, groupe, sous le couvert de la Deutsc) !> Waffen- und Munition Fabrik, en Belgiqu I la «Fabrique nationale d'armes de guerre | en France, la «Compagnie aiîonyme fra: ' ! çaise pour la fabrication des roulements ' : billes», en Italie, la «Société métallurgiqi t I de Brescia». Le trust sidérurgique italie: ! qui comprend les établissements et les fo: deries militaires de Terni, les chantiers c ( construction navale Orlando, à Odero, e V allié au trust allemand. On n'y traite c pendant pas que le matériel militaire; ain le trust italien est arrivé dernièrement vendre à l'Etat italien, au prix de 2S ^ francs la tonne, des rails que le gouvern " ment prussien avait refusé de payer 1: n marks, c'est-à-dire 147 francs! Le grouj , Terni-Odero et la maison anglaise Vicke: £ and Brothers pour la fabrication du mat riel d'artillerie ne font qu'un et les det 'g sont affiliés au trust international -— con me d'ailleurs la société italienne Da Luc e et la maison anglaise Whitehead pour ] a fabrication des torpilles, la vieille maisc Armstrong, qui fabrique de l'artillerie < des plaques de blindage, le groupe italie g pour l'exploitation du brevet du canon D port, associé, celui-ci, aux aciéries frança ^ ses de Châtillon-Commentry, etc., etc. s II y en aurait ainsi pour l'Italie de qui j remplir plusieurs colonnes. Mais il n'e t est pas autrement pour les autres pays. I e grand trust, auquel tous les autres soi plus ou moins rattachés, dispose d'influé] ces auprès des gouvernements étranger est en rapport avec la. haute finance et le banques les plus en vue, il a à sa solde d< journaux et des agences spéciales... Que: s beaux sujets de films dans tout cela, i quelle source de revenus pour les cinéma Voyez-vous la guerre éclatant et le gai e des batailles, l'issue des campagnes dépei " dant de ces constructeurs, de ces usinier de ces fabricants ? Car ils pourraient,à lev ' gré. ou suivant le mot d'ordre qui leur s> rait donné, fournir aux belligérants de r engins de toute espèce, des armes, des mi ' nitions, des approvisionnements tels que < serait pour les uns la victoire assurée, pot les autres la défaite non moins certaini Plus d'études,de contrôle,de services de rei 3 seignements !... G'èStr cto l'int'ernationalii 1 me du plus mauvais aloi, qui s'alimenl 1 de vénalité et de corruption et livre à l'av 3 dité des spéculateurs le sort des peuples. Marcus t » \ Reportage parisien (Correspondance particulière du Matin J Les archives de la parole. — La clame voiléi 3 — Avant la rentrée parlementaire. u Paris, 30 mai. I II y a près de quinze ans, à l'époque où le 3 premières projections cinématographiques nou " furent offertes en Belgique, j'écrivais, aprè avoir essayé de traduire les impressions d " verses suggérées pir elles: «J'y joindrai cett - vision du plaisir étrange qu'éprouveront le - générations dont la nôtre sera l'aïeule, en fac 5 de la résurrection de notre vie présente. E . pour cela, pour m'imprégner intimement d ' cette idée, pour la vivre complètement, j j m,imagine la volupté singulière, pénétrant* ' que nous ressentirions, nous, devant 1 évoc? 5 tion ainsi matérielle, exacte, vivante, de - mœurs disparues, de races mortes. Un sorti s d'église, par exemple, apparaîtra à nos ajrii . re-petits-fils des siècles futurs, comme nou apparaîtrait, à nous, une cérémonie égyptier ' ne ou quelque réunion au Forum Quell ' étrange émotion nos descendants ne devron ils pas éprouver vis-à-vis de ces morts qu ' vivront, de ces disparus ressurgis de l'ombre - de ces ancêtres qui seront leurs contempc - rainsl...» Or, depuis plusieurs années, l'Université d Paris projetait d'utiliser, dans les mêmes ir ! tentions — c'est-à-dire pour léguer quelqu ' chose de nous-mêmes à l'avenir — une autre ' mais non moins admirable invention, et d > créer un Institut de phonétique. L'idée d'u: s Musée de la Parole trouva rapidement faveu s auprès du public. Ce n'est pas pour rien qu Musset a dit devant le cercueil de la Malibrar ' ... de tant de beauté, de gloire et d'espéranc De tant d'accords si dou:: d'un instrument > [divii • Pas un faible soupir, pas un é"lio lointain ! • et que plus récemment, M. Henry Bataille fi i pleurer sa Thyra de Marlieu devant le « cada vre de sa voix...» Cependant, les moyens de fonder ce Musé manqaient, lorsque en 1911, le directeur d'un des plus grandes maisons phonographiques d Paris offrit à M. Liard, vice-recteur de l'Aca ■ démie, d'installer, à ses frais, à la Sorbonne le laboratoire destiné à l'enregistrement de 1 parole. Le conseil de l'Université accepta e créa immédiatement les « archives de la pa rôle » qui formeront la base du futur Institu de phonétique. Ces archives furent inauguré le 3 juin de l'année dernière, en présence di ministre de l'instruction publique. Ce que seront ces archives, leur destina tion même le fait prévoir. Ce ne sera ôvidem ment pas une galerie de curiosités, ni mêm un musée de souvenirs, mais bien un moyei de travailler et de faire avancer la science. Dans le discours que prononça, en 1911, M Steeg, alors ministre de l'instruction publiqu et des beaux-arts, le représentant du gouvei nement disait: «Quelques progrès qu'ait fait l'histoire de la prononciation et de la langue quelques inspirations que l'instinct puiss ! ajouter à nos connaissances positives, il es ; impossible à qui que ce soit de restituer ui ; vers authentique de Racine. La vérité psychc . logique, la beauté expressive nous en demeu ; rent accessibles. Mais de& sonorités et di , nombre qui en luisaient le charme, no.u ri- n'aurons jamais qu'une connaissance tout e- fait approximative. Une part de leur beai le est ainsi effacée et abolie à jamais.» " Au moins, ajoutait-il, à défaut de la vc ' du créateur lui-même, voudrait-on entenc les grandes interprètes qui, d'âge en âgeî c exprimé la mélancolie/ les angoisses, les : à reurs de Phèdre. Mais une à une elles c îe rejoint le poète dans le silence... Ici, dit-c a, Rachel criait. Elle rugissait, soit! Entasso v dix verbes encore, tous les verbes de la 1e I gue: ils nous permettront tout au plus d'in , giner un effet qui sera le nôtre, et non le si( ^ Eli bien, l'avenir entendra la voix c e~ grands interprètes, la voix des auteurs, si voix des poètes! Le miracle est opéré. So à mes-nous pas au siècle des merveilles? Mi >0 credi dernier, dans une salle haut perchée p. la Sorbonne, j'ai ouï de la sorte douze syml listes. Sur une longue table, et de chaque cc du conférencier, six appareils au bois luisa: attendaient, bouche ouverte. C'étaient, vo 's i vous en doutez, des phonographes. Deva é-1 une assistance choisie, le conférencier ca ■x gorisa tout d'abord les poèmes au point i- vue de la phonétique et de l'harmonie —poi a ( capital en l'occurcnce. Puis, Pierre Lou a- parla. Je veux dire que nous'entendîmes ' j voix de Pierre Louys. Après lui, M. And Fontainas, Paul Fort, Guillaume Apollinai René Ghil, Maurice de Faramond, Verhaer n lui-même se firent entendre — toujours, r 3- turellement, par l'intermédiaire du grapl i- phone. Hélas! j'avoue cependant — faut-il le dii — que je fus terriblement déçu. Certes, plupart des poèmes écoutés étaient dign d'être enregistrés, et applaudis. Mais les voi j La voix des poètes! La belle voix de Pier 't Louys!... Le plus souvent, elle sombra da i- le grouillement nasillard de l'appareil, < 3, vibra en sonorités mal calculées... ■s M. Ferdinand Brunot, qui dirige les Archiv !S de la Parole, eut beau me dire que la faute ( js était aux poètes eux-mêmes qui disent» c , vant le phonographe, au lieu de «dire». ' pensais inlassablement en l'écoutant aux le 3- mes de la Thyra d'Henry Bataille à l'heu n où elle vient de «rouvrir les sources du pe i- se»... 3, Cadavres de voix qui font mal... Caricat ;r res... Caricatures! * iS * * Une femme vient de mourir dans sa villa ( :e, la rue de l'Almanarre à Hyères, dans des co r | ditions assez romanesques. Ayant signé r 3., testament en faveur d'une de ses anciennes d t- mestiques, elle fut pour ainsi dire séquestn 5- par celle-ci. Malade, e-lle prit peur diinanci ,e dernier et jeta par la fenêtre de sa chambre [_ un enfant qui passait une lettre destinée e maire de la ville. Celui-ci accourut et trorn cette femme blottie dans un fauteuil à peu vêtue et à demi défaillante. «J'ai peur, dit-ell affreusement peur... On ne me parle que de mort... Emmenez-moi... Emmenez-moi!» Pu découvrant un petit sac qu'elle cachait soi ses vêtements, elle le remit au magistrat, avi des mines de bête traquée. Le sachet contena .. des bijoux, bagues, colliers, dormeuses pêl mêle, et des titres. Le lendemain, la malheureuse, littéralemei enlevée par on ne sait qui, avait disparu, et s surlendemain on la retrouvait dans la vil s de la rue de l'Almanarre, morte. s Cette étrange aventure ne relèverait que c l- la justice, si la femme dont il s'agit n'avait e e son heure de célébrité. s II s'agit en effet de Mme la vicomtesse c e Jouffroy d'Abbans qui fut mêlée au proci ,t Dreyfus et qui, pour beaucoup, joua dans ] e fameuse affaire, un rôle — un rôle devenu hi e torique, celui de la Dame voilée. !, La Dame voilée vient de mourir, après ur vie d'aventures extraordinaires, personnaj s que l'on croyait échappé d'un roman de Ba e zac, sinon de Ponson du Terrail. i- Née à Lyon en 1855, Marie-Adèle Chabou s avait, adolescente, poussé la petite charret' i- des marchandes de quatre-saisons. Venue e . Paris en 74, comme elle était non seulemei " ; fort jolie mais encore très distinguée, elle et i tôt fait de diriger sa vie vers l'art de plair Elle plut. Installée peu de temps après dans u - somptueux appartement du boulevard Maie herbes, Marie-Adèle Chaboud, devenue de pt e sa volonté comtesse Rachel de Bourrepène, a ■- tira si rapidement par son luxe effréné l'a e tention de Paris, que la police crut devoir me tre un matin son nez dans ses affaires, ce qi e incita la demoiselle à faire une petite croisièi ^ à l'étranger. Elle partit donc sur «son» yacl r Jupiter et ne tarda pas, on n'a jamais s ® comment, à faire la connaissance du vicoml • Guy de Jouffroy d'Abbans, issu d'une grand g famille du Doubs, qui n'hésita pas à l'épouse: La folie de celui-ci dura deux ans, après-le; } quels il s'enfuit au Tonkin, d'où il ne deva jamais revenir. La vicomtesse recommença dès cet instar t sa vie errante et fut. successivement Miss Bac _ son Bowlan, Lucie Hombert, Mme de Byriva Mlle Boston, Mme de Jonquière, De Boissai: 3 de Beaurancy, de la Michodière et enfin 1 0 Dame Voilée. s Elle assista à toutes les séances du procè _ du capitaine Dreyfus après avoir tout fait pou , laisser croire au public qu'elle était la vrai 1 Dame Blanche. On sait d'ailleurs qu'elle îi t convaincue d'imposture—la Dame voilée ayan - képi et sabre... t  partir de cette époque, elle disparaît. On 1 s retrouve en 1909, avenue Henri-Martin, vivar i j dans un vaste appartement qui offrait cett j particularité de n'être pas meublé.Elle ne mar -1 quait pas de visites, raconte-t-on, mais ses v: -1 siteurs étaient tous des créanciers. Ils mor 31 taient, sonnaient, n'étaient jamais reçus £ i faisaient un tel tapage que l'expulsion de l'ir désirable locataire fut ordonnée. On ignor . par la suite ce qu'elle était devenue. 3 Sa fin toute emplie de mystère comme so: - existence, vient de rappeler sur elle l'attentior 3 On dit que Mme Jouffroy d'Abbans laisse u: , million et demi, en titres et en bijoux... 3 II n'était pas trop tard, m'a-t-il semblé, pou t parler encore d'elle... -| * * * i Deux jours à peine nous séparent, de 1 s rentrée du Parlement, et la situation politiqu ■■—■■■IMM—B——TME—M—M—«MM à'apparaît toujours aussi incertaine. Tellemei lté | incertaine que le président du conseil et li ' ministres n'ont pas cru devoir accompagni iix 1 M. Poincarré dans son voyage en Bretagne .re quitter Paris à cette heure même où la coag1 int lation des groupes commence à s'opérer. :u- Lundi, d'ailleurs, un conseil de cabinet aui nt lieu, au cours duquel sera examiné l'ordre c m, jour de la rentrée et probablement aussi ! ns situation générale. Il est assez logique, n'est-i .n- pas, que les ministres se concertent et sache] ia- à quoi s'en tenir sur l'attitude à prendre. >n. Il est en tous cas à peu près certain, d'or< es et déjà, ainsi que je le faisais prévoir il y la I peu de jours, que le ministère Doumergi m- demeurera au pouvoir, au moins jusqu'ai; ;r- vacances. On ne prévoit, en effet, nulle att de que sérieuse qui viendrait à se produire co: io- tre lui. Il semble même qu'une sorte d'accoi ité ait été conclu à ce propos avec les socialisti it, ' et que toute interpellation sur la politiqi us ' générale, par exemple, sera soigneusemei nt évitée au début de la législature. té- Quoi qu'il en soit, la grande question qi de se pose à l'heure présente a trait à l'attituc nt que vont observer les socialistes unifiés di yS la rentrée. Les voici plus d'une centaine dai la l'hémicycle-. Que vont-ils faire? Vont-ils so-ré tenir le ministère ? Vont-ils le combattre ? C re disait hier soir dans les couloirs du Palai 3n Bourbon qu'il est évident en effet que si, di "a. les premières séances, les socialistes se rai 0_ geaient dans l'opposition, le gouvernement s rait contraint d'étendre sa majorité du côi el des radicaux-modérés et de faire une polit ia que par conséquent moins avancée. Il est vr: es que MM. Doumergue et Jaurès ont eu, il y x'l quelques jours, une entrevue dont on espèj re les meilleurs effets... ns D'autre part, on commentait également av< m passion, une interview qu'avait reproduite : matin même le Gaulois et que donna à u journal de province M. le commandant Drïan ® Le député de Nancy y déclarait que si ] Te" loi de trois ans était abrogée, l'alliance frai ,e co-russe, de par ce seul fait, serait instant; r" nément brisée. Et le commandant Driant foi re dait cette conviction sur l'impression rappo: s" tée par M. de Gontaut d'une audience mêrr du tsar et d'avertissements déjà donnés pa u- le gouvernement russe à l'ambassade frai çaise à Saint-Pétersbourg... Reste à savoir quand la discussion de la le militaire viendra sur le tapis et l'attitude qu . prendront alors MM. les socialistes. Atter 'e dons... !; Guy Marfaux ï LES FAITS DU JOUF et u <>» jg LES DIFFICULTES EN ALBANIE e, A Rome, on assure que lès puissances s ^ borneront à envoyer à Durazzo le continger JS international de Scutari et que c'est à cett >c mesure que se bornera l'intervention des pui: it sances. On considère en général la positio e" du prince de Wied comme très ébranlée. D'après ce qu'on mande de Berlin au Cœ [e riere d'Italia, le gouvernement allemand si la rait le premier à conseiller au prince d ^ Wied de quitter définitivement l'Albanie. S ® le prince de Wied venait à renoncer, de gr ou de force, on croit qu'il serait remplacé pa le un souverain de nationalité musulmane dor -s la personnalité, naturellement, offrirait toute ga les garanties au parti albanais. Dans les cercles diplomatiques de Rome, oi e envisage aujourd'hui la situation avec ui e peu moins de pessimisme que ces dernier jours, et on se montre persuadé qu'un ac d cord finira par intervenir entre la commis e sion internationale de contrôle et les insur à gés. 'J Le correspondant de Durazzo du Giornali ' d'Italia écrit: n « Durazzo est toujours fermé par les rebel 3- les et tout le monde est dans l'attente des dé ^ cisions du prince de Wied. De l'œuvre activi t~ de pacification entreprise par la commissioi t_ internationale, que va-t-il arriver? » li Le correspondant à Durazzo de la Tribuni e a eu un entretien avec le chef des rebelles ^ qui lui a dit: e « Le prince de Wied doit partir: en Alba e nie, il n'y a place que pour le sultan. » Le correspondant ajoute qu'on aura peut =- être mardi le dénouement de la pénible situa lt; tion actuelle, car c'est mardi que la commis ^ sion internationale doit avoir une entrevue [. décisive avec les insurgés. I, Le correspondant se montre d'ailleurs très ;> pessimiste et il assure que si les insurgés a n'obtiennent pas gain de cause, ils sont déci-s dés à incendier Durazzo. r Et tout cela parce que cet infortuné M'Pret e a accompagné sa femme à bord du cuirassé ■J italien et s'est ainsi donné les apparences de la peur! F nu. Zb | *» Line caiastrophe maritime DES CENTAINES DE PASSAGERS AURAIENT a PERI DANS LEUR CABINE LONDRES, 30. — Peu à peu et au fur et à mesure que les quelques passagers de VEm-- press of Ireland qui sont sortis vivants de la 1 catastrophe consentent à raconter ce qu'ils ont vu, l'horreur de cette nuit épouvantable de-r vient plus apparente. Ce qui a causé l'impression la plus profonde j sur tous, c'est la rapidité avec laquelle la tragédie s'est accomplie. Le temps manqua pour mettre les ceintures de sauvetage; le temps 1 manqua même aux officiers et aux stewards e pour réveiller les passa gerç endormis ayant it que les eaux du Saint-Laurent eussent recou-îs _ vert le grand navire et l'eussent transformé îr en un vaste tombeau d'acier. et La collision fut rapidement suivie de l'explo-j- sion des chaudières du navire, et jour ajouter à l'horreur de la situation, les dynamos ees-•a sèrent de fonctionner, plongeant la masse hu-u maine, qui luttait pour se sauver, dans d'épais-la ses ténèbres. ^ TRAGIQUE VOYAGE DE NOCES LONDRES, 30. — Dans un télégramme expé-;s dié de Montréal au Times se trouve le récit a émouvant et touchant des affres d'un jeune le couple, Mr. et Mrs. Greenaway, qui faisait son x voyages de noces à bord de l'Empress of Ire-j. land. -l_ Mr. et Mrs. Greenaway se sont mariés il y a Id huit jours, à Toronto.Tous deux appartiennent ;s à l'Armée du Salut et venaient à Londres pour [g assister au congrès de cette vaste organisation jt qui doit avoir lieu en juin.Voici comment Mrs. Greenaway raconte ses épreuves: « Nous quittâmes notre cabine au milieu du e désordre, puis je perdis de vue mon mari.Quel-ques amis me passèrent une ceinture de sauve-js tage. , » Quand le navire fut sur le point de dispa-n raître sous l'eau, je compris que tout était perdu et je commençai à prier Dieu de venir à " mon aide. Ensuite je fus engloutie dans l'eau ' sombre ét tourbillonante, et enfin je perdis J" connaissance. » Quand je revins à moi, j'étais étendue en ® travers d'un fauteuil flottant sur l'eau. Je pen-sai que l'explosion des machines, lorsque le navire s'engloutit, m'avait projetée des profon-,a deurs du fleuve à la surface. » Deux hommes, qui se trouvaient sur un ra« deau, me repêchèrent. !C » L'un d'eux me dit: le > — N'ayez pas peur, mon enfant, n » Puis il ajouta: t. » — Ma femme a disparu. a » Et je répondis: i- » — J'ai perdu mon mari. i- » Alors il me donna son pardessus, ce qui i- me réchauffa. Ensuite, je ne me rappelle plus •- rien jusqu'au moment où je me trouvai à bo^d e du Storstad.r, r De son côté, M. Greenaway raconte qu'il était i- retourné dans sa cabine pour y prendre des couvertures, afin d'envelopper sa femme, et qu'en arrivant sur le pont il ne put la retrou-e ver. Croyant que Mrs. Greenaway avait péri, il L_ résolut de se laisser couler avec le navire. « Je me tenais fermement à une barre de fer, dit-il, et nous coulions, lorsque l'explosion se produisit. Je me retrouvai à la surface de l'eau et je me cramponnai au pied d'une table qui flottait, jusqu'à ce qu'un bateau de sauvetage £ me recueilllt.Ce matin, j'ai retrouvé ma femme à l'hôtel, et nous sommes tombés dans les bras l'un de l'autre en , leurant de joie. » UNE RESCAPEE DE NEUF ANS LONDRES, 30.— Parmi les rescapés se trouve aussi la jeune Grâce Hannigam, âgée de neuf it ans. Elle déclare: e « J'ai eu peur seulement quand j'ai vu que les grandes personnes avaient peur. Je suis tombée à l'eau et j'ai coulé. J'étais cramponnée à une corde et je suis remontée à la surface après un temps qui m'a paru très long. .. J'ai regardé autour de moi et j'ai vu une lu-mière. J'ai regardé une seconde fois et j'ai vu ma mère et mon père. Ils étaient dans l'eaù. e Je ne {es ai plus revus; j'espère qu'ils arrive-i ront par le train prochain. g » Je coulai une fois encore et bus beaucoup d'eau. Quand je remontai à la surface, j'aperçus à nouveau la lumière tout près de moi. Une t minute encore après, un homme me jeta une 3 planche et me cria de l'attraper. Je la saisis et l'homme m'aida à monter dans son bateau. » Croyez-vous que j'arriverai chez nous avant i mes parents? » demanda finalement l'enfant, i On n'a pas encore osé lui dire que son père s et sa mère n'ont pas été retrouvés. L'ENQUETE. — INTERROGATOIRE DU CAPITAINE. RIMOUSKI, 30. — L'enquête sur la mort des victimes de la catastrophe de l'Empress of Ireland est ouverte. Le capitaine Kendall a été ; interrogé. Il confirme les détails déjà connus. Il ajoute que lorsque le Storstad se trouvait à _ une distance que l'on peut évaluer à la longueur d'un navire, il lui cria de faire machine en arrière. En même temps le capitaine Ken-3 dall mit l'Empress of Ireland en pleine vitesse ! dans le but d'éviter une collision. Lorsque la proue du Storstad pénétra dans la coque de VEmpress of Ireland, entre les cheminées, le 1 capitaine Kendall demanda au capitaine du , | Storstad de continuer à faire pleine vitesse, de façon à boucher le trou qu'il avait fait, mais ce dernier recula et l'eau pénétra dans le navire. Le capitaine essaya aJors d'échouer le transatlantique, mais il était trop tard à cause ■ de l'eau çui avait envahi le navire. Trois mi-. nutes après la collision les machines se trouvaient hors de service. LA VILLE DE TORONTO EN DEUIL TORONTO, 30. — Sur 140 habitants de Toronto qui se trouvaient à bord de l'Empress of Ireland, 108 ont été noyés. La ville est en deuil. FATALITE LONDRES, 30. — Mme Wild, qui demeure à Walton, dans le comté de Lancashire, a perdu son père il y a dix-sept ans, lorsque le Britan-■ nie a coulé; elle a perdu son mari, qui était of-1 ficier en chef sur le Titanic; elle a perdu, dans la même catastrophe du Titanic,un de ses deux frères, qui était sixième officier sur ce même transatlantique; elle vient de perdre son lutre frère, Frederick Evans, qui était troisième officier sur l'Empress of Ireland et n'appartenait à la Canadian Pacific Railway Company que depuis trois mois. Mme Wild est la nièce du capitaine Kendall, que l'on dit mourant. La politique française M. DOUMERGUE CONSIDERERAIT SA TACHE COMME ACHEVEE PARIS, 30. — M. Gaston Doumergue, après s'être entretenu ce matin de la situation politique et parlementaire avec MM. Viviani et Bienvenu-Martin, a reçu cet après-midi M. Lebrun, ministre des colonies. A l'heure actuelle M. Gaston Doumergue semble avoir terminé ses consultations. Les conversations qu'il a eues, soit avec ses collèguesrdu cabinet, soit avec de nombreux 'sénateurs et dé-

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Cet article est une édition du titre Le matin appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1894 au 1974.

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