Le petit belge

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s.n. 1914, 05 Août. Le petit belge. Accès à 28 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/bn9x05xz26/
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mergred1 5 AOUT 1914 Adminislratoin 4, Impasse de la Fidélité, 4 Bruxelles abonnements pour toute In Belgique Un an 8 franc* Six mois 4 . Trois mois. 2 — Pour l'étrangert le port en sus. MERCREDI S AOUT 1914 %■ * « flireclion et Réaction : 4, Impasse de la Fidélité, 4 Bruxelles ANNONCES & RÉCLAMES —o— Pour tout ce qui concerne la publie!té ewhresser directementet exclu si vemen à la DIRECTION DU JOURNAL, 4. im passe de la Fidélité à Bruxelles AHJtMM jx* «M de passer par son territoire1memeeae luriSr^ - j. ■■Il II. |I|«I> lit.1 Iir T*yarggr-^., rw. --V Pour la Patrie Depuis mardi matin, le territoire de la pa-trie est foulé par l'ennemi. Mardi matin, en réponse à la protestation, si digne et si ferme . à la fois, opposée par le gouvernement belge à son insolent ultimatum, l'Allemagne a fait dire à notre ministre des Affaires étrangères qu'elle se voyait obligée, à so-n grand regret, < de faire passer son armée par la Belgique et d'y employer, le cas échéant, la force. A son grand regret est magnifique. C'est le digne pendant des protestations de S. E. le ministre d'Allemagne au « Soir ». et des démentis prodigués par M. l'attaché militaire allemand, dimanche, au « XX® Siècle ». A son grand regret est la note comique dans la tragédie qui commence. La Prusse a mis sa signature au bas des traités qui garantissent la neutralité de la Belgique. Particulièrement depuis dix ans, l'Allemagne a multiplié, à l'endroit de notre pays, les protestations d'amitié, de loyauté et de bon voisinage. La mère de notre Roi était une Hohenzollern. Notre admirable Reine est une princesse de Bavière.Ginquante mille sujets allemands, souvent engagés au rab&istmangcaicnt depuis longtemps,dans nos \illes industrielles et commerçantes, le pain, le bon pain blanc de la Belgique. Quelle offense la Belgique a-t-elle jamais faite à l'Allemagne ? Quand Guillaume II est venu rendre leur visite à nos jeunes souverains, le population bruxelloise lui a fait fête. Rappelez- yu ( < >rn;n' iil 18 sciKiiHofifpOpiUalre flupOSa siience aux deux ou trois douzaines d impulsifs qui, " entraînés par leurs sympathies pour la France, parlaient de les manifester sur le passage ae l'Empereur! Le pays et ses souverains ont reçu Guillaume II comme un ami, presque comme un protecteur. Nous comptions sur lui : nous espérions en lui ; nous nous flattions que sa parole serait pour nous, dans le cas d'une guerre européenne, le plus solide des boucliers. Nous espérions même qu'il tirerait l'épée, au besoin, pour défendre l'intégrité de l'honnête petit pays qui venait de lui manifester sa confiance. Nous voilà précipités, depuis la nuit tragique de dimanche à lundi, du haut de ces Slusions. La, neutralité de la Belgique n'est plus qu'un vain mot pour l'Allemagne. C'est à la tête de ses troupes que S. M. Guillaume II veut rentrer en Belgique. C'est en ennemi qu'il revient dans notre pays, le fer et le feu à la main. Si les Belges refusent de trahir les obligations que 1 Europe, donc l'Allemagne elle-même, lui a solennellement imposées; si les Belges refusent de livrer le passage, c'est-à-dire la patrie, l'honneur, tout ce quils ont de plus cher et de plus sacré, les soldats allemands attaqueront nos soldats.Eh bien ! soit. -Si brutale et si dangereuse qu'elle soit, nous préférons cette certitude à l'incertitude de la semaine passée. Nous ne livrerons pas le passage. Nous ne nous laisserons pas traiter comme des grands-ducaux. Nous aimons mieux combattre, nous aimons mieux mourir. La France, l'Angleterre, toute l'Europe ne peuvent nous laisser écraser sans laisser périr le droit, la morale in ternationale.^ious les principes qui sont le fondement dé îa civilisation actuelle et sans quoi, entre l'Europe et la barbarie asiatique ou africaine, il n'y aurait point de différence. Nous combattrons, nous mourrons s'il le faut. Nous espérons fermement que nous vaincrons. Les forces en présence sont sensiblement égales. Contre les trois corps d'armée que les Allemands peuvent jeter chez nous, notre armée est en état de lutter victorieusement. Notre place de Liège a ua chef qui vaut, à lui tout seul, par son intelligence, sa science et son courage, toute une division. D'ailleurs, quoi qu'il advienne, jamais nous ne serons un peuple soumis : M. de Broque-vîlle a eu raison de le dire, mardi matin, aux acclamations du Parlement tout entier. Instantanément, l'insolence et la brutalité allemande ont accompli un miracle que jamais nous n'aurions cru possible.Depuis lundi matin, depuis le soufflet auquel notre gouvernement a répondu ce qu'il fallait répondre, il n'y a plus de partis en Belgique. Voilà les chefs des deux oppositions ministres d'Etat. Voilà la Chambre unanime, embrasée par l'ardeur patriotique, serrée autour du gou-venen«*nt, autour du "Roi, prête à tous les sacrifrces, et ayant perdu jusqu'au souvenir de ces luttes politiques? petits joujoux pour le temps de paix, vaines amusettes pour oisifs, qui remplissaient jadis ses séances et occupaient son temps. Dans le pays, même spectacle. Ceux qui l'ont vu ne l'oublieront jamais. Une joie immense remplit les cœurs et rayonne dans les regards. Personne n'a plus d ennemis ; personne n'a plus d'adversaires. # Instants tragiques, minutes inoubliables, jouissances inconnues et sublimes. C'est donc si bon que ça, la Patrie 1 Si bon, si pur et si sacré ! Il est possible qu'on nous prenne, qu'on nous arrache ce trésor dont, hier encore, nous ne connaissions pas tout le prix. Mais le livrei de nous-mêmes, par peur, avant de com battre ! jamais. < — PUBLICITE GENERALE dans tous le: journaux du pays ci de l'étranger. Condition très avantageuses. COMPTOIR NATIONAI BELGE : PUBLICITE-EDITION. 4, Impasse do la Fidélité, Bruxelles. Deux nouvelles classes sous les armes LE GOUVERNEMENT A DÉCIDÉ, MARDI MATIN, DE RAPPELER D'URGENCE LES CLASSES DE 1899 ET DE 1900, C'EST-A-DIRE LES QUATORZIÈME ET QUINZIÈME. L'Anyleferre respectera et iera respecter notre wMik — — 3' : « ON NOUS ASSURE QU'ANTERIEUREMENT A LA DECLARATION DE !{• GUERRE QUE VIENT DE NOUS FAIRE L'ALLEMAGNE, LE ROI DES BEL- d G ES A REÇU UN TELEGRAMME DU ROI D'ANGLETERRE GEORGE V. e CELUI-CI ASSURE NO'HtE SOUVERAIN ET LE GOUVERNEMENT DE LA j« BELGIQUE DE SON APPUI ET DE SA DETERMINATION DE RESPECTER ET DE ; » FAIRE RESPECTER L'INDEPENDANCE, L'INTEGRITE ET LA NEUTRALITE DE 1 ' LA BELGIQUE. (Voir plus loin des détails sur la séance de la Chambre des Com- j m un es.) à Le ministre d'Allemagne à Paris a demandé ses .passeports ; ^ • Notre correspondant particulier nous envoie de Paris, lundi soir, à 8 h. 30, cette dépêche arrivée à Bruxelles mardi matin à 8 h. 38 : c M. DE SCHŒN, MINISTRE D'ALLEMAGNE A PARIS, & DEMANDÉ SES PASSEPORTS ; IL QUITTERA PARIS DANS LA NUIT. » Une autre dépêche annonce que les relations diplomatiques entre la France et l'Allemagne sont rompues et que le général Joffre a quitté Paris lundi soir à 11 h. 45 partant pour la frontière. , , , ,. ., Enfin, on annonce que M. de Schoen a quitte Pans lundi soir et qu avant de partir il a remis une note à M. Malvy déclarant que l'Allemagne considère être en état de guerre avec la France. Echange de télégrammes entre le Roi Albert et Guillaume II % L'ultimatum adressé par l'Allemagne à la Belgique a provoqué un échange de télégrammes entre le roi Albert et l'empereur Guillaume. Un de nos confrères assure que Guillaume II a adressé à notre souverain, dans la soirée de lundi, un télégramme affirmant que ce sont les destinées et l'avenir de l'Allemagne qui ne lui permettent pas de modifier ses intentions. L'empereur aurait ajouté : «Il est temps encore que je garde pour la Belgique l'amitié que je n'ai cessé de lui témoigner. » « Si la Hollande est en= vahie elle fera comme vous », nous dit le ministre des Pays-Bas. Nous nous sommes présentés mardi après-midi à la légation des Pays-Bas pour demander confirmation de la rumeur qui circulait a nouveau avec persistance d'un envahissement du Limbourg hollandais par les troupes allemandes. _ . . Le secrétaire de la légation nous a autorisé à démentir formellement ce bruit. — Je viens, nous a-t-il dit, de recevoir un avis téléphonique qui m'autorise à vous affirmer qu'en aucun point le territoire n a été envahi.— Mais, insistons-nous, que fera la Hollande si les troupes allemandes y penètrent? — je ne puis rien vous dire. Mais nous avons mobilisé tnos troupes. Vous pouvez deviner aisément ce que la Holla&dé fera... A ce moment, une automobile pénètre dans la cour de la légation, C'est S. Exc. M. de 3 Wcede qui revient du ministère des affaires étrangères. Nous l'abordons et lui répétons s notre question : — Que fera la Hollande, Excellence, si sor " territoire est envahi comme le nôtre _ Le ministre n'a pas un moment d hésitation — Si nous sommes envahis, cftt-il simple ment, nous ferons comme vous. Fausse nouvelle Le secrétaire du Roi dément la neuve!!* qui circule en ville et d'après laquelle i serait question du départ imminent, de V Reine pour Anvers. Encore une déclaration* du ministre d'Allemagne à Bruxelles... 8 Comme document rétrospectif, reproduisons encore cette note que la légation d'Aile- y magne à Bruxelles faisait publier lundi soir, ^ à 9 heures : a . ê « M. de Below, ministre d'Allemagne a Bruxelles, a reçu un rédactoui de 1 agence Havas-Reuter auquel il a. déclaré que, pour \ couper court aux informations erronées mises ■ en circulation lors de la remise de sa note au a gouvernement belge, il aurait demandé qu'au r cas où l'Allemagne serait obligée de traverser 1 la Belgique, certaines facilités lui fussent ac- f cordées. Si le passage de la Belgique deve- ( nait nécessaire, on ne pourrait y voir qu'une simple mesure de stratégie. L'Allemagne n'a , jamais eu et n'a pas l'intention de faire le i moindre mal à la Belgique. Bien au contraire, les sentiments de l'Allemagne envers la Bel- J gique continueront toujours à être empreints 1 de la même sympathie et de la même cordia- < lité. Si les Allemands traversent la Belgique, ( ce sera uniquement parce qu'ils y auront été i obligés par l'attitud ede l'adversaire. Le ministre a ajouté : « Nous avons demandé à pouvoir faire usage des routes et le libre passage sans obstacle. Nous avons demandé ceci, parce que nous sommes sûrs que l'ennemi est massé de l'autre côté, sur la ligne Givet-Na-mur. Nous avons des renseignements exacts nous permettant de dire que l'arigée française est massée sur cette ligne Tout dernièrement, du reste, notre état-major en a été averti et c'est contre un mouvement . français qui menaçait notre aile droite et pourrait être très dangereux pour notre mobilisation, que nous avons été obligés de faire notre » demande. Nous n'avons nullement l'intention de violer la neutralité belge. » ' Contrairement à la nouvelle répandue par les journaux et suivant laquelle le ministre d Al-5 lemagne aurait demandé la disposition des » forts de Namur, M. de Below nous a prie de de-s mentir formellement cette information. s Le ministre a déclaré, en terminant, que ses sentiments d'affection envers la Belgique, n étaient toujours les mêmes et qu'il le regretterait beaucoup si les circonstances amenaient 1 l'Allemagne à être obligée de traverser la frontière. La faute n'en serait pas à nous, car nous y aurons été forcés par les circonstances. » Ije Roi et la Famille Royale pe rendent au Palais de îa Nation ; ; au milieu d'acclamations inoubliables 1 ; il ... UNE SEANCE HISTORIQUE Ainsi qu'on l'a annoncé, le Roi, accompa-grio de la Reine et des enfants royaux, est al/- faire, mardi matin, l'ouverture solennelle des Chambres. Ç'a étéx pour la popula-tiôin*de Bruxelles, une occasion sans pareille de manifester ses sentiments de patriotisme et d'attachement à la dynastie. Au moment toi nie où s'accomplissait cette cérémonie, la nouvelle de la déclaration de guerre circu-'aiLde bouche en bouche. Les circonstances émTent uniques. Aussi, sous le poids de i'ïiotion qui nous étreint, impuissants aussi 1 ^er^des termes dignes de l'élévation du firent les acclamations, les cris, la tempete dyj vivats qui saluèrent le Souverain, la R<»>ae, les petits princes et la petite prin-ceàse.Derrière les rangs épais de gardes civiques qui faisaient la haie depuis le palais royal jusqu'au Parlement, la population s'était pressée en groupes compacts. Toute la garde civique de Bruxelles était représentée par ses chasseurs, ses troupes d'infanterie, ses cyclistes, avec drapeaux et fanions. Les officiers supérieurs, à cheval, circulaient, mêlés aux derniers gendarmes à cheval de la capitale.Enfin, l'escadron Marie-Henriette, superbe de tenue et d'allure, en grand uniforme, avait pris position place des Palais avec son étendard ; il devait former l'escorte d'honneur. Aux fenêtres, sur les toits, sur les terre-pleins, les murs et les bancs du Parc, partout des grappes humaines. On se bousculait aux carrefours, on piétinait derrière les grilles, on saluait les drapeaux. Une sonnerie de clairons retentit. Les cavaliers de l'escorte d'honneur présentent les armes. De la grande porte du Palais sortent les piqueurs de la Cour, puis un landau où la foule reconnaît la Reine, les princes et la princesse Marie-José. Un cri unanime soulève les poitrines : «Vive la Reine!» Les chapeaux et les mouchoirs s'agitent au-des-sts des têtes. Le cortège s'avance dans une ovation interminable, gagne la rue Royale, s'engage [ dans la rue ae la Loi et s'arrête place de la Nation, au pied du péristyle du Parlement. [Tandis que les « Brabançonnes » éclatent, laReine descend de voiture; elle est reçue au pred des escaliers par les questeurs de la Chambre ; suivie des enfants royaux, elle pénètre dans le Palais de la Nation. Pendant ce temps, le Roi, en tenue de cam-•ptàne de lieutenant général, monté sur un cheval fringant, sort de son Palais. L'escorte d donneur l'environne, l'état-major de la garde civique le suit. A la vue du souverain en tenue de généra-nsime, sur un cheval de bataille, prêt à par- Trouf la frontière qu'on viole, et tel qu'il apferaitra dans quelques heures, botté et ervonné. quand il prendra. 1© commande-m&t de 1 armée belge,Tàcuité du sentiment 'r^pul»®™r^---par u"e,explosion de à i pareil déchaînernS»??T®ç4j®rnos ne everront ce spectacle, srujf le jour nous l'ei .érons, où Dieu, qui protégé la Belgique, fer revenir notre roi triomphant a la tete de on armée victorieuse... / nsi s'avance le Roi des Belges au milieu du peuple qui l'acclame. Les.cris de « Vive le foi1 » se mêlent et se croisent dans une acc «nation immense. On crie aussi : «Vive la ] elgique ! », « Vive la Nation. », et les cris continuent encore quand le Boi, descendu de Iheval et reçu par la questure, a déjà pe-nété dans le Palais depuis quelques minutes. LÀ SEANCE Tout l'hémicycle est envahi. Sénateurs, dépités qui viennent de faire irruption dam la salle des séances, ont gagné precipi-temtoent les travées avec tous les signes d une émotion que les nouvelles reçues ce matin ont portée à son comble. La salle des sean-ccs est pleine de rumeurs et dans un état d'extrême agitation. . , Le bureau présidentiel est domine pai un seul fauteuil rouge et or derrière lequel se détache sur la blancheur des murs ^ ecus-son de Belgique surmonté d'un trophée d< drapeaux belges et congolais dont les hampes à couronnes dorées touchent piedes tàï de la statue de Léopold 1er. Il y a de drapeaux belges de chaque cote aussi de I< tribune et les couleurs nationales pavoisen les tribunes du corps diplomatique et di S4nat. Devant le bureau présidentiel, une large table recouverte du tapis vert que préside M. Frédéric Delvaux, doyen d'âge assisté de M. Pecher et Deveze, les deux plus jeunes membres de l*assemblée ainsi que de MM. Pauwels et Campioni, greffiers. A dioite du bureau des fauteuils dorés son,t réservés à la Reine et aux membres de la famille royale. On note dans la tribune du corps diplomatique la présence de S. Ex. sir Francis Hyde Villiers? ministre d'Angleterre ; M.Klo-bukowski, ministre de France; Mgr. Tacci o *r.aLtuig, le c-,r.:tf^^d' Ari- sembourg, charge d'affaires du Luxembourg les ministres de Russie et d'Italie et la plupart des représentants des puissances à Bruxelles, sauf, naturellement, les ministres d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie. Les tribunes publiques sont archi-combles. Dans l'hémicycle en tumulte des groupes ee sont formés. M. de Broquevilile et tous les membres du cabinet qui viennent de tenir conseil au Palais sous la présidence du Roi sont entourés. M. Hymans et M. Masson discutent avec animation au milieu d'un cercle composé de députés de toutes nuances. Il règne dans cette enceinte une fièvre intraduisible. Sur les bancs de l'extrême-gauche, on se montre le duc d'Ursel portant la modeste tenue de campagne de soldat du régimeot des guides. ^ A 10 heures un grand silence se fait dans l'hémicycle^ brusquement apiaisé. Tous les parlementaires sont debout à leurs bancs, la minute est solennelle. — LaReine! Sa Majesté vient d'apparaître à une des portes de ki sallo toute gracieuse et frêJe dans sa toilette blanche qu'enveloppe une double cape noire. Les deux petits princes, tout de noir vêtus, et La petite princesse, se tiennent à ses côtés. ; La Reine s'avance vers l'hmicycle, puis s'arrête et dans une profonde révérence salue les représentants de la Nation. Alors toute la salle est brusquement élec-trisée et les cris de « Vive la Reine! », mille fois répétés partent spontanément de tous les coins de la salle. , Quelques instants se passent ainsi sans que s arrête le bruit des acclamations. Et voici que la voix de l'huissier se fait entendre à nouveau et annonce le Roi. Tout le monde cette fois encore est debout mais la fièvre de la salle a gagné les tribune's, et lorsque le Roi paraît en petite tenue de campagne entouré de ses généraux et officiers d'ordonnance, l'assistance tout entière dans la salle comme aux tribunes est prise d'un enthousiasme délirant qui se traduit par des acclamations et des cris répétés de « Vive le Roi » et « Vive la Belgique » ! Dans les tribunes, les mouchoirs s'agitent, les bras se lèvent, les acclamations retentissent, on pleure, on crie, on burlè, et c'est au milieu de cette tempête que le Roi gravit, d'un pas yTux"des^?lofetfe^&.^Mte ^'->ne prô peuvent s'empêcher d'applaudir, nous assistons à un spectacle incomparable, inné dans notre histoire nationale, Il semble que 1 on soit soulevé par une force inconnue et très danse qui dilate le cœur et affermit 1 âme. Advienne que pourra. Nous aurons eu bien des instants inoubliables; nous aurons goûte des joies inespérées. Il faut que le bruit du marteau présidentiel retentisse pour que l'assemblee mette un frein à ses transports. Le discours du Roi Yoici le texte du discours de Sa Majesté : « Jamais, depuis 1830, heure p'115 grave n'a sonné pour îa Belgique : 1 intégrité de notre territoire est menacée : La force même de notre droit, îa sympathie ! dont la Belgique, fière de ses libres ins-i titutions et de ses conquêtes morales " n'a cessé de jouir auprès des autres na L tions; la nécessité pour l'équilibre di i l'Europe, de notre existence autonome e nous font èspérer encore que les événe ment.s redoutés ne se produiront pas.Mai ° si nos espoirs sont déçus, s'il nous fau résister à l'invasion de notre sol et de fer « dre nos foyers menacés, ce devoir si dv a soit-il'nous trouvera armés et décidés au f. plus grands sacrifices. Dès maintenant, et en prévision c toute éventualité, notre vaillante jeunesse est debout, fermement résolue, avec la ténacité et le sang-froid traditionnels des Belges, à défendre la patrie en danger. Je lui adresse, au nom de la nation, un fraternel, salut. Partout, en Flandre et en Wallonie, dans les villes et les campagnes, un seul sentiment étreint les cœurs : le patriotisme; une seule vision emplit les esprits : notre indépendance compromise; un seul devoir s'impose à nos volontés : la résistance opiniâtre. Dans ces graves circonstances, deux vertus sont indispensables : le courage calme, mais ferme et l'union intime-de tous les Belges. L'une et l'autre vienr^nt déjà de s'affirmer avec éclat sous les yeux de la nation remplie d'enthousiasme. L'irréprochable mobilisation de notre armée, la multitude des engagements volontaires, le dévouement de la population civile, l'abnégation des familles ont montré, de façon indéniable, la bravoure réconfortante qui transporte le peuple belge. Le moment est aux actes. Je vous ai réunis,Messieurs, afin de permettre aux Chambres législatives de s'associer à l'élan du peuple, dans un même sentiment de sacrifice. Vous saurez prendre d'urgence, Messieurs, et pour la guerre et pour l'ordre public, toutes les mesures que la situation comporte.Quand je vois cette assemblée frémissante dans laquelle il n'y s plus qu'un seul parti,celui de la patrie, où tous les cœurs battent en "L ce moment à l'unisson, nos souvenirs se reportent au Congres de 1830 et je vous demande, Messieurs : Etes-vous décidés, inébranlablement, à maintenir intact le patrimoine sacré de nos ancêtres? Personne, dans ce pays, ne faillira à son devoir. L'armée forte et disciplinée est ° à hauteur de sa tâche : mop gouvernement et moi-même nous avons pleine confiance dans ses chefs et dans ses soldats. Attaché étroitement à la population, soutenu par elle, le gouvernement a conscience de ses responsabilités et les assumera jusqu'au bout, avec la conviction réfléchie que les efforts de tous, unis dans le patriotisme le plus fervent, le plus généreux, sauvegarderont le bien suprême du pays. Si l'étranger, au mépris de la neutralité dont nous avons toujours scrupuleusement observé les exigences, viole ^territoire, il trouvera tous les Belges groupés autour du Souverain qui ne trahira pas, qui ne trahira jamais son serment constitutionnel, et du Gouvernement investi de la confiance absolue de la nation tout entière.J'ai foi dans nos destinées : un pays qui se défend, s'impose au respect de tous : ce pays ne périt pas. Dieu sera avec nous dans cette cause juste ! Vive la Belgique indépendante ! » Ce discours, débité d'urne voix forme, avec Vaccent d'un chef, a été littéralement h&ché d'acclamations frénétiques. Le6 députés radicaux et les radicaux socialistes ne sont pas les derniers à appfciudir, loin de là. O miracle de l'insolence, de la brutalité allemande! Si Dieu nous accorde de sortir indemnes de la tourmente, c'est' à cette insolence, après Lui, que nous rendrons grâce. Elle aura donné un seul cœur, une seuje âme .à un pays divisé. ElAe aura unifié la Patrie, Mais nous seronG vainqueuirts. Nous l'avons Au moment ou n-liwtim» et oar no^re énergie toute militaire qu'il n'y a qu un seui parti dans l'ouceint© parlementaire, toute la «aile s'est levée en criant son enthousiasme. QuMd,s'adressant directement aux membres de la Chambre et du Sénat, il leur a dc-imandé s'ite sont résolus à maintenir intact le patrimoine sacré de nos ajicêtrcs, toute 'a 1 salle frémissante a répondu d'u,ne seuie voix: ! oui! oui! jusqu'à la mort. Le spectarae est émouvant, et d'une grandeur mtraduisiMe... Les ovations ont continué de plus bette lorsque le Roi a achevé son discours en criant : « Vive la Belgique indépendante! » : Toute la salle l'acclame comme on acclame - un chef. Les drapeaux, les mouchoirs sont agités et l'ovation folle se prolonge jusqu aux " portes du Parlement où le Roi est reconduit 1 par un grand nombre de députés. Albert 1 e n'oubliera jamais ce moment historique,ou le - cœur de la nation tout entière a battu avec lui et powr lui. • . , '• Quand la Rein» se retire, les cris de « Vive " ta R(-:ne ! » l'accompagnent jusqu a la sortie, e Après le départ des Souverains le cri de ■ ,, VIVE LA BELGIQUE » éclaté sur tous ï les bancs ; les sénateurs quittent 1 hemieyele ■ et les représentants reprennent leurs place. 1S pour la séance ordinaire. . , it Un grand silence se fait soudain. M. de ï- Broqueville vient de monter a", it ,,r mains pleines de documents qu il repose de- ' vant lui sur la tabltte II a dans les yeux des 1 larmes qu'il essuie foitement <:t _ce j qu'au prix d'un visible et violent etfoit qu le | peut dominer son émotioû fSnq eentimea Ce atuzi&ro PniTi/-kM «ex» _ . nirrrïïrm , mim édition _ «ht, „ «e ahkkb - h- 217

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