Le petit bleu du matin

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26 novembre 1918
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s.n. 1918, 26 Novembre. Le petit bleu du matin. Accès à 28 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/599z02zr42/
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RÉDACTION : 66, RUE DE LA MONTAGNE Les conditions d'abonnement seront fixées prochainement. Actuellement le Petit Bleu ne se vend qu'au numéro. Le Petit Bleu ADMINISTRATION : 66, RUE DE LA MONTAGNE Annonces : i fr. la ligne. Réclames, a ti. ; Nécrologie, j Ir.; Faits divers, 4 fr.; Echos, tr. 7.50. Nos Ministres d'Etat Le Roi vient de nommer ministres d'Etat MM. Adolphe Max, bourgmestre de Bruxelles; Lrnest bolvay, président du Comité iMational de secours et d'alimentation; Emile Francqui, président du comité executif du Lomite ÎNatiouai, Iienri Carton de Wiart, Paul Segers, Alois Vande Vyvere, Michel Leyie, anciens ministres à portefeuille; Paul Van Hoegaerden, ancien sénateur. yu est-ce qu un ministre d'Etat?. La Constitution est muette. Et les juristes hesitent... Le premier texte qui, dépuis la Révolution de 1830, mentionne les ministres d'htat, est un arrête du régent surlet de . Chokier, date du ^8 mars l£>3f, contresigné par tous les membres du Cabinet, et nommant M. fa.nl Lievaux, ministre. d'Etat sans portefeuille, mais avec voix delibérative au Conseil; on voulut lui donner un traitement de 10,000 florins qu'il refusa avec énergie, et il donna sa démission dés que, grâce en grande partie à ses efforts, la Conférence de Londres eut rédigé le traité des XViL articles. Au commencement du règne de Léo-pold 1er, un arrêté royal du 12 novembre 1831 nomme le comte Félix de Mé-rode et le chevalier de Theux de Mey-landt, ministres d'Etat,membres du Conseil des ministres. Un autre arrêté royai du même jour accorde au comte de Mue-lenaere la démission qu'il demandait dt ses fonctions de ministre des affaires étrangères, et, en même temps, le nomme ministre d'Etat, membre du Conseil des ministres et le charge, par intérim, du portefeuille des affaires étrangères. Le 17 septembre 1a32 un arrête royai nomme le général Goblet ministre d'Etat; un second arrêté le charge, par intérim, du portefeuille des affaires étrangères.Un arrêté royal du 8 avril 1834 nomme M. Duvivier mmistre d'Etat, pour le récompenser des services rendus par lui datis les divers emplois qu'il a remplis pendant une longue carrière administrative. M. Duvivier (le « Moniteur » le constate), ne faisait pas partie du Coa-i seil des ministres. f Le 19 avril 1836, un arrêté conçu dans des termes analogues est pris en faveur du général Evain, qui venait de se démettre de ses fonctions de ministre de la guerre. De ces textes, on pourrait induire ce qui suit : Au début, le titre de ministre d'Etat n'avait pas un sens bien précis. On entendait par là un ministre que le Roi appelait d'ans son conseil, sans lui confier la direction d'un département détermine ou qui ne dirigeait un département qu'à titre intérimaire. Ce n'est qu'en 1834 (et à l'occasion de M. Duvivier) que l'on voit, pour la première fois, apparaître le titre de ministre d'Etat, avec le caractère de dignité honorifique, caractère qui s'est maintenu jusqu'à nos jours. « Cette façon de procéder est-elle constitutionnelle ? s'est demandé la « Revue sociale et politique ». La question n'offre plus qu'un intérêt théorique; mais il faut, à notre sens, la résoudre affirmativement. D'après la Constitution, le Roi choisit librement ses ministres, c'est-à-dire ses conseillers. Il peut leur confier les fonctions qu'il veut, et même ne pas leur en confier du tout. Il a le droit de les appeler dans son conseil ou de les en exclure, de les consulter ou de ne pas les consulter. Un ministre d'Etat est véritablement un ministre dont le rôle est, pour ainsi dire, « en puissance « et qui, en attendant, ne fait rien. Mais il nous paraît certain que le Roi pourrait, d'un moment à l'autre, appeler un ministre d'Etat à l'activité; que te contreseing de celui-ci suffirait à rendre un arrêté royal valable et que le ministre assumerait la responsabilité; enfin, qu'un ministre d'Etat devrait éventuellement avoir accès aux Chambres législatives. » *** . Mais, plus tard, dans la même revue, M. J. Van den Heuvel a repris la discussion.II y a, dit-il, deux opinions en présence : Daprès la première (Giron,etc.),on distingue deux catégories de ministres : les ministres à portefeuille; les ministres d'Etat qui seraient des ministres saijs portefeuille. Les ministres d'Etat jouiraient de tous les droits qui appartiennent aux ministres à portefeuille, notamment le droit de contresigner les actes du Roi et du droit d'entrer au Parlement. Mais ils se distingueraient des ministres à portefeuille par deux traits importants : 1° Ils n'agiraient pas en temps ordinaire; ils laisseraient agir les autres ministres; ils n'interviendraient que dans de» circonstances exceptionnelles. Ces circonstances ne pourraient être déterminées en droit, elle dépendraient des faits politique». 2* Ils ne jouiraient d'aucun traitement. G# qui caractéri»e cette opinion, c'est qu'elle considère les ministres d'Etat comme des ministres eliectus qui ont <1 en puissance » tous le£ droits ministériels.La deuxième opinion 4 été exposée par MjVi. ihonissen et' l'aider. Il y aurait, d'après cette opinion, trois catégories de ministres : 1) les ministres A. porteieuiile; 2) les ministres dLtat ne taisant pas parue du conseil des ministres; 3) les ministres d'Etat taisant partie du conseil des ministres. En principe, les ministres d'Etat ne jouiraient que dun titre Honorifique; ils ne pourraient exercer aucun des droits reconnus aux ministres à portefeuille-L'exercice de leur'autorité serait, pour ainsi dire, suspendu. Mais si un arrêté royal nouveau intervenait et les admettait à faire partie du conseil des ministres, ils seraient habilités, par là meme, à l'exercice de tous les droits ministériels. Ils deviendraient des ministres sans portefeuille, aptes à contresigner les actes du Roi, investis de la prérogative de l'entrée au Parlement.Ce qui caractérise cette seconde opinion, c'est qu'elle parait subordonner la participation au conseil des ministres à la condition préalable de ministres d'L-tat. Ne pourraient être nommés ministres sans portefeuille que des personnes obtenant ou ayant déjà obtenu ta qualité de ministres d'Etat. M. Van den Heuvel défend, lui, , une troisième opinion. A sou avis, il y a trois catégories de ministres : 1) des ministres effectifs, à portefeuille; 2) des ministres effectifs, sans portefeuille, mais faisant partie du conseil des ministres; 3) des ministres honorifiques, les ministres d'Etat. Ces trois catégories sont nettement distinctes. On peut cumuler la qualité de ministre à portefeuille et celle de ministre sans portefeuille avec la qualité de mmistre d'Etat. Mais la qualité, de ministre d'Etat ne confère aucun droit effectif et elle ne donne juridiquement aucune préférence pour la participation au conseil des ministres. Les ministres dps trois catégories sont nommés par le Roi. Mais ils sont nommés à titre divers. Les ministres à portefeuille sont désignés par les vœux de la majorité parlementaire; ils sont appelés à diriger un département ministériel; ils quittent le pouvoir lorsqu'ils sont en désaccord important avec une des branches du pouvoir législatif. Les ministres membres du conseil sont aommés dans des périodes délicates, soit pour faciliter à la royauté la traversée de la crise, soit pour aider le ministère de leurs conseils ou de leur expérience. Ils cessent leurs fonctions lorsque leur mission spéciale peut être considérée comme terminée, ou lorsqu'ils ont accepté, à titre définitif/ la direction d'uu département ministériel. Les ministres d'Etat, au contraire, sont nommés, non pas en vue de servi-:es à rendre, de fonctions à remplir, mais en récompense de services rendus, de fonctions noblement remplies. Leurs titres sont parfois rappelés en :ête même de l'arrêté royal qui les lomme. Ils conservent leur position honorifique pendant toute leur vie. Les bscilla-;ions de la politique n'ont aucune in-iluence sur leur situation. Tels sont les principes qui président à a nomination de ces trois catégories de ninistres- 11 suffit de bien les préciser pour marquer toute la différence qui sépare les ministres membres du conseil des minis-[res d'Etat et pour montrer combien grande est l'erreur de ceux qui confondent ces deux qualités. On peut être membré du conseil sans être ministre d'Etat. On peut être ministre d'Etat et en même temps membre du conseil. On peut être ministre d'Etat sans être et sans avoir jamais été soit ministre à portefeuille, soit, ministre membre du :onseil. Les ministres «effectifs!, à portefeuille du sans portefeuille, prêtent serment entre les mains du Roi; ils peuvent contresigner les actes du Roi; ils ont accès au Parlement; ils ont ou ils peuvent recevoir un traitement réglé par le budget de leur département. Ils sont tous responsables et d'après les mêmes règles. Les ministres sans portefeuille doivent avoir leur parj de responsabilité collective du cabinet, et le cas échéant, leur responsabilité personnelle. Les ministres « d'Etat » n'ont pas de serment à prêter; ils ne font point partie du conseil; ils n'ont aucune qualité ni pour contresigner les actes du Roi, ni pour revendiquer l'entrée aux Chambres; ils ne touchent aucun traitement. Ils n'ont aucune responsabilité particulière et se trouvent toujours soumis au droit commun. Mais rien n'empêche évidemment la •onsultation, à titre privé, de ces minis tres d'Etat, soit par le Roi, soit par les ministre eu exercice. Les autorités peuvent toujours chercher des lumières auprès des personnes éminentes du pays. C'est ainsi que les ministres dLtat furent appelés à délibérer avec les ministres effectifs, en 1870, lors de la déclaration de guerre entre la France et l'Allemagne. Déjà, le 28 août 1835, M. Gendebien faisait très nettement ressortir, à la Chambre, une des différences existant entre les ministres membres dt». conseil et les ministres d'Etat. Il s'agissait de savoir si M. de Mé-rode avait le droit d'obtenir la priorité de parole sur les autres inembr<îs.<te- la Chambre. Après une courte discussion M. Gendebien se déclarait satisfait eu ces termes : » J'ai demandé, disait-il, s'il suffisait de se dire ministre dEtat pour prendre la parole à toute occasion. M. le ministre des finances a répondu que ce droit résultait de la seule qualité de "ministre d'Etat. Mais, sur l'observation que j'ai faite, on a dit que M- de Mérode taisait partie du conseil, qu'il était ministre responsable. Dès lors, je n'ai plus d observation à faire. » M. Van den Heuvel, en terminant, demandait qu'une loi vînt régulariser la situation des ministres d'Etat. (,A suivre.) Ise Carnet d'un Passant C'est vrai ! Nous avons crié depuis des jours et des nuits : 0 Vive le Roi! vive l'armée! vive la Belgique! vivent les Alliés ! vive Max ! vive le général Lenf • n ! vive tout ce qui fut grand, héroïque, sublime! » Nous sommes légèrement aphones. Nos poumons ne sont plus à la hauteur de notre légitime enthousiasme. Nous avons agité des drapeaux, nous avons applaudi, pleuré, dansé, manifesté notre joie et notre émotion par une dépense « conséquente » d'efforts physiques.Nous sommes on peu las. Le régime alimentaire auquel nous aimes soumis pendant quatre ans, ne n irs a guère préparés à ce lyrisme. C'est dommage. Ces clameurs d'admiration et de gi altitude, 4ht leur beauté. ' Et il est bien qu'un peuple crie et chante... Mais il existe un moyen de tout concilier.Crions encore, chantons jusqu'à extinction de voix. Puis, prenons l'habitude de nous découvrir devant chaque soldat qui passe. Saluons nos libérateurs! Chapeau bas devant nos petits soldats, devant nos alliés, dpvant la bravoure et la victoire. Chapeau bas! PANGLOSS. Au Film de la Vie Angoissant problème Un tas de problèmes se posent, à l'heure actuelle : problème de la reconstruction, problème de la réorganisation, problème du nouveau ministère... autant Se problèmes à résoudre. Il y en a un auquel vous n'aviaz certainement pas songé et qu'évoque très nettement une lettre que m'écrit une des lumières du barreau. La première phrase pose clairement le problème; la voici : « Qu'est-ce qu'il va f... de tous ses uniformes? » Et la lettre, signée Fernand Christophe, continue comme suit : a Comme je le connais, il ra ouvrir un cirque. Augusta tiendra la caisse. Fritz montrera des cochons dressés en liberté. Heinrich sera régisseur de la pantomime aquatique. Lui, naturellement, rédigera les proclamations au public, se fera interviewer et, après le spectacle, remerciera le public. Mais toc-t cela ne me dit pas ce qu'il va f... de tous ses uniformes? Il a bien pensé les distribuer aux figurants de son cirque ou à les vendre à Barnum, mais, hélas 1 les costumes ont tous un défaut sans remède : l'une des manches est trop courte, et tous les entrepreneurs de spectacles prétendent que cela ne peut pas convenir. De plus, on ne peut tout de même pas habiller tous les clowns de ses uniformes, ils ne voudraient pas- Qu'est-ce donc qu'il va en f... de ses uniformes? » En vêtir des singes apprivoisés? On a essayé, mais l'odeur les dégoûte. En vêtir les membres de la garde communale? Horreur! tout le monde rirait d'eux. L'autoriser à les porter? Il voudrait recommencer à se battre, peu importe contre qui; — il battrait tout : sa femme, sa famille, Hindenburg, Borms, tout! Il battrait même la campagne. Aussi, mon vieux Pol, je t'en supplie, hâte-toi de répondre à ma question et de calmer les esprits : c Qu'est-ce qu'on va f... de tous ses uniformes? » » Maintenant, autre chose. » Je sais que la publicité du « Petit Bleu » est de l'huile d'olive et te prie donc de m» faire savoir à quel pri* tu pourrais insérer l'annonce suivante : « Perdiu entre l'Yaar et -Le 20 novemln®, » couronne tmpériaiLe usagée surmontée » d'un aigie (Iras abîmé). Objet sions aucun > intérêt pour celui qui l'a. trouvé, les pier-» lies ijtmt fausses. Cfelui qui 1» rapporter* » au bureau du journal, aux initijaJiea sui-» Tantes : G. II. 1. rooov ra un titre ra-» Jjiut oeiu mark, du 703e emprunt de > guerre allemand ». M. Christophe est un homme d'esprit, mais cela ne m'empêchera pas de lui dire, en style Louis XV, qu'il est également la dernière des cruches. En effet, tout le monde sait très bien que t ses » uniformes ont été répartis comme suit : deux pour habiller Man-neken-Pis aux fêtes nationales et tous les autres pour revêtir des bottes de paille qui serviront d'épouvantails à moineaux dans les champs de blé des akti-vistes, POL. I traiers les jiithii Du « National » : LE 1101 CASQUÉ Eult-re fouit de portraits royaux qui ornent, pour l'heure, parmi i»as euxru baume -■osants- tricolores, h&n vibrinte» de maga&in,, arrêtez-vous, s'-ul vouô piait, devant, cet Albert 1er, casqué die fer, casque de traa chée, casque au petit «aidai aie l'Y&ar. Sous l'ombrage des rebords d'acier, les traits y apparaissent lin peu mûris par quatre dfuirfas années d*exil et die bajailiie — maturation grave et profonde qui dievance l'âge — et comme un peu durcis par d'excr-eioe du ooiumandem-ent militaire, noble et mâle durcis&emeait de la volonté intérieure e^ de l'effigie faciale. Tout cela, a cette physionomie souveraine où la nee&emblance paternelle a'accufse, quelque. souvenir amicteS' tral se devine, communique un oerbadn air de médaille frappée, un certain air d'éter mté . lit c'est sous cet aspect martial «fi guerrier, oasquée die fer, qu'on aimerait, au sortir de lia grande épreuve, la voir etnfcrei datas l'Histoire, oetite royale image d'Albert 1er, auréôléfe d'une des plu® pures gloires que les- siècle» edeab ooxuooies. De IV Eventail » : MA.X On l'appeiiie, on l'-appeillera dé&ormaie Max, irrévérencieusement et Êatmilière-meint, aveo tendresse. La gloire n'«st pas respectueuse! Et la gloire a adopté Ifs bour^i 'mesfuio de ifruxuLiee. A l'étranger, où son nom est de oeux qui datent Le patriotisme belge, on l'appelJ« Monsieur Max. Nous disons Max, paroe qu'il nous appartient, paroe qu'il nous représente, paroe qu'il nous semble qu'il est, qu'il a dû admirablement être nous-mèmiss. Max «est Bruxellois; il appariant à un* de ces vieilles famille© bourgeoises qui gardent, dans la cultu-re et même dans le raffinement d«> la petasée un peu de F esprit d'il peuple et ctea traditions dft nos com munes. L/es magistrat® de ces communos, dans le passé, arajent une haailte convention de Leur rôle de l'orgueil de leur cité. Mais il giairdaifm/t le contact avec la foule. Ils gardiaàeŒiit quelque chose de l'esprit de cette fouie. Ils devaient exprimer aes volontés éi sa fierté, Les opposer à la force, lis savîuir&nt Les exprimer dana Le langage franc atJ railleur qu'elle aime. Max a été oe qu'étaient oas magistrats. U a été 'Senne et fier, et il l'a été aveo -l'im-peitineaoe gonaiLLeusa qui est te ton bruxellois.On a di,tî ailleurs, on rappellera souvent encore, oe qu'a été son rôle, e® Belgiqait et en Allemagne où, prisonniers, il ne se sommit jamais, il resta le cmaïaur* dd Bru xeliles, cbe Bruxelles q«i nargui&it ses maî brss passagers. C'est le maïeur, interprète fidèle dt intrépide de l'esprîi bruxellois, d© l'«ipri.t' belgje, qute nous saluons aujourd'hui. De l'a Indépendance' belge » : SOYONS DIGNES II faïuit épurer, c'est entendu. D y a en Belgique trop de gens qui, pendant l'occupation, onlt, fait cause commune avec l'ennemi, trop de g*ens qui nous ont trahi, t'rop de geins qui oint spéculé sur les misères du peuple pour .s'enrichir, trop de gens odieux qu'ij faut clouer au pilori. C'est entendiu, il faut -sévir contre aes gens-là, do l'œuvre entreprise par le par-que'3 doit être menée énergiquemtent, sans défailLainoea. Mais nous n'avons, nous public, pas à intervenir, comme lie cas s'est produit ces jours'-ci. Nous n'avons pas à briser d-es vitrines, à, martyriser des femmes dans des rues. Laissons oes moeurs aux peuplades primitives ; ne ressemblons pas aux Aile-mamds.Les vengeances particulières pourraient, en oes moments troublés, s'exercer avec trop d'ad&anoe aux dépens d'innocenter vic-Wnues. N'offrons pas le spectacle d'un peuple sans sagesse. Soyons modérés, soyons dignes, soyons grands. Laissons punir les coupables par les pouvoirs judîciaà nés organisés, et nous, gens qui avons fait notre devoir et voulons le faire encore, réservons toutes nos forces pour l'œuvre nouvelle à accomplir: la reoosntraction du foyer. LA JOUBNEE Mardi 26 novembre. Soleil : lever, Th. 14 ; coucher, 1C h. 45. Lune (dernier quartier le 25) : coucher, ' 12 h. 37. Heure de la haute mer : A Ostende, marée du matin, 5 h. 32; marée du soir. 18 h. %. À Anvers, miarés du matin. % h. ô0; marée du soir, SI h. 14. Stft-Vktoxiiû#. Le Roi à la Cour de Cassation L'audience solennelle de rentrée de la Cour lie cassation a eu lieu lundi a IX heures. Un public tort nombreux y assistait et il y avait un invite glorieux : le roi Albert. La sauc des audiences solennelles, où les Àiieiuanas ont séjourné, a ete — cela va de soi — tort aunnee, niais tout ou presque tout a été repare : l'assem-biee aura lieu dans un local sunisam-luent majestueux. Un trône a été eduit pour le l£.oi. Uepuis 10 heures déjà, le public at-tlue; ues avocats-commissaires indiquent les puces- i'arrni les assistants, on remarque plusieurs avocats et juges qui portent la tenue militaire; citons le lieutenant d artillerie Ueveze et, eu unuorme de marine, le commandant tiennebicq. Dans un des angles de la salle, un de nos « jass », jucne sur une échelle, &t préparé a prendre des groupes- ues applaudissements : le bâtonniei Iheodor, revenu d Allemagne, apparaît, puis, cest 1 avocat Adoipne toax, que ion applaudit également. Le conseil de l urdre les accompagne. Les présidents de la tour d'appel qui ont séjourné en Allemagne, sont très entoures. Voici nos ministres anciens et nouveaux: Carton de Wiart, Vandervelde, ttyinans, liariuignie, Jaspar et notre premier : Léon Uelacroix... Les magistrats de cassation ont disparu depuis quelques minutes. Ils reparaissent en cortege et escortent le Koi. Longue ovation. , Le Souveiain, en tenue kaki, faisant contraste avec les robes rouges, est suivi de deux otticiers d'ordonnance. II se dirige vers le trône qui lui est réservé, et aussitôt l'audience commence. M. Van iseghem, premier président de la Cour de cassation, rappelle l'invasion, les malheurs du pays, « la chute du colosse allemand devant la Vérité, la Justice et le Droit »; dit les raisons de la grève des magistrats, effleure au passage l'idée de la réorganisation de la magistrature et termine en saluant le triomphe de ceux qui ont mis la foifce au service du Droit. M. le procureur général Tcrtinden prend ensuite la parole pour dire l'émotion de tous les Jbelges, qui se retrouvent enlin libres. Il témoigne son admiration pour le monde entier qui s'est levé et est entré en guerre pour qu'un traité ne soit plus un chiffon de papier, pour notre j Souverain et pour tous les héros de cette , croisade. Il rappelle que les magistrats ; ont tout sou£fert et supporté des Allemands, tant qu'il ne s agissait que de personnes; mais le jour ou un soudard a voulu touctier à la Justice, la magistrature a résisté sans nesitation. L'orateur fait allusion aux délibérations de la Cour de cassation, connues de tous nos lecteurs, « délibérations qui ont fait le tour du monde et qui retentissaient comme un soumet ». L'union de tous les •oelges sera nécessaire pour la restauration de la patrie; l'exemple donne par les Allemands a abaissé le niveau moral de la population; il'faudra reagir et user de rigueur contre les délinquants qui ont adopte la manière teutonne. Le procureur général rend hommage à la mémoire des membres de la famille judiciaire tombés à 1 armée. Il signale avec gratitude la présence dés magistrats de la Cour de Douai et déclare à ce propos que les liens d'amitié qui existaient entre la France et la Belgique seront, après cette guerre, beaucoup plus étroits encore qu auparavant : pendant que les t rançais célèbrent Liège et l'V'ser, nous glorifions la défense de Verdun, la bataille de la Marne et les autres faits d'armes de la France. M. Terlinden finit son discours en invitant l'assistance à acclamer ie Roi. O» juge si l'appel est entendu! Un troisième discours : Me Eugène Hanssens, bâtonnier des avocats à la Cour de cassation, en des paroles vivantes, fières, précises et nobles, proclamé que la cérémonie de ce jour est « la fête de la résurrection du Droit ». Dans un réquisitoire justement sévère, il évoque les continuelles violations du Droit par un envahisseur impitoyable. Puis c'est un éloquent hommage au Roi qui, par sa réponse à l'ultimatum teuton, par son courage à I'Yser, par sa victoire décisive en la bataille des Flandres, apparaît aujourd'hui comme le champion du droit et de l'humanité. Le mot « humanité » ne peut être prononcé sans évoquer l'image de la Reine; le grand avocat rend à celle-ci un vibrant hommage. Comme les précédents, le superbe 'discours de Me Hanssens, écouté avec la plus profonde attention, a produit ua grand effet... Le premier président déclare que 1* Cour de cassation reprend ses travaux. Et le Roi se retire, au milieu de nouvelles et incessantes acclamations, après s'être fait présenter et avoir félicité les présidents de la Cour d'appel qui furent déportés en Allemagne. LE ELHO-HHTES DE W£RTH£« J'ai pour ami intime un balayeur des I ministères. Ce brave homme, appelé il I y a quelques jours rue de la Loi pour y donner un bon coup de balai, trouva, dans un coin du Ministère de l'Intérieur, un petit bloc-notes. La couverture en était ornée de taches de graisse, les feuillets exhalaient un doux parfum de' pipe et de schnaps, et la première page portait ce nom et cette adresse : t Werther von Goethe, Lessingstrasse, Bonn.» A ces simples indices, mon ami le balayeur devina que ce bloc-notes était celui d'un Boche obligé de déménager un peu vite, et il me l'apporta pour le mettre, en guise de sachet parfumé, dans mon armoire à linge. Mais, — et j'en bénis tous les dieux du Crépuscule ! — un hasard providentiel me le fit feuilleter et j'y trouvai des mémoires... mais oui, des mémoires : ce Werther d'occasion avait écrit ses mémoires, tout comme Berlioz, Massenet ou M. Goron. Sachant l'amour profond de nos lecteurs' pour tout ce qui touche de près ou de loin au général-gouvernement, j'ai tradluit ces notes fugitives aussi c littérallemand » que possible et j'en commence ici la sensationnelle publication.★ ★ * Brmxelles, 21, août 1914- — Moi avec mon patron, nous sommes arrivés hier soir. La colossale armée allemande défilait depuis 3 heures. Il y avait beaucoup de gens pour la voir passer : ils n'osaient pas crier parce qu'ils étaient intimidés, mais l'admiration et le bonheur se voyaient dans leurs yeux. Nous sommes reçus ici comme des libérateurs. Belle ville, presque aussi belle qu'en Allemagne. Les c polices-agents » n'ont pas de pointe sur leur casquette. Le soir, nous sommes allés loger chez un ami de mon patron qui était ici depuis cinq ans et qui vendait des crayons aux Belges et des renseignements à l'Allemagne.Beaucoup bu de la bière, beaucoup ri, beaucoup chanté, Hoch ! hoch ! Die» est avec nous ! 22 août. — Déjà installés à la Kom-mandantur : mon patron, grand bureau; moi, petit bureau. On a pris du cinéma devant la Kommandantur : les soldats passaient, tous les messieurs civils des administrations faisaient la foule sur les trottoir* «t criaient. C'était ém»uvant. Le film est déjà parti pour Berlin avec un be*.u titre : « Les Belges acclament les troupes allemandes ». Dieu est arec nous ! 23 août. — Cest le premier dimanche. Le matin, j'ai rangé les caisses : mot patron a apporté beaucoup de caisses vides avec lui; je ne sais pas pourquoi. L'après-midi, je suis allé promener; le soir, j'ai vu passer une belle femme sur le boulevard; en passant, je lui ai donné un grand coup de coude; elle m'a dit : «Imbécile! » Ca veut dire qu'elle m'a remarqué. Nous sommes très sympathiques; nous donnons beaucoup de pfem-nig aux mendiants et aux enfants; je sors sans fusil. Alors, les gens sont rassurés parce qu'ils ne savent pas que j'ai deux revolvers dans mes poches. Dieu est avec nous. 25 août. — Trop de travail : hier, travaillé toute la journée. Mon patron a encore fait apporter des caisses vidés. En les voyant, j'ai ri. Alors, il m'a donné un coup de pied en m'appelant : « cochon-chien »! (1) Dieu est avec nous! 27 août. — Ach! mein Gott! mein Gott ! Comme les gens sont bêtes et moi surtout ! Quand je suis arrivé, or^m'âvait dit que Bruxelles était un faubourg de Paris, qu'il n'y avait pas plus loin de la place De Brouckere à la place de l'Opéra que du Dôme de Cologne à la Hohe-strasse. Et moi, je l'avais cru et je demandais tous les jours : — Mais où est-ce qu'on prend l'élec-trique-train-des-rues (1) pour aller à Paris? Et il paraît que ça n'est pas vrai ! que Paris est encore à beaucoup de kilomètres et que nos troupes n'y sont paB encore arrivées ! Mein Gott ! Alors, la guerre ne sera pas encore finie à la fin du mois! Je devrai encore garder mes chaussettes et je les ai déjà depuis le 1er août! Mein Gott! mein Gott! 28 août. — Le général-gouvernement s'est installé au ministère des Affaires étrangères. Il y a des trous dans mes chaussettes et des clous dans mes souliers. , Dieu est avec nous! Pour traduction conforme, (A sW'vre. ) FLOP. (1) TraioctA»» litUral* Bruxelles, Mardi 26 Novembre 1918. 10 CENTIMES 25» année. - N" 8.

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Cet article est une édition du titre Le petit bleu du matin appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1894 au 1919.

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