Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi

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s.n. 1918, 14 Mars. Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi. Accès à 09 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/vq2s46jn4z/
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1" ANNÉE. — N* 11. 10 0entlm«s le narnéro 44 MARS 1918. LE PEUPLE WALLON ORGANE DÉMOCRATIQUE PARAISSANT LES DIMANCHE ET JEUDI Toutes les eori'espondances doivent être adressées à l'administrateur : 25, Rue de Belle'Vae, BRUXELLES ABONNEMENTS -( On s'abonne à tous les bureaux de poste) : Un an, 10 fr. — Six mois, 6 fr. — Trois mois, fr. 3.50 ANNONCES : fr. 0.75 la ligné. Secrétariat ^ru journal a Charleroi : J. LHOSIER, 40, Rue Léon Bernus, < A présent la question est posée; et il faudra absolument, quoi qu'il arrive, qu'elle reçoive une solution adéquate à nos aspirations légitimes. » Emile Buisset, Représentant de Charleroi. (Interview du 23 juin 1912 dans la « Gazette de Charleroi. ») LEURS THÉORIES D'HIER /Voit! disions récemment combien l'idée séparatiste était vivace en Wallonie, combien elle avait recruté de concours importants, décisifs, combien elle devenait incompressible, fatale. Et plus que noue le pensions nous-mêmes, qui avions quelque peu oublié les détails de la propagande séparatiste d'avant la. guerre, nous avons été étonnés en relisant /'Express, la Gazette de Charleroi, nos 'journaux, nos revues, de constater combien aussi elle était Iwgement discutée. Le jxiint de vue exclusivement administratif a toujours été dépassé, et ceux-là même à qui on faisait reproche de ne pouvoir fixer le texte formel d'une proposition, n'étaient embarrassés que par la justification d'une idée qui allait au-delà de son énonce. La séparation administrative n'était qu'un qu'un mot. Chacun en Wallonie l'interprétait comme une mesure politique de libération, et de même chacun l'envisageait dans son caractère national, c'est-à-dire relatif à la sécurité de l'Etat belge vis-à-vis de l'étranger. M. Destrée, dans un discours à Charleroi, s'y arrêta longuement. Il disait : « Une séparation totale peut, je le sais, mettre en péril la nationalité belge. Toutefois, nous nous effrayons trop vite. La grandeur des Etats-Unis d'Amérique n'est pas diminuée parce que ce sont des Etats sépargs ; la Suisse n'est pas affaiblie par l'autonomie de ses cantons, et la vaillante Angleterre vient de donner à l'Irlande le Home Rule. L'Empire allemand est formidable, mais il est de souverainetés infiniment plus petites que ne le serait la Wallonie indépendante. » Et en parlant ainsi, M. Destrée, secrétaire général de l'Assemblée Wallonne, interprétait dans ses conséquences logiques l'article 9 du programme de l'Assemblée Wallonne, qiù débute par ces mots : l'Assemblée Wallonne déclare sa ferme volonté de maintenir la nationalité belgt. C* discours, prononcé le 28 juin 1912, contient en outre cette phrase, à l'adresse de M. Lei'ie, le ministre des finances d'alors : « M. Levie a prétendu que nous essayions de disloquer la nationalité belge. Elle est disloquée, et c'est en présence de cette dislocation que nous demandons aux Flamands et au gouvernement : voulez-vous la paix ou la guerre ? Voulez-vous nous permettre d'être les maîtres chejs nous ? » M. Destrée avait-il tort d'adresser pareil reproche au gouvernement ? L'Assemblée Wallonne, la grande organisation créée pour l'étude d'un régime séparatiste prend à son tour• souci de la sauvegarde de la « nationalité belge », et lorsqu'elle étudie le problème de la défense nationale lors de sa réunion à Mons le 16 mars 1913, elle dresse un réquisitoire qui restera à la honte du gouvernement centralisateur de Belgique. Il y eut des rapports très émouvants, très soucieux du bien du pays, très prophétiques, inspirés par des Wallons très avertis. C'était- un véritable procès où le patriotisme était représenté par les séparatistes. « Le projet de loi du gouvernement, disait "M. Léon Hennebicq, était un défi à la Wallonie en ce que l'armée professionnelle qu'il suppose et qui doit évoluer sur la droite de la 'Meuse ne sera prête que dans quelques années. Ce projet néglige en outre les intérêts wallons en ce que l'armée territoriale nécessaire à couvrir la mobilisation n'y est pas prévue et qu'en son absence les troupes professionnelles de campagne devront demeurer suivant l'abominable théorie d'autrefois, dans le triangle Namur, Anvers, Liège. Il néglige enfin les intérêts wallons en ce que sur la rive droite de la Meuse, il n'y a ni troupes de couverture, ni point dJ appui pour elles, s Plue solennellement encore la doctrine wallonne était fixée par l'article 1 du projet de rétolulion soumis par Destrée et unanimement admis par l'Assemblée Wallonne en sa séance du 20 avril 1913 : L'Assemblée Wallonne, Délibérant sur les questions de la défense nationale et de l'emploi des langues-à l'armée, Après avoir entendu le rapport fait ru nom d« la Commission de la Défense nationale, 1. Constate avec douleur que la Belgique n'a pa» rempli sea devoirs de protection vis-à-vis de la Wallonie; que celle-ci, particulièrement •xposée aux dangers de l'invasion et aux hor-r#urt de la gu»rre, n'est pas défendue; qu« !«• plan* #t «-ystèm*s d« la d4f»nss national* ont comporté l'abandon des provinces wallonnes, et qu'à l'heure actuelle, le projet de réorganisation militaire soumis au Parlement belge ne peut produire ses effets que dans plusieurs années. 2. L'Assemblée Wallonne proclame l'urgente nécessité d'assurer immédiatement la sécurité de la Wallonie. Elle préconise, à cet. effet, la création d'un camp vers Bastogne, avec des troupes de couverture et l'érection de batteries et autres défenses provisoires en Wallonie. La moralité de tous ces débats, menés par ces séparatistes, que ion accuse si facilement et si injustement de n'avoir pas pris le çouci de l'a Belgique, se résume dans l'apostrophe cinglante de leur rapporteur M. Destrée lancé à tous ces Belges, du gouvernement : Que la Wallonie 'ne soit pas défendue, soit sacrifiée dans les plans de la défense du pays, voilà qui m'a toujours paru abominable. Cett1 fuite organisée vers Anvers, cette stratégie poltronne et égoïste de la chambre à coucher, cet Tandon prémédité du territoire et du peuple wallons me révoltent. Je suis stupéfait de l'effronterie tranquille avec lesquelles les chefs arrangent tout cela, de l'insouciance flegmatique avec laquelle les Wallons acceptent ces combinaisons odieuses. Les patriotes peuvent se tâter le front. —o— Mais que valait, pour l'organisation intérieure du pays, la doctrine séparatiste, et qu'en pensaient nos-parlementaires les plus éminants. M. Troclet, député de Liège, disait: «la séparation ne doit pas être considérée comme une menace contre la Flandre, au contraire-c'est une question de bon sens et de logique. M. Lorand, dans /'Express, écrivait : « La Wallonie est assez grande, assez riche, assez active pour être un Etat autonome et se donner des lois... Il y a un danger qui apparaît comme résultant clairement, fatalement de la situation créée par les élections du 2'juin, c'est de voir le pays wallon demander, réclamer, exiger la séparation non plus administrative que quelques-uns opposaient aux vexations flamingantes, mais législative et gouvernementale. » Et il ajoutait : « Personne ne demande rien qui ne soit légal, ét le fédéralisme "est une solution très légale et très discutable... Et l'on ajoute que l'exemple de fa Suisse et des. Etats-Unis est là pour prouver la suprématie du système fédéral et qui répond d'ailleurs à toutes nos traditions, qtue les Pays-Bas furent de tout temps une confédération do provinces autonomes et que la principauté de Liège était une confédération de 22 bonnes villes autonomes, dont quelques-unes eurent une constitution presque républicaine, et que par conséquent rien mieux que le fédéralisme ne répond autant à nos traditions qu'à nos besoins, » Et il concluait : « on en a assez d'être gouverné par les ruraux des Flandres, ou plutôt par ceux qui sont restés leurs maîtres, et qui se servent d'eux pour les exploiter en no-us opprimant ». Interviewé par -la Gazette de Charleroi, M. Bufsseti déclarfiit : « Incontestablement une erreur a été commise en i83l>- Imbus des idées d'unité absolue qui avaient prévalu en France, après la chute des Girondins, nos constituants n'ont pas compris, même après la leçon que le divorce avec la Hollande venait de leur donner, qu'il était dangereux d'unifier étroitement au point de vue administratif et politique un pays où vivaient deux races parfaitement distinctes par la langue, les mœurs, la façon séculaire de penser. On a méconnu la formation historique de ce peuple double qui, plus que tout autre peut-être avait joui de la plus franche autonomie régionale et provinciale. Il n'y a jamais eu avant i83o, de nationalité belge telle qu'elle est constituée aujourd'hui. Il y avait des. Etats belgiques, soumis envers le Prince à des obligations qui n'étaient du reste pas toujours identiques et possédant une large indépendance les uns vis-à-vis des autres... L'heure a sonné où il faut, mettant à profit l'expérience du passé, revenir à un régime politique plus rationnel. Un peu auparavant, il avait envoyé à /'Express, une lettre intitulée : « Pour la Wallonie Indépendantes, accompagnée d'un projet d'ordre du jour à soumettre à l'approbation des Conseils provinciaux des provinc«s wal-lonnes. Il y était dit : « Lss membres du Conseil provincial... considérant qu'il y a lieu d'affirmer la volonté des populations wallonnes d'être gouvernées désormais conformément aux tendances le plui généralement admis«s dans cette région du pays au point de vue philosophique et social, comme au point de vue des intérêts matériels... > Considérant qu'un régime de large autonomie reconnu aux provinces belges wallonnes peut seul rétablir l'équilibre indispensable à la nation... » Pénétrés de l'ardente conviction que le vrai moyen de réaliser l'unité ("nationale. dans l'entente cl la paix, c'est-à-dire d'écarter l'absorption d'une des races par l'autre, et de proclamer leur "droit incompressible à la liberté par l'au-lonotjj|e....» Proposent, de porter à l'ordre du jour la question de l'élargissement des prérogatives des conseillers provinciaux dahs tous les domaines de leur activité morale et matérielle. » A Charleroi aussi, M. Eugène Plias, l'ancien fondateur de l'Internationale avec Depaepe, le vieux vétéran des luttes de la Libre Pensée, démontrait dans le Journal de Charleroi qu'il était logique de passer des Etats Unis de Wallonie aux Etats Unis de Belgique, et si, disait-il, les démocrates flamands se plaignaient d'une' éventuelle oppression dans leur pays, Us n'avaient qu'à revenir en Wallonie où, écrivait-il textuellement : « la terre wallonne servirait de refuge aux persécutés, de sanatorium où ils reviendront se retremper pour reprendre ensuite la lutte avec de nouvelles forces . Le citoyen Alfred Lombard, secrétaire de la Fédération Nationale des Mineurs, justifiait, lui, l'idée séparatiste par les statistiques électorales résultant des élections désastreuse de 1912. II avait fait le décompte très intéressant, par lequel était établi que, contre les Gr élus cléricaux en Flandre, il y avait 27 anticléricaux, et contre les 28 cléricaux en Wallonie, nous nous pouvions opposer l\t\ anticléricaux. Nous ne rappellerons pas les paroles de bon accueil adressées *à l'Assemblée Wallonne, au nom de l'Administration communale, par l'éc.he-vin Falloise lorsqu'elle siégea à Liège, et à Aamur, lorsque M. Dehitte dit : « Nos félicitations et nos remerciements vont surtout à l'Administration de Namur qui, à l'exemple de la ville de Liège et d'autres cités, a tenu à recevoir l'Assemblée Wallonne dans son hôtel de ville et n'a pas craint d'arborer notre coq wallon à la façade du bâtiment, communal. » Puis enfin, au Conseil provincial du Hamaut, M. François André, après avoir exposé la séparation cles provinces flamandes d'avec la Wallonie, déclarait : '« Y a-t-il dans ce pays deux Belgiques ? Et si cela est, pourquoi ne pas les séparer administrativement ? Telle est, disait-il, la question qui se pose. » C'était également M. André qui, s'adressant au roi Albert lors de sa joyeuse entrée, à Mons, disait : « le Hainaut a besoin dans l'ordre national d'une autonomie plus large et plus généreuse afin de permettre au génie de la race wallonne de suivrel appel de sa vocation et de donner la pleine mesure de ce qu'il peut. » —o— Ces citations un peu longues sont nécessaires ; néanmoins elles devront être continuées pour noire édification personnelle.. Nous les reprendrons tout prochainement. Tirons-en la première conclusion. La question séparatiste a été envisagée, discutée en pleine conscience de toutes nos responsabilités tant intérieures qu'extérieures et les esprits les plus éminents de Wallonie s'y appliquèrent et conclurent : L<k séparation est le salut, pour l'extérieur j la paix pour l'intérieur.D. De Peron. L'INTERNATIONALISATION des questions wallonne et flamande « Soyez les bienvenus, Messieurs les Belges, dit-il, et demandez à M. Van de Weyer les sympathies que j'ai pour vous. N'est-ce pas, mou cher ministre, quand vous étiez un affreux révolutionnaire je vous ai accueilli comme aujourd'hui ! Oh, les Belges I Vous m'avez donné du fil à retordre. Aussi la Belgique est mon enfant. J'ai été son père et son parrain. — « Et en. prononçant ces paroles, il faisait le geste d'un homme qui bercerait, un enfant dan» ses bras .(1) —o— 1.» territoire situé entre la Franco, le Grand-Duché d« Luxembourg, l'Allemagne, la Hollande et la Mer du Nord porte, le nom de (i) L. Hymans. — Lord Palmerston, la France et la Bel gique. L Écho du Parlement, 16, Ï6 et 17 février 1871. Belgique depuis i83o et passe à l'étranger pour être peuplé de Belges constituant une nation unie, prospère et heureuse. L'Etat belge, ce Moloch qui faisait le soi-disant bonheur de 7,500,000 sujets, a popularisé, surtout depuis 1914, cette idée à l'extérieur par la voie de sa Dresse et de ses diplomates; il a ainsi contribué à fausser l'histoire au détriment de deux peuples aux aspirations opposées qu'il a tenté d'étouffer dans leur développement normal par une fusion impossible et indésirable. Qu'est-ce qu'une nation? Une nation ou peuple, c'est un groupe d'hommes parlant la même langue, ayant les mêmes mœurs et doués de certaines qualités momies qui les différencient des autres■ groupes de même nature. Existe-t-il dans ce territoire portant le nom bâtard de Belgique une nation composée d'individus ayant img physionomie morale et ethnique belge? I'irenne, docteur honoris causa de l'Université de Leipzig, que nos brabançonneux el. nos bel-geoisants aiment tant à citer nous apprend « de même que Flamands de langue germanique et 'Wallons tle langue romane se trouvent de nos jours en contact dans la région d'entre Mer et. Ardenne, on y rencontrait, dès avant la conquête romaine, l'arrière-garde des Celtes et l'avant-garde des Germains. > (2) . A l'instar de so'n maître, Godefroid kurth, il conclut comme ce dernier a une Frontière linguistique qui, de Dunkerque à Maastricht, sépare dans les Pays-Bas méridionaux les habi-• lanls de langue romane (les Wallons) de leurs compatriotes de langue germanique (les Flamands.).. Cette frontière forme, en effet, une ligne ininterrompue. Elle n'est brisée sur aucun point : la délimitation qu'elle établit entre les deu.c populations est absolument nette. Tout le long de son parcours, comme la mer le long du rivage l'idiome flamand et l'idiome wallon se touchent sans se pénétrer : on ne constate nulle part dans les groupes linguistiques qu'elle divise, d'enclaves ou d'ilôts étrangers: Cette situation s'expliquerait très facilement si la frontière des langues coïncidait avec une frontière géographique, si elle suivait par exemple, le cours d'un grand fleuve ou le pied d'une chaîne de montagnes. Mais nulle part, précisément, elle n'est déterminée par le relief du sol ou par la direction des rivières. Presque partout elle court au travers de la plaine, et aucun indice matériel n'avertit le voyageur qu'il vient de la traverser. . Aujourd'hui encore, dans la Belgique moderne, .après plus du r,/|00 ans, la situation primitive n'a pas changé : Flamands et Wallons continuent à occuper, à peu de chose près, vis-à-vis les uns des autres, les positions prises par leurs ancêtres vers le milieu du Ko siècle. » Vérités troublantes et précieuses que celles que nous avouent le savant professeur de l'Université de Gand et son émineut maître Kurth. Ainsi donc, depuis plus de deux .mille ans, sur un territoire mesurant à peine 3o,ooo kil. car., deux peuples ont vécu côte à côte sans se fusionner, couchant sur leurs positions, séparés par une ligne quasi droite, imaginaire et pourtant réelle : une frontière plus solide, plus inébranlable qu'un obstacle de la nature, une frontière linguistique étudiée scientifiquement par Kurth (3), une frontière morale immuable qui a sauvegardé deux races vivant leur vie propre dans leurs limites historiques et naturelles, la frontière deux fois millénaire où le romariisme confine au germanisme. Au Sud de cette frontière se rencontrent les Wallons,a u Nord les Flamands; en-deçà el au-delà on n'y trouverait point de Belges. Et la vague wallonne comme la vague flamande a si peu déferlé que la conquête d'une race sur l'autre se réduit, malgré les régime« et les oppressions subis, à quelques modestes villages tels Berneau, Warsage, Visé, Homme et Nille, devenus partie intégrante de la Wallonie. On peut en conclure que la limite des langues tpst restée aussi immuable que les Wallons et les Flamands qu'elle sépare.. Et malgré les affirmations du ministre de Broqueville (4) déclarant que dès le Moyen-Age ces territoires « étaient bilingues dans leui population » et que c'était une erreur gros-•sière que de « vouloir soustraire à l'influence flamande la Wallonie ,-malgré les sophisme: des thuriféraires de l'âme belge depuis Picarc jusqu'à Dumont-Wilden en passant par Cartor de Wiart, nous mettons au défi ces protagonistes du bilinguisme de nous citer' des agglomérations flamandes en Wallonie ou des Wallons ayant adopté le flamand comme langue maternelle. A côté de ses patois romans, h Wallonie ,n'a; eu qu'un geul idiome pour traduire sa vie. Il n'y a jamais eu chez nous, Wallons d'enclaves flamandes, d'îlots lingustiques, semblables à ceux qui constellent la carte de certains Etats. II.n'y en aura pas demain maigri la menace du Gouvernement et restant fidèle à son passé, la Wallonie continuera sa vie baséi sur la culture française dans ses éléments essentiels au nom du patriotisme wallon. La Flandre, au contraire, dont le patriotisme (2) Histoire de Belgique. Gotha, Friedrich Andréa: Perthes. 1899. (3) La frontière linguistique en Belgique et dans le Non de la France. Ouvrage couronné par l'Académie Royale d Belgique. Grand Prix de Stassart. 1888. (4) Discours prononcé au Tiocadéro de Paris le 18 no vembre 1917. ' linguistique s'affirme chaque jour plus profond et plus étendu, connaît ces îlots bilingues qui sont des survivances du passé et en poursuit depuis l'époque des Communes l'élimination.Celte 1 ut te s'affirme dès le XIVe sièek, au moment où lés classes populaires participant à la vie publique provoquent l'avènement de la langue qu'elles parlent et son opposition à celle des oppresseurs qu'on considère comme étant le symbole de la servitude matérielle et morale. Elle se poursuit sous toutes les dominations et prend une netteté plus grande après i83o. Les Congrès Néerlandais dont le premier date do 18/19 1l" dépassent actuellement la trentaine donnent à cette politique linguistique un aspect international en même temps qu'une volonté implacable de rendre àJa Flandre son caractère purement et exclusivement flamand. Les Flamands d'aujourd'hui comme leurs ele-vanciers d'il y a six siècles n'ont pas varié et d'associations flamandes, la septième celle-ci, la derrière protestation de M. Franck, au nom datée (du| 3o janvier (dernier, est jm avertissement donné aux euniKjues de la thèse belge tant ici qu'à l'étranger. Elle est une déclaration non équivoque ele guerre à la langue française et l'affirmation du vieux principe auquel sont ralliés les politiciens des trois partis en Flandre : : In Vlaanderen Vlaamsch ». (Le flamand en Flandre.) M. Franck défend en 1918 à Anve.s le même principe que les Clauwàerts à Courtrai le ri juillet i3o2. Oue dil, que réclame le député anveisois? « Le mouvement flamand est l'expression du principe fondamental que chaque population possède le droit indéniable, de développer elle-même, suivant son propre caractère et dans sa propre langue, sa vie et sa personnalité historique.» La théorie suivant laquelle une unité de langue imposée artificiellement par mépris du flamand serait favorable' au développement de l'unité politique belge, est une erreur malencontreuse, condamnée par l'histoire, démentie d'ailleurs par notre législation, et dont la réapparition api'ès la guerre ne serait qu'un ridicule anachronisme. Une administration flamande, un enseignement flamand tant primaire que supérieur, une justice flamande, le développement de toute la vie du [peuple flamand dans sa propre langue sont, au contraire, une des garanties les plus séi'ieuses pour assurer l'épanouissement le plus complet de notre patrie belge, et pour assurer le caractère impartial et ta protection V/e notre race collaborant fraternellement avec les Wallons, au milieu de tous les peuples ejui nous entourent. > Nous nous rèjbuissons de cette nouvelle déclaration de principes, toute de netteté et ele franchise. Une vie flamande du haut en bas de l'échelle sociale, seul moyen do protéger la race, n'est-ce pas là une thèse régionaliste dont l'application est aux antipodes des doctrines de nos belgolâtres et doit aboutir, bon gré mal gré, au féeléralisme flamanelo-wallon, dont la conséquence 'fatale, logique, inéluctable sera ; « La Wallonie aux W'allons, la Flandre aux Flamands ». C'est la réponse au ministre Hymans qui, en 19i/l, lançait son fameux «jamais» à la face du groupe libéral flamand de Bruxelles, réclamant la flamandisation de l'Université de Gand, au ministre Vandervelde prônant à Paris le bilinguisme (5), au discours gouvernemental de M. de Broqueville prédisant au Trocaeléro de Paris une Wallonie flamandisée et mie Flandre francisée. C'est aussi et. surtout un avertissement à tous les Havrais. Vous félicitons M. Franck, jadis partisan du bilinguisme et adversaire des régiments wallons et flamands de sa brusejue évolution vers le monolinguisme. En politique averti, M. Franck, réfugié dans le passivisme, aura également contribué, par sa septième intervention, à éclairer la religion du journal anglais Le Times qui, publiant une volumineuse « Histoire de la Guerre » (6), écrivait, a propeis de la question des langues les contre-vérités suivantes ; « Les Belges étaient peu conscients "efe leurs elifférents linguistiques, parce qu'ils ne s'étaient jamais persécutés mutuellement, à leur sujet. Bruxelles, la capitale nationale (sic), était un terrain commun entre les deux zônes linguistiejucs ; le gouvernement national, établi à Bruxelles n'employait dans ses transactions officielles }ias plus le dialecte wallon que le dialecte flamand, mais le français type, et cela depuis la fondation du royaume, et ]x>ur deux raisons d'utilité évidentes, le français, oontraiiemient A cejs dialecte'ls > locaux, étant un langage de valeur universelle.» Et voilà le (monstre [« beige a. dont ^'Angleterre fut la grande accoucheuse en i83o, grâce aux bons soinsi idu Forpign Office que 'dirigeait Lorei Palmerston. Le gouvernement croupion, éma- * (5) Vandervele s'en fut avec son collègue Hymans à la Société des Gens de Lettres à Paris, y prononça un discours sur le mouvement flamand et conclut par la menace d'un , bilinguisme généralisé : « Le jour, désormais prochain, où tous ceux qui voudront participer ù la direction de notre pays, parleront et devront parler à la fois, la langue de Maeterlinck ou de Verhaeren et la langue de Cyrille Buysse ou de Guldo Gezelte, cet isolement (celui des Flandres) prendra fin. La Belgique, plus que jamais sera le trait d'union I entre des cultures différentes. » , (Socialiste Belge. 3 février 1917.) - (6) Tha Times History and Encyclopœdlà of the War, part. 131, volume II, Feb. 20, 1917 : The Qermans in Bel-gium.

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