Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi

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s.n. 1918, 24 Fevrier. Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi. Accès à 09 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/hd7np1xw01/
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1" ANNÉE. — N" 6. 10 Centimes le numéro 24 FÉVRIER 1918. LE PEUPLE WALLON - - ORGANE DÉMOCRATIQUE PARAISSANT LES DIMANCHE ET JEUDI « Vous êtes de ceux en qui ïe devoir, en qui l'enthousiasme, en qui l'idéal ont pris racine jusqu'au plus profond des fibres. » Ch. Magnette Avocat, Sénateur. Président du Comité Organisateur de la manifestation « Oscar Colson ». Toutes les correspondances doivent être adressées à l'administrateur : 25, Rue de Belle'Vue, BRUXELLES ABONNEMENTS : Un an, 10 fr. — Six mois, 6 fr. — Trois mois, fr. 3.50 ANNONCES : fr. 0.75 la ligne. Secrétariat du jouhnal a^Gharleroi : J. LMS1ER, 30, Rue Léon Bernus, OSCAR COLSON f.r ii janvier i g 13, il y a donc 5 ans, oi fêlait ù Liège le vingtième anniversaire d; • Wallonia », la grande revue ethnographique archéologique, folkloiis'e, historique, aiiistiqai rl littéraire, organe de kt société « Les Amii rie l'Art Wallon ». Oscar Colson l'avait fondée avec Joseph De frèvheux et Georges WMarne; mais css amis, Georges Willame le mcontait « sur ur ton charmant de fine et familière ironie » la fil laissèrent bientôt l'exclusive responsabilité Il l'accepta vaillamment et vingt ans après on honorait sa persévérance. Un comité orga nisiteur était créé. Présidé par le sénateui Magnette, le secrétaire an était l'avocat Re tnouchamps. Autour d'eux, un comité de pa honage, auquel adhéraient les ministres Ber ryer et Carton de M iart, le gouverneur di Liège, M. Delvaux, le bourgmestre Klsyer, le, professeurs Chauvin, Kurlh, Lequarré, Pirenm et tant d'autres, confondus dins une longue liste de plus de 200 souscripteurs et délégué. i/e plus de 30 sociétés wallonnes et autres. .Iule, Destrée s'excusa, envoya de Chamonix cts quel ques l'ers « destréens » : Sans doute, il est un peu fou Que le Mont Blanc soit de la fete. Mais savoir qu'on y pense à vous Ne vous fera perdre la tète. Or donc, mon brave ami Colson, Nous crions avec les Wallons : Wallons, y « Wallonia ! —Q— Oscar Colson entendit, i celte occasion, dé. louanges dithyrambiques. Nous les déskjnon ainsi, put a yim cei'taùis qui avaient exalt, en Colson la clairvoyance et le caractère, on peur aujourd'hui de l'acte de courage qui vient d'accomplir. Oscar Colson, directeur d'uni revue d'art, directeur de l'Ecole professionnell du Livre, de la société liégeoise des Amis d l'Art wallon, bibliothécaire de la société de lit térature wallonne, président honoraire de l< Fédération wallonne littéraira et dramatique d la province d« Liège, est donc devenu le Direc teur général des Beaux-Arts en Wallonie Y a-t-il quelqu'un de mieux qualifié que lu pour ces hautes fonctions? Abuse-t-il d'une compétence dont il se pré vaudrait injustement? Les thuriférai es de Col son répondront. Nous, qui n'avons jamais usé de f latterie, som mes heureux et fiers pour l'art de notre Wal lonie qu'un homme tel que Colson ait accepL d'en être le vigilant serviteur. Son devoir d'ar liste, il l'a compris aussi en grand citoyen, Il a sacrifié sa tranquillité, son repos, il a liwi en pâture aux bons Belges de Wallonie et d'ail leurs son nom respecté et honoré. Mais « Osca; Colson », disait M. 'Magnelle « est tout d'unt pièce; il ne connaît pas les demi-mesures, le: louvoiements, les tangentes. Il est comme ça. il faut le prendre comme ça, ou ne pas le pren dre du tout. Il y en a qui ne l'ont pas pris Tant pis; nt pis pour eux I » Oui, te;:' pis pour eux 1 i—o— Tant ,>is pour, M. Frans Olyff, l'un de: souscripuurs de 1913, membre de l'Assemblât Wallonne pour le LimbourgW Directeur au jourd'hui des « Nouvelles » de Maeislriclit, 01 il ose écrire dans son journal (subsulié pai l'Office Belge, organisme gouvernemental), di 3i janvier, sous le titre « Les Monstres », tu article à propos de la nomination de Colsoi. i Namur, dont nous extrayons le jiassage sui vont : ^ La nouvelle nous est hélas ! confirmés par les journaux arrivés à La Haye du pays occupé Oscar Colson était un de nos Wallonisants les plui distingués.C'était un travadleurestimé, unfolklorislt de valeur, qui avait créé l'excellente revue « Wallonia », dont il était le directeur et à laqucllt il avait su donner beaucoup de careelèie. L avait organisé notamment avec le j>rofessew Lequarré, de l'Université de Liège, el avei nous, oMte grandiose manifestation Ramous qui eut lieu à Glons en septembre icfioel où tout un peuple reconnaissant commémora dignement les bienfaits du « bon curé » qui fui une providence pour les industrieuses populations de la vallée du Geer. Pauvre Colsonl » Pauvre Olyff I —o— Ce qui devait réjouir plus particulièrement les artisles sincèrement amis de la Wallonie, en apprenant l'heureuse décision de Colson nous ap/wrte à nous, simples militants de k cause wallonne, un encouragement dans notn te livre de combat plus réaliste. De tous les Textes de discours que nous nous sommes plus à relit e, celui q-M nous a paru le plus profondément wallon est de Colson lui-, même. Nous en reproduisons ci-dessous les '■ quelques phrases qui sont, pour ses commen-1 tateurs d'aujourd'hui, comme une magnificence très imprévue de notre chère patrie wallonne. Rien de belge, rien de mesquin. Le sentiment : wallon, ki patrie wallonne, l'idée wallonne, la ! race wallonne, ce sont des formules lapidaires ! de Colson. Comment s'étonnent-ils donc, eux qui se , flattaient de si bien connaître l'homme de, pareilles Ulées, comment s'étonnent-ils de voir cet homme qui incarnait si expiessivement sa race, surgir comme le Devait• quand sa, Pairie le réclame! Colson, qui n'est pas venu d'hier ■ à la défense de la Wallonie. Colson qui n'a pas adhéré au mouvement wallon, par dépit ; politique, Colson, qui a fait renaiti-e le passé ' de sa terre wallonne, son art, sa substance, son ' esprit, Colson, qui n'est ni un arriviste, ni un ' avocat, ni un politicien, ni un ambitieux, mais f tout simplement uti « homme de consciences, comme dit Olyff, el an « grand Wallon »,. comme écrivait Destrée dans la « Vie » de Paris, Colson accourt et tout simplement fait; son devoir. Des hommes de sa trempe sont dangereux, ils jettent la mauvaise semence de la propreté morale et de la sévéïitè des principes. C'est un « monstre », écrivait encore Olyff, qui fait peur aux petits personnages pâlots et prudents de i opportunisme. Pourvu que ceux-ci se souviennent, et pas trop taid, de ce que Léon Souguenet écrivait : j « Oscar Colson eut, il y a vingt ans, l'intuition s de l'avenir. » ! Qu'Us prennent donc vile leurs précautions! ( Si l'avenir donnait encore raison ù Sougaenell [ j Colson était grand pour tous quand il faisait son devoir d'artiste wallon; il est devenu , plus grand encore depuis qu'il a fait son (fc-j noir de « citoyen wallon ». La Wallonie lui en sera toujours reconimis-sante.j- . p D. De Perom. > ' —o— t Extrait du discours d'Oscar Colson ù la manifestation organisée en son honneur 1s 11 janvier 1913 : ; Gar la fête à laquelle nous assistons est, à ' la fois, une manifestation wallonne, et une manifestation on faveur du sentiment wallon. Reconnaissons qu'il est trop tôt pour dégager ; sûrement parmi les éloges que vous décernez - en les multipliant, ce qui est l'effet de la cor-. dialité wallonne, ce qui est l'expression exaltée . de la plus joyeuse amitié et ce qui est de froido et sévère justice. Retenons pour celui à qui vous vous êtes adressés, la très honorable et trop flatteuse récompense d'un labeur modeste, consciencieux et persévérant. Mais rendons-nous compte que ce que vous favoriserez encore le plus, c'est, par-dessus 1111 homme et même au-dessus d'un groupe d'hommes, un mouvement d'idées; ce que vous fêtez, c'est l'allégresse qui porto aujourd'hui définitivement la Wallonie à instruire, à éduquer son patriotisme nécessaire. El voyez comme la journée est belle ! A l'honneur de notre petit pays, un jour inespéré a pu venir, où tant d'hommes, si éloignés les uns des autres par la situation sociale ot la pratique de vertus diverses et adveifces, ont pu se rencontrer sur un terrain propice et unir leurs cœurs en faveur de quelque chose qui touche aux plus haats intérêts intellectuels et moraux de notre petite Patrie wallonno. Ahl Messieurs, que le cri de notre joie commune salue ce spectacle de concorde et de générosité dans le patriotisme wallon! Avant de nous séparer, rendons-nous compte que sur nos cœurs, en cette heure fervente, • a régné dans ses formes idéales la petite Patrie, cette Wallonie si douce à notre enfance, ti tendre à notre âge mûre, et qui nous recueillera un jour dans son soin. Vous tous qui appartenez à l'élite intellectuelle, à la plus noble, à la vraie élite de notre petite Nation, que, par-delà les choses et les hommes, vous avez bien aimée aujourd'hui, — où que demain vous mène, aimez-la bien encore. Aimez-la bien, elle le mérite. Elle a la beauté fine, la grâce spirituelle, la dignité native de ces vieilles aristocraties qu'on dit parfois déchues parce qu'on leur a tout pris, hors l'honneur — qui so font un orgueil tranquille de leur passé tragique comme do leur passé brillant, — qui rêvent dans le présent, — et qui se reloveront, si elles le veulent, par le travail dans le respect d'une tradition ardente, — dans le travail pour un avenir toujours plus noble, toujours plus beau, toujours plus fier 1 De " L'Opinion Wallonne „ Nous avions annoncé dernièrement que • L'Opinio Wallonne » de Paris ouvrait ses colonnes à un corre: pondant, qui lui donnerait des informations rêgulièrt sur le mouvement flamand. La première chronique paru dans « L'Opinion Wallonne » du 31 janvier 1 nous la reproduisons intégralement ci-dessous. Cette chronique est signée ainsi que nous l'avoi déjà annoncé, du nom d'emprunt Pablo, qui cache nom d'une jeune personnalité du mouvement flamar d'avant la guerre et qui se trouve maintenant dans h tranchées. Si, il y a seulement peu d'années, l'on ava prédit à l'auteur de ces lignes, qu'un jour collaborerait à un organe wallon avancé, aurait cru à une plaisanterie. ■ Certes, pour aucun de ses adhérente réfléchi le mouvement flamand n'a jamais comporté J moindre hostilité d'intention ou de fait à l'égai des Wallons; mais il serait l'utile de nie. qu'entre les deux sertions de la populatio belge, de fâcheux malentendus s'étaient élevé Comme il arrive toujours dans les questions c race ou do langage, ces différents s'irritaiei do griefs souvent imaginaires, et en étaiei arrivés, à la, veille de la guerre, à un état c réelle exaspération. Entre peuples, il est parfois très difficile c so comprendre. Je me rappelle avoir assis: dans le temps à une séance du Parlement 0 Jules Destrco combattait uu projet de loi fl; mand. Durant son discours, d'ailleurs admirai de flamme et de mouvement, je m'étais Burpr à faire, sans le vouloir, des gestes d'assént: ment. Car enfin, le député wallon présenta en faveur de sa thèse, des arguments qui soi naient curieusement comme une t'ansjoositio de la doctrine flamingante. Seulement, il vova dans le projet discuté, une tentative pour intre duire do force le bilinguisme en Wallonie, e très naturellement, il rejettait le système. P; un manque de logique fort humain, et les lei teurs do la célèbre « Lettre au Roi » s'e souviendront, Destrée n'éprouvait pas les mêmi répugnanco pour h bilinguisme, Iorsqu ' s'agissait do le maintenir ou de le dévelqppi en Flandre. De là, pour un Flamand, à crier la mauvaise foi, il n'y avait qu'un pas, qi l'on s'empressait trop souvent de franchir. Par ailleurs, les projets do lois destinés réglementer l'emploi des langues en Belgiqu étaient rédigés parfois de façon à porter on brage aux Wallons, et les faire douter de noti sincérité quand nous affirmions ne vouloir po tor aucune atteinte à des libertés auxquels les Wallons étaient passionnément et justemei attachés. Rien de plus funeste que de nier 1 errements du passé quand il peut s'en êtj produit. Mais, sans me perdre en considér; tions rétrospectives, qu'il me soit permis 1 souligner ici deux faits. La plupart des susdi projets ou n'émanaient pas des flamingant ou le texte primitif en avait été tellement altéi par des amendements gouvernementaux ou a» très, que les auteurs ne k reconnaissaient plu Au scrutin final, ils n'y donnaient qu'un vo de résignation et de lassitude découragée, soi lignant l'une et l'autre de commentaires déçi et amers. En second lieu, ces projets étaiei généralement les fruits insuffisamment mûr d'une réflexion qui n'osait embrasser le pr< blême dans son enlièreté, et ne pouvaient p; conséquent apporter à une situation dont 0 sentait les inconvénients .que des palliatifs, a lieu dea solutions radicales qui seules pouvais: y remédier. Je m'expliquerai sur ce sujet pli tard. Bornons-nous, pour l : ' t, ù note comme le symptôme le plu s <k:ngereux à malaise dont nous souffrions, la tendance refuser à l'opinion adverse le caractère c bonne foi, en l'absence duquel il n'est n entente ni estime possibles. La guerre a balayé tous ces miasmes, toi ces soupçons el ceS vétilles.,, A combattre et mourir côte à côte, Flamands et Wallons t sont sentis plus unis, ont appris à mieux s comprendre et s'apprécier. Cette compréhei sion plus vraie, et cette appréciation plus syu pathique, n'ont pas empêché, bien s'en fau que les diversités de caractère et 'de conceptior ne fussent nettement perçues. Mais 011 a cesi d'y voir, comme auparavant, une source c conflit, ou un motif de susjpicion. Dans cette atmosphère ainsi purifiée, le raj prochement a pu s'effectuer. Maintenant qt do part ot d'autre leo derniers préjugés 6onl si lo point do s'écrouler, que les dernières rar cunes s'apaisent, tous s'etonnent .qu'il ait fall si longtemps avant qu'on en arrive là. Il soi fisait en effet, pour s'entendre, d'aller au fon des choses, el d'y voir,dans leur saine réalih les relations normales de nos deux peuple: Mettons-nous bien d'accord sur ce que .1 coexistence des Wallons et des Flamands' dar l'Etat belge réclame de chacun de nous, n laissons subsister à cet égard ni doute ni air biguité; mai.s une fois ceci tiré au clair, pli d'immixtion vaine el toujours irritante dar, les affaires les uns des autres. Renonçons imposer à autrui une contrainte linguistiqu quelconque, ou à nous ériger maladroilcinei en juges de Lesoins oïl d'intérêts qui ne soi pas k's nôtres. „ Ou avait voulu, « dans l'intérêt des popu lations flamandes, et pour leur assurer lo bént fice d'une langue de pulture mondiale », le forcer à adoptai' lo français comm# l'expra sion et le véhicule de toute vie intellectuel!* Il faudra abandonner ce beau rêve, laisser aux Flamands le 6oin de veiller à leurs intérêts, et de choisir les moyens d'en as6uter la protection. D'autre part, il 11e faudra plus qu'un poli-n ticien, féru d'égalité, ou madré à ses propres yeux uniquement, s'aviee, sous le prétexte assu-s rément grave, que pour l'octroi de tel posU; a ou emploi en pays flamand, la connaissance I du français est requise, d'appliquer en Wallonie la même règle, mais en substituant le fla- e mand au français. Ces applicalions étroites du e principe d'égalité ne sont pa6 de mise ici ; pri-^ sonniers do formules fit de phrases creuses, nos s politiciens trop souvent sont incapables de juger si une mesure est ou non avantageuse, mais se It préoccupent avant tout de répartir entre les il deux peuples, une masse donnée d'ennuis et de ii tracasseries. Ce dont il s'agit en réalité, c'est de les doter chacun d institutions conformes à s, ses besoins, el de régler leurs rapports mutuels a ail mieux de leurs intérêts respectifs. d A considérer la question des langues sons •, cet aspect, Wallons et Flamands auront tôt fait II de réaliser une meilleure entente qu'il n'y eût i. jamais entre eux. e Ils y gagneront une conscience plus nette, it à la fois de communauté d'intérêts, tant maté-it riels que moraux à laquelle l'Etat belge doit e son existence et sa viabilité, et de la diversité do caractère, des divergences dans la structure e sociale et économique des deux élémenls qui é lo composent, auxquelles doit répondre un trai-ù tement approprié, dont seuls lei intéressés peu-1- vent juger. 0 C'est à ce point de vue que je me placerai is dans les correspondances auxquelles Monsieur i- le Directeur de L'Opinion Wallonne a gracieu-it sement ouvert ses colonnes. Je ne ^ puis ter-i- miner cette première chronique, sans rendre n hommage à la perspicacité avec laquelle it M. Raymond Colle)e a pénétré l'identité fon-1- damentale de nos buts et de nos tendances, et t, sans le féliciter du courage avec lequel, bravant ir des préjugés parfois très vifs, il défend ses :- idées, et par contre-coup, les nôtres. Mouve-11 ment flamand, mouvement wallon sont deux œ faces d'une même réalité. il Contre tous nos ennemis, contie tous nos dé-sr tracteurs, l'union, qui est chose toute différente à de l'uniformité chère à nos mandarins, l'union lo fera notre force. Y«er, 18 janvier 1918. Pablo. à . < ê Notre Race ^ Maintenant que la question des races et des langues se pose avec une acuité encore incon-,c nue, que le principe des nationalités est en voie de recevoir son application dans une .mesure [e plus ou moins large suivant les conceptions ta des Etats en cause, il ne sera peut-être pas 3, sans intérêt pour les Wallons d'acquérir quel-é ques notions sur ce que l'on appelle avec une 1- justesse toute relative la Race Wallonne. s- Nous n'avons pas la prétention de présenter ici une étude etlinogénique complète de la Wallonie, tant s'en fautl Notre but est sim-plement de dégager les points de concordance 1 entre différents auteurs qui ont abordé la ques-lion, en général ou dans les détails, et de mon- ir trer dans quelle mesure l'examen immédiat n des caractères physiques de la race confirme u les données de l'histoire. it /i.ant" d'aborder notre sujet, il nous parait is utile d'éclaircir quelques points essentiels. r il y a actuellement une tendance trop mar-lJ quée à confondre, volontairement ou non, la ra race — c'est-à-dire l'ensemble des caractères physiques et moraux qui distinguent un groupe d'hommes de leurs voisins en faisant d'eux une nation — avec VElat — c'est-à-dire le ré-à giine politique et administratif auquel sont ig soumis temporairement un ou plusieurs de ces ,e groupements nationaux. 1- C'est ainsi que le mot : Flamands, Wallons sont des prénoms, Belges est notre ,nom de famille, ^ qui naguère encore était très en faveur, a a contribué à jeter une confusion nouvelle dans nos esprits déjà si troublé par un enseignement 1- systématiquement déformé. Rien n'est moins e exact cependant : Flamands et Wallons sont r des noms de race, ou si l'on veut des noms de famille, mais il n'y a pas de famille bolge. J1 Ce qu'il y a, c'est un Etat belge, un régime j belge, qui a uni pour un temjps les deux peu- . pies, selon l'intérêt des princes ou le3 caprices ,' des diplomates. Flamands et Wallons ont subi, a par exemple, les régimes bourguignon, espa- g gnol, autrichien, français, hollandais et enfin 0 bolge, co qui ne les a pas empêchés d'avoir été - et d'être encore des Flamands et des Wallons, s Tandis que le régime politique suit les "fluc-s tuations rapides do l'histoire, la race, elle, reste " invariable, ou du moins varie avec une extrême e lenteur. ' C'est la confusion entre ces deux conceptions très distinctes, qui amène certains auteurs, souvent intéressés, à 110 vouloir distinguer qu'un _ seul et même peuple dans des populations, par- g fois si hétérogènes, qui vivent momentanément - en commun à l'intérieur d'une frontière poli->. tique purement arbitraire. Ainsi n'çst-on pas allé jusqu'à décrire le Belge, à concevoir l'âme belge ?!! Vraiment, c'est à faire rêver! Nous 11'irons pas, cependant, jusqu'à nier les liens de parenté qui rattachent entre eux les différents peuples de l'Europe. S'il est vrai que, dans l'origine, les races humaines constituaient des entités assez nettement distinctes, il n'en est plus de même de nos jours. Les grands mouvements de peuples qui se sont produits aux périodes troublées de la préhistoire, ont amené nécessairement des croisements nombreux, et l'on peut même affirmer- qu'en général les races de l'Occident sont des races croisées. Mais malgré le nombre de siècles écoulés depuis le mélange des éléments constituants, la fusion n'est pas complète, les races mixtes 11e sont pas homogènes et les types primitifs, dans )a race wallonne en particulier, se retrouvent encore avec une pureté presque parfaite. 1 1 Ce fait parait devoir être attribué à ce que les familles de métis se maintiennent difficilement par elles-mêmes pendant plusieurs générations el doivent constamment se retremper pir des alliances avec les races-mcres, ramenant ainsi graduellement, par ces croisements de retour, leur postérité aux types de race pure. Lorsque les races en contact sont sensiblement égales en nombre, ces oscillations des extrêmes aux métis et des mélis aux extrêmes diminuent d'amplitude avec le temps, et les types intermédiaires finissent par acquérir 1111e stabilité relative. C'est ainsi que la race wallonne présente, dans son ensemble, une certaine homogénéité qui ne se re trouve pas partout ailleurs.. Remarquons cependant que, d'entre les races-mères qui ont produit nos populations wallonnes actuelles, c'est précisément la plus ancienne dont les caractères sont les moins altérés. Mieux acclimatée, en effet, plus fortement fixée au sol, habituée depuis plus longtemps à un genre de vie en rapport avec les productions naturelles, la race la plus ancienne devait conserver une certaine supériorité, même à égalité do nombre, sur la race des envahisseurs. Il sera donc nécessaire, dans la recherche de nos origines, de remonter assez haut le cours de l'histoire et particulièrement de la période gaidoise. Insistons enfin sur l'importance capitale de l'ancienne Sylva Carbonaria — ou forêt charbonnière — qui a joué un rôle aussi considérable, dans la formation de la race wallonne et do la race flamande, que les barrières des Pyrénées, Vosges, Alpes ou Carpathea dans la distribution des autres races européennes. Cette forêt s'étendait, suivant sa longueur, entre la Meuse et la Mer dans une direction Est-Ouest bien marquée, et partageait le territoire de la Belgique actuelle eu deux régions nettement caractérisées. Au Nord s'allongeait une plaine de formation géologique récente, couverte de broussailles, de sables et de marais, dont la population était très clairsemée. Les plateaux méridionaux, au contraire, d'une constitution géologique plus ancienne, étaient en partie défrichés et mis eu culture longtemps avant la région du Nord. Ils étaient bordés à l'Est par un autre massif forestier la Sylva Arduenna, qui s'étendait entre la Meuse et la Moselle. La nature même des terrains, ainsi que la densité des populations, explique, dans une certaine mesure, la résistance éprouvée par les envahisseurs 011 abordant ce promontoire de forêts presque impénétrables et de plateaux raviués qui constituaient ou abritaient la Wallonie ancienne. Presque entièrement disparue de nos jours, la forêt charbonnière n'a laissé que quelques vestiges, dont le plus important est la forêt de Soignes, mais le territoire qu-'elle recouvrait est, aujourd'hui encore, traversé dans toute sa longueur par la limite des races et des langues. Peu de Frontières ethnologiques dans l'Europe occidentale sont mieux tranchées (1) et le contraste entre les contrées qu'elle sépare n'est pas resté moins frappant, pour un observateur de bonne foi. qu'il ne l'était jadis ; « Autant l'Escaut flamand (2) se promène avec >1 lenteur et gravité à travers ses vertes prairies et n ses opulents pâturages, autant la Meuse wal-» loune se précipite avec énergie et turbulence » dans son lit, bordé des deux côtés de larges » rideaux de rochers, tantôt âpres et nus, tantôt » revêtus de la plus belle verdure, jardins ou vi-» gnobles, bois ou champs. Ces deux fleuves sout » une image frappante des deux populations dont » la Belgique se compose, de sa population lia— n mande el de sa population wallonne ... Vous » reconnaîtrez sans peine chacune de ces race3, » non seulement à leur physionomie et à leur » langage, mais encore à toute leur manière » d'être et de vivre ... La diversité d'esprit qui » anime, et de caractère qui distingue ces deux » populations ressort d'une manière bien plus » frappante encore de leur histoire même... » (A suivre.) GÂi.i.us. (1) J. Beitdoe, cité par Vanderkindere : Patria Belgica, t. 11. (2; Van Hasselt : Belgique et Hollande, Introduction.

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