Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi

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s.n. 1918, 16 Mai. Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi. Accès à 20 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/h98z893q4t/
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i" ANNÉE. — N* 29. 10 Centimes le numéro Du 16 au 18 Mai 1918. LE PEUPLE WALLON ORGANE DÉMOCRATIQUE PARAISSANT LES DIMANCHE ET JEUDI Toutes les correspondances doivent être adressées à l'administrateur : 25, Rue de BeHe»Vue, BRUXELLES ABONNEMENTS - {On s'abonne à tons les bureaux de poste Un an, 10 fr — Six mois, 6 Ir. — Trois mois, fr. 3.S ANNONCES : fr. 0.75 la ligne. Secrétariat du journal a Charlrroi : J. LHUSIER, 40, Rue Léon Bernu! < Qu'on le veuille ou non, il sera difficile, quand la Belgique aura été rétablie dans son indépendance, de revenir sur cette séparation administrative et d'en faire disparaître tous les effets. > Maurice KUFFERATH Directeur du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles et journaliste distingué. (Opinion Wallonne, n° 7, 15-4-17). La Question Flamande en Suisse « La question flamande continue à passionner non seulement l'opinion publique belge, mais encore celle du inonde entier. Les journaux de tous les pays en ont parlé, provoqués eu cela du reste par les informations mêmes du gouvernement du Havre. Si l'on ignorait jusqu'ici en un coin quelconque de l'Univers que les Belges ne fussent pas tous d'accord et ne constituassent point un peuple homogène, le Gouvernement doit être satisfait : il n'y a plus personne dans le inonde qui ne connaisse ses petites difficultés intimes de ménage. (La Patrie Belge, 21 avril 1918). Un personnage répondant au nom de Maurice Kufferath, resté ignoré jusqu'à ce "jour dans les milieux wallons comme dans les milieux flamands, devenu depuis août 191/1 très admiratif pour tout ce qui porte l'excellente estampille belge et réfugié en Suisse, vient d'apporler dans la Semaine Littéraire de Genève son indispensable contribution à l'éclaircissement de la question flamande en se constituant le propagandiste systématique de l'erreur belge. Il s'est fatigué la plume à vouloir démontrer l'harmonie qui régnait dans le ménage flamand-wallon redevable de son bonheur au Gouvernement belge. Les aperçus de Kufferath sont bizarres, étranges, contradictoires et presque toujours en opposition avec l'histoire. C'est un tissu d'incohérences, de légendes, une griserie de mots qu'il sert aux Suisses, et qui lui permettent d'exécuier en virtuose — du moins il le croit — l'idée séparatiste au profit de la communauté belge. Kufferath pose en axiome qu' « il n'y a jamais eu rie luth; de race entre les deux groupes ethniques qui peuplent la Belgique. » Cependant! La lutte a commencé dès la naissance de l'Etat belge; elle a présenté toutes les phases de l'hostilité que révèlent deux peuples forcés par une volonté étrangère de vivre en commun et qui, incapables d'atteindre un harmonieux épanouissement de leurs facultés, luttent pour établir leur prédominance dans l'Etat jusqu'au jour où, reconnaissant que leur véritable ennemi est le Gouvernement belge centralisateur, joignent leurs efforts pour liquider ce régime détesté et lui substituer le régime adéquat à leurs aspirations. Kufferath avoue « que ces deux types ethniques (flamand et wallon) ne se sont jamais fusionnés » quoique « aucune barrière naturelle, mer ou montagne, ne les sépare ». « Il semble qu'en Belgique la langue ne soit _pas un attribut de la race, mais un produit du sol. » Malheureusement il finit par voir à travers les lunettes belges qu'il est de bon ton de porter dans les milieux d'émigrés, et en arrive à répéter un sophisme dont la \\ allonie est victime, par défendre une situation que les Flamands passivistes comme activistes répudient formellement. Ecoulons la musique de cette nouvelle sirène belge : « Toutes les anciennes principautés belges ont été, dès l'origine, bilingues : le duché de Brabant, le comté de Flandre, la principauté de Liège, le marquisat de Malines comprenaient des populations flamandes et wallonnes ; le duché de Luxembourg des populations parlant le wallon et des populations parlant un dialecte allemand analogue au parler d'Alsace et dé Suisse ; seuls le comté de Ilainaut et le Namu-rois ont été toujours essentiellement uxdlons. » La Wallonie ne fut jamais un pays bilingue. Elle ne l'est pas devenue davantage, sous le régime belge, malgré les tentatives du Gouvernement, malgré les partis politiques qui inscrivirent dans leur programme « l'égalité des langues ■» qui signifiait pour. beaucoup « bilinguisme » ou « trilinguisme », malgré les efforts officiels et officieux pour créer 'le « type belge » et la criminelle expérience a avorté. Pas un Wallon de Wallonie n'a choisi le flamand comme langue maternelle, n'a germanisé son cerveau latinisé depuis César, et la grande masse est restée d'instinct fidèle à cette tradition ancestrale, parce que souscrire au bilinguisme serait se vouer à la décadence et à l'asservissement. Le bilingue est un phénomène heureusement ignoré en Wallonie. Il le restera. En Flandre, au contraire, on trouve en petite quantité des éléments bilinguisés dont l'élimination est une des caractéristiques les plus saillantes du tenace mouvement flamand, qui apparaît déjà dès le XVIe siècle. Leur nombre décroît de jour en jour par l'hostilité incessante qu'ils rencontrent dans les niasses et le camp législatif flamand. C'est à ces fransquillons que la guerre e-t déclarée et que visait levêque Rutten quand il écrivait : « Ces messieurs se sont donnés beaucoup de peine et ont sans doute bien parlé, mais n'est-ce pas dommqc/e qu'ils n'aient pas parlé en flamand ? » Le vrai bilingue, le hideux bilingue, celui qui bafouille deux langues et reste le type du déraciné, du dénationalisé, de l'impuissant, le « Belge » en un mot, 011 ne le trouve qu'à Bruxelles où il a pu grandir sous l'influence de son gouvernement et de ses municipalités « belges ». C'est le triste produit du régime néfaste de la centralisation de i83o. Quand Charriant écrit : « Les Flamands traquent le français ; les Wallons traquent le flamand. La partie septentrionale et la parti• méridionale se renferment de plus en plus dans leur idiome respectif », il faut voir dans celte lutte une simple mesure de défense de deux peuples hostiles instinctivement au bilinguisme.L'armature de l'argumentation « belge » de Kufferath a le défaut d'être hérissée de contradictions.Si Wallonie et Flandre sont bilingues comme il l'affirme gratuitement, il se réfute d'autre part en écrivant : <1 Les Flamands qui se marient et s'établissent en pays ivallon perdent très rapidement jusqu'au souvenir de leur dialecte germanique ; et de même, une fois établis en Flandre, les Wallons, au bout de deux générations, sont complètement assimilés aux Ffamands. » C'est l'évidence même : l'homme subit l'influence du milieu et finit par s'y adapter de gré ou de force. Le Wallon émigré en Flandre, le Flamand campé en Wallonie, devenus étrangers à leur pays d'origine et perdus pour ce dernier, deviennent des fils de la terre adoptive et subissent l'influence fatale du nouveau sol. Les théories belges et leurs applications officielles, les Brabançonnes, les Vers l'Avenir, toute la rhétorique ministérielle se briseront contre cette volonté naturelle de deux peuples qui n'entendent point dégénérer en « Belges », en métis, en bilingues. La nouvelle trompette du « belgeoisisme » dégage de ses données cette ahurissante conclusion psychologique : « L'unité morale de ce groupement a existé longtemps avant qu'elle ail pu se formuler nettement dans l'unité politique. » « elle n'en a pas moins continué d'exister en fait , malgré les circonstances historiques les plus défavorables, jusqu'au moment où elle a définitivement triomphé dans la constitution de la Belgique indépendante de i83o. L'Ekd Belge est le type le plus parfait du «self made state», <le l'Etat, de la nationalité, qui s'est formée elle-même. » « La Belgique indépendante de i83o n'est pas une création factice de la diplomatie européenne, combien aveugle et insuffisante ; elle est un aboutissement, une conclusion, la conclusion normale et nécessaire de la vie commune des populations d'origine différente, mais d'édu-calion séculairement identique, fixées sur let. bords de l'Escaut et de la Meuse. » L'unité morale n'a pas plus existé entre Wallons et Flamands que l'unité linguistique. Seuls, des Belges ou des métèques peuvent affirmer un tel non-sens démenti par les faits quotidiens. L'Etat Belge doit son existence à la volonté de certaines Puissances qui lui onl même tracé les limites de son évolution politique : « Etat perpétuellement neutre. » L'éducation séculaire commune aux Flamands et aux Wallons est une pure affirmation contredite par la législation scolaire de l'Etat Belge et dont les revendications wallonnes et flamandes font actuellement bonne justice. L'unité morale, psychologique, linguistique et patriotique est une chimère. L'Etait jielge est resté impuissant à transformer le tréfonds des deux peuples. Wallons et Flamands n'ont point une même patrie à défendre, un même sol à préserver. Leurs âmes sont d'autant plus étrangères qu'il s'agit de deux peuples représentant deux mondes, deux grandes espérances, deux grandes civilisations : le Roma-nisme et le Germanisme. Et'la guerre a prouvé qu'il y a un patriotisme wallon^ un patriotisme flamand. ( A suivre.) E. Houba. Un discours du P. Rutten Un discours prononcé à Londres par le P. Rutten est reproduit intégralement par l'Indépendance Belge. Signalons ce passage relatif à la question des langues : « Sans doute, si l'on se met à compter ceux qui parlent le français et ceux qui parlent le flamand, et à ne les comparer qu'au point de vue de la puissance de l'expansion mondiale, le français est une grande langue, et le flamand une petite langue. Ce n'est certes pas nous, qui incarnons si superbement le droit des petites nations qui voudrons méconnaître les droits des petites langues. Toute l'histoire l'atteste : on renverse des gouvernements et des dynasties, on disperse des peuples, on les soumet dé gré ou de force, mais on n'anéantit pas une race, et on 11e détruit pas une langue. Sans doute, une seconde langue s'ajoute utilement, même pour l'ouvrier, à la langue maternelle; mais elle ne la remplace jamais. Voudriez-vous que l'homme de la Flandre ou de la Campina devienne une sorte d'être anormal qui, pour avoir cessé d'être Flamand, ne serait pas devenu Français? Que d'autres le comprennent ou ne le comprennent pas, cet homme sent qu'il est d'une race qui a, elle aussi, son genre propre de beauté ou de force, des traditions séculaires, un art, des mœurs et une oijginalité auxquels il ne vaudrait vraiment pas la peine de renoncer, pour aller grossir la tribu des Beulemans. Quand jes représentants du pouvoir et de la science ne savent pas s'exprimer, avec aisance, dans la langue maternelle' du peuple au milieu dequel ils vivent, ils méconnaissent leur devoir social, ils multiplient les malentendus, ils froissent le peuple dans son amour-propre légitime, et compromettent gravement la paix intérieure et l'unité nationale. Nous sommes un pays de vie intense, formé pan deux races qui se complètent, et dont les qualités diverses, mais unies, peuvent converger puissamment vers un même but. Une femme de lettres qui est en même temps une grande femme d'œuvres, l'écrivait récemment dans le journal flamand qu'elle publie à La Panne : « Plus les Flamands seront Flamands, et plus les Wallons seront W allons, niïeux cela vaudra pour la patrie Commune. Puissent les Wallons et les Flamamis, au lendemain de la guerre, rivaliser d'attachement à la Belgique reconquise, comme ils ont rivalisé de courage pour la défendre sur les champs de bataille! » La contrainte, surtout en matière linguistique, n'aboutira jamais, chez nous, à des résultats durables. Il vaut mieux développer le sentiment de la fierté de race de la responsabilité sociale et des besoins sacrés de l'unité nationale. » Celle t eposition logique de la question des races amène à la conclusion qui est nôtre : le fédéralisme doit sauver la Belgique. L'Entente des Races Il se faisait avant la guerre un travail intéressant dans les milieux wallons : peu à petj se dégageait, de discussions parfois passionnées, la Ihéorie régionaliste et fédéraliste qui doit être le programme définitif du Mouvement wallon. Les premiers Wallonisants, que l'intensité du flamingantisme naissant avait surpris dans leur rêve de Belgique francisée, se montrèrent injustes parfois pour le « réveil de la Flandre ». La diversité des patois flamands suscitèrent leurs sarcasmes. Ils se laissèrent abuser par la bourgeoisie francisée de Gand et d'ailleurs, assez favorable en général aux revendications du petit peuple flamand. Le français « langue de cohésion nationale » et « seconde langue maternelle des Flamands » demeura pendant de longues années leur illusion et leur idéal. Plus tard les Wallons que le développement formidable du flamingantisme rendit plus attentifs à ses causes profondes, s'efforcèrent d'être objectifs. Us admirent en bloc le mouvement jadis détesté. Tout au moins avouèrent-ils leur incompétence à le combattre. Aux Flamingants la Flandre, si telle est la volonté de celle-ci! N'est-il pas vrai que sur l\ millions de Flamands, plus de 3 millions ignorent même les éléments de la langue française? N'est-il pas vrai que, sauf presque huit cent mille bourgeois, grands et petits, plus ou moins teintés de culture française, et d'ailleurs très personnels la plupart du tennis, la masse du peuple flamand a une originalité nationale puissante, traduite en une langue, en des expressions d'art et dans des manières de vivre et de penser, totalement différentes de tout ce qui nous caractérise nous-mêmes. Cessons de nous moquer des patois flamands! Ils ont chacun leur beauté et quel langage sur terre manque de poésie s'il est capable d'exprimer nos sentiments, la tendresse des mères et la félicité des amants? Laissons à chaque peuple le droit de régler son statut linguistique. Nous adorons le français, nous vantons sa grâce et son universalité : qu'il se répande parmi les peuples sous l'égide de la Liberté et jamais par la contrainte! Il 11e doit y avoir en Flandre que la décision flamande exprimée par les moyens, imparfaits il est vrai mais exclusifs, du suffrage universel. Nos vœux et même nos conseils peuvent s'efforcer d'éclairer l'esprit de nos frères. Notre volonté n'a rien à faire au-delà de la Wallonie. Qui ne s'aperçoit des avantage ; que présente pour nous cette attitude toute de loyauté et de discrétion? Seule elle nous permet de répondre aux quelques illuminés du flamingantisme qui prétendent nous imposer la connaissance du flamand: « Restez chez vous! La » Wallonie est libre. Elle ne trouve que peu > d'agréments à apprendre une langue diffi-» cile et d'un rendement limité. Elle préfère » s'épanouir dans la lumière et la joie fran-» çaises. Elle est la dernière terre du Nord, » jusqu'où se projettent les reflets de la Méditerranée. La Wallonie est gauloise et latine » et veut l'être à jamais. Chacun chez soi. »■ Tandis qu'en prétendant, avec l'aide sympathique mais abusive d'une minorité francisée, maintenir en Flandre nos positions premières, nous prêtons le flanc à la réciprocité bilin-guiste, à ses cocasseries, à son abâtardissement ... Sauver la Wallonie d'abord! Pour que se développe l'influence française dans le Nord, il faut avant tout libérer la Wallonie, lui rendre son homogénéité gauloise originelle, lui permettre de se réaliser dans la plénitude de ses volontés populaires. Le reste viendra par surcroît.Les ennemis que nous rencontrerons en défendant ce programme d'entente flamingo-wal-lonne, ce sont d'abord, pour commencer par les moins redoutables, les francophobes irréductibles à qui cette guerre n'aura rien appris. Il restera en Flandre quelques exemplaires de l'âge du muffle, vous vous en souvenez ? de ^ces temps périmés où l'on était certain de la « décadence française » et où les « pa.uvro France » et les « France pourrie » s'étalaient jusque dans nos journaux officieux, mieux encore sur les lèvres de tel député de notre éminentissime parti gouvernemental. La bêtise humaine est éternelle et ce serait un Hong# creux que d'imaginer que la beauté française, bien antérieure à la Marne et a Verdun, sera désormais visible pour tous les regards. La politique aidant, il y aura encore,, en Flandre, des magistrats pour nous en vouloir d'être Français et pour rêver de nous conquérir. Leur nombre ne mérite pas que ce paragraphe s'allonge. Bien plus puissaut» seront se:, âûver-saires, anciens d'ailleurs, dont la sottise irrémédiable a trouvé son expression suprême dans l'invention de « l'âme belge » d'hilarante mémoire. Ceux-là qui, pour commencer nient l'existence de nos deux belles races nationales et qui, dans la pratique législative, ont proféré tous ces textes d'avant la guerre d'où ont résulté le mécontentement wallon et l'exaspération flamingante, ceux-là dont le besoin idiot d'unité a créé depuis toujours la bataille, resteront forts. Us sont le gouvernement des vieux parlementaires et des ministres à sourires, sans communication avec l'âme, sans cesse renouvelée, des foules. Ils sont la routine et la peur des nouveautés. Ils sont les naïfs outrecuidants à qui « le sang versé en commun à Liège et sur l'Yser » est un argument triomphal pour affirmer qu'il n'est plus de question des races en Belgique. Us sont, à cette heure, le XX" Siècle, organe d'une clique, richissime, dont les intérêts d'asservissement ne cadrent pas avec nos exigences de liberté, le XX'Siècle à qui l'on peut tout reprocher : hypocrisie, maladresse, grossièreté, rancune, annexionnisme bêle èt antiparlementarisme grotesque, mais qui n'en représente pas moins les appétits d'un groupe que nous connaissons et dont il serait vain d'alléguer l'impuissance. Mais patience! c'est une force déjà de savoir qui nous rencontrerons sur notre route. Nous avons pour nous le temps et l'incoercible fécondité de notre cause. Les races sont éternelles. Elles survivent à tous les régimes. Les Espagnols et les Autrichiens qui nous dominèrent avant les « âmebelgistes » et les Allemands de notre époque n'ont pas fait que le peuple flamand et le peuple wallon ne soient deux peuples conscients de leurs vertus et de leurs droits. Les injures anonymes ou signées du XX"Siècle seront depuis longtemps oubliées que s'affirmeront à nouveau aux façades de nos demeures libérées le noir Lion de Flandre et le Coq rouge de Wallonie. La main dans la main, avec nos frères flamands, nous ferons la Belgique fédérale de demain. Il n'y aura pas d'intérêts qui tiendront, devant la volonté suprême de la Wallonie et de la Flandre décidées chacune à vivre désormais leur vie. J. L. Revue de la Presse Le Congrès Jeune-Flamand Le Vlaamsch Nieu.ws nous donne en quelques traits le résumé de la réunion du dimanche. Une série de douze motions fut adoptée à l'unanimité et par acclamations. Elles concernent les points suivants : 1 et 2. Remplacement aussitôt que possible des administrations communales francisées par des organismes flamands. 3. L'annexion de la Flandre française. l{. Adresse de félicitations aux hardis Gantois pour leur prise de possession de l'administration communale gantoise. 5. Salut fraternel aux prisonniers flamands en Allemagne. G. Salut à la rédaction de Ons Land et à Luc du Vlaamsch Nieuws. 7. r lamancusauon ae 1 enseignement dans le Grand-Bruxelles, aussi bien pour l'enseignement libre que pour l'enseignement officiel. Désir de voir les administrations communales du Grand-Bruxelles passer aux mains des Flamands, qui par ce fait se trouveraient les maîtres et que la niasse suivrait alors tout naturellement.8. Réalisation de l'idéal jeune-flamand, fondation d'un Etat souverain et indépendant de Flandre avec annexion de la Flandre française. 9. Demande d'éclaircissements au sujet du but de la Jeune Flandre, par rapport au parti social-démocrate allemand. 10. Salut aux soldats flamands qui combattent à l'Yser. it. Adresse au Pape contenant, les desiderata des Jeunes Flamands. 12. Enfin, prise de mesures contre l'Administrai ion communale de Louvain qui a destitué trois instituteurs en raison de leurs tendances flamandes. La réunion de l'après-midi fut consacrée à des questions de moindre importance. On y exprima notamment le désir de voir la lutte entamée par les Jeunes Flamands aboutir non à une scission entre les activistes, mais à un rapprochement entre eux, ce .qui fut salué par les applaudissements de l'assemblée. Une propagande efficace et systématique dans la presse allemande, comme c'est Te cas pour les Finnois et les peuples baltiques, est mise à l'ordre du jour ainsi que la traduction et la propagation du livre de R. de Cneudt sur la flamandisation de l'enseignement. 11 fut question également d'attribuer aux conseils régionaux la compétence des conseils provinciaux d'avant; quant aux noms de rue, un plan de modification serait élaboré : ceux-ci deviendraient exclusivement flamands et il en serait de même des enseignes des maisons de commerce de fondation récente, en attendant que cette mesure les englobe toutes. Le Grand-Bruxelles jouirait, il est Vrai, de la faveur du bilinguisme, en ce sens que sous les inscriptions flamandes en grosses lettres pourrait figurer la traduction française en petits caractères, mais contre paiement d'une forte taxe. Un dernier point concerne les rectifications à apporter par un organisme à créer à certaines traductions ridicules que l'on peut constater dans les trams et les cinémas. La réunion se' termina aux accents du « Ylaamsche Leeuw ». —o— L'Union fait la Force Du Socialiste Belge : Le 4 août 191/1, le jour que l'Allemagne déclara la guerre à la Belgique, notre peuple entier s'unissait pour se défendre contre l'ennemi du dehors. C'étaient des moments graves, voilés d'une certaine solennité. La gravité provenait du fait, que tout Belge avait conscience du sort tragique que notre pays devait subir ; la solennité découla de l'enthousiasme et de la fermeté de la population pour se défendre à tout prix contre un ennemi supérieur en force. L armée belge — une armée prolétarienne — fui appelée sous les drapeaux et l'on répondit à l'appel sans murmurer, sans résistance. Des rangs de la population, surtout de la niasse ouvrière, des milliers et des milliers se présentèrent, qui se déclarèrent prêts à prendre les armes contre l'ennemi du dehors. C'était comme si la nation avait oublié le passé, que les classes de la société avaient confondu leurs distinctions de classes et qu'un véritable bloc belge était né dans le cadre de. la devise belge : , L'Union fait la force ! A leur tour, les partis politiques s'étaient affiliés au bloc belge à la séance historique du t\ août 191/I. La trêve sacrée fut proclamée, ce qui signifiait pour la classe ouvrière belge, que dorénavant il n'existait qu'un ennemi : l'ennemi du dehors. La classe ouvrière belge, à l'heure du danger s'est strictement comportée suivant les règles de l'unité nationale : Elle a combattu les armées ennemies; elle a subi les plus grands sacrifices moraux et matériels pour notre indépendance et notre intégrité; nombre de ses mandataires se sont mis au service de la classe ouvrière pour remédier à la situation intenable et insupportable. La promesse inconditionnelle de notre classe ouvrière à la lutte contre l'ennemi du dehors fut ratifiée par la réponse du citoyen Van-dervelde, quand le gouvernement clérical lui demanda de faire partie du gouvernement : J'accepte. C'est ainsi que se développa l'atmosphère au sein de la population belge pendant les premiers mois de guerre. Malheureusement cela 11e put durer et il ressortit bientôt que l'Union Sacrée n'était qu'une fiction pour les partis bourgeois, surtout pour le parti clérical. En Belgique, les délégués1 du Parti Ouvrier furent boycottés systématiquement, dans les comités de soutien et autres institutions. Les paysans cléricaux belges livrèrent nos populations urbaines et ouvrières à la famin» par leurs spéculations véreuses avec les produits agricoles; c'étaient tous des «profiteurs».

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