Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi

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s.n. 1918, 17 Avril. Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi. Accès à 05 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/2804x55p6f/
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1" ANNÉE. — N* 21. 10 (Sentîmes le nnméro 17 AVRIL 1918. LE PEUPLE WALLON < Nous envisageons les mouvements flamand et wallon comme l'expression du sentiment juste de nos peuples. » LÉO MEERT, Militant flamingant, à 1' « Opinioi\Wallonne » de décembre 1916. ORGANE DÉMOCRATIQUE PARAISSANT LES DIMANCHE ET JEUDI Toutes les correspondances doivent être adressées à l'administrateur : 25, Rae de 8elle»Yae, BRUXELLES ABONNEMENTS - (On s'abonne à tous les bureaux de poste) : Un ail, 10 fr — Six mois, 6 fr. — Trois mois, fr. 3.50 ANNONCES : fr. 0.75 la ligne. Secrétariat du journal a Charlkroi : J. LAUSIER, 40, Rue Léon Bernus, DOCTRINE NOUVELLE l . .S. u~; L'accord Flamando-Wallon. Peut-on le dite, et y croire sans être trop ridicule. La guerre a modifié les conceptions les plus définitives de certaines choses. Du mouvement xuallon par exemple... v —o— Avant 191/1, le mouvement wallon était essentiellement une action de défense anti-flamingante.Le Flamand-flamingant était l'ennemi personnel du bourgeois wallon* fransquillon » ; et l'ouvrier wallon ne pardonnait pas à son camarade des Flandies de venir chez lui, ravaler les salaires. —o— On s'utt iquait. On se défendait. Dressés les uns contre les autres, Flamands et Wallons épuisaient leurs précieuses forces viiMS de production dans des luttes d'intolérance et de compétition d'intérêts. Les derniers résultats électoraux excitèrent l'hostilité toujours grandissante. Si la conflagration générale n'était survenue, le pays allait néanmoins et fatalement vers le déchirement, vers la séparation dans son sens péjoratif, vers la scission. -0-1 Les Wallons, presque tous, étaient Fransquil-lons.Victimes de l'ignorance des réelles volontés flamandes, — c'est un de leurs caractères dis-tinctifs d'ignorer de quoi sont faits les autres — ils s'associaient — de bonne foi, mais mal informés — à la propagande réactionnaire des soi-disant défenseurs de la langue française en Flambe. D'autre part, ils étaient dupés par ce gouvernement qui prenait sa puissance dans la masse flamande, et dont Georges Lorand disait : « On en a assez d'être gouverné parles ruraux des Flandres, ou plutôt par ceux qui sont restés leurs maîtres et qui se servent d'eux pour les exploiter en nous opprimant. » Les Wallons luttaient donc, contre les Flamands flamingants, au nom de la civilisation française, dénoncée comme perdue par les vulgarisateurs.Au nom de l'équité et du respect de leurs droits et de leurs intérêts compromis, ils luttaient contre le gouvernement flamingant belge, mandataire mensonger des volontés flamandes. —o— Ils étaient Fransquillons. Fransquillons, c'est-à-dire adversaires d'une université flamande, adversaires du monolinguisme administratif en Flandie, adversaires en un mol, d'un mouvement dont ils ne comprenaient pas la légitimité. —o—- Certes, il y avait en Wallonie, des séparatistes. Novateurs, bientôt suivis d'une foule. grandissante d'adhérents. Comme les Fransquillons de Wallonie, ils étaient à la défensive. Ils n'avaient pas le souci exclusif des intérêts branlants et aléatoires de quelques rares individus francisés, perdus en pays flamand, mais celui plus général et plus élevé de leur Wallonie. —o— Chez eux, il existait comme chez les Fransquillons wallons, un sentiment anti-flamingant. La dernière raison en est tombée, puisqu'il était la manifestation d'une réaction contre celte Flandre qui ne s'était pas encore décidée Ici sa logique d'aujourd'hui, et dont toute la doctrine restait en germe, dans la formule : « ln Vlaanderen, Vlaamsch ». —o— Résumons et fixons : Les ennemis du Fransquillon wallon étaient le gouvernement et le Flamand flamingant. Les ennemis du séparatiste wallon étaient le gouvernement et le Flamand belge. Donc un ennemi commun : le gouvernenient. —0— La guerre fera-t-elle décidément connaître aux Fransquillons wallons, la profondeur et la légitimité d'un sentiment 'flamingant sur lesquels naguère ils s'abusaient étrangement? Rien de ce qui est survenu n'a étonné l*s séparatistes wallons ; ils ny ont trouvé, eux, qu'une coïncidence d'aspirations, qu'ils n avaient, en effet, jamais soupçonnées si profondes et si réelles. Elles n'ont d'ailleurs grandi et surgi avec tant de violence en Flandre, que depuis l'instant où certains chefs- flamands ont fiiieill là-bas le sentiment nationaliste. —o— Quoiqu'il en soit, la guerre a bouleversé ei Flandre, certaines chases établies. S'il est resté un groupe d'immuables — le: Fransquillons de Flandre — la poussée démocratique d'en bas, a rejeté, refoulé hors de k masse, les ancien? politiciens du flajningan tisme. Ce sont les Franck, les Borginon, le Buyl, les Vinck, les Persoons et d'autres qm l'an désigne maintenant sous le nom de « pas-sioistes flamands belges ». Ils restent flamingants, mais flamingants di l'ancienne marque ; se réservant, ils r&ten dans l'attente du renouveau des beaux jour du régime belge. Ils n'oublient rien. Ils menacent, même. —o— Ces passivisles- sont évidemment anti-sépara tistes. Pour cause. Nous comprenons que lâcher une moitié de leur domaine, perdre une moitié, cfo leur influence, de leur crédit, de leurs intérêts, c'es dur pour ceux qui ont pris depuis si longtemps les bonnes petites habitudes du pouvoir et d. ses bénéfices... Aussi, aujourd'hui, ont-ils momentanémen rejoint le groupe réactionnaire des immuables Fransquillons de Flandie, et ensemble, ceuz-c et ceux-là fourbissent leurs armes, accumu'en des réserves pour l'attaque et l'offensive qu'il espèrent reprendre aux prochains beaux jours —o— Malheureusement pour eux, ils ont treuv en Flandre, de grands garçons, leurs fils intel lectuels, qui différant de leur père par la sin cérité et la logique des principes. Ces politiciens avaient fait du flamingantUnv une machine politique. Elle se retourne au jour d'hui contre eux, maniée par les adeptes qu'il ont formés, des adeptes adroits, ardents, fort et tenaces. Ce sont les activistes flamands. —o— Avec ceux-ci, les Wallons séparatistes d'hiei pourraient-ils être d'accord ? Pourquoi pas ? —o— Nous étions à des degrés divers anti-flamin gants, parce que là-bas en Flandre, nous sen lions des résistances à notie volonté de libé ration et d'indépendance. Nous avions à nous défendre contre ce qui nous appelions très justement : les prétention flamingantes. Elles cessent ; on ne veut plus rien nous imposer, ni directement ni indirectement. Or s'engage à écarter de nous toute contagion di flamandisation. On ne prétend plus alou:dii notre marche en avant par l\ impedimentum de la réaction flamande. On nous aiderait même à nous débarrassa de ce gouvernement, inventeur du bilinjuism< et qui abusa si longtemps de notre patience... En un mot, on nous donne la paix ! Que pouvons-nous demander de plus? —o— Le meilleur Wallon, celui qui est pleimmen conscient de la sauvegarde de son originaliti de race, c'est-à-dire de sa manière de penser de sentir, d'agir, a-t-il encore le moindre prétexte valable de rester anti-flamingant ? De l'autre côti de la barrière dressée par li langue, par la cérébralité, il a trouvé un par tenaire avec lequel il pourra s'entendre sur U première œuvre commune : bouter dehors li sinistre gouvernement du bilinguisme belge ! —o— Le mouvement wallon "n'a donc plus de raisor d'être une action de défense anti-flamingante Au contraire. Et c'est la grande leçon morale de mainte■ nant — que nous sommes fiers de donner et réplique, à tous 'les officiels du, patriotisme belge... Par l'idée commune, sainement comprise dt la séparation, l'accord flamando-'Wallon serc indéfectible, certain et stable. Il sera réel et solide. Autant qu'il était voir et précaire sous le régime de l'unité belge —o— L'avenir sera à nous, Flamands.et Wallon; séparatistes, parce que nous sommes la logique la sincérité et la vérité. Rien ne nous résistera. Le mouvement wallon et le mouvement flamand sont en concordance de phase. C'est, chez noue, rectification de tir, dirai Gustave Hervé. , D. De Peron. L'Autonomie Flamande et la Wallonie " VII. i . , , L'union réelle, avons nous dit, n'est guere qu'une variante de La confédération d'Etats. Elle se rapproche de la confédération d'Etats en ce que, à la différence de ce qui a lieu dans l'Etat fédéral, elle n'entraîne pas la formation d'un nouvel Etat embrassant les divers Etats particuliers et placé au-dessus d'eux; les Etats 1 qui la composent conservent leur souveraineté et leur caractère d'Etats; en. vertu (la leur ! souveraineté, ils ne peuvent se trouver soumis à nulle puissance humaine supérieure; aussi les liens qui les unissent sont-ils basés utiique-' ment sur leur volonté propre, sur des traités, et non, comme dans l'Etat fédéral, sur une constitution fédérale qui se trouve en dehors et au-dessus de la volonté des Etats particuliers. '■ A tous ces points de vue et à certains autres, - l'union réelle présente avec la confédération ! d'Etats les plus grandes ressemblances, et l'on comprend fort bien que M. G. Jellinck. qui est une autorité en cette matière, refuse d'y voir autre chose qu'une forme particulière de la confédération d'Etats. La différence entie ces deux formes d'union réside dans l'organisation de la puissance publique, qui varie avec chacui.e d'elles. Dans la confédération d'Etats, les représentants de la souveraineté des divers Etats sont tous distincts les uns des autres; chaque. Etat a son gouvernement et ses organes séparés, et en dehors des organes des Etats particuliers, existe un pouvoir central qui lui aussi a son ou ses l organes propres, composés, de délégués nommés ; par les Etats particulière, mais distincts de [ leurs organes 'à eux. ' Dans l'union réelle, au contraire, la souve-> raineté des Etats membres de l'union (ou, dans les monarchies constitutionnelles, une partie de la souveraineté des Etats) est exercée par une personne physique unique ; et cette personne j est en principe l'unique organe commun aux divers Etats. C'est ce qui fait que l'union réelle, à la différence de la confédération d'Etats, ne se conçoit guère en dehors de La forme monaj-, chique. De plus, la presqu'impossibillté de fait qu'éprouve un monarque, absolu ou non, à s réunir en une seule personne physique autant s de personnes juridiques distinctes que l'union réelle compte d'Etats différents, empêche cette forme d'union à embrasser jamais un grand nombre d'Etats : et en effet, à de très rares exceptions près, toutes les unions réelles dont l'histoire nous a fait connaître l'existence ne se composaient que de deux Etats, tandis que le nombre d'Etats formant une confédération est parfois considérable. Comme exemples d'unions réelLes, citons les anciens Royaumes Unis de Suède et de Norvège et la monarchie austro-hongroise. La Suède et la Norvège ont bien formé une union réelle et non une union personnelle ni un Etat fédéral, comme on l'a soutenu. Ce ne pouvait être une union personnelle, ' puisque l'existence d'un monarque commun 1 n'est pas accidentelle, et que l'extinction de La dynastie régnante n'aurait nullement entraîné 1 la séparation des deux royaumes, comme il i résultait de l'art. 3 de l'acte d'union du • 6 août i8i5. Ce ne pouvait être non plus un Etat fédéral, comme ou l'a soutenu, puisqu'il n'y avait pas là un État do Suède-Norvège avec un organe fédéral commun, mais bien deux Etats distincts, possédant chacun leurs institutions séparées : il n'y avait de commun entra ou; que la personne physique du roi, mais ai", point de vue constitutionnel le roi réunissait sur sa fête deux personnalités juridiques distinctes ; il était à la fois.roi de Suède et roi de. Norvège. L'Autriche et la Hongrie forme une véritable ; union réelle. Depuis La Pragmatique Sanction du 19 avril 1713, qui avait, proclamé L'union indissoluble do tous le3 Etats des Habsbourg, mais en conservant à chacun d'eux sa constitution propre et son organisation politique indé-! pendante, l'Autriche et la Hongrie formaient entre elles une union réelle, lorsqu'on i848 ! éclata, à la suite de La révolution française 1 de février, l'insurrcction de Hongrie, dirigée par le célèbre K os s>u th. L'empereur François-Joseph y répondit en faisant de la Hongrie une simple province autrichienne, et en déclarant rompui le^ lien qui (lepuis Saint-Etienne unissait la Hongrie et la Croatie. Victorieuse au début, l'insurrection fut bientôt étouffée par les Autrichiens et les Russes réunis; l'Empereur redevint pour plusieurs années souverain absolu 1 et chercha à incorporer de force la Hongrie à l'Autriche, comme la Russie L'avait fait de La Pologne. II 11e put y réussir et se vit forcé vers 1860 d'adopter une nouvelle Ligne dé ! conduite. Une ordonnance du ao octobre créa une Diète d'Empire, dont les attributions, d'ailleurs purement consultatives en principe, comprenaient les matières communes à tout l'Empire, et conféra aux Diètes particulières de chaque pays, toutes les affaires localos. La Hongrie 1 recouvrait en mémo temps son ancienne organisation, mais sous certaines modifications, et notamment avec d'importantes restrictions des pouvoirs do sa Diète particulière. Aussi ces réformes nq^ lui. suffirent-elles pas ; elle protesta contre la nouvelle constitution, refusa de t reconnaître la Diète commune et d'y envoyer (*) Voir le n" 10. ses représentants. François-Joseph so vit forcé de céder encore. L1 s'engagea à remeltie en vigueur L'ancienne constitution royale et à se faire couronner dans la capitale hongroise comme roi de Hongrie. En 1867 Intervint entie l'Autriche et la Hongrie un accord en vertu duquel, à l'exception de certaines affaires considérées comme intéressant l'ensemble de la monarchie — affaires étrangères, armée, marine et finances — pour lesquelles il y aurait une< législation et une administration communes, les deux Etats devaient avoir des institutions distinctes çi Sftmi-nistrer séparément leurs affaires, d'où le nom de dualisme que l'on a donné à ce système. Depuis lors l'Autriche et la Hongrie ont continué à vivre sous ce régime. D'après les conventions de 1867, à la tète de l'Autriche et de la Hongrie se trouve un souverain commun, qui porte le titre d'Empereur en Autriche et de Roi en Hongrie. Ce j souverain réuhit dans une même personne physique deux souverainetés distinctes : il y a là un exemple d'une fiction juridique.! très fréquente. 11 partage le pouvoir suprême avec un Parlement complètement distinct pour chaque pays, en Autriche, le Reiclisrath, composé d'une Chambre des seigneurs et d'une Chambre des députés, en Hongrie, d'une Diète comprenant une Chambre des Magnats et. une Chambre des députés. Pour la discussion des affaires communes (affaires étrangères, y compris la représentation politique et commerciale à l'étranger; affaires militaires, y compris la marine de guerre; finances, en ce qui concerne les dépenses auxquelles il faut pourvoir en tcom-mun), le Reichsrath autrichien et la Diète hongroise nomment chacun une délégation. Ces délégations, dont les membres ne doivent pas être liés par des instructions de leurs mandants, délibèrent séparément et ne correspondent entre elles que par écrit, sauf le cas où l'une des deux délégations demande qu'une question soit trancliée par un vote rendu en commun, demande qui ne peut être répo.ussée par l'autre délégation après un échange de trois communications écrites restées sans résultat. Pour les dépenses relatives aux affaires communes, ce sont les deux Parlements eux-mêmes, Le Reichsrath et la Diète, avec l'approbation de L'Empereur, la proportion dans laquelle chaque Etat doit y contribuer. Cet accord contlu en 1867 doit être renouvelé tous Les dix ans; si l'entente ne pouvait s'établir entre les deux corps représentatifs, la proportion serait fixée par l'Empereur, mais pour une année seulement. L'INTERNATIONALISATION des questions wallonne et flamande Ses partisans à l'extérieur « Uu exposé de la question flamande serait incomplet s'il ne rappelait que d'autres problèmes réclament l'attention du pays et peuvent le reléguer à i'ar rière-plan; que c'est plus que toute autre une question internationale, sujette aux influencesde France et d'Allemagne. (1) En Hollande, où l'activisme a trouvé un milieu très favorable à son développement, Le problème de l'indépendance des deux races flamande et wallonne devient chaque jour plus discuté. L'Algemeen Nederlandsch Verbond1 fondé par H. Meert (2) en 1897 au XXIIe Congrès Néerlandais de Dordrecht et qui est la base du Pan-Néerlandisme, discute, étudie, agit, polémique et revendique pour Les Flamands (Zuid-Nederlanders).Même ceux qui se piquent de renier l'activisme — motif d'opportunité — et font un joli accroc à l'Union Sacrée, tels les Van Cau-welaert et les ILoste, ceux-là exposent Leur politique dans l'hebdomadaire Vrij Belgie et groupent 6,000 partisans dans l'association flamande « Vlaamsch BeLgiscli Verbond » doct les résolutions formulées par son premier congrès du 4 mars dernier se rapprochent beaucoup de l'activisme. Et leur chef,, le député Van CauweLaert, vient d'être appelé de nouveau au Havre par Le Gouvernement belge toujours et à propos de la question flamande qui trouble tant ces messieurs. Si l'iiisloire ne commence et ne finit nulle part, il serait malaisé de fixer le vrai point de départ de l'activisme, issu du vieux mouvement flamand dont les origines sont très lointaines. Que les Wallons ne s'y trompent point et se gardent d'ajouter fol aux légendes, aux racontars do politiciens intéressés à nier ou à dénaturer les faits. L'activisme flamand n'est pas né de quelque accident vulgaire; il résume la pensée, Le labeur de plusieurs générations et a pris cette tournure à la faveur des événements internationaux desquels doit sortir un nouveau monde. Logiquement il devait avoir plus qu'un écho à l'extérieur ; il a marqué une tendance, une (1) Histoire politique et littéraire du mouvement flamand par Paul Haméliui, ancien professeur à l'Athénée de Charleroi, professeur à l'Université de Liège. (2) Secrétaire général de l'A. N. V., professeur au Collège communal d'Ypres, puis à l'Athénée de Gand, actuellement directeur général de l'enseignement moyen en Flandre. volonté à constituer une Flandie indépendante dans la future Europe. C'est la raison pour laquelle l'Idée rencontrera des paitieans résolu» comme des adversaires acharnés tant en territoire occupé qu'à l'étranger. Si le mouvement flamand n'est pas un produit de guerre, la défense de la Wallonie qui tend à s'affirmer chaque jour davantage n'en est pas un non plus. C'est ainsi que Maurice Wilmotle, qui écrivait déjà en 1893 : « Car, ce que "fut cette race (la race uxdlonne), elle le restera longtemps encore en dépit des traités ; elle gardera son devenir propre. » (3) s'occupe dans le Journal des Débats (!\ février 1918) de la question flamando-wallonne que les manifestations activistes en territoire occupé actualisent de plus en plus. Pieconnaissanl que le Gouvernement 'belge était résolu en 1914 à opposer, dans l'ouest du pays, à une culture française. « une forme de civilisation distincte, dont l'Université réclamée par eux (les éléments actifs du parti flamand) aurait constitué le symbole officiel », le professeur de L'Université liégeoise avoue que celte grave question 1 a pnoduit cet autre effet de mécontenter un certain nombre de Wallons, dont il faut reconnaître que l'attention est justement attirée sur des menaces et des actes contre lesquels la guerre finie, ils peuvent, avoir à se défendre. > ML YVilmolte trouve que les Alliés doivent, à l'instar de l'Allemagne, internationaliser ce problème mais pour rétablir L'état de choses d'avanl-guerre. La conclusion est bien illogique car dès l'instant où les mendications flamandes ou wallonnes sont formulées au Congrès de la Paix il n'est plus possible d'en ajourner la solution, de la renvoyer aux calendes grecques, c'est-à-dire au bon vouloir de l'ennemi, le Gouvernement. Et confier le soiî 'des Wallons et des Flamands à l'Etat Belge Centralisateur, ce serait aller sûrement à la guerre civile et à l'anarchie. Le 4e Congrès des Socialistes belges tenu à Amersfoort les 25-20 décembre 1917 et Inspiré par Huysmans dit dans sa déclaration de principes ; « La question linguistique doit, à la paix, êti-e intégralement solutionnée ; une autonomie culturelle complète doit être accordée à la Flandre. Le Congrès se rallie sans réserves à la manière de voir du comité hollando-scan- dinave. » « Droit pour tous les peuples de disposer d'eux-mêmes. » La résolution suivante est adoptée à l'unanimité : « Autonomie culturelle des Flambas dans le cadre de l'Etat Belge. » Si l'autonomie culturelle de la Flandre est une revendication d'ordre, international à laquelle nous, Wallons, souscrivons chaleureusement il est non moins vrai que l'indépendance de la Wallonie nous est également chère. Huysmans internationaliste en matière socialiste, nationaliste en tant que Flamand est Belge quand il s'agit des Wallons et condamne leurs revendications en sa qualité de député bruxellois.Il est indécent de voir un Internationaliste doublé d'un flamingant parler et écrire contre l'idée séparatiste, lui qui a ieconnu qu'il y avait deux nationalités en Belgique "(il y en a même trois), lui qui sait mieux que quiconque que le vrai internationalisme est la résultante de l'harmonie de tous les nationalismes portés à leur maximum de développement et respectueux du droit des autres. Mais le citoyen Huysmans qui comprend et défend les doléances de tous les peuples opprimés, est 'incapable de s'élever à une conception libérale et généreuse quand il s'agit du mouvement wâîion qu'il n'a cessé de condamner depuis son séjour à l'étranger. Raison de plus pour que la Wallonie ouvrière s'éveille et affirme par son indépendance sa volonté 'de n'être plus mise en coupe réglée par les dirigeants centralisateurs flamands et bruxellois du parti ouvrier dit « belge ». Le citoyen Huysmans dont les variations et les contradictions ne se comptent plus, écrivait le 9 octobre 1917 à son journal le Socialiste. Belge, à propos de la question flamande : « C'est une fort vieille question. Elle est née avec la révolution belge de i83i et elle, attend toujours une solution. Elle n'a pas été liquidée par les Gouvernements belges, qui ne l'ont jamais comprise ou voulu comprendre. » Après avoir raillé grotesquement le mouvement wallon dont il est un des ennemis Les plus cauteleux, il continue : « Je veux bien accepter l'autonomie, de culture des mains d'un Congrès européen ou en vertu d'une décision des Chambres. » Il dressa un procès-verbal contre l'Etat Belge impuissant à résoudre le problème flamand, puis Le député de Bruxelles en appelle à un Congrès européen. Huysmans confirme sa tendance le 5 janvier 1918 dans un long article sur l'autonomie de culture en Flandre (culture essentiellement flamande à tous les degrés de l'enseignement) : « la seule direction internationale à laquelle je souscris pour la Flandre est cèlle qui s« trouve également à l'ordre du jour dans d'autres pays. Et l'unique, c'est l'autonomie de culture. » Le 12 janvier 1918 il s'étend longuement sur « la paix de demain et la question Kjuive ». Après avoir combattu le déracinement, l'assimilation belge, la francisation en Flandre et les vulgarisateurs de la langue française, il conclut que le peuple juif en est au même point que le peuple flamand. Le nationaliste-flamand Huysmans dit ; Je (3) Le Wallon, Bruxelles. Editeur Charles Rozez.

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Cet article est une édition du titre Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à - du 1918 au indéterminé.

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