Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi

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s.n. 1918, 21 Avril. Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi. Accès à 18 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/xg9f47jc84/
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i" ANNEE. — N° .22. 10 Centimes le numéro n AvniL 1910. LE PEUPLE WALLON ORGANE DÉMOCRATIQUE PARAISSANT LES DIMANCHE ET JEUDI Toutes les correspondances doivent être adressées à l'administrateur : 25, Rue de Belle-Vue, BRUXELLES ABONNEMENTS-fOns'aionneà tous les bureaux de poste) : Un an, 10 fr. — Six mois, 6 fr. — Trois mois, fr. 3.50 ANNONCES : fr. 0.75 la ligne. Secrétariat dd journal a Charleroi : J. LîlCSIER, 40, Rue Léon Bernus, « Quand les Wallons ont-ils jamais posséda la moindre parcelle d'autorité pour s'opposer aux revendications flamandes ? Pour exercer la tyrannie, il faut avoir en main le pouvoir. Or, depuis trente ans le gouvernement a été composé pour sa très grande majorité de représentants du peuple flamand. Les Wallons n'ont rien eu à voir dans ces affaires-là. » XX'M Siècle, 5-8-16. DOCTRINE NOUVELLE II. La séparation Œuvre constructive Les Wallons, minoritaires, avaient donc à se défendre. Les plus modérés pensèrent à la menace. Les plus déterminés à l'action. Pour les uns comme pour les autres, Ifi séparation était la sauvegarde, la défense. N'est-ce plus que cela aujourd'hui ? Nous ne le croyons pas. —o— Le mouvement des nationalités a réveillé le monde ; le monde des opprimés. lis étaient protestataires hier. Maintenant, parmi les troubles et les bousculades . où chavirent les gouvernements, ils osent surgir et réclament leurs droits. Quel mage en feront-ils ? —o— Le nôtre est simple et précis. Depuis 189/1, Wallonie a vécu d'illusions. Certes, avant, elle était dupée déjà, mais ni plus ni moins que d'autre. C'était un régime. Léon Defuisseaux a dit superbement ce qu'il en pensait, dans les « Hontes du Suffrage censitaire ». C'est de l'histoire, de l'histoire vraie, qui a nourri à celte époque, notre justice révolutionnaire.La Constituante de 1892 en est sortie. On a légiféré. Après la farce, on eût la demi-farce. Le compromis radicalo-conservaleur inventa le suffrage plural. C'était acceptable, disait-on. Soit. On n'avait pas encore imaginé la « proportionnelle », si simple et si.claire ! ! I Pendant 6 ans, de i8g4 à 1900, la Wallonie laborieuse put croire à sa libération. Les équipes de démocrates refoulaient à chaque coup, le ban et l'arrière-ban des conservateurs.Même les traditionnalistes du conservatisme catholique avaient dû . se rendre à l'urgertpe démocratique. En un mot, en Wallonie, on avait foi en l'avenir. Nous allions incoerciblempnt, inéluctablement au progrès. —o— Mais survint la méchante blague « proportionnante », invention cléricale, flamingante. Invention belge. Certains anticléricaux s'y rallièrent : pour sauver les quelques libéraux de Flandre qui vinrent à la Chambre pour réclamer, comme Peten du Limbourg le fit, lors de son « maiden speech », la réfection du portail de l'église de Saint-Trond ! On libéralisa... Velm et Lokeren. Mais Char-leroi, Verviers, Soignies, Mons, Liège, furent inocculés du virus clérical. D'ailleurs, tous ces libéraux étaient flamingants. Flamingants-Belges. Ils sont les passi-vistes d'aujourd'hui qui espèrent bien ràttrap-per demain le temps perdu. Au vole de cette tragique fumisterie, la Wallonie démocratique s'insurgea. Elle ne put rien empêcher. Le système belge passa à la faveur] de 'quelques jradicaux soucieux avant tout d'eux-mêmes. Ils ne l'emportèrent pas au paradis du lendemain. Trois Sur cinq écopèrent. —o— Le tort que fit la proportionnelle à la Wallonie, fut immense. Inaugurant dans les parti':, la politique des petits comités, des chapelles, des influences personnelles ; fixant un régime de vote à second degré, par lequel la masse électorale n'avait que le choix ou enregistrer ou sabstenir', classant enfin les idées en catégories dont certains groupes avaient le monopole exclusif, la masse des électeurs de Wallonie, qui auparavant s'intéressait avec tant d'ardeur au mouvement d'action et d'idée, perdit le souci 'des victoires électorales et se déshabitua, chaque jour davantage, de juger et d'intervenir par elle-même. Elle s'abandonnait, remettait sa délégation à des politiciens professionnalisés, faisant carrière en socialisme, en cléricalisme, tout comme ils l'auraient faite à la Caisse d'Ejtftrgne ou à la Banque Nationale. '• Ces professionnels, déjà nombreux — les partis ont vieilli et grandi —• forment le public des séances de groupes et la clientèle des /rools. La grande politique des idées est élaborée dans de petits cénacles où ne valent que les intérêtp à satisfaire. Ainsi s'escamote en Wallonie, le sentiment réel et populaire. Quelquefois une revanche, bien rare. Dans les congrès surgissent de temps à autre, des protestataires. Incidents de séance, d'ailleurs vile réglés... —o—- Elus, les mandataires se retrouvent aux Chambres. Issus de c&mpromissions et de marchandages, ils les continuent. Le proportionnalisme qui a infecté les hommes, infecte les idées. Et le Parlement belge ne comprend et n'admet que les solutions moyennes, de demi-mesures, qui ne satisfont jamais et irritent toujours. —o— Le type parlementaire moyen est créé ; il se retrouve dans le pays. C'est le type cher au Brusseleer Hymans, aujourd'hui ambassadeur à Londres, à moins qu'il ne soit ministre des Affaires Etrangères au Havre. Il le vantait, faisait son éloge... « Le Belge, proclamait-il fièrement, est l'homme moyen.. Là où un Brusseleer trouve sa fierté, un \ Wallon n'y trouve qu'humiliation. ■—o— Car, que serait-il, le Wallon, si par la séparation dans une Wallonie libérée, il pouvait enfin s'épanouir dans la plénitude de son individualité ? N'y revenons pas. Renvoyons les Hymans, ' les <1 moyens » et les autres Belges, à Borgnet, à Polain, à Delattre, à Destrée e\ à d'autres. Renvoyons - les aux publications - statistiques, ' dont se prévalent avec tant d'impudence les « moyens » et les Belges de leur sorte. Renvoyons-les à notre passé, et surtout à 1 notre présent. Et si la Wallonie veut teur donner l'image d'elle-même, elle jette à la face des Belges du gouvernement centralisateur, l'exempt- de ' ses grandes provinces du Hainaut et de Liège. Celles-ci, malgré l'hostilité sournoise <?u :l gouvernement, malgré la conspiration organisée, ont grandi, forçant à l'admiration les turifè-L raires les plus belgeoisants. ' -o- Etre nous-mêmes, camarades Wallons, nous le deviendrons en suivant l'élan qui nous mnè-i nerait bientôt au but. vers lequel tendent nos administrations provinciales démocratiques : le but de la vraie solidarité sociale, de la vraie e lumière émancipatrice et 'du triomphe certain 3 du progrès. A la remorque de ses deux alnces, plus puis-1 santés en nombre, plus riches en valeur, plus décidées, plus audacieuses, le Namur et le Lu-t xembourg devraient, suivre, achevant ainsi l'ensemble d'une Wallonie qui ne serait plus seulement l'orgueil d'une Belgique marâtre, mais l'orgueil de nous-mêmes qui comp:enons ce mot : démocratie ! —o— r En dehors de la séparation, tout cec'i eSt i impossible. " Impossible, parce que les mêmes choses se 1 définissent autrement jmr les hommes de race e différente. Impossible, parce que la centralisation signifie mélange, métissage. Or les métis n'ap-t portent jamais que 'des solutions moyennes, incertaines, incolores. —o— Ayant envisagé le seul bénéfice politique — c'est le plus immédiat, le plus urgent — qui a résulterait de la séparation, nous nous y sommes attardés. Toutefois, nous n'ignorons pas e l'importance des auties intérêts dont la \Val-c lonie a le souci. On peut les confondre dans la conception (politique», si l'on donne à ce mot, selon Cicéron, sa vraie valeur générale et morale. Nous comprenons par une Wallonie « politiquement » libre, celle où tous ses sentiments, toutes ses aspirations, tous ses intérêts économiques, ses besoins financiers, industriels, agri-s coles, son enseignement, son éducation, en un mot tout son être social pourra être lui-même, l disposant de lui-même, selon la seule volonté l de lui-même... —o — ' C'est pour la Wallonie, la certitude de son- épanouissement. ~ Est-ce possible en dehors de la séparation ? 85 années de régime belge ont répondu. Nous sommes bêtement cléricaux, conservateurs et réactionnaires. Nos ministres sont les élus des « *Boerenbon-den ». Ils s'appellent. : Ilelleputle, de KesseL-'Loo, Broqueville, de Turnhout, Van de Vyvere, d} ' Thielt. Demain ils s'appelleraient Van Brussel, de ' Stekene, Ooms, de Tessenderloo, ou Goethals, île Meulebeka. i —o— 1 Détruisant, tout cela, l'anéantissant, la séparation est constructive. . Constructive, parce qu'elle chassera l'erreur, la négation, la réaction. Constructive, parce que, par la réparation, ' la Wallonie se ressaisissant, elle s'organisera, ' se développera dans son génie. La séparation est enfin constructive, parce qu'elle détruira une erreur : l'Etat 'Belge, et qu'elle créera une vérité : la Wallonie I D. De Pehon, La réunion des députés et sénateurs belges A PARIS L'Agence « Paris-Télégramme » écrit : Nous avons annoncé que la réunion plénière des sénateurs et députés belges à l'étranger se tiendra à Paris du i3 au 31 avril prochain. Quelques chiffres préciseront l'intérêt de cette assemblée. Les convocations concernent soixante-douze parlementaires éloignés de leur pays : quarante-sept députés et vingt-cinq sénateurs. Les sénateurs sont : MM. Goblet d'Alviella,' Vice-président du Sénat, à Sainte-Adresse; Anoion à Pa is; Bergman à Londres; Berryer, ministre de l'Intérieur, *à Sainte-Adresse; Carpentier, capitaine à l'Ecole des grenadiers de l'armée, en service au front; Couiller de Mulder en Angleterre; De Clœdt à Paris; de Sadeleer à New-York; de Spot au Havre; Dufrane-Friart à Rouen; d'Ur-sel, capitaine en mission officiel à Londres; Empain à Paris; Foquet à Trouville; Halot à Paris; Francq à Londres; Frayes de Ye-nbeke à Paris; lliart à Bernemouth; Hubert, ministre de l'Industrie et du Travail, au Havre; Kock à Nice; La Fontaine à New-York; Lambiotte à Fontainebleau; Steurs à Lausanne; Thiébaull àVernon; Van der Ileyde àSt-Valéry en Caux; Mertens à Oxford. Sur pes 25 sénateurs, 1 !\ appartiennent au parti catholique : MM. Ancion, Berryer, do Sadeleer, de Spot, d'Ursel,, Empain, Halot, Frayes de Yenbeke, Hubert, Koch, Mertens, Steurs, Thiébault et Van der Heydé; 7 au parti libéral : MM. Goblet d'Alviella, Bergman, Coullier de Mulder, de Clœdt, Foquet., Hiart et Lambiotte; 4 au parti socialiste : Carpentier, Dufrane-Friart, "Francq et Lafontaine. Les députés sont MM. Begerem à Londres; Borboux à ISice ; Briffaut, sou^-lieutenant, au camp d'aviation militaire d'Etampes; Brunei à Paris; Buysse à La Haye; Carton de Wiart, ministre de la Justice à Sainte-Adresse; CoJaert à Paris-Plag«; Crick sous lieuterrar.t d'artillerie en service au front; de Broqueville, ministre des Affaires Etrangères à Sainte-Adresse; de. La-lieux à Lausanne; Demblon à Paris; Devèze, lieutenant d'artillerie, en service au front; d'IIondt à Londres; Feron à Sainte-Adresse ; Feuillien à Paris; Gillès de Pelichy à Sainte-Adresse; Helleputte, ministre "de l'Agriculture et des Travaux Publics à Sainte-Adresse; Hubin à Saint-Cloud ; Iluysmans à La Haye ; Le-fèbvre à Nice; Liebaert à Sainte-Adresse; Lo-rand en mission à Borne; Maes à Furnes; Mé-lot en mission diplomatique à Buenos-Ayres; ' Neven à Paris; i\olf résidant dans la Somme; Ortegat à Oxford; Pil à Furnes; Jinnez,questeur de la Chambre, major d'infanterie en service au front; Poullet, ministre des Sciences et des Arts à Sainte-Adiesse; Baemdonck résidant en Zélande; Bamaekers au Havre; Benkin, ministre des Colonies à Sainte-Adresse; Segers, îîiinistres des Chemins de fer, Postes et Télégraphes à Sainte-Adreise; Standaert à Londres; Terwagne à La Haye; Théodor, bâtonnier, à Paris; Van Cauwelaert à La Haye; Van Cleem-putte à Versailles ; Vandeperre à Honfleur ; Vandervelde, ministre de l'Intendance à Sainte-Adresse; Van de Vyvere, ministre des Financts, à Sainte-Adresse; Van de YY'alle à Manchester; Van Merris à Goderwaeresvelcle (Nord) ; Van Beeth à Slieffield; Yekemans au Havre, e't Ver-meersch à Londres. Sur ces k7 députés, 3a appattiennent au parti catholique : MM. Begerem, Borboux, Briffaut, Carton de \\ iart, Colaert, de Brooueville, do Lalieux, d'IIondt, Gillès de Pelichy, Feuillin, He'.leputte, Lefèbvre, Liebaert, Maes, Mélot, Ortegat, Pil, Pirmez, Poullet, Raemdonck, Renkin, Ramaekers, Segers, Standaert, Théodor, Van Cauwelaert, Van Cleemputte, Vandeperre, Van de Vyvere, Van Merris, Van Reeth et Ver-meersch; — 9 appartiennent, au parti libéral : MM. Buysse, Crick, Devèze, Féron, Lorand, Neven, Nolf, Van de Walle et Vekemans; — 6 appartiennent au parti socialiste : MM. Bru-net, Demblon, Hubin, Iluysmans, Terwagne et Vandervelde. La réunion plénière comporterait donc A6 catholiques, 16 libéraux et 10 socialistes. Ce n'est pas là, à beaucoup près, la répartition des forces politiques dans le Parlement belge, puisque le parti clérical n'j disposait plus aux dernières élections que "de G voi.v de •majorité. Même en admettant, pour la session du i3 au 21 avril, une coalition des deux partis d'apposition contre le parti au pouvoir, on n'arriverait encore qu'à une proportion de 2O suffrages contre /(G et l'assimilation ne serait pas rétablie. 11 ne faut d'ailleurs pas compter sur une réunion complète. Deux parlementaires sont malades et se sont fait excuser. On 11'espère pas que M. de Sadeleer el M. Lafontaine quitteront New-York pour venir délibérer pendant huit jours à Paris. La mission de M. Georges Lorand le retient à Rome en permanence et les quatre parlementaires militaires devront obtenir du ministre de la guerre un congé régulier. Deux ministres ne croient pas à la nécessité de leur présence. On sait déjà que M. Camille Iluysmans ne viendra pas. Vraisemblablement la réunion plénière 'des parlementaires belges 11e dépassera pas soixante membres. On assure que leur ordre du jour s'annonce fort chargé. Notons que, depuis le commencement de la guerre, le Parlement belge a perdu i5 députés et 1.4 sénateurs. Les sénateurs décédés sont : MM. Werner de Mérode, de. Nève (le Boden, <!e .Savoy:*. Le Clef, Meyers, Biârt, Van den-Bussche, Vanden-peereboom, Van Naemen, qui appartenaient au parti catholique; MM. Catteau, \euman. Pi-et, Steurs, Van der Keylen et Van de Walle, qui appartenaient au parti libéral. . Les députés décédés sont : MM. Nerinckx, Louis iluysmans, 'Delbeke, Scholiaert, Vcrhae-gen, Davignon, Boval, fleyncn, catholiques ; MM. Delvaux, Van Damme, Warocqué, libéraux; MM. Royer el Bastien, socialistes et M. Daens, démocrate-chrétien. Note de li Rédaction. — ' L'Agence Paris-Télégramme » aurait-elle perdi\notre. cher Jules Destrée el cet autre vaillant champion aruxr-sois : le jeune Pécher ? Nous les réclamons ! • > » 1 — < L'INIERNATIONALISATION des questions wallonne, et flamande Ses adversaires à l'extérieur « Vous croiriez peut-être qu'un ambassadeur est toujours un homme fort instruit du g-énie du pays où il est envoyé et pourrait vous en dire plus de nouvelles qu'un autre, . La nation étant d'ailleurs presque toujours divisée en deux partis, l'ambassadeur de peur d'être snspect, ne saurait être en liaison avec ceux du parti opposé au gouvernement... De sorte qu'il arrivent souveut que l'ambassadeur est un espèce de facteur par le canal duquel les faussetés et les tromperies politiques passent d'une Cour à l'entre. » Ce qu'écrivait Voltaire en 1^27 de la diplomatie est encore et plus que jamais d'actualité. Si l'ambassadeur dont parle le patriarche de Ferney n'était qu'ignorant du pays où il avait, une mission, ceux du gouvernement belge ne connaissent même point la Flandre et la Wallonie Qu'ils sont censés représenter. Et ils tendent à propager l'erreur qui gouverne le monde. Vis-à-vis de l'activisme flamand, le 'Havre aura épuisé tous les moyens pour l'amener à composition : il a usé et abusé, de la menace, du mensonge, de la calomnie, des promesses alléchantes, des flatteries les plus basses, les plus vïles et les plus rampantes. Puis, affolé, il a mobilisé se? illustrations diplomatiques, mis en branle sa presse puissante, et lancé son personnel parlementaire bourreur de crânes à la tribune, afin d'égarer l'opinion" publique, de nier la puissance du mouvement flamand et L'ampleur des revendications séparatistes. 11 11e pouvait faire autrement, le mensonge étant sa vraie nature d'âme troublée. Ces constatations sont encore bien récentes et chaque jour nous en apporte "de nouvelles. A peine l'inoffensif M. Wilmotte, que le XXe Siècle a traité de « malfaiteur public », avait-il réclamé l'internationalisation de la question flamande-wallonne — abus de mots — pour faire aboutir cette intervention à une restauration des « privilèges nationaux » dont bénéficierait ce cadavre "qu'on jie, 'ressuscite point, le Gouvernement belge, qu'un des principaux janissaires de celui-ci, le XXe Siècle (1) partait en guerre contre le professeur liégeois. Sous le titre « Pas d'ingérence étrangère », il s'étonnait de l'hospitalité que le grave Journal des Débais accordait aux propos dj M. Wilmotte, qui manquaient de sérieux et confondait le versatile Iluysmans avec le rédacteur occasionnel de l'organe parisien dans une même réprobation : « Nous avons lu avec un vif âtonnement dans le Journal des Débats du (\ février un article 011 M. 1Maurice Wilmotte réclamait l'intervention des grandes puissances pour la solution de la question des langues en Belgique au lendemain de la guerre. De quelques précautions oratoires qu'il s'accompagne, cet appel apparaîtra souverainement déplacé à tous les Belges soucieux de la dignité et de l'indépendance de leur pays et décidés à ne souffrir pour lui nulle vassalité d'aucune sorte. Les Belges régleront la question des langues entre eux, en pleine indépendance, sans ingérence de personne. Nous sommes certains que 1\I. Wilmotte ne trouvera pas plus d'écho auprès des Wallons, car les Belges sont tous d'accord pour ne vouloir de tutelle de perso n fie. » Pardon ! compère XXe Siècle ! Si vos Belges ne veulent de tutelle de personne, les Wallons qui étaient pour vous des réprouvés avant 191/i ne reconnaissent aucune tutelle belge 'et. entendent régler leur sort eux-mêmes. Le même jour; coïncidence bizarre, le Matin en quête de nouvelles belges ,après avoir jeté l'anathème à notre chère idée séparatiste publiait triomphalement une interview d'un des derniers Mohicans du régime havrais, M. le baron de Gaiffier d'Hestroy, ministre de Belgique à Paris : « Or, \a question flamande 1relève uniquem^ni de la souveraineté belge ; elle est d'ordre purement intérieur. Elle doit être résolue par ïe (1) 6 Février gouvernement et *le Parlement de no&re pays après sa libération. » Malheu reusement pour ce diplomate, qui vraisemblablement ignorait le mouvement flamand comme les aspirations séparatistes de Wallonie, ce qui ne surprendra guère, à la même 'date', le citoyen J1 uysnians, fraîchement débarqué en Angleterre, envoyait un coup droit au porte-parole du Havre à Paris. Interviewé par la Victoire du citoyen Hervé, le secrétaire de l'Internationale réclamait à grands cris le secours de la Ligue des Nations pour solutionner la; question, lies. îangues « jiarce que la Flandre se considère comme une nation opprimée comme les autres. » Depuis lors, il a rectifié son tir, après avoir revu les fameuses sirènes de Sainte-Adresse et malgré les manœuvres souterraines de Terwagne.Auparavant, le Gouvernement belge avait mis à contribution la science d'un de S'es ministres plénipotentiaires répondant au nom de J. Mélot. Ce dernier accusa gravement, dans les Cahiers belges, les Allemands d'avoir < voulu provoquer une fissure dans le bloc de l'unité belge. » Joli bloc que celte unité dont le ministre du roi Albert à Pétrograde, Son Excellence Jules Destrée démontrait en 1912, iqi3 et igi4 péremptoirement l'inanité. Mélot reste "dans son rôle de diplomale tortueux, n'avouant 'jamais que le quart de la vérité, dénaturant les faits les plus évidents et propageant une fois de plus l'erreur pour tromper l'opinion publique à l'étranger. C'est, ainsi qu'à propos de l'université flamande actuelle, « arme pour blesser la conscience nationale belge », 0I1! combien peut, puisqu'elle compte déjà quatre cents élèves au début de la deuxième année académique, le bien informé Mélot affirme cette contre-vérité : « Avant la guerre un mouvement assez important s'était dessiné parmi les cercles des Flandres, en faveur de celte mesure, ou du moins, en faveur d'un dédoublement de l'université gantoise, afin de donner satisfaction aux légitimes revendications d'une partie du peuple flamand. » Notre cher ministre ignore <Jue tous les organismes et Congrès flamands avaient réclamé la suppression de l'Aima Maler de Gand. Mais la vérité n'étouffe point Mélot qui termine par ce chant de victoire : « La Flandre belge n'en veut pas. » Toujours respectueux de l'évidence, Mélot affirme que l'idée séparatiste est une machination allemande ourdie contre la nationalité belge. Et voilà comment un ministre ose corrompre l'opinion publique mal informée, et réduire le conflit des races à « quelques malentendus ». Fernand Passelecq, un des terre-neuve de nos chers maîtres du Havre vint aussi à la rescousse do ceux-ci pour sauver l'Etat belge et son unité fallacieuse. Spéculant avec audace sur le mensonge, il publia un ouvrage "(2) dans lequel faisant mentir l'histoire, il attribuait à deux Allemands, fondateurs de la revue germano-flamande Germania, le parrainage du mouvement flamand. Cet avocat d'une mauvaise cause vit sa défense reprise par le XX" Siècle du 28 janvier 1918 qui publia un article intitulé : « Un officier boche initiateur du mouvement aktiviste » où l'on affirme que « l'artificiel mouvement « aktiviste » flamingant a été inspiré par un von Ziegesar. La revue 'Germania fut fondée à Bruxelles en 1898 par le baron A. von Ziegesar, aîicien officier allemand, dans le but de <c resserrer les liens qui unissent entre elles toutes les nations germaniques », ce qui 11'étai't point une nouveauté. Elle comprenait .dans son comité de rédaction quantité d'intellectuels allemands et flamands, entre autres le fameux Léonce du Catillon qui, en Hollande, fait peau neuve en lançant chaque jour sa propagande boueuse a la tête de l'activisme.Aux funérailles du fondateur de la revue allemande-flamande Germania (17 mai 1901), Prayon van Zuylen, membre de l'Académie royale flamande, fit l'éloge du fondateur de Germania el célébra cette « culture germanique, dont l'Allemagne est la plus haute expression. » Jef Ilinderdael, qui mène en ce moment le combat activiste dans les Polders, lut des vers flamands en l'honneur du frère germain : « Il n'est pas mort 1 Son esprit allumera dans la jeunesse la lumière de la renaissance de l'époque germanique. » Il n'est pas mort I La Germanie le prouvera. Lorsque, fortifiée par les épreuves elle verra le Sud courbé à ses pieds, il sera, lui aussi, au nombre des vainqueurs. » H. Ullmann, parlant au nom "d'un groupe d'Anvers, reprit et l'idée et l'expression chère à un des précurseurs du séparatisme flamand, Léon Valider Kindere « de voir les Flamands se souvenir davantage de leur mère, la Germanie. » Le citoyen iluysmans après avoir acté 1e désir des socialistes minoritaires flamands d'in-lernâtionaliser le problème de leurs revendications est devenu maintenant, partisan du renvoi de celte question à. une commission d'études. La commission des griefs flamands en i856, la commission du suffrage universel en igi3, à quoi ont-elles abouti? A lanterner les populations de bonne foi et à prolonger la réaction au pouvoir. (2) Pour teutoniser 1» Belgique,

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