Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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s.n. 1915, 19 Fevrier. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Accès à 02 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/8w3804z93g/
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Les Nouvelles du Jour feuille Luxembtiiiifoteê aittiotfinatirïis ARLON, LE 18 FEVRIER 19K Haut les Cœurs! On, a eu beau répéter sur- tous tes ions,, majeurs et mineurs, que- l'effroyable mêlée h laquelle nous assistons, après avoir revêtu dè3 le principe fouies les apparences d'une guerre d'usure, conserverait vraisemblablement ce signe distinct! f jusqu'au bout; on a eu beau en conclure qu'elle s'éterniserait, selon toute probabilité, jusqu'à ce qu'un des deux partis en présence en soii réduit à se reconnaître définitivement à bout de ressources tant en hommes qu'en fît gent, aucune explication, aucun raisonne^ ment, rien n a prévalu contre cette croyance, «norée dans ie populaire, que la situation se dénouera par quoique intervention miraculeuse, on ne sait laquelle, quf en moins de temps qu'il ne faut pour le dire dissipera l'épouvantable cauchemar dans i lequel nous vivons, par la vertu do qudqt.'s I coup de baguette magique, sur lequel on ne cherche pas à s'expliquer davantage, mais auquel on ne continue pas moins à croire ferme comme le roc. Peut-être, en cherchant bien, et si pour le moment, on n avait pas oeuvre plus ,utile à faire, trouverait-on l'explication de ce phénomène dans un de© innombrables exemples d'auto-suggestion collective que révèle à l'observateur l'étrange psychologie des foules en temps de guerre. Quelques esprits,, naturellement enclins à l'indulgence et au scepticisme, estimant â priori toutes les croyances respeGiables,même les plus absurdes, parce qu'ils les considèrent comme l'état indispensable aux êtres privés d'une culture intellectuelle ou morale supérieure, jugent qu'il serait imprudent dé "•"•T /J k ' ' -ji lit(> ^fcâaHHK^tres s'appuient, et q.v ce qu'on a ife mSSwt faire est de respect!? leurs illusions. Loin de partager cette opinion, dit dans ' la Belgque, M. H. G., je professe, au contraire, qu'au milieu des épreuves excep- , tionneiles que nous subissons il serait odieux et criminel d'abuser de l'inconscience et de la crédulité des masses populaires, pour le sencourager à ne considérer les événements graves qui se préparent que sous l'angle le plus favorable à la tournure qu'elles désirent leur voir prendre, et qu'un avenir, selon toute apparence encore i assez lointain, pourra seul déterminer. : Dans l'expectative imminente de l'effon suprême, parallèle et simultané, que les ad- j versaires en présence n'attendent que le retour des beaux jours pour tenter, il convient à notre sens de mettre résolument le peuple belge face à face avec la vérité, sana lui laisser la trop facile satisfaction de se leurrer lui-même grâce au mirage d'espoira susceptibles de ne pas se réaliser aussi promptement qu'il le désirerait,et que nous le désirerions nous-mêmes avec lui de tout notre cœur. ! Dans un article intitulé << L'état d'esprit qu'il faut », M. Ernest Lavisse, de l'Académie française, l'éminent directeur de l'Ecole normale supérieure de l'Université de Paris, écrivait naguère oes lignes empreintes de la plus noble et la plus louable sincérité:« Il n'est pas vrai, dit-il, que l'Allemagne soit à bout de forces. Sa puissance militaire réduite par la grandeur des pertes qui lui ont été infligées, demeure formidable. Ni les hommes, ni les outils ne lui manquent pour la guerre terrienne, la guerre maritime, la guerre aérienne, et il est possible et probable qu'elle nous réserve des surprises pénibles. Elle souffre dans sa vie économique: Hambourg prend des airs de ville morte; le grand commerce est suspendu; l'inquiétude pour la subsistance a certainement commencé: « Ne gâchez pas le pain, écrit le ministre du commerce; n'en jetez pas les miettes ». Mais ne nous faisons pas croire que l'Allemagne soit à la veille de s'effondrer sous le poids de la guerre. Pas plus que ses armées,ses finances ni ses provisions ne sont épuisées. Sa force morale est à peu près intacte. L'Allemagne, en qui s'est faite, comme chez nous, l'unanimité patriotique, qui croit sa cause bonne, comme la nôtre, résolue comme nous, croit aussi fermement que nous à la victoire 8-iale. j )> Voilà des faits certains qui prouvent qu'après cinq mois de guerre l'Allemagne . demeure — je répète le mot — formidable i!. j • • • L'article ss termine ainsi: * No nous dissimulons pas la grandeur I f de l'effort qui reste à faire, ni la puissance j de l'ennemi, ,ni. soa courage. Méfions-nou: E des manchettes trompeuses: que voulez vous que fassent des manchettes, sinor " d'annoncer des victoires? Ne nous dissi rruikms pa.i le péril qui demeure, la possi bilité d'accidents très graves. Prévoyons. I k des heures noires où il faudra faire appel à j noire foi et à toutes nos raisons d'espéran-i .oe... » j , Certes, il ne viendra à l'esprit de personne de suspecter ni l'ardeur ni la fierté . patriotiques de M. Ernest Lavisse. Ses sages exhortations méritent donc d'être écou-, fées, et surtout suivies, avec d'autant plus de ponctualité qu'elles revêtent, dans la • forme, piuss d!imprcssionnante modération, < , et, dans le. fond, plus de noblesse et de di- 1 I gnité. C'est à oe doubio titre qu'elles m'ont pa- 1 ru mériter d'être recommandées aux méditation de tous. les vrais patriotes belges. i C -^4» * m»-- .. J( La Neutralité des Pays-Bas \ —)o(— p Lo problème de L neutralité à maintenir scrupuleusement continue & préoocupor vivement le gouvernement des raya-Bas. La Hollande n donné des 6 preuves si évidentes de sa volonté de demeurer " neutre qu'on ne peut suspecter la loyauté de son attitude. Sa situation est tout particulièrement diffi cile e: délicate, car si le peuple néerlandais n'est pp.fi directemeîii entraîné dans 1© conflit européen, . il ei> restent-gravement fca ^Vi's p» _•,> r/minn' T oonoepîion vrainieat saine. ^ L'attitude dis Pays-Bas se précise avec toute la j-' netteté désirable quand on l'examine à La clarté des i débata qui ont eu lieu récemment ù la seconde j, Chambre des Etats-Généraux. Dès les premiers j, jours du conflit, la Néerlande a mobilisé son ar- j mée, afiirmaut par là sa ferme résolution de s'oppo- p ser à toute violation de son territoire par l'un ou ^ l'autre des belligérants. Mais cette mobilisation, en ,r dehors même des sacrifices qu'elle comporte, para- j • iyse dans une large mesure l'activité générale de ^ ta nation, et par ta réduction de la main-d'œuvre crée un malaise économique dont les classes iabo- j rieuses souffrent beaucoup. Aussi, les éléments so- , cialistes ont-ils posé la question de savoir s'il;est j Indispensable de maintenir sous les drapeaux toutes j ! tes classes de milice rappelées, et l'on a tenté de j orêer un courant d'opinion er. faveur du renvoi ides classes les plus anciennes. ^ ! l-c gouvernement a énergiquernent réagi contre L oe mouvement, et le chef du cabinet, M. Cort Van . der Unden, ministre de l'intérieur — aux Pays-Bas !1 n'y a pas de président du conseil proprement dit u - a appuyé l'exposé de M. Bosboom, ministre de f la guerre, par ur. discours remarquable. Partant du , principe général pue le gouvernement n'est pas le mandataire de la Chambre, ût que dans les circons- . tances actuel'er-, il assume sa propre responsabilité indépendamment £u Parlement, M. Cort Van der ^ linden a exposé qt»e l'on est encore dans «la période où il faut gouverner», le moment de rendre des . comptes ne pouvant venir que plus tard. Conscient j •Jo ses responsabilités, le gouvernement entend ! donc maintenir tous les effectifs de l'armée, perce ( qu'il a des renseignements qu'il ne peut soumettre ( à l'appréciation de la Chambre , leur divulgation étant de nature ù compromettre les intérêts du pays. Ces indications iui interdisent de consentir actuellement à une réduction des forces militaires. Il en résulte évidemment que M. Cort Van der Linden considère que tout danger n'a pas disparu pour les Pays-Bas. Que les Pays:Bas soient résolus il employer au besoin l'intégralité de leurs forces pour défendre ' leur territoire, on n'en peut douter quand on consi-: dère les termes par lesquels le ministre de l'intérieur a défini la neutralité. «Il peut y avoir, a-t-il j dit, une neutralité négative, spéculative; une neu-, cralité soucieuse surtout des intérêts matériels de ' notre peuple. Une telle neutralité serait hésitante, " car elle reposerait sur un calcul de probabilités et ' sur des rapports de puissances... Mais il y a une ; volonté de maintenir et de défendre contre quiconque ces biens suprêmes qui sont notre liberté et no-tre tolérance, ces biens qtie nous avons su garder au ' prix des luttes et des souffrances de notre histoire... z Nous devons être prêts à défendre nos droits par des 3 actesl » 5 Ce langage es. clair. Il prouve que le gouverne-5 .ment de La Haye a une oonception de la neutralité qui n'admet aucune cotaplaisance, aucune abdication . D H est significatif qu'au lendemain du Jour où il pro- II coaça, à la seconde Chambre des Etats-Généraux, ^ ce remarquable discours sur la neutralité ,1a reine s- WUhslmir.e ait oonféré à M. Cort Van der Linden la It dignité de ministre d'Etat. L'accord parfait sur un krotid principe qul.oxiôte entre la couronne, te gou-v-3reem«n; et le rrattoa ao pouvait s'alBrmer r'as j «!!«seri!js2t, EN l/S.ÇF i; le rivitiilienieot 101 U ferfurs de il irootière I-es nouvelles coutra^ ircs pubUées récemiuert i ians la presse suisse au et des arrivages de blé. < e» polémiques qui se 30 'ievées à ce sujet témoignent des appréhensions ^public à l'égard de cet ;lément essentiel de l'a ovlsionnepi&nt du pays. ; -e peuple suisse constate .*e les arrivages suffisent « la consommation, mais ' craint qu'en l'absence Ue réserves importantes . jg, interruption prolongée Ô-: s^a communications a' c la m?r ne le réduise h In famine. En présence d "*)tte situation, on témoigne d une 3<irprise bien i^prékensible lorsque cer* îair.s jcurnaiLX étranger^ çuse^t la Suisse d'acte-ter du blé pour le reven ,ePl contrebande à l'Allemagne. A aucun mom cette contrebande n'a étc pratiquée en Suisse c ^naineraenî, depuis que ia Confédération a décrét le monopole de l'impor-tatiou du blé, ces accusa: tns sont devenues puéri-îo-3. il nous sera permis Mitefois d'y répondre par Ln exPosé d'ensemble gâiirul des mesures prises depuis le début de îa guern pour assurer le ravitaillement du pays en blé. 1 * î-oraque 1a guerre éci& l lea stocks contenus dans les entrepôts civils, îputés ù ceux dont disposait alors Je commerce, aiuraient l'alimentation du pays pour une durée de fils mois au plus. Si l'on tient compte de la récolte indigène, qui suffit à la consommation pendant sokaute-dix à quatre-vingts jours, les approvisionnements pouvaient donc durer jusqu'au milieu de décembre Mais oe calcul était très serré. Il supposait- notamment une répartition de h farine qui tint exactement compte des besoins de cJiaque région, en mémo temps que le séquestre de la récolte indigène. Cette mesure n'a pas éfé appliquée.Le Conseil fédérai s'était ^>t-uré,cn effet, l'arriva-la 1 rance. L'arrangement passé avec l'Allemagne ^e régulier de blés étrangers par l'Allemagne et par ne put jouer, en raison des •;opérations de guerre qui armaient la voie du Rhin, joaig la Confédération obtint de faire entrer 3.000 vv.(^goca de céréales appartenant à des négociants suis^s * L arrangemect avec k. éf' assurait " ie ûébar-^BQrdeaux ? Sain; ^'f-.^oJne rcjré^î 'c • f V - u WJUv V^., ^îc bio ttu V- 1 i'augmenter accusait une Jirnlnution qui devint in- ' 4uiétante. Aussi la Confédération fut-elle heureuse le profiter de l'offre de l'Italie qui mettait le porc de Gênes à sa disposition, immédiatement la situa-don s'améliora ,et en décembre la courbe de l'importation du blé accusait son maximum. Mais ce fut pour descendre rapidement dans les premières semaines de janvier , par suite de l'engorgement du port de Gênes. A ce moment , le gouvernement français autorisa l'utilisation du port de Marseille pour oes arrivages, et l'autorité fédérale prit des mesures qui, en dérivant sur le ^rand port français une bonne partie de ces commandes, accélérèrent sensiblement le débarquement ies vapeurs. A l'heure actuelle, les blés logés dans les entrepôts, ajoutés h ceux qu'eu débarque ou dont les porîs américains préparent l'expédition, constituent une réserve que 1e Conseil fédérai ne veut pas dépasser, niais qu'il s'efforcera de maintenir parce qu'elle représente dans leî circonstances actuelles, un minimum indispensable Le gouvernement fédéral s'occupera donc tout d'abord de loger et de répartir cette réserve qui, selon les prévisions, sera entièrement rendue en Suisse dans le courant du mois de mars. Dorénavant, ,il bornera ses commandes aux besoins réguliers j de la consommation. Le peuple suisse peut donc 1 envisager l'avenir avec quelque tranquillité. U est sûr du lendemain, Mais jette sécurité s'étend à uie période trop restreinte la production de la farine ne conservent pas toute pour que les mesures orddinées en vue d'intensifier leur valeur, c-t la prudenc la plus élémentaire doit engager le Conseil fédéral à en exiger la stricte application. Le pays ne vit ionc plus dans la crainte de voir ses réserves de b'5 s'épuiser à brève échéance; mais sa confiance «ans l'avenir reste limitée par les conditions précal|<?s du marché international* - '.<«■ La fermeture de la frontière alsacienne du côté de 1a Suisse est réglée pi: l'avis suivant des autorités militaires aUemandrs: La zone des opérations de Haute-Alsace sera, à partir du 1er février de cette année, fermée à tout iraf.c par une ligne de jsentinelles la séparant de la zone dite neutre. Les localités suivantes font partie de la zone neutre : Wolschweiler, Bidertal, Lie-oenzv/eiler, Leimen, Neuweil.te.r, Hegenheim, Burg-.elden, Saint-Louis, Huningue. Les communications économiques de la zone nejjtrc avec la Suisse continueront comme par le passé. A partir du ier février tout trafic du nord au s«i ou vice-versa, à travers ia ligne barrée par des factionnaires, cessera. A partir du 1er février, tous les passeports cesseront d'être valables, et de nouveaux passeports ne pourront plus être établis. Par décision du groupe d'armée Gaede,U ne circulera plus sur 1e chemin de fer de Saint-Louis que .es trains militaires surveillés ou des trains transportant du matériel militaire. Les sentinelles et Icsi patrouilles ont reçu l'ordre ie tirer aussitôt sur quiconque tenterîdî de franchir la ligne d'avant-pojtes. La mairie est priée de faire publier celte déciçlor. st de faille savoir que sjuicotiqu® tentera h partir du 1er février de franchir la Ô'iV.Sftt-pc?'?? ??ra fus?!#. La nouvelle zone aeîitre osî plus longue, mais beaucoup moins large que la précédente. Elle ne comprend plus qu'une minco bande de terrain le i long'de la frc-atiAre suisse. Par c ••";.re, il ne sera . r-lûo nécessaire d'avoir un passepoit pour circuler . ' c-ntre la zone neutre et la Suisse ; il suftlra de se " ser,mettre ati>: formalités de la douane. j Une haie de fils de fer a déjà été élevée sur ia U-; gne formant ia limite entre la zone neutre et ia zone j interdite de<î opérations. « 1 — — > ■■ ■ • J EN HAUTE-ALSACE h» b inicÉi aiionr dlllM io( (D'un correspondant de guerre français) Nos lignes devant Thann se déploient en éventail; autour d'AlUirch, elles se reter-ment en tenailles. Des dernières iranchées d'avant-postes, on découvre au loin, roide et tière sur son roc-, la ville et ses églises. Je les ai vues une nuit de gel. La lune faisait miroiter les briques rouges et noires, disposées en losanges. D'étranges dentelures crevaient les vapeur.', bleues. On eût dit une net du moyen âge échouée dans la plaine. Aitkirch et son champ de bataille appartiennent à Sundgau, située au sud du parallèle de Cernay, partagée par le canal du Rhône au Rhin; cette région varie d'aspect et de valeur tactique. La partie que V Oid compose le Jura alsacien. Contrée aux rudes mamelons, hérissée de forêts en gradins, clairsemée d habitations mais touffue en villages, étalant comme un damier ses cultures, ses prairies et ses canaux, c'est un champ de bataille dif-Ptcile et tourmenté. Les Allemands y ont organisé deux importantes défenses: Alfkirch et Britzy-Berg. La première commande le défilé où passent i'Iil, les rouies de Mulhouse et de Bâie, ia voie ferrée; la^Jeuxiè- ^3e'porito'nP.'g.jte sep^kiloni^^«ffiTjoteJy» siâtioiiT'/u, r~ -hottse. Selon le mot de j ■ un pays "de « chicane militaire ». En cet hiver pluvieux, canaux et rivières jouent à nous et à l ennemi des tours de [ leur façon. La semaine dernière, 1 111 et le Larg, déDordant,faisaient autour d'Altkirch ' un merveilleux tossé où nageaient pële-mé-ie planches, bois, sacs de paille, fascines, couvertures. Tous les cantonnements de la ville basse durent être évacués. Un autre matin, nos tranchées sont envahies: quatre-vingts centimètres d'eau. La terre croulant au fond des rigoles, à quoi peuvent servir les canaux d'écoulement? De part et d'autre, les combattants ont à cette heure deux ennemis: le seul invincible, c'est l'eau. La neige désormais s'y ajoute. Les Allemands ont tout fait ici pour prolonger leur résistance. Ils ont multiplié les talus bétonnés aux abords de la ville et sur les collines plantées de vignobles qui commandent la route de Mulhouse. Entre As-pach et Waiheim, pour s'opposer à notre offensive venue du nord, leurs travaux couvrent les vergers et s'étendent sur un secteur de plusieurs kilomètres. Des mitrailleuses sont installées à tous les angles de la cité. On a repéré quelques-unes de leurs baticries sur la place du Marché aux planches. Par eux, les carrières se sont transformées en forteresses. * Peu «te duels d'artillerie, mais de fréquentes fusillades, suivies d'attaques à l'arme blanche. Bombes à main, sapes, mines et catapultes interviennent assez souvent. I On se bat surtout de nuit. Des deux côtés est déployé un grand luxe de projecteurs; i les Allemands y ajoutent obus lumineux et j fusées éclairantes. Dans les clairières char-. ; gées de neige, certaines nuits, aux lueurs ; verdâtres des fusées, l'escarmouche prend I des allures fantastiques de conte de la Fo-i rêt-Noire. ? Les tranchées voisinent étrangement. Il ' s'ensuit de singuliers incidents et de para-e doxales attentes; maint trait d'héroïsme aussi. Sur place, j'ai recueilli plus d'un récit. Les chefs n'y parlent que de leurs hom-lS mes; les hommes que de leurs chefs, rra- ternifé scellée par le courage. :r Ces histoires de tranchées que, l'arme au 3 oras, à trente mètres de l'ennemi, sous un * ;oit de planches disjointes, leurs auteurs II iiieme vous racontent, ces belles histoires, r' chronique vécue de la guerre, mosaïque de i epopt-e, sont la récompense du journaliste r- aux armées. On les lui offre comme un ,e oouquet. J'en rapporterai quelques-unes. s- Canes, il y manquera l'atmosphère et le cadre: est-ce l'effet de la canonnade ou i itpre ro charme du péril de la mort, les plus émou-a- vants conteurs, je les ai connus dans !;\ ie tranchée. ic A Pfcte-rrhouse, un soldat cyciisu. conte: lit « La 28 janvier, à une heure de l'après-midi, j'ai donné la main à cinq Allemands, sur le pont de Moos, en Haute-Alsace. Ce-i la vous paraît invraisemblable. Voici l'épi- ; SOdO: » A midi et demi, nous étions en patrouille sur la ligne extérieure de nos positions quand, tout a coup, en face de nous, une voix se fait entendre. En bon français, or. nous crie: « Français, êtes-vous là? » Immédiatement, nous nous mettons à couvert, le lebel en joue, prêts à faire feu. La voix interroge à nouveau:«Que voulez-vous ici? Venez-voua au Largin?» Je réponds:«Nous faisons comme vous, nous nous promenons! ii F.; la discussion continue. ■( Nous étions toujours cachés, Uivisibles les uns autres, prêts à tirer dans la direction d'où venaient tes appels, il était permis d'estimer la distance qui nous séparait à soixante mètres.Les Allemands nous proposent d'échanger des journaux. ; Volontiers avons-nous répondu. U est convenu que nous avancerons les uns û la rencontre des autres jusque sur le pont de Moos.No-ire parole, d'honneur est donnée qpç. personne ne tirera. » Les Allemands approchaient en confiance. lis étaient cinq. La rencontre a lieu sur le pont. Nous échangeons quelques mois, nous nous donnons les journaux, nous partageons cigares et cigarettes... » Di eilrtliti an§ Jeifre - <;f>»— Un publiclste du Midi de la France fort connu sous le pseudonyme de «Pierre et Paui» et qui est un Intime .ami de Joffre, a publié Jl y a .quelques jours dans Ia Dépêche 4c Toulouse ie,récit d'un en-treiien récent qu'il eut avec le généralissime français.Il trouva joifre au Quarner Général. — Tout va bien, très bien J cria joiïre avant que j ' l'.ii eusse rien, demandé. Soissoas? Ce fut une fatalité, peut-être aussi une faute, oomme tu veux. En tout cas, un simple épisode et rien de plus. Je n'a jamais douté un seul instant du succès final de notre affaire. » Ainsi Mrlait-il déjà au début des hostilités. Et au- • ' V > —. - - , _ ... .- -O. r . "'HP!:v»WsR, l'ft «Q i )ï:} >( yr.M Et je iui demandai si r&llcaieat, coaune oa le croit dans le peuple et même dans l'arsriée, il est vrai qu'alors, en Belgique, nous ayons subi l'Irrésistible pression de Is supériorité mjœérique de l'ennemi. Le générai jofîre, qui de toute sa vie n'a tneuti, me répondit: — En aucune manière! Notfe armée était assez forte. 1.1 bataille de Cha-lerci nous aurions dû la gagner, fv dix fois pour une. Elle fut perdue par notre faute, par une erreur du Commandement. Longtemps avant la guerre. J'avais acquis la conviction qu'un grand nombre de nos généraux étaient fatigués. Certains d'entre eux s'étaient révélés à moi comme incapables. D'autres m'avaient fait concevoir des doutes h leur suiet, d'autres enfla œ'inqulf-taient tout à fnh. J'avsis exprimé je projet de remplacer dans le haut commandement de l'Armée les éléments usés et inutilisables, par de jeunes énergies et j'aurais moniS cette besogne à bonne fin, malgré tous les commentaires et toutes les criailleries. •Maie, la guerre est trop tôt venue. 11 y avait aussi, parmi les généraux, certains ^ui ne répondirent pas à ia confiance que J'avais mise en eux. Car le véritable chef se révèle réellement à la guerre, niais non dans la «grande boutique». La plus vive intelligence, la science la plus,sûre et |a plus vaste, ne peuvent valoir sans un certain esprit d'action, la main dans la main. Sùns cela, les meilleurs peuvent même devenir un facteur.d'iiisuccès. La responsabilité, û la guerre, est tellement lour-1 de qu'elle peut annihiler chez les hommes les miens doués, les qualités les plus brillantes. Cette catastrophe s'est abattue sur quelques-yns, de_ nos généraux. Il se produisit chei eux comme W renversement de tonte valeur. Je reconnus ieur Je.tblesse et je dus y parer. 1 A certains d'entre eux, j'étais uni par les Ueno ■ de la camaraderie, voire même die l'amitié. Mais si j'aime mes amis, j'aime la France d'un autre amour encore. Je les ai relevés sur ie champ de leurs fonc-ï rions, ce qui me serait arrivé également si je m'étais trouvé incapable ou trop faible. : Ce n'était pas, il proprement parler, une punition pour les intéressés* c'était uniquement ur.e mesure • inspirée par l'intérêt général. J'ai exercé rudemeo» le9 devoirs et les prérogatives de mes fonctions. Mais quand je fus seul, ie pleurai. Afin d'arracher ie généralissime à ces souvenirs j mélancoliques, l'interviewer sollicita quelqu-ss dé-:i taiis au sujet de la célèbre retraite de la Marne et S quel était l'avis de JoSre sur les raisons qui «vaieM . pu déterminer le. général von Kluci: à suspendre sa e marche sur Paris, au moment même où la capitale É était à sa portée. il — Cetto retraite, répondit Jcffrc, fat une chose ;. extrêmement simple. i- Et il expHqua ensuite, cr.rle en main, comment e l'armée *or. Kluck se rua en tempête vers Paris, i- Les soldsts allemands iflsrchnier.t mèrr.e siris équi-a psnKsnts. Pendant la retraite des troupes f.taçalses qui dura dix Isuvs, Joiîre avait ,daas le voisinage . : d'Amiens ©t scr !c flanc de l'armée tl'ir.vaska coos-> titiié--, en secret, toute une armée.. les Allemands î, n'es ftrçjfat :itn su. Iioqu'38 iour où la çonççr.tr»- - ^ :

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Cet article est une édition du titre Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Arlon du 1914 au 1916.

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