L'indépendance belge

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s.n. 1916, 20 Mai. L'indépendance belge. Accès à 09 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/dz02z13n55/
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L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UN! : ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE : 5 OENTS) i administration et redaction: bureau a paris: o a an c? ru cttdor house. tudor st., london. b.c. 11. place de la bourse. SAMEDI 20 iVIAI 1916. , ( 3 mois. 9 shillings. ) , TELEPHONE: CITY 3960. ^ teleph.: et En «ente à Londres à 3 h. le vendredi 19 mai. T 1i shS™8' J Conservation par le Progrès. LA SITUATION. Vendredi, midi. mises. Elles sont solidement forgées et La lutte dans Trentin est toujours aus- permettront bientôt de réduire l'orguéil- sî vive, mais les Autrichiens, n'ayant leuse et peu scrupuleuse Allemagne à plus pour eux l'avantage de la surprise, merci. I n'ont plus que des succès insignfiants à En attendant, les impériaux ont un I enregistrer. Dans le secteur principal, petit succès local à enregistrer sur les I c'est-à-dire à Zugna Torta, au sud de hauteurs de Vimy, où ils ont pu s'em- I Jovereto, l'ennemi, revenant à l'assaut parer d'un entonnoir qu'ils ne détien- I cinq fois de suite, n'a pas réussi à forcer dront probablement pas bien longtemps, les lignes italiennes, et à dû se retirer Sur le front belge un détachement après avoir subi des pertes importantes, allemand qui, après un bombardement Telle est, du moins, la version italienne, intense essaya d'enlever un poste belge Le communiqué autrichien ne parle au nord de Steenstraete, a été arrêté par pas de ces échecs, mais fait mention de le feu de barrage de L'artillerie et de I 900 nouveaux prisonniers et de 18 ca- l'infanterie belges. nous et 18 mitrailleuses capturés. Du Les aviateurs n'ont pas chômé non côté d'Adamello et dans la vallée du plus, malgré la grande activité qu'ils ! Ledro, c'est-à-dire à l'ouest du Lac de avaient déployée la veille. Garde, les attaques autrichiennes n'ont Le communiqué britannique signale I pas eu plus de succès et les Italiens ont treize combats aériens et le français énu- pu faire des progrès, capturant un im- mère une série de centres militaires alle- Cort-ant butin. Enfin, sur l'Isonzo, dans mands bombardés par les escadrilles . secteur de Monfalcone, nos Alliés ita- françaises. La. gare de Metz-Sablons en | liens ont, au cours d'une contre-attaque, était et cette insistance doit enrager les I repris une partie de tranchée tombée aux Allemands et les gêner considérable- I mains des Autrichiens il y a quelques ment. jours Dans ce secteur l'ennemi fait uaage Rien à signaler sur les autres fronts à I de gaz asphyxiants et de liquide enflam- part quelques tentatives allemandes renié. poussées sur le front russe et un camp Sur le front occidental ce sont les turc détruit en Egypte, à 80 kilomètres I secteurs de Verdun et de Vimy qui con- environ à l'est de Suez. tinuent de concentrer le.principal in- Maintenant que le golfe de Riga est térêt. débarrassé des glaces, il faut s'attendre A Verdun les Français ont, tout à une recrudescence d'activité de ce côté, d'abord, repoussé plusieurs attaques Comme entrée de jeu, les Alliés (sous-ma- contre les positions du Bois d'Avocourt rins russes ou britanniques, on ne sait et une autre contre la côte 304, puis se au juste) ont ooulé, à hauteur de l'Ile sont saisis d'une redoute fortement or- Landsort (Baltique), trois vapeurs alle- ganisée par les Allemands sur le versant mands d'un tonnage total de près de nord-est de la côte 304. 8,000 tonnes. La perte de ces navires et A lire les communiqués allemands, de leurs cargaisons et la menace que con- [ rédigés comme on sait en vue de calmer stituent les sous-marins ennemis pour la les alarmes de la population indigène, navigation allemande dans la Baltique ce sont les Français qui attaquent augmentera encore la crise économique j et les Allemands qui se tiennent dans laquelle se débattent nos ennemis, sur la défensive ! Est - oe que Les Alliés ont perdu, eux, deux na- par hasard lee Allemands en auraient vires, coulés par les Allemands, le plus i assez de la saignée que leur ont infligée important étant le " Mira " (3.050 ton- I les Français sur les Haute de Meuse 1 II nés). I y aurait de quoi et on comprend que La Chambre française a repris hier ses | l'empereur soit tenté de mettre fin à ce travaux. carnage inutile. On raconte à ce sujet M. Briand, dans un discours très ap- une histoire qui fait, paraît-il, le tour de plaudi, a déclaré, au milieu des acclama- l'Allemagne et qui, vraie ou inventée, tions, que " l'heure décisive approche et explique les réticences des communiqués que nous sommes justifiés d'entretenir boches. On dit donc que Guillaume II, les plus vives espérances.'' "Il dépend fier des exploits d'un de ses régiments de la solidarité de notre effort, a-t-il dit, 6urles Hauts de Meuse, manifesta le dé- que la victoire brille demain sur les plis sir de le passer en revue. La veille de la de notre drapeau." revue, le régiment, décimé déjà, fut mis, Parlant ensuite de la collaboration du à nouveau, sévèrement à contribution et parlement, M. Briand a dit qu'une con- lonsque le lendemain, le régiment défila, fiance réelle et profonde, mieux que 1e Kaiser se trouva en présence de . cela, fraternelle, était nécessaire entre trente hommes, seuls survivants des glo- le gouvernement et les Chambres en vue rieux combats ! L'histoire prétend qu'en d'assurer le triomphe du pays ! A la voyant ces trente hommes, l'empereur se suite de cet appel, la Chambre a mit à pleurer comme un enfant! L'ogre ajourné la discussion sur la censure, impérial serait-il par hasard accessible à Le ministre des finances, M. Ribot, a la, pitié, ou n'était-ce pas plutôt le re- déposé sur le bureau de la Chambre un mords qui fit jaillir ses larmes? projet demandant un nouveau crédit de Quoiqu'il en soit, Verdun a probable- huit milliards pour le troisième trimestre ment coûté plus cher à l'armée allemande de 1916. Avec cette somme, les dépenses qu'aucune autre de ses entreprises sur de guerre consenties par la France de- fe front occidental, et nous ne sommes puis le début des hostilités se chiffrent pas surpris d'entendre que l'ennemi se au total de 54 milliards et demi de concentre maintenant en vue d'une offen- francs. " sive sur un autre point du front qui se- Aussi M. Ribot a-t-il déposé concur- raifc, cette fois-ci, le front britannique, remment avec sa demande de crédits, une Mais s'il s'imagine pouvoir y réussir série de projets visant l'introduction de piieux qu'ailleurs, il se trompe. " On ne taxes nouvelles, ou le renforcement des passe pa^" non seulement à Verdun, taxes existantes. Il propose également bais nulle part, et c'est en vairî que les de mettre fin au privilège des bouilleurs Brinées du Kaiser essayent de briser les de crus. Nous aurons l'occasion de reve- toenottes que les armées alliées leur ont nir, par ailleurs, sur ces projets. NOUS PROTESTONS. Une campagne dangereuse. Depuis quelque temps, il se produii •tans certaine presse anglaise une vive campagne contre les Belges, que It'oc accuse ni plus ni moins de vouloir enlever le "gagne-pain" des Anglais. Des tribunaux — qui corresponden! chez nous à des commissions de recrutement — se font les interprètes du mé-contentement des ouvriers, et l'on a lu par exemple, dans le "Daily Express" el 'e "Daily News", des exagérations comme celle-ci : "Il y a 200,000 alliés en %e militaire travaillant en- Angleterre enlevant le pain des travailleurs an-£'ais," et ces accusations sont reproduites avec grands titres sensationnels : Scandai of Allies of military âge in England !" t I- on arrive ainsi, en répandant ces asphyxiating gases" à créer entre An-?lais et Belges une atmosphère de suspicion et un esprit d'hostilité réciproque 5ui est hautement regrettable et qui pour-ra't créer une situation dangereuse. Aussi croyons-nous devoir protester et attirer l'attention des autorités sur les attaques injustes dont les Belges sont le.- yictjmes. Il est d'abord absurde de prétendre : qu'il y a 200,000 alliés en âge militaire : en Grande-Bretagne. Les recensements ont accusé environ 250,000 Belges exilés au total—que l'on déduise ceux qui sont repartis,, les femmes, les enfants, les vieillards et les hommes au delà de 40 ans, et l'on verra ce qu'il reste comme nombre de Belges d'âge à prendre le service militaire. Cependant, ce sont bien les Belges que le "Daily Express" et le "Daily News'' visent dans leurs articles, car îes Français, les Italiens, les Russes qui ne répondraient pas à l'appel sous les armes dans leur pays seraient considérés comme déserteurs et conséquem-ment appelés à être poursuivis et condamnés à de très fortes peines s'ils rentraient plus tard chez eux. Une jeunesse héroïque. Le gouvernement belge est dans une situation toute particulière. 11 n'est "pas chez lui, il est lié par ,1a Constitution, il ne peut convoquer le Parlement, il est en quelque sorte désarmé devant les re-fractaires, il n'a jamais pu prévoir la pénible situation sous laquelle il se trouve. Cependant, 'e gouvernement belge étudie la question et. si nous sommes bien renseignés, il est sur le point d'appeler aussi sous les armes les jeunes gens de 25 à 35 ans, célibataires et mariés. Mais il n'a pas fallu de loi, il n'a pas fallu de loi' de "compulsion" pour voir 15,000 à 20,000 jeunes Belges se trouvant en Belgique sous la domination allemande, passer la frontière au péril de leur vie, rampant des heures dans les bois, passant des fossés et de.-, canaux à la nage, bravant les fils élec-trisés et les coups de fusil des patrouilles allemandes. Les Anglais pour se rendre au front, quand la loi de compulsion les y obligera, n'auront pas à braver de semblables dangers. Aussi nous pouvons crier bien haut que la nation qui a fourni les héroïques combattants de Liège, de Haelen, de l'Yser, qui ont été fauchés par milliers par la mitraille -allemande en attendant les secours britanniques et français, et qui voit aujourd'hui tant de ses fils affronter la mort pour aller remplir leur devoir civique n'est pas une nation composée de pleutres ni de lâches. Les Belges ont tout perdu ! Et il faut d'autant plus admirer ces Belges courageux qu'ils n'ont été entraînés dans cette giierre que malgré eux. Us n'avaient rien à gagner à résister à l'Allemagne, ils avaient tout à perdre. Ils n'avaient pas à défendre la suprématie de leur commerce, ils n'avaient pas à se débarrasser d'un concurrent terriblement dangereux, ils n'étaient pas dans la nécessité d'écraser ou d'être écrasés. Us ne se sont battus, ces Belges, que pour le Droit et pour l'Honneur ; ces (messieurs les jurés de Bethnal Green l'ont oublié. Et dans cette lutte les Belges ont tout perdu : leur pays a été ravagé, les populations massacrées, les villes détruites, l'outillage industriel pillé, leurs merveilleux monuments réduits en cendres, et les Belges ont dû fuir et sont à l'étranger sans un centime, à chargé de la charité publique. Qui, ces héros vivent maintenant de secours que l'on tend chaque jour à réduire davantage. Du travail, c'est avec une peine infinie qu'ils ont pu en obtenir et encore pas tous. J'en connais qui depuis des mois battent et rebattent les bureaux, les ateliers, des installations multiples du Board of Trade et qui ne trouvent pas d'occupation.Il y en a qui se sont cependant fait une situation dans les usines à munitions. Ce sont pour la plupart des réformés qui gagnent 2 à 3 livres par semaine. Ils ont alors de quoi donner à Vivre à leur femme et à leurs 'enfants. Une comparaison. "Mais dans quelle situation seront les Belges si on les compare avec les Anglais le jour où ils devront gagner le front? L'Anglais touche une forte solde sur laquelle il peut -économiser puisqu'il reçoit ls. 2d. par jour. La femme du soldat anglais reçoit en outre à Londres ls. 10d., plus 5d. pour le premier enfant et 4d. pour les suivants. | De plus, en cas de blessures qui l'es-I tropient, le soldat 'anglais reçoit une in-! demnité et en cas de mort du mari la femme touche une pension. La Grande-Bretagne est riche. La Belgique est lamentablement pau-' vre. Le soldat belge touche pour toute solde 3Jd. par jour, c'est tout. La femme du "soldat belge reçoit 6 pence par jour et 2 pence par jour pour chaque enfant. De sorte que la femme d'un soldat anglais ayant trois enfants, touche par jour 3 shillings et la femme du soldat belge, dans les mêmes conditions, 1 shilling par jour. En cas de blessure, le soldat belge ne reçoit rien, et en cas de mort il n'y a pour la femme aucune pension. Aussi quand l'Anglais, père de famille, quitte les siens, il est rassuré sur leur sort. Quand le Belge part pour le front, :! sait qu'il aura, lui, juste de quoi vivre; il sait qu'il laisse les siens ''dans la misère,Est-ce que Messieurs les jurés de Bethnal Green ont songé à tout cela? Les erreurs. Mais qu'est-ce qui fait dire qu'il y a tant de Belges embusqués? Nvest-cc pas le grand nombre de réformés qui séjournent ici, travaillant surtout dans les usines à munitions? L'n grand nombre d'entre eux a négligé de réclamer l'insigne des réformés, de sorte que rien ne décèle ce qu'ils ont fait. J'en voyais un, .l'autre jour, 28 ans en-.viron, paraissant pâle et maigri, mais jeune encore. Rien ne dénotait, le soldat blessé, et lui aussi aurait pu soulever les colères de ces Messieurs de Bethnal- Green. — Qu'avez-vous eu, lui deman-dai-je? — Voici. Dans le bus, le soir, en retournant chez moi, un monsieur m'a écrasé le pied. Or, j'ai eu, près d'Anvers, au combat sur la Gèthe, les quatre doigts du pied enlevés, et ce monsieur a rouvert ma plaie. J'ai été quinze jours immobilisé ; pendant ce temps-là, la femme et les enfants devaient \ ivre ; j'ai mangé mes petites économies et je me remets maintenant au travail ; mais si pareil accident m'arrive encore, nous aurons faim !' ' Situation pénible. Qu'il y ait par ci par là des embusques, même sans être des " conscientious objectars," cela se peut, cela se voit aussi, ou cela se verra, également en Angleterre, mais que d'une infime exception l'on 11e vienne pas établir une règle. Les Belges sont assez malheureux ici pour que certains organes de la presse anglaise leur épargnent les violentes et injustes attaqyes comme celles dont ils viennent d'être l'objet. La plupart des Belges sont, en effet, traités pour le momênt en prisonniers. Si l'un de nos compatriotes veut rentrer en Belgique, on l'empêche, même s'il a soixante ans — s'il veut aller chercher un emploi en France on ne lui permet pas de partir ; s'il a trouvé une position en Espagne il lui est interdit d'aller l'occuper. Il ne peut pas même aller respirer pour son week end l'air de la mer ! area prohibited ! Nous n'oublions rien. >. Certes il faut être sévère dans la surveillance des étrangers, il faut se méfier et l'on ne saurait étie trop attentif aux déplacements des suspects, mais il ne faut pas généraliser comme il y a actuellement une tendance a le faire. Nous nous souvenons de tout ce que nous devpns à. la grande générosité de la Grande-Bretagne, nous savons quelle dette de reconnaissance nous avons contractée, nous n'oublions rien mais nous avons cru cependant devoir protester devant ce mouvement cle défiance qui nous est signalé de multiples côtés et qui est aussi déplorable que mal fondé. A. DE LAVALX. LETTRE OUVERTE À MONSIEUR LE MINISTRE DE LA GUERRE. La question. I.e 18 avril 1916, des membres du Sénat et de la Chambre actuellement en Grande-Bretagne ont demandé à M. le ministre de la guerre, à M. le ministre Vandervelde, à M. le ministre des chemins de fer et à M. le ministre de l'agriculture et des travaux publics si l'adjudication publique restait la règle pour les fournitures faites à l'Etat Belge et notamment à l'armée? quel était le mode de publicité? si l'on donnait avis à ceux qui se faisait inscrire? si, à prix égaux, la préférence était donnée aux Belges? Les réponses. Les seules réponses qui ont été publiées, 'A ce jour, émanent de M. Vandervelde et de M. le ministre des chemins de fer. Avant de répondre aux questions indiscrètes qui lui ont été posées, nous engageons vivement M. le ministre de la guerre à prendre connaissance des déclarations ci-après : Elles ont trait au fonctionnement de la commission belge de ravitaillement à Londres, et nous sommes persuadés que MM. les ministres qui ont répondu en toute bonne foi, seront intéressés par les faits que nous allons 'exposer. Les débuts de la Commission de Ravitaillement. Après la retraite d'Anvers, le gouvernement belge délégua, à Londres, des I , fonctionnaires pour réapprovisionner l'armée. L'omnipotence et l'incompétence de certains d'entre eux, cotomis-sionnés pour acheter" des objets les plus hétéroclites, des textiles, des couteaux, des équipements, fit merveille.. On raconte à leur sujet des histoires qui doivent être fausses puisque certains de ces fonctionnaires sont toujours en fonction, quelque part, à Calais, ou ailleurs.Elles mériteraient cependant d'être réunies et nous sommes persuadés que nos lecteurs éventuels voudront bien compléter notre documentation. On parle, par exemple, de commandes passées à un failli à un prix de beaucoup supérieur au cours du marché. On signale l'influence considérable d'une firme X., marchands de drap, de leur métier, à laquelle était réservée le quasi-monopole des ventes de marchandises les plus diverses, des clairons entre autres. Certains de ces fonctionnaires avaient leurs préférences et malheur à ceux qui venaient troubler la sérénité de leurs opérations. Xe faisaient-ils pas vivre des Belges? Vains efforts de Belges. Mais nous savons de nombreux Belges qui n'avaient pour recommandation que leur volonté de travail et leur honnêteté et que l'on a systématiquement éliminés. Et cependant les Belges qui voulaient s'affranchir de l'hospitalité et reprendre conscience d'eux-mêmes ne pouvaient prétendre vendre aux Anglais des marchandises anglaises ! C'eût été une concurrence indiscrète, si c'eût été possible. Ils 11e pouvaient que s'efforcer de fournir à leur gouvernement ! La liste des doléances serait longue, même si nous nous -bornions à signaler les plaintes qui nous ont été faites par les intéressés eux-mêmes ! Monsieur D..., dont l'usine avait été détruite en Belgique, dut revenir treize fois (il habitait à une heure de chenlin de fer de Londres) avant de connaître une spécification. A Monsieur S... on remit des échan- tillons hypothétiques dans l'unique but de s'en débarrasser ! Etc., etc. Ecœurés de tant de favoritisme, des postulants fournisseurs demandèrent (c'était en avril 1915 !) • de remédier à cette situation. Le délégué du ministre de la gurre déclara alors que la nomenclature des articles dont on aurait: besoin serait affichée dans la salle d'attente de la Commission belge. On attend toujours l'affichage. C'est sur ces entrefaites que fut déléguée une commission de contrôle pour indaguer sur les opérations. L'opinion publique a été mise au courant de différents "manquements" constatés. N'en parlons pas. Une autre tactique. Puis vint une autre tactique. Pour éviter les intermédiaires il fut décidé de ne recourir qu'à ses fabricants. Du coup était éliminée toute 'a "horde" des Belges réfugiés ! A cette besogne patriotique, les fonctionnaires de la commission du haut en bas de l'échelle s'employèrent avec un soin jaloux. Les demandes de prix furent uniquement adressées aux fabricants anglais— faut-il parler des deux ou trois fabricants belges qui eurent la bonne fortune de disposer de capitaux pour établir leur industrie? La réponse de MM. les fonctionnaires était invariable: un quémandeur en mal de travail ou de fourniture était reçu par j un "nous n'avons besoin de rien" stéréotypé ou par cette question: "êtes v ous fabricant inscrit sur les listes cle fournisseurs au Board of Trade? dans 'a négative nous n'avons rien pour vous !" Nous avons vu refuser à des Belges la simple communication de spécifications ! Des cas absolument révoltants se 'sont produits ! Voici le cas d'un Belge qui achetait les matériaux bruts à un fabricant anglais et qui faisait confectionner par des Belges travaillant à do-| imioiîe les dits matériaux. Il fut obligé, j pour avoir une commande, de faire signer le contrat par le fabricant anglais qui ne connaissait rien du finissage de la marchandise. Voici un autre Belge à qui, dans un moment de presse, on a dû avoir recours pour trouver un article spécial difficile à se procurer. On lui a demandé le nom du fabricant " pour la bonne règle,' et depuis lors les demandes de prix et les commandes vont directement au fabricant anglais ! Evidemment le fonctionnaire croit être le plus honnête homme de la terre et il pense avoir agi dans l'intérêt du gouvernement puisqu'il a •éliminé un intermédiaire inutile ! Quant aux démarches auprès du Board of Trade pour pouvoir fig-urer sur la liste des firmes consultées, elles se heurtent, pour les Belges, à un *' non pos-sumus '' irréductible. Des démarches faites par notre consul-général lui-même, M. Poliet, sont restées sans résultats.Suppression des intermédiaires. Xous comprenons que le gouvernement anglais s'efforce de supprimer les intermédiaires—quand il s'agit d'Anglais. ! Mais encore a-t-il tort de considérer l'intermédiaire négociant 011 courtier comme un rouage inutile. L'intermédiaire donne son temps, ses connaissances techniques, discute avec les producteurs. A vouloir tuer l'intermédiaire on tue souvent la division du travail. Ainsi 87è<ae année. No. 118

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Londres du 1914 au 1918.

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