L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 04 Novembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 28 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/ms3jw87s2h/
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gcm® ""SytieiÊ" 'S cèttts flO centimesi5 «lëudi 4 novettîbrë 1913 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer •Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande^ Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N. JE* VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédactev en Chef : Gustave Jaspaers. _ ... , _ , , ... ( Charles Bernard, Charles Herblet. Comité de Rédaction: l „ . , , ( René Chambry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. Voorburgwal 234-340, Amsterdam Téléphone : 1775. Abonnements! Hollande fl. 1.50 par mois. Etranger fl.S.OQ par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne, Le commencement de la faim Nous recevons d'Allemagne des nouvelles réjouissantes. Ils ont faim, là-bas. La viande est hors de prix, et le pain est pins ,,"K" que jamais. Le beurre aussi devient ,,K", et tout le reste. L'hiver s'annonce mal pour ellî. Peu de vivres, peu cîe charbon, et peu do victoires surtout. Décidément la guerre n'esfcpa-s une bonne affaire, et les Boche3 ont mis leur argent sur un mauvais cheval. César disait à 6es soldats de frapper au visage les soldats de Pompée. Mais la guerre a changé d'aspect depuis César. Aujourd'hui c'est à la bourse et à l'estomac qUe l'on frappe. Les Alliés le savent bien. Ils y ont mis du temps, peut-être, mais la chose maintenant est en bonne voie. Les Allemands sont en aveu. Ils ont faim. Ils s'inquiètent. Vous savez avec quelle sollicitude ils soignent leur estomac, avec quelle conscience ils le remplissent. C'est fini, cela., Finis les longs repas, avec des viandes diverses, mêlées d'acres confitures; fini, je vous dis. L'Allemagne, après 15 mois d'une guerre atroce, commence à sentir le pincement de la privation. Elle mordille depuis des mois un pain que les meilleurs patriotes ne peuvent pas ne pag trouver infect. Elle en est réduite, elle, la Victorieuse, elle, l'épée du Seigneur, à faire maigre quatre fois par semaine et à ne boire du laitv qu'en minces rations, — ce qui est certainement la façon la plus désagréable de boire du lait! Le beurre aussi est rare, et rares les légumes frais. Les repas de Berlin manqueront de somptuosité cet hiver et les eoldats boches dans les tranchées de Pologne et de France trouveront sans doute que leurs paquets de Noël manquent de magnificence.Un moment, ils essayèrent de faire du ! bluff, comme toujours. Ils proclamèrent i que, tant que l'Allemagne aurait des labora- | nres, elle ne manquerait de rien. Les ^es sourirent de cette naïve prétention, ni a 13 la majorité des Allemands hochèrent la, tête àvéc assurance. L'Allemagne, le pays des chimistes, de la contrefaçon et des imitations, l'Allemagne affamée, allons donc! On essaya de mille choses. On fit du pain avec des choses innommables, on tenta du fromage artificiel, dont la vue, sans parler de l'odeur, fit lever le coeur même à des Bûches pangermanistes. On ceroha des formules magiques pour rempiler le beurre par je ne sais quelle stéarine riante que l'on proclama hardiment ,,beau--itp plus nourrissante" que le beurre naturel. Les laboratoires ne chômèrent pas: quelques Croix de Per distribuées avec intelligence à des chimistes éperonnèrent encore leur désir de bien faire et de tirer la subsistance et la pitance du peuple allemand de l'air du temps... Mais la chimie allemande a aussi ses limites et l'estomac boche n'a point la résistance que l'on croyait. Quand on voyait manger des Allemands naguère, ou se disait que de tels citcmaca digéreraient tout, — jusqu'à des cailloux. Eh bien, on se trompait. Les estomacs allemands se sont révélés d'une délicatesse imprévue mais charmante. Le bsurre tiré de la chandelle, le pain fait avec du crottin de cheval, le fromage tiré des ordures ménagères, — toute cette nourriture ,,K", les Allemands n'en veulent plus. Leurs estomacs n'en peuvent plus supporter. La chimie faisant défaut en nême temps que la nourriture et la victoire, we vont-ils faire? La paix, disent-ils. Ouais ! Mais il faut éb» plusieurs pour faire la paix, et la volonté des Allemands de la faire ne pourra que fortifier la volonté .des alliés de la leur refuser. Vous connaissez les rumeurs corses de ,,paix honorable" que 1-' agence Wolff et ses complices"/ Nordeu, Agence Bulgare, ICorrespcndeiiz Bureau, Agence Milli, viennent de mettre en circulation. Vous sav iz que le prince de Bulow est à Lucerne cù il va paraît essayer de faire la paix après avoir échoué dans sa mission, beaucoup moins importante, d'engager l'Italie à rester neutre. Vous savez que des agents allemands circonviennent aussi M. Wilson. Tout oela est enfantin, à force de vouloir être malin. Le paix, maintenant, il faudrait être Allemand pour la ; vouloir. Les Alliés, a cette seule idée, rient avec confiance. Car le désir de paix chez les Allemands n'est que l'assurance de leur prochaine débâcle. Et c'est maintenant que ] ta Alliés signeraient une paix, même avan- 3 tegeuso ! Mais l'Allemagne n'a pas encore < tié sérieusement atteinte dans ses oeuvres vives. Son armée est détruite, et son indus- ( trie désorganisée. Mais c'est tout. Son ( territoire est intact. Et demain, si on lui 1 accordait la paix folle à quoi elle tend, elle t rouvrirait ses frontières, sa flotte réparai- ] ,fait sur les mers, son armée se réorganise- i r^t, son industrie se rétablirait. Et, daus s Vlîlgt ans, tout serait à r.ecommenoer et 1 n°s enfants verraient une nouvelle guerre, t plus terrible que la présente ! ( Alors, vraiment ce ne seraio pas la pei.ue... ] que les Allemands aient faim. Qu'ils c Offrent un peu. C'est bien leur tour, en 1 étendant mieux. La paix, — non leur ê paix la paix que le monde réclame pour f P°uvoir respirer dans la liberté, elle se si- t non à Berne, ou à La Haye, mais en r «^emagne, Ert sur un tambour ! o i^beiman à Pour nos soldats au front Pour» Beun* Si Nicolas, Noël et Etnennes L'tlan est donné. — On monte à Vassaut. Déjà les 2»'entières souscriptions arrivent. Comme. Van dernier, des voeux touchants, des légendes lyriques ou naïves les accompagnent. Et cela surtout est consolant. Après un an, on pouvait s*attendre à quelque désillusion, à du découragement peut-être. Il m'en est rien; les Belges du dehors comme ceux qui gémissent sous la domination étrangère ont la foi, Vinébranlable, foi en la victoire finale. Leur patience, loin de s'émousser, s'aiguise au contraire. Ils sentent qu'en tous cas la décision s'est rapprochée d'autant. Un an, c'est peu, en somme, dans la vie humaine — ce n'est rien dans la vie des peuples. Et cette aimée, lourde d'émoi et de larmes, fut aussi , féconde en expériences. Nos âmes agitées d'occidentaux, peu à peu, s'apaisent, s'ouvrent aux grandes pensées, aux 'problèmes éternels, et, sans tomber dans l'indifférence pernicieuse du fatalisme, s'aguerrissent contre le malheur, s'arment de patience. Vous verrez, si la guerre perdure, que tous les Belges finiront par avoir l'âme d'un Bouddah Sans doute, cette force morale est-elle le résultat de la communion constante qui existe entre nous et 7ios soldats. Lisez les lettres du front, et dites s'il est de nos jours lecture plus réconfortante, plus exaltante et meilleur viatique. Montant de la première liste... 200.00 fl. 1.50 fr s. M. Joseph Walk 60.00 ,, M. L. Losange-Jaspaers, pour qu' Anvers soit bientôt débarrassé des Boches 5.00 fr. M. A.d. Mistiaen 0.30 ,, Les éditeurs de l'Echo Belge ... 5Ù.00 frs. Madeleine et Jean de Cliaffoy, de Cour celles, pour la St. Xi-colas de leurs braves grands frères 20.00 ,, I Arthur-Emile ; 0.20 „ Pour nos braves petits soldats O.qO Major D. Amersfoort 2.50 fl. M. Pli. Pic h, La Ilayc 1.00 „ Chacun suivant ses moyens « 0.50 ,, Par pals moyens ravitailler les troupes serbes. Pour grave quo soit la situation de la Serbie, cette héroïque nation ne làisse pas d'être capable de rudes coups de boutoir. Les Serbes n'ont encore à. compter que sur eux-mêmes et seuls ils ne sont pas en état d'offensive^ Ils ne peuvent même pas espérer rétablir les communications avec Salonique, coupées sur une longueur de plus de 150 kilomètres, de Vrania à Ku-manovo et à Uskub. La question la plus urgente est donc celle de l'établissement d'une nouvelle ligne de ravitaillement et d'évacuation. Ravitaillement parce que l'armée du roi Pierre, bientôt privée de son seul arsenal de Kràguje-vatz, n'aura plus à compter que sur les ressources du dehors. Evacuation, car la Serbie a conservé, souvenir de ses magnifiques exploits, un butin de quelques 60.000 prisonniers austro-hongrois, qui doit commencer à devenir très encombrant. Il est tout naturel de le confier à la garde des illiés. La route de la mer Egée fermée, force 3st de regarder vers l'Adriatique, quelles pie soient les difficultés techniques. Immédiatement la pensée se tourne vers Âmtivari, le port monténégrin, le seul de jette côte qui ait reçu d'une compagnie talienne un embryon d'organisation. 11 faut ' Y renoncer. Depuis le jour où la flotte française a abandonné le blocus de Cattaro, le oort d'Antivari a été rendu impraticable par la marine autrichienne. Le problème serait donc insoluble, si les 1 îardis montagnards de la Tchernagore ] l'avaient occupé Scutari, il y a quelques semaines. Scutari se trouve, on le sait, sur les bords ^ l'un lac, à une assez grande distance de la ;ôte. La ville est reliée par une route au ] Lavre — le nom de port serait beaucoup rop ambitieux — de Saint-Jean-de-Médua. £ )'autre part, Scutari communique avec la rier par la rivière Beyana, accessible aux euls navires de très faible tirant d'eau. L3 î ac de Scutari a trois ports: Virpazar, Riéka t Plavnitza, d'où des routes rayonnent vers ! ïranovo, Plevlye et Priboï, Ipek, Mitrovitza, -, )jakofo et Prizrend Par toutes ces localités, ui se trouvent dans le Sandjak et dans * Albanie serbe, des communications peuvent C tre établies Mais songez aux difficultés. Il c aut organiser une base navale de trans- S ordements, le transport fluvial et les char- J ois sur des routes de montagnes. Comme c n n'a pas l'embarras du choix, il n'y a pas J-discuter, U faut agir, ^ En Belgique. A Bruxelles. (De notre correspondant particulier.) Lorsqu'on arrive dans la' capitale, on s'imagine entrer dans un gigantesque cimetière. Mais, à mesure qu'on porte ses pas vers le centre, de la Place de Brouckère à la Bourse, la circulation devient aussi intense qu'aux beaux jours du temps jdo paix. La, paix? Ah! l'Allemagne la désire ardemment. De bonne source, j'apprends que le kaiser aurait écrit à son nouvel ami Benoit XV afin de le prier d'intercéder auprès des alliés pour la signature d'un compromis. Sa Sainteté répondit qu'elle se mettait à la disposition de l'empereur, toujours prête à se jeter sur la première main tendue en faveur de la trêve des armes, mais qu'il serait peut-être bon que les Allemands évacuent d'abord >«, Bel-' gique. Monseigneur Mercier fut tenu au courant, reçut le texte de la réponse papale, dont un extrait, adressé à tous les diocèses belges, a été lu dans toutes les églises belges. L'armée allemande a l'air très déprimée. Beaucoup d'hommes sont en haillons. N'avons-nous pas vu des uniformes dont les manches étaient faites de toile d'emballage? Les militaires qui traversent Bruxelles sont ou vieux ou très jeunes. Les adolescents ne sont pas rares dans leurs rangs. Les cas de désertions sont nombreux, même à Bruxelles. Plusieurs bourgeois sans peur gardent, à titre de souvenir, les uniformes de ceux qu'ils ont aidé à prendre la fuite. Quant aux officiers, ils continuent à faire bombance. La guerre réussit assez bien à ces messieurs. On raconte à propos de l'un d'eux — et non des moindres — qu'ayant remarqué une jeune femme extrêmement jolie, il s'était promis de faire sa conquête. N'étant pas légère, la tâche du bellâtre allait être malaisée. C'est alors qu'il usa du procédé suivant: il sonna un beau matin chez la dame en question et lui apprit, avec autant de ménagements qu'un Allemand peut prendre, que son mari était mort à la guerre. Ceci se passait en août 1914, — peu après l'occupation de la cajji-tale. L'officier apportait des renseignements si précis que la dame ne put, au travers de ses larmes, que le remercier. Il obtint la permission de revenir apporter ses condoléances à la jeune veuve, si cruellement éprouvée. Notre Boche, qui avait habité Paris, s'était civilisé en France. A part qu'il était Allemand, son commerce n'était pas désagréable. Lorsque le mari écrivait à sa femme — car il était bel et bien vivant — l'officier faisait saisir les lettres. Ainsi, la femme, de bonne foi, crut être veuve. Longtemps ,ello en fut affligée, mais le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas ; les femmes, dans la douleur, sont souvent, faibles et un homme sans délicatesse peut habillement tirer parti d'une situation. C'est ce qui arriva, pour le malheur de la femme. Car deux enfants viennent de lui naître. Mais, peu après, une lettre de son mari., appertéo par un ami, la prévenait de son prochain retour. Affolée, elle courut chez une voisine qui la traita d'imbécile, de mauvaise patriote et, la mettant à la porte, lui jeta au visagfe : — Vous auriez mieux! fait de vous pendre ! Rentrée chez elle, la malheureuse — car il faut être pitoyable aux faiblesses des femmes— prit une corde et se pendit. Le Prussien lui a fait faire des funérailles splendides; il fit venir une femme d'Allemagne qui se chargera de l'éducation des ieux petits. Voilà une histoire authentique, si triste f.t si poignante, prise entre cent autres dont es personnages sont connus. L'officier essaiera de réparer... s'il n'est tué à la guerre. Car c'est un cauchemar que le lépart pour la bataille. En voici un îxemplo: Sur une voiture de tramway montent me dizaine d'officiers. Le règlement n'en colère que cinq. C'est pourquoi le receveur •éclame deux sous à chacun des cinq voyageurs qui refusent — évidemment! — de >a-yer. Après de bruyants pourparlers, l'un i'eux se décide enfin à tirer une pièce de iix centimes de son porte-monnaie et la end au receveur, en disant à ses camarades : — Que peut vous faire une dépense de Ieux sous, puisque demain nous partons >our le front où nous mourrons tous ! Telle est bien l'impression de ceux qui •ont rejoindre leurs frères d'armes dans les ranchées. Peu d'espoir de revenir. Puisent-ils dire vrai... * * # L',,Indépendance Belge" publie qu'elles détails complémentaires sur l'archi-ecte Albert Baucq, qui a été fusillé, com-ne Miss Cavell, au Tir National de Bruxel-es, ,,pour avoir fait passer des recrues à 'ennemi". Il a fait preuve pendant son irocès et les préparatifs de son exécution u plus noble patriotisme et du plus grand ourage. Sa mémoire mérite notre durable ouvenir, comme 6a vaillance notre admi-ation. Et la population, lors du service unèbre célébré le 19 octobre à l'église laint-Albert, rue Victor Hugo, à l'orée du Quartier Nord-Est, où fusionnent Schaer-eek et Bruxellesy rendit au marJ&Ç yn solennel hommage. La manifestation eut un caractère de réelle grandeur et montra une fois de plus l'attachement absolu des Bruxellois pour la patrie et leur haine tenace, opiniâtre envers les assassins et les Barbares qui ont mis le pied sur notre pays. La condamnation à mort prononcée contre Albert Baucq a la valeur d'un crime que rien n'excuse. Il n'a jamais été accusé d'espionnage et n'a rien révélé des mesures prises par l'ennemi. Dans sa droiture, sa générosité et son patriotisme il a facilité uniquement l'exode de jeunes Belges vers la frontière. Les conventions internationales n'ont jamais considéré ce ,,délit" comme passible de mort. L'homme que les Allemands ont assassiné a trente-cinq ans, il était très estimé. Il débuta à l'âge de dix-huit ans comme dessinateur, travaillant aux épures de MM. Bosmans et Vandevelde, les deux architectes réputés, chargés aujourd'hui des plans d'agrandissement de l'Université Libre. Comme il ne manquait pas de science technique et qu'il possédait de l'imagination, à vingt-sept an6, il ouvrait un atelier d'architecte.^ Intelligent et s-r viable, il disposa bientôt d'une clientèle nombreuse, ce qui lui permit de construire pour son foyer une confortable habitation, à la limite de la chaussée de Roodebeek, cette ancienne ,,road" bruxelloise. Il y vivait, heureux, avec sa jeune femme, si vaillante, et ses trois enfants, quand surgit la guerre. Albert Baucq avait l'intention de rejoindre l'armée, mais il en fut empêché par diverses circonstances. Son patriotisme se dépensa alors au profit des nôtres, et il facilita le départ de jeunes Bruxellois vers la frontière limbourgeoise. Il leur fournit des renseignements, leur donna de sages avis et leur procura un peu d'argent. Par quel être méprisable et lâche a-t-il été dénoncé à la Kommandantur ? Sans doute, par un espion allemand, auquel il ne sera confié, dans sa bonté — bonté que chacun proclame à l'envi. On sait comment est mort ce héros, en pleine jeunesse,- en pleine force, alors qu'il concevait de vastes plans pour la restauration do nos villes. Il refusa de 6ë laisser bander les yeux et poussa le cri de ,,Vive la Belgique" quand les assassins le couchèrent en joue. Baucq fut à la fin un martyr et un héros. La commune de Sohaerbeek et le gouvernement auront un devoir à remplir après la libération, venir au secours de sa malheureuse veuve et de ses enfants infortunés, dont le sort, à tous les points de vue, est excessivement malheureux. i • A A o v e r- s. Nous apprenons que M. Frans Van Cauwelaert a été reçu par le Roi qui l'avait invité. On s'accorde à croire que l'entretien que notre Souverain accorda au député d'Anvers porta, en grande partie, sur la question flamande. A L* 5 ê g <0. Un Belge vient d'être arrêté que les Allemands accusent d'avoir vouiu faire sauter une voie ferrée. * * * Les Allemands accumulent les arrestations, les amendes, les condamnations. Les crimes des bourreaux de la Belgique sont si nombreux et ils prennent tant de soin pour étouffer tout ce qui peut contribuer à les noircir encore, que nous sommes loin de tout savoir. N'empêche : au fur et à mesure que la lumière se fait, allongeons la liste dé leurs méfaits. Le 12 janvier 1915, à Liège, l'agent de police Louis Kistemberg, appartenant à la 6e division, fut dénoncé comme espion et arrêté. Il passa en jugement le 16. On lui demanda s'il était vrai qu'il avait en sa possession les plans de certains ouvrages militaires construits par l'occupant. — C'est faux, répondit notre compatriote, mais, si je possédais le moindre document concernant la défense allemande, eut-il la hardiesse d'ajouter, je m'arrangerais toujours pour le faire parvenir à l'autorité belge. Cette réponse lui valut quinze années de forteresse ! Un autre agent de police de Liège, Ed-gard Leenen, a dû faiçe deux mois de prison pour cette futilité: étant de service à l'entrée de la Kommandantur, il avait prié poliment une dame qui paraissait très pressée de bien vouloir faire file et passer à > son tour. La dame s'était plaint à l'officier -allemand! ' Au Pays de Liège Awans est une des. premières localités de la plaine hesbignonne que l'on rencontre en venant de Liège. Elle n'est plus seulement j agricole comme jadis ; elle est devenue in- i dustrielle. Il y a vingt-cinq ans son indus- 1 trie débuta par les phosphates que l'on dé- c couvrit sur son territoire. Les phosphates j étant épuisisjou, à peu près, [l'industrie métallurgique inaugura successivement les 1 Chaudronneries d'Awans, l'Estampage d'A- c wans et quantité de petits ateliers de moin- t dre importance. c Les ateliers Çuquesne travaillent depuis j quelques semaines, ainsi que la scierie de Lantin. Les autres travaillent peu et même pas du tout. Cependant, il n'y a que 28 chômeurs, la commune occupant les sans travail à l'amélioration des chemins huit iours consécutifs, à tour de rôle, et à raison de fr. 2.50 par jour. La ration de farine est de 300 grammes par jour et par tête. Cette farine, depuis le 1er octobre, est diminuée de fr. 0.54 à fr.^ 0.48 le kilo. On ne distribue pas de pains à Awans : les boulangers, depuis la guerre, peuvent comme on dit „se brosser le ventre". On va, paraît-il, diminuer leur patente. La récolte du froment et du seigle a été supérieure à la moyenne ; celle des pommes de terre faible par endroit, celle des betteraves s'annonce bien. Depuis huit jours fonctionne une école ménagère dont les cours se donnent trois après-midi par semaine. Les écoles d'adultes, fermées depuis la guerre, ont ouvert leurs portes. A S p su 'LThippodrome de la Sauvenière, où ont travaillé pendant do longs mois plus de 500 ouvriers do tous les métiers, est devenu la plaine de sports la plus complète et la mieux aménagée de la Belgique et peut-être de l'Europe, Outre son ancienne destination, il est transformé en champ do golf, de tennis et do tir aux pigeons, en stand de concours hippique et de jeux athlétiques, en aérodrome avec hangars, boxes et auto-garage. On en a fait un parc arboré et fleuri, avec pièce d'eau, abris, repo-soirs et tribunes. En dehors do ce travail de luxe, la ville améliore routes et promenades, développe et aménage ses boulevards intérieurs, renouvelle les canalisations d'eau et de gaz. D'un autre côté, l'administration des Eaux et Forêts occupe son personnel.renforcé à des travaux d'utilité et d'embellissement! * * * A Spa, les oeuvres philanthropiques fonctionnent à la satisfaction de tout© la population. La première, la plus méritante et la plus nécessai- j re, a été celle du déjeuner et de la soupe scolaire j et ouvrière, qui date des derniers jours d'août j 1914, sous la direction de MM. L. Haurion et Guillaume, président et membro du bureau do bienfaisance, aidés par M. et Mme Borckmans-Deru et par une demi-douzaine de jounes filles, dont le dévouement est admirable pour le travail manuel quotidien qu'elles accomplissent depuis plus d'un an. Ces braves jeunes filles découpent chaque matin quantité do pains, les beurrent, font et servent le café au lait; ensuite, elles préparent la soupe, épluchent légumes et pommes do terre, nettoient la vaisselle; et, gracieuses ©fc souriantes, elles emplissent et remplissent de bonne soupe fumante et réconfortante les 150 à 20.0 assiettes des bambins et bambines, dont le contentement et la bonne mine sont magnifiques. C'est le bureau de bienfaisance, à l'aido de ses ressources et des subsides communaux, qui couvre les frais de cette oeuvre méritoire. A O £& ïî £3. A l'occasion de la Toussaint eut lieu une manifestation patriotique très émouvante. Une foule considérable se rendit dans les différents cimetières de la banlieue. Les tombes des braves, qui tombèrent pour la patrie, furent aboncTammenb fleuries. Le jour des morts fut célébré avec recueillement par toute la population. Les services religieux furefit suivis par un nombre inaccoutumé de fidèles. n * * On a pu lire l'avis suivant sur les murs de la ville de Gand : ,,Dans la ville de Lokeren, l'ouvrier Bokaert n'avait pas livré 2 pigeons, l'ouvrier Bolstraat 9 pigeons et le domestique Audenarde 8 pigeons, ceci contrairement à l'ordre du commandant de l'armée daté du 3 mai 1915; ils es avaient cachés. Cette infraction n'a pas été découverte à la suite du contrôle défectueux de la police communale. La ville de Lokeren se voit donc infliger une amende de 1000 marcs." Les bedids pénévices ! Oarss les Fïaradîres. L'état-major allemand est toujours à Thielt. U n'est plus question du transfert à Gand, dont on parla beaucoup il y a quelques semaines. * * * Les Allemands ont obligé la commune de Selzaete à leur procurer les ouvriers nécessaires pour faire fonctionner le pont basculant de la ligne d'Eecloo, — qu'ils ne sont jamais parvenus à abaisser. Bon nombre d'ouvriers ont accepté sous !a menace, mais ils souhaitent tous la visite i'un avion allié qui détruirait le pont à :oups de bombes. Au Pays de Waes Vingt-cinq mille ouvriers, tous civils belles, sont au travail à Haesdonck, sous Beveren et Cruybeke, où on les oblige à jreuser des tranchées pour les Boches. Ces ranchées sont orientées face à Saint-Nicolas. L/a rive gauche est territoire d'étape. On îe peut donc plus passer l'Escaut. Au Luxembourg. Le docteur Nicolas Duren, de Messancy, i été mis en prison parce que son fils a ranchi la frontière pour s'enrôler dans 'armée belge. La peine à laquelle il est londamné est de trois semaines, et il doit >ayer en outre une amende de mille marks. Notre compatriote n'a que deux fils, dont 'aîné, qui venait de terminer brillamment les études de médecine lors de la déclara-ion de guerre, a fait toute la campagne en qualité de médecin adjoint au 10e de ligne, >oste qu'il occupe e^cor^ actuellement, j^Le | cadet, qui vient de valoir à son père trois I semaines de geôle, n'était âgé que de 16 ans quand il s'est engagé. Il est actuellement brigadier d'artillerie. - "nna' ■ c '-cui. il y a un an! Mercredi, novembre. Sur l'Tser, évacuation de la rive droite par les Allemands; bataille de Lombaertzyde et victoire des alliés; entre Arras et l'Oise, recul de l'ennemi au Quesnoy-en-Santerre. A Souain, trois avions allemands sont abattus. Au confluent de la Vistule et du San, occupation de Sandomir par les Russes; transfert du quartier général allemand à Tchenstokhovo ; les Russes prennent M lava, Szadek et Lask. Retraite de-Autrichiens dans les Carpathes, perdant 12,000 prisonniers et J/0 canons. Avance deh Russes en Turquie, par le Caucase; ils prennent Diadin et Bayezid (Arménie, nord-est du lac de Van); défaite turque à Baraet: (Asie-Mineure); refus de la Perse de s'associer à la politique germanophile de la Turquie. Dans la baie de Jade, le croiseur allemand- ,,Yo<rk" est coulé par wn& mina allemande.. A Bordeaux, départ des l'ambassadeur de Turquie-. Croix Rouge de Belgique. Le personnel des Chemins de fer, Postes et Télégraphes inscrit au Comité de Bergen-op-Zoom £.75 fl. Pour le Comité National d'Alimentation Don du groupe espèrantiste ,,Es-pero-Paco-pro&resso", internés belges, Sarderwijk —• S.10 fl. Pour nos prisonniers de guerre En. mémoire de P. J. i novembre 19H 1,00 fi. Pour nos soldats au front M elle Peeters a reçu avec reconnaissance. montant d'une collecte s3 élevant à fl. o.t]f, de la part du personnel des Chemins de fer, Postes et Télégraphes de l'Etat Belge inscrit au Comité d'Amsterdam,, —sa»—® ■ <7!■ La répression pénaie des atrocités aiiemaiiies. Les crimes individuels ou collectifs dont se rende-ut coupables les armées austro-allemandes sur les territoires envahis préoccupent les Sociétés savantes qui, suivant l'objet de leurs études, recherchent les moyens de nous en prémunir pour l'avenir. Apres la Société de législation comparée et la Société d'économie sociale, la Société générale des prisons a, dans sa séance de mercredi, sous la présidence diu capitaine Albert Rivière, rapporteur près le 3e Conseil de guerre, entendu -un rapport de M. le professeur Louis Renault, de l'Institut, sur la question suivante : D'ans quelle mesure le droit pénal peut-il s'appliquer à des faits de guerre contraires au droit des gens? Les enquêtes prescrites par le gouvernement français et par le gouvernement russe sur les atrocités alleanaaides seront sains doute un jour livrées à la publicité et constitueront une sanction morale qui nous donnera, dans nos rapports avec les neutres, une première satisfaction. Mais est-elle suffisante? N'y a-t-il aucun moyen d'infliger aux coupables personnellement le châtiment qu'ils méritent? Les sanctions morales, quelles qu'elles soient, n'atteindront qu'une collebtivité: il serait juste que les auteurs de crimes individuelg pussent en répondre personnellement. Et c'est, en effet, ce qu'a recherché M. le professeur Louis Renault. Personne mieux que lui n'était qualifié pour le faire : jurisconsulte du ministère des affaires étrangères et délégué du gouvernement français au tribunal arbitral de La Haye, il jouit en France et à l'étranger d'une autorité telle que son opinion aura partout un très grand retentissement. U faut, a-tUl dit, distinguer les faits de guerre des faits criminels. Les pillages, les* vols, les incendies, les actes de dévastation commis sans utilité militaire, pour avoir été accomplis en temps de guerre par un belligérant, n'en sont pas moins des actes criminels tombant sous l'application des lois pénales dio tous les pays civilisés.Même au point de vue militaire, le choix des moyens de nuire à l'ennemi n'est pas illimité. Les règlements de 1899 et de 1907 sur les coutumes et nsages de la guerre sir-terre, portant la signature de tous les Etat.3 dont les armées sont eai ce moment au-prises, ont eu soin de proscrire un certain nombre de moyens de destruction, ainsi lue les engins propres à infliger aux combattants des souffrances inutiles. Qn §ait goinxpffnlj ces conventions

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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