L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 09 Mars. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 17 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/rx9377748w/
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g&me Année N«. 5Q3 S cents flO Centimes) Jeuflï 5» mars 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer «Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adresséfis Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. a/numiraSIsser^rAdSfntetratio'îf^S au bureau de rédaction : , . , „ . , , iournal:\.Z.Voorbitrgwal234-240,Amsterdaai M.Z. VOORBURQWAL 234-240, AMSTERDAM. Comité de Rédaction: ^ Charles Bernard, Charles Herbie., Téléphone: Î77S. TAiAnhnnt- 2707 " ) René Chambry, Emile Painparé. Abonnements: HoIlantdefl.l.S0parmois.Etrangerfl.2.00siarino:8 ' " Annoncesi 13 cents !a ligne. Réciamesi 30 cents ta ligne. Le cas Romain Holland. M. Jules tis Gaultier sur la Croyance Idéologique. La „Hevue de Hollande", dont 1© 110. 8 gorfa de presse, continue son enquête sur le ras Romain Rolland. Cas passionnant, cas de conscience qui est celui de plusieurs de nos compatriotes qui se donnent des airs de se mettre au-dessus de la mêle©. C'est pourquoi, surtout, il nous intéresse. Mais voyons l'enquête' de la ,,Revue de Hollande".Les pages magnifiques que M. Jules de Gaultier publie sous le titre: ,,M. Romain Bolland et la croyance idéologique" la dominent. Comment en faire tenir la substance dans le cadre restreint d'un article de journal? Bornons-nous à quelques indications. Il nous suffira qu'elles donnent le coût à d'aucuns de nos lecteurs d'en savoir davantage. Quand ils auront lu l'étude de M. Jules de Gaultier ils voudront la relire et la méditer, et s'il en est un qui, par une certaine façon d'orgueil cérébral, inclinait à prendre une attitude neutre en face des événements actuels, je ne doute pas qu'il revienne bientôt a de pins justes notions d'humanité. M. Jules de Gaultier nous, montre, en effet, combien une telle attitude d'impartialité est contre la nature humaine, et partant fausse et déraisonnable. En effet. On peut tenir M. Romain Rolland pour un des représentants les plus typiques de la croyance idéologique, la dernière apparue parmi les formes successives de la croyance. Elle consiste à proclamer au nom de la raison, détournée de sa fonction véritable, les idées du christianisme, l'idée de justice, de fraternité, d'un droit en soi supérieur a la force. Proclamez-les au nom d'une religion révélée et vous échappez aux contradictions de l'expérience. Mais, si vous vous placez au point de vue de la réalité, l'histoire-vous donnera un long démenti. Que se passe-t-il aujourd'hui?. Les catholiques de Belgique, de France et d'Italie, les protestants d'Angleterre et les orthodoxes de Russie professent tous l'amour du proçhain. Or, devant l'agression allemande, tous ont réagi de la même façon. Ils se sont efforcés de répandre la mort chez l'adversaire avec la magnifique conscience du devoir accompli. Pourquoi ? Parce que l'amour de la patrie, l'orgueil .national qui n'est que l'extension de l'orgueil individuel et où réside le grand ressort de l'existence, n'a toléré de la notion religieuse que ce qui était compatible avec ses propres exigences. Et nous ajouterons que la religion qui est toujours humaine, au sens le plus large du mot, non seulement tolère mais encourage cette contradiction entrp la vérité révélçe et. la vérité tout court. En a-t-il été autre* ment chez les simples idéologues ? La guerre survenue, la réaction nationale, la réaction humain© a triomphé de cette croyance idéologique qui n'est qu'une fohne laïque de l'idée chrétienne. C'est ainsi que chez les socialistes, chez les internationalistes les plus convaincus par ce sentiment vital essentiel, l'orgueil qui ne supporte pas l'injure, dont le ressort demeure d'une sensibilité merveilleuse dans l'âme populaire, ils ont, au contact du fait, réagi contre le fantôme de l'idée et repris pied fortement sur le terrain de la réalité. Or, cette réaction ne s'est pas produite chez M. Romain Rolland. Il est resté fidèle à sa croyance, il a été vaincu par elle. Est-ce à dire que sa croyance soit fausse? Non. Elle dépasse le but et c'est par là qu'elle est dangereuse. Il appartient à une évaluation positive de distinguer ce qu'il y a de valable en elle. Ainsi la justice? Il faut bien convenir que la justice en soi n'existe pas. Summum jus, summa injuria. Mais, dépouillée de son caractère présomptueux, elle est une forme de notre sensibilité; elle exprime dans le domaine de la relation une réalité psychologique et il faut la compter parmi celles qui nous sont les plus chères. Et la fraternité? Vaine utopie que l'expérience de chaque jour contredit, ce qui n'empêche qu'il nous est cher de la développer autant que possible entre les êtres. Enfin l'idée pacifiste? Quoi qu'elle ait en réalité apprêté. des proies pour des bêtés da proie et qu'on là peut tenir pour la cause la plus directe de la guerre actuelle, il n'en reste pas moins que nous aimons la paix et que nous sommes résolus à nous prémunir contre les ravages futurs de la guerre. Mais M. Rolland croit à la justice et à la fraternité au*sens absolu du mot. Il n'a pas trouvé dans cette Raison, au nom de quoi il proclame ses dogmes, de ces raisons que trouvent toujours les religions révélées pour en assouplir la rigueur. ,,Ne sois point juste à l'excès, de peur que tu ne deviennes insensible," a dit l'Ecclésiaste. M. Rolland, juste à l'excès, est devenu insensible. Et M. Jules de Gaultier ©n arriv© à cetto constatation que nous transcrivons plus fidèlement: ,,Ce qui a une valeur, en présence des grandes crises comme celles que nous traversons, c'est un fait de partialité et non une attitude présumée impartiale. L'impartialité en pareille circonstance est une faute contre l'intelligence aussi bien que. contre la moralité. Etre impartial c'est présumer que l'on peut l'être, c'est-à-dire que l'on est en possession de la vérité, attitude de croyant à l'antipode de tout intellectualisme. Etre impartial dans l'action c'est se dérober à la seule vertu positive qui ©st la fidélité à sa propre sensibilité. C'est Staiùï à U feis 1§ grojige j^<|Uel^ tient et l'humanité même, en se refusan à lutter, avec l'arme, quelle qu'elle soit matérielle ou spirituelle, que l'on est apt< à manier afin de composer sa physionomie essentielle. M. Romain Rolland a commu cette double faute." ' M. Jules de Gaultier termine en montrani par deux exemples à quel point M. Romair Rolland a manqué du sens positif de la réa ïite. C'est lorsqu'il"a écrit à G-erhart Haupt-mann pour obtenir un désaveu du vanda 1 lisme des armées allemandes. M. Haupt mann n'a pas répondu. Celui-là n'a pai renié les siens, même infâmes. Quelle leçon D'autre part M. Rolland a fait allusion l l'a possibilité pour les neutres d'obliger lei belligérants à faire la paix. Cette paix, er ce moment, nous l'avons démontré cent fois ne peut être que favorable à l'Allemagne. M Jules de Gaultier n'en conclut pas cependant que M Romain, Rolland se serait enfin départi de son impartialité en faveui de l'ennemie de la France. 1^ conclut: , ,11 faut l'affirmer en effet à l'encontre de toute idéologie, ce n'est pas par la persuasion, ce n'est pas par un vain jeu dialectique et par une conception chimérique du réel que se réalise le progrès de la civilisation et de ses formes les plus hautes c'est par le triomphe des groupes où ces formes supérieures existent dans les moeurs s'affirment et se démontrent par le jei propre de leur action. Or, il y a des heure; où, pour maintenir un tel état de choses, pour sauvegarder le trésor le plus précieus de l'humanité, le geste d'un illettré exposant sa poitrine en pressant la gâchette d'ur lebel a plus d'importance que les plus éloquentes homélies ponctuées des plus onctueux soupirs. L'exercice de la pensée esi subordonné à . des conditions sociales qu€ l'action seule réalise. L^intellectualisme consiste à concevoir qu'à certaines heures l'action, du point de vue même de la pensée, prévaut sur la pensée et qu'il n'est pas bon à de telles heures de se situer au-dessus de la- mêlée.'' Je me permettrai d'ajourner à demain la publication de quelques arguments qiw Mme Junia Letty, dans l'enquête. de la Revue de Hollandeveut bien opposer à ce que nous avions écrit, ici mêjne, contre M. Romain Rolland. Chaa'ies Bernard. —cb— Pour la fêie (lu Roi Voici une lettre qioe noue venons de recevoir:Monsieur y En lisant dans ,^,'Eeh'O Belge39 de sa/rriedÀ que vous comptiez ouvrir une liste de souscription -pour la fête de notre, cher et grand. Roi, j'ai éprouvé un sentiment de regret, cary vous disiez si vraiy en constatant 'combien cette année est différente ae iuLj.... En lisant- votre numéro d'aujourdhui, c'est iin. sentiment de remords que j'éprouvai en voyant votre liste à laquelle je n'ai lien verse encore! Voïdant faire taire eei sentiments ainsi qu'une fausse honte de le modicité de nos ressources, je viens voua prier d'accepter notre offrande, avec le gro-espoir que beaucoup d'autres éprouveront It même remords et songeront, comm.e nous, qu'en se privant un peu on procure Quelque bien à l'un ou Vautre de toos braves et vaillants soldats. „ Par le même courrier je vous envoie un rnando,t postal de 3 florins. Je vous remercie d'avance et vous présente, Monsieur Jaspaers, mes sal-utatiom distinguées. Montant des listes pi'écédentes 21/..86 fl. -}-. 80.50 frs. M. et Mme L. v. D. à Diepen- veen .... 30.00 ,, M elle G. v. D. à Diepenveen .. 10.00 „ M elle Golette Peeters à Diepen- veen 1.00 fl. Anonyme P. G. 26.00 frs. Recueillis au ,,Koppelpoort'} .. ô.OO fl. Vive le Rot! 0.25 fl. Deux Françaises 0.50 .,, Mme S. K. Léonard 3.00 ,, Mine Delvenne, avee l'espoir que tous les Belges av/ron-t à coeur dv fêter leur Bien-Aimé Souverain et par conséquent da soulager les souffrances de nos braves soldats . 5.00 frs. De Pettc 2,50 fl. Pour que la Haine sainte tfive, ** irréductible, en nos coeurs de Belges envers l'abjecte race hypocrite, spoliatrice et féroce, Mlle Sidonie Verbeeck . 5.00 „ R. et A. B 5.00 » Pour les prisonniers en Allemagne Le Vieux Général. Pour que les Belges qui ont obtenu à Lct Haye l'insigne d.e réformé et qui le méritent l'arborent fibre- ' ment à la boutonnière 0:20 fl» Produit de la fête à l'Hôtel As-toria à La Haye, le 17 février (voir l'Echo Belge d>u 20 février) [26.00 ,9 Pour le Buhbeltje Belge Mme Delvenne, avec l'espoir que. tous les Belges auront à. coeur d-e fêter leur Bien-Aimé Souverain ci par conséquent de soulager les souffrances de nos En Belgique, A Bruxelles Un© conduite des eaux du Bocq ayant sauté avenue de la Couronne occasionna une petite inondation et une excavation profonde sous les voies du tramway. Une bande de Marolliens a rajeuni l'épisode connu du „Courrier de L}-on" en assaillant une charrette, près du Boulevard de ."Waterloo cHargée de pommes de terre. Le conducteur fut roué de coups. Mais la police étant arrivée ea nombre, les voyous prirent la fuite. Lés pommes de terre étaient la propriété du consulat chilien. Pour peu, nous allions avoir une rupture diplomatique de plus à enregistrer! Le consulat de Grèce fait appel aux insoumis grecs se trouvant en Belgique. Les insoumis ayant dépassé les quarante ans devront verser 4.00 drachmes pour être libéré du fait d'insoumission. Do plus, ils ne seront pas appelés sous les armes, jusqu'à nouvel ordre. Il y a tout bénéfice... après paiement de la somme indiquée ci-dessus! * * * Laeken for ever , — décidément. On ne se refuse rien dans ce faubourg. Les édiles Laekenois viennent d'acquérir un nouveau groupe en bronze ,,L'Idylle", du sculpteur Mathieu Desmaret-. * *. * La ,,Centrale des récoltes", qiu n!e»t qu'une filiale de la Société centrale des achats de Berlin, a été créée en août 1915, écrit ,,Le Journal des Débats". Elle reçut de l'autorité allemande pleins pouvoirs pour acheminer vers l'Allemagne toutes les récoltes de légumes et j^ommes de terre . et d'enlever à. la consommation des Belges tout ce qui n'est pas strictement nécessaire. La ,,Centrale" doit livrer dans ■ les ' villes allemandes et les ambulances ; le surplus est vendu aux négociants- Depuis son existence jusqu'à fin décem-( bre 1915 (soit quatre mois. d'opérations effectives), la Centrale des récoltes a expédié 2,330 -wagons d'un, poids total de 149,000 kilos-et d'un© valeur de 1,847,000 marks. La plus grand© partie d© ces marchandises a été répartie entre quatre-vingts villes .allemandes ; le reste, soit à peu près r un douzième, a été livré aux négociants. ' En moiris de trois semaines, près de 300,000 kilogrammes de ,,chicorée" ont été ,,commandés". 200,000 kilos ont été expédiés (65 wagons) à l'époque de la Noël. D© plus, d'autres ,,matières nourrissantes" représentaoït 50,000 kilos, d'une valeur d© 150,000 marks, ont été dirigées en Allemagne à la « même époque. H en résulte ainsi que tout ce qui était exporte antérieurement en France et en Angleterre sert aujourd'hui au peuple allemand.La Belgique est arrivée à un degré d?é-puisement considérable. Que dire de la situation acteulle où Ja pomme de terre est introuvable même dans les magasins comumu-( naux, que le beurre se vend 8 fr. le kilo, la viande de 6 a 7 fr. et que le ,,savon mou", que la ménagère payait jadis 40 centimes le kilo, coûte actuellement 5 fr. 60 le kilo? A coté du vol organisé par l'occupant, nous sommes les réelles, victimes de quelques spéculateurs et fraudeurs liollando-belges qui se refusent- à livrer les produits de leurs fermes aux prix maxima fixés. Entre temps, les dernières ressources s'épuisent, les vivres diminuent et la vie devient dure pour le peuple et la petite bourgeoisie, nui s'énervent çous la domination allemande. Jamais un pays n'aura été saccagé et appauvri comme la Belgique sous le gouvernement -provisoire de von Bissing. La hausse, au marché du bétail persiste. Aucun arrivage de bétail n'est annoncé de Hollande. La graisse se paie de 12^ à 15 francs le kilo. Au marché clandestin des porcs abattus, le kilo de viande sêest vendu 5 francs minimum ! On se demande quelles seront les conséquences de cette hausse que rien n'arrête si la guelre.se prolonge encore longtemps ! * * * Les théâtres ne chôment' guère, il s'en faut. Et voici que l'un d'eux — lp, Gàîté — vient de faire représenter une pièce belge : ,,Un© femme", de MM. Juîes Gibet en Paul Ruscart, deux tout jeunes gens. Cette création a obtenu, paraî-il, un très grand succès. * * » Le comte Cornet, vicaire de la paroisse de St. Antoine à Etterbeek, a été condamné à 4 mois de prison pour avoir dit, en chaire, que 1© B.U.EL. vet, cetto margarine d'importation hollandaise, servait aux Allemands qui en tirent certaines matières destinées à la fabrication des gaz asphyxiants. * * * Il est peut-être utile d'apprendre au public que la franchise postale a été accordée au évêques pour leur correspondance dans le territoire du gouvernement général et cette franchis© est étendue à la correspondance avec les administrations allemandes et belges dans le territoire du gouvernement général. En conséquence, la correspondance dans les deux sens est franche de port entré les évêques, le ncnc9 apostolique, 'l'archevêque, les procureurs-généraux près des cours d'appel, les procureurs du, Roi4 leg bourgmestre^ les commissaires d'arrondissement, les curés, vicaires, desservants, les directeurs d'écoles normales, les directeurs de séminaires, les inspecteurs diocésains de l'enseignement public. Ces lettres doivent porter l'inscription ,,Service de l'épiscopat". A Anvers Knt'in. une première poursuite a été laite, •sur la plainte du Comité national de secours et d'alimentation, à charge d'un de ces détaillants qui achètent des marchandises à des personnes qui se sont approvisionnées dans les magasins du service de ravitaillement et les vendent ensuitç avec: un peu honnête bénéfice, et a été portée devant la 3e chambre correctionnelle. Le prévenu est un cfétaiilanfc d'un quartier populaire. Ce sont des conserves de saumon américain qu'il a payées 1 f r.. 30 à sés fournisseurs interlopes et qu'il a vendues à sa clientèle 1 fr.. 50, en entourant les petites boîtes d'une bande-étiquette portant la désignation d'une firme européenne renommée pour ses produits de l'espèce. 'C'est M. l'adjoint de police. Celis qui est spécialement chargé de l'enquête au sujet des faits'frauduleux qui sont portés à sauxm-naissance par les comités.- Après sa. déposition, l'inculpé, en s:approchant le plus possible du tribunal, a donné quelques explications à voix tellement basse qu'il n'en est pas parvenu un mot au publie présent. II ne s'était pas. fait assister d'un défenseur. * * * Des négociants peu scrupuleux essaient d'accaparer certains produits importés par le Comité national en les faisant acheter par uue série de prêtes-noms. Ceuxrci se présentent comme ouvriers ou petits bourgeois, le Comité ne vendant, comme on sait-, que directement «•vu particuliers pour leurs besoids personnels ; les quantités ainsi obtenues par ces émissaires sont réunies et vendues aux magasins. * * * Au début de la guerre, les plus mauvais ménages se réconcilièrent. Mais,, depuis 19 mois qu'elle dure, de nouvelles,et inévitables fissures se ..sont .produites' dans les replâtrages, — ce qui fait que le tribunal correctionnel a parfois fort à faire. Voici un épisode de mauvaise entente conjugale, qui tient plutôt du vaudeville. Une prévention d'adultère et en même temips d ent.rec.ien de' concufcmo dans le domicile conjugal s'est présentée ce matin devant la 4e chambre correctionnelle. Les deux complices sont mariés, ,,elîe" a été poursuivie sur la plainte de soir seigneur et maître, et ,,lui" l'a été sur la plaint© de sâ ,,légitime". Ils ont été surpris, un matin, à 5 heures, dans la maison où elle venait travailler, et où précisément,' 'cette nuit-là, ciUe s'était attarde© ,,tout à fait ex-ceotionnelflement''. Et encore, quand- nous dions ,,surpris", il ne faut pas entendre par l'adjoint verbalisant une toilette suspecte ; la femme s'occupait, dans la chambre, .tout habillée, et c'était pour donner des soins à l'homme qui était couché, blessé, dan:-, son lit: il avait été frappé de coups de couteau par un individu qui fut condamné de ce cli.ef, la semaine dernière, à quelques mois de prison. Le défenseur, Me Wildiers, a plaidé que le constat qu'on invoque n'en est pas un-; et même, une seule infraction ne constitue pas le délit au «&as de la loi: Beltjens déclare qu'il faut ,,THabitude du désordre" et, au point de vue de l'entretien de concubine, "que celle-ci loge, qu'elle ait son ,,habitus" dans 1© domicile Conjugal, ce qui n'est point le cas dsns l'espèce : au contraire, la défense avait fiait citer des témoins pour affirmer que la prévenue rentrait chaque 'soir, sa besogne faite, dans son domicile personnel- Farouche gardien de l'intégrité • des moeurs, même quand il n'^r a que des apparence®, le tribunal n'en a pas moins condamné la femme à 15 jours d'emprisonnement, et l'homme au double. Pour la première, on accorde le sursis. L'homme a annoncé son intention de faire appel de ce jugement. A Liège Une lettre anonyme, arrivée dernièrement à la kommandanit.ur de Liège, dénonçait aux autorités allemandes que certains Liégeois faisaient parvenir à l'étranger des nouvelles ©t des secrets militaires. Ces écrjts, enfermés dans des bouteilles soigneusement bouchées, étaient jetés dans • la Meuse, qui les transportait jusqu'à Maes-tricht où des patriotes belges étaient spécialement chargés -de repêcher les bouteilles et de. communiquer leur contenu à l'en- n©mi. Inutile d'ajouter que cette dénonciation si précise provoqua à Ja kommandantur 1© branle-bas des grands jours. Il fut décidé à l'instant qu'il fallait repêcher en Meuse toutes les bouteilles flottantes, non seulement le jour, mais surtout la nuit. L'autorité boche réquisitionna immédiatement un canot automobile et déjà, le lendemain matin, à quelques lieues en aval de Liège, on vit trois soldats boches, dont un marin, s© livrer consciencieusement à la pêche... des bouteilles. Les premiers jours, ce n© fut pas h, pêche miraculeuse : tes soldats boches ne recueillirent que quelques bouteilles vides... et quelques horions, à la v kommandantur, où on les accusait de négligence. Piqués au vif , n,06 gêchéuïs dé contreban de se mirent en route —• ou plutôt en canot — le lendemain de bonne heure... Il faisait un temps de chien, ©t bientôt ils furent trempés jusqu'aux os... Pour comble de malheur, ils eurent beau louvoyer de droit© et de gauche, pas la moindr© petite bouteille ne montrait son goulot... Tout à coup, le chef de l'équipe s'écri©: ,,J'en vois deux!" S'emparer des deux bouteilles fut l'affaire d'un instant : C'étaient deux bordelaises, bien bouchées à la cire et contenant des papiers. ,,Hoch! hoch! A la kommandantur!" Dix minutes plus tard, les deux bouteilles se trouvaient sur le pupitre d© l'ober-leutiLa-nt qui, pour aller plus vite, — qui sait quels secrets militaires' elles recélaient % — ordonna de casser les bouteilles : Elles contenaient chacune un rouleau de papier bien ficelé. Mais, ayant coupé les ficelles, l'officier :boch© — au lieu de nouyelles ou de secrets —- n© trouva à l'intérieur du papier qu'une certaine quantité de matière, dont le nom fut immortalisé un jour par Cam-bronne.Furieux, il s'écria: ,,Dcimerwetter, dass ist Sch..." Et l'un des soldats, reniflant, répondit tout simplement: ,,Ja.wohl, oberleutnant!'' Les Boches se sont-ils souvenus du proverbe: ,,L'on est toujours puni par où l'on a péché"? Peut-être..., car depuis'lors la pêche aux... bouteilles a cessé comme par enchantement. Aux frontières (De notre correspondant particulier d'Anvers.) La fraude, malgré les mesures énergiques prises par le gouvernement néerlandais, n'a pu être complètement enrayée. Il est matériellement impossible de fermer les frontières de façon à ne plus laisser passer un kilo d© savon ou un litre de pétrole, alors que les Allemands mettent tout eh oeuvre pour aider ceux qui pourvaient si aimablement à leurs besoins de ce côté-ci de la frontière et de l'autre côté. La fron: ticre belge n'-a donc jamais été fermé© pour les fraudeurs embauchés par les Allemands, — et ils sont légions. Or, dernièrement, dans un des villages frontières de la province d'Anvers, dont il convient de taire le nom pour certaines raisons de prudence, un commerce important de margarine avait été improvisé par tout© la population. Cette margarine, appelée X. Y. Z. et destinée à. remplacer le beurre-crème . (excusez du peu, comme on dit à Bruxelles !), contient une forte quantité de glycérine. Aussi, les Allemands en ont-ils acheté des stocks énormes. L'exportation en était libre au début de la guerre et les Boches ne se firent pas faute d'en faire venir. C'est ici que se place le premier incident. Un ravitailleur boche, par l'intermédiaire de deux négociants anversois, l'un en Belgique, l'autre en Hollande, avait passé commande pour • plusieurs ■ milliers de kilos de cette margarine, si utile aux chevaliers de la Kult-ur ! L'emballage, spécifié par contrat, devait consister en bidons de fer blanc. La marchandise, par petites fractions, quitta la Hollande et arriva à Anvers où, un beau matin, 1© ravitailleur en prit possession. Mais quelle ne fut pas sa stupéfaction en ouvrant les bidons. Ils ne contenaient que de la terre! L'intermédiaire an-versois, resté en Belgique, fut fourré sur •l'heur© rue des Béguines et le Belge, qui avait traité le marché en- Hollande, menacé des foudres célestes. Dans tout ceci, la bonne foi des fabricants resta entière. Mais les Allemands jurèrent leurs grands dieux et leur vieux' Dieu qu'ils ne se laisseraient plus prendre. Un peu tard... A présent que l'exportation n'est plus tolérée, "ils se servent de fraudeurs- Or, dans le village de X., tout le monde se livre à ce petit commerce. Les bénéfices qu'on en retire sont assez coquets et les paysans se moquent pas mal de la destination de oette margarine, s'ils y trouvent leur profit. Heureusement, le curé ne pense pas ainsi. Et il s'adressa, un dimanche, à ses ouailles dans les termes suivants : — Je sais que vous faites à peu près tous le commerce d© margarine» X. Y. Z. Or, vous faites oeuvre d'antipatriotes, car oette margarine, préparée de matières spéciales, permet aux Allemands à préparer des munitions. (Le curé de l'église St-Antoine, à Etterbeek, tint à peu près le même langage il y a quelque temps.) Je ne sais si les paysans comprirent comment, avec de la margarine, les Boches pouvaient fabriquer des obus, mais l'officier allemand qui assiste à toutes les cérémonies r©ligi©uses, comme moucluard-espion, s'empressa, après la messe, de rejoindre le cùrç dans la sacristie. — J'ai assisté à votre très intéressant sermon, commença-t-il. Mais l'esprit de vos prêches ne me plaît guère. Aussi, bien, je vous, trouve peu clair. Vous me ferez donc le plaisir —■ ei je vous accorde 48 heures — d'expliquer publiquement, en chaire, à vos paroissiens, comment nous faisons des obus avec de la margarine. Effroi du bon curé qui essaya d© prendre la tangente, mais qui dut finalement s'exécuter. J'ignore ce qu'il put raconter à ses ouailles, n'ayant pas assisté à ses explications. Gageons qu'elles durent' être assez embarrassées, le Boche espion-mouchard et ses collègues se trouvant £ous ^ans l'église. ^ Mais la tentative de cet honnête homme n'avait, pas été inutil©, car les paysans, qui lui demandèrent des explications en particulier, apprirent que la margarine X. Y. Z. contenait un pourcentage fort élevé de glycérine dont nos ennemis avaient un grand besoin. Quelques-uns, par crainte des comptes à rendre^ après la guerre, cessèrent le ,,smok-kelage" de margarine ©t, avec cet esprit paysan qui ne conçoit pas qu'un autre gagne de l'argent lorsqu'eux-mêmes n'en gagnent pas, un petit clan se mit à taquiner, voire à quereller les importateurs de margarine. On les traitait de X. Y. Z. (du nom du produit en question) dans les rues, dans les cafés. Il y eut rixes. Il y eut plaintes. Et le Kommandant, qui n'est pas un méchant homme, mais qui est Allemand ©t c est tout dire, décida (et fit savoir aussitôt) que les personnes qui se rendraient coupables d'avoir dit à un smokkeleur en margarine ,,X. Y. Z " seraient passibles d'une amende de six marks. Il y a plusieurs villageois punis jusqu'à présent. A deux marks par lettre, termina mon interlocuteur, je veux bien payer douze marks pour dire ,,cochen" à l'un d© mes voisins qui culotte des pipes, tous les soirs, en société du korn-mandant allemand! —°gg»-«-SE-^<E5r- n y a un m 9 mars 1915. •— En Belgique, l'ennemi attaque vainement . Steenstraete (sud de Dixmude) après un violent bombardement• Bataille à Notre-Davie-de-Lorette. En Champagi^y nouveaux progrès des troupes françaises entre Souain et Perthe$ et avance de 200 mètres sur la croupe nord-ouest de Mesnil-les-Hurlus. Conquête de la première ligne de tranchées allemandes sur une longueur de 200 mètres, entre le Four-de-Paria et le bois Bolante. Le Reichsacherkopf subit plusieurs offensives allemandes aisément eu* rayées. Des avions anglais bombardent les installations militaires allemandes d'Osten-de. Front oriental: les Russes prononcent* une offensive entre Mariampol et Augustof, enrayent l'offensive allemande sur la Piîitza et refoulent les Autrichiens dans les Carpa-thes. Sur la mer Noire, bombardement des forts turcs de la côte d'Asie par la flotte russe. Bombardement des Dardanelles. —- " —la ■ Lettre d'Italie. Un coup d'oeil sur la prisiofimàra Triesfcu Rome, février. De toutes les populations opprimées auxquelles cette guerre monstrueuse consent l'espoir de jours meilleurs, il n'en ©st pa« dont la situation et les angoisses soient plus semblables aux nôtres que les provinces italiennes indûment détenues par l'Autriche. Comme le3 Belges gémissant sous le joug allemand, les irrédents doivent porter avec une répugnance mal cachée et la mort dans l'âme la loi du plus fort. Mais ils n'ont pas, pour se consoler et étayer leur certitude, le souvenir de jours meilleurs, la mémoire de trois quarts de sioclo d'indépendance. Tous leurs souvenirs sent au contraire d'oppression et d'esclavage- Us savent que s'il y a une justice ils seront délivrés, mais ils connaissent aussi les formidables obstacles naturels qui })rotèg<ent leurs oppresseurs. Comme Bruxelles et ^ Anvers, Trente ©t Trieste sont aujourd'hui des villes fermées, tombeaux-où leurs habitants sont murés vivants, d'où nul cri, nulle plainte n© parvient au dehors. Lorsque par hasard un prisonnier s'évade, il a le visage d'un mort revenu de l'an delà, et les récits qu'il nous fait semblent émaner d'un© autre vie étrange et tourmentée. TJue dame italienne qui avait réussi au début de la guerre à rester cachée à Trieste y a vécu huit mois. Découvert© à la suite d'un© délation ©t internée dans un camp de concentration, elle y a vécu quelque temps puis a été délivrée et a pu revenir ©n Italie. Elle m'a fait le récit intéressant dea jours d'angoisse et d'espoir vécus à Trieste. „ Quand je quittai le camp de concentration, plein d© Triestins ©t de Triestines qui y expient l'attachement à leur vraie pa« trie, les dernières paroles d© l'un© d© celles-ci furent: ,,assures vos compatriotes que malgré tout Trieste n'a pas perdu la foi. Dites aux Italiens oombieh nous les attendons, portz-leur notre fraternel baiser." Pas un© minute, -depuis les neuf mois que dure son supplice, Trieste n'a douté. L'histoire de ces neuf mois est un long drame obscur, tout intérieur. Après la fureur des premières semaines, les persécutions systématiques contre tout ce qui portait un nom italien eu avait des sympathies italiennes s© ralentirent un peu. Le gouvernement créa des comités chargés de veiller sur la santé publique ou des commissions d'approvisionnement, pour donner à la ville l'illusion qu'on s'occupait d'elle. Mais les conditions matérielles de la vie devinrent toujours plus mauvaises et le mécontentement se traduisit vers la Noël par une, révolte des femmes qui demandaient du pain. Celui-ci n'est pas à un prix inarbordabi©, 76 centimes 1© kilo, mais le kilo de riz coûte de 5 à 6 couronnes, le bceuf de 6 à 7, le veau 12 couronnes, les oeufs 4.80 couronnes la douzaine! On sait que la couronne vaut, ou du moins valait avant la guerre^ l 10«

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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