Vers la lumière: organe protestant de la Wallonie

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s.n. 1917, 01 Fevrier. Vers la lumière: organe protestant de la Wallonie. Accès à 03 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/9882j69b0w/
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ORGANE ÉVANGÉLIQUE BELGE 5 cent, le numéro • Rédaction et Administration : 41, Trieu des Agneaux, Courcelles 5 cent, le numéro v SOMMAIRE J c La souffrance honorable (passages bibli- p ques). n Confession d'un intellectuel, H.Warnéry. s Ne nous laisse pas seuls, poésie par L. S. d Pidoux. Pensée. s Une page de Lamennais, (paroles d'un croyant.) c Pensées du Matin, A. Bœgner. ^ M'aimes-tu ? Z. Topelius. 5J Pensée. p Criminel converti. q Riche ? A ceux qui cherchent : La religion doit- elle disparaître '? par Aloys Oautier. ^ La chaîne sans fin, conte par L. S. Pidoux. Le pardon du chrétien. Dépôt de « Vers la Lumière ». , Feuilleton : Elle a fait sa communion, par L. S. Pidoux. ^ 1 1; f X#a souffrance honorable r&ksexaa«s* e C'est une grâce de supporter des affiic- ^ tions par motif de conscience envers Dieu, ç quand on souffre injustement. En effet, quelle gloire y a-t-il à supporter de mau- ^ vais traitements pour avoir commis des ^ fautes ? Mais si vous supportez la souf- ^ france, lorsque vous faites ce qui est bien, c'est une grâce devant Dieu... Christ a ^ souffert pour vous, vous laissant un ( exemple, afin que vous suiviez ses traces... ^ Que nul en effet ne souffre comme meur- ^ trier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s s'ingérant dans les affaires d'autrui. Mais j si quelqu'un souffre comme chrétien, q l'il ^ n'en ait point honte. I Epitre de Pierre II, 19, 20,' U, IV, 15, 16. ' \ — ««5fOO<r^- ( Confession d'un intellectuel J'ai été longtemps un révolté. J'ai déclaré le monde mauvais, et je croyais, n'ayant pas moi-mên^e des raisons apparentes de souffrir, je croyais ma révolte généreuse et désintéressée. Pourquoi ma vision du monde a-t-elle changé ? Comment s'est fait le travail auquel j'assiste en spectateur plus qu'en acteur, le travail qui n'est pas terminé pticore, et dont je note les phases pomme un médecin, dans son journal, l'évolution d'une maladie, le procès d'une guérison ? Une fois déjà la douleur m'avait réconcilié avec la vie et m'en avait fait presque comprendre ie sens. Arraché à mes travaux, sans forces pour penser et pour écrire, mais non pour rêver, j'ai regardé les hommes et moi-même tels qu'on les voit des frontières sereines de l'éternité. < J'ai pesé leurs désirs et leurs plaisirs ; et, ; comme de nombreuses et vivantes sym- < pathies me caressaient de leurS ailes, en ; même temps que les puissances physiques ; se réveillaient en moi aux souffles légers i de la montagne, de nouvelles énergies ont j fleuri dans mon âme, une âme nouvelle j s'est révélée en moi dans l'amour. Mais quel était cet amour ? Ce que j'y cherchais, n'était-ce pas mon propre bonheur, la pensée de moi n'y tenait-elle pas une place bien large encore ? Je ne veux pas dire seulement dans la pratique, car qui peut se flatter d'avoir vaincu l'égoïs-me ? J'entends dans sa conception même. Pourtant j'aimais, oui, j'aimais les hommes que je sentais mes frères. Je les aimais comme des compagnons d'infortune ; je les plaignais pour avoir partagé leurs douleurs. Mais, tout en comprenant que la douleur peut être bonne, j'en condamnais la source et celle de la vie même. Tout au moins je voyais dans l'humanité la grande abandonnée, l'inutile victime des forces inconscientes. Il y avait donc là un principe de révolte encore. Et il faut bien que cet amour n'ait pas été absolument pur, puisqu'il n'a pas sauvé mon âme des noires pensées, des gouffres de désespérance. Comment se fait-il que ce soit une blessure plus profonde que toutes celles que j'avais reçues encore, qui, en se cicatrisant, m'ait fait comprendre la douleur, non plus seulement comme une aveugle institutrice de charité, mais comme une mystérieuse dis-pensation qui nous révèle le sens de la vie, si nous arrivons à l'accepter d'un cœur soumis ? J'en garde une reconnaissance infinie au pauvre enfant, dont la triste existence, sitôt brisée, m'a ouvert les divins horizons. Je ne crains plus de laisser son souvenir voleter autour de moi ; ma chair ne frissonne plus à l'évocation de l'heure terrible. Je peux dire avec le prophète : « Le Seigneur l'avait donné, le Seigneur l'a repris, que le nom du Seigneur soit béni ! » Pensée monstrueuse, s'il n'y fallait voir que le cri de la chair qui se refuse à souffrir, le change hypocrite de l'indifférence ou de l'orgueil. Ceux-là seulement peuvent la comprendre dont le regard a sondé cet étrange mystère de l'amour. C'est parce que j'ai pu accepter ma propre douleur, parce que j'ai compris qu'elle m'a été bonne et révélatrice, que j'accepte aussi la douleur universelle. Et je ne l'accepte pas non plus pour devenir indifférent. Oh! combien le in de là ! Je l'accepte pour qu'elle soit aux autres et peut-être au monde lui-même ce que ma douleur a été pour moi. Je l'accepte avec le désir infini de la soulager et de la partager. Oui, je veux la douleur ; mais surtout je veux que les hommes apprennent d'elle qu'il y a plus de bonheur à être con- ; solé qu'à n'avoir jamais pleuré ; je veux qu'ils apprennent d'elle à se sentir frères, à se soutenir et à s'aimer. Et, si je puis ainsi la comprendre, moi qui suis une in- d' telligence bornée, n'en est-ce pas assez er pour me permettre d'entrevoir que, si le vi ; problème est au-dessus de l'intelligence humaine, l'impossibilité de le résoudre _r r n'emporte pourtant pas la condamnation ■ J de nos plus nécessaires espérances. H. Warnéry. (Le chemin d'espérance) ej (1) H. Warnéry, né à Lausanne en 1859. rc Poète, auteur de « Sur l'Alpe », «Les Origines», poèmes philosophiques que l'on a comparés à ceux de Sully Prudhomme. éj Professeur de littérature à l'Université de as Lausanne, il fut atteint, jeune encore, par la to maladie et dut chercher à Leysin le soleil et V( l'air des hauteurs. Il écrivit le « Chemin d'espé-rance » journal intime où il raconte ses luttes intérieures,son ascension vers l'espérance, vers Dieu. C'est de cet ouvrage qu'est entrait 1e le fragment intitulé : «Confession d'un intellectuel» r( £ 5 - - «s®; tl q Ne nous laisse pas seuls ! ei t g Ne nous laisse pas seuls, Maître puissant et doux ! c ^ Un lourd brouillard de mort enveloppe la terre ; n Nous avons peur devant l'insondable mystère, Ç Et, comme toi jadis, nous pleurons à genoux. ^ 3 t & 1 Comme toi nous pleurons ; mais toi, tu fus sans fraude, ^ Ton cœur fut le miroir où Dieu se refléta, ; Et lorsque tu souffris au mont de Golgotha, Tu n'eus pas ces regrets qui, dans nos âmes, rôdent, U t( Tu n'eus pas ces remords amers et douloureux S< D'avoir gâté ton œuvre et fait souffrir les autres, Tu laissas dans le cœur de fidèles apôtres n- Un trésor qui fît d'eux des forts et des heureux, ^ 3 d L Tu mourus en sachant que ta tâche était faite, DL ;l Que ton rude labeur avait tout accompli, 2 Que rien n'en tomberait dans l'éternel oubli, S] Et qu'un monde nouveau naîtrait de ta défaite. h ç Nous, sous la croix pesante, épuisés et meurtris, Nous allons dans le doute et le front plein de honte. T Q / Entends tu, Fils de l'Homme, ainsi qu'un flot qui 2 [monte, p 2 Du genre humain souffrant les sanglots et les cris ? (j Tu nous as dit : « Aimez ! » nous avwns pris l'épée, p a Tu nous as dit : « Souffrez ! », nous avons fait souffrir, Et dans le sang de ceux pour qui tu vins mourir, La terre où tu bénis par les tiens fut trempée. c< t il 3 Nous avons, de nos mains, tissé nos froids linceuls, S< 2 Par dessus ton amour notre faute déborde !.. j-j t d S'il reste, au fond des cieux, quelque miséricorde, p Maître doux et puissant, ne nous laisse pas seuls ! L. S. Pidoux. 11 t l ©e>o§go>c*>—-— ^ : q S S'il n'y avait pas quelqu'un qui aime, le si t soleil s'éteindrait. Victor Hugo. n Une page de Lamennais ; Deux hommes étaient voisins, et chacun ■ d'eux avait- une femme et plusieurs petits ; enfants, et son seul travail pour les faire : vivre. Et l'un de ces deux hommes s'inquiétait en lui-même, disant : Si je meurs, ou que je tombe malade, que deviendront ma femme et mes enfants '? Et cette pensée ne le quittait point, et elle rongeait son cœur comme un ver • ronge le fruit où il est caché. L Or, bien que la même pensée fût venue également à l'autre père, il ne s'yétait point ; arrêté : Car, disait-il, Dieu, qui connaît t toutes ses créatures et qui veille sur elles, L veillera aussi sur moi et sur ma femme et sur mes enfants. 3 Et celui-ci vivait tranquille, tandis que î le premier ne goûtait pas un instant de ' repos ni de joie intérieurement. Un jour qu'il travaillait aux champs, triste et abattu à cause de sa crainte, il vit quelques oiseaux entrer dans un buisson, en sortir, et puis bientôt y revenir encore. S'étant approché, il vit deux nids posés côte à côte, et dans chacun plusieurs petits nouvellement éclos et encore sans plumes. Quand il fut retourné à son travail, de temps en temps il levait les yeux, et regardait ces oiseaux qui allaient et venaient, portant la nourriture à leurs petits. Or, voilà qu'au moment où l'une des mères rentrait avec sa becquée, un vautour la saisit, l'enlève, et la pauvre mère, se débattant vainement sous sa serre, jetait des cris perçants. A cette vue, l'homme qui travaillait sentit son âme plus troublée qu'auparavant, car, pensait-il, la mort de la mère, c'est la mort des enfants. Les miens n'ont que moi. Que deviendront-ils, si je leur manque ? Et tout le jour il fut sombre et triste, et la nuit il ne dormit point. Le lendemain, de retour aux champs, il | se dit : Je veux voir les petits de cette !, pauvre mère : plusieurs sans doute ont déjà péri. Et il s'achemina vers le buisson. Regardant, il vit les petits bien portants. Pas un ne semblait avoir pâti. Et ceci l'ayant étonné, il se cacha pour observer ce qui se passerait. Après un peu de temps, il entendit un léger cri, et il aperçut la seconde mère, rapportant en hâte la nourriture qu'elle avait recueillie, et elle la • distribua à tous les petits indistinctement, et il y en eut pour tous, et les orphelins ne furent point délaissés dans leur misère. Et le père, qui s'était défié de la Providence, raconta le soir à l'autre père ce qu'il avait vu. Celui-ci lui dit : Pourquoi s'inquiéter ? Jamais Dieu n'abandonne les 3 siens. Son amour a des secrets que nous ne connaissons point. Croyons, espérons,, i NUMÉRO 11 "Là où est 1*esprit du Christ, là est la liberté v. Saint-Paul, 2 Cor. 3, v. 17. FÉVRIER 1917

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Cet article est une édition du titre Vers la lumière: organe protestant de la Wallonie appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à - du 1915 au 1917.

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