\ N°543 12 Décembre 1917 InformationsBelges Observation iiaportante Les difficultés iahérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier de» nouvelle» de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur s«unc« première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, ri m pu être contrôlée sar source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pa être contrêlée sur source, (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belçe. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de servioe : 29, rue Jacques-Louer, LE HAVRE (Seine-Inférieure) France Les locomotives belges en France. — D'après une information qui a fait le tour de la presse, le gouvernement belge aurait mis à la disposition du corps expéditionnaire américain les 600 dernières locomotives conservées par l'Etat, en vue de la rentrée au pays, solde du total de 1,700 tracteurs dirigés sur la France lors de l'envahissement de la Belgique. Ainsi présentée, cette nouvelle est inexacte. La vérité c'est que l'Etat belge a, dès les premiers jours, prêté toute son aide à ses alliés et qu'il ne cessera d'agir ainsi jusqu'à la fin. Les avances de matériel consenties par le gouvernement belge font, chaque fois, l'objet de conventions étudiées par le département des chemins de fer. (xx).— Pour reconstituer les registres de l'état civil détruits par les Allemands. — Pendant les premiers mois de la guerre, les troupes de l'envahisseur se sont livrées à des exactions sans nombre. Par dizaines villages et villes ont été livrés aux flammes et les archives communales, très souvent, sont devenues la proie de l'incendie. Un arrêt de la Cour de cassation de Belgique vient de décider qu'il appartient aux tribunaux de première instance, sur la requête de M. le procureur du Roi, d'ordonner toutes les mesures utiles en vue de la reconstitution des registres de l'état civil anéantis par suite des événements de la guerre. (xx) La raréfaction de la monnaie de zinc. — Des primes aux fournisseurs. — La monnaie de zinc qui, en Belgique occupée, a remplacé le billon de nickel, se raréfie de plus en plus. Le public, les administrations et les établissements industriels qui fonctionnent encore éprouvent, de ce chef, les plus grandes difficultés. Des accapareurs drainent, paraîtil, toute la monnaie ; ils accordent, à ceux qui leur fournissent des pièces de zinc, des primes de 15 à 25 pour cent. Un journal stipendié de Bruxelles propose qu il soit procédé à la démonétisation de ces pièces. (xx) — Le commerce du lait en Belgique occupée. — Nouvelles restrictions. — On annonce, en Belgique occupée, une nouvelle réglementation du commerce du lait. La mesure, disent les journaux teutonisés, est imminente. Voici, en ordre principal, en quoi elle consistera. En principe, la vente et le colportage ne seront plus autorisés. Les propriétaires de vaches laitières seront, seuls et personnellement, autorisés à vendre leur production. (xx). — La vie chère à Bruxelles. — Les plus récents prix du commerce privé. — Il résulte d'un écho paru dans un organe de la « Kommandantur » de Bruxelles (6 décembre 1917), que l'on demande actuellement, dans le commerce privé, 12 à 15 fr, pour un kilo de pois qui valait 30 à 40 centimes en temps de paix ; 2 fr. 20 à 3 fr. pour un kilo de pommes très ordinaires ; 1 fr. 15 à 1 fr. 20 pour un œuf qui, il y a trois semaines, était encore vendu 70 centimes. (xx) — « Notre vénération de no» martyrs n'a d'égale que notre haine de l'ennemi », dit un Belge échappé. « Justice et punition des coupables ». — Le grand quotidien anglais The Times publie, dans son numéro du 10 décembre 1917, des détails sur la vie en Belgique, lui fournis par un civil évadé. Ce dernier, qui confirme tout ce qui a été dit sur le terrorisme allemand en territoire belge envahi,— prétendus aveux de la part des parents des accusés, " mouton " cuisinant les malheureux dans leur cellule, dépôt d'une " Libre Belgique" au cours de perquisitions, etc., — expose en ces termes l'état d'esprit des habitants : « Trois ans de persécutions, de souffrances physiques et morales nous ont portés à un tel degré d'enthousiasme à l'égard de nos amis et de haine irréconciliable à l'égard de nos ennemis, qu'il ne reste point deplace pour des subtilités intellectuelles et des réservessentimentales. Nous sommes devenus, il est vrai, — etpeutêtre dans le plus noble sens du mot, —■ des fanatiques. Nous ne faisons plus de distinctions entre Dieuet la patrie. La guerre s'est transformée en un conflitreligieux dans quoi tout sera perdu ou gagné et la ferveur avec laquelle nous vénérons nos martyrs est seulement égalée par notre horreur de l'ennemi et nos malédictions « Les Belges n'ont rien perdu de leur splendide confiance. On ne met même pas en doute la victoire finale des Alliés et je préfère même ne pas penser à ce qui arriverait par la conclusion d'une paix non satisfaisante. Ce serait 1« plus rude coup qui puisse nous atteindre. Ce serait la ruine de tous nos efforts pour paralyser l'activité de l'ennemi, de tous les espoirs pour lesquels nous avons souffert et peut-être souffrirons encore longtemps. Les Belges attendent anxieusement le retour du roi Albert, mais, plus anxieusement encore, l'arrivée de la Justice et la punition des coupables. Cet esprit anime tout homme qui pense, dans le pays, depuis le cardinal Mercier jusqu'aux ouvriers socialistes qui ont écrit le frappant manifeste publié en juillet... »

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