N° 343 22 Mai 1917 INFORMATIONS BELGES Observation iinportaiite Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte,qui a pu être contrôlée sur source, (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 52, rue des Gobelins, B_,Ï5 HWRE (Seine-Iuférieure) t'rauce. L'appel des Femmes belges. — Sympathies hollandaises.—Un groupe de femmes de Hollande, ayant pris connaissance de l'appel des femmes belges aux femmes des pays neutres, s'est empressé d'y répondre par un adresse de commisération affirmant que toutes les douleurs ressenties par les femmes belges trouvent un écho sympathique en Hollande et encourageant tes mères et épouses belges à supporter cette épreuve avec constance, en comptant sur le secours de la Providence et sur l'approche de la délivrance. (xx).— Activité militaire des Belges. — L'artillerie lourde belge aide les Anglais en France. — Rappel de l'importante participation des Belges à la campagne dans l'Est-Africain allemand. — Une dépêche du correspondant de guerre de l'Agence Reuter au quartier général anglais, publiée par le Times du 18 mai 1917 et relative à la visite du Roi des Belges au front anglais, contient le passage suivant : « Jeudi, Sa Majesté, en compagnie du général sir Edmond Allenby, examina le champ de bataille d'Ar-ras. Eu route, il inspecta un howitzer belge de 12 pouces qui accomplit de bonne besogne contre les défenses allemandes, situées très loin derrière la première ligne. » A ajouter à la liste des endroits où les Belges exercent leur activité militaire et qui, outre le front belge, s'étend à la Russie et. à l'Afrique. Leur importante participation à la campagne qui a fait disparaître le drapeau allemand du territoire africain est rappelée,en ces termes,dans une récente brochure anglaise de M. John Harris, intitulée Geer-many's lost Colonial Empire : « On a de bonnes raisons de penser que le commandement allemand avait d'abord l'intention de s'arrêter immédiatement au Sud du chemin de fer central (Est africain allemand, N. D. L. R.), mais la rapidité de l'offensive du général Smuts, jointe à la menace grossissante des Belges avançant d'Ujiji vers Tabora, les força à une retraite précipitée qui leur coûta la perte de grosse artillerie et de matériel de guerre, dont une grande partie cependant était détruite. » (xx) — Une dépêche de M. Brand Whitlock, ministre des Etats-Unis en Belgique, au sujet des déportations. — Commencement des déportations .— Les déportations à Bruxelles.— Pitoyables scènes.— La mesure des déportations est V « une des plus iniques de l'histoire ».— Défense de ravitailler les déportés. — Les Allemands sont aussi gaffeurs que cruels.— Le Timts (no du 18 mai 1917) publie ce qui suit : « La dépêche suivante de M. Brand Whitlock, ministre des Etats-Unis en Belgique, écrite en janvier dernier, a été livrée à la publicité, par le Département d'Etat des Etats-Unis : « Pour comprendre complètement la situation, il est nécessaire de se reporter à l'automne de 1914. Au moment où nous organisions l'œuvre de secours, le Comité National — l'organisme belge de secours qui collabore avec la « Commission for Relief » en Belgique — proposa un arrangement d'après lequel le Gouvernement belge payerait leurs gages habituels à ses propres employés restés en Belgique et aux autres chômeurs. Les Belges désiraient cela par humanité et par patriotisme ; ils voulaient procurer aux chômeurs des moyens de subsistance etenmême temps les empêcher de travailler pour l'Allemagne. Ce plan fut adopté ; il a été suivi en pratique et les registres du Comité National portent les noms de centaines de mille — quelque 700,000, je crois — d'hommes sans travail, recevant ce secours par l'intermédiaire des communes. « La présence de ces chômeurs, cependant, constituait une tentation constante pour la cupidité allemande. Plusieurs fois les Allemands cherchèrent à obtenir les listes des chômeurs, mais chaque fois s'entendirent opposer l'argument que, en raison des garanties couvrant le fonctionnement de l'œuvre de secours, les registres du Comité national et de ses divers sous-organismes jouissaient de l'immunité. Plutôt que de risquer de voir le ravitaillement interrompu, pour lequel les Allemands, sans se juger liés par quelqu'obligation à l'Amérique, ont toujours été reconnaissants parce qu'il avait pour effet de maintenir la population dans le calme, les autorités n'insistèrent jamais si ce n'est auprès des bourgmestres des communes. Finalement, cependant, le parti militaire, toujours brutal et avec une ignorance étonnante de 1 opinion publique et du sentiment moral, décida de mettre les chômeurs au travail.

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