Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1917, 23 Dezember. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 20 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/862b85563g/
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REVUE des Joarasa* ds la kiriIm. L8 BRUXELLOSS Du 16. — Le sort du matériel des voies ferrées belges. — On écrit de Paris au « Times » : Dès le commencement de la guerre, un grand nombre de locomotives belges ont été conduites en France. De nombreuses locomotives ont été depuis mises à la disposition des Alliés, le restant ayant été mis en réserve en vue de la réorganisation du réseau ferré belge. Le gouvernement belge vient maintenant de céder une certaine partie de cette réserve au général Pers-hing, commandant des troupes américaines en France. D'après une nouvelle hollandaise, le nombre des locomotives cédées serait de 600. % %&&§&$&&&$, a Actualisés économiques In ffîesnoriam La « Bourse offloieuse » de Bruxelles Au titre V, section I, article 61 de notre Code de Commerce figure le texte suivant: « Une bourse de commerce est une réunion publique de commerçants, capitaines de navires, agents de change et courtiers d'une place de commerce.Cette simple «définition n'évoque-t-elle pas à vos yeux le grouillement auquel vous avez certainement assisté, un mercredi, sur l'asphalte du boulevard Anspach ? Quelle fourmilière alors, que l'imposante Bourse des Fonds Publics de la capitale 1 Mais, ô tempora, ô mores ! Dès les premiers mois de la guerre, la vénérable institution — elle date du 13 Messidor an IX de la République Française — ferma les portes massives derrière lesquelles s'abrita si longtemps son activité débordant'*. Mis à la porte de leur sanctuaire, nos financiers se retranchèrent dans leurs banques, où ils réussirent à traverser victorieusement la crise accompagnant le début des hostilités. Peu de temps après, pourtant, ne pouvant plus tenir dans l'espace restreint de leurs forteresses, ils en sortirent pour créer une espèce de marché libre, débarrassé de la tutelle qu'avaient exercée si longtemps sur la Bourse officielle les administrations compétentes. La « Bourse officieuse » était née. Malheureusement, comme il en est souvent des institutions les mieux conçues, cette bourse libre dégénéra petit à petit en une sorte de marché dont le caractère prédominant était une anarchie complète, anarchie dans les -transactions, anarchie dans la police du trafic, anarchie dans les cours. Les locaux officiels ayant été fermés, un certain nombre de vagues folliculaires en profitèrent bientôt pour commencer des tripotages les uns plus inavouables que les autres. Cela se passait déjà ainsi vers la fin du mois d'octobre 1914. Bien entendu — et je me hâte de le déclarer — il se faisait en même temps, et il se fait encore à Bruxelles des opérations de Bourse solides et sérieuses^ qui ne craignent pas la clarté du jour. N'empêche que le « trafic de guerre » a donné au marché un cachet caractéristique,les affaires faites par l'entremise d'une véritable petite armée de courtiers d'occasion éclipsant souvent celles des agents établis. A forcî d'appéritifs bus en commun, il se forma bientôt dans certains cafés du centre de la ville des groupes attirés par l'appât d'un bénéfice éventuel sur une spéculation en fonds publics. Ces endroits acquérant la vogue, nos Financiers en herbe y affluèrent régulièrement. On pouvait y voir alors, attablés aux tables de marbre, des collections com- S plètes de ce qu'on appelle communément « marchands de guerre * Démarcheurs professionnels, agents plus ou moins obscurs, paniers percés de tout genre coudoyaient dans ces locaux des pédicures transformés en spéculateurs à la hausse, des bijoutiers spécialistes de la baisse, des droguistes amateurs du « stellage » ou de la pieuse « dont », des restaurateurs, des chapeliers, des bandagistes en quête d'une occasion propice. Souvent aussi on rencontrait dans ces lieux dangereux de braves petits rentiers ou d'honnêtes pères de famille croyant y trouver la possibilité de faire un de ces solides placements désignés sous leur nom commun. De cette façon, une pieuvre aux cent mille tentacules s'installa en la bonne ville de Bruxelles. Accroupi de la porte de Namur à celle de Louvain, le monstre engloutissait chaque jour de nouvelles victimes. Mais ces malheureux se perdaient dans le tas. Loin de décourager les appétits, la débâcle de quelques-uns ne fit qu'aiguillonner les autres. Et de jour en jour, les adeptes accoururent plus nombreux. Au lieu d'évoluer sur un « parquet » sérieux, cette foule « allait satisfaire sa passion du jeu dans un des grands cafés jj du boulevard ou des rues environnantes. Au lieu de tourner autour d'une « corbeille » fonctionnant sous un contrôle rigoureux, on tripotait dans des brasseries-concert, à moins d'élire comme « coulisse » préférée le promenoir d'un cinéma. Les marchés du Palai« de la Bourse désertés, les opérateurs déambulaient sans discontinuer entre le centre et la ville haute, s'époumonnant à gravir la Mon- jj tagne de la Cour et, quelques instants après, tournant le ? dos à l'illustre croisé figé dans le bronze qui garde les ï abords de St-Jacques de Caudenberg, pour s'engouffrer l finalement dans un des cafés de la place-de Brouckère. jj Les lions qui gardent le grand escalier de la Bourse doi- 3 vent avoir rougi de honte et de dépit. Rien n'était respecté par ces comitadjis de spéculateurs, j Depuis les graves rentes d'Etat jusqu'aux plus jeunes | actions de sociétés industrielles, tout y passait. Et, suivant Jj en cela le phénomène qui se manifeste sur tous les j! autres marchés du pays, c'était la hausse, encore la | hausse, toujours la hausse. Pour certains titres, cette pro- f gression a été vertigineuse. Jugez-en par le petit relevé j ci-dessous, dressé pour quelques valeurs caractéristiques * sur la base des cours moyens atteints par ce marché j frappé de la folie des grandeurs. A titre de comparaison, | j'y ai joint le cours moyen publié en juillet 1914 : Juillet Juillet Novembre COURS MOYENS 1914 1916 1917 Rente Belge 3 °/o 76 72 74 1/2 Société Générale de Belgique. 5900 5900 7050 Banque d'Outremer .... 492 480 745 Tramways de Barcelone . . 191 230 260 Tramways de Tientsin fond. . 1060 1195 2435 Dimanche 23 décembre 1917 10 centimes ie numéro 61e armée — Nos 353-359 j Journal de Gand X3X5S FJ-iikMOKSS Rédaction et Administration : 3., RU h !>E FLANDRE, 3, G AND Abonnements : UN F® AN O VINGT CIKQ PAK TBIMF.BTR1Ï Grand Buisson cap. . . . 1675 1950 2730 Hornu-Wasmes 7675 7850 11505 Levant du Flénu 4394 4300 6350 Katanga 1865 2290 3825 Union Minière cap 710 1250 1915 Tanganyka 45 75 125 Hévéa 75 135 220 Cette situation ne pouvait manquer de donner lieu à des abus déplorables et d'émouvoir en fin de compte les autorités. Quelques incursions timides dans le domaine du marché libre n'eurent guère de résultat. D'ailleurs que voulez-vous faire avec des gens atteints du démon du jeu, avec des cerveaux rongés par la plus effroyable des bactéries : le microbe de la spéculation ? Il faut y aller d'une main de fer. « On ne parlemente pas avec les microbes, disait le Captain Cap de joyeuse mémoire; on les tue. » C'est ce que se.propose de faire l'autorité occupante. La « Bourse officieuse » de Bruxelles va disparaître. Si ce n'est pas déjà chose faite en ce moment, ses jours sont en tout cas comptés. Elle sera remplacée par une sorte de marché semi-officiel, sévèrement réglementé et placé sous le contrôle de l'administration. R. I. P. — Le souvenir de la « Bourse de guerre » de Bruxelles nous restera comme celui de n'importe quelle autre extravagance que nous auront apportée les années terribles de l'Europe contemporaine. Au point de vue de notre dignité nationale, nous pouvons déclarer sans fausse honte que la perte n'est pas grande. RAOUL GUSTAVE. Ls Société psteise des avisons ouvrières ITae exposition intéressante Nous avons annoncé la semaine dernière que la Société gantoise des maisons ouvrières exposerait, ù partir de mardi prochain, dans les salles du Trône et de l'Arsenal, des projets présentés pour la construction d'une cité-jardin à la chaussée de Zwynaerde. Rappelons à ce propos qu~ la Société fut fondée en 1905 dans le but charitable de procurer à la classe ouvrière des maisons à bon marché. Elle débuta avec un capital de 500.000 fr. provenant de diverses souscriptions ; pendant l'année 1912 ce capital fut déjà doublé. L'autorité du Conseil d'Administration est suffisamment établi si l'on considère les nombreux groupes de maisons ouvrières qui furent construites dans les différents quartiers de la ville; ces groupes sont actuellement au nombre de huit avec un total de 240 maisons ! Eu égard aux circonstances actuelles et considérant surtout la situation pénible dans laquelle se trouve la population ouvrière depuis le début de la guerre, le Collège échevinal a fait dresser l'année dernière une lister-de travaux qui devraient être effectués en ville et a pris la résolution de les entamer sans tarder. Le Conseil communal avait décidé notamment d'engager la Société des inaison§ ouvrières à faire construire des habitations sur les terrains communaux du fossé d'Othon; toutefois ceux-ci ne répondant pas au but yisé, le choix se porta sur les terrains situés à la chaussée de Zwynaerde, un peu après la rue Muylaert, et qui ont une superficie d'environ 6 ha.; le Bureau de bienfaisance à qui ils appartenaient, les céda à un prix modeste, vu le but oiaritable de l'œuvre. Le Conseil d'Administration a ouvert aussitôt un concours pour la création d'une cité-jardin et il fit surtout appel aux jeunes architectes de l'agglomération gantoise. Dix-huit participants ont répondu à l'appel et trois ont été couronnés. En général les travaux envoyés ne sont pas sans mérite, c'est pourquoi le Conseil d'Administration a tenu à en organiser une exposition publique et gratuite. Elle sera ouverte à partir du mercredi 25 décembre jusqu'au jeudi 18 janvier et ne manquera pas d'attirer de nombreux visiteurs, gens du métier et autres qui s'intéressent à l'amélioration de la situation de la ciasse ouvrière et à l'embellissement de notre cité. •t f-1 % -%& * Ç %■%-% ÉCHOS D'A HT An Théâtre Néerlandais j&oraéo et Juliette On peut être d'avis que cet' opéra de Gounod manque d'ampleur tragique, il n'en faut pas moins reconnaître qu'il se trouve dans cette partition des passages charmants et charmeurs, toujours empreints d'une musicalité parfaite. 11 n'est donc nullement étonnant que lundi dernier cette œuvre très populaire n'ait attiré foule. Empressons-nous de dire que le public fut unanime à se déclarer enchanté, et ce, à juste titre. Ce qui frappe en tout premier lieu dans une représentation pareille, sont les soins, le souci du fini qu'on y a apporté. Orchestre, chœurs et acteurs formèrent un ensemble bien homogène, ce qui, vu le nombre assez élevé des acteurs,ne peut être atteint que grâce à un travail opiniâtre et persévérant. Louons ici en tout premier li ;u maître Roels, qui ne se laisse rebuter par aucune difficulté, et aussi l'es- j prit d'entente qui règne parmi la troupe, si nécessaire pour ; ■' arriver à un résultat sérieux. ( Les interprêtes méritent tous des éloges. En premier lieu Mlle De Vos, Juliette au jeu sobre, au chant juste; M. Deshayes, très consciencieux en Roméo; MM. Verniers — Tibald — et De Bouvre — Mercutio :— avaient l'allure martiale voulue, tandis que M.. Haemelinck ne manquait pas de prestige dans le rôle de Capulet. Une fort bonne i note pour M. Reynvoet, dans le rôle du père Laurent, peu commode à chanter. N'oublions pas le page gracieux que fit Mlle Pessemiers et qui débita sa sérénade avec le feu voulu, ni Mlle De Vis dans le rôle plus cffacé de la suivante Gertrude. Divers passages, tels la bénédiction nuptiale, le quatuor de la chapelle, le duo d'amour, la scène finale furent spécialement goûtés. Des scènes difficiles à rendre, et qui dégénèrent souvent en parodie, comme celle des duels par exemple, furent heureusement extériorisées. Hommage au maître d'armes ! En résumé, on peut prévoir pour les représentations de Roméo des salles bondées. Avis aux amateurs. • * * La vie théâiraie à Bruxelles îi Siiii, «elles connues Il peut être intéressant de donner sous cette rubrique quelques renseignements sur la vie théâtrale à Bruxelles. A peine est-il nécéssaire de dire que les théâtres y font des affaires d'or; la simple comparaison avec la situation dans \ notre ville édifie suffisamment. Cinq théâtres donnent exclusivement la comédie française, notamment le Winter-Palûce, la Bonbonnière, la Gaîté, le Molière et le Trocadéro. Deux théâtres se sont spécialisés dans l'opéra (expression française) : le Théâtre de la Bourse et celui de la 5 Galerie. C'est dans ce dernier que Mlle Angèle Van Loo, ^ la chanteuse d'opérette célèbre, s'adapte à ce genre nou-\ veau pour elle. (Madame Butterfly pour le moment), jj Le théâtre de Y Olympia est bilingue, ou plutôt disons > qu'une troupe de comédie française y alterne journellement | avec une troupe flamande. La première joua cinquante \ fois : Meulemeester s'approvise de Fern. Wicheler, un l des auteurs du fameux Beulemans. ^ La troupe flamande de l'Olympia se spécialise dans la ' comédie fine et moderne. On y donne par ex.r Het zevende | Gebod d'Heyermans, Le Voleur de Bernstein, De Rechte ; Lijn de Fabricius, Elga de G. Hauptmann, etc. ( A cette troupe appartiennent notre ancien pensionnaire Steyns ainsi que cet excellent Wicheler, qui fut dernièrement chez nous l'objet d'une manifestation de chaude sympathie au Minard. Son désir s'est donc enfin réalisé ! L'étoile de cette pléiade est certainement Mad. Van de Wiele, attachée pendant si longtemps à notre scène flamande et qui a laissé ici un souvenir impérissable. Tout le monde se rappelle encore sa superbe et inoubliable création flamande de Monna Vai na, dont elle nous régala lors de son jubilée. J'ai eu soûs les yeux une lettre autographe de l'auteur dramatique Fern. Wicheler, ex-critique du « Soir », et qui, sous l'impression que lui laissa l'actrice dans le Voleur, apprécia son talent en termes enthousiastes. C'est tout dire 1 Les Folies Bergères donnent journellement et exclusivement des opérettes flamandes, ou plutôt en langue flamande. La Fille de Mmo Angot y a tenu pendant longtemps l'affiche. Les destinées de cette scène sont confiées aux mains expertes de M. Kindermans, bien connu à Gand. Nous y retrouvons Mlle Stella Van de Wiele qui y fait valoir sa charmante voix; M. Haeck, comme chef d'orches-| tre, précédemment au pupitre du Nouveau Cirque. Le di-S reeteur des Folies vient d'engager tout récemment M. Ste-< vens. C'est une acquisition dont on ne peut que le féliciter : et nous profitons de l'occasion pour souhaiter à ce baryton È dans capitale les lauriers qu'il a récoltés dans sa propre \ ville —- chose assez rare, entre parenthèses. La figure de M. Stevens reste liée définitivement au j Lustige Boer i tau Vlasgaard. Aussi la direction a-t-elle pris l'initiative d'y monter l'œuvre de M. Vandcr Meulen. C'est un succès certain. A ce propos nous avons à regretter la mort d'un des créateurs du Vlasgaard, le ténor Verstraete, de la rue de la Monnaie. Nous conserverons de cet homme franc et loyal le meilleur souvenir. A VAlhambra, M Clauwaert monte en flamand l'opérette, genre viennois. Mad. et M. Dons, bien connus dans notre ville, y sont engagés. Quant au Vlaamsche Schouwburg, M. Kerchove-Jon-kers y continue l'ancienne tradition mélodramatique. Le Vieux Bruxelles et la Scala montent des Revues et Sketches. Et dire qu'en ces temps-ci tous ces théâtres font florès ! Quelques détails encore au sujet de nos anciens éléments les plus en vue. Mlle Van Ysendijke est engagée à la Scala d'Anvers. Elle vient d'y épouser le ténor Piet Van Eynde. Voilà du moins une commère et un compère qui feront accord parfait. Nos sincères vœux de bonheur. L'hilarant Tone Janssens, retourné dans sa cité natale, est engagé dans le même établissement. Tous les neuras-théiques, et ils sont légion, vont le voir : le remède, au dire des sommités médicales, est infaillible. Mlle Bisrlée, la divette tant choyée chez nous'était engagée au Rembrandt d'Amsterdam. Malheureusement elle vient de subir une opération des plus graves et dont le résultat n'est pas encore certain. Espérons le mieux pour elle l C'est au même théâtre qu'est attaché son ancien partenaire H. Dierickx, le baryten « smart » et ultra-élégant, qui y est adulé. Notons ici la triste antithèse avec son excollègue M. Depont, prisonnier de guerre à Gôttingen. M. Darden, notre ancien jeune premier, s'essaie avec succès dans l'opérette au Théâtre de l'Hippodrome d'Anvers. Quant à Mlle Mathys, qui s'était mariée à un soldat belge et fréquentait le Conservatoire à Paris, elle est malheureusement déjà veuve. Si tant d'éléments de valeur sont partis, au moins un nous revient : notre concitoyen, le ténor d'opérette De Raeve, précédemment pensionnaire de notre Grand Théâtre, réapparaîtra chez nous. A partir de février, il sera attaché au Nouveau Cirque. Une acquisition dont il y a eu de'fîlicitsr b M. Van Damme. 1 Voilà quelques notes hâtives qui feront plaisir, j'en suis ^certain, aux habitués de nos théâtres. B. &&4L•*4.3LS-. Nâc?o!ogia Nous apprenons la mort de M. Georges Waelbroeck, avocat à Gand. Toute sa vie fut de travail et de devoir; sa famille et des amis lui ont rendu mardi dernier un dernier hommage en accompagnant sa dépouille au cimetière. Il fut attaché durant trente cinq ans aux Hospices Civils en qualité de Secrétaire, et lorsque, en 1915, il sollicita la démission honorable de ses fonctions, le Président de la Commission, M. Caliier, se plut à rappeler les services inappréciables rendus par lui à l'Administration et à la bienfaisance publique. Il était d'une famille de juristes, qui ont fourni des collaborations remarquables à la science du droit; excellent juriste lui-même, reçu docteur en droit de l'Université de Gand en 1874, formé par l'excellente école de cette époque, cet auteur de notices très appréciées, souvent citées, relatives notamment au droit administratif et à la tutelle. L'activité de Georges Waelbroeck s'étendait à de multiples domaines; sa collaboration à la critique musicale fût longtemps remarquée. Il suivait assidûment encore le barreau et, depuis sa retraite, s'occupait de nombreuses œuvres créées depuis la guerre, pour venir en aide à notre population si éprouvée. Essais d® psychologie anfmate Une ces dernières découvertes que vient de publier l'académie des Sciences de Berlin est celle du Professeur W. Kôhler, le directeur de la station anthropologique de Teneriffe; elle se rapporte à un livre de ce même professeur traitant des « Essais d'intelligence chez les anthropoïdes ». Les résultats atteints, et encore plus les méthodes employées, méritent d'être connues du public. Partant de la conviction, que par des exercices appropriés auxquels on astreint les animaux, il est possible de se rendre compte si vraiment ceux-ci possèdent une puissance de raisonnement se rapprochant de l'intelligence humaine, il soumit neuf chimpanzés non dressés, dont disposaient la station, à de multiples épreuves; celles-ci se compliquant graduellement demandaient un travail de plus en plus considérable. Les épreuves étaient toutes de la même nature, pour ainsi dire, vu qu'il s'agissait toujours pour les animaux de s'approprier un objet, de préférence des friandises, se trouvant hors de leur portée. Le fait suivant a donc été démontré, lorsque les animaux voyant devant leur cage une banane qu'ils ne peuvent atteindre à l'aide du bras, et qu'ils se servent après des essais infructueux, d'un bâton se trouvant justement devant eux hors de la cage, cet acte ne peut être considéré que comme un peu hasard. Si maintenant on éloigne le bâton du grillage et si on le place quelque part à l'intérieur de la cage, et s'il se fait que le singe aille le chercher et atteigne de cette façon le fruit, il est évident que nous avons là une action composée de plusieurs actions simples qui ne se laissent relier que par un raisonnement. Cette impression est encore plus profonde si l'on remarque que dans les bonnes solutions, l'animal n'accomplit pas les différentes actions les unes après les autres et à des intervalles assez longs, mais que très souvent après des essais infructueux, des crises de colère et de désintéressement l'animal trouve tout à coup la solution se précipite sur le bâton et s'approprie la banane sans aucune hésitation dans ses mouvements. Kôhler a'donc découvert là une sorte de raisonnement animal : sa bête la mieux douée — car les animaux tout comme les hommes sont doués à des degrés différents — s'assit devant le but, sembla réfléchir un instant regarda à droite et à gauche, considéra la distance jusqu'au but à atteindre ainsi que l'instrument, et accomplit tout d'un coup l'acte nécessaire. Plus, tard l'objet fut suspendu en l'air dans la cage mais hors de portée. Dans la cage on plaça une caisse. L'animal la plus intelligent trouva la solution en 5 minutes. Il avança la caisse qui se trouvait à environ deux mètres du but mais pas tout à fait jusqu'au dessous de celui-ci car dès qu'il s'aperçut de la possibilité d'atteindre la banane par un saut, il cessa de la pousser. Remarquable est aussi le fait que bientôt les singea trouvèrent préférable d'employer l'observateur comme caisse et de grimper tout simplement sur son dos. Par la suite on amena les chimpanzés à aller chercher une caisse dans une cagc voisine reliée à la leur par un couloir. Cette caisse ne pouvait pas être aperçue du lieu où ils se trouvaient et ce n'est qu'après plusieurs essais infructueux qu'ils semblèrent tout à coup se rappeler avoir passé à côté d'une caisse, et qu'ils allèrent lacherher. Après cette expérience Kôhler amena, en suspendant la banane à une plus grande hauteur,les animaux à poser une seconde caisse sur la première. Ici seulement se montra une difficulté que l'homme ne rencontrerait pas, ayant lai notion de la statique alors que le singe ne la possède pas. Son embarras commence lorsqu'il doit placer la seconde caisse sur la première, et les essais montrent qu'il est dans l'impossibilité de la placer de façon à ce qu'elle tienne. II n'arrive à la solution que par différents essais, même lorsqu'il a déjà trouvé plusieurs fois le « truc » (un enfant au commencement de sa vie se conduit tout comme e singe et ce n'est que vers 3 ans qu'il commence à avoir es premières notions de statique.) Malgré cela quelques individus soHt parvenus à placer trois caisses les unas au dessus des autres ; pourtant il est à rsmarquer que celles-g se trouvaient dans une position d'équilibre presque impossible et ce n'est que grâce à son agilité que l'animal parvenait à se maintenir en l'air. Dans d'autres cas, les animaux accomplirent des travaux, qui ne s'expliquent que par une assez grande puissance de raisonnement. Par ex. une corde fut attachée à un point fixe à l'extérieur de la cage, en son milieu fut liée une banane, enfin la corde fut placée obliquement de façon à ce qu'une extrémité pût être saisie par l'animal. Il faudra tout de même une intelligsnce assez développée pour découvrir que le fruit se trouvera d'autant plus rapproché de la cage, que la corde s*ra tendue plus perpendiculairement à la grille. Malgré cela l'observateur nota chez quatre sujets la bonne solution après un temps très court. Les chimpanzés, passaient la corde d'une main dans l'autre entre les barreaux de la grille, jusqu'à ce que le fruit soit à leur portée. Une dernière épreuve encore plus difficile, semble montrer chez les anthropoïdes une certaine pénétration. Une caisse fut posée devant la cage. Le côté opposé à la cage manquait et sur le fond l'observateur avait déposé une banane. Les animaux reçurent un bâton leur permettant d'atteindre le bord extérieur de la caisse qui était assez éloignée de la grille pour ne pouvoir être atteinte av?c le bras. Les animaux essayèrent d'abord d'attirer le fruit hors de la caisse en le soulevant le long d'une paroi ; mais ils n'y parvinrent pas. Après plusieurs essais infructueux, ils remarquèrent tout à coup qu'une paroi manquait; ils poussèrent le fruit hors de la caisse par cette ouverture ; et l'attirèrent à eux, par un détour, le long d'une parai • latérale. ï Kôhler, dont nous ne donnons ici qu<» les principales \ expériences, se défend avec raison contre la véritable j théorie darwiniste, qui prétend que de tels problèmes peu-s vent être le produit d'heureux effets du hasard, d'une s sélection accidentelle. Il constate seulement le fait que les \ anthropoïdes possèdent une intelligence, une puissance de : raisonnement assez développée bien qu'en dessous de j l'intelligence humaine. Aussi les découvertes du professeur > Kôhler paraissent si intéressantes qu'on attend avec impa-! tience dans les milieux scientifiques allemands la seconde ; partie de ses « Essais sur l'intelligence chez les anthro ; poïdes ». us plus anc eus doce®?ois relatifs à Jérusalem î En 1887, une paysanne trouva les fameuses lettres de jj Tel-el-Amarna en cherchant de la marne sur la rive orien-[ taie du Nil, dans les ruines de la résidence d'Amenophis j IV, là où se trouve actuellement Tel-el-Amarna; ces lettres constituent une partie des archives de l'Etat des pharaons Arnenophis III et IV. Ce que l'on constata de plus étonnant, c'est que toute cette correspondance, y compris les lettres des pharaons, est, sauf quelques rares exceptions, écrite en écriture cunéiforme et en langue babylonienne. Ce fait prouve que l'écriture et la langue babyloniennes étaient employées dans la diplomatie du 15e siècle avant Jésus. Christ, tout comme le français est la langue diplomatique depuis le 18® siècle. La connaissance des Egyptiens en babylonien n'était pas bien grande, mais leurs correspondants en tenaient compte dans leur façon de rédiger. Parmi les lettres de Tel-el-Amarna, 82 des meilleures tables sont conservées au British Muséum ; 200 autres tables, dont beaucoup de fragments, sont à Berlin. Les autres se trouvent, en grande partie, au Caire et à Oxfofd. A l'époque où ces lettres ont été écrites, la Syrie et la Palestine étaient sous la domination égyptienne. Les réformes religieuses d'Amenophis IV avaient provr-qué de réels bouleversements tant au point de vue moral qu'au point de vue politique; il en résulta des troubles intérieurs à la suite desquels l'anarchie régna dans les pays soumis qui commençaient à se rendre compte de la faiblesse de l'Egypte. Ces peuples avaient un gouvernement autonome ^ et à la tête des villes et contrées se trouvaient des princes indigènes ou des gouverneurs nommés par le pharaon ; ceux-ci ne cessèrent~pas de guerroyer entre eux, notamment les hordes encore irrégulières de Bédouins, des Cha-biris du Sud et des Sutis ou Satis du Nord. Il est nécessaire de connaître cette situation de la Syrie et de l'Egypte au 15e siècle, pour comprendre ce que les lettres de Tel-el-Amarna nous rapportent au sujet de Jérusalem. Jérusalem est gouverné par un «Uwcu» royal (officier d'état-major) appelé Abdicheba. De Jérusalem (Urusalim) il écrit au pharaon en babylonien : « Puisque ce pays appartient au roi, pourquoi Khazati (Gaza ?) ne lui appartient-il pas? Ginti-Kirmil est tombé aux mains de Tagi et des hommes de Ginti ont également fait défection; nous voulons faire des conquêtes de façon à ce qu'ils ne livrent pas Lapaya (gouverneur égyptien en F&siHeton du Joarmal Gand. 305 Le Comte DE MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS Et le comte, passant la tête par la portière poussait un petit cri d'excitation qui donnait des ailes aux chevaux; ils ne couraient plus, ils volaient, La voiture roulait comme uu tonnerre sur ce pavé royal, et chacun se détournait pour voir passer ce météore flamboyant. Ali. répétant ce cri, souriait montrant ses dents blanches, serrant d^ns ses mains robustes les rênes écumantes, aiguillonnant les chevaux, dont les belles crinières s'éparpillaient au vent; Ali, l'enfant da désert, se retrouvait dans sou élément, et avec son visage noir, ses yeux ardents, son burnous de neige, il semblait, au milieu de la poussière qu'il soulevait, le génie du simoun et le dieu de l'onragan — Voilà, dit Alorcerf, une volupté que je no connaissais pas. c'est la volupté de la vitesse. Et les derniers nuages de son front se dissipaient, comme si l'air qu'il fendait emportait ces nuages avec lui. — Hait* où diable trouvez-voua de pareils chevaux? demanda Albert. Vous les faites donc faire exprès? — Justement, dit le comte. 11 y a six ans, je trouvai en Hongrie un fameux étalon renommé pour sa vitesse; je l'achetai je ne sais plus combien : ce fut Bertuccio qui paya. Dans la même année, il eut trente-deux enfants C'est toute cette progéniture du même père que uons allons passer en revue; ils sont tous pareils, noirs, sans une seule tache, excepté une étoile au front, car à, ge privilégié du haras on a choisi des jument», comme aux pachas on choisit des favorites. — 'J'est admirable !... Mais dites-moi, comte, q.ne faites-vous d« tous ces chevaux? — Vous le voyez, je voyage avec eux. — Mais vous ne voyagerez pas toujours ? — Quauti je n'en aurai plus besoin, Bertuccio les vendra, et il prétend qu'il gagnera trente ou quarante mille francs sur eux. — Mais il n'y aura pas de roi d'Europe as- j sez riche pour vous les acheter. --Alors il les vendra à quelque simple vi- j zir d'Orient, qui videra son trésor pour les i payer et qui remplira son trésor en adminis- j trant des coups de bâtons sous la plante des | pieds de ses sujets. — Comte, voulez-vous que je vous commu- \ nique une pensée qui m'est venue? — Faites. — C'est qu'après vous, M. Bertuccio doit \ être le plus riche particulier de l'Europe. — Eh bien ! vous vous trompez, vicomte.Je suis sur que si vous retourniez les poches de Bertuccio, vous n'y trouveriez pas dix sous vaiiiant. — Pourquoi cela? demanda le jeune homme. C'est donc un phénomène que M. Bertuccio? Ah ! mon cher comte, ne me poassez pas trop loin dans le merveilleux, ou ie ne vous croirai plus, je vous préviens. — Jamais di merveilleux avec moi, Âlbett; des chiffres et de la raison, voilà tout. Or, écoutez ce dilemme : Un intendant vole, mais pourquoi vole-t-il ? — Dame ! parce que. c'est dans sa nature, ce ine semble, dit Albert; il vole pour voler — Eh bien ! non, vous vous trompez : il vole parce qu'il a uue femme, des enfants, des désirs ambitieux pour lui et pour sa famille ; il vole surtout parcs qu'il n'est pas sûr de ja-miis quitter son maître et qu'il veut se faire un avenir. Eh bien ! M. Bertuccio est seul au monde; il puise dans ma bourse sans me rendre compte, il est sûr de ne jamais me quitter. — Pourquoi cela ? — Parce que je n'en trouverais pas un meilleur.— Vous tournez' dans un cercle vicieux, celui des probabilités. — Oh ! non pas; je suis dans les certitudes. Le bon serviteur pour moi, c'est celui sur lequel j'ai droit de vie ou de mort. — Et vous avez droit de vie ou de mort sur Bertuccio ? demanda Albert. - Oui, répondit froidement le eomte. Il y a des mots qui ferment la conversation comme une porte de fer. Le oui du comte était un de ces mots-là. Le reste du voyage s'accomplit avec la même rapidité : les trente-deux chevaux, divisés en huit relais, firent leurs quarante-sept lieues en huit heures. On arriva au milieu de la nuit, à la porte d'un beau parc. Le eoncierge éi.ait debout et tenait la grille ouverte. Il avait été prévenu par le palefrenier du dernierrelak Il était deux heures et demie du matin. On conduisitMorcerf à. son appartement.II trouva un bain et un souper prêts. Le domestique, qui avait fait la route sur le siège de derrière de la voiture, était à ses ordres; Baptistin,ïqui avait fait la route sur le siège de devant, était à ceux du comte. Albert prit son bain, soupa et se coucha. Toute la nuit, il fut barcé par le bruit mélancolique de la houle. En se levant, il alla dioit à la fenêtre, l'ouvrit et se trouva sur une petite terrasse, où l'on avait devant soi la iner, c'est-à-dire l'immensité, et derrière soi un joli parc donnant sur une petite forêt. Dans une anse d'une certaine grandeur se balançait une petite corvette à la carène étroite, à la mâture élancée, et portant à la corne un pavillon aux armes de Monte-Cristo, armes représentant une montagne d'or, posant sur une mer d'azur, avec une croix de gueules au chef, ce qui pouvait aussi bien être une allusion à son nom rappelant le Calvaire, que la passion de notre Seigneur a fait une montagne plus précieuse que l'or, et la croix infâme que son sang divin a faits sainte, qu'à quelque souvenir personnel ds souffrance et de régénération enseveli dans la nuitdu passé mystérieux de cet homme. Autour de la goélette étaient plusieurs petits chasse-marées appartenant aux pêcheurs des villages voisins, et qui semblaient d'humbles sujets attendant les ordres de leur reine. Là, comme dans tous les endroits où s'arrêtait Monte-Cristo, ne fût-ce que pour y passer deux jouis, la vie y était organisée au thermomètre du plus haut confortable; aussi la vie, à l'instant même, y devenait-elle facile. Albert trouva dans son antichambre deux fusils et tous le* ustensiles nécessaires à un chasseur; une pièce plus haute, et placée au rez-de-chaussée, était consacrée à toutes les ingénieuses machines qus les Anglais, grands pêcheurs, parce qu'ils sont patients et oisifs, n'ont pas encore pu faire adopter aux routiniers pêcheurs de France. Toute la journée se passa à ces exercices divers, auxquels, d'ailleurs, Monte-Cristo. excellait : on tua une douzaine de faisans dans le parc, 011 pécha autant de truites dans les ruisseaux, en dîna dans uu kiosque donnant sur la mer, et l'on servit le thé dans la bibliothèque.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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