Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 05 November. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 26 Juni 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/xg9f47md3b/
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JO URNAL DE G AND abonnements : RÉDACTION & AL)M1NISTR ATI ON : " ANNONCES : BELGIQUE : S fr. par an ; \ fr. pour six mois ; S fr. pour trois mois CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND Pour l'étranger, le port en sus TELEPHONE 665 Vnir lff ,ari' au bas de '* dernière PaSe d" jo"™1 Avis officiels de l'autorité allemande AJOUTE AUX ARRETES concernant les PRIX MAXIMA (Bulletin officiel des arrêtés n" 2, page 43). Les infractions aux stipulations concernant les PRIX MAXIMA fixés pour le rayon de l'étape prennent de plus en plus grandes extensions. Pour cette raison j'ordonne que les stipulations de peines fixées à la fin de l'arrêté n 31 du 8 août 1915 (publié dans le bulletin officiel des arrêtés pour le rayon de l'étape de la 4"'" armée du 14 août 1915) soient remplacées par ce qui suit: Sera puni de détention ou d'emprisonnement jusqu'à un an au plus ou d'une amende pouvant aller jusqu'à 10,000 Marcs, quiconque ACHETE ou VEND à un prix dépassant le prix maximum fixé, soit des vivres, soit des fourrages ou autres marchandises pour lesquelles des prix maxima ont été stipulés. Les mêmes peines frapperont celui qui OFFRE A ACHETER ou qui DEMANDE pour les dites marchandises un montant dépassant les prix maxima prévus. Outre une amende, une peine de réclusion peut être appliquée. Au surplus, la marchandise, pour laquelle des pourparlers ont eu lieu, pourra être confisquée. Gand le 26'octobre 1915. Der Etappeninspekteur, von Unger, Genéralleutnant. AVIS concernant l'obligation de faire rapport des maladies contagieuses. Suivant ordonnance émise par l'inspection de l'étape du 8 décembre 1914 les MEDECINS CIVILS BELGES exécutant leur profession dans le rayon de l'étape, son, obligés de faire rapport de toute maladie contagieuse qu'ils constatent. Pour des raisons spéciales, il y a lieu d'appeler surtout l'attention des médecins de la ville de Gand, y compris les faubourgs, sur leur devoir de faire connaître immédiatement au bureau de santé de la ville, tout cas de maladie contagieuse, telle que les suivantes : Choléra, peste, typhus fièvre-typhoïde-pétéchiale, petite vérole, diphtérie, dysenterie, fièvre scarlatine, rougeole, méningite cérébro-spinale. Lorsqu'il y a des SYMPTOMES de fièvre typhoïde, méningite-cérébro-spinale-épidé-mique, dysenterie et choléra, les matières suspectes doivent immédiatement être envoyées à 1 institut d hygiène de l'université (M. le prof, van Ermengem) pour les diagnostiquer.loute non-observation de ces prescrip-lions sera punie à l'avenir d'une amende pouvant aller jusqu'à 10.000 Marcs. Gand, le 27 octobre 1915. Der Etappeninspekteur, von Unger, Generalleutnant. LA GUERIÎE Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 3 novembre (midi). — Rien d'important. Au ruisseau de Souciiez, au nord-est du village de même nom, nous avons, pendant la nuit, évacué volontairement un morceau de tranchée avancée d'une centaine de mètres que l'ennemi menaçait de cerner A l'est de Péronne, un avion anglais s dû atterrir par suite du feu de notre infanterie : le pilote, un officier, a été fait prisonnier. Feuilleton du Inmrinl dp C,nni1 Sur le front oriental Communiqué officiel allcninn-* 1 tSsriin, o novemDre. — Armtes au ,nare-tiiai von HindenDiirg. Les Kusses continuent a attaquer devant uunaDourg. près u inuxr et Qe «jarounowKa, iis ont ete repousses, ils ont assailli quatre tOis vainement nos positions près ue uateni et ont sum enaque toi-s des pertes exceptionnellement tortes. untre les lacs de Swsnten et d'Ilsen, nous avons dû retirer un peu notre ligne. Les Kusses y ont réussi à occuper le vmage de Minuiiscn-ki.Armées du maréchal prince Léopold de Bavière. La situation n'a pas change. Armées du général von Linsingen. Au canal d'Oginsky, nous avons repoussé une attaque dirigée contre l'écluse d'Ostatchi. Des deux côtés de la route de Lisowo à Czarto-rysk, nous avons de nouveau obligé les Russes à battre en retraite ; 5 officiers, 650 soldats russes et 3 mitrailleuses sont tombés en notre pouvoir. Le troupes du général von Bothmer livrent encore combat dans la partie nord de Siemikowe. Communiqué oiliciel autrichien Vienne 3 novembre. — Les combats à la Strypa continuent. Les Russes ont amené des renforts. Au nord de Buczaczac une attaque russe s'écroula sous notre feu. Au nord de Bienrawa. on s'est battu avec acharnement, pendant toute la journée, pour la possession de Siemikowce. La contre-attaque austro-hongroise, communiquée hier, s'est terminée, après des chances alternatives, par le refoulement des Russes du village et du Maierhof'. Dans la nuit de nouvelles forces russes intervinrent et quelques groupes de maisons furent de nouveau perdus. Aujourd'hui on se bat plus loin. Des luttes sont également en cours au Teich, au nord de Sièmikowece. Les troupes austro-hongroises et allemandes, qui se trouvent sous le commandement du général von Linsingen, ont rompu la po-ïition principale russe près de Bieloow à l'ouest de Czartorysk. 5 officiers, 680 hommes furent fait prisonniers 3 mitrailleuses .-aplurées. A part cela, la situation reste inchangée au nord-est. Communiqué officiel russe Sf-Pétersbourg, 3 novembre. — Rapport d'hier, l.e combat commencé le 31 octobre, au village Kemmern, continue sans résultat marquant. Une attaque ennemie entreprise ;n même temps que l'attaque à l'ouest du lac Babit, a eu un résultat cette nuit ; par une xntre-attaque nous avons rétabli l'ancienne situation. A l'est de Friedrichstadt, l'ennemi ;ssaya de passer la rive droite de la Dtina, mais sans succès. Nos troupes avancent à l'ouest de Dwinsk, ainsi que dans des combats au sud des lacs de Swenten. Dans la nuit du 1'"' novembre nous avonsoccupé.par m coup de main, une tranchée ennemie à l'est de Huta-Lisowska, au nord-ouest de Czartorysk. La lutte acharnée pres.de Bud-'<a, à l'ouest de Czartorysk continue. Dans la soirée du 31 octocre et pendant la nuit, l'ennemi a de nouveau attaqué près de Ko-narow ; il fut rejeté. Au sud-ouest de Tarnopol, nos troupes sont parvenues à franchir le lac Iszozkow. Près de Siemikowce, sur la Strypa au sud du lac Iséoékow le combat continue. Nos trou- ' oes se sont emparées du village de Rakowi-rakowice, à 4 kilomètres au sud de Siemikowce et du bois de Kakowice. Sur le front des Balkans Communiqué officiel allemand Berlin, 3 novembre. — Usice est occupé. La route de Cacak à Kragujevac est dépassée. Sur les deux rives de la Morava, l'enne mi oppose encore une résistance opiniâtre. A Kragujevac, nous'avons pris 6 canons, 20 canons sans acuts ni culasse, 12 lance-bombes, plusieurs milliers de fusils, beaucoup de munitions et de matériel. Les troupes allemandes du général von Kôvess ont capturé hier 350 soldats serbes et 4 canons. L'armée du général von Gallwitz a fait, les trois jours derniers I 100 prisonniers. L'armée du général Bojadjeff a rejeté l'ennemi à l'ouest de Planinica des deux côtés de la route de Zajecàr à Paracin et a capturé 230 prisonniers et 4 canons. Au sud-ouest de Knjazevac, les Bulgares, qui poursuivent l'ennemi, ont pris la tête de pont de Surlig, passé le Surljiski Timok et progressé dans la direction de la vallée de Nisava, au delà du Plesberg ( 1.327 m.) et de la Gulijanska (1,369 m.). 300 prisonniers et 2 mitrailleuses sont tombés en leur pouvoir. Les forces qui s'étaient avancées dans la vallée de Nisava'ont reculé devant les attaques de forces numériquement supérieures. Elles se sont maintenues sur le Bogovberg (1,154 mètres), à l'ouest de Bela Palanka. Communiqué officiel autrichien Vienne, 3 novembre. — Les troupes austro-hongroises qui combattent contre le Monténégro, se sont emparés de la hauteur Bo-bya et encore de trois autres hauteurs, situées en territoire ennemi et défendues avec acharnement par les Monténégrins. Dans un asaut sur la position de Bobya, un canon de 12 centimètres, de provenance italienne, fut capturé. Une colonne austro-hongroise des forces alliées opérant en Serbie esf entrée à Uzice, et d'autres troupes impériales et royales combattent au sud et au sud-est de Gacak. Sur les routes, au sud de Gacak, vers Kragnjevac et au nord'et nord-est de Jago" dina, les attaques des forces austro-hongroises et allemandes gagnent du terrain, malgré la résistance acharnée de l'adversaire. A Kragnjevac nous avons capturé 6 canons, 20 canons de fusi' 12 lance-mines, 10C0 fusils ainsi que beaucoup de munitions et de matériel de guerre. Communiqué < Hiciel bulgare W. T. B. Sofia, 2 novembre. Opérations du 31 octobre: L'activité sur le théâtre serbe de la guerre se poursuit avec un succès continu. Dans la vallée Morawa nous avons pris quatre canons à tir rapide, et pendant la poursuite de l'ennemi, de Knjazevac vers Sono Bonia nous avons encore capturé un canon de montagne. En Macédoine la situation est restée sans modification essentielle. Arrestations en Bulgarie Sofia, 31 oct. (Havas). — L'ambassadeur bulgare à Pétrograde, Madjarow, qui a pro-iesté contre la déloyauté de Radoslavow, a éié arrêté à sa rentrée en Bulgarie et emprisonné.Malinow et Thadorow chefs des partis russcphiles et agitateurs politiques, ont été condamnés à un emprisonnement perpétuel. L'attitude de la Grèce d'après M. Asquitli Londres, 3 nov. — Dans l'exposé de la situation qu'il a fait à la Chambre des Communes, M. Asquith a parlé de l'attitude de la Grèce en ces termes: « Jusqu'au dernier moment il y avait lieu de supposer que la Grèce remplirait les obligations que son traité avec la Serbie lui imposait. Le 21 septembre, M. Venizelos avait demandé 150,000 hommes à la France et à l'Angleterre et il avait été convenu que la Grèce mobiliserait. M. Venizelos n'a consenti que h 2 octobre au débarquement des troupes françaises et anglaises à Salonique, et encore sous réserve d'une protestation formelle. Le 4 octobre, M Venizelos déclara que la Grèce devait s'en tenir à son traité avec la Serbie. Le roi renia cette déclaration et M. Venipe-los se retira. Le gouvernement qui lui a succédé s'est refusé à abandonner la neutralité tout en exprimant le désir de maintenir des relai'ons amicales avec l'Entente. » Sur la front ita'o-autrichien Communiqué officiel autrichien Vienne, 3 novembre. - Les Italiens continuent, sans interruptions, leurs efforts contre Giirz, au front de Plawa, y compris le secteur nord du haut plateau de Doberdo. De grandes forces attaquèrent tle nouveau hier; elles furent partout repoussées. Dans ces combats plusieurs régiments italiens perdirent la moitié de leurs effectifs. Un dirigeable a jeté, vers minuit, plusieurs bombes sur la ville de Gôrz. Aux aulres parties du front sud-ouest, pas d'événements importants. Communiqué officiel italien Rome, 3 novembre. — Rapport du 2 novembre. Dans la vallée de Ledro, l'ennemi essaya de nous chasser du bassin de Bezze-ca, par un feu violent d'artillerie; les localités de Bezzeca.et Locca sont endommagées et Lemzuno est en feu. Nos troupes conservent le§ positions conquises. Dans la vallée de Fella, près de Lusroa, un détachement ennemi fut dispersé. Sur les hauteurs de Podgora, nous avons dépassé une ligne de tranchées ennemies. Une contre-attaque sur notre flanc, avec des troupes venant de la tête de pont de Gôrz, fut repoussée. Au Karst, nos soldats ont rejeté pendant toute la nuit de violentes attaques de l'adversaire et pendant la journée ils ont avancé vers les approches du Mont San-Michele et vers San-Martino et Delcarfo. En Hollande La revision constituernnelle Le texte complet du projet de loi relatif à la révision constitutionnelle en Hollande vient d'être déposé sur le bureau des Chambres, en même temps qu'un exposé des motifs fort détaillé. Le S 4, fixant les conditions requises pour être électeur, accorde le droit de vote à tout Hollandais ou naturalisé hollandais âgé de 23 ans et reconnaît le droit de vote aux femmes se trouvant dans les mêmes conditions d'âge. En Roumanie Le prix du blé On mande de Bucarest que le gouvernement de Roumanie vient de prendre une très grave mesure en ce qui concerne le prix du blé. Tout en fixant un prix minimum pour le blé et la farine destinée à l'alimentation en territoire roumain, les autorités ont décidé d'augmenter ce prix de 100 "/, pour le blé destiné à l'exportation. Le prix Nobel L'Académie des sciences de Stockholm a décidé de reporter à l'année 1916 l'attribution du prix Nobel pour la chimie et pour les sciences naturelles. Le prix de la médecine a été accordé au docteur Barany, de Vienne qui dirigeait un hôpital de campagne à Przemysl et qui lors de la prise de la place forte par les Russes fut fait prisonnier et conduit en Russie. Durant sa captivité, il a, malgré une attaque de malaria, continué ses études et il achève en ce moment un important travail scientifique sur les opérations chirurgicales résultant de blessures à la boîte crânienne. i:chos La fin de la hiercheuse Le rapport du corps des mines constate que nos charbonnages ne comptent plus de femmes dans les travaux du fond. La hiercheuse a été chantée par tous les poètes wallons : les Liégeois, les Caroloré-giens, les Borains. Elle faisait métier de bête de somme, au point que dans certaines régions on ne la désignait que sous l'appellation de « baudet de fosse ». Au vrai, sa vie était pénible et dure. Il y avait des saisons — en hiver, si elle travaillait de jour — où elle ne voyait jamais la lumière du soleil. Sa jeunesse s'étiolait misérablement, et elle était butte aux mauvais traitements de ses compagnons. Félicitons-nous de.cette disparition. La place de la femme n'était point au fond de la bure, dans la galerie souterraine où roulent dans la nuit éternelle les berlines grinçantes sur le rail... Sa place esf près des berceaux. Les médecins en Ang-leterre La revue anglaise « The Hospital » publie une étude sur l'art médical actuel en Angleterre et prédit que pendant les cinq ou six années qui suivront cette guerre, il y aura en Angleterre une pénurie très marquée de médecins. Beaucoup de jeunes étudiants en médecine sont partis pour le front. Cela n'a pas grande importance pour l'instant ; mais il faut songer à l'avenir. Une récente statistique établit qu'il y a dans l'armée anglaise plus de 2,500 étudiants en médecine, chiffre évidemment élevé. Un nouvel explosif Reuter annonce de Christiania, qu'un ingénieur suédois de cette ville, nommé Wulff Normelli, vient d'inventer un nouvel explosif, aux effets foudroyants, à base de nitrate d'ammonium. La puissance explosive de ce nouvel engin est de 25 p. c. plus forte que celle des obus employés jusqu'à présent.Une société est en voie de formation, pour l'exploitation intensive de ce projectile. Une race qui disparait Du « New-York Herald »: Le Bureau de staiistique de Washington .vient de publier un rapport qui nous apprend que les restes des tribus indiennes qui vivent encore sur le territoire des Etats-Unis ne dépassent guère le chiffre de 230,000 individus. -A. bonne m ents Le prix d'abonnement au Journal de Gand est fixé à S FRANCS, par trimestre ou 75 CENTIMES, par mois payables par anticipation Les personnes qui prendront un abonnement pour toute l'année 1916, au prix de S francs, recevront le Journal à partir d'aujourd'hui. Chronique Canloise CORRESPONDANCES commerciales avec ia Hollande. — Chambre de Commerce et des Fabriques de Cand, située place d Armes, \z (tsourse). Nomenclature des lettres venant de Hollande non retirées au 2 novembre 1915. I Alloncius; Arnaoutoglou ; Alimentation générale. Bleu d'Outremer; Buyle-Hulstaert; Bo-tetberge ; Banque de Gand ; Blokzyl ; Banque de Flandre ; Bomert ; Banque Belge du travail; Beerens; Banque Centrale; Bre-sous; Bouché J.; Books ;Baertsoen-Buysse ; Bier Ankersmit; Bailliu ; Beek-Moerman ; Bracke, Loochristy. Cracco L.; Coëlho; Carpentïer; Coton-nière de Gand. Feuilleton du Journal de Gand 136 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Cet homme, qui se dirigeait vers le bois était déjà aux trois quarts du chemin de \i grotte à la forêt. Vampa mesura l'intervalle : cet honim-avait deux cents pas d'avance au moins sut lui, il n'y avait pas de chance de les rejoindre avant qu'il eût gagné le bois. Le jeune pâtre s'arrêta comme si ses pied! tussent pris racine. Il appuya la crosse de son fusil à son épaule, leva lentement le canon dans la direction du ravisseur, le suivii une seconde dans sa course et fit feu. Le ravisseur s'arrêta court; ses genoux plièrent, et il tomba entraînant Teresa dans sa chute. Mais Teresa se releva aussitôt ; quant ai fugitif, il resta couché se débattant dans les convulsions de l'agonie. Vampa s'élança aussitôt vers Teresa, car à dix pas du moribond les jambes lui avaient manqué à son tour, et elle était retombée à genoux : le jeune homme avait cette crainte terrible que la balle qui venait d'abattre son ennemi n'eût en même temps blessé sa fiancée. Heureusement il n'en était rien, c'était la terreur seule qui avait paralysé les forces de Teresa. Lorsque Luigi se fut bien assuré qu'elle était saine et sauv? il se retourna vers le blessé. Il venait d'expirer les poings fermés, la bouche contractée par la douleur, et les che-yeur hérissés sous la sueur de l'agonie. Ses yeux étaient restés ouverts et menaçants.Vampa s'approcha du cadavre, et reconnut Cucumetto. Depuis le jour oû le bandit avaif été sauvé par les deux jeunes gens, il était élevenu amoureux de Teresa et avait juré que la jeune fille serait à lui. Depuis ce jour il l'avait épiée; et, profitant du moment où son amant l'avait laissée seule pour indiquer le chemin au voyageur, il l'avait enlevée et la croyait déjà à lui, lorsque la balle de Vampa, guidée par le coup d'œil infaillible du jeune ; pâtre, lui avait traversé le cœur. Vampa le regarda un instant sans que la moindre émotion se trahît sur son visage tandis qu'au contraire Teresa, toute trem blante encore, n'osait se rapprocher du ban dit mort qu'à petits pas, et jetait en hésitan un coup d'œil sur le cadavre par-dessus l'épaule de son amant. Au bout d'un instant Vampa se retourm vers sa maîtresse. — Ah! ah! dit-il, c'est bien, tu es habillée; à mon tour de faire ma toilette. En effet, Teresa était revêtue de la têt: aux pieds du costume de la fille du comte de San-Felice, Vampa prit le corps de Cucumetto entre ses bras, l'emporta dans la grotte, tandis qu'à son tour Teresa restait dehors. Si un second voyageur fût alors passé, i eût vu une chose étrange: c'était une bergère gardant ses brebis avec une robe de cachemire, des boucles d'oreilles et un colliet de perles, des épingles de diamants et des boutons de saphirs, d'émeraudes et de rùbis Sans doute il se fût cru revenu au temps de Florian, et eût affirmé, en revenant è Paris, qu'il avait rencontré la bergère des Alpes assise au pied des monts Sab'- Au bout d'un quart d'heure Vampa sorti à son tour de la grotte. Son costume. n'ëtal ' pas moins élégant dans son genre fine cela de Teresa, i Il avait une veste de velours arenat à boutons d'or ciselés, un gilet de soie tout couvert de broderies, une écharpe romaine nouée autour du cou, une cartouchière ; toute piquée d'or et de soie rouge et verte; des culottes de velours bleu de ciel attachées au-dessous du genou par des boucles de diamants, des guêtres de peau de daim bariolées de mille arabesques, et un chapeau où flottaient des rubans de toutes couleurs; deux montres pendaient à sa ceinture, et un magnifique poignard était passé à sa cartouchière.Teresa jeta un cri d'admiration. Vampa, sous cet habit, ressemblait à une peinture de Léopold Robert ou de Schnetz. II avait revêtu le costume complet de Cucumetto.Le jeune homme s'aperçut de l'effet qu'i/ produisait sur sa fiancée et un sourire d'orgueil passa sur sa bouche. — Maintenant, dit-il à Teresa, esf-tu prête à partager ma fortune quelle qu'elle soit? — Oh oui! s'écria la jeune fille avec enthousiasme.— A me suivre partout où j'irai? — Au bout du monde. — Alors prend mon bras et partons, car nous n'avons pas de temps à perdre, | La jeune fille passa son bras sous celui de son amant, sans même lui demander où fila conduisait ; car en ce moment il lui paraissait beau, fier e tpuissant comme un dieu. Et tous deux s'avancèrent dans la forêt, dont, au bout de quelques minutes, ils eurent franchi la lisière. II va sans dire que tous les sentiers de la montagne étaient connus de Vampa; il avança donc dans la forêt sans hésiter un seul instant, quoiqu'il n'y eût aucun chemin frayé, mais seulement reconnaissant la route qu'il devait suivre à la seule inspection des arbres et des buissons: ils marchèrent ainsi une heure et demie à peu près. Au bout de ce temps, ils étaient arrivés à l'endroit le plus touffu du bois. Un torrent dont le lit était à sec conduisait dans une gorge profonde. Vampa prit cet étrange chemin, qui, encaissé entre deux rives et rembruni par l'ombre épaisse des pins, semblait, moins la descente facile, ce sentier de l'Aver-ne dont parle Virgile. Teresa, redevenue craintive à l'aspect de ce lieu sauvage et désert, se serrait contre son guide, sans dire une parole ; mais comme elle le voyait marcher toujours d'un pas égal, comme un calme profond rayonnait sur son visage, elle avait elle-même la force de dissimuler son émotion. (A suivre), Vendredi i'i novembre I9ir> £• centimes le numéro 59me année - - N° 309

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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