La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 12 Oktober. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Konsultiert 28 März 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/639k35np7h/
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LA BELGIQUE PRIX DES ABONNEMENTS : 2 mois (nor.-décemb.), 10.00$ 1 mois (nar.), 5.00. Les demandes d'abonnement sont reçues exolust~ ftment pat les bureaux et les facteurs des postes. — tes réclamations concernant les abonnements doivent tfrs adressées exclusivement aux bureaux de poste. ADMINISrRATION ET REDACTION Hontagno-aux-H-rbes-PotagôrBS, 3Î, Bruxelles. PRIX DES ANNONCES : \ Pet. annonces, la ligne, ir. 1.00. — Réclames avant les ann., la lig., tr. 2.GQ. — Corps du journal* U lig., fr. 7.60. — Faits divers, la ligne Ir. 5.00, — Nécrologie, la lig., fr. 3.50. — Coin des Eleveurs annonces notariales, avis de sociétés (assemblées^ paiement de coupons, tirages), la ligne fr. 2.G0, (BUREAUX djTÔ ù 17 heures. Direction et Administration : M «wi Jos. MORBSSÉB, directeur• Aujourd'hui : 'DEUX Daçes. Là GUERRE 1,531° jour de guerre Les Allemands ont résisté, au sud-ouest «de Douai, à une attaque des Canadiens. A l'est du front Cambrai-Saint-Quentin leurs arrière-gardes livrent de durs combats pour couvrir le repli des forces principales vers la ligne ouest de Solesmes, de Le Cateau et de Wassigny. De l'est au sud de Saint-Quentin, l'Oise sépare les belligérants.Entre l'Ailette et l'Aisne, les Français et les Italiens ont gagné du terrain. Au nord de l'Aisne, ils ont avancé dans le secteur Pargnan-Beaurieux,refoulant les Allemands vers le Chemin des Dames. En Champagne, les Allemands se sont retirés, entre Saint-Etienne et l'Aisne, dans le 6ecteur de Grandpré et sur la rive septentrionale de l'Aisne. Sur les deux rives de Ja Meuse, ils ont soutenu sans fléchir de nouvelles attaques des Américains. LA DEMARCHE DE L'ALLEMAGNE EN FAVEUR DE LA PAIX Berlin, 11 octobre : On lit dans les journaux : — Les délibérations annoncées au sujet de la réponse allemande à la note du président Wilson, qui ont eu lieu hier soir au ministère des affaires étrangères d'abord, au palais du chancelier de l'Empire ensuite, en présence des représentants du commandement supérieur de l'armée, n'ont.pas encore, d'après nos informations, abouti à un résultat définitif. A ce qu'il paraît, on s'est mis d'accord sur la base de la réponse à faire, mais jusqu'à présent la formule du texte n'a pas encore été arrêtée. Jusqu'à cette heure, rien n'a encore transpiré quant au sens et au contenu de la note. Cependant, nous pouvons déclarer, d'une manière générale, nous basant sur les déclarations de personnalités autorisées, que le gouvernement de l'Empire s'efforcera de donner une réponse accommodante et conciliante à la note de M. Wilson. La tendance des échanges de vues penche, dans tous les cas, en faveur de la continuation de la conversation amorcée entre le président Wilson et le gouvernement allemand et à hâter si possible l'ouverture des négociations préparatoires qui .doivent mener à faciliter la démarche en faveur de la paix. » *** Berlin, 11 octobre : Le cabinet dit cabinet de guerre, composé 'du Chancelier, du vice-chancelier et des -secrétaires d'Etat sans portefeuille, a discuté, id'après le premier texte qui lui est parvenu, mon officiel encore, de la note de M. Wilson, la situation à en résulter pour la politique allemande. Après en avoir conféré avec la direction supérieure de l'armée, il est arrivé à un accord en principe sur la réponse à y faire, mais en a ajourné la rédaction ^définitive jusqu'après l'arrivée du texte officiel de la note. La ((Gazette de l'Allemagne du Nord» annonçant que ce texte officiel a été transmis ijier dans la soirée au gouvernement, la rédaction définitive de la réponse ne -se fera sans doute plus longtemps attendre. *** Berlin, 11 octobre: La prochaine séance du Reichstag aura lieu mercredi 16 octobre., à 1 heure de l'après-midi. *** Bâle, 10 octobre : ; On mande de Paris aux journaux suisses : — A la Commission des affaires étrangères :'rle la Chambre, M. Abrami a déclaré que M. Clemenceau parlera mercredi ou jeudi d'une Importante action pour la paix. » *** i Paris, 10 octobre: MM. Orlando et Sonnino ont longuement conféré à Paris avec MM. Clemenceau et Poin-caré au sujet de la situation créée par les offres de paix. Des ministres anglais ont aussi pris part à ces délibérations. *** Paris, 11 octobre: Du Temps ■ — Lundi dernier, M. Clemenceau a dit à Soissons qu'il était plein d'espoir en une paix prochaine- Bien que le président du Conseil ait évité de faire allusion aux propositions de paix faites par l'Allemagne à M. Wilson, ceux qui l'écoutaient ont eu l'impression qu'il est •convaincu que la France verra bientôt la fin ide ses sacrifices sanglants.» *** Londres, 10 octobre : L'Agence Reuter annonce que le gouvernement a reçu le texte de la réponse de liM. Wilson et ajoute de source autorisée que !<tous les Alliés sont complètement d'accord len ce qui la concerne, i *** i Londres, 11 octobre : i De l'Agence Reuter : ' — Lord Lansdowne a dit qu'il est d'avis que •la note du chancelier de l'Empire exprime un Idésir sincère de paix. Les conditions de la réponse de M. Wilson sont, croit-il, raisonnables. En ce qui concerne la demande d'armistice, il ne peut être question d'interrompre les opérations militaires qui se poursuivent sur les différents fronts, car cela permettrait à l'ennemi de s'organiser à nouveau. Seule, i l'acceptation des conditions posées par M. iWilson rendra possible un armistice. » **# 1 Genève, 10 octobre : Le correspondant d'« Excelsor», de Paris, :a eu un entretien avec le chef socialiste anglais Henderson. L'ancien ministre lui a dit en substance : 1 — Il est de toute nécessité que les Alliés !arrêtent définitivement leurs conditions de paix. J'ai la conviction que l'Entente n'a ;nas l'intention de continuer la guerre contre l'Allemagne. Me ralliant à l'opinion de M. jiWilson, je pense que le meilleur moyen de Tendre la guerre impossible dans l'avenir lest d'accueillir l'Allemagne dans le sein de lia Ligue des Peuples, après que le militarisme y sera définitivement écrasé et qu'un ^gouvernement démocratique aura pris vir-j.tuellement les rênes du pouvoir. J'estime qu'il faudrait qu'une commission composée jde délégués de tous les pays alliés se ren-jdît en Russie pour y faire, concurremment avec le6 meneurs russes, triompher la dé-jinocratie et assurer l'indépendance pleine et entière de la Russie. » i *** : Londres, 10 octobre : Le parti ouvrier anglais a publié un ma-imifeste dans lequel il déclare que la démar-'che de l'Allemagne contient une possibilité jd'arriver à la paix que les gouvernements alliés ne peuvent laisser échapper. *** Rome, 10 octobre : ' Le cardinal secrétaire d'Etat Gasparri s'est longuement entretenu avec le Pape au sujet ;tie la proposition de paix des Puissances cen-jtrales. Le Saint-Père a reçu peu après le ministre de Belgique en audience privée. ***• i Berlin, 11 octobre : i On mande de Vienne à la Gazette de Voss: • — On s'attend à bref délai à une proclamation de l'Empereur relative au droit des peuples de décider eux-mêmes de leur sort. » iS Londres, 11 octobre : On mande de Jassy au Moming Post: —- Le gouvernement roumain a demandé aux représentants diplomatiques à Jassy de transmettre le désir de la Roumanie de prendre part aux négociations de paix générale. » OPINIONS DE LA PRESSE Londres, 10 octobre : Les journaux du soir adhèrent sans restriction à la réponse de M. Wilson et déclarent qu'elle constituera la pierre de touche de la sincérité allemande. Du « Times » : — Les peuples' de l'Entente trouveront la réponse de M. Wilson raisonnable et énergique. La note est extrêmement .satisfaisante et établit qu'aucune manœuvra ennemie ne serait capable d'affaiblir la position militaire des Alliés. » La Westminster Gazette déclare qu'on peut affirmer sans crainte que la réponse de M. Wilson va au devant des espérances et des expectatives des Alliés en Europe. Le Président s'est exprimé d'une façon concrète et objective. Il a réuni dans un seul faisceau toutes les questions importantes de la solution desquelles. dépend la continuation de la guerre ou l'avènement de la paix. M. Wilson dit : «Acceptez les points fondamentaux de mon programme et je vous rends vos possessions territoriales. Donnez-moi la certitude que je cause avec les délégués libres d'un peuple libre et je consens à négocier avec vous. » De la Pall-Mall Gazette : — La réponse de M. Wilson au prince Max a surtout pour but de s'assurer que l'offre de paix de l'Allemagne est absolument sincère. Si le prince Max accepte les conditions de M. Wilson, il s'affranchira de toute interprétation ultérieure; s'il rejette ces conditions, il démontrera l'inanité de ses propres hommages aux grands idéals du Président. » Le Globe estime que la réponse de M. Wilson est un document qui, malgré sa brièveté, est la conséquence d'une étude très attentive. Du Standard : — Se plaçant à un point de vue éminemment objectif, le chef d'Etat démocratique des Etats-Unis appelle l'attention du chancelier allemand sur les faits tels qu'ils se présentent et l'invite à prendre définitivement position vis-à-vis, des trois points fondamentaux visés par lui. » **'* La Haye, 10 octobre : La presse hollandaise est unanime à déclarer que la réponse de M. Wilson laisse la porte ouverte aux négociations. Le collaborateur militaire du Nieuwe Botter-damsche Courant fait remarquer que le rejet de l'offre de paix allemande aurait pour conséquence une lutte à la vie à la mort entraînant la destruction de la Belgique, qui serait dévastée au même titre que le Nord de la France. La fureur et le désespoir peuvent même donner à une armée démocratisée et épuisée la force d'abattre un ennemi vainqueur. Bien que l'Allemagne n'ait plus d'espoir d'atteindre son but, elle n'est pas battue et est au contraire capable d'opposer encore une sérieuse résistance; le fait seul que la retraite s'exécute méthodiquement le prouve. Le Vaderland tait observer que M. Wilson se borne à dire, au sujet de l'armistice, qu'il faut que les Puissances centrales évacuent les territoires qu'elles occupent. Sufflra-t-il qu'elles se déclarent prêtes a les évacuer ou faudra-t-il, avant d'entamer les négociations, que l'évacuation ait eu lieu ? Nous avons tout lieu de croire que les Centraux ne verront aucun inconvénient à évacuer les territoires occupés, puisque M. Wilson leur donne sa parole que les négociations de paix suivront incontinent. Au surplus, il n'y a aucune humiliation pour l'Allemagne à évacuer volontairement un territoire occupé. Les autres questions posées par M. Wilson ne prêtent pas même matière à discussion. Après les discours prononcés au Reichstag par le chancelier et M. Fehrenbach, il ne peut plus ignorer que le prince Max de Bade a parlé au nom de la très grande majorité du peuple allemand, dont le Reichstag est l'émanation. Au surplus, l'officieuse Gazette Générale de l'Allemagne du Nord a fait connaître l'avis du gouvernement qui est que le chancelier a parlé au nom du peuple, au nom de l'Empereur et au nom du commandement supérieur de l'armée. Quoi qu'il en soit, le contact est établi entre les belligérants; le mur qui les séparait est tombé et la conversation peut commencer. Du Nieuwe Courant: — Un point est acquis, et c'est le principal, à savoir que M. Wilson refuse de naviguer dans le sillage des journaux français et anglais, qui exigent que l'Allemagne se rende à merci, et que par suite la possibilité d'une ouverture des négociations n'est pas exclue. Si les apparences ne nous trompent point et que, conformément à son nouvel esprit et à sa nouvelle méthode de gouvernement, l'Allemagne fasse une réponse claire et sincère aux questions de M. Wilson, il n'y a pas de raisons pour que les diplomates refusent d'aller s'asseoir pour discuter définitivement le traité de paix. » **• Lugano, 11 octobre : Du Coulere délia Sera : — Si l'Allemagne proclame à la face du monde qu'elle accepte complètement et loyalement les conditions de paix de M. Wilson, il n'est plus nécessaire d'exiger que l'armistice soit précédé de l'évacuation de tous les territoires occupés. L'acceptation des principes de M. Wilson entraîne l'abandon des exigences militaires du gage. L'Entente doit simplement s'assurer au préalable que l'armistice sera suivi de la conclusion de la paix. Les bases de la paix doivent être posées avant l'armistice; les détails peuvent ensuite être discutés à la table des négociations. » *** Vienne, 10 octobre : Le « Fremdenblait » s'élève énergique-ment contre l'idée qu'on cherche à faire prévaloir, en représentant les Centraux comme écrasés et par terre, en proie à l'intérieur à un travail de désagrégation et de ruine. C'est une erreur profonde. Il est absurde de parler de défaite militaire, alors que les Puissances Centrales occupent encore profondément le territoire ennemi. Sur la Piave, dans les montagnes de la Vénétie, au front Ouest depuis la Flandre jusqu'aux Vosges, les Allemands n'ont cédé le terrain que méthodiquement-, pas à pas, abandonnant tout au plus la deuxième partie de leurs gains territoriaux et, à mesure qut: l'avance des Alliés se ralentit, leurs sacrifices augmentent dans des proportions effrayantes.Les événements intérieurs- où l'Entente veut voir un véritable effondrement, ne sont, en somme, que les manifestations du processus de régénération, qui en Allemagne entraîne la réforme du système gouvernemental. La revision de la Constitution qui s'annonce en Autriche-Hongrie est un signe certain que ,1e pays entend marcher avec le progrès, même eh pleine guerre. L'Entente devrait être la dernière à nous le reprocher; chez elle, en effet, le parlementarisme et la démocratie ont subi des recuis sensibles et sont pour ainsi dire frappés de paralysie. Oui, les Centraux veulent sincèrement la paix, mais non pas la paix à tout prix, non pas une paix qui compromette leurs u.tô-rêts vitaux, qui atteigne leur honneur national. Une paix semblable, nous n'en voulions ças.l. Communiqués des Puissances Centrales ; Berlin, il octobre. — Officiel de ce midi : ; Théâtre de la guerre à. l'Ouest. Au sud-ouest de Douai, l'ennemi a atta- 1 qué le secteur de Trinquige, au sud de la Scarpe. Des régiments canadiens, qui ten- ; taient d'avancer au delà de Sailly, ont été ; repoussés avec de fortes pertes. Sur le Iront de bataille à l'est de Cambrai 1 et, de Saint-Quentin, de fortes attaques, di- 1 rigées par nos ennemis contre nos nou- | velles positions et contre nos arrière-gardes laissées dans leur avant-terrain, ont • échoué. Le soir, l'ennemi se trouvait à rpeu 1 près dans la ligne Naves-Saint-Vaast, sur les hauteurs à l'ouest de Solesmes et du Cateau, à l'ouest de la ligne Saint-Souplet- ; Vaux-Aubigny-Aisonville et sur la rive oc- 1 cidentale de l'Oise entre Origny et La Fère. Nou6 avons repoussé des attaques partielles près de Berry-au-Bac sur l'Aiône, sur la Suippes et sur l'Arnes. Entre Saint-Etienne et l'Aire, sans être entravés par l'ennemi, nous avons replié méthodiquement nos troupes sur la rive septentrionale de l'Aire dans des lignes établies a l'arrière des deux côtés de Grandpré. Sur la rive occidentale de la Meuse, l'ennemi a de nouveau prononcé de fortes et vaines attaques de part et d'autre de la route de Charpentry à Romagne. Sur la rive orientale de la Meuse, d'importantes forces américaines ont attaqué dans la journée entre Sivry et dans le bois d'Haumont. Au milieu de durs combats, des régiments brar.de-bourgeois, saxons et austro-hongrois ont repoussé toutes les attaques de l'ennemi. A cette occasion, le régiment d'infanterie austro-hongrois n° 5, commandé par son chef, le colonel-lieutenant Papelka, s'est particulièrement distingué. Théâtre de la guerre au Sud-Est. Les troupes qui viennent d'arriver sur le théâtre de la guerre au Sud-Est . sont eii contact avec des Serbes et des Français dans la région située au sud de Nisch. *** Berlin, '10 octobre. — Officiel du soir : Des attaques ennemies ont échoué devant nos nouvelles positions sur le front de bataille à l'est de Cambrai et de Saint-Quentin et sur les deux rives de la Meuse. *** Berlin, 11 octobre. — Officiel : Pendant le mois de septembre, 773 avions et 95 ballons captifs ennemis ont été détruits sur le front à l'Ouest ; 124 avions sont tombés sous le feu de nos canons spéciaux ; 450 de ces appareils sont en' notre pouvoir ; il a été constaté que les autres sont tombés à l'arrière des lignes ennemies. Malgré la très grande supériorité numérique de l'ennemi, nous n'avons perdu que 107 avions au cours des combats. Les fructueux combats aériens ont créé une excellente base à l'intervention de nos aviateurs dans la bataille sur terre. Grâce à des reconnaissances exécutées jour et nuit, à des jets de bombes sur des buts importants au point de vue militaire dans l'hinterland ennemi et grâce à des attaques sur le champ de bataille à l'aide do mitrailleuses et de lance-mines, nos aviateurs ««t efficacement appuyé partout notre infanterie et notre artillerie. Malgré les opiniâtres attaques de l'ennemi contre nos ballons captifs — nous en avons perdu 103 — nos adversaires n'ont pas réussi à enrayer la fructueuse activité de nos observateurs qui se sont dépensés sans le moindre ménagement.*** Vienne, 10 octobre. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre en Italie. A certains endroits, activité plus grande des détachements de reconnaissance ennemis. Théâtre de la guerre dans les Balkans. Sur la Skumbi, les détachements de cavalerie italienne n'ont pas réussi à passer la rivière. Au nord-ouest et au nord de Leskovac, des combats se sont développés. A l'arrière de notre front, des bandes serbes et monténégrines ont été exterminées. Théâtre de la guerre à l'Ouest. Au nord de Verdun, près de Beaumont, nos chasseurs, collaborant avec des régiments rhénans, ont victorieusement repoussé des forts assauts. *** Vienne, 11 octobre. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre en Italie. Sur les fronts de mpntagne, combats de détachements de couverture et de reconnaissance.Théâtre de La guerre dans les Balkans. La cavalerie italienne n'a pas encore réussi hier à franchir la Skumbi. Nous avons évacué Prizrend et Pristina. Sur les hauteurs au nord de LestovaC; des bataillons allemands se battent avec les Serbes. A l'arrière de nos lignes, combats avec des bandes. Théâtre de la guerre à l'Ouest. Près do Verdun, nos régiments ont aussi soutenu hier des combats d© défense fructueux.**» Constantinople, 9 octobre. — Officiel : La situation n'a changé sur aucun front. Berlin, 10 octobre. — Officieux : La formidable bataille qui vient de se dérouler entre Cambrai et Saint-Quentin a commencé le 8 octobre, à l'aube, par une violente canonnade dirigée d'abord contre le front d'Arleux à Beaurevoir, puis un peu plus tard, vers le sud, jusqu'à l'est de Saint-Quentin. Après un feu roulant qui a duré une heure, l'attaque s'est déclanchée au sud de Cambrai, appuyée par un grand nombre de tanks et de fortes escadrilles aériennes. Elle nous a d'abord refoulés sur la route de Cambrai à Esnes. Toujours appuyées par de très fortes escadrilles de tanks et d'avions, les attaques ennemies ont continué sans interruption jusqu'au soir. Nous avons, en contre-attaquant, repris le village de Seranvillers. La deuxième et la troisième batterie du régiment d'artillerie de campagne n° 265 se sont particulièrement distinguées dans la défense contre les tanks : elles en ont, à elles seules, abattu dix. La ville de Cambrai a été prise sous le feu de très puissantes grenades brisantes et incendiaires, lancées par les Anglais : elles ont occasionné de grands dégâts aux immeubles. La cathédrale a été plusieurs fois touchée. De-nain a été l'objectif de nombreux jets de bombes. L'assaut ennemi mené vers le sud et commencé un peu après 6 heures du matin n'a eu que peu de succès. Après une nouvelle canonnade d'une heure s'est produite la deuxième attaque, appuyée de même par de nombreux tanks et des avions volant à peu de hauteur. Nos lignes ont été refoulées. : Vers midi, l'ennemi s'est emparé du village d'Esnes et de la hauteur située au nord do celui-ci. Le village et la hauteur ont été repris par nos contre-attaques, mais nous avons ensuite, reperdu le village. Au sud-est d'Esnes, de faibles troupes s'étaient maintenues jusque dans l'après-midi à l'est de la ferme de Hourtebise. Finalement elles ont dû, sous la pression de troupes numériquement supérieures, se retirer sur la hauteur de la ferme Guillemin. Des corps à corps acharnés ont eu lieu qui nous ont permis, dans l'après-midi, d'enrayer la marche en.a^aht de l'ennenii» Des combats^ COMMUNIQUÉS OFFICIELS particulièrement opiniâtres se sont livrés pou la possession des abords ouest du village d Malencourt. Après le repli de nos lignes vei le bois de Moulain et vers le village de Beries de nouvelles et fortes attaques se sont pre duites contre ce front : elles se sont écroulée; Les assauts réitérés contre Serain ont ét tout d'abord arrêtés et des vagues d'assaut d( bouchant l'après-midi au delà du village, l'est, ont été bloquées, un peu plus à l'est, pa des troupes du Hesse-Nassau. Des batterie d'un régiment d'artillerie de campagne or descendu là six tanks. L'après-midi, le feu d notre artillerie a dispersé de la cavalerie ar glaise qui attaquait près et au sud de Brar court. De leur côté, nos aviateurs de chass et notre artillerie on.t dispersé les masses d cavalerie et des batteries attelées, prêtes l'attaque à l'ouest de Premont. Il résulte de déclarations faites par des prisonniers et dé ordres que nous avons saisis sur eux que J corps de cavalerie anglaise qui avait été coi centré à cet endroit avait pour mission d percer le front vers Le Cateau et de s'empare du chemin de fer qui va vers Valencienne; Au sud de Montréal, après une courte, ma. très violente préparation d'artillerie, les Ai glais ont attaqué, appuyés par des tanks. I ont gagné du terrain jusqu'à la fa-rme d Beauregard et Méricourt. Nous avons repr: la ferme en contre-attaquant. A l'aide de troi oes fraîches et en massant leur très forte a tillerie, les Anglais ont tenté d'élargir l'ei droit où ils avaient pénétré dans nos ligne Ce n'est qu'après avoir repoussé des attaque réitérées que nos troupes, menacées au non se sont retirées sur Fresnoy-le-Grand. Le rég ment d'artillerie de campagne n° 78 s'est pa ticulièrement distingué dans ce combat en a rêtant en partie, grâce à un feu de toute pièces dirigé à très courte distance, une atti que locale contre la ligne Brancourt-Montréa Au sud de Eeauragard-Méricourt, les vagin d assaut françaises ont été repoussées. L calme s'est rétabli à la tombée du jour si tout le front de bataille. Les mouvement exécutés par nous la nuit se sont faits m thodiquament et sans être entravés parTei Liemi^ dont la canonnade extrêmement vit lente à certains endroits a repris le mati contre les lignes abandonnées par nous. C n'est que dans le courant de la matinée qv l'ennemi nous a suivis, notamment dans : ligne Maretz-Bohain. Des deux côtés de 1 route romaine, sa cavalerie et des tanks 1 gers sont restés en contact avec nous. Ne arrière-gardes ont repoussé, en combattai pied à pied, de fortes attaques dirigées l'aprè raidi contre Boitry. D'autres attaques cont] Escaufourt ont échoué. A l'est de Can brai, nos arrière-gardes ont repoussé, pri de Cagnoncles, une attaque appuyée p£ un grand nombre d'avions volant à faible haï leur. En Champagne, le 8 octobre à l'aub l'ennemi a déclanché une très vive canonnae do Sainte-Marne jusque dans la région d Liry. „Cette canonnade a été suivie sur tou la ligne de violentes attaques, appuyées certains endroits par des tanks. Elles ont é généralement repoussées. A l'est de Saint-Gl ment, de minimes succès locaux obtenus pe l'ennemi ont encore été réduits par des contr attaques. Des attaques prononcées l'aprè midi, après une nouvelle préparation d'arti lerie, des deux côtés de Béthenville, se soi écroulées devant nos lignes. Une nouvel attaque dirigée contre Saint-Etienne et qi avait débuté par un succès minime a été r poussée vers midi. Des tentatives d'attaqu< réitérées près d'Orfeuil n'ont pu se développa ou ont échoué devant nos lignes, grâce à n tre feu de défense. Après ces combats, tout* nos anciennes positions, à part quelques ] gères exceptions, se sont retrouvées entre n< mains. Le caporal Budde, de la lr° compagn du régiment d'infanterie n° 55, s'est distingi en abattant un tank et en faisant'prisonnière les troupes qui occupaient ce tank et d'autn encore. Parmi les prisonniers se trouvait u adjudant. Il résulte des ordres que nousavoi saisis que le premier objectif ennemi au ce: tre du 'ront de bataille était la ligne MachauJ Semide. Près d'Autry, sur l'Aisne, des att ques partielles ont été repoussées. *** Berlin, 10 octobre. — Officieux : Après Saint-Quentin, Péronne et Bapaum après Albert, Montdidier et Noyon, Cambii est tombée à son tour : les armées de l'Enten l'ont délivrée en la détruisant. Depuis de semaines, la ville était arrosée de bombe sans relâche par les aviateurs ennemis qui . survolaient jour et nuit et la transform-Sren maison par maison et rue par rue, en un *noi ceau de ruines. Les habitants terroris&i r quittaient plus leurs caves. A mesure que h armées de l'Entente approchaient, les obus d< pièces lourdes succédaient aux bombes d( aviateurs. Il fallut, songer à tout prix à metti les habitants en sécurité". Puis, le front se ra; prochant de plus en plus, aux grenades succ dèrent les mines, et les faubourgs furet transformés en des amas de décombres. A l'ii térieur de la ville, l'œuvre de destruction î poursuivait. Les vieilles maisons de la Gran Place, qui, lors de la bataille de l'an demie avaient déjà été frappées par les obus ai glais, eurent à souffrir cruellement. Çà et ! s'allumèrent des incendies. Quand, dans : nuit du 8 au 9 octobre, nous abandonnâmi nos positions le long du canal, si longtemps < si courageusement défendues, et que not nous retirâmes par les rues abandonnées, < fut une véritable marche à travers un enfi de maisons effondrées, de rues envahies p; les décombres, de pans de murs troués par 1< grenades et de cadavres de chevaux : derriêi nous, le flamboiement rougeâtre des fiamm irradiait les maisons en ruines que cont nuaient toujours à démolir les obus anglai Communiqués des armées alliées Paris, 10 octobre. — Officiel de 3 heures : Pendant la nuit, la poursuite a continué ; l'est de Saint-Quentin. Nous avons occupé le: bois de Landricourt, dépassé Beautroux e Fontaine-Notre-Dame. Au nord de l'Aisne, no: troupes ont repoussé l'ennemi avec vigueu: dans la région à l'est d'Ostel. Nous tenons 1' plateau de la Croix-sans-Tête. Nous avon: franchi le canal de l'Aisne plus à l'est dans h région de Villers-en-Prayères. En Champagne une attaque vivement menée nous a permi: d'enlever Liry et de faire des prisonniers. Paris, 10 octobre. —■ Officiel de 11 heures : A l'est de Saint-Quentin, nos troupes, main tenant étroitement le contact, ont continué î poursuivre l'ennemi dont les arrière-garde* apposent une résistance sérieuse. Nous avon: réalisé une avance de 6 kilomètres en certain! points et porté nos lignes à l'est de Sebon 3ourt, aux abords de Bernoville, à l'est d< Montigny-sur-Arronaise et de Bernot. Nous oc jupons de nombreux villages, parmi lesquel; ['ieulaine, Neuvillette, Regny, Châtillon-sur Oise, Thenelles. Au sud de l'Oise, nous avons anlevé Servais et fait des prisonniers. Entri l'Ailette et l'Aisne, la pression exercée par no: troupes et par les unités italiennes, opérant er collaboration étroite de part et d'autre du Che min des Dames, a contraint l'ennemi à se re plier au delà du canal de l'Oise. Dans la jour lée, malgré un- feu violent de mitrailleuses ious nous sommes emparés de Beaulne Shivy. Verneuil-Courtonne ainsi que de Bourg 3t de Conin. En même temps, nos unités, fran ^hissant l'Aisne à l'est d'Œuilly, refoulaien 'ennemi en direction du nord et occupaien Pargnan ét Beaurieux. Plus à l'est, nous ivons prononcé une vive attaque au nord de Berry-au-Bac et gagné du terrain en faisant des prisonniers. En Champagne, l'ennemi, épuisé par les durs combats qui se sont déroulés sans interruption depuis le 2G septembre sur le front de la IV° armée, a commencé ce matin à battre e en retraite en direction de l'Aisne; notre infanterie, bousculant les arrière-gardes ennemies qui essaient d'enrayer notre avance, a '' dépassé les villages de Liry, Monthois, Challe-!" range et atteint les abords de Mont-Saint-Mar-^ tin et de Saint-Motel. Plus à droite, nous avons franchi l'Aire en face de Termes, dont i* nous sommes maîtres. Nous avons occupé la station de Grand-Pré. Nous avons fait de nom-l breux prisonniers. S ,v t *** _ Londres, 10 octobre. — Officiel : e Nos troupes ont continué leur marche en avant, malgré la résistance croissante de l'ennemi. Au commencement de la nuit, ® nos détachements avancés se sont Pxés ? des deux côtés de la route de Cambrai au Cateau, à deux milles de cette dernière , ville. On se bat de part et d'autre de Cou-p dry au sud des rou'ùfs principales, ainsi qu'à l'est de Cambrai,' où nous avons pro-„ greesé. ,r Dans le secteur entre la Scarpe et Lens, nos patrouilles avancées sont en contact '« avec l'ennemi à l'ouest de la ligne générale Vitry-en-Artois, Jzelles-Equerchin-Rouvroy. 3 Nous nous sommes emparés de Sailly et e de Novelles. *** Rome, 10 octobre. — Officiel : Malgré le mauvais temps, notre artillerie a été très active sur divers points du front; elle a bombardé les ouvrages de défense et les campements ennemis. Près de la crête du Tonale, un de ncs détachements a enlevé un ' petit peste ennemi et a ramené quelques prisonniers dans nos lignes. D'autres détachements ont eu de vifs engagements avec des avant-postes ennemis clans le val Chiese et dans la vallée de Lagarina. Dans la Vallarsa, nous avons dispersé une importante patrouille o ennemie après un court combat LES OPERÀTIOSS A L'OUEST i- Berlin, 10 octobre : >• Dans la soirée du 9 octobre, environ 200 11 obus de gros calibre sont tombés dans la ;e partie est et sud-est de la ville de Laon. e Des bombes jetées sur deux ambulances de a campagne à Sedan, ont fait 7 morts et 60 a blessés. *** lS Berlin, 10 octobre : !t Le 7 octobre, les Américains ont bom- 3' bardé la ville de Vouziers à l'aide de ca- 'e nons à longue portée. 1_ *** •s Paris, 10 octobre : ,r Le <i Petit Journal « apprend t^u front belge que le lieutenant Jean De Mot, le fils p du feu bourgmestre de Bruxelles, est tombé à l'ennemi. e *** j Berlin, 10 octobre : ^ Dans son dernier discours prononcé à Glas-f gow, lord Winston Churchill s'écriait : _ Au. cours de la semaine écoulée, nous 11 avons fait une consommation si effrénée ?" d'obus qu'aucune période antérieure n'en ap-proche quant au nombre. Dans un laps de dix jours, nos canons ont lancé dans les rangs !t ennemis plus de 10,000 tonnes de grenades ? par jour. » 11 II serait difficile de fixer plus clairement le 3" chiffre de la collaboration de l'Angleterre aux 5 ravages exercés en France et en Belgique, dit ïr l'Agence Wolff. •s Berlin, 10 octobre : Le correspondant de guerre anglais Philipps ,s laisserait entendre, d'après le sans-fil de Car-ie navon, que l'armée allemande serait compléta-- ment démoralisée. Malgré tous les faits pro-:s duits par lui pour étayer ses affirmations, !S qu'il est difficile d'examiner attentivement, n notamment les déclarations de prisonniers ,s dont il fait état, il doit néanmoins convenir i- qUe les prisonniers allemands eux-mêmes af-Arment hautement que l'armée allemande est encore en état de continuer longtemps la ffuerre. ! EN BULGARIE " Berlin, 10 octobre : e Le dernier soldat allemand quittera Sofln 13 .aw«nrd"hui. Le régiment français désigné |S pour y tenir garnison y fera son entrée dans a la nuit de jeudi à vendredi. t. Le mlrttsti-ê "d'Allemagne comte Obemdorfl i- W le personnel de la légation quitteront lo Bulgarie en laissant la défense des intérêts !S allemands â Sofia au ministre des Pays-Bas. ;s En même temps que les personnages officiels, iS la colonie allemande quittera la capitale bui e gare. Des facilités seront accordées aux res-sortissants bulgares qui résident en Allemagne '■ pour quitter ce pays et rentrer chez eux. it '• Sofia, 10 octobre : ie Les louina-dx annoncent la révocation du généràîisSimc Cheiçof, qui est en traitement à c» Vion'tiA a — ; t Les événements de Russie s Kief, 10 octobre : :e Le général Alexéief, l'ancien commandant :r en chef des armées russes, est mort à Iékate-ir rinodar. Tous les journaux lui consacrent des !S articles sympathique et reconnaissent qu'il ■e était un général éminent et un grand patriote. îs *** i- Moscou, 9 octobre : 5. La u Pravda n annonce l'arrivee à Kras-nojarsk de six officiers et quatorze soldats japonais chargés de préparer les logements. Dans le gouvernement de Vladimir, les fabriques ont cessé le travail. On signale des cas de mort causés par la lamine. a — * i DÉPÊCHES DIVERSES ;r e Berlin, 10 octobre : s Le sous-secrétaire d'Etat Radowitz a été a relevé de see fonctions de chef de la Chan- î, ceLlerie et remplacé par le sous-secrétaire s d'Etat, conseiller privé Wachenschaffe. *> » Berlin, 11 octobre : La Gazette Générale de l'Alemagne du Nord apprend de source parlementaire qu'il est in-l" exact que le député progressiste Hausmann soit désigné pour occuper un poste diploma-? tique en vue. Il est plutôt question de lui con-3 férer un quatrième sous-secrétariat d'Etat sans s portefeuille. e *** , Paris, 10 octobre : D'après 1\< Echo de Paris », l'affaire Gaii-f laux va bientôt être remise à la Haute Cour. s La Commission fera diligence dans l'enquête, de sorte que le procès pourra proba-s blement être jugé fin janvier ou commence-n ment février. ■* .. * I. Paris, 1Û octobre : v L'épidémie de grippe qui sévit de nou-■ veau en France prend un caractère men-a-/ çant. Elle règne surtout à Paris, à Lyon et g dans quelques autres villes. La Faculté de médecine a nommé mercredi une commis-t sion chargée d'étudier les mesures néces-:t saires pour lutter contre le mal. Des pré-s cautions sévères ont été prises pour écarier e l'épidémie des centres militaires.. | PETITE GAZETTE Vers la Paix .Vous avez fait comme tout le monde, hier soir. Vous êtes sorti de chez vous un peu plus tôt que la veille et les jours précédents, parce que vous ne teniez plus en place et que vousj aviez l'espoir de ramasser en cours de route une pleine brassée, au moins, de nouvelles à servir toutes chaudes aux copains que vous retrouvez chaque jour, après votre souper, dans le même cabaret. De fait, vous étiez littéralement farci déformations sensationnelles, quand vous en avez franchi le seuil — farci et] bardé. Mais vous n'avez obtenu, à les débo-J biner, qu'un assez maigre succès, car, chose, curieuse, tout ce que vous aviez appris, vos! camarades l'avaient appris comme vous. Oui,j ce qu'un tel vous avait glissé dans le tuyau' de l'oreille, un autre, comme par hasard,; l'avait laissé choir en douceur dans la trompe d'Eustache de tel autre de vos amis. Ainsi et1 par exemple, quand vous avez affirmé que.# vous teniez de source absolument sûre que les' troupes allemandes engarnisonnées à Bruxelles auraient vidé les lieux dès le lendemain. matin — qui est donc aujourd'hui — vous' vous êtes entendu dire : — Mais, mon cher, cette histoire est vieille comme Mathusalem ! Il n'est pas un Bruxellois qui depuis des heures ne la connaisse!... », Pour un peu, vos amis vous auraient fait en chœur remarquer que votre montre retardait.) De même quand vous avez donné votre parole que l'armistice était signé, que depuis la veille-à minuit plus un coup de canon, plus un coupî de fusil n'avait été tiré et que les mitrailleuses^ étaient muettes... Personnellement, je puis» même prétendre que cette dernière nouvell^ était venue à ma connaissance dès le matin? alors que peut-être vous étiez encore dans1 votre lit : en effet, comme vers l'es huit heures-je m'amenais vers mon bureau, j'avais vu' venir à moi un instituteur de mes amis. Il était blanc comme un mouchoir de poche frais! d'avant la guerre et les paroles qu'il avait à' me dire semblaient, ainsi qu'a dit Virgile, être' accrochées à son palais... Ce n'est que pao bribes, tant son émotion était grande, qu'il était parvenu à me mettre enfin au courant! De même encore... Mais à quoi bon? Vous avez coupé, et voilà tout. Il n'y a évidemment pas à vous en faire re-, proche, et du reste c'est un pli que vous avez| pris comme ça depliis longtemps, qui sans doute vous aura tenu chaud en hiver et maintenu au frais durant les chaleurs. Dans quels* bateaux n'êtes-vous pas, en effet, successive^ ment monté depuis plus de quatre ans? Si1 vous pouviez en récapituler le nombre, voua seriez effrayé du tonnage que ça représente..^ Au surplus, je le répète, je ne songe pas a vous en faire reproche et même dirai-je volonj tiers que je ne verrais aucun inconvénient à' vous voir continuer ce petit jeu-là, n'était quel je redoute qu'à le jouer vous ne finissiez pat' vous énerver et risquer de perdre le nord. 1 Une seule chose est ou à tout le moins pa-j raît certaine, c'est que nous voici sur le che4 min de la Paix, puisque le président Wilsort n'a pas, comme on dit, jeté au panier la propo< sition allemande. En dehors de cela, il n'existe rien et il n'existera rien avant que l'Allé magne ait fourni les précisions qu'on lui dei mande et que la diplomatie de l'Entente aiti sur la base de ces précisions, pris position! Si : il y aura peut-être et mémo sans doute des incidents qui nous tiendront en haleine et nous feront prendre intérêt aux dépêches qu^ nous trouverons dans les journaux, mais les événements, pour ce qui regarde le fond, n« se dérouleront pas autrement que suivant 1< rite que je viens de vous indiquer. La logiqut et le bon sens ne se trouvent-ils point d'accorc pour dire qu'il en ira ainsi ? i Alors, sachez attendre, sans vous imbiber de fallacieuses raisons de vous énerver. Réfléchissez que de cet énervement à la perte du! sang-froid et du calme il n'y a qu'un pas, et; que c'est le sang-froid et le calme qui, en cesi heures solennelles, nous sont surtout néces-. saires. Lae invention Un de mes lecteurs — nous sommes en passe de devenir des amis pour tout de bon, lui eï moi — m'écrivait l'un de ces derniers jours 5 — J'ai inventé quelque chose. Venez voir ça l'un de ces après-midi si vous n'avez rien) . d'autre à faire : vous vous rendrez compte qu3 M'ai résolu au mieux cette si difficile questioij |le la chaussure... » \ Le Monsieur, qui me reçut le plus aimablet i ,|nent du monde, me montra son invention! i /C'était simple, en effet: une semelle de boia y posée sur deux traverses disposées dans l2 * sens de 1 a largeur et hautes de trois à quatra pouces. 11 me dit comment, à voir pataugea tant de gens dans la boue, à voir courir pieda nus tant d'enfants, l'idée lui était venue dô ' chercher à isoler la plante des pieds de toul contact avec le sol. C'était ce que je viens de dire qu'il avait trouvé. Il me développa les? avantages du système : 1 — Le pied garde toute sa souplesse, les mouvements en tous sens leur entière flexibilité.,' Les semelles de vos chaussures sont trouées efc' I vous n'avez pas d'argent pour les faire réparer? Vous trouverez toujours bien quelque ! part trois ou quatre francs pour y appliquer le remède que j'offre... Vous doutez qu'on puisse facilement marcher là-dessus? Attendez donc! Je vais vous adapter mes «machins» aux pieds...» Et de faire comme il venait de dire. Puis: 1 • — Marchez donc ! Mais marchez ! Vous êtes là à regarder vos pieds comme un benêt!...» Je me dressai, mis un pied devant l'autre... > Et me voilà parti, faisant le tour de la chambre où nous étions, puis le tour du jardin... — Vous ne vous risqueriez pas à grimper. ' l'escalier pour venir boire, là-haut, dans mon» » cabinet de travail, un coup de certain petit vin) t de mon pays ?... » ' Je me risquai à grimper l'escalier et j'e le 1 grimpai avec une aisance qui m'étonna. 1 — Positivement, dis-je cependant que nous t trinquions, c'est là une invention épatante. 1 Mais êtes-vous bien sûr que c'est vous qui » avez trouvé ça? > — Sans aucun doute! me dit le Monsieur, , un tantet ahuri. Je ne doutais pas : il y avait, sur la bonne-flguure de mon interlocuteur, une expression* » qui accusait une bonne foi si évidente qu'il n'y; ■ avait pas place pour le moindre soupçon. i — Cependant, fls-je, vous n'êtes pas sans » avoir entendu parler du socque ? k Le socque ? Ma foi ! j'ignore absolument... Et où donc voulez-vous en venir? « — Vous n'auriez pas le grand Larousse sous la main ? » Il me rapporta, et je lui fis voir, au bon j endroit : « Socque, n. m. Chaussure de bois, > haute de trois à quatre pouces, que portaient certains montagnards et qu'adoptèrent cer-tains religieux. Par anal. Chaussure de bois et de cuir, qui, adaptée à la chaussure ordinaire, garantit de l'humidité. » Et, en regard do cette définition, plusieurs gravures dont l'une représentait, comme au décalque, les J « machins » du Monsieur. Il ouvrit les yeux grands comme des quinquets, puis partit d'un éclat de rire : — Ça, par exemple, dit-il, c'est un peu fort de café ! Ainsi, j'aurais, moi, « inventé » quel- ' que chose qu'un autre aurait trouvé il y a plusieurs siècles ?... » Il en était bien ainsi, et mon interlocuteur 1 fit sans chagrin, et dirai-je avec joie, si ces mots no se heurtaient de front avec celui qui suit, le deuil de son invention : — C'est égal, reprit-il, vous avez mis aux • pieds ces socques, puisque socques il y a. Vous vous êtes rendu compte de leurs avan- > tages. Est-ce que vous ne trouvez pas ridicule . que des gens se mettent aux pieds des sabots,1 Samedi "3 2 Oo^oSii'e 1918 JOURNAL QUOTIDIEN — Le Numéro : 3Q Centimes 5* Rttnée. — 1402

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie gehört zu der Kategorie Gecensureerde pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1914 bis 1918.

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