Le soir

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s.n. 1918, 19 November. Le soir. Konsultiert 28 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/2b8v980v1f/
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S2,' AWMÉK Jî! AKSfcff î$> SrWVElWTBISE E9I&. EOÎTfrs*! B Le numéro provisoirement ; ÏÏO centimes. Ko 2 Lli soilt a élo yartic.ulièivniciii, irappé par iva Allemands, qui luJ ont enlevé la piesquu totalité do sou matériel. Des 8J bans de réquisition qu'il a ou devrait avoir en sa possession, un seul constaio l'emèvcment de près de 50 moteurs électriques; d'autres du 200,000 kuos do papk r, qui ont été pris jiour être livrés aux journaux censurés. Nous paraîtrons donc Jusqu'à nouvel ordre a vue des moyens de fortune. Nos lecteurs nous excuseront. Des machines, fît fttuillaèe complet Otrt été vominaiidés il y a six mois aux Etats-Unis; et houV perm.-tt'roni de paraître bientôt dans dès conditions meilleures que-celles de I9ii. .. Les' abonnements sont provisoirement-suspendus, l'ennemi noua ayant enlevé nos approvisionnements. Ils seront rétablis sous peu, notre papier arrivant à la suite de l'armée. Nous déduirons du prix de l'abonnement nouveau la valeur des mois non servis en 1914 LE SOIR Demandes d emplois (tarif réduit) ... a petites lignes. 1.00 Toute ligne en plus o.40 Toutes autres rubriques ou annonces commerciales , . . 0.60 Faits Divers (I" partie) > Ja ilgne, 6.'00 — (2111® partie) — 5.00 — (3m® partie) — 4.00 Sport et Réparations judiciaires , — 3.00 Nécrologies « « « — 2.50 Réclames avant les annonces. . , # , 2.00 Théâtres et Spectacles ...... 3.00 Téléph. : Annonces : A 591 — Administ. : A 4738 — Réd. ï A 196 et A 3549 Rédaction et Administration : 23, Place de Louvain, Bruxelles. 1 Doux éditions : Mi à 2 Is. et K à G El. H0IIAEE AU PEUPLE Ce ne sont pas quelques regrettables et ^ louches d>fecùons! qui doivent n us empêcher W de proclamer que les licites, en gdnôral, ont bien mérité de la Patrie. Ils se sont montres ce que leurs pères ont été d .115 leur glo .ieuse et séculaire lutte pour la liberté er l'.nd -pend n:e. Sans hésiter, se sachant d'avan:e écrasés par la masse et le fiot d^s ennemis, presque sans espoir puisqu'ils ignoraienc d'où et si le salut leur vier.d ait un jour, i.s ent fait face au peuple de proie qui se lançait sur eux. D'aucuns ont donné leur vie.; d'autres l'ont offerte, d'autres encore — et par milliers — ont é té martyrises ou assassinés et ceux que le sort n'a pas appelé aux lignes dj combat ou à la mor. 011. ofiert, en sacrifice sur l'autel palrial, les souffrances morales et physiques, les ; humiliations et les privations d."; ces quatre années de famine et de tyrann'e. Mais c'est au peuple avant tout qu'il faut rendre hommage. La seule justice exige que nous l'admirions. et le remerciions pour la gloire qu'il aura conquise au pays. Sa persévérance dans l'espoir malgré les défaites et les revers persistants, son abnégation au sein d.1. désillusions chaque jour plus grandes, son attitude grave et narquoise en face de la misère et fièrement ironique en face de l'oppresseur ont été au-delà de ce qu'on pouvait attendre des hommes. Pour une parole d^ lassitude et d'impaiieûce,'-que de décision à tout supporter jusqu'à la victoire. Certes, nous avons tous souffert, et rares sont ceux dont la santé ne fut pas ébranlée par dé trop longues privationsmais les~con-ditions n'étaient pas égales. Nous, nous avions une source d'énergie et d'endurance qui faisait contrepoids à la dépression inévitable de tant d'événements désastreux ; c'était notre intellectuaiité plus développée.fs ous savions, nous devinions ou nous pressentions tout au moins qu'il y allait du sort du monde ; que, plus haut que les intérêts économiques, plus, haut que les questions de territoires et de dynasties, se jouait le sort même de la civilisation ; que l'enjeu de cette guerre : la liberté humaine, nous y étions tous intéressés, nous qui en savions le prix parce que nous en avions l'usage et la séculaire habitude.Nous savions que les ferments de la réaction, encore vivants après tant de révolutions, s'étaient lentement concentrés chez l'adversaire ; qu'ils y avaient germé et produit cette théorie monstrueuse de mensonge et de cruauté d ;nt nous allions absorber le f.el et le venin. Nous savions que toutes les acquisitions de l'esprit libre étaient menacées par ses odieux principes de force et de violence. ■ Nous savions — l'avaient-ils assez publié et proclamé 1 —1 que les maîtres de l'Allemagne venaient leur peuple pour le premier du monde, le peuple-chef investi par Dieu de la mission d'imposer sa loi de la force à l'univers entier et de réduire à un esclavage encore inconnu chez nous, les nations qu'il aurait conquises. Nous savions que ces nations c'étaient des provinces de France et d'autres, mais nous savions aussi que c'était la Belgique, la Belgique d'abord et surtout. Nous savions qu'après mie guerre triomphante pour l'Allemagne, il ne nous serait resté — à nous fidèles de l'esprit de liberté — que l'exil seul pour nous soustraire à l'oppression et à la servitude morales. Oui, nous savions cela, et tout cela nous aidait à supporter les pires souffrances, à nous , traîner plus loin encore sur le chemin des tortures, — parce que, au bout, tout au bout, nous apercevions la petite lueur de la délivrance. Comprendre pourquoi l'on souffre, c'est alléger de moitié la souffrance ; entrevoir le salut, c'est le secret de l'endurance. L'espoir, c'est le phare des jours tristes. Or, au fond de nos cœurs, comme une1 voix prophétique, comme mie chanson de route qui soutient et ranime, nous entendions, assourdie. • étouffée mais chantante quand même, comme l'échp de l'hymne universel des peuples libres, l'aniioncè que le jour de gloire allait arriver. En un mot, nous prenions conscience du sentiment de patrie, si vague et si terne avant cette guerre ; nous sentions qu'il venait d'être 'définitivement, irrévocablement consacré par le geste héroïque d'une nation qui préférait l'honneur à la vie. Nous, nou9 sentions tout cela ; mais les autres l Les ouvriers, les humbles et nos frères miséreux qui n'ont de ces choses qu'une notion obscure, une conception voilée par l'ignorance ; qui ne pouvaient constater que l'immensité du sacrifice sans entrevoir, ni deviner la grandeur de l'enjeu et la beauté de la cause et dont les souffrances physiques, donc pluis directement perceptibles étaient incontestablement plus lourdes que les nôtres ? Ah ! ceux-là ont plus de droits que nous à la reconnaissance de la patrie. Alors qu'ils ignoraient toutes nos bonnes raisons de le faire, ils l'ont protégée, eux, par simple instinct social et national contre la plus monstrueuse tentative qu'un peuple ivre de force, de brutalité et d'esprit de domination, ait encore essayée k contre ses voisins. ■ Que de fois j'ai été frappé de la naïveté avec laquelle ils appréciaient les événements ; leurs .questions étaient d'une simplicité déroutante. Ils ne voyaient tout à fait clair en rien. Souvent même ils raisonnaient mal, mais — et c'est l'essentiel, — ils agissaient bien ; l'instinct collectif leur était un guide suffisant pour les maintenir dans le droit chemin et les immuniser contre l'afflux des théories malfaisantes qui se multipliaient autour d'eux. Aussi bien la Société n'a qu'à s'en prendre ' à elle-même ; le danger de leur ignorance n'était pas leur fait ; comme c'est à elle de purifier 1 es cœurs des ferments immoraux, c'était à elle d'éclairer, par son enseignement, le cerveau populaire. Or, qu'avait-elle fait pour y jeter l'instinct du devoir, une compréhension saine et utile de l'idée de Patrie, une .vue même élémentaire des intéiêts primordiaux 'de l'humanité», de ces intérêts qui — quoi qu'en disent certains — dominent de très haut les intérêts économiques des groupements sociaux ?k Pourtant, ils ont résisté et, selon le joli mot Se l'humoriste français, ils ont tenu, les civils. : Ils ont même tenu avec élégance, car ce fut un vrai réconfort que de constater l'humour Pavec lequel ils accueillaient les pires épreuves. Quelques ■ sarcas'mes, un brocard ironique les remontaient du coup, et c'était beau de les voir lopposer, la blague, la bonne blague, cette . iblague souvent héroïque, à la tentation de s'apitoyer sur soi. Même leurs vêtements usés, ,«déchirés, rapiéevj en cent endroits et de cent couleurs différentes, vrais habits d'Arlequin , ide la misère,, les laissaient indifférents et bientôt leur arrachaient à eux-mêmes quelques paroles de gaîté et d'ironie, i II est vrai, il en est qui ont fléchi ; quelques centaines n'ont pu tenir jusqu'au bout ; 1 appât de hauts salaires et la promesse qu'ils ne { travailleraient pas directement pour les besoins •" imilitaires- de l'ennemi les a fait trébucher, * mais on n'a pas encore trouvé, de par le 1 monde, un peuple qui fut exclusivement fait 'de héros 1 D'ailleurs ce furent: avant- tout les 'âmes simples, les esprits faibles qui succombèrent. Dans la plupart des cas qu'il me fut t 'donné d'approfondir, j'ai constaté que £éux* •,q.ui servaient ainsi dans les rangé ennemis in'étaient que des êtres inférieurs, frustes^ • sans instmctîdn ni éducation même élémentaire^ âes cerveaux obtus, fermés à tout rai-S^rffiements, inaptes à accoupler deux idéeë 4 "'et- d'en déduire une conviction* £ts un mot des brutes, assez semblables à celles que nous avons eu en si grand nombre sous les yeux, durant ces quatre années de guerre. Je le répète, s'il peut y avoir une excuse pour eux, c'est leur intellectuaiité ; leur moralité n'est même pas en cause ; — les notions morales ne pénètrent dans une cervelle que pour autant que celle-ci ait déjà reçu quelques lumières. Non, ce ne furent pas réellement . des traîtres ; la trahison implique la conscience de la bassesse de l'action. Ce furent des faibles, des égarés, des inconscients, des irresponsables. Aussi qu'il y a loin entre eux et ceux qui froidement, sciemment, consciemment, après avoir pesé le pour et le contre et avoir mesuré l'opportunité de leur acte, ont mis au service de l'ennemi leur savoir, leurs aptitudes et leurs influences. Ceux-là sont d^s traîtres d ns toute l'acception du terme, traîtres par définition, d'autant plus abjects qu'ils savaient d'avance quels seraient les effets de leur trahison et la démoralisation qu'ils allaient jeter dans les âmes faibles. Pour eux il n'y aura pas assez de mépris, assez de châtiments moraux. Ils ne méritent pas même notre haine, car la haine peut être un sentiment élevé. Et surtout qu'ils ne soient pas pour nous un sujet d'affliction. J^a plupart n'étaient que des épaves de la Société, des individus tarés, déjà marqués par l'opinion du sceau de l'infamie.Ah ! les pauvres ! Comme ils sont loin et plus bas que les travailleurs égarés 1 Comme ils sont loin surtout da ce peuple patient, endurant, silencieux, stoïque et héroïque jusqu'à la fin. Jean-Louis. u ■ 11 M -•vr, ^ ■ 1 PETITE GAZETTE La Francs décora la reine Elisabeth. Lo gouve; nement do la République vient do faiie remettre lo grand e rdoti do la Légio 1 d'honueûr & la rein.» dos Belges, pour ga \ alliance et .'-a bon lé admirables, pendant plus do quatre années degueive. Le prince Léopold est nommA cheva'ior do la Légion d'honneur, et recevra la Croix de guerre française. & * Au cabinet du Boi. Le baron Roger de Borchgrave, notre ancien ministre à Téhéran, et l'un (te nos diplomates les plus distingués, vient d'être clioïsi par le Roi en qualité de clief do cabinet, à la p.ace de Jeu le comte Fritz vanden S een. A' ❖ ❖ Qui logera, nos officiers ? Un apprl aux Bruxellois! La ville ce Bruxelles invite nos concitoyens qui se; aient disposés à donno.- asile aux ofliôiers de notre armée à so faire inscrire sans retard, à lasal.e Gothique de l'Hôtel do ville, de lu h. du matin 1 midi, et de 3 à 5 h de relevée. C'est un honneur que tous les Bruxel ois voudront s'arracher. f * Ht Les boulevards iLemonnîer et Jaeqmain. Par décision du Conseil communal, le boulevard de la Vanne devient « boulevard Emile Jaeqmain ». et le boulevard du Hainaut, « boulevard Lemonnier ». * $ La question du charbon. La Société coopérative des charbonniers bruxellois nous annonce qu'elle a pris toutes les mesures nécessaires pour reprendre contact avec les charbonnages. Les trains des associations charbonnières qui, jusqu'à présent, ont assuré le ravitaillement de la capitale sont dans l'impossibilité de circuler. En attendant la reprise des services, les arrivages seront assurés par des bateaux mis a la disposition de la Société Coopérative et qui font déjà route vers les rivages des Charbonnages. 11 y a donc lieu d'espérer que l'émission des bons de charbons momentanément suspendue pourra être reprise très prochainement. D'autre part, nous apprenons de Charleroi que le calme le plus absolu règne dans la région. Lo travail reprend partout. Les ouvriers descendent dans tes mines qu'ils avaient désertées de crainte des explosions et dans le but de participer a la joie générale. * sS? & Au thèât. e de la Monnaie. ¥M. Maurice Kuffer&thli et Corneille de Tho-ran, qui lut au Iront un vaillant carabinie/, et aussi, entre deux combats, un chef remarquable, sollicitent la direction de la Monnaie. En acclamant au fauteuil directorial un maître, les habitués ce notre première scène lyrique .acclameront aussi un de nos plus vaillants soldats.❖ ❖ La phalange du theâtre de la Heine. Là-bas; au front, sous les auspices de Iat'eino des Belges, une phalange admirable do musiciens u'élite s'était fondée. Corneille de Thoran, le chef d'orchestre de la Monnaie, l'avait formée et la conduisait. Les Bruxellois apprendront avec plaisir que, dimanche probablement, le théâtre de la Monnaie rouvrira ses portos, par une audition de cos vai.lauts artistes. Ce sera une primeur sans pareille. >[1 # * Trésors d'art. Si d'aventure vos pas vous portent vers la place déserte où s'élèvent les bâtiments de la Bibliothèque et du Musée, vous remarquerez que les grandes portes blanches qui d'ordinaire donnent accès à nos collections de peintures modernes sont soigneusement closes. Un petit écrireau apposé sur le panneau principal vous dira que les musées sont fermés pour cause de travaux, et vous vous demanderez avec curiosité quelles réparations 011 exécute, quels aménagements on dispose. Vous vous interrogerez en vain. Le papier vous trompe. Ne le croyez pas, il ment. On ne» modifie rien aux locaux banals que vous connaissez bien. Ils ont tout simplement une autre appropriation. Ils servent de dépôt. Dans les salles, dans les couloirs, on a accumulé des toiles de toutes dimensions. 11 y a là des chef-d'œuvre, des Rubens, des Van Dyck, des Jordaens, des Velasquez, des Wat-teau, des richesses inestimables dont l'énuméra-tion serait trop longue. Ce sont les tableaux des musées du nord de la France, de Lille, de Valen-ciennes, de Douai, de Laon, de La Fère,qui furent, il y a quelques mois, sauvés des dangers de la guerre. Par bateau 011 les a transportés à Bruxelles et on les a placés provisoirement les un^ sur les autres, tant bien que mal, dans tous les locaux dont on pouvait disposer. Us resteront là jusqu'à la paix définitive, ou plutôt jusqu'au rétablissement des communications. On nous dit cependant que leur départ serait un peu retardé, car on voudrait 11e pas les laisser partir sans les montrer au public. Ce serait une excellente idée dont nous souhaitons la réalisation. Le musée de Lille est un des premiers dé France, ceux de Valenciennes et do Douai possèdent des œuvres do premior ordre : le premier des Rubens, des Watteau, lo second des primitifs remarquables, notamment des Bellegambe. Jamais le» amateurs d'art n'auront pareille occa-iidfi d'admirer ces merveilles. " La mlm d'Abbfe 1 â Une cérémon Si bronzé que notre grand bourgmestre puiss.3 I éïre contre les émotions après ces quatre au- ! nées de tortures m raies et physiques, soa ' cœur, hier, a dû battre coaime il n'avait jamais batta ! Quelle impressionnante réunion, quelle ferveur émouvante do tous pour l'homme qui personnifia si admirablement toutes les vertus civiques da .acité ! La salle Goth'que, au :ond de laquelle une est.-ada est dressée, ornées de bann ères dé nos vieilles gil-des, se tr uve comble Remarqué : Le représentant de laHoiiaude, M. van Vollenàove ; MM. Francqui, Lepreux, les bourgmestres de toutes le^ communes de l'agglomération bruxelloise ; le sénateur Hubert, le député Louis Bertrand, MM. les pro.esseuis de l'Université, notre grand ami .e major Van Schaig, délégué général de la Croix Rouge américain® poar la Belgique, les fonctionnaires de l'nôtel de viile, les i'euunes des échevins et conseillers, les amis. Une foule ardente ot émue qui éclate eu applaudissements frénétiques, en ovations frémissantes, quand ie if. M. Lemounier introduit Adolphe Max. isotre bourgmestre est très paie mai» ion aspect étonne, et étonne heureusement, les assistants. ISou seulement il n'a pas maigri, mais il a rajeuni. Est-ce sa nouvelle coiffure qui a fait ce mi» racio — la « brosse d'antan » s'est, changée en une raie impeccable. A ses côt s prennent place MM. Lenionnier, Steens, HaLet, Jaeqmain et Pladet, tous les conseillers communaux. Lorsque je silence s'est fait, M. Maurice Lemounier pre.id la parole en ces termes : M.O-U cher Bourgmestre, Je suis incapable do trouver les mots pour caractériser la joie ot l'allégresse des Bruxellois en appre nant le retour d'exil de leur graml bourgmestre. Oui. mou cher Max, de leur « grand Bourgmestre ». C'est ainsi que voua ijuaiiae la population hère et orgueilleuse de son prqiaier mag.'strat, parce qu'elle a compris, parce qu'elle a surtout senti, avec toute son âme ardente et imprégnée do patriotisme, que vous êtes la plus haute personnification de la bravoure et du courage civiques; parce que vous lui avez montré comment les magistrats communaux belges devaient résister à l'ennemi. Il est une journée à la fois triste et fameuse, celle du 20 août 1914, qui ne s'effacera jamais de la mémoire de la population bruxelloise. <.'e jour, Bruxelles tut envahi par les troupes allemandes.Vous avez marché, ceint de votre écharpe, à la rncoiitrfe de l'ennemi, et bientôt, dans une longue conférence qui eut lieu à la caserne de la pi ace Dailiy, vous avez dû discuter avec le criminel envahisseur les conditions de l'occupation de Bruxelles. Au nombre de ces conditious il s'en trouvait une dont le public, autant que je le sache, n'a guère eu connaissance ou qu'il a oubliée. Les Allemands exigeaient la livraison de cent notables en qualité d'otages. A cette demande vous avez opposé un refus tellement ferme et tellement irrévocable que les barbares n'ont pas osé insister. Au moment do vous séparer d'eux vous avez su prouver par kn geste énergique que la pius irréprochable courtoisie se concilie avec le refus de toucher la main de ceux qui avaient déjà commis en Belgique de ces crimes atroces qui ont fait pâlir l'humanité. Vous donniez ainsi l'exemple de la dignité que tout citoyen belge devait montrer devant l'ennemi. Quelques jours après, vous avez opposé ce fier démenti â la fourberie allemande : « Lo gouverneur allemand de la ville de Liège, lieutenant-général von Kolewe, a fait afficher hier l'avis suivant : « Aux habitants de la ville do Liège. « Le bourgmestre de Bruxellos a fait savoir au commandant allemand que le goùvernement français a déclaré au gouvernement belge l'impossibilité do l'assister offensivement en aucune manière, vu qu'il se voit lui=même forcé à la défensive. « J'oppose à cette affirmation le démenti le plus formel. « Signé : Adolphe MAX. » Le 16 septembre, l'odieux et brutal gouverneur allemand de Bruxelles, le général baron von Luttwitz, dont lo nom exécré doit passer à la postérité., annonçait, par voie d'aftiches, à la population qu'If considérait le drapeau boige flottant encore à nos fenêtres comme une provocation pour les troupes allemandes, et il en ordonnait l'enlèvement. Le jour même vous avez riposté à cette insulte par cette protestation indignée qui restera la plus courageuse et la plus fiè-re protestation d'un magistrat communal : « Chers concitoyens, « On avis affiché aujourd'hui nous apprend que le drapeau belge arboré aux façades de nos demeures est considéré comme une provocation par les troupes allemandes. « Le feld-maréciial von der Golz, dans sa proclamation du 2 septembre, disait pourtant « ne deman-« der à personne de renier ses sontwnents patrio-« tiqnes ». Nous ne pouvions donc prévoir que l'affirmation de ces sentiments serait tenue pour une olîense. < L'affiche qui noue le révèle a été,, je le reconnais, rédigée en termes mesurés et avec le souci de ménager nos susceptibilités. « Elle n'en blessera pas moins d'une manière profonde l'ardente et tière population do Bruxelles. « Je demande à cette population de donner un nouvel exemple du sang=t'roid et de la grandeur d'âme dont elle a fourni déjà tant de preuves en ces jours douloureux. « Acceptons provisoirement le sacrifice qui nous est imposé; retirons nos drapeaux pour éviter des conflits, et attendons patiemment l'heure de la délivrance. u Bruxelles, le 16 septembre 1914. •< Le Bourgmestre, « Adolpho MAX. » Quelle fierté, quel réconfort pour nos concitoyens quand il» lurent cette digne protestation sur les murs de la ville ! L'envahisseur avait imposé à l'agglomération bruxelloise. outre d'énormes réquisitions de vivres, une contribution de guerre de 50 millions de francs, payable immédiatement. Par votre résistance obstinée vous avez obtenu que le paiement se ferait par versements échelonnés, au moyen de bons communaux remis immédiatement aux Allemands, qui pouvaient les négocier en banque. Jjcs Allemands, grâce à votre énergie, s'engageaient à ne plus faire de réquisitions de vivres que contre paiement comptant. Quelques jourtr après, au mépris de ses engagements formels, — n'avait-on 'pas dit à Berlin que les engagements ne sont que des chiffons de papier? — le gouverneur allemand faisait opérer par ses troupes des réquisitions sans en effectuer le paiement.La riposte ne se fit pas attendre : Vous décidiez que les bons de caisse communaux ne seraient pas payés le 30 septembre. Le lendemain, 26 septombre, le gouverneur aJle-raand vous mandait pour savoir si vous étiez l'auteur do la lettre avertissant les banques d'arrêter le paiement des bons. Dans votre réponse affirmative et nette vous avez rappelé au gouverneur ses engagements. L'Allemand nia, contesta et, pris d'un de ces accès de rage qu'éprouve généralement le malhonnête homme placé devant un homme loyal comme vous £tes, il vous déclara que vous étiez suspendu de vos fonctions et que vous seriez interné dans une forteresse en Allemagne. Inquiets de votre absence, los membres du Collège d'alors, MM. Steens, Jaeqmain, Hallet et moi, nous nous sommes rendus chez von Luttwitz, qui nous apprit la mesure qu'il prenait contre vous. Nous fûmes alors autorisés à vous voir quelques instants. Nous ne pouvions croire que l'injuste mesure dont vous étiez menacé serait exécutée. Nous ne connaissions pas encore suffisamment la brutalité et la cruauté allemandes. C'était cependant la dernière fois, le 26 septembre, que nous pouvions vous voir, cher ami, jusqu'aujourd'hui, jour où l'Allemand vaincu, terrassé par nos vaillantes troupes victorieuses, est obligé de vous relâcher et de fuir. Votre exil a duré plus de quatre ans. Et pen- : dant ce temps quel calvaire pour vous ! Nous ignorons, jusqu'à présent, les détails do votre détention; nous espérons qu'un jour, avec votre éloquencé et votre humour habituels, vous voudrez bien nous narrer « vos prisons ». Je me borne aujourd'hui à faire votre « curriculum vita », ou plutôt votre a curriculum carceris »; c'est le plus éloquent discours que puisse faire aux yeux de la terre votre indomptable résistance. Do Bruxelles on vous a transporté a la prison de Namur, où vous êtes interné jusqu'au 10 octobre; , do là vous êtes envoyé à la prison de Glatz, où vous êtes enfermé jusqu'au 25 novembre 1915; puis au château-forteressé de Celle-Schloss jusqu'au 12 octobre 1916. Vous êtes alors incarcéré à la prison cellulaire de Berlin du 12 octobre 1916 au 29 janvier 1918. Vous faites ensuite un nouveau séjour à Celle-Schloss d© trente jours, jusqu'au 28 février, pendant lequel vous êtes muré pendant vingt jours dans un obscur cachot. Enfin vous êtes à nouveau interné à la prison militaire de Berlin jusqu'au 30 octobre 1918, date à laquelle vous êtes envoyé à Goslar. Cinquante mois d'exil, dont trente-nouf mois do prison, voilà votre odyssée ! J'ai commo vous, mon cher Max, passé de longs mois dans une cellule de prison allemande, et je . me suis souvent demandé quelle était la mentalité de ce gouvernement qui. aux applaudissements de I son peuple, a jeté dans cette prison, au milieu des ] assassins, des voleurs, des escroos, des malfaiteurs j de tous genres, des magistrats communaux et 2e Dre* I !ax à l'Hôtel à Villa ie émouvante mier magistrat de la capitale belge, qui pour seuls crimes avaient commis des actes patriotiques. Comme ils méritent bien l'épithète do barbares ! Tant qu'ils ont été vainqueurs jamais un Allemand, même au Reichstag, n'a protesté contre ces actes de cruauté ! Il a fallu qu'ils soient vaincus par la force pour qu'ils af,.client des sentiments humains. Ne l'oublions jamais ! Pendant votre exil la population a subi les violences physiques et morales les piuB atroces. Le» caisses publiques et privées ont été niisea ski pillage 30UB forme de contributions, d'amendes et de formidables pénalités Les condamnations à mort, aus travaux forcé» et à l'emprisonnement ont frappé une foule do nos meilleurs concitoyens. La police, qui a fait preuve d'un patriotisme indomptable, a été tout particulièrement l'objet des violences physiques et morales. Foulant aux pieds toutes les lois humaines, les Allemands ont dépouillé la population au mojren de réquisitions multiples; ils ont été jusqu'à enlever à nos concitoyens leurs pauvres matelas do laino, sur lesquels iia reposaient leurs corps amaigris par les privations. Et cependant tous les moyens de terreur mis en couvre par l'occupant n'ont pu abattre un instant l'énergie de la population bruxelloise, qui a con-Ftamment résisté à l'ennemi, et telle est la santé morale de nos concitoyens qu'aux heures les plus sombres de ces quatre années de souffrances et d e gérances déçues la plaisanterie bruxelloise, s'exercant aux dépens du loprd esprit teuton, n'a pas perdu un instant ses droits. Au milieu de ce dé chai ne mont de violences, les administrations communales, inspirées par votre exemple, ont été les centres de résistance. Vous .pouvez être légitimement fier, mon cher Bourgmestre, du Conseil communal que vous présidez. j Les membres de votre Collège, auxquels so sont joints, pendant l'exil de Jaeqmain et le mien, nos collègues Bosquet, Brabant et Bauwens, et le Conseil copimunal tout entier ont été admirables. Un oublie hommage doit être rendu au dévouement inlassable d» personnel de l'administration coràmun.'ilo ot spécialement à notre éminent secrétaire, Maurice Vauthier, dont le jugement clair, los avis -juridiques et la plume experte ont été un si 1 préciKUX concours pour le Collège. Pendapt ces quatre années d'occupation ennemie le Consjil communal a montré une union absolue, complète. Ici. penelant ces quatre années, plus de partis, plus de nuances, un Conseil communal pour faire face à l'ennemi, uni dans Jes mêmes sentiments patriotiques. 11 a fait preuve d'une bravoure, d'une énergie et d'un esprit d'initiative auxquels la postérité rendra' un juste hommage; il a réconforté et soutenu la population, qui avait constamment les yeux tournés vers ï'Iîôtel de Ville; ii a organisé d-es œuvres d'a'i-mentation et de solidarité qui étonneront le monde quand on en fera l'histoire. Le Collège et tous les conseillers ont travaillé à ces œuvres, pendant ces longues et tristes années, avec une ardeur et un xèlo dignes des plus vifs éloges. Je ne puis m'ompêcher d'ajouter que l'administration communale a constamment été soutenue par les ministres protecteurs d'Espagne et de Hollande, ■ par la Commission l'or Relief in Bolgium et par l'admirable Comité National, qui ont sauvé la Belgique des horreurs de la faim. La Viile de Bruxelles saisira, j'en suis convaincu, là première occasion pour leur exprimer sa profonde titr.de et leur rendre publiquement ie juste hommage qu'ils ont mérité. Mon cher Bourgmestre, je vous ai fait subir une lo.:«;uo allocution .ie (lois m'en excuser. Après une si longue séparation, j'avais tant do choses à vous dire oacore que je ne vous ai pas dites ! j'ai vu que, lorsque vous êtes entré ici, vos yeux se sont douloureusement tournés vers les vides que vous constatez sur ces bancs. Oui, mon cher Bourgmestre, le Conseil communal, pendant ces quatre années douloureuses, a payé son tribut à la mort. Elle a frappé sans distinction d'âge ou de constitution physique nos chers collègues Dassonviile, Macs, Vandersmissen, Desmet et îioons. Nous adressons à leur mémoire un souvenir profondément ému. Maintenant, mon cher Président, je vous invite à reprendre ce siège qui était déjà un poste d'honneur et qu'en digne descendant des fiers magistrats de Bruxelles vous avez encore illustré. J'ai pensé qu'aucun présent ne vous serait plus agréable que lo modeste souvenir que la Ville de Bruxelles vous offre aujourd'hui : les deux originaux des affiches fameuses dont je rappelais tantôt le teste sublime, qui passera à la postérité. Vive notre grand Bourgmestre ! , v i-j.» Adolphe M» r ! Des ovations répétées acclament ce beau discours, puis MM. St;ens, Bosquet, Albert Bauwens, Con-rardy, Brabandt, successivement, au nom du Collège, de la gauche libérale^, de là gauche progressiste, du parti socialiste et de la droite, saluent en termes émus le grand bourgmestre qui nous est revenu. C'est ensuite M. Maurice Vauthier, secrétaire communal, qui prend la parole : Monsieur le Bourgmestre, Vous voilà enfin revenu parmi nous. Il me serait diflicile de trouver des paroles qui puissent exprimer comme il le faudrait, au nom du personnel de l'administration communale, la joie qui remplit nos cœurs. Est-il donc vrai que voue nous ayez quittés pendant quatre ans et deux mois ? A cette question je serais tenté de répondre à la fois u oui » et « non ». Oui ! car durant cette longue période, enfermé dans les eaohote de l'Allemagne, vous avez supporté avec un stoïcisme qui ne s'est jamais démenti les souffrances que vous valurent votre pur et ardent patriotisme, votre souci de conserver intact l'honneur de la magistrature communale. Non ! car, durant ces quatre années, quelque chose do vous n'a pas cessé d'être présent parmi nous. Quelque chose de votre âme a passé dan» l'âme de la population bruxelloise. Les exemples que vous avez donnés vivaient dans nos mémoires. La foi que nous n'avons cessé de garder dans le triomphe de la plus juste et la pius sainte des causes, c'est à vos leçons que nouB en sommes principalement redevables.Lo personnel de l'administration communale, au cours de cette longue et douloureuse période, a essayé de faire son devoir. S'il y a réussi c'est beaucoup parce que. dès le principe, vous lui aviez clairement indiqué la voie qu'il convenait de suivre. Mais c'est aussi, permottez-moi de vous le dire, parce quo nous avons trouvé dans 1e Collège échevinal un guide absolument sûr, plein de clairvoyance et d'énergie. Il y a eu, dans ces quatre années, des moments difficiles; il s'est rencontré des heures critiques. Le 1 personnel n'a pas eu un instant de défaillance, d'hésitation. Il savait qne le Collège échevinal ne manquerait pas de lui montrer le chemin du devoir, du patriotisme et de l'honneur. Vous avez été. pendant la guerre ot malgré votre exil, notre grand et cher Bourgmestre. Vous resterez pendant la paix notre grand et cher Bourgmestre. Après le3 glorieuses et oruelles épreuves de ces années de lutte, la paix va nou3 imposer les plus graves devoirs. La \iile do Bruxelles ne se dérobera point à do semblables obligations. Pour les accomplir nous avons besoin d'hommes à l'esprit généreux, au cœur plein de bonté et do fermeté. Il nous faut des' chefs qui sachent nous diriger et qui nous inspirent confiance. Vous possédez les vertus d'un véritable chef. Ce que je puis vous affirmer, c'est que, pour la réali» sation des tâches quo vous entreprendrez, vous pouvez, compter sur le concours dévoué du personnel de votre administration communale. C*est ensuite notre confrère M. Auguste Vierset, secrétaire du Bourgmestre, qui donne lecture de ccs vers : A Adolphe Max, bourgmestre de Bruxelles A tous ceux qui pendant cette épreuve tragique, Contre l'assaut des Huns ot le joug des bourreaux, — Nobles femmes, fiers magistrats, humblos héros — Menèrent sans çelâche une lutte énergique, A tous ceux-là qui font sa gloire, la Belgique Elèvera sans doute avec des soins dévots De grands méciorials et des arcs triomphaux Rappelant aux passants leur sens apologique. Mais l'airain se corrode et le marbre hautain Se disjoint sous l'effort du lierre qui l'étreint. La pierre, avec le temps, s'effrite dans le sable. Toi qu'on incarcéra, toi quo l'on a proscrit, Ton monument du moins s'affirme impérissable, Puisque c'est dans nos cœurs que ton n^tn est inscrit. Auguste VIERSET Et voici qn'Adolphe Max se dresse. Il a écouté attentivement tous ces discours, se contenant visiblement pour ne pas céder à l'émotion. De sa voix au timbre un peu voilé, mais si énergique dans son expression, il die : Mes chers collègues du Collège, du Conseil communal Mes chers collaborateurs de l'Administration, Vous tous, mes chers amis. Je ne sais s'il me sera possible de surmonter mon émotion et de vous parler comme je le devrais et comme je le voudrais. Mais vous comprendrez l'intensité des sentiments qui m'étreignent au moment où, après une séparation si longue, je nie retrouve enfin au milieu de vous, dans cet hôtel de ville qui s'éyoque en moi dans d'inoubliables souvenirs. L'accueil qui m'est lait me trouble profondément : chez moi, des fleurs, des gerbes, des corbeilles embaument la maison de leurs parfums,et déjà, je me sens effrayé par l'excès des hommages dont je suis l'objet. Mais, c'est assez parlé de moi-même. J'ai hâte de donner libre cours aux sentiments qui se pressens dans mou cœur. Ma première pensée est | our ceux de nos collègues et de nos collaborateurs q'u'il ne devait pas m'être donné de revoir à mon retour parmi vous,et qui disparurent pendant la période sombre de l'occupation étrangère. Ils n'auront pas eu comme nous le joio d'entendre si n îer cette heure de la réparation dont on parlait,et d'assister enfin à la revanche dn Droit et de la Justice. A l'instant où la capitale vient d'êtro libérée de l'odieuse présence des troupes allemandes, comment ne pas dire notre émerveillement devant la vaillante population bruxelloise dont l'altitude fut admirable durant les jours de souffrances et qui restera digne d'elle-même dans la célébration de la victoire. Je sepîvndrsi, éès ©e soir, me* fonctions et, avec l'aide 64 les conseil» de nie# côlègaee^ MM. lueoaoanier et iite en s, jlnnp olerai toute mon énergie à mettre va terme aux désordres. La population sa dois à elle-rnèui© de ni# te ondsir dano cette tâche. Elle 1# doit eussi h i«us quâ lent protégé® et souvenus aux heures de détrease^ l.t, en rappelant cette protection et cet.» Bssi-.t;incet je £ong*% chacun le donne, ®ux représentants lies Etats neutres, au marquis «ie ViiLJubar. à M. «à Aisae Brand Wh.tlock, à M. van Vollei.hoven; je a nge ëk Comité Naiional, è M. Ernest Lo.vay, à M. l iancqui, à tous les collaborateurs d» cett® œuvre magnifique à laquelle leus noua éemeurera attaché, IJîvaros.) Je r?mercie M. Lemonnier et M.Stcens, d'avoir porté haut et fem:e le drapeau ce» libertés communales «t j'associe à l'hommage de ma reconnaissance M. Féche-viu Jacqm iin çui, d» même que Ml. Lemonnior, a payé de l'exil la hante conception qu'ft tétait iaitj de us.i devoirs. J'exprime ;>u<si ma gratitude à MM. les échevins Hallet et i'iadet, qui ont été constamment sur la brèche (bravos), à MM. Bauwens, Drabandt et liosijuetqu , dans les circonstances ditliciles, n'ont pas hé lté à par* tager les respon; agilités et les risques do la Jonction écncvinale, au Conseil communal tout entier dont J'attl-twdo a été admirable; M. Maurice Vauthier, notre éminent secrétaire; la police, les [ onipiers, le personnel tout entier ce l'administration, qui a été à la hauteur de sa tâche, et qui ! 'est acquis d :s titres indéfectibles it no; re attention et à noire ceniiauce. La Belgique et sa capitale ont souffert cruellement dans cette guerre; mais je suis presque tenté de dire que je ne regrette pas l'agression dont notre pays a été l ob- | jet et qui, en l'ol li eant à prendre les armes pour ia sauvegarde de son honneur, l'a préservé d'un rule passif dans ce gren l duel où se jouait tout ce qui fait, pour les populations comme pour l'individu, le prix delà vie. Roi et peuple ont été (.lignes l'un de l'autre.Ils ont conquis pour nous une gloire immortelle, dont les rayons enveloppi nt à la fois les héroïques soldats et la population civile i e l'intérieur (Bravos). La Belgique peut s'enorgueillir de voir, désormais, sen nom inscrit dans les ;astes de l'histoire à côté de ceux des grandes puissances libératrices du monde et d'avoir, elle aussi, lait de ses douleurs et de son sang, la rénovation de l'humanité, (liiavos.) Ah ! la lutte a été longue et terrible : elle a été, à chacune de ses étapes, marquée de larmes et de douleurs, mais les vertus qu'elle a développées dans nos ârnes, la force dont elle a trempé nos caractères, que ces vertus, ces forces soi nt mises au service de l'œuvre immense qui s'ouvre devant nous, Ne négligeons rien-pour assurer la renaissance du commerce bruxellois ; favorisons de tous nos eùorts la résurrection dj nos industries locales ; resserrons m'çs chers confrères des faubourgs, les liens qui nous unissent, tes liens de solidarité profonde et que tous nos actes s'inspirent de ces deux lois : le souvenir du bien public et le .sentiment de la iraternité. (Bravos.) Une ovation interminable ponctue la péroraison de ce discours. Des lillettes apportent dds fleurs au bourgmestre qui les embrasse. Les femmes pleurent, et combien d'hommes aussi. C'est 1a bonne, l'attendrissante émo.ion, la joie de se ressentir libre sous l'égide d'un homme libre. t'arreialiôft te traîtres ei des. vendus Le parquet, dirigé par le patriote énergique qu'est ie vice-piv si'Jent Benoidt, a continué pen .ant toute la journee d'hier, a cueillir au gite les mal-faiteurs-pseudo-journalistes, qui ont trahi leur patrie de concert avec les boches. Parmi les bonshommes arrêtés figurent un des principaux acteurs, le sieur André Moressée, puis le • sieur Griinberghs, les s':eur£ Ghesquière, Ray et Aimé iïutt, de la puis les sieurs Riet- jens, Joseph Herremans, Gieien, Stegers, llippo-lyce Haerynck dit «Boestrinek»; le sieur Ghislain de 1 *Ei:ho\ enfin le nommé Wilhelin Vogcl, l'auteur de papiers financiers inspirés par les al.emands. Tous ont été places sous ia même justice. Papier, machines, tout a été saisi... pal' un juste retour des choses d'ici-bas! Et ce n'est pas fini ! De queîies psêRôa s3Bit-:S3 passibles ? Quelles seront les sanctions qui frapperont les traîtres, c'est-à-dire les activistes flamingants et wallingants qui ont appuyé les desseins politiques de l'autorité allemande? C'est la question que nous avons posée a^ M. Hollevoet, procureur du Roi, dont on con-"" naît l'action à la fois énergique et pleine de tact pendant les années d'occupation ennemie. « La question, nous dit le distingué magistrat, est réglée par l'article 115 du code pénal et par l'arrêté-loi du 8 avril 1917 du gouvernement belge. L'article 115 punit « ceux qui auront secondé le progrès des armes de l'ennemi en ébranlant la fidélité des militaires ou autres citoyens envers le Roi et l'Etat ». L'arrêté-loi frappe ceux qui auront servi « la politique ou les desseins de l'ennemi, participé à la transformation par l'ennemi d'institutions ou organisations légales, ou ébranlé en temps de guerre la fidélité des citoyens envers le Roi et l'Etat ». Les peines prévues par l'article 115 vont jus qu'à la détention perpétuelle, celles- prévues par' l'arrêté-loi sont de quinze à vingt ans de travaux forcés. La question était de déterminer si l'activisme, la trahison politique pouvaient être atteints par l'article 115 comme favorisant le progrès des armes de l'ennemi. Plusieurs bons esprits, juristes distingués, es-timent qu'il en est ainsi. D'autres sont d'un avis contraire. Le gouvernement belge s'est rangé à cet avis et a estimé l'arrêté-loi nécessaii-e, avec des peines moindres.Une chose est certaine : c'est que l'arrêté-loi nous permet d'atteindre sans contestation un plus grand nombre de traîtres politiques que ne le permettrait l'article 115, interprété même largement. Tous ceux qui, « par actes, paroles ou écrits, ont favorisé volontairement la politique de l'ennemi » sont frappés, soit qu'ils aient pris avec l'ennemi l'initiative de mesures séparatistes, soit qu'ils aient simplement apporté leur concours à leur application et au fonctionnement des nouvelles administrations de Bruxelles, Namur ou autres lieux... L'épuration s'opère. Il laut surtout que les principaux coupables payent leur dette. Après les traîtres, les accapareurs. Quelle'action la justice possède-t-elle contre eux? Ceux qui ont servi l'ennemi tombent sous le coup de l'arrêté-loi, et c'est le cas de beaucoup d'accapareurs. Quant à ceux qui n'ont point servi l'ennemi, il reste contre eux la disposition d'août 1S14, visant l'accaparement de qua tre denrées : pommes de terre, sel, céréales et .riz. C'est tout. Le point essentiel c'est que les arrêtés-lois pris par le gouvernement belge au Havre étaient obligatoires en droit dans toute l'étendue du royaume, territoire occupé et territoire libre. Seule la présence de l'ennemi empêchait • en fait leur exécution en territoire occupé. Aussi, dès la libération du territoire, tous les arrêtés-lois, arrêtés et règlements du gouvernement sont-ils appliqués ici sans nouvelle ■publication. Tous les faits juridiques postérieurs à eux sont régis par ces arrêtés. Les auteurs des infractions commises en territoire envahi comme en territoire libre auront à en répondre devant la .juridiction natibnate. . Tel est l'avis que nous a esquissé le distingué magistrat. Espérons que, tout de même, l'article 115 diu code pénal ne soit pas oublié. Comment, il y aurait des gens qui, ayant pendant quatre ans odieusement trompé leurs compatriotes, publié les mensonges allemands et semé la désespérance,.s'en tireraient avec vingt ans de détention! Les traîtres, pour un seul fait de traîtrise établi, sont fusillés sur le champ de bataille. Et des gens auraient trahi quinze cents fois de suite — car la guerre a duré plus de quinze cents jours — leurs concitoyens et ne seraient pas envoyés au poteau ! Il y aurait des individus, activistes flamands ou wallons, qui se seraient associés avec l'ennemi pour empoisonner la vie de centaines de ; mille Belges, pour en fai>e envoyer d^s centaines à la mort ou en prison dans les geôles tllemandes, et ils ne seraient pas exécutés ! En ces derniers mois le gouvernement avait pris un arrêté-loi punissant de mort la désertion devant l'ennemi. Ces pseudo-journalistes, ces activistes, ne aont-ils pas des déserteurs pis même : des traîtres î Si l'on veut éviter la fureur populaire, si l'on ne veut pas que les Belges exaspérés se fassent just'co à eux-mêmes, que la Justice soit inexorable ! — •£> ... . LE WIHISTERË C msesicîiJ iS éSîïïl e»2sajj«sé au ESftvr® Hier soir, par la ville, des amis nombreux nous ont abordé, nous exprimant leur joie d'avoir vu e. fin reparaître Li: So r, mais s'donnant un, peu de ce nous leur ayons parlé notamment, en termes si vagues, du gouvernement qui,de Sainte-Adresse, repr. sema l:i Belgique vis-à-vis de nos alliés. Quels en et aient les membres^Queiles Jurent leurs art ri? >u ; tioi sEt les questions de pleuvoir. De fait nous ne savions rien ici de ce qui se faisait la-bas. Et c'est la preuve la plus éclatante de l'état de vassilage dans lequel devait vivre vis-à-vis des allemands la presse ombocliicqui s vit à'IiruxftlJes pendant quatre ans. Le gouverne.ne-nt qui, le 13 octobre 1914 qu.t-tait le rivage d'Qscèudë sous les bombes cuo des avions boches lançaient sur ie bassin maritime, en cherchant a atteindre ie Jan Brcyctel qui les portait, se composait de : MM. de Broqueviile, ministre de la guerrë* Carton de Wiart, justice; Davignon, affaires étrangères; Jierrver. intérieur; Pouiiet, sciences et arts; Vande Vyvere, finances; Segers, chemins de 1er; Hellepuxte, agricultureet tr.iv.u;-: oublies; Hubert, industrie et ou travai ; Kenkiu, colonies, MM. Gobiet d'Alvielia. Louis Huyshi'-u;^. P,*i.il Kymaas, Liebaerf, S^i-.diaer;, qui se trouvait nt avec le gouvernement a Anvers, lurent conviés l'accompagner au Havre. Eu juin j915, M. Davignon, déjà fatigué avant la guerre et quo ceiles-ci avait visiblement déprimé donnait sa démission : il était remplacé par M. Beyens. Puis en octobre de la même année, comme ii semblait avéré que la guerre durerait pius de trois mois - - comme tant de gens l'avaient cru ou plutôt comme on l'avait persuadé, tout d'abord, a tans de gens — les ministres d'Etat de l'opposition déclaraient à leurs collègues qu'il leur serait: impossible de- continuer a faire partie du gouvernement, s'ils n'étaient associés plus directement à son action. » Ils avaient, disait l'un deux, trop d'honneur et pas ass3z de responsabilités ». Après des palabres, sur lesquelles il est superflu d'insister en ce moment et au cours desquelles on distingua particulièrement M. Helle putte hostile à une concentration nationale, le 1er janvier 1916, M. Vanderveide recevait une fraction des attributions de ministre de la guerre sous lo litre de « ministre de l'intendance M. Hymans, ministre de Belgique à Lonirïs, de^ venait » membre du cabinet ». Cela marcha jusqu 'en juin 1917, époque à laquelle M. Le/eus donna sa démission de ministre des affaires étrangères. j\l. de Broqueviile, à ce moment, abandonna 1® portefeuille de ia guerre pour prendre celui des aiïaires étrangères, ayant- à ses côtes M. Pierre Orts, jusqu'alors conseiller diplomatique au département des colonies, et qui était nommé ministre plénipotentiaire. INous aurons i'occasion de reparler du petit-fils d'Augusze Orts, dont les qualités brillantes, hors pair, exceptionnelles, assurent -à nos affaires étrangères une direction qu'elles ne connaissaient plus depuis 30 ans. En même temps, M. Hymans devenait titulaire d'un nouveau ministère, que l'on dénommait « ministère des affaires économiques r. Mais le chef du cabinet s'élant fait, à Finsu de ses collègues et des gouvernements alliés, l'introducteur de M. Eyei.ce Coppée, porteifr des proposition de paix... do M. von der Lan^.ken, auprès du députa Aristide Briand, devait, ^n décembre dernier, abandonner le portefeuille des affaires étrangères. Un nouveau ministère était ponstitlSS.dbnt il prenait un portefeuille et que, après beaucoup d'avatars, on devait dénommer «• ministère *.e la rec-ons-liiution nationale ». Sa vio fut plus qu'éphémère. En j!tai dernier, M. de Broqueviile avait avec les catî^fique?, sur une question d'ordre constitutionnel, un ai incident, qui amenait sa retraite définitive,, 11 était remplacé à la tête du cabinet par M. Gérard Cooreman, l'ancien et sympathique président de la Cnambre, et prenait les affaires économiques, tandis que M. Paul Hymans devenait titulaire de» affaires étrangères ; et M. Emile Brunet était nommé ministre d'Etat et membre du Cabinet. En quittant Sainte-Adresse lo ministère éta$ donc constitué comme suit : MM. Cooremanr afin ires économiques v H. Carton de Wiart, justice ; P. Ilymans, affaires étrangères ; P. Berryer, intérieur. P. Poullet, sciences et arts ; Vande Vyvere, finances ; Segers, ciiemins do fer ; f Helleputte, agriculture et travaux publics $ Hubert, industrie et travail ; f Reiîkin, colonies ; E. Brunet, ministre sans portefeuille f Comte Gobiet d'Aiviella, id. ; Liebaert, ministre d'Etat. * * * Le nouveau Gouvernement Le Roi a procédé au château do Lophaoi à des \ consultations nombreuses d'hommes politiques de tous les partis. Ainsi que nous l'avons dit hier, c'est le nouveau gouvernement national, dan sa composition ratio- j nale, en ce sens qu'il comprendra six à sàpt hommes de droite, trois socialistes et trois libéraux, . qui se présentera devant la Chambre, m*iis rien . de définitif n'est arrêté, et il serait prématuré de fournir actuellement une liste de noms. n- agg«— - ■ ■ — La situation sanitaire du pays Rencontré M. Velghe, directeur do l'hygiène pu* ; blique au ministère de l'intérieur, et qui a assumé les mêmes fonctions au Comité National pendant ; l'occupation, i — Nos bureaux se rouvrent demain, aou» ii. Tous les services reprennent. V — Et l'état sanitaire du pays? /; —- Grande amélioration dans ce« dernières <•? ; mai nés. La grippe a presque dispa»». Reste m* peu de diphtérie. . — La mortalité î

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le soir gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1887 bis unbestimmt.

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