Notre Belgique

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s.n. 1917, 28 März. Notre Belgique. Konsultiert 08 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/vx05x26921/
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NOTRE BELGIQUE Dieu protège la libre Belgique, Et son Roi I QUOTIDIEN Li Monde étir po 1'Belçiquc brait mervèie Et puss qui maye on z'est fir d'esse Wallon l Xftrif sl<e® Abonnements . Abonnements Militaires : ™»!îsFrance) : : : : f "ois l'.so £' IK 5/r' Rédaction et Administration : 20, Pue de la Rivière, CÂUIS Par Semaine s . . 0,25 fr. j par IO abonnements "(Etranger) ! * ! I Mois 2',80 fr. 3 Mois 8 fr'. Par Mois 1 • • ,'00 fr" ' collectifs „ — LE DIMANCHE DU « POILU » I Petites considérations sur des choses essentielles C'est Dimanche. Mais là, un vrai Dimanche, ce qui n'arrive pas toujours au front. Car personne n'ignore que ce jour, paresseux bonhomme, est aussi bon patriote que n'importe lequel de ses subordonnés,... Et que fréquemment, il sait se sacrifier au service de notre cause. Mais aujourd'hui, on respire bien fort un air salubre, l'air de la liberté... Le ciel est vaporeux, d'un bleu pale, d'un bleu qui semble fait.des buées de .tous nos rêves envolés ; d'un bleu dont le printemps entoure ses premières idylles. Heureux d'une flânerie, je laisse errer mes pas et mes pensées au hasard de la route. Le village est animé de conversations bruyantes, d'appels, de sifflets vibrants comme si, d'une volière peuplée, l'oiseleur avait dégagé la porte. Des chants et des saillies jaillissent, des rires les accueillent. Cette gaieté jeune emplit l'espace, colporte de lèvres en lèvres un sourire réjoui. J'avais fait quelques cents mètres, quand, au détour du chemin, se profile une silhouette noire. — Ave-' -oiis vos passeports ? interroge un g ine. Un p^.. _;>ort ? Vous savez tous ce qu'est un flâneur... Sa pensée, avec le chant de l'alouette, s'élève si haut dans l'atmosphère qu'on l'appelle « cervelle d'oiseau ». Or, un oiseau ne se soucie guère de passeport. 11 vole à tire-d'ailes par-desr 'outes les campagnes, poétisant l'a. de Dieu et célébrant la volupté de vivre, loin des passions, loin des gendarmes... Loin des passions, dont le propre est d'amener de ces terribles conflits où sombre la raison. Hélas ! la soudaine apparition précipita ma pensée de mille lieues. Je nie retrouvai sur notre méchante planète, traînant un long corps dans un sombre » uniforme. lit, tout en faisant demi-tour, ; : (j. far ,intérieur sur l'incommodité de se trouver dans la peau d'un homme, sur l'envergure de nos pauvres esprits, sur l'effet d'un képi de la maréchaussée au carrefour des allées. Ainsi raisonnant, j'étais parvenu à mon cantonnement. J'entrai. La baraque était obscure. Quelques soldats ronflaient, des profanes, lît leurs ronflements étaient si agressifs et le lieu si morose, et le soleil si câlin, qu'une invincible envie de fuir m'électrisa les jambes. Je mo sauvai au galop et j'allai m'emmèler à la vague tumultueuse qui emportait et ramenait en deux courants distincts la multitude des bonnets de police. Je revis trois soldats qui faisaient pour la deuxième fois la navette d'un bout à l'autre du village. Leur première faconde était épuisée. Alignés en un rang, les coudes serrés, ils marchaient sans mot dire. Un suprême ennui se lisait sur leur visage. D'autres venaient après, d'autres encore. Certains repassaient. Très peu parla ù-nt et tous traînaient après eux cette invariable monotonie. J'en entendis un s'écrier : « Dis, si c'est pour s'embêter comme ça, mo:, je vais me f... une cuite. » Ces paroles ne m'étonnaient pas. J'étais fait à la vue de ces tristes soirées où les soldats vont sacrifier en boissons le salaire d'une semaine de fatigues", de privations, de dangers... Ces boissons sont affreuses. Chaque tonneau a été penché plusieurs fois sur les fonts baptismaux.Elles se paient très cher. Elles indisposent. Mais la journée s'est passée. Mais on a chanté, on a ri. Mais la tête a tourné... En deux mots, on a oublié. Si pitoyable que paraisse ce tableau, quiconque a vécu la vie du soldat ne pourrait s'en indigner. Il aura peut-être une larme ; jamais un reproche.Je me répète. Il faut les avoir goûtées, ces heures transitoires de cauchemar, faites d'un vide affreux, d'un vide qui remplit le cœur de toutes les détresses do l'homme sans famille, sans soutien, 6ans amis, — de l'homme misérable qui n'a qu'une somme dérisoire pour se procurer des commodités d'un essentiel invraisemblable. Ces heures-là, elles sont trop fortes pour la raison. Pour les supporter, il faut être soldat, c'est-à-dire l'être qui, pour l'amour de sa mission, accepte tout sans comprendre, marche à la mort sans regarder, ange du sacrifice. Soudain, une diffusion de notes joyeuses frappe l'oreille, égaie l'air, domine la brusque tempête des vivats et des exclamations. Un vaste rassemblement s'est formé. Nous nous approchons. C'est un9 musique régimentaire qui donne un concert. L'harmonie, comme une gerbe d'eau, fuse violemment, s'éparpille en strophes claires, et chaque strophe est comme, une goutte, perlée, colorée du bleu pâle des nues. Chacune vibre, filtre au travers des fibres, fermente une sonsation brusque et fugitive. Et sous les ondées soleilleu-ses, parmi cette foule pétillante, je m'abandonne au rythme léger. Je ferme les yeux. Je les ouvre à mes souvenirs. Ils surgissent, nombreux, des profondeurs du passé, des pelouses du bois de la Cambre, des parcs plantés de bégonias, des kiosques populaires, de tous les coins de ma chère capitale. J'y retrouve des visases connus : i'assiste à des ■ scènes intimes. Je m'enroule dans ce > voile tissé d'émotions que la vie allonge ! à chacun de nos pays. Le charme est rompu. Les musiciens, instrument sous s le bras, se dispersent par petits groupes et les auditeurs déambulent. Je mar-i che tout droit, tout droit — du moins je le suppose. — Je n'ai vu aucun tour-i nant, mes yeux -tout encore pleins de ■ cet imprécis charmant que savoure mon , cœur. i Je m'arrête enfin. Devant moi se - d'resse un massif monument que je re- ■ connais être l'église. Je fouille les alen- ■ touijs... Il n'est pas cinq heures. Tous l les cafés sont encore fermés. Je me de- ■ mande anxieusement où j'achèverai ■ mon après-midi, quand j'aperçois trois i tentes, toutes blanches, toutes brillantes, comme dos cygnes dans l'herbe. El- >. les ont soulevé un pan de leur toile et ! s'enrichissent de trois minimes écri-1 teaux : Salle de jeux Cantine ! j Salle de lecture J'entre au hasard. La cantine regorge de chalands. Les uns, accoudés au i comptoir du fond, se rafraîchissent d'un ' grand verre do bière excellente ou d'u-1 ne tasse de café sucré et chauffé à point. ! Du côté latéral se superposent des 1 étagères- proprettes chargées d'une pro- > fusion d'articles, comestible's ou non, ■ utiles et agréables aux soldats. Le tout est débité à très bon compte, extraordinaire même en comparaison du prix fabuleux des magasins civils. La salle de jeux se remplit de groupes immobiles. De muets stratégistes, penchés sur un damier ou sur un échiquier, 1 la tête entre les poings-, combinent la conquête d'une dame ou la grande of-1 fensive d'une armée de pions. La der-i nière tente surtout me captive-, J'a me ' 1». âiemi-jour mvstérieux des^ rayons chargés de bouquins. ' j'y chfcînce lôs ! doigts aved défices, comme autrefois bambin — tet parfois encore aujourd'hui ; — dans un sachet de friandises. 1 Lîj salle de lecture est bien faite pour ■ séduire un gourmet de mon espèce. A droite, à gauche, de longues tables, ; des pliants minuscules. Au centre, un grand fe.u rougeoyant et tout au fond, ces mêmes rayons que je vénère. 1 Je m'y précipite. Sur une table, un catalogue. Il comporte un bon nombre de titres, des meilleurs auteurs belges 1 et français et d'ouvrages scientifiques ou religieux... Je m'empare d'un Dau-" det si jovial qu'il faisait nuit quand, je sortis. Un froid glacial avait remplacé les doux effluves versés des cieux. M'emmitouflant dans ma capote et i pressant le pas, j'allais rêvassant. Ainsi s'était passée la journée ordinairement si fastidieuse.... en fertiles émotions, on lectures profitables... Moi aussi, j'avais oublié.. Mais le corps et l'âme me restaient virils, et l'oubli était si salutaire que j'en emportais un courage nouveau pour les 1 misères du lendemain. . Cette page, je la dédie à MM. les Officiers et Aumôniers de la 3° D. A., les or-1 ganisateurs des récréations ci-dessus énumérées. Qu'ils veuillent l'accepter comme un sentiment de profonde gra-I titude pour le plaisir qu'elles m'ont procuré personnellement ainsi que pour le puissant réconfort moral apporté à tous mes compagnons. Le soldat est l'incarnation de la Patrie. Merci pour la Patrie souffrante !!! Marcel GÔuuet, C. 83, le BLOCUS L'Allemagne étend sa zone interdite Londres, 2i- mars. — On mande de Stoc-kholm au Moraing Post, le 23 mars : Le ministre des affaires étrangères viènl de recevoir de la légation allemande la '0-tification que les navires, y compris cens battant pavillon neutre, naviguent dans lei mer Blanche, entre le 24° dégré longitude est et le 75° dégré latitude nord seront atta-■ qués sans avertissement. Exception es1 faite pour les navires neutres déjà en mer, Une décision de l'amirauté anglaise Londres, 24 mars. Une note de l'amirauté annonce l'extension de la zone dan-gereuse pour la navigation dans la mer di Nord qui, à partir du 1er avril, s'étendra h l'est jusqu'à frois' milles, au lieu de qua-tre, de la côte du Jutland ; au sud, ira de deux mille, plus loin qu'actuellement et au sucl-ouest, suivra la ligne des eaux territoriales de Hollande. _ AA AAAAAAAA.A A AA AAAAi Symoens Hélène, Laure, Mélanit (Mlle), fille de feu François-Joseph Sy moens, 83, rue d'Amercceur, à Liège est instamment priée de donner son adresse à M. de Dorlodot, 4, Priory Gar dens, à Folkestone (Angleterre), poui recevoir une communication- très urgente.Soldats, exigez « Notre Belgique » tît tous les vendeurs. LA VIE PROFINCE DE LAWALLONiE Comme à la suite d'un cataclysme sourd tout à coup des profondeurs de la terre la colonne d'eau d'un geyser, de même la guerre présente fait jaillir de l'âme des peuples l'esprit national. Tous éprouvent en ce moment l'impé-•rieux besoin de se débarrasser de la tutelle étrangère et d- vivre selon leui-propre nature. Les pensées de la Wallonie vont sonder les origines de la race. Les aspirations de la Gaule n'ont pas varié depuis bientôt vingt siècles : il faut rejeter sur le Rhin les hordes barbares de la Germanie. A l'heure où le repli du front allemand dévoile dans toute son horreur la cruauté innée de la race germanique, qui, sous la pression franco-anglaise, se retire en incendiant les villages et les villes, en coupant au ras du sol les arbres fruitiers, en empoisonnant les eaux alimentaires, un sursaut d'indignation fait tressaillir la nation wallonne. Celle-ci, instruite par l'événement même prend enfin pleine conscience de sa force et tout entière vient se ranger autour d'un seul étendard: La Wallonie, qui, durant de longs siècles, a subi la domination étrangère, n'a jamais abdiqué le caractère ethnique de la race, mais comblée des richesses de.son sol et einjore enrichie par l'opiniâtre travail de ses fils, elle songeait peu à son histoire et pensait perdre son temps à consulter les source? de celle-ci.Aujourd'hui, un long cri est poussé par elle, le sentiment national se réveille ; la nation wallonne sent qu'elle porte en son sein la raison même de son existence, elle veut connaître ses-gloires anciennes et se développer désormais selon sa propre essence en gardant un contact intime avec ses aïeux. De toutes parts s'empressent les fils de la Wallonie avides de se replonger aux sources vives de la racé, partout s'offrent les initiateurs, l'élan est donné, il ne s'agit plus que de répartir le travail. » Chacun Vdoit s'employer selon ses ^ tient de tracer dans ses graWlcs ligrJBI l'histoire civile et militaire de- la Wàl-lonie ; aux autres, d'écrire IV--J. rrï. phie des apôtres du pays wallon :• saint 3 El-uthère, saint Piat, saint Ghislam, » saint Vincent, saint Ursmer, saint Do-, don, saint Feuillen, saint Aubin, saint r Walhère, saint Hubert, saint Perpète, s; int Remacle, saint Albert, saint Lam-b rt, saint Hadelin, et nous pouvons y ajouter ceux de l'Artois, du Verman-dois et du Soissonnais, qui confinaient à notre ancien comté de Hainaut : saint Eloi, saint Vaast, saint Quentin, saint Médard, dont l'influence civilisatrice se fit sûrement sentir en Wallonie. Aux historiographes religieux revient égale-i ment l'honneur de remémorer la fon-> dation et les fastes des abbayes et des chapitres canoniaux. Les écrivains et les artistes auront plus particulièrement pour mission d'étudier les manifestations d'art de la -Wallonie : sculpture, peinture, musique, arts industriels ; ils publieront, ' d'après les manuscrits originaux, les "chansons de geste encore inédites de nos trouvères, écriront la biographie et la bibliographie des littérateurs et des chansonniers de dialecte wallon ou Wallons d'expression française. Pour les âges futurs, ils noteront le folklore de - chaque petite patrie wallonne et conserveront, par leurs oeuvres d'art, les types originaux de l'architecture régionale en Wallonie. Les hommes d'action trouveront une ample moisson dans nos florissantes oeuvres sociales, ils en écriront la monographie et s'efforceront, après la guerre, d'en étendre l'action bienfaisante en créant dos œuvres spécialement L destinées aux vaillants soldats d'aujour-I rî'hui. Enfin, il y aura lieu également de rechercher l'origine lointaine de nos industries de la houille, du fer, du verre, de. la céramique, du drap, et d'en relater la glorieuse histoire. Voici tracé en quelques mots le devoir de chacun. • Nous attendons les ouvriers. Certes, la période actuelle n'est guère propice .„à la/production d'oeuvres définitives. simi Icment de poser les jalons de demain, lée» rénover et à intensifier plus que jamais la vie profonde de la Wallonie. George Sohier. SSL Il s'appelait... Au fait, pourquoi révéler son nom ? Pour ses-camarades, c'était F. S., et plus d'un que ce sobriquet curieux amusait, ignorait son vrai nom. Il s'était engagé, presque enfant encore, au service de la Patrie, sans chercher dans son jeune âge ou la faiblesse de sa constitution, un prétexta pour se faire dispenser de son Devoir. Et pourtant, Dieu sait s'il était faible, et tendje et maigrelet, et si les soins dévoués d'une mère lui eussent encore été nécessaires ! Maladif, fatigué, il eut recours au docteur de son bataillon qui, ne voyant dans son cas aucune maladie bien caractérisée, ne crut pas devoir l'exempter de service. Le sergent de jour inscrivit à côté de son nom le fatidique F. S. et notre volontaire s'en fut comme d'ordinaire à son labeur quotidien. Mais la fatigue persistant, il revint à la charge, auprès de son docteur, et il s'en retourna comme la première fois : F. S.. Deux, trois quatre fois il récidiva : il eut la douloureuse surprise de s'entendre appeler « carottier », mauvais soldat, bon à rien, et pour ses camarades sans pitié,- «on nom, dès ce jour, fut F. S. Il en souffrit beaucoup étant très délicat et très sensible, mais il n'en souffla mot à personne, n'ayant pas trouvé d'ami à qui se confier, il souffrit seul. Quand-, un jour, il sentit à n'en plus douter, que sa vie s'en allait avec ses forces, qu'il ne verrait pas le jour glorieux de la victoire, il pleura- amèrement, il pleura seul, longtemps, songeant à sa vieille mère, au cher passé... Puis, peu à peu, une autre pensée l'obséda : il allait mourir, il le savait, mais mourir de maladie I Non, non cela rie se pouvait pas ! Il voulait la mort du soldat, la mort sanglante mr glorieuse, la mort sur la brèche, au champ d'honneur. La mort dans un lit ? Ce serait le supr'me affront. Mais les balles et les obus en sifflant à ses oreilles, murmuraient, perfides « Nous ne voulons pas de toi, nous cherchons les vivants ; loi, tu mourras bien sans nous. » Une grenade lancée de la tranchée d'en face tomba à ses côtés sans daigner éclater. Tous les engins de destruction semblaient le respecter, laissant la maladie travailler seule, lentement, mais si sûrement ! Et lui, dans sa rage, les invectivait, les excitait contre lui, comme s'ils avaient pu le comprendre et se fâcher... Un jour vint où il dut s'aliter. Trop lard. Le mal était trop profond. On l'é-vacua dans un hôpital vers l'arrière. Il était là depuis un jour, quand un ayion ennemi vint y seme des bombes. Un gros éclat tua F. S. en plein fouet. Il avait la îfiort rêvée, la mort des braves au front. Ardennais. La retraite allemande l A De L. Daudet*, dans l'« Action française » : Les armées allemandes, sur plusieurs points, contre-attaquent. Mais : 1° Il n'y* a aucune espèce tle raison pour que ces contre-attaques ne constituent pas pour nous de nouveaux succès ; 2° Nos cavaliers sont actuellement à quatre kilomètres de Saint-Quentin ; "8° Le gain matériel et moral de cette dernière et magnifique semaine est quelque chose de considérable. Ainsi apparaît la stupidité des pauvres têtes molles, heureusement peu nombreuses, qui chez nous, commençaient déjà à s'épouvanter de nos succès ! C'est certainement ce que j'ai vu de plus fort dans le genre baron Pié ». En partant de ce principe falot, nous ne serions jamais plus exposés que le jour de la libération totale du territoire : « En effet mossieur, qu'est-ce qui, ce jour-là, mossieur, empêcherait les Allemands de se reprécipiter sur la France, mossieur, avec une furie renouvelée du 23 août 1914 ? » Il y a un certain degré de stupidité auquel on ne trouve plus rien à répliquer que ceci : « A la douche t » La vérité est que lé commandement allemand pour une raison demeurée mystérieuse, a eu besoin de prélever IMMEDIATEMENT des troupes sur le front occidental et en conséquence, de raccourcir ce front. Il se peut que ce prélèvement soit destiné à renforcer un autre front. Il se peut aussi qu'il soit destiné à garantir la monarchie prussienne contre une propagation éventuelle de la révolution russe. Je pencherais plutôt pour cette seconde hypothèse. Les Hohenzollern sont gens de précaution, et Guillaume II est très capable, tout en essayant de prendre la tête du mouvement socialiste, de' préparer quelques mitrailleuses destinées à éclaircir la situation si son machiavélisme faisait fias- ; co. Il serait très intéressant de savoir quelles troupes ont été retirées du front allemand, et si elles ne. comprennent pas par exemple, quelques régiments de ces « fidèles brandebourgeois » qui se distinguèrent naguère à Douaumont. Notre hypothèse en serait fortifiée, car il existe, dans l'armée allemande, une discrète sélection en vue de l'éventualité envisagée plus haut. On peut croire que ce besoin de prélèvement était impérieux. Raccourcir le front, donc reculer, au moment du four avéré de la guerre sous marine et de la rupture avec l'Amérique, constituait quant aux répercussions sur l'opinion allemande un risque des plus sérieux. Ce risque a été : certainement envisagé, au cours des conférences récentes qui ont eu lieu au grand quartier-général allemand. Si l'on a passé outre, c'est, je le répète, qu'il n'y avait pas moyen de faire autrement et tout contribue à donner l'impression d'une mesure indispensable, d'une mesure anxieuse, destinée à parer à quelque très grave difficulté que nous ne distinguons .pas encore nettement. Il est à noter qu'au cours de cette retraite, beaucoup moins habilement exécutée que ne l'a dit la presse allemande, l'artillerie ennemie a très peu donné. De là à se demander si elle ne manquait pas de munitions, il n'y avait qu'un pas. Mais pourquoi manquait-elle de munitions, alors que les Allemands s'attendaient à une grande offensive de notre part et qu'ils donnent même, connue raison de leur retraite, leur volonté de prévenir cette grande offensive l La Journée Devant l'aile gauche britannique, c'est-à-dire au sud-est d'Arras, les Allemands semblent avoir pris leurs précautions pour éviter que leur retraite ne ^'étende, par arrachement inattendu, à cette région et ne les oblige à évacuer certaines parties d'un terrain sur lequel, depuis longtemps, ils s'étaient solidement organisés afin de l'utiliser comme point d'appui du mouvement de repli qu'ils préparaient. A cet ef-> fet, on les voit s'opposer avec une extrême énergie aux tentatives de nos alliés sur la route de Bapaume à Cambrai. Cependant, peu à peu, ceux-ci parviennent à les déloger méthodiquement de leurs positions avancées et à s'y maintenir en dépit des violents retours offensifs de leurs adversaires.Le centre anglais poursuit sa progression vers le nord-ouest de Saint-Quentin sur la route de Vermand, tandis que la droite atteint Estreiller à l'ouest de cette ville. Le point de liaison franco-britannique doit donc être à peu de distance de Houby dont l'occupation par nos troupes remonte à quelques jours. Pour notre part, nous avons rejeté l'ennemi au-delà des positions de Castres et d'Essigny, situées au sud de Saint-Quentin et, topographiquement, fort bien placées pour offrir à nos adversaires une résistance avantageuse. Mais l'élan de nos troupiers désireux de venger les populations tyrannisées si longtemps par les hordes des sauvages boches les a rapidement portés sur les lignes ennemies qui, une fois de plus, ont été reportées en arrière. Quand les Allemands ont développé une vive contre-attaque sur le front Essigny-Bonay, notre artillerie est entrée en scène et l'a vivement disloquée. Aux termes du dernier communiqué, nos troupes tenaient le terrain au nord de Tergnier jusqu'aux abords de Folembrav et de Coucy-le-Château, la droite ayant à lutter vigoureusement sur la ? uite de Sois-sons à Laon, et entre Margival et Vregny. Là doit s'accrocher désespérément l'effort de nos adversaires, pour les mêmes raisons qui le font résister de toute sa puissance aux environs d'Arras. On peut être certain qu'il ne négligera rien pour couvrir la position extrêmement sérieuse de Laon dominent de plus ra cent mètres toute la plaine environnante. Elle constitue pour lui une forteresse naturelle inabordable par certains côtés et admirablement protégée, à l'ouest, par les forêts de Coucy et de Saint-Gobain. Ce massif forestier sera incontestablement disputé par l'ennemi, bien qu'en réalité il n'ait plus autant de valeur depuis que nos troupes sont entrées dans le couloir de l'Oise. Ce massif, écrit Aidouin-Dumazet, est jalonné sur son pourtour par Laon, Crépy-en-Laonnois, La Fèrè, Chau-ny, Coucy-le-Chàteau et Anizy-ie-Château. De l'est à l'ouest, la région s'étend sur. 22 kilomètres environ et du nord au sud sur une vingtaine. La superficie de ces bois est de plus de 6.000 hectares. Avant la guerre, à l'est de la forêt,sur la position do Laniscourt, un fort avait été établi, ( ui faisait partie du système du camp retranche de La Fère. Le massif lui-même n'avait pas reçu de fortifications car on le considérait comme un réduit n iturellement puissant. Sans être prophète e* à moins de circonstances encore insoupçonnées, on peut prédire que cette région sera prochainement ïe théâtre d'une longue bataille et d'événements sinon décisifs du moins d'une portée considérable. Soyons convaincus que l'ennemi ne l'abandannera que contraint et forcé par la science stratégique de notre commandement appuyé sur la vaillance coutumière de notre belle année. Georges BERNARD âujc Etats-Pois La convocation du Congres ; Tous les journaux approuvent avec enthousiasme la décision du président Wil- • son de convoquer le Congrès pour le 2 avril en session extraordinaire. Tout le monde comprend maintenant que la guerre est ■ inévitable avec l'Allemagne et l'unanimité est absolue pour réclamer l'action la plus vigoureuse contre les pirates et les assas- : fiins qui poursuivent impitoyablement leurs - forfaits au inépris des lois les plus sacrées ! de l'humanité et des droits formels des ■ Américains. * Le New-York Herald publie ce matin les : vues d'un membre du Cabinet sur le programme de guerre des Etats-Unis. Cette personnalité a déclaré : La coopération militaire avec l'Entente sur terre et sur mer n'obligerait pas le gouvernement à se départir de la politique traditionnelle des Etats-Unis qui implique l'indépendance complète d'action. Une telle coopération ne nécessiterait aucune entente de quelque nature qu'elle 1 soi t. Sans donc nous départir de notre politique, nous- pourrions apporter aux puissances de l'Entente une coopération qui comprendrait, par exemple, des opérations ; navales conduites d'une base qui nous se-; rait temporairement cédée quelque part sur le territoire des puissances alliées. Nous pourrions aussi permettre h nos ; forces navales de servir sous le haut commandement des puissances de l'Entente. Do la sorte, les Etats-Unis, tout en réservant leur indépendance d'action, acquerraient | un droit incontestable d'intervention lors ; des négociations de paix, et ne courraient pas le risque de voir la paix se conclure entre les Alliés et l'Allemagne sans qu'elle ■ fût fii même temps signée entre l'Allema-! gnj et l'Amérique. Cette déclaration émanant d'un membre • du Cabinet permet de pensjr, dit le Herald que les Etats-Unis coopéreront militairement avec les puissances de 1 r.ntente aus- i sitôt que le Congrès aura reconnu l'existence de l'état de guerre. Etant donné que les Etats-Unis se borneront à une guerre : défensive, ou'ils s'efforceront uniquement • de sauvegarder les' droits dé la civilisa-! tion, on croit que leur participation aux . hostilités sur le continent européen cousis-' • tera surtout à donner aux Alliés leurs ! hommes, leur argent et leu" influence mo-s raie pour les aider dans la lutt1 contre t l'ennemi commun, sans devenu, politique-, ■ ment parlant, les alliés dos nations d' l'tin-i tente. • - - - ~ v Mosaïque Compétence Voici une anecdote qui, bien qu'un peu rétrospective, u'en justifie pas moins la foc mule de M. Charles. Benoist : « N'importa qui peut, n'importe où..., etc. » et explit que en partie pourquoi nous étions mai préparés à guerre. Il y a quelques années, un homme poli tique, chargé de constituer un ministère, s'aperçut, au dernier moment, que, pou* le dosage des influences parlementaires! il y manquait un sénateur, et il alla a% Luxembourg pêcher un brave homme (ft, père conscrit, à qui il confia les Colonies. Le nouveau ministrç se rendit à son mi> nistère et aperçut, dans son cabinet, un^ mappemonde dont certaines parties étaient teintées de rouge ; il s'enquit de ce que c» la signifiait : — Ce sont les colonies françaises, lui r6 pondit-on. D'un œil émerveillé, il parcourut les lac ges taches figurées sur l'Asie, l'Afrique*, etc. — Tout cela appartient à la France ? fit> il ; mais alors mon ministère est très ini» portant ! C'est tout ce qu'inspirait la vue de notrt domaine colonial à ce ministre des Colo nies. DECLARATION A une marraino Du Klaxon a Madame, en quittant votre salon rose* — Comment ce malheur est-il arrivé ? — Tout en vous offrant une frêle rose, J'ai laisse tomber mon cœur tout morose* Quand je vous quittai dans le salon rose> Mon cœur est tombé. L'avez-vous trouvée N'allez pas chercher une échappatoire, Nier plus longtemps serait superflu ; Vous avez gardé mon cœur, c'est notoire, Faudra-t-il aller devant ie prétoire ? Avouez que c'est une étrange histoire : Vous avez deux cœurs, et je n'en ai plusf Oh ! vous dont le front est celui d'.un ange Madame, allez-vous me ravir mon bien ( Quand on y lient bien, pourtant tout s'a* rangé J Si vous le voulez, faisons un échange -v Ne dites pas non... Vous êtes un ange : Donnez-moi-le vôtre et gardez le mien.. Léon Salomon* o2r Comment on gaspille le blé. La Dépêche Algérienne raconte cette hiï toire fantastique et vraie. : Il y a quelques jours arrive "à Alger ua navire allié.qui, ayant déchargé sa cargai son dans un port méditerranéen, relâchait dans notre port. De cette cargaison, il restait à bord environ quarante quintaux di blé provenant de balayurc de sacs éventréj pendant leur manutention. Ce blé était utn lisable. Le représentant de la compagni# à laquelle appartient le navire -propos? d'en faire don, soit à l'œuvre de la Boni ch'ée de pain, soit à toute autre œuvre df bienfaisance. Il alla au bureau des douai* nés et demanda l'autorisation de débaij quer son blé en indiquant l'usage qu'il voifl lait en. faire. — Vous voulez débarquer du blé, lui dit? on ; payez les droits. — C'est pour une œuvre de bienfaisance. — Payez les droits. C'est tout ce qu'il put obtenir du bureau des douanes. Il porta sa requête plus haut. On lui fit la même réponse. Et, le lendemain, le blé était jeté'à l'eau< « On peut se demander, ajoute notre con. frère d'Alger, si ce n'est pas le règlement qu'il eut été plus juste d'y envoyer. » Avarice. Archi-riches, archi tout ce qu'on voudra; mais archi-rats surtout, ils ont fait dire à leur femme de ménage : — Vous apporterez dorénavant votre su* cre, quand vous viendrez faire des jour» nées à la maison. Alors, la pauvre femme n'y va plus travailler sans un morceau de la précieuse denrée qu'elle « plie » — parlons bien — dans du papier blanc. L'autre jour, son sucre disparut. Les méchantes langues du quartier prétendent qu'il a fondu dans le thé de Madame — du vrai thé de Chine, ma chère ! Et la cuisinière a dit chez le charcutier y — C'est malheureux de se montrer si tellement pingre de son sucre quand on cir a une provision de deux cents liilos. * Ah ! ah ! Et où. Le langage de3 Dieux A la manifestation de la Sorbonne, r. Pa> ris, où M. Jean Aicard a dit un sonnet pout les Enfants de la France, M. Jean Richo pin devait déclamer un poème : Debout les morts : Debout les morts I Debout ceux dont l'A^ me, à toi, France Maintiendra jusqu'au bout, sans faillir, l'espérance, La foi, la -certitude, en qui le moudr croit. De réduire à néant la Force par le Droit, Et la ténèbre par la lumière, et n'importe A quel prix, et d'ouvrir toute gramie ta porte, O paradis futur, où pourra l'Homme* enfin Manger en liberté la paix dont il a faim f Mais, retenu par une conférence, il s'attarda et arriva quand tout était fini. Ce fut épique, raconte Excelsior : — Comment ! c'est fini l s'écria M. Rif chepin avec un âpre accent plein de sour-»-des huées ». — Hélas ! maître... Alors, M. Richepin dit... Nous, ne répétons pas ce que dit M. Ri-* chepin. Un employé l'écoutait, les yeux, agrandis par l'horreur. Et, lorsque le poè-' le fut parti, sur une dernière apostophp qui n'était pas du genre sublime,' il dit* l'employé : — Moi, oui, parler comme ça, je veux bien. Mais je n'aurais jamais cru qu'un! membre de l'Institut... Et, dans sa voix, le scandale laissait toifr te sa elace au. respect

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Notre Belgique gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Calais von 1916 bis 1918.

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