Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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01 October 1914
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s.n. 1914, 01 October. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/kw57d2rc10/
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Jeudi 1r octobre 3S14 No 229 Vingt-sixième année ABONNEMENTS: un an un seme. un trime, francs francs francs ANVERS . • 16-00 8,00 4.S0 INTÉRIEUR 18.00 9.80 5.25 EXTÉRIEUR . 30.00 15.50 8.00 On «'abonne à Anvers au bureau du journal, et dans tous les bureaux de poste de Belgique et de l'étranger. — Les abonnements partent le 1" de chaque mois et ne peuvent dépasser le 31 décembre. BUREAUX : Marché-aux-CEufs, 9' - ANVERS Téléphone: 2388 ANVERS-BOURSE Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés JOURNAL QUOTSDIEra DU SOÏR Toute coïîimmiicatiosi relatîye à l'administration ou à la rédaction doit être adressée à M. J. BÂCÛT, directeur-rédacteur en chef du journal iridbK s luras : La grande ligne: Annonces ordinaires .... 60 cmes Demandes et offres d'emplois . 40 „ Convocations d'assemblées : une insertion . . la ligne 75 „ deuxième insertion „ 26 Annonces financières . „ 1 franc Pour une série d'annonces et pour les annonces d'émission. on traite à forfait. Les annonces sont mesurées au lignomètre. — Les titres se payent d'après l'espace qu'ils occupent. L'administration et la rédaction déclinent toute responsabilité quant à leur teneur. Le numéro : 5 centimes LA GUERRE En France, Faction se développe cle plus en plus vers le nord. Les Français repoussent une vigoureuse attaque et infligent de grosses pertes aux Allemands Du côté des Carpathes, les Russes pénètrent en Hongrie La situation en France Communiqué de la ii Bordeaux, 30 septembre, dix-huit heures trente : l.e 29 à notre aile gauche, au nord de !a Somme, l'action a continué à se développer de pîus en pîus vers le nord. Entre l'Oise et l'Aisne, l'ennemi a prononcé une vigoureuse attaque sur Tracy-Ie-Mont, au nord-est de la forêt de Lai-gue. Il a été repoussé avec de fortes pertes. Au centre, accalmie sur le front qui s'étend de Reims à la Meuse. Sgation de France Entre l'Argonne et la Meuse,nous avons légèrement progressé. Nos troupes occupent Malancourt. En Woëvre, violents combats ; nos troupes ont avancé sur plusieurs points ; !::tan»mcnt à l'est de Saint-Mihiel, nous avons pris Lounmont. A notre aile droite (Lorraine et Vosges)-, pas de modifications. EU GALïCIE Des tentatives de sortie de la garnison du matériel. Au col d'Uzsok (sud de de Przemysl ont échoué. Przemysl), dans les Garpathes, un déta- Les armées autrichiennes continuent chement russe a défait une brigade hon- à battre en retraite en désordre, perdant groise et pénétré en Hongrie, de nombreux prisonniers, des canons et . (Signé) Delcassé. LA JOURNEE D'HIER L'attaque du 3",e secteur L'attaque allemande s'est poursuivie durant la journée d'hier sur le troisième secteur de nos forts. Elle ne paraît pas avoir obtenu grand effet si l'on en juge par les nouvelles qui nous parviennent de Waelhern.de Duffel, de Wavre-Sainte-Catherine, de Bremdonk et de Liezele. Partout, l'artillerie ennemie a canonné nos forts avec violence ; nulle part, cependant, nous n'avons subi de sérieux dommage. Il devient très difficile de fournir des renseignements de détail sur les événements qui marquèrent cette journée. En fait, les nouvelles les plus contradictoires et les plus fausses n'ont pas cessé de circuler et les fuyards ont contribué dans une large mesure à les propager. Plus que jamais, il faut se défier de toute nouvelle non contrôlée, non officielle. Les événements sont sérieux, mais la situation n'est nullement désespérée. Ainsi donc, haut les cœurs et confiance ! Confiance en nos soldats qui fojit des prodiges d'héroïsme, confiance en notre état-major qui s'est montré à la hauteur de toutes les circonstances, confiance en notre étoile et en nos destinées aussi. Indépendamment du mouvement qui s'est poursuivi de la sorte contre nos forts, l'ennemi a fait une tentative dans la direction de Liezele et de Puers. Il y a été accueilli avec une telle vigueur qu'il a été contraint de se replier en désordre, laissant de nombreux blessés après lui. Du côté nord, aucune activité particulière n'a été signalée. 11 ne semble pas que le bombardement de la ville de Lierre ait été repris ; le fort, cependant, a reçu du soir au matin une grêle d'obus qui ne lui causèrent pas grand mal, mais eurent pour effet immédiat de réveiller toutes ses batteries. Là encore, la réponse de nos artilleurs a été des plus chaudes. Enfin, l'attention est toujours vivement attirée par la nouvelle de l'arrivée des avant-gardes françaises à Leuze et à Tournai. Ce serait là, pour nous, un appoint tout à fait bienvenu. Mais les nou- Le deuxième grand effort des Allemands brisé L'ennemi battu sur toute la ligne Londres, 1er octobre : Télégraphiant de France dimanche, le correspondant du Oaily Telegraph » est certain que le deuxième grand effort des Allemands a échoué. L'ennemi a été battu tout le long de la ligne. velles inexactes qui ont été lancées depuis le début de la guerre sur ce même sujet nous ont rendus assez sceptiques. En mettant les choses au pis, — car il faut toujours envisager toutes les hypothèses, — il semble évident cependant que les alliés ont tout intérêt, à l'heure actuelle, à ne pas permettre que l'Aile magne s'empare du grenier d'Anvers, se renforce dans la place et se prépare à passer l'hiver chez nous. Au seul point de vue stratégique, il paraît bien que nos amis anglais et français tenteront do s'opposer à l'accomplissement de ce plan. Restons donc optimistes et espérons. A MAL5IMES Le beau calme des lanciers Voici un trait dont nous pouvons garantir l'absolue exactitude. Il s'est produit au cours du dernier bombardement de Malines,quelques instants "avant qu'un obus allemand soit venu frapper la vieille caserne où les lanciers attendaient le moment d'entrer en action. Déjà, les gros obus avaient commencé de pleuvoir sur la ville, et la population anxieuse courait de toul côté, ne sachant vers où se porter ni quelle était l'étendue du danger qu'elle allait avoir à courir. A ce moment, le colonel commandant la cavalerie reçut un ordre de marche. Ordonnant aussitôt à ses hommes de seller leurs montures, il leur recommanda le plus grand calme pour ne pas énerver les animaux par des cris et des mouvements précipités. Puis, il commanda la sortie en ville, par deux, à travers les rues où s'abattaient les quartiers de brique el la mitraille. Les lanciers partirent ainsi au pas de promenade, pour ne pas affoler du tumulte de leur galop la population énervée. Et ils passèrent, en rangs, dans l'ordre le plus parfait, tandis que i innaienl les canons et qu'autour d'eux pleuvait la mitraille. De pareils exemples de sang-froid valent d'être rapportés. C'est du meilleur et du plus efficace héroïsme. A. C. Aucun doute ne subsiste encore que la résistance de l'ennemi le long de l'Aisne ne soit rompue, et qu'ii sera bientôt nécessaire pour l'ennemi de faire une nouvelle retraite au nord et à l'est. Reu-ter.Echecs allemands sur la frontière russo-prussienne Petrogracf, 30 septembre. A la frontière de la Prusse orientale, où îes Russes remportèrent des succès, le front russe s'étend sur cent milles. Les Allemands ont été repoussés en essayant de forcer le passage du Nêemen. — Reuter. Bateaux de pêche et torpilleur italiens coulés par des mines autrichiennes Rome, 30 septembre. — Deux bateaux de pèche italiens heurtèrent des mines flottantes et coulèrent dans l'Adriatique à la côte italienne. Dix:huit hommes du personnel furent tués. i.'lt:ilie a fait des repkésentatàohs sérieuses à l'Autriche, demandant des mesures pour évj ter le renouvellement de ces sinistres. — ll.\-vas-Reuter.*** Home, 30 septembre. — Le bruit court qu'un torpilleur italien a été coulé par une mine flottante autrichienne entre Venise et Com-macciiio. — Havas-Reutkr. Capture de paquebots allemands Londres, l*1- octobre. — L'amirauté annonce qu'un croiseur anglais captura dans la rivière du Cameroun huit paquebots de la ligne Woerman et Arnfield de la « Hamburg America Line », avec un tonnage total de 30,915 tonnes. La canonnière Sode.n a été aussi capturée.On s'attend à ce que le dock flottant et le Hèrtogin Elisabeth qui avaient été coulés seront remis à flot. — Reuter. Pour les réfugiés beiges en Angleterre Londres, 1er octobre. — Deux autres sommes d'argent pour les réfugiés belges ont été re ; çues par le commissaire de; la Nouvelle-Zélande à Londres, une de 4,180 livres sterling de Wellington ; l'autre, de 212 livres sterling, reçue par la trésorerie du Dominion; une troisième somme, de 300 livres sterling, a aussi été reçue. Dans un article de fond, le Daily News ex-, horte les habitants de l'Angleterre à l'aire tout leur possible pour les Belges chassés cle leur pays par les Allemands barbares. La tâche est si grande qu'elle doit être entreprise par le gouvernement. L'hiver approche, et le peuple périt. — Reuter. Au parlement de la MouveHe-Galles Sydney, 30 septembre. — A la seconde chambre du parlement de la Nouvelle-Galles, le premier ministre, Holman, annonçant le projet réduisant de dix pour cent les appointements des employés supérieurs du gouvernement par suite de la réduction du revenu causée par la guerre, déclara qu'il est optimiste au sujet de la guerre, mais qu'il aimerait mieux voir tous les habitants de la Nouvelle-Galles se nourrir seulement de pain et d'eau que de donner son consentement â l'Australie si des voix s'élevaient. en faveur de l'abandon des principes pour lesquels l'Angleterre combat. Il a ajouté qu'il avait la confiance que toutes les classes reconnaîtraient la nécessité de l'abnégation. — Reuter. En Orient La Turquie, Ses capitulations et la guerre Une personne qui arrive de Gonstan-linople donne à un confrère français l'expose suivant sur l'attitude actuelle et les projets du gouvernement ottoman : Le gouvernement est entre les mains des Allemands. On ne jure que par eux. Les Français, les Anglais et les Russes sont honnis. On en veut aux Russes parce que c'est l'ennemi séculaire; aux Anglais parce qu'ils ont gardé les deux dreadnoughts ; aux Français, parce qu'ils sont les alliés des Russes. Au 1er octobre, date fixée pour l'abolition des capitulations, les postes étrangères seront supprimées ou, du moins, on commencera par leur imposer les timbres-poste ottomans, c'est-à-dire qu'elles pourront continuer à fonction-net mais pour le compte de l'administration postale ottomane. Je ne sais pas si elles accepteront, mais il semble qu'elles ne refuseront pas et qu'elles attendront la tournure des événements.Il ne fauî pas croire cependant que tout le gouvernement marche à l'unisson et soit dévoué corps et âme aux Allemands. Le cabinet agit sous l'influence d'Enver-pacha qui a en main la plus grande partie des forces militaires et qui est craint. Talaat balance ; il est tantôt pour les uns, tantôt pour les autres, selon que ie vent tourne en faveur des uns ou îles autres. Djemal est plutôt pour la France, mais en qualité de ministre de la marine il ne pardonne pas aux Anglais d'avoir retenu les navires turcs en construction sur les chantiers britanniques. Djavid se voit obligé de suivre le courant, mais au fond il ne saurait oublier que c'est; à la France qu'il doit ses succès financiers. Les autres membres du cabinet ne comptent pas, ils n'ont pas de volonté et le grand-vizir n'a pas d'autorité prépondérante.Sous l'influence des Allemands, on a procède à la mobilisation générale avec l'idée d'attaquer les Russes et de déclarer la guerre à la 'Grèce. Au début, c'était une fièvre, mais on a reconnu bientôt l'impossibilité de donner suite à ces projets belliqueux, d'abord parce que les mobilisés ne pouvaient être ni nourris, ni armés, et ne sauraient constituer une force pouvant être mise en ligne (ce que les Allemands eux-mêmes ont dù reconnaître), et ensuite parce que les pourparlers engagés à Bucarest ont eu pour résultat de convaincre les Turcs que la Roumanie n'était nullement disposée à marcher avec eux. C'est ce qui fait que dans leur note aux puissances annonçant l'abolition des capitulations, les Turcs protestent de leur amour pour la paix. La mobilisation a eu pour résultat de concentrer à proximité de Constantiuople les meilleurs corps d'armée, ceux d'Alep, d'Angora, de Smyrne, de la Syrie qui ont été répartis aux environs de Tchorlou, des Dardanelles, de la côte d'Asie ! et d'Europe. En outre, elle a fourni des ressources très appréciables au trésor par la perception des taxes d'exonération militaire. Corme premières conséquences de l'abolition des capitulations, nous aurons la suppression des postes étrangères, du conseil international de santé, de la première chambre du tribunal de commerce qui jugeait'lès procès entre sujets étrangers et ottomans. Ensuite,» il y aura l'imposition du « temetlu » ou impôt sur le revenu, et l'augmentation des droits de douane selon le bon plaisir des Turcs. Déjà, ils ont décidé que l'on ferait payer le cent pour cent des droits de douane aux étoffes étrangères de première qualité servant à la confection d'habillements, aux chaussures de première qualité et aux spiritueux. La vie, qui est déjà assez chère, deviendra bientôt impossible dans ce pays. Une autre crainte, c'est celle de la suppression de l'administration de la dette publique, mais on ne croit pas que le gouverne-: ment soit assez fou pour en arriver là parce i que ce serait-sa ruine. La dette publique ne découle pas des capitulations. Cette institution ne date que de trente-quatre ans et elle a été créée par décret impérial. On ne saurait donc l'assimiler aux privilèges dont jouissaient les étrangers de par les capitulations. En outre, j'ai entendu dire que le gouvernement fera son possible pour conserver autant qu'il le pourra son crédit en Europe et ce ne sera certainement pas en supprimant la dette publique qu'il le conservera. Par conséquent, je crois que de ce côté on aurait tort de s'inquiéter.Le décret impérial, abolissant les capitulations a donné lieu à des manifestations interminables dans Ja. capitale et en province. Des groupes de Turcs, musique et drapeaux en léte, parcouraient les rues nuit et jour, chantant, acclamant et se livrant à des réjouissances. Dans certains endroits on acclamait la Turquie et l'Allemagne, pendant que l'on criait « A bas la France, la Russie et l'Angleterre ! » Les dernières nouvelles du théâtre de la guerre en France ont un peu calmé les patriotes turco-allemands qui s'attendaient à tout moment à recevoir la nouvelle de la capitulation de Paris et croyaient, que tout serait alors terminé. La tactique française les déconcerte et une certaine inquiétude commence à régner dans les esprits quant à l'issue finale de cette lutte gigantesque. Les impressions de SVI. Kiobukowsky Un confrère ayant demandé à M. Kiobukowsky ce qu'il pensait de la situation, l'honorable ministre de France à Anvers lui a répondu : — Mes impressions? L'ennemi est arrivé au bout de son rôle offensif; en dégarnissant sou centre pour renforcer son aile gauche, il accentue des faiblesses qui hâteront la retraite sous la formidable poussée des armées alliées. Ces dernières ne se composent que de troupes fraîches, constamment renforcées ; l'ennemi exténué se prépare une retraite forcée qui s'accentue de jour en jour et bientôt le sol français sera délivré de l'ennemi. Je vous en parle en parfaite connaissance de cause et ma confiance est inébranlable. » D'ici peu la poursuite se continuera sur la Meuse, se continuera sur le Rhin... ■> Ajoutez à cela les succès éclatants de nos alliés russes et de l'incapacité évidente des armées autrichiennes pour conclure à l'écrasement prochain de nos ennemis. » Ajoutez à cela... » Enfin la révolution eu Allemagne pourrait peut-être rapidement achever la défaite absolue : la famine les guette et le port de Rotterdam, seul à même de les ravitailler, est surveillé.Les banques à Bruxelles Ou Jit dans I'Indépendanck : La plupart des banques de Bruxelles viennent d'être invitées à verser au gouvernement allemand des « cautionnements » importants. On parle de cinq millions pour la Banque nationale, trois millions pour la Société géné-I raie, un million pour la banque Einpain. Mais . ces chiffres n'ont pu être contrôlés par nous. Le motif semble être le suivant : Le gouvernement militaire alJeinand a repris pour son compte les stipulations des arrêtés royaux relatifs aux effets du moratorium dans les provinces non envahies, et des affiches apposées dans Bruxelles reproduisent à peu près les termes de ces arrêtés en vue de leur application dans cette ville. On se rappelle que les banques, aux termes de ces arrêtés, étaient tenues d'accepter en payement les chèques émis au profit de l'Etat pour payement des taxes et impositions diverses. Il paraîtrait que c'est pour servir de garantie à la perception de ces taxes que ce cautionnement (!) a été exigé. D'autre part, toutes les banques vont se voir imposer un commissaire allemand. Les banques étrangères (Paris et Pays-Bas, Crédit lyonnais, etc.), ont reçu l'ordre de liquider ; elles ne peuvent qu'achever les opérations en cours, Toutes les banques se sont vu interdire de faire aucune opération avec les parties du pays non encore soumises à l'occupation allemande. La crise du pain à Beriin Une dépêche de Copenhague nous apprend que la crise du pain devient de plus en plus aiguë à Berlin. La classe, ouvrière proteste contre la fabrication de pain au moyen d'un mélange de farine et de fécule. Des affiches réclament du vrai pain. Récidivistes On voit que les Allemands n'en sont pas à leur coup d'essai. Lorsqu'ils commettent l'odieux forfait de détruire la cathédrale de Reims, lorsqu'ils assassinent les femmes et les enfants, ils sont de vulgaires récidivistes. Ils le font aussi lorsqu'ils brûlent les villes et les villages, violent les jeunes filles et les lardent de coups de baïonnette, enferment les paysans dans leurs granges pour les enfumer, tirent sur les ambulances et tuent les ambulanciers.Tous ces actes de cannibales, signalés quotidiennement dans des documents officiels et constatés par des témoins irrécusables (comme les auteurs du terrible rapport remis au président des Etats-Unis par la commission belge de Louvain), sont la répétition de faits analogues remontant à la guerre de 1870-71. Les Allemands de 1914 sont les dignes continuateurs et héritiers de ceux qui incendiaient Châteaudun il y a bientôt quarante-quatre ans, sans l'ombre d'une provocation, sans aucune raison militaire, par pure vengeance et par rage, pour châtier cette ville intrépide — et d'ailleurs ouverte, comme Kehl — d'avoir résisté aux attaquas furieuses de l'ennemi. Ils sont les dignes continuateurs et héritiers des soldats de la guerre de Trente ans, qui faisaient dire à l'illustre philosophe Descartes, témoin de leurs assassinats, de leurs déprédations et de leurs ravages : « J'ai bien de la peine à ranger le métier de la guerre parmi les profusions honorables. » Qui peut dire en effet, que la guerre, conçue de cette manière, soit autre chose que l'épanouissement de la bestialité la plus sauvage et de la cruauté la j plus répugnante ? î L'ennemi intérieur en Autriche Une correspondance de Trieste à la Gazette . del popolo rapporte que la ville est en deuil, 1 par suite des vides nombreux faits par la • guerre, dans les rangs de la jeunesse italienne ( qui paraît être sacrifiée de parti pris. Les . répressions et les exécutions sont continuelles. ' Près de Gratz, un corps de concentration a ' été formé pour les prisonniers politiques, ' trois mille Galiciens s'y trouveraient. Dans la forteresse de Trieste seraient internés quatre , cents Dalmates et Croates; à Gratz, se trouvent cinq cent quatre-vingt-quatre Slovènes emprisonnés et à Zagadria il y aurait mille cinq cents personnes sous la surveillance de la police. Bien que les voies ferrées soient l'objet de grandes précautions, des attentats sont fréquents. On procède à de nombreuses arrestations de personnes qui sont ensuite placées comme otages dans les trains, de façon à prévenir les attentats. Malgré tout, il s'en produit assez fréquemment. En Herzégovine, des otages ont été fusillés sur la voie même. Les journaux socialistes en Allemagne Les journaux socialistes, en Allemagne, qui ont critiqué le gouvernement ont été suspendus ou supprimés. Pénurie d'essence en Allemagne Le stock d'essence commence à s'épuiser et le trafic des automibiles diminue visiblement. Bientôt, il y aura arrêt complet. Les énormes pertes de l'ennemi 11 y a, dans l'armée allemande, des symptômes de désespérance et de démoralisation. Leurs pertes en officiers sont stupifiantes. Des milliers de ceux-ci, morts et blessés, ont été abandonnés entre les mains de Français. Ajoutez à cette énorme quantité ceux qu'ils font disparaître. Dans ies lignes allemandes De Paris au Daily Mail : Sentant (pie leur position devenait de plus en plus critique sous la pression des armées alliees, les Allemands essayèrent d'arrêter la marche de celles-ci au moyen de contre-attaques répétées. Depuis samedi, ils ont fait, aussi bien îa nuit que le jour, de fréquentes, de furieuses sorties sur différents, points de la position. Chaque fois, ils ont été repoussés, subissant, des pertes cruelles. Le huitième corps d'année et la garde ont été sévèrement éprouvés et ont laissé entre nos mains de nombreux prisonniers. Chose digne de remarque, c'est que beaucoup de prisonniers se rendaient bien compte qu'ils pussent encore s'échapper. Il semble que les soldats allemands commencent à ne plus avoir de doute quant au traitement qui les attend en captivité. Au début des hostilités, ions ceux que nous capturions prenaient une attitude scorifiée et suppliante à la suite des affirmations de leur officiers, disant que les Français tuent leurs prisonniers. C'est plutôt par excès de bonté que les alliés pèchent en ce qui les concerne, et le traitement trop prévenant que l'on fait aux Allemands dans certains endroits de la France a même provoqué des observations, parfois justifiées, de la part de ceux qui savent comment on agit avec nos hommes prisonniers en Allemagne Le moratoire en France Le décret du gouvernement français en date du 28 septembre, qui élargit les règles du moratorium financier, porte aux deux tiers du montant de leurs comptes créditeurs à la date du 4 août les prélèvements que peuvent faire actuellement les industriels et commerçants privilégiés en vertu des décrets précédents. Cette disposition facilitera le fonctionnement des affaires économiques et commerciales.Une compensation pour le Luxembourg ! De Copenhague au Central News on annonce que l'Allemagne a payé au gouvernement grand-ducal une somme d'un million de marcs à titre d'indemnité pour les dégâts commis par les troupes allemandes. Les Allemands et la position d'Anvers Du Temps : On considère comme possible que l'ennemi veuille tenter une démonstration contre le « réduit » national belge, d'où l'armée de campagne, commandée par le roi Albert, a pu opérer audacieusement contre la droite des troupes allemandes en marche vers la France et d'où elle agit encore, à l'heure actuelle, de manière à contraindre les Allemands à maintenir en Belgique centrale une armée d'occupation qui aurait pu, sans cela, renforcer les armées impériales aux prises avec les armées françaises et anglaises dans le nord-est de la France. Le siège méthodique d'Anvers serait une entreprise de très longue haleine qui immobiliserait plus de trois cent mille hommes et qui exigerait des sacrifices tels- que l'Allemagne, dans l'état actuel des choses, ne peut plus songer à courir cette aventure. Anvers offre au gouvernement belge un abri sûr pour de longs mois et constitue pour l'armée belge une base d'opérations idéale. Un effort soutenu de l'ennemi contre le grand camp retranché belge n'est donc pas à redouter, et il semble plutôt que le seul but poursuivi par les Allemands doive être d'intimider l'armée belge et de la contenir dans ses positions d'Anvers pendant la retraite éventuelle de l'ensemble des armées allemandes remontant du nord de la France par l'Entrè-Sambre-et-Meuse et l'Ar-denne belge. Au lieu de préparer le siège d'Anvers ou même simplement de reprendre l'offensive contre l'armée de campagne belge, les Allemands sont très occupés à consolider leur établissement en Belgique centrale par des travaux de campagne qui doivent leui permettre de résister éventuellement dans cette région. Toutes les informations reçues à Amsterdam et à Londres s'accordent à constater ([lie la défensive allemande s'organise depuis la Sairibre jusqu'au Rhin. .es journaux anglais et la guerre La vie politique anglaise n'a été que >eu désorganisée par la guerre. Les théâtres continuent leurs spectacles et sur-out les journaux ont gardé leur imposant format. En les parcourant, ou peut flâner un nombre considérable d'anec-ictes, de récits, de nouvelles ayant plus Darticulièrement trait; naturellement, lux exploits des troupes anglaises sur le continent. De cette lecture, on garde l'impression jue le moral des soldats anglais corres-)ond à l'esprit. sportif de cette race où e football, le cricket sont si passionnément aimés. Rendant compte de la pro-notion de Georges André, l'athlète français bien connu, au grade de sergent, le LJlobl, par exemple, donne tout son cur-riculum sportif, mentionne son record :ie 10 3/5 sur les cent mètres plat, rap-oelle qu'il joua au rugby comme trois-3uarts dans les malches internationaux contre l'Irlande et l'Angleterre, etc. La presse anglaise publie des lettres :1e soldats bourrées de termes sportifs. Le tir de l'artillerie allemande est du fasl bowling, comme au cricket quand on lance la balle extrêmement vite. Au feu, les obus qui ne portent pas sont salués du mot classique outer (dehors). Le soldat anglais aime le corps-à-corps, là où « le meilleur homme » met l'adversaire knock oui. De là les charges fréquentes à la baïonnette, où le soldat anglais comme le soldat français excelle. Au moins là il y a plus de «sport » que dans l'abri des tranchées. On cite même des compagnies qui ont cessé le feu pour regarder une de leurs voisines charger. Parmi les divers récits, nous avons détaché les suivants : LES SCOTS GREYS Le brigadier Nolan, des scots greys, raconte dans le Western Mail : « Nous étions à deux milles en dehors d'un petit village nommé Rebais. C'était deux jou-s avant l'avance générale et nous avions été envoyés, en reconnaissance. En arrivant au village nous tombâmes sur un fort parti d'Allemands. Pendant que nous nous préparions a l'attaque un éclaireur vint nous prévenir que toute une division allemande arrivait sur notre gauche. Nous ne pouvions plus nous échapper. Nous chargeâmes ceux qui étaient le plus près de nous et nous leur eu donnions pour leur argent. Pendant le corps à corps mon cnevai lut tue sous moi. Je fus laisse, en arrière avec mon bras droit percé d'une balle dans l'os. » Le maréchal des logis Dodds étant revenu en arrière et in'ayant vu gisant par terre, nie cria : « Viens Nolan, mon vieux. Saute derrière moi. » Avec son aide je réussis à grimper en croupe et à me tenir avec mes jambes. Nous étions en dehors de la fournaise mais ce n'était pas fini. Trente des nôtres avaient à franchir le village pour rallier sous le feu des Allemands qui tiraient des fenêtres. Cinq seulement réussirent à passer. » Dans notre traversée à nous, Dodds reçut une balle dans la jambe, et le cheval qui nous portait tous les deux s'abattit. Le résultat fut que jetés à terre et blessés nous fûmes, immédiatement entourés par une horde d'Allemands qui poussaient des hurlements et se conduisaient comme des sauvages. Nous les vîmes déchirer en lambeaux les effets d'un des nôtres qui avait été tué. Quant à moi, ils ne me laissèrent que ma chemise et mon pantalon. Ils me prirent le revolver que j'avais moi-même pris à un officier allemand. Un autre était sur le point de me prendre ma chemise quand quelque chose de comique survint. Je vis arriver l'officier allemand dont j'avais pris le revolver ; il m'interpella : « C'est vous qui m'avez pris mon revolver ? Rendez-le-moi immédiatement ! » Je lui répondis que c'était un de ses hommes qui l'avait maintenant en sa possession. « Suivez-moi, cria-t-il, et désignez-moi l'homme, je le ferai fusiller ! » Je le suivis, bien décidé d'ailleurs à ne rien dire. On ne retrouva pas l'homme. Je fus envoyé dans une ambulance et abandonné là' par les Allemands lors d'une attaque d'une brigade de cavalerie anglaise qui me délivra. » PARMI LES PRISONNIERS EN ALLEMAGNE Le correspondant particulier du Standàrd à Copenhague communique les impressions d'une personnalité danoise qui a visité récemment, à Alten-Grâbow, un camp de prisonniers où se trouvaient environ 3000 soldats français, 2000 Belges et quelques civils anglais. Alten-Grobow est un camp de manœuvres analogue au camp de Châlons. Les prisonniers sont logés dans 16 grandes écuries contenant chacune 300 hommes. Les prisonniers couchent sur la paille. Un mur surmonté de fil de fer barbelé entoure le cantonnement. Des sentinelles baïonnette au canon sont tout autour de l'enclos. Les prisonniers belges appartiennent pointa plupart à la 4e division et furent pris à N'a mur. Un caporal du 30e régiment de ligne belge raconta qu'ils furent submergés par le nombre, un contre quatre. Dans le quartier français le nombre des blessés était considérable, 700 d'entre eux gisaient sur la paille. Ils ne remuaient pas au passage du visiteur. Seuls leurs yeux indiquaient qu'ils étaient en vie. Un soldat du 100 régiment d'infanterie française raconte la bataille entre Charleroi et Mons le samedi 22 août. Le brouillard était épais et on commença à recevoir des obus sans savoir d'où ils venaient.On repoussa une chargé de hussards de la mort qui apparurent soudain sortant du brouillard, puis le combat continua toute la journée. «J'ai tellement tiré que je ne sentais plus mon épaule.» Quand on ordonna la retraite, il était trop tard, la masse allemande avait envahi les lignes. Le prisonnier a déclaré avoir suffisamment de soupe et de café mais manquer de pain. Les arrangements sanitaires étaient « primitifs » mais suffisants. Au centre du cantonnement, se trouvent des lavoirs à eau courante. Le correspondant ajoute que les blessés français ont du être-envoyés par erreur à Alten-Grabow. car leur état réclamait des soins d'hôpital et non un régime de prison. Ceux qui sont le plus grièvement atteints sont dans un petit lazaret près de l'entrée du camp. L'abattement est la carastéristique des prisonniers. Qi'elques-uns jouent aux cartes, mais ils sont rares. La plupart sont plongés dans leurs pensées et demeurent silencieux.

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