NUMERO 15. •j-üisiiJ sutüi FEVRIER 1918 La Lettre du Soldat A GEUX DU PAYS ENVAHI. Chers Amis, La prochaine offensive. A l'heure «A vous recevrez ces lignes, les operations auront sains doute repris'-leur cours et les Allemands auront commence cette grande offensive autour de laquelle ils ont fait tant de reclame et qu'ils ont si laborieusement préparée. Il est possible, il est même probable, qu'ilS'remporteront au début certains avantages. Gr&ce a Lenin et a Trotsky, ils doivent disposer des hommes et dies canons nécessaires et Hindenburg semble avoir regu catftfe blanche. Ils vont done pouvoir marcher de l'avant. Mais, souvenez-vous de Verdun. La aussï-'ils ont marché de l'avant... sur leurs morts, pour reculer quelques mois aprés. Même si Ie transport de leüts troupes du front Est sttr Ie front Ouest leur donnait une supériorité momentanée, eet avantage ne pourrait se maintenir. Ils1■ paieront trop cher chaque pouce de terrain conquis. Leur moral est trop profondément ébranlé par les écmecs de l'an dernier et par rinfHtration'du* pacifisme russe pour leur permettre de soutenir longtemps leur efFört. Hindenburg joue son va-tout. S'il ne parvient pas a percer nos lignes, de nouvelles grèves éclateront, et Pélément civil reprendra la parole en Allemagne. Chaque mois, que dis-je, chaque semaine, nous amène de nouveaux renforts qui nous permettront d'èntamer une échec. Les Allemands peuvent venir, nous sommes prêts a les recevoir. Les Garanties Allemandes. En attendant, il peut être utile d'examiner ce que peuvent valoir, au point de vue beige, les dernières declarations faites par von Hertling, Ie 24 janvier, devant Ie Reichstag: "Pour ce qui concerne la Belgique, mes prédécesseurs ont declare a plusieurs reprises que, a aucun moment au cours de la guerre, l'annexion violente de la Belgique n'avah constitué un point du programme politique de 1'Empire." Notez l'adjectif. L'Empire ne veut pas non plus annexer violemment les Provinces Baltiques, mais il ne peut pourtant refuser son appui a ces provinces si elles font appel a lui. N'oubliez pas que les sept du Conseil des Flandres furent récus par Ie Chancelier a peu prés au même moment que les délégués lithuaniens. Qui sait? Ils se sont peut-être rencontres sur l'escalier. L'Empire n'a jamais voulu annexer quoi que ce soit, c'est entendu, mais les Allies ne peuvent décemment pas exiger-q'u'il se soustfaiè " au vceu des populations." Et puis, toute manoeuvre activiste mise a part, Michaelis et von Bethmann Hollweg n'ont-ils pas parlé de "garanties" a obtenir. pour protéger a l'avenir l'Empire du danger beige, pour que l'agression injustifiable de 1014 ne se renouvelle plus! Au Un Gotha allemand descendu récemmentpar; ^artillerie beige et transformê en avion beige (Le chiffre royal figure déja sur la nacelle).» contr attaque encore plus formidable que I'assaut auquel l'ennemi se préparé. On ne saurait trop insister sur ce point. La supériorité en hommes et en materiel reste du cóté des Allies, malgré la demobilisation russe. L'Angleterre, comme le ministre t>ir Auckland Geddes l'a declare a la Chambre des Communes, pbssede une armee de 7 millions et demi sans faire appel aux jeunes gens de moins de 19 ans. Il y a, de plus, en Grande-Bretagne, un million d'exemptés d'age militaire dont la plupart sont employés dans les industries de guerre. Sans entraver le bon fonctionnement de ces industries, le gouvernement prend les dispositions necessaires pour mobiliser 450,000 hommes. A ce a 1. a f- h?i* milll0ns » il faut ajouter les réserves illimitées de 1 Amerique. M. Baker a récemment declare, devant le Sénat, que 500,000 soldats seraient bientót en France et qu'un million d hommes auraient traverse l'Atlantique avant la fin de l'année. qul . sans parier des armées frangaises et italiennes fournira rAntSL?*a9 - lmlll0nset°>mi - Et si la guerre se prolonge, 1 Aménque dispose encore de 8 millions d'hSmmes qu'elle plut expédier, avec tout l'équipement nécessaire, a raison de 200,000 par mois. Il ne sera sans doute pas nécessaire d'en venir la, mais c est un fait que les Empires Centraux ne peuvent ignorer et qui exercera certainement une influence salutaire sur leurs decisions. D autre part, les diverses armées alliées n'ont jamais rnettrTf'lf! ^ autantd'unité«* leurs chefs sont decides a S' s»11«L/aat » leurs ressources en commun. Répondant au discours du Chancelier, le Président Wilson a nettement declare qU * i Ejats-Ums iraient jusqu'au bout. Mr. Lloyd George vient de faire une .declaration ideptique. Quant a la France, elle n a jamais fait preuve d'un stoïcisme plus merveüleux. M Clemenceau est au gouvernail. S'il parle peu il „'agit pas moins &™ra ; Les quelques défaitistes don? on pouvai? crSe tÏÏS. ? s°nt .Paralyses et,-.jamais, depuis aoüt i9i4, 1 atmosphere politique n'a été aussi sereine. t'armée Italienne par son héroique resistance sur la Piave et dans le secteut dAsiago, a défmitivement rétabli son prestige et vengé son cours dune discussion animée, von Bethmann a même fait certaines confidences a Mr. Gérard, alors encore mS« des Etats-Unis a Berlin,. confidences dans lesquelles il revendfouait un protectorat économique et poïitique^ui aura*en W depouillé le gouvernement du Roi de sa souveraineté "t la nation de son mdépendance. Le Dr Michaelis = 6

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