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LÉON KAMENIEFF: Les conditions de paix allemandes et le programme du prolétariat révolutionnaire de Russie. Le camarade Kamenieff, un des principaux délégués russes à la Conférence de Brest-Litowsk, est l'un des leaders bolcheviki les plus en vue. Avec Lenine et Zinovieff il constitua, quelques années avant la guerre, la rédaction de la Pravda ( Vérité) de Saint-Petersbourg qui devint bientôt l'organe favori de la classe ouvrière russe. Fermé par la main paternelle de Nicolas II, cet organe ressuscitait sous de nouveaux titres : Zviézda (Etoile), Novaïa Zviézda (Nouvelle Etoile), etc... Kamenieff ainsi que les autres rédacteurs demeurèrent d'abord à Paris — exemple frappant des conditions de la presse sous le régime tsariste ! Ils s'établirent plus tard à Lemberg, en Galicie, pour être le plus près possible du point d'application de leur force révolutionnaire... On remarquera la précision et la clarté avec lesquelles le camarade Kamenieff développe, dans son article, le point de vue bolchevik exposé à Brest-Litowsk. Il est encore à noter toutefois que cet article fut écrit avant la dernière phase des pourparlers conduits par Trotzky, ainsi donc avant le refus de ce dernier de signer le traité de paix « allemande ». Le camarade Kamenieff défendait alors, au sein du soviet des ouvriers et soldats, la nécessité de la « guerre révolutionnaire » contre l'Allemagne. C'est ce qui donne un caractère particulier à cet article, pricipalement à ses conclusions. En terminant cette brève remarque, rappelons que, tout dernièrement, le camarade Kamenieff fut envoyé comme un des « ambassadeurs rouges » auprès des ci-devant Alliés de la Russie. Mais en Angleterre il fut reçu déjà comme un « indésirable >, placé sous la surveillance de la police, et l'on mit la main sur ses valises que l'on fouilla, après quoi il ne lui resta plus qu'à regagner la Russie ! avdeyeff. I. Les buts de la délégation russe de paix La délégation du pouvoir des soviets partie pour Brest-Litowsk avait devant elle deux problèmes: Le premier consistait à rompre le cercle vicieux de la guerre impérialiste, pendant laquelle aucun des pays en guerre n'avait osé hasarder des actions (et pas même des phrases) décisives en vue de cesser les hostilités le plus vite possible, et intensifier ainsi le mouvement du prolétariat de tous les pays en faveur de la paix et contre leurs gouvernements impérialistes. C'est pourquoi la délégation eut raison de conclure l'armistice sans retards inutiles, ce qui était une condition sine qua non de l'ouverture immédiate des pourparlers de paix. C'est pourquoi aussi la délégation russe ne se sentait nullement devant l'impérialisme allemand comme représentant les exigences étroitement nationales et égoïstes d'« une des puissances européennes », mais comme parlant au nom des intérêts et des espoirs de toutes les classes et de toutes les nations opprimées par la guerre et l'impérialisme. Le second problème qui s'offrait à la délégation était d'établir enfin strictement et positivement les conditions de paix de l'Aile-

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