N° 281 20 Mars 1917 Informations Belges Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source premiere de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : , (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vente, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes A'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 53, rue des Gobelins, LE HA.VR.E (Seine-Inférieure) France. Les membres du Cercle catholique d'ouvriers de Beauvais répondent à l'« Appel des ouvriers belges au monde civilisé ». — M. H. Carton de Wiart, ministre de la justice belge, a reçu la lettre suivante : K Monsieur le Ministre, « Le Président et les membres du Cercle catholique d'ouvriers de Beauvais, après avoir lu, avec une émotion indignée, l'appel adressé à tous les travailleurs du monde par les malheureux ouvriers belges soumis aux plus affreuses tortures physiques et morales, s'unissent du fond du cœur au Comité général de l'œuvre des cercles pour protester, avec la dernière énergie, contre les traitements odieux infligés par de véritables barbares, en violation de toutes les lois divines et humaines, à leurs frères de Belgique. « Ils prient Votre Excellence de daigner agréer, l'hommage de leur plus respectueuse admiration. « Beauvais, le 17 mars 1917. » Pour leComité directeur, le Comité intérieur et tous les ouvriers du Cercle : « Le Président, membre du Comité général, commandeur de Saint-Grégoire-le Grand, « (s) L.-M. de Carrère. » (xx). — Le régime de la terreur en Belgique occupée. — Les travaux forcés pour avoir tenté de franchir la frontière. — Des Belges, d'accord avec des bateliers hollandais, tentèrent, il y a quelque temps, de passer la frontière en se cachant, à bord du bateau « Basait 8. » Trahis, ils furent arrêtés au moment où ils allaient passer en Hollande. Un Conseil de guerre allemand les a jugés et condamnés. La sentence frappe notamment deux Hollandais, le capitaine et un marin du « Basait 8, » qui se sont entendus condamner chacun à dix années de travaux forcés. Le Belge qui avait agencé l'affaire est frappé d'une peine de onze ans de travaux forcés. Les autres passagers, appartenant aux meilleures familles gantoises, sont condamnés à six mois de prison, puis à la déportation en Allemagne. (xx) — Les Allemands ont fait, eu 1914, de nombreux invalides civils parmi les Belges. — Le nombre des citoyens belges des deux sexes, atteints d'infirmités graves à la suite des mauvais traitements que leur firent subir les troupes allemandes lors de l'invasion, est si élevé que des personnes charitables avaient décidé de constituer un comité d'action, chargé de les assister. L'autorité occupante se refuse à permettre le fonctionnement de cette œuvre. Les coupables n'aiment point qu'on leur mette sous les yeux le tableau de leurs forfaits. Une feuille teutonisée de Bruxelles qui annonce la chose en des phrases enveloppées, désigne ainsi les victimes des brutalités allemandes : " Des invalides civils nécessiteux, blessés fortuitement au cours des événements militaires de 1914." " Fortuitement " est une trouvaille que ne déparent pas les mots " événements militaires ", qui prétendent désigner les sévices barbares exercés sur d'inoffensifs civils. (xx). — La ville de Gand est condamnée à l'amende, parce que ses habitants «êpmmentent » un communiqué militait e. — Dans les Flandres comme en Wallonie, la population n'éprouve rien moins que de l'amitié pour les envahisseurs. L'expression de ce sentiment s'opère en dépit des sévères mesures répressives allemandes dont vient encore d'être victime la ville de Gand. La Kölnische Volkszeitung (n° du 9 mars 1917. 190.M) donne, à ce sujet, les détails suivants : « Le premier bourgmestre de Gand, ainsi que la ville même, ont été frappés d'une amende de 10,009 Marie chacun parce que, ces derniers temps, on a répandu de façon répétée de faux bruits qui avaient pour but d'abaisser la considération de l'armée allemande. Ce qui était surtout indigne c'est, comme le dit la déclaration de l'inspecteur des étapes, la propagation d'un bruit tout à fait faux selon lequel l'accident d'aviation, dans la nuit du 2 au 3 février, n'aurait pas été provoqué par des'aviateurs ennemis mais par un zeppelin, lequel aurait jeté les bombes. On aurait même collé sur les affiches des papiers portant le titre « Zeppelins allemands » aux endroits où il était fait mention d'aviateurs ennemis. Comme l'administration communale s est abstenue de mettre la population en garde contre la propagation de pareils mensonges, l'amende précitée lui fut infligée. »

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