Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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07 October 1915
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s.n. 1915, 07 October. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 26 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/ws8hd7sb34/
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ABONNEMENTS : RÉDACTION & ADMINISTRATION : ANNONCES: BELGIQUE : 8 fr, par an;-S fr. pour six mois ^ 2 fr. pour trois mois CAND 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND Pour l'étranger, /e port en sus TÉLÉPHONE 6(i5 Vnir le -,ar'' au bfls de ,a dernière Pa8e du iourna'- Avis officiels de l'autorité allemande ARRETE concernant les délits forestiers et lé braconnage. Les nombreuses plaintes qui se son ébruitées de tous côtés du rayon de l'étap: que les délits forestiers et le braconnage pre liaient des proportions de plus en plus gran des. mettent en évidence que les tribunau; belges et la police ne sont pas à mêmes d( I parer à ces délits d'une façon suffisante. I Pour la conservation des forêts ainsi qui I pour le maintien de l'ordre public, j'ordonni par conséquent ce qui suit : Les délits forestiers tels que vols, et égale .B ment le braconnage seront jugés suivant le: stipulations existantes et fixées par la loi Toutefois, les jugements ne seront plus ren dus par les tribunaux belges, mais par le: tribunaux militaires allemandes. Les peines frappant les transgresseur suivant la loi existante sont augmentées e portées jusqu'à 1C00 Mark d'amende ou ùi emprisonnement jusqu'à un an. Si le vol a été commis par plusieurs per sonnes ensemble, la peine peut être appli [ quée doublement forte. La tentative ainsi que l'assistance et 1: complicité sont également punissables. Cet arrêté ,entre immédiatement en vi gueur. Gand, le 25 septembre 1915. Der Etappeninspekteur von Unger, ■ Generalleutnant. La « Vlaamsche Stem -' Comme on le sait, le journal <• De Vlaam ! sche Stem », publié à Amsterdam, est confi H à une nouvelle rédaction, qui demande la sé paration administrative des provinces walon nés et flamandes en Belgique. Le gouverne I ment belge au Havre vient d'interdire 1 . M lecture de ce journal dans l'armée belge.dan la partie non occupée du territoire belge, 1 " I France, l'Angleterre et dans les camps d'in lernement en Hollande. Les deux rédacteur seront ultérieurement sévèrement punis. C sont deux fonctionnaires de l'Etat. 11 appa rait ainsi que le gouvernement belge n'a en core rien appris et que les droits des Fia mands n'ont à attendre de lui aucune pris-en considération. la (A \:\\ IU: i ■ Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 5 oct. Une nouvelle attaqm I anglaise avec grenades à main, sur la posi lion au nord de Loos, a été enrayée. Ai cours de cette attaque inefficace, les Anglais outre des pertes importantes en morts e ! blessés, ont laissé' entre nos mains 80 pri sonniers et deux lance-bombes. La partie d; tranchée occupée par les Français sur 1 ■ hauteur au nord de Givenchy a été recon quise hier ; 4 lance-bombes ont été pris pa nous. En Champagne, un feu d'artillerie trè | vif a été dirigé par l'ennemi de la_ position ai nord-est de Souain, d'où il a tenté aussi de attaques; notre feu d'artillerie l'a empêch. de progresser. Près de Vauquois, nous nou sommes rapprochés de l'ennemi par des ex plosions de mines. Des avions ennemis on jeté des bombes sur Blache-StrVast, au non d'Arras. Un habitant a été tué. Il n'y a pa [ eu de dégâts. Communiqués officiels français Paris, 4 octobre (après-midi). Au nord d'Arras, notre progression a continué dans le bois de Givenchy et la côte 119, où nous avons occupé le carrefour des Cinq Chemins. Lutte presque continue d'engins de t tranchées accompagnée de canonnade de : part et d'autre dans la région de Quenneviè-• res et de Nouvron. En Champagne, bombar-■ dement réciproque aux environs de la ferme : Navarin. Deux contre-attaques ennemies ont : cié repaussées hier soir au nord de le Mes- nil. Nuit calme sur le reste du front. 1 : Une de nos escadrilles a lancé sur Metz : des obus. Paris, 4 octobre (soir). En Artois, la lut.e de tranchée à tranchée s'est poursuivie pendant toute la journée sur les crêtes, au SJd du bois de Givenchy. L'ennemi a pu ' reprendre pied au carrefour des Cinq Chemins ; il a été repoussé malgré la violence de ses contre-attaques répétées. ' Lutte d'artillerie et d'engins de tranchées, particulièrement active au sud de la Somme, dans le secteur de L.ihons et de ; Chaulnes, ainsi qu'au nord de l'Aisne dans t la vallée de la Miette et sur le canal de i l'Aisne à la Marne, aux. environs de Sapi-gneul.En Champagne, l'ennemi a encore dirigé des tirs d'obus suffocants sur nos positions et notre arrière-front. Notre artillerie a très i énergiquement riposté. Sur la lisière orientale de l'Argonne, nos batteries lourdes ont pris sous leur feu une colonne ennemie en marche de Baulny sur Apremont. Dans les Vosges, nous avons repoussé après un vi! combat une attaque ennemie contre norpos-tes à l'est de Celles-sur-Plaine. Bombardement très violent de part et d'autre à l'Hart-mannsweilerkopf.Sur le front oriental Communiqué officiel allemand ~ Berlin, 5 octobre. — Groupe du général feld-; marshàl von Hindenburg. Après leur défaite du 3 octobre, les Russes n'ont renouvelé,hier, leurs aitaques contre nos positions qu'avec de faibles effectifs ; ils ont été facilement repoussés. Au front des autres groupes d'armée il ne j s'est rien passé d'important. Des patrouilles russes portent, pour tromper s nos troupes, le casque allemand. Il va de soi ; que quand ces militaires russes tombent entre nos mains, ils sont traités d'après les lois de la - guerre. Communiqué officiel autrichien - Vienne, 5 octobre. La journée d'hier s'est passée sans événements particuliers.La situation est inchangée. Sur le front Austro-Serbe, nos troupes entreprirent des frontières de la Drina des incursions sur le territoire Serbe. Elles firent des prisonniers. Ailleurs rien de spécial. Communiqué olliciel russe : W. T. B. St-Pétersbour 4 octobre. Officiel de dimanche soir.- L'offensive aile-i mande près de Dunaberg, dans la région du chemin de fer au s.-o. d'Illuxt, a été enrayée t par notre feu. Dans la ligne des lacs Med- - dum-Driswiaty-Boginskoje, duel d'artillerie. : Dans la région du Grenzthal, à la pointe i nc.'d du lac Driswjaty les Allemands ont éva- - eue le village Tylsha (4 kil. au s.-e. du r Grenzthal). Une tentative de l'ennemi de s franchir le Driswjaty éntre les villages Peli-i kany et Juzischti, au sud du lac Obele, a s échoué. Notre cavalerie a pris aux Alle-; mands le village Borsuki, 5 kil. au sud du î lac Boginskje. Après un combat acharné, - nous nous sommes emparés du village Sta-t chcwce ; les abords furent repris par l'en-1 nefni, puis une seconde fois par nos troupes. > Nous avons enlevé une position près du village Baltguzy, au n.-e. du lac Vieznlew l «a—M—B—TiriTM !■■■■ i -wr^an— I (6 kil.). Nous avons repoussé deux attaques ennemies, près <ie Swirydowicze, au sud de Smorgon (3 kil.;). Les Allemands,qui avaient franchi le Niémen près de L.jubt-scha, à 23 kil. n.-e. de Nowo-Grodek, ont •été refoulés à l'autre rive du fleuve, et obligés à reculer. Petits combats, au Styr près des villages Ncwo-Siotki et Kulikowicze, entre les bourgs Kolki et Chartorysk. Sur le front itaio-autrichfen Communiqués officiels autrichiens W. T. B. Vienne, 4 octobre. Au front du Tyrol, les Italiens ont développé une vive aciivité qui conduisit à de grandes et longues batailles sur les hautst-plateaux de Vielgereuth et I.afraim. Dans la région de Tonale, nous avons repoussé, hier soir, de sanglante façon, une attaque ennemie entreprise, après une violente préparation d'artillerie, contre la pointe Albiolo. Sur le haut-plateau de Vielgereuth nos positions sur le Plaut (au N. du Mont Mariona) se trouvent depuis l'aube sous un feu rapide de canons lourds ei moyens. Dans la matinée, de faibles détachements de l'infanterie ennemie, tenue prête, s'avancèrent vainement à l'attaque. Le soir l'ennemi renouvela l'attaque avec de grandes forces comprenant surtout des Bersaglieri et des Alpins, et s'approcha tout près de nos obstacles. La nuit il réussit à s'emparer d'un point d'appui de campagne; mais au cours d'un combat acharné qui dura jusqu'au matin, nos troupes l'en délogèrent à nouveau. De cette façon toutes les positions sont restées en nos mains. Sur le haut plateau de Lafraun notre artillerie contraignit de l'infanterie ennemie qui s'avançait à rebrousser chemin avec grosses pertes. Dans la région de Buchen-stein nous avons également enrayé avec facilité la marche en avant de détachements moins importants. Pas d'événements saillants aux autres fronts. Vienne. 5 octobre. La situation sur le front sud-ouest est inchangée. Sur les hauteurs de Vielgereuth et Lafraun l'ennemi n'a pas renouvelé ses attaques. Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 4 octobre. Officiel de dimanche soir : Dans les montagnes, où la tempête fait rage ainsi que les chutes de neige,il y a eu de petits combats favorables pour nous, au Col de Lugo Scuro.-à la.limite.de la vallée Genova et au Col Pramosto. Nous avons repoussé une attaque dans le secteur de Tolmein: elle était dirigée contre les positions récemment conquises par nous sur la hauteur Santa Maria. Rien à signaler ailleurs. En Grèce Echange de notts De la front.ère hollandaise, 4 octobre : Le Consul général de Grèce à Amsterdam, a communiqué la note suivante, de son Gouvernement, à la Presse hollandaise: Aujourd'hui l'ambassadeur français à Athènes a adressé la déclaration suivante au chef du Cabinet grec : ! « J'ai- l'honneur, par ordre de mon Gouvernement, de communiquer à Votre Excellence que le premier envoi de troupes françaises a débarqué à Salonique, et de vous déclarer, en même temps, que la France et l'Angleterre, en tant qu'alliées de la Serbie, envoient leurs troupes au secours de ce pays et veulent maintenir leurs communications avec lui et que ces deux puissances comptent sur la Grèce, qui leur a donné déjà tant de preuves d'amitié, pour qu'elle ne prenne aucune mesure contraire aux intérêts de la Serbie, dont e!le est également l'alliée ». Voici la réponse du ministre président: « En réponse à la communication de Votre Excellence, j'ai l'honneur de vous déclarer que le Gouvernement du Roi, qui est neutre dans la guerre, ne peut consentir à l'entreprise dont il est question, celle-ci constituant une violation de la neutralité grecque, d'autant plus grave, qu'elle est le fait de deux grandes puissances belligérantes.Le Gouvernement grec a donc le devoir de protester contre le passage de troupes étrangères sur territoire grec. La circonstance que ces troupes sont destinées à secourir la Serbie, l'alliée de la Grèce, ne modifie d'aucune façon la situation de Droit de la Grèce. Au point de vue balkanique même, avant que le Casus fœderis ne soit invoqué, la neutralité Grecque n'entre pas en question dans le danger oui existe pour la Serbie et qui nécessiterait l'envoi de troupes internationales. En Hollande L'expor ation du beurre Le ministre de l'intérieur de Hollande vient de publier dans le Moniteur officiel un décret permettant à partir du' 10 octobre, i'exponation de 60 p. c.. de la quantité totale de beurre produite en Hollande, le restant étant réservé à la consommation intérieure.Ceci permet d'espérer une baisse prochaine du prix du beurre en Belgique. En Russie Le conseil d'Empire Le journal danois Berlingsne Tidende annonce : On a procédé en Russie> à l'élection de quatre nouveaux membres du conseil d'Empire, deux représentants de l'industrie et deux du commerce. Les électeurs ont élu Gcetsjkof (octobriste), Rjaboesjinski (progressiste), Lapjets (cadet) et Weinstein (libéral), tous appartenant au bloc libéral. KCHOS Les secours aux Belg'es Le Belgian Relief Fuud a reçu d'Egypte 2,110,000 francs. En outre, 520,000 cigarettes égyptiennes ont été envoyées aux soldats belges. Pour les multilés belg'es Le vaste domaine de Port-Villez (Eure), a été aménagé à l'intention des mutilés belges. Sur le terrain déboisé s'élèvent une soixantaine de pavillons aménagés selon toutes les règles de l'hygiène et du confort et éclairés à l'électricité. Derrière ces bâtiments s'étendent des terres, d'une superficie d'environ 3 hectares, qui serviront de champs d'expérience pour les cours d'agriculture, d'horticulture et surtout de flori-cultuie. On travaille encore, en ce moment, à l'édification d'une grande salle de fêtes avec scène appropriée, d'une chapelle, d'une salle de lecture et d'un dortoir. L'école compte déjà 600 élèves et pourra en contenir 2,000. Les différents services de l'école sont confiés à des spécialistes. Le service technique, sous la direction du capitaine du génie Haccour, s'occupe des intérêts matériels, de l'outillage et de l'éducation technique. M. Alleman, directeur de l'école des pupilles d'Alost, est chargé de l'instruction professionnelle et du choix des méthodes d'enseignement. Au docteur Dam, qui dirige le service sanitaire, est confié le soin délicat de l'application des principes pédologiques dans le choix des carrières. Il aura à sa disposition un laboratoire pédologique où seront examinés les élèves afin de les guider suivant leurs dispositions physiques et intellectuelles. ■HKaiBDKHaBiaaanBaraaBnBiaewKBnaBKai La viande consommée à l'armée Quelle est la quantité minimum de viande que consomme une division d'armée pendant une année de guerre? Le « Temps » donne à cette question la réponse suivante : Une division d'armée en campagne a consommé depuis le 6 août 1915, trois millions 781 kilogrammes de viandes diverses, d'une valeur de 4,970,959 francs. Sur cette énorme quantité, 20,661 kilos seulement furent trouvés impropres à la consommation. 19,555 têtes de bétail ont été abattues, et la vente des peaux a rapporté 213,068 francs. La production de liège en Espagne Nous lisons dans L'Economiste que la production annuelle du liège à l'état brut est en moyenne de 45 millions de kilos en Espagne. L'industrie du liège importe encore de fortes quantités de l'Algérie, mais la qualité est moins belle. Les déchets de liège employés dans les fabriques de linoléum sont expédiés sous forme de balles pressées hydrauliquement, en Angleterre, en Allemagne, en Belgique et aux Etats-Unis; on estime la quantité annuelle exportée à 45,000 tonnes. Nécrologie Au moment où nous mettons sous presse, on nous annonce la mort de M. l'avocat Achille Lamberty, conseiller communal, dont l'état de santé était depuis longtemps tort ébranlé. Chronique Gantoise ACADEMIE Royale des Beaux-Arts. Lundi, 11 octobre, les cours dénommes ci-dessous s'ouvriront à l'Académie: Cours supérieurs: 1" Architecture; 2" Art décoratif (jour); 3" Peinture (jour). Cours spéciaux: Construction civile. Technologie des matériaux Statique, Géométrie descriptive et Coupe des pierres, Trigonométrie et Algèbre, Perspective, Géométrie élémentaire. Histoire de l'Architectcre, Histoire de l'art, Histoire de l'ornement. Horaire: Cours du soir (Architecture) de 6 1 2 à 8 1 2 h. ; Cours du jour (Art décoratif) de 10 à 1 h. et de 3 à 5 h. ; Peinture, de 10 à 1 h. Les cours spéciaux seront don7 nés aux jours et heures indiqués au tableau de service. Entrée rue Ste-Marguerite, pour tous les cours. N.B. Les cours de la section de dessin et de modelage ainsi que les cours pour jeunes filles s'ouvriront dès que les circonstances le permettront. CONCOURS pour la confection de jouets par les sans-travail. Dans le courant de la semaine, nous pourrons faire connaître la composition définitive du Comité exécutif et du Comité des Dames patronesses, appartenant à tous les partis. Le projet de concours reçoit partout un accueil des plus enthousiastes.Une section de l'exposition, hors concours, sera formée par des jouets à confectionner par les demoiselles appartenant aux classes aisées. Ces objets seront vendus au profil des sans-travail nécessiteux et, en particulier, au profit des indigents qui prennent part au concours'. Pour l'allocation des prix, le jury tiendra compte: de la conception originale, de la propreté, de l'exécution adroite ou artistique,des preuves de patience et d'ingéniosité. On recommande surtout la confection de jouets restant dans les prix abordables poulies ménages ouvriers; cependant les objets d'une plus grande valeur seront également admis à l'exposition et au concours. I Feuilleton du Journal de Gand 112 Le Comte Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Emmanuel hésita un instant, mais le désir de décider la jeune fille d'un seul coup et sans retard l'emporta. Ecoutez: lui dit-il, c'est aujourd'r S septembre, n'est-ce pas? Aujourd'hui, à onze heures, votre père a près de trois cents mille francs à payer. Oui, nous le savons. Eh bien, dit Emmanuel, il n'en a pas quinze mille en caisse. Alors que va-t-il donc arriver? Il va arriver que si aujourd'hui, avant onze heures, votre père n'a pas trouvé quelqu'un qui lui vienne en aide, à midi votre Otre sera obligé de se déclarer en banqueroute. Oh ! venez ! venez ! s'écria la jeune fille en entraînant le jeune homme avec elle. Pendant es temps, madame Morrel avait tout dit à son fils. Le jeune homme savait bien qu'à la suite des malheurs successifs qui étaient arrivés à son père, de grandes réformes avaient été faites dans les dépenses de la maison ; mais il ignorait que les choses en fussent arrivées à ce point. Il demeura anéanti. Puis tout à coup il s'élança hors de l'appartement, monta rapidement l'escalier, car il croyait son père à son cabinet, mais il frappa vainement. Comme il était à la porte de ce cabinet, il entendit celle de l'appartement s'ouvrir, il se retourna et vit son père. Au lieu de remonter droit à son cabinet, M. Morrel était rentré dans sa chambre et en sortait seulement maintenant. M. Morrel poussa un cri de surprise en apercevant Maximilien ; il ignorait l'arrivée du jeune homme. II demeura immobile à la même place serrant avec son bras gauche un objet qu'il tenait caché sous sa redingote. Maximilien descendit vivement l'escalier et se jeta au cou de son père ; mais tout à coup il se recula, laissant sa main droite seu-| lement appuyée sur la poitrine de son père. Mon père, dit-il en devenant pâle con me la mort, pourquoi avez-vous donc ur paire de pistolets sous votre redingote? Oh! voilà ce que je craignais! dit Mo rel. Mon père! mon père! au nom du cie s'écria le jeune homme, pourquoi ces a mes? Maximilien, répondit Morrel en rega dant fixement son fils, tu es un homme, un homme d'honneur; viens, je vais te dire. Et Morrel monta d'un pas assuré à so cabinet, tandis que Maximilien le suivait e chancelant. Morrel ouvrit la porte et la referma de: rière son fils ; puis il traversa l'antichambn s'approcha du bureau, déposa ses pistole sur le coin de la table, et montra du bout d doigt à son fils un registre ouvert. Sur ce registre çtait consigné l'état exa' de la situation. Morrel avait à payer dans une demi-heui deux cent quatre-vingt-sept-mitle cinq cen francs. Il possédait en tout quinze mille deux cei cinquante-sept francs. Lis. dit Morrel. l.e jeune' homme lut ;-l resta un momei comme écrasé. « î- Morrel ne disait pas une parole: qu'au-.e rait-il pu dire qui ajoutât à l'inexorable arrêt des chiffres! Et vous avez tout fait, mon père, dit au bout d'un instant le jeune homme, pour aller !! au-devant de ce malheur? Oui, répondit Morrel. Vous ne comptez sur aucune rentrée? •- Sur aucune. ;t Vous avez épuisé toutes vos ressour- ,e ces? Toutes. n Et dans une demi-heure, dit Maximi- n lien d'une voix sombre, notre nom est déshonoré ! Le sang lave le déshonneur, dit Mor- rel. :s Vous avez raison^ mon père, et je vous u comprends. Puis étendant la main vers les pistolets: ;t 11 y en a un pour vous et un pour moi, dit-il : merci ! e Morrel lui arrêta la main. :S Et ta mère... et ta sœur... qui les nour rira ? it Un frisson courut par tout le corps du jeune homme. Mon père, dit-il, songez-vous que vous ît me dites de vivre? Oui, je te le dis, reprit Morrel, car c'est ton devoir; tu as l'esprit calme, fort, Maximilien, tu n'es pas un homme ordinaire; je ne te commande rien, je ne t'ordonne rien, seulement je te dis: Examine ta situation comme si tu y étais étranger, et juge-la toi-même.Le jeune homme réfléchit un instant, puis une expression de résignation sublime passa dans ses yeux; seulement il ôta, d'un mouvement lent et triste, son épaulette et sa con-tre-épaulette, insignes de son grade. C'est bien, dit-il en tendant la main à * Morrel, mourez en paix,, mon père! je vivrai.Morel fit un mouvement pour se jeter aux genoux de son fils. Maximilien l'attira à lui, et ces deux nobles coeurs battirent un instant l'un contre l'autre. Tu sais qu'il n'y a pas de ma faute? dit Morrel. Maximilien sourit. Je sais, mon père, que vous êtes le plus honnête homme que j'aie jamais connu. C'est bien, tout est dit: maintenant retourne près de ta mère et de ta sœur. Mon père, dit le jeune homme en fléchissant le genou, bénissez-moi! Morrel saisit la tête de son fils entre ses deux mains, l'approcha de lui, et y imprimant plusieurs fois ses lèvres : (A suivre). Jeudi 7 octobre 11) 1 .1 13 centimes le numéro 59me année - N» 280

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This item is a publication of the title Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire belonging to the category Liberale pers, published in Gand from 1856 to 1923.

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