Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1914, 05 June. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 27 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/mk6542kt6s/
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JOURNAL DE GAND abonnements : RÉDACTION & ADMINISTRATION : ANNONCES: BELGIQUE : 15 francs par an ; 7-50 francs pour six mois ; 4 fraacs pour trois mois 3, RUE DE FLANDRE. 3, GAND Pour l'étranger, le port en sus TÉLÉPHONE 665 au 6 la dermere PaKe <*u journal. m - 11 La Démission ]e M. Doumergue pourquoi M. Doumergue se retire-t-il le indemain de sa grande victoire électorale i au moment où il avait acquis, avec le uccès, l'autorité nécessaire pour grouper errière lui une majorité d'action réforma-■ice qui lui aurait permis d'en recueillir is fruits? Pourquoi passe-t-il la main à M. Vivia-i, qui jouait un peu auprès de lui le rôle ue joua M. Briand auprès de M. Clemen-eau et qui arrivé également comme socia-ste (mais sans le passé de grève générale Èvolutionnaire qui avait fait la célébrité e l'éloquent renégat devenu la coqueluche es duchesses, des évêques et des ban uiers), semblait grouper autour de lui les léments du cabinet démissionnaire, les lêmes disposés à marcher de l'avant, f lier à gauche et réaliser le programme d< aix que le pays vient de ratifier ? Il est évident que si M. Doumergue s'er 0 quand tout devrait lui dire de rester 'est qu'on s'est arrangé pour lui rendre 1( lace difficile à tenir. Personnellement, il a accompli avei rand succès une tâche difficile, occup< vec distinction des pestes pour lesqueli 11 ne le disait pas fait, il n conquis uni rande situation dans le parti républicaii ui peut s'applaudir de lui donner cett< onfiance, dont d'autres avant lui (MM Iriand et Barthou, par exemple) s'étaien icntrés si parfaitement indignes. On comprend qu'il veuille s'en aller ei lein succès comme Waldeck-Rousseau. Mais si l'on se place au point de vue de iées (qui est rarement celui des politiciens t du devoir civique (un point de vue qù >s politiciens français en temps ordinair morent totalement, bien qu'ils parlen uelquefois de leur abnégation sans craint e faire sourire, tant on est habitué a leu ruit de vaines paroles), le départ de M loumergue n'est explicable que si 1 on j emé sa route d'obstacles imprévus et s îs concours sur lesquels il croyait pou oir compter, lui ont fait défaut. . . Si donc vous voulez savoir ' 'en va, ne le demandez pas a MM. Vivian t Poincaré, qui se garderaient bieni d lire la part qu'ils ont prise à sa retraite nais voyez les influences qui y ont cori ribue. à commencer par le Temps, orK?" e la haute finance, pour aboutir au tiga o, à l'Elysée et même à l'ambassade d N'a-t-on pas vu M. Poincaré, qui parlai aouère îi Lyon un langage embrouillé lors que la retraite de M Doumergue n * lit pas acquise encore, lancer à Renne ne véritable proclamation en faveur d intangibilité de la loi de trois ans Lussitôt après tous les journaux annonci ent que c'était bien, comme nous 1 avon Dujours dit, sur l'ordre du tsar que cett nesure absurde et funeste avait été pris t que le généralissime Joffre venait de d larer que si l'on touchait ù la loi de réaj ion militariste il donnerait le signal de 1 ;rève des généraux, comme naguère le [énéraux anglais à propos du Home^Rule Et M Doumergue n a pas eu le courng t l'énergie de M. Asquith. ou bien 11 s e. •u lâcher de tous côtés. Et le Temps pe lire aujourd'hui que c est sous cette mj iace de grève du haut état-major de 1 ;rande muette que M. Doumergue a donn a démission, qui est ainsi I» ™ ».™ sar et de l'armée de métier contre la n 'Tes débuts de la nouvelle Chambre n ont pas faits d'ailleurs pour encourage eux qui attendent d'elle.la réalisation de dées sur lesquelles elle a été élue. -Les intrigues des ambitieux «ailleurs ont déjà commencé et ont réus lès l'élection du bureau è diviser les gai :ties et à les faire départager par la droit. Ecrasés devant le suffrage universel, le iriandistes et les radicaux, qui ne demai lent qu'à lâcher les idées pour les.P'^f; éprennent courage dans 1 atmosphère v iée des couloirs de la Chambre. il V a place pour un cabmet présidé pe m ex-socialiste purgé de »;s éléments 1 dus radicaux cl renforcé de quelques (5N nents militaristes et cocardiers, çomm J. Delcassé, porlcur de ^ penste tse :t dont l'entrée elajis le cabinet serait ass< singulière au lendemain d élections où tou le monde a vu une manifestation éclatant' en faveur de la paix. Décidément, M. Poincaré est très fort e l'on u maintenant la preuve que Clemen ceau savait ce qu'il faisait en combattant passionnément son élection à la président et la droite en assurant cette élection. Et il y a de beaux jours pour le brian disme. - Le peuple a eu beau se prononcer contr lui autant qu'il peut se prononcer pou quelque chose dans la confusion d une éle-c tion, surtout d'une élection faite au sc.ru tin d'arrondissement. Le peuple n'est souverain qu'un jour su quatre ans pour abdiquer sa souveraine! entre les mains des politiciens. Ce jour est passé et les politiciens son d'abord travaillés par leurs ambitions e livrés aux intrigues de couloirs, mais sur tout assiégés de toutes parts par les repré sentants des intérêts conservateurs e égoïstes armée de métier, haute bureau cratie et surtout ce e, 'on appelle « le mon de », toujours réactionnaire par snobism. autant que par préjugé et par intérêt, e ; qui a vite fait h Paris de résorber les radi eaux-socialistes arrivés de leurs province, et les socialistes devenus ministres. Et toutes ces forces, avec M. Poincar i à leur tête, travaillent oontre la démocrate pour l'alliance russe, la loi de trois ans l'armée de métier — et surtout contre ui i impôt sur le revenu avec déclaration con trôlée qui obligerait les riches à paye: leur part des charges publiques comme ni doivent le faire en Allemagne et en Angle terre. , . , , • Car l'intangibilité de la loi de trois am proclamée par M. Poincaré au nom de l al fiance russe et appuyée de la menace di grève du haut état-major, ce n'est, aprè: tout, que le prétexte, l'excellent attrape nigaud qui permet d'exploiter au profi des privilèges des riches, la vanité des pa triotards et des chauvins et le3 influence: militaristes. On sait fort bien, d'une part, qu elle m sera pas supprimée du jour au lendemain comme feront peut-être semblant de la de 1 mander quelques socialistes et, d'autr : | part, qu'il est impossible, au point de vu> ^ | social autant qu'inutile, au point dé vu< ' militaire, de la maintenir intégralement On transigera pour les trente mois, don M. Messimy est partisan, afin d'éloigné l'organisation des réserves de la natioi armée, dont les militaristes de métier n veulent pas. Mais le vrai but poursuivi, c'est de dé tourner l'attention de la question essen ! tielle l'impôt sur le revenu avec déclara tion contrôlée, qui obligerait les riches i ' payer leur part. C'est là qu'est le nœud de la politique française. Si le parti radical — mais peut-on parle à un parti quelconque en France, dans l'éta ' de confusion et de dispersion des groupe: ; de politiciens qui se bousculent pour arri ver — ne parvient pas à résoudre cett question conformément aux nécessités e aux vœux de la démocratie, nettemen 1 exprimés par les dernières élections, oi ' aura vraiment le droit de commencer à par ; 1er de faillite de la République bourgeois) et l'on aura bêtement fait le jeu des socia ' listes, cc qui ne serait que demi-mal quam i les socialistes français ont à leur tête de hommes de la valeur de Jaurès et de quel ques-uns de ses amis, mais aussi, ce don on ne paraît pas s'apercevoir, le jeu d l'Allemagne. ' Car c'est uns grande victoire morale pou , l'Allemagne en Europe, et cela serait peul êlre pis qu'une défaite militaire par I ! France, qui est fière d'avoir étonné le mon de par l'abnégation patriotique avec If quelle les masses ont accepté l'inutile se crifice du rétablissement des trois ans ' que ce contraste entre la facilité avec lu E quelle les classes riches èn Allemagn ont accepté et acquitté à elles seules I contribution de guerre d'un milliard < ■ demi qu'elles s'étaient imposée en plein ' paix et les efforts désespérés de l'égoïsm - des classes riches de France, qui ne veulei: 5 & aucun prix acquitter même une part de ' j sacrifices qui sont demandés au pays pou ;• [I assurer sa défense et en rejettent tout I 1 fardeau sur le peuple. Mors, à quoi devra-t-on livrer la Répi ' b 1 i ci 11 e. le Suffrage Universel et la démocri ,s tie ? '■ C'est la question qui est posée à la Clian e bre actuelle et à M. Poincaré et sur I< ' quelle ie moins qu'ils inuent. c'est Ici t place. GEORGES LORAND. ECHOS i Les maîtres. \ Il parait que le besoin national se faisait sentir d'ériger uu monument à Léopold II, mort depuis près d< cinq ans CJn certain nombre de messieurs jjnives : officiels, décorés et décorables. ^yi'hVrt: [ donc de faire appel à la générosité de leur" concitoyens en vue de réunir les fonds né cessaires, et ils constituèrent un Comité où l'on enrégimenta tous ceux qui, dans no t tre pays, constituaient les «notabilités» s Naturellement, dans cette liste que pu blie le Moniteur belge du 31 mai, les ec j clésiastiques de tout rang foisonnent I Mais il est à noter qu'en tête du Comité des Présidents d'honneur, précédant im médiatem^nt le chef apparent du gouvernement, M. Ch. de Broqueville, figure S. E le Cardinal Mercier, archevêque de Mali nés, après lequel arrivent, outre le dit M de Broqueville, tous les autres ministres vi fonctions, avec, en queue, M. Renki.i. Un commentaire serait superflu. w\v Raisons spécieuses. Tout mauvais cas est niable, di le Matin, d'Anvers. Les organes catholiques,. q;i tiennent ù justifier la conservation de U majorité cléricale antiproportionnelle et fre latée dont dispose la droite, font nes-sortii que, d'après la Constitution, le chiffre de; élus dépend du nombre d'habitants et noi du chiffre des électeurs ou des suffrages. Et, disent-ils, dans les arrondissement: catholiques, si le nombre des électeurs e des suffrages est moindre, le nombre de* habitants, à cause de la natalité supérieure, est plus grand. Les députés catholiques représenleraienl donc les enfants I Nous ne leur faisons pas dire. Cela ne tient pas un instant. C'est d'après le nombre de suffrages que fonctionne la représentation proportionnelle et il ne s'agit pas de fausser le principe en introduisant dans son fonctionnement des éléments étrangers. Et puis tout cela i ... rrévaut pas contre la vérité. Il suffit d'un autre découpage, sans sortir d'une même province, pou-i changer les résultats et réduire la majorité catholique. Réunissez Huy A t.'é.oc, comme Eecloo s été réuni h fîand, et suffit pour qu'un député catholique < r mplacé par un député libéral. Quand un sys'è --e électoral dépend, non du nombre des <uffr«ges, des électeurs ou des habitants, m.rs uniquement de la façon dont les arrondissements ont été déterminés, il devient tout fait arbitraire. Et c'est ce qui caractérise notre système. AAV\ Pour nos émigrants. Du Soir. t U convient d'attirer sérieusement t l'attention de nos concitoyens et i aussi des autorités publiques sur les dan- - gers que présente en ce moment l'émigra-î tion vers le Canada et les pays limitrophes. - Des lettres de Belges résumant au Canada 1 et parvenues ces jours derniers en Belgi-5 que nous représentent la situation sous un - jour des plus sombres. La crise sévit. L'in-t dustrie ne bat plus que d'une aile, et à ? Montréal seul on compte 50,000 sans-travail. Les établissements métallurgiques r n'occupent plus que le tiers de leur per- - sonnel et ne travaillent que trois jours par 3 semaine. Beaucoup de fabriques ferment. L'industrie de la chaussure compte 5C - p. c. de chômeurs et les manufactures de - tabac congédient leur personnel. Le bâti-, ment ne va pas, et plus de deux tiers des - ouvriers chôment. e Quant à l'agriculture, l'introduction des a travailleurs japonais a été néfaste aux t Européens. p Au surplus, on sait que le Canada ne de-e mande pas des ouvriers, mais des fermiers t possédant un petit capital. s Candeur. Le XX* Siècle recommande aux catholiques une organisation plus ^ serrée, plus permanente au lieu du 1 travail fiévreux en période électorale et il esquisse un projet d'organismes travaillant constamment le corps électoral. L'argent dépensé en vue de cet outillage r indispensable serait mieux placé, dit-il, que si on le gaspillait uniquement en affiches I of <rcr>i>i)Q Iti.Sfa En verres de bière ? oh ! aveu candide î . L'article 199 du Code pénal prévoit cepen-dont l'application d'une peine de 26 à 200 francs à ceux qui, ù l'occasion d'une élection, auront offert ou promis aux électeurs des comestibles ou des boissons. Non seulement les catholiques ne tiennent aucun compte de cet article, mais ils avouent effrontément qu'ils ne le respectent pas. Le Parquet s'en soucie fort peu aussi. Il n'auraii «uiue, et pour cause, de sévir contre les protecteurs de la magistrature pieuse. %%%% l u général anglais part en guerre contre les mouches. Le général anglais Rofcb, qui commande le camp d'Aldershot, vient de déclarer la guerre... aux mouches 1 Plus exactement, il a donné aux troupes sous ses ordres des instructions sur les mesures à prendre pour détruire ces insectes nuisibles.Il n'y a pas à railler cette décision, qui rappelle les ordres du jour de l'excellent général Poilloue de Saint-Mars, surtout si l'on songe que les mouches et aussi les moustiques, par les contaminations extrêmement graves dont ils sont la cause, détruisent certainement plus de monde que les guerres les plus meurtrières. On n'a pas oublié, d'ailleurs, que c'est grâce aux mesures sévères prises par le service sanitaire des Etats-Unis pour la destruction des moustiques que la fièvre jaune a disparu de Cuba et que le séjour de Panama a été grandement amélioré. La mouche domestique est moins dangereuse que le moustique, mais elle naît dans le fumier et dans les latrines, et elle transporte des milliers (Te microbes sur les aliments qu'elle touche : elle constitue donc un danger très réel, surtout en cas d'épidémies.Dame aimable. — Oh ! mon chien vous a mordu Pas profondément, j'espère ? — Non, madame, je vous remercie. , — Ah 1 tont mieux ! Parce que ce pauvre toutou... un rien suffit pour le rendre malade.:—_—m Paille et Poutre °arce que les diverses fractions de l'op position envisagent diversement les causer et les conséquences de la défaite cléricale du 24 mai, les journaux gouvernementaux jubilent et soulignent ces polémiques loyales et menées au grand jour. Mais, de grâce, qu'ils se retournent et voient donc ce qui se passe chez eux. Là, c'est dans l'ombre que se préparent les petites vilenies et que se portent les coups fourrés. Cependant, il arrive à la surface assez de remous des querelles intestines et profondes que pour devoir inciter nos adversaires à se montrer dIus circonspects. C'est ainsi que le correspondant bruxellois de la Gazette de Liège, une notabilité politique cléricale, ne peut s'empêcher de dire ses vérités à l'officieux et gouvernemental, le Journal de Bruxelles. Le morceau vaut d'être reproduit en entier.Le voici, avec son titre un peu énigma-lique : «' MECANISMES ELECTORAUX » Les consultations, en matière électorale, sont aussi abondantes, en ce moment, que les ondées célestes. Articles de jour naux et de revues, interviews, proclama tions de M. Georges Lorand, tout cela s succède, contradictoirement et pêle-mêle L'organe du gouvernement a joint sa nott et c'est une surprise de l'y trouver là. « M Devèze, réfère-l-il, au lieu d'élections al ternatives dans l'une et l'autre moitié d pays tous les deux ans, réclame des éler tions générales tous les quatre ans — c qui est une idée digne d'examen »>, ajout le journal officieux. Il dit d'autre part « c'est un fait que la question de la réform électorale est posée et qu'il fonctionne . l'initiative du gouvernement, une commi* s!on qui l'étudié au point de vue provin cial et communal , il n'est pas possibl d'imaginer que le gouvernement ne tienn< pas compte de ce fait et exclue complèî» ment de ses préoccupations la question d la rélorme électorale. » » Ce rappel ne pe:it viser simplement k travaux de la Commission des XXXI : celh ci délibère et le gouvernement, lui ayan. confié une mission définie et précise, doi lui laisser le temps d'aboutir et de dépose; ses conclusions. Il s'est toujours gardé soi gneusement d'intervenir dans ses délibé rations. Pour réaliser le projet de M. De vèze et procéder au renouvellement de la Chambre, comme on le fait, en l-'rance, tous les quatre ans, pour tout le pays il faut, en outre, engager la procédure révisionniste. Or, de l'avis de M. Woeste, comme du plus grand nombre sinon de l'unanimité de nos mandataires, les élections n'ont point dénoncé un progrès quelconque dans cette voie, le gouvernement se heurterait donc à l'opposition de sa majorité, si la note du Journal de Bruxelles devait être interprétée comme l'indice de ses projets prochains. Il est à observer, au surplus, que comme il lui est arrivé souvent, notre confrère officieux morigène tous les journaux catholiques, se mettant ainsi dans une situation qui ne peut que contrarier les efforts du ministère, dont l'entente avec sa majorité est plus nécessaire après qu'avant le 24 mai. Il est donc présumable qu'il s'agit d'une opinion personnelle. Le gouvernement saura manifester, quand il sera nécessaire, qu'il demeure en conformité d'idées avec l'opinion catholique, dont l'expression sera développée par les délégués de la Fédération des Associations et des Cercles catholiques dans la réunion qu'ils tiennent mercredi. » Nous prenons acte et nous marquons les coups. Mais le fait important, c'est que le gouvernement reconnaît que le problème électoral a pris un caractère marqué d'actualité.La revision est en marche. Et plus que jamais, nous pouvons dire que la journée du 24 mai a été la journée de la revision et du S. U. Les £ecia!istes etl8S.lt. Voici le texte du manifeste que la Gau che socialiste et le Conseil Général du Part! Ouvrier viennent de publier : « La campagne électorale de 11)1 i est ter minée. EPe a été pour te socialisme et le cause de la revision un éclatant succès. Le Parti Ouvrier a gagné 56,000 voix el le groupe socialiste au Parlement compU désormais 40 élus ! Honneur en soit rendu à la classe ouvrière et paysanne 1 \ la date du 12 mars 1913, le chef du cabinet, M. de Broqueville, déclarait que deux facteurs principaux interdisaient au gouvernement, soit directement, soit indirectement, dans la voie de la revision de la Constitution : la menace de la grève générale et le fait que la majorité élue le 2 juin 1912 s'était prononcé contre la revision.De ces deux arguments, le premier ne subsiste plus. La grève générale a eu lieu. Elle a été pacifique et formidable. Elle s'est terminée par le vote unanime de l'ordre du jour Masson, et c'est dans un calme absolu que se pose à nouveau le problème révisionniste. D'autre part, le chef du cabinet lui-même, en invoquant l'opinion négative, ou soi-disant négative, du corps électoral, a indiqué, en ces termes précis, dans quelles conditions ce second argument pourrait venir à tomber : n II n'y a, disait-il, qu'un seul moyen normal, un seul moyen régulier d'apporter un changement quelconque à cette situation de fait qui nous domine : c'est le corps électoral qui doit parler. » C'est de lui que nous relevons tous en ces matières, comme en bien d'autres. Or, vous n'ignorez pas que la moitié de la Chambre doit être renouvelée l'an prochain. Déjà, dans cette enceinte même, certains membres ont marqué qu'ils avaient l'intention de demander & léu'rs mandataires de leur laisser les mains libres en matière révisionniste. Voilà la voie régulière.'Si on désire arriver à une revision,. c'est à convertir le corps électoral que les partisans de la révision doivent s'attacher avant tout. Et ensuite, si le corps électoral se prononce, il y aura pour la loyauté de tous une indication précieuse. » Celte indication, les électeurs l'ont donnée, d'une manière éclatante, le 24 mai dernier- Il résulte, en effet, des chiffres du scrutin que, si l'on additionne les résultats de 1912 et de 1914, les trois partis d'opposition, qui avaient le S. U. à leur platform électorale, ont obtenu un total de 1,327,887 voix contre 1,321,848 voix aux candidats du gouvernement. Ce n'est donc pas seulement la majorité réelle du pays, c'est la majorité légale, la majorité des voix plurales, qui condamne le régime de la pluralité. Et, de plus, parmi les électeurs de la minorité gouvernementale, il en est par milliers qui sont pour l'égalité politique et la revision constitutionnelle.Dans ces conditions, il dépend de la volonté et de l'énergie de la classe ouvrière que les élections de 191G soient des élections générales, des élections pour la Constituante et pour la Revision. A l'œuvre donc oour qu'il en soit ainsi ! Il y aura, en 191 G, cinquante ans que pour la première fois les ouvriers belges réclamèrent l'égalité politique. Cette année 1916 doit être pour le prolétariat belge la grande année où il récoltera le truit d'un demi-siècle d'inlassables et héroïques efforts. Il faut pour cela que nos efforts s'accentuent, que l'enthousiasme des impatients réveille l'ardeur des tièdes et des indécis. Que l'idée de la revision s'ancre dans le cerveini de tous les prolétaires et s'impose irrésistiblement à la conscience nationale, avide de paix et d'équité. Le deuxième mardi de novembre prochain, les 40 élus du Parti Ouvrier porteront au Par'ement la pétition du S. U. Que d'ici-là, le pays tout entier soit visité. Que des centaines de milliers de signatures nouvelles viennent s'ajouter à celles qui sont déjà recueillies, que la propagande à domicile, systématiquement organisée, achève d'éveiller les indifférents, de convertir les hostiles ; et quand, forts du verdict des électeurs, forts de l'appui que leur donnera l'adhésion, par centaines de milliers, des pétitionnaires, les députés socialistes, au moment propice, déposeront une nouvelle proposition de revision constitutionnelle, les dernières résistances devront fléchir, car dans tout le pays retentira le même mot d'ordre : REVISION. REVISION, REVISION! S. U., S. U., S. U. ! Travailleurs, quand vous aurez ainsi parlé, vos mandataires auront le pouvoir et le devoir d'agir. Ils n'y failliront pas ! Le Conseil Général du Parti Ouvrier. » A PARIS AU PALAIS BOURBON. - DANS LA SALLE DES PAS-PERDUS. — LES NOUVEAUX ELUS. — LA COMBINAISON VIVIAN1. Je suis allé au Pair s L^—bon. Ce n'est pas une promenade hygiénique. Mais on passe une heure si amusante. Il y a séance de validation, séance à 4 heures. Autant dire rien du tout. N'empêche que le président ne traverse, entre deux haies de soldats, la salle des Pas-Perdus. Il est suivi des secrétaires d'ûge, car on n'a pas élu des secrétaires , ;ur le bureau provisoire. On ne peut s'empêcher de remarquer que M. Paul Deschanel a l'air aussi jeune que ces députés de vingt-cinq ans que des électeurs fantaisistes ont choisi pour les représenter. Les députés de vingt-cinq ans sont déjà bedonnants — le Benjamin de la Chambre -urtout. M. Paul Deschanel, lui, reste svelte et son sourire a vingt ans. Evidemment, les sécréta ires d'ûge ne sont pas sportifs. Ils semblent des employés de bureaux qui passent du fauteuil administratif au fauteuil familial. On ne peut s'empêcher de les envier tout de - ême. Députés à vingt-cinq ans ! Mais on se dit qu'à trente-cinq ans, ils seront blackboulés. C'est une consolation pour ceux qui voudraient bien être députés et qui ne le sont pas encore. Il y a longtemps déjà qde je ne suw ; venu dans ces couloirs. Mon impression première est que \s monde y est vraiment très mélangé. On pourrait, sans inconvénient, nettoyer un peu tout cela. Ma seconde impression, c'est que les députés sont bien agités. Ah ! les grands enfants ! On les vnlide h tour de brns. Et • ceux mêmes' dont, l'élection n'était pas . :ombat.tue sont heureux d'être validés. lia en sont heureux comme s'ils avaient redouté quelque chose \e la << justice imma-.1 ente ». Il faut croire due la justice imma- aallletoa du Journal de GancL 92 LA VOLEUSE DE BONHEUR GRAND ROMAN DRAMATIQUE 1 PAR LÉON SA.Z1E PREMIERE PARTIE -t* Le Martyre de Lucienne —— «Jusqu'ici j'ai, été assez forte... contre 'oiis, contre mon sentiment., «Le serai-je toujours. — Eih bien 1 quand vous céderiez. — Quel serait mon avenir? — Tout de bonheur.- — Tout de larmes aussi... tout de honte. "Car, si je ne puis devenir votre fem- ne... votre épouse... ayant été votre ser-'aute...»Je ne puis non plus être votre maîtresse.» Hélas 1 je n'ai pas le choix I ' «■Ni vous. « Ami, il vaut mieux briser là 1 » Adieu 1 Et comme le capitaine, un peu interlo-)tié par ce dilemme, ne répondait pas, ne trouvant pas de réponse, elle se. dégagea de ses brasi - Mais en se dégageant elle s'arrangea pour frôler de ses lèvres i présent celles d'.-Vrmand, pour lui faire respirer, avec un soupçon de baiser, le parfum de ses clie-ceux, de sa nuque qu'il désirait, pour laisser uutoui de lui une atmosphère de volupté blonde, comme dans ses mains, sur sa poitrine la sensation tiède d'un corps merveilleux. Puis elle disparut dans la chambre de Simone, et derrière elle ferma la porte. — Cett? fois, pensa-t-elle, il est bien pris, et je défie Emilienne de jouer mieux que moi la comédie passionnelle. De la journée elle ne revit le capitaine. Celui-ci était demeuré stupéfait à la même place, les mains dans leur position retenant encore une miss Sarnpson imaginaire.Sur sa manche une larme brillait. Une larme de miss Sampson... tombée de ses beaux yeux, alors qu'elle parlait de son amour pour lui... de son déshonneur qui en découlerait. Et ces naroles que l'Anglaise avait dites en s'enfuyant : — Si je ne puis être votre femme, je ne veux pas être votre maltresse... Et le capitaine pensait : — Ma femme !... Etre ma femme !... Anxieusement il se demandait : — Puis-je la prendre pour femme ? » Ce serait un joli roman... à la George Sand... » Pourquoi ne pas mettre un peu de fantaisie dans, notre .vie si plate, si monotone ? Mais avec l'image de Lucienne qui passa rapidic devant ses yeux, le souvenir d< là belle Emilienne traversa son esprit. — Ma femme, elle, miss. Sampson, s< dit-il, ce n'est pas possible... puisque j'a demandé la main de l'autre. „ » Mais en attendant... quelle jolie., quelle agréable maîtresse elle fera. Et comme le fataliste, jetant dans la che minée son bout de cigare] y ajouta^ — Nous verrons bien. Après ces deux scènes qui s'étaient succédé à si peu de temps d'intervalle, l'An-■ glaise fut très surprise de ne pus voir ap- . paraître Emilienne de toute la journée. La jolie rousse avait, en effet, deux motifs pressants qui la forçaient a venir. - La veille, n'avait-elle pas surpris presque l'institutrice avec le capitaine, quand elle était entrée ? N Cela eût dù lui causer une certaine inquiétude.Elle devait avoir besoin de voir comment sa rivale se comportait h présent avec celui qu'elle aimait. Puis le docteur avait défendu qu'on vint près de l'enfant, à cause du danger que couruit la beauté... n'était-ce pus une raison expresse de revenir montrer un peu ; de bravoure et d'emporler la victoire un moment compromise, d'effacer à jamais l'avantage de sa rivale, si minime fût-il? Vraiment, la peur de perdre sa beauté 1 rendait Emilienne bien maladroite. Le capitaine, de son cûtê, tout préoccupé par cette passion pour l'Anglaise, éclose si promptement en lui et le tenant si fortement, ne pensa pas de la journée à celle dont il avait demandé la main. Ce fut même avec un étonnement profond qu'il répondit au docteur, venu le soir, et lui demandant des nouvelles de la jolie rousse, qu'il ne l'avait pas aperçue de la journée. Son étonnement n'échappa pas à miss Sampson. Elle n'avait pas revu le capitaine de la journée. 11 venait seulement avec le docteur voir la chambre de Simone qu'elle n'avait pas quittée. Et leur rencontre fut correcte, froide, impassible. Tous deux masquaient leurs sentiments, leurs pensées, derrière une politesse sans reproche. Mais ù Ja dérobée, leurs yeux parlaient. Ceux du capitaine, du moins, qui lui- ! saient, car miss Sampson tenait les siens . détournés, et fixés soit sur l'enfant, soit sur le docteur qui donnait des explications.— Donc — fit tout à coup le médecin — mademoiselle Saint-Raliez n'est pas venue prendre des nouvelles de notre petite malade ? — Non, docteur. — Elle semblait cependant lui porter grand intérêt. — C'est la vérité. Le docteur se mit ù sourire. — Mais sa beaulé qui courait un danger, sans dou-te, l'intéresse plus encore. — Vous vous trompez, docteur, dit misa Sampson, jouant en beau joueur et défendant son ennemie,mademoiselle Saint-Ra-liez n'est pas accessible à pareille crainte... n'est-ce pas, monsieur ? — Je le crois, fit Armand. — C'est donc que quelque chose l'a retenue aujourd'hui chez elle... Peut-être ces jours de veilles et de soins qu elle a consacrés a l'enfant toi omt-ils causé une fatigue réelle. — Go doit être cela, fit le capitaine. Le docteur était un peu sceptique. — Espérons-le, dit-il sans conviction. Armand atteodiit quelque temps encore Emilienne. ,La jolie rousse ne parut pas. Maurice Saint-Raliez lui-même ne se montra pas. — Qu'est-ce qu'il y a donc ? se demanda miss Sampson, à présent inquiète. Pourquoi, tou t d'un coup, Emilienne ne se mon-tre-t-elle pas ? v " Pourquoi Emilienne ne se montrait pas aujourd'hui ? Précisément parce que 'Emilienne ne voulait pas se montrer. ■Elle ne le voulait pas, parce qu'elle jouait, elle, la contre-partie de la comédie de mias Sampson, "" . — Mon cher, avait-elle dit à Maurice, en rentrant, je trouve le capitaine joliment volage. — A cause du petit salon ? — Oui I comment, il demanJs ma main, et quelque temps après, nous manquons die le surprendre avec l'institutrice île sa iille ! — En conversation pas criminelle du tout, rassure-loi. — Du moment que miss Sampcson a fui, quand on nous a annoncés, c'est qu'elle ne voulait pas être surprise ainsi. "Et si elle ne voulait pas être surprise, c'est qu'elle avait une raison pour ça. a Nous avons donc tout lieu de nous inquiéter.Maurice haussa les épaules. — Mais non, fit-il, tu te forges des idées extraordinaires... Que veux-tu que ton fiancé fasse de cette Anglaise ? • — Parbleu ! ce que tu én ferais toi-même.— C'est une fort jolie fille, en effet. — Le capitaine a des yeux pour voir. — Ne t'a-t-il pas,vue? — Cela ne l'a pas aveuglé... et il peut regarder d'autres de très près. — Allons donc... 11 est trop près de toi. — Mon bon, tant que le mariage ne sera pas fait, signé chez le notaire, enregistré a la mairie, béni par l'Eglise... je ne serai pas tranquille. — Que comptes-tu faire, dans ce cas, pour te tranquilliser ? — Que sais-je ? Cette phrase, qui servait de devise & Montaigne, ne satisfit pas Maurice. ■ — Ce pendant, dit-il, il faut te résoudre ù quelque chose. * — Je trouverai. — Comment trouveras-tu 1 — Le hasard m'inspirera. — C'est vague, et de notre temps les projets vagues deviennent des affaires <jui ne verront pas le jour,, — - — Alors, j'aurai un projet plus certain. — Je l'espère... Mais laisse-moi te don-oer un conseil... Hûte-toi de le concevoir. — Oui... D'abord, j'ai l'intention de lie pas retourner de quelques jours chez le capitaine. .Maurice regarda sa sœur, avec des yeux : pleins d'interrogations, comme diraient les stylistes modernes. ! — Tu crains de ne pas tenir ton fiancé suffisamment, de ne pas l'avoir assez en i .'nain, selon une expression de turf que je Irouve excellente, et tu te proposes de ne plus aller le voir de quelque temps ? — Parfaitement. — Singulier moyen de le conquérir davantage.— Moyen excellent... D'abord, mon cher, je ne me soucie que fort peu, pour mieux louer mon rôle, rt aller près de Simone me iéfigurcr a jamais. » Donc, je ne bouge pas d'ici. n A partir de ce moment, j'ai une fièvre très forte, mon cher. « L'accès a été subit, émotion, fatigue, bref tu vas envoyer chercher le médecin. La jolie roufse entra alors dans son rftle lie malade. Elle se fit mettre au lit par sa femme de chambre Le docteur, appelé, la trouva dolente, presque mourante. C'était un médecin mondain, prêt à re-;onnaltre à ses riches et gracieuses clien-lés toutes les maladies qu'il leur plaisait, i leur ordonner le traitement choisi par leur caprice. Pour ne pa3 se tromper dans son diagnostic il commença prudemment par demander à Emilienne : — Qu'avez-vous, mademoiselle ? — La fièvre, docteur, une fièvre atroce... c'est comme une série de coups de marteau aux tempes... c'est un supplice intolé-fable, " ™" - (A suivre) j Vendredi 5 juin 1914 * - 5^———- 5 centimes le numéro 58me année - N° 156

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This item is a publication of the title Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire belonging to the category Liberale pers, published in Gand from 1856 to 1923.

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