Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1914, 14 March. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Seen on 26 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/vh5cc0wf4x/
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JO URNÂL DE G AND ABONNEMENTS : RÉDACTION & ADMINISTRATION : I ANNONCES. BELGIQUE : 15 francs par an ; 7-50 francs pour six mois ; 4 francs pour trois mois o td t t tr T">TT T7T AMnRTT r, A Mn Pour l'étranger, le port en sus °* " U ^ TÉLÉPHONE 665 Volr Ie tarif au bas de la dernière page du Journal- ILES EQUIVOQUES SE DISSIPENT oaniw«r~«> — -, - |j ,tfl orjfftiie, La Correspondance catlw-SJj, 'a? se publie à Garni. Ce journal n'a Z,J i, dénoncer, parfois en termes vio-uT-f !# gouvernement, la Droite, les journaux cléricaux, le syndicalisme chrétien, k uii-part des iinstit niions et des oeuvres ' rùrj.-'oiee comme infectés par l'u erreur » oôfernùte. Aujourd'hui, il chante victoire, et i semble bien que oe ne soit pas sajis rai- ^Hier encore, écrit-il, la « Kûlner-Hich-lilnc» - ta Direction de Cologne, c'est-ii-dï-lu tendance modérée du catholicisme al-umnnd celle du Centre et des syndicats Seiconfessionnels - régnait en maîtresse absolue sur l'Europe occidcnlale : Allemagne, Autriche, Hollande, Uelgiquc, Fran- "ïMais bientôt, sous te patient travail des catholiques intégraux, les pays infestés (?) M dégagent l'un après l'autre do 1 étreinte de l'erreur chrétienne. » Et en effet, quand on passe en revue, ivec le journal gantois, les derniers événements on constate que c'est la tendance romaine, celle des fanatiques, qui est sur le point de l'emporter presque partout. En Hollande, les évêques viennent, par «ne sentence collective, de condamner le ivmlicnlisino interconfessionnel — compose te catholiques et de protestants — importe d'oulre-Rhin. , . Un Autriche, le prmre-arclievôque de Vienne a publiquement attesté que les catholiques autrichiens ne sont pas « nnfec-tfs» - c'est le mot. dont il se sert — pair ! is tendance de Cologne. F.n Allemagne, le cardinal Kopp, mort I tpnl récemment, était parvenu h "sauver» «rnod diocèse Berlin-Breslau de ce qu'il appelait « la peste de l'Ones* ». A t> lo-ne même, les éviVpies des provinces rhénanes ont publié sur les syndicats chrétiens „„C letlre que les intégraux considèrent loiii nu moins comme un-s concession h leur uHramonlnnisme. , En France, la grand* majorité nos cattio-|!qiîn« wiiis la conduite du comte de Muii, étaient ralliés ù l'nEcolc de Reims», sorte d" catholicisme démocralique de la tendait-« v. Cologne et dont s'inspirent en Delgi-niie les meneurs de la Ligue démocratique : \1 V'erhaegen. I.es évéques français. dw moins la plupart d'entre eux, encouru «rent plus ou moins ouvertement les pu-M cistes el les propagandistes de l'EÇO« Je Reims. Or, le cardinal Merry del val .avertissait » par lettre au comte de Mun de lu mauvaise voie dans laquelle étaient engagés les catholiques placés sous sa m-rnclion. . lout récemment s'est produit a Pans un événement qu«i a beaucoup ému les e\u[ues c| les'catholiques do i'rnr.-o» et qui montre de quelle énorme influence les intégraux jouissent à Rome. Chez nos voisins, les intégraux sont sur* 1 tout leprése. tés par l'abbé Maignen, 1 abbé Barbier et un journaliste, M. Hocaiort, personnages obscurs, sans talent, qui ne doivent leur notoriété qu'à l'ardeur avec laquelle ils dénoncent à Rome tous les ca-| tholiques suspects d'« erreurs » de doctrine. Ces flâneurs d'hérésies mettent une adresse extraordinaire à découvrir les coupables. , L'abbé Maignen accuse un jour le supérieur de Saint-VincenUle-Paul de « faiblesse dans sur» administration » et de « modernisme social ». Une enquête est ouverte et le Saint-Siège envoie a Paris un « visiteur apostolique », le P. Saubat, pour procéder à l'exécution des mesures que l'autorité romaine a jugées nécessaires. Le moine Saubat arrive à Paris et, au cours d'une cérémonie que le Temps dit avoir • V' marquée par des incidents émouvants, il relève de leurs fonctions le supérieur de la Congrégation, l'abbé Anzian, et ses deux assistants, il les remplace par des fonctionnants que Rome a désignés. Celui que l'on nomme le « policier du pape » est chargé, paraît-il, de faire le même coup dans plusieurs autres maisons religieuses. Remorquez que l'exécution du supérieur de Saint-Yincent-de-Paul s'est faite à l'insu du cardinal-archevêque de Paris, qui se trouvait à Rome en ce moment, et sûrement contre sa volonté. Aussi, le P. Saubat, oubliant l'humilité que semblait lui recommander son état de moine, n'a laissé ignorer à personne que sa qualité de visiteur apostolique le rendait supérieur aux évêques et qu'à son avis, l'épiscopat français avait besoin d'être surveillé de très près. Et comme le P. Saubat, les intégraux défient, non seulement des évêques, mais aussi de la plupart des supérieurs I d'ordres religieux et des directeurs d'œu-vres catholiques. L'enseignement des Facultés catholiques leur apparaît plein d'erreurs et même celui des séminaires ne trouve pas toujours grâce devant leur critique. Ils flairent l'hérésie partout. Et ils accusent, ils dénoncent sans se lasser, assurés qu'ils sont cle trouver à Rome un appui énergique et des encouragements, w est le secret de leur force, car par eux-mêmes, ils ne sont rien ; ce sont presque toujours des accusateurs mal qualifies, *r°3 ignorants, qui, souvent, ne comprennent même pas l'objet des controverses difficiles qu'ils ont la prétention d'apprécier en ju^'e. Aussi les professeurs, les di-rçcteijrs d'instituts catnoliques, les reli-I Peux instituts ont-ils le plus profond dé-I pin pour ces juges mal qualifiés. Mais ils ™ craignent. I .. les ceignent au point que les jésui-I «s, rédacteurs d'une publication, Eludes, I 3/ï "}'avaient pas été épargnés par leurs 'ations, s'exprimaient ainsi sur leur I aÇ-' '• • a un m°îs : " C® es^ ex* I cW i^a're et Pΰn8c dans le désarroi, ! Rendue de la dénonciation ». dIii h'' tristement : « 11 ne reste pius d autre moyen de vivre en communion I 1 i0c orn^ que de se mettre <\ l<a suite et & merci dos meneurs de cotte campagne.» I J4 en Belgique ? I JS ',es intégraux affirment I L , ^ompheut encore plus complètement qu'ailleurs. I avo ^0?rcsI'ondnnce catholique constate I cVo° 'r léVG,lu'tion de la presse cléri-I drVei?.Ie ca'boiicisme intégral. L'organe I n'à.fa s c^r^l€ns Gand, Ilet Vol] tiôn Pas déclaré que, pour lui, «chré-- » signifie « inconditionmellement ca- Et, ^ ie général des syndicats chrétiens de Belgique, dans son nouveau jonimal De Vlumus-che Wcrkman — l'Ouvrier Flamand — a tenu h professer sa foi complète dans l'encyclique qui a condamné les syndicats in-terconfessionnete « Sinrjulari " qvadam ». h C'est, conclut la Correspondance catholique. se soumettre intégralement à l'organisation confessionnelle des œuvres sociales. » I organe gantois donne aussi un certificat d'orthodoxie et d'intégralisme à la Gazelle de Licge pour un article qu'elle a publié le 14 février dernier et dans lequel elle reconnaissait que, lorsque les catholiques faisaient du syndicalisme chrétien, ils devaient se rappeler l'autorité. La Correspondance catholique n'attend plus que la soumission des syndicats chrétiens de Bruxelles et de Liège. "Que va faire maintenant Bruxelles? écrit-elle non sans ironie. Que feront les m libres» de Liégo?...» Et que veut-on qu'ils fassent, si ce n'est se soumettre? Cala ne tardera guère. Au surplus, il vaut, mieux qu'il en soit ainsi et. que les équivoques se dissipent. Quand le parti clérical, dans ses organisa fions, ses institutions et ses œuvres, sera converti à l'intégralisme, quand franche ment, comme les intégraux et le Syllabus. il traitera toutes nos libertés constitution n<eItes, toutes les libertés modernes de «peste» et de «dédire», et. qu'il avouera que son but réel rsl de placer le gouvernement, la magistrature, l'armée, l'enseigne-mont, tous les pouvoirs publics sous la do minât ion dos prêtres et des moines, il ins pirera une horreur tello que le pays le vo mira définitivement, dans une nausée. IGNOTUS ECHOS Un monument à Paul Junson. L'annonce d'une souscription publique et nationale pour élever un monument ix la mémoire de Paul Janson a été favorablement accueillie, tant dans le monde libéral que socialiste. De toutes parts, les adhésions commencent à affluer au secrétariat et il est touchant de constater l'unanimité avec laquelle toutes les fractions de l'opposition s'associent, au projet dé commémorer le souvenir du grand ci'loycn dispnru. I.es souscriptions émanent. non seulement des membres du parti progressiste, mais viennent également des libéraux les plus modérés. Quant au Corlseil Général du Parti Ouvrier. il s'est associé officiellement au projet. en souscrivant une somme de 100 fr. Les sou s cri p|.ions peuvent <^tre envoyées au secrétariat, 51, rue du Trône, à Bruxelles.vw M. de Broqueville est un homme loyal, tolérant et généreux. Il faut le croire, puisqu'il le proclame sur tous les tons, à tous les coins de rue. Mais c'est un ministre bien mal informé. Sait-il, par exemple, demande le Peuple, qu'un des hauts fonctionnaires qui venait de quitter son ministère pour entrer dans un autre département fut aussitôt entouré d'une atmosphère d'hostilité et de suspi-sion dont il ne tarda pas à se rendre compte ? Sait-il que ce fonctionnaire, ayant recherché lorigine de cette hostilité, apprit qu'il était suspecté d'être affilié à la franc-maçonnerie ? Sait-il que celte accusation — d'ailleurs erronée — avait eu pour origine le vol d'une lettre adressée par ce fonctionnaire h un de ses amis personnels ? Sait-il que cette letlre volée fut invoquée et exhibée par un personnage clérical de l'entourage ministériel pour essayer de confondre le fonctionnai no suspect ? Sait-il que ce fut l'accusateur qui se trouva confondu et s'écroula sous le ridicule, quand il lui fut démontré que les casseroles de la Ligue antimaçonnique qui l'avaient tuyauté avaient été mystifiées par leur propre ignorance ? En effet, ces délateurs avaient confondu le nom propre d'une personne très honorable avec le titre d'un groupe de francs-maçons et s'étaient autorisés de celte bourde pour dénoncer le prétendu franc-maçon au ministre... pardon, à son cabinet. Sait-il enfin que ce n'est pas parce que l'aventure a tourné au vaudeville, que le Parlement,devra l'ignorer et qu'il y aura un joHi scandale quand, documents en mains, il sera démontré que. dans l'entourage du ministre, on dresse des listes noires contre certains fonctionnaires, en se servant de documents volés à la poste? Si M. de Broqueville ne sait rien de lout cela, il le saura bientôt. Et le pays en apprendra de belles. M. Helleputte, l'empereur des agents électoraux on Campine, est présentement bien intirigué, dit le Peuple. Il sait — M. Woeste en a fait récemment l'aveu à Alost — que le parti clérical risque, aux prochaines élections, de perdre un siège a Tongres et à Hasselt. Mais jusqu'à présent, les anticléricaux limbourgeois n'ont pas encore fait connaître le nom de leurs candidats. Et c'est cela qui chiffonne le distributeur de caramels électoraux. Il manque deux cibles pour les attaques personnelles violentes des vicaires ; les insulteurs cléricaux ne savent a qui tirer leur poudre. Et voilà, pourquoi la bonne presse lim-bourgeoise déborde de lamentations. w viw Humour anglais. — Garçon, garçon ! Qu'est-ce que c'est que ça, une côte de mouton ou une côte de porc ? — Monsieur ne goûte pas la différence ? — Non. Et, d'ailleurs, je suis enrhumé. — Alors, je me demande en quoi cela oeut bien intéresser monsieur. <». Le Vol du Wagon posta' IDENTITES Druxeltcs, fi. — Les individus arrêtés dan-l'affaire des faux titres, sont les nommés Salomon Sebi, habitant Paris, avenue de Clic h.v. 100, occupant depuis deux jours un garni Mai ché au Charbon, et André Sampergue* U&bi-tatU Rwjô ru* Totoié» f* . i . . ... - é,.. . I.es litres qu'ils voulaL il vendre h l'agent de change de la place de Hrouckère sont trois obligations du Crédit Foncier de France, lis avaient déjà négocié chez un agent do change du Marché aux Horb:s quak-c obligations de tu VilJc do Paris et d-~s titres portugais. Tous ces titres provionnnt du vol commis le 28 février dernier ruo Chauchat, à Paris, dans un camion automobile postal, au préjudice de la Chambre Syndicale des agents do change de Pa>ris. Un agent de la Sûreté parisienne vient d'arriver à Bruxelles pour continuer l'enquête. On croit que ces individus ont des compl ces, car les perquisitions faites à leur domicile n'ont donné aucun résultat. A PARIS LES BALS DE L'OPERA. — PEDRO GAILIIARD. — AU XVIII* SIECLE. -- LES ETRANGERS ET LES PARISIENSLa vie de Paris cherche à se renouveler. Et pour se renouveler, elle revient aux habitudes passées. Nous allons avoir des bals à l'Opéra. Il fut un temps, au début du dix-neuvième siècle, où il y avait des bals à l'Odéon. Le roi Louis XVIII y assistait. Et quand il parlait, on s'amusait follement. Les bals de l'Odéon, je me demande s'il serait possible de les rétablir. Quant aux bals de l'Opéra, nous verrons bien. Cette année-ci, on danse énormément. Le pape s'en môle, paralt-il, et indique ses préférences entre le tango, la maxixe et la fur-lana.Puisse la furlana égayer le premier bal de l'Opéra qui va avoir lieu la semaine prochaine. Ceux qui eurent lieu, juste avant la suppression devenue nécessaire (et le combat cessa faute de combattants !) étaient, dit-on, lugubres. En vain, M. Pedro Gailhard, alors directeur de l'Opéra, essayait-il de ramener un pas de gaieté dans les couloirs. Déguisé en Espagnole, les bras nus,— et M. Pedro Gailhard a des bras que les meilleurs athlètes peuvent lui envier — il intriguait beaucoup de gens qu'il connaissait et qui ne le reconnaissaient pas. On prétend qu'il était le seul qui s'a-musàt.Encore le faisait-il exprès. Et on raconte cette aimable anecdote. Au coin du foyer, agitant l'éventail, rou lant de la prunelle sous sa mantille noire, \ it venir efénuté qu'il connaissait bien. Emu par l'œil brun de l'Andalouse, le député s'arrêta. Gailhard fit. des pirouettes, le député s'avança. Il déclara à la belle Espagnole qu'il lui offrirait volontiers une coupe de Champagne ; mais comme ce député devenait trop pressant, Gailhard dut le traiter d'imbécile. Ces mots-là font toujours quelque effet, même sur les députés. ...Mais les bals de l'Opéra ne pouvaient durer pour le seul plaisir, et encore pour le plaisir médiocre de Pedro Gailhard. Au début, les bals de l'Opéra avaient eu, en quelque façon, leur ra.ison d'être. Ils datent du dix-huitième siècle, et leur origine est celle-ci : La Ville était séparée de la Cour. Il y avait des bourgeois et des grands seigneurs, des manants et des duchesses. Jusqu'alors les villes et la Cour, Paris et Versailles, avaient été complètement séparés. Le bal masqué devait les rassembler une heure. C'était une occasion toute trouvée, pour les marquises et les duchesses, de savoir comment était fait un financier, un robin, et réciproquement. Plus tard, la reine de France se montra 1 elle-même au bal. Cela ne lui réussit pas, puisqu'elle mourut sur l'échafaud. Mais ce ne fut peut-être pas exclusivement pour ce motif qu'on la guillotina. Et puis, les Français et les Françaises, alors, aimaient réellement la danse. Un jour, raconte-t-on, un Turc regardait les évolutions tourbillonnantes des danseurs. La danse lui avait été interdite par Mahomet et il se demandait pourquoi ces hommes et ces femmes se plongeaient de gaieté de cœur dans tout ce délire inutile.Il restait stupide et abasourdi. Une dame l'interrogea : « Que pensez-vous de cette belle fête?...» — «Par Allah! répondit le Turc, faut-il que ces gens soient pauvres pour n'avoir pas quelques esclaves qu'ils feraient danser à leur place. » Les Français, il y a quelques années, eurent un peu l'opinion de ce Turc. Et on fut obligé die supprimer les bals de l'Opéra. On les rétablit maintenant. Erreur en 1900. Vérité en 1014. Il est évident que le goût de la danse est revenu chez nous. Cet hiver, les danses seules sont en vogue. Et. de cette vogue les théâtres prissent terriblement. T1 y a donc lieu d'espérer que les prochains bals de l'Opéra seront d'une animation éclievelée. D autre part, la direction actuelle — à son déclin — et qui n'a pas fait fortune, cherche tous les moyens de remplir sa caisse.. Enfin, la situation entre les Parisiens et les étrangers, aujourd'hui, rappelle la situation entre la Ville et la Cour au dix- i huitième siècle. Les étrangers cherchent | tous les moyens de voir d'un peu plus près les Parisiens, et spécialement les Parisiennes. 11 y a lieu de croire que, dans quelques jours, le bal de l'Opéra réunira toutes les Amériques du îSud, du Nord et même du Centre. Et cela durera ce que cela durera. J. ERNEST-CHARLES L'Attentat scolaire AU SENAT LA COMMISSION TERMINE SA TACHE Brusquement, sans raisons connues, la Commission sénatoriale du Sénat a pris le mors aux dents et a achevé ses travaux jeudi après-midi. La majorité cléricale ayant rejeté les amendements de M. VandeWalle, relatifs à la libellé de conscience ainsi qu'à l'enseignement de la religion ei de la morale, les sénateurs de gauclie n'ont plus persisté dans l'examen minutieux de la suit* du projet de loi. Et la Commission s'est ajournée jusqu'au jour ou M. Armand Flechet aura terminé la rédaction de son rapport* Les Armements de la Russie RÉPONSE A L'ALLEMAGNE Paris, 13. — Le correspondant du Temps, â Saint-Pélersbourg, télégraphie le résumé sui-ytoL qa wUutU* 1% guerre i - 1 Le correspondant ajoute qu'on considère ces déclarations comme unie réponse ù la campagne allemande, réponse d'autant plus autorisée, dit le correspondant, que non seulement elles ont été signées par leur auteur, mais que le texte en a été approuvé en haut lieu. Voici, d'après le Temps, ces déclarations : I.a Russie poursuit en silence, depuis cinq ans, sa réorganisation militaire. Jusqu'à présent notre plan, en cas de guerre, avait, un caractère défens'f en se basant sur des forteresses à la frontière de l'Ouest. Maintenant nous avons renoncé à cette tactique pour adopter l'offensive. En conséquence, nous transportons, d'après le nouveau plan, les opérations à plus de mille vtrstes h l'ouest de la ligne primitivement fixée. Après maintes transformations nous avons aujourd'hui urne armée sur pied de paix augmentée d'un tiers avec une cavalerie qui est peut-être, au point, de vue d<u nombre, la première du monde. Cotte armée est prête à tous les points die vue. Nous avons apporté des transformations importantes dans l'artillerie munie actuellement d'armes perfectionnées qui dépassent même les canons français et allemands. Le service d'approvisionnements des projectiles est organisé de telle façon que l'artillerie russe ne souffrira plus, comme dans les précédentes guerres, de l'insuffisance des munitions. Le service du génie a fait les mêmes progrès. Les sphères militaires russes n'accordent pas une importance exagérée à la valeur des dirigeables en temps de guerre et donnent leur préférence aux aéj-oplanes La Russie accorde une attention particulière aux appareils géants Sikorsky qui peuvent être autre chose que des éclaireurs. L'armée, en cas de conflit, non seulement sera puissante quant au nombre mais bien instruite, parfaitement équipée, munie de tous les perfectionnements de la technique militaire actuelle.Nos efforts tendent vers l'oubli de la fâcheuse doctrine do la défensive, mais l'instrument cu'est notre armée est préparé surtout à la guerre par ctosu- de conserver la paix. Pour les Etats agressifs les préparatifs russes peuvent être désagréables, car ils opposent un obstacle trop sérieux aux convoitises que suscite notre immense territoire et c'est dans ce sens qu'il faut comprendre le mécontentement de la presse étrangère. SI VIS PACEM... Budapest, 1î. — M. Andréas Adonjan, correspondant 'spécial du journal Est, à St-Pélers-bourg, a eu une entrevue avec M. Sasonoff au sujet de la situation extérieure. v Le ministre a déclaré que l'augmentation de l'armée russe doit être attribuée au fait que l'Allemagne a commencé à augmenter ses effectifs.La France et l'Autriche-Hongrie ont suivi son exemple. C'est en Russie (pie le rapport entre l'effectif de l'armée et le chiffre de la population est Je plus faible comparativement aux autres Etats européens. Les intentions de la Russie d'augmenter son armée d'une façon tout à fait pacifique sont également imputables au fait que la Russie est résolue à maintenir la paix de toute sa force. Elle veut, en quelque sorte, la rendre obligatoire. En ce qui concerne les rapports entre la Russie et l'Autriche-Hongrie, les troubles de l'année dernières sont dissipés. Lorsque le nouvel ambassadeur Szapary, dit M. Sasonoff. me donna l'assurance, lors de ma visite d'introduction, que les efforts de la monarchie tendaient à une bonne intelligence avec la Russie, je lui répondis qu'il trouvait le terrain bien préparé, attendu que la Russie était animée des mêmes intentions. les déclarations violentes de la presse n'ont pas une importance décisive ; elles ne reflètent pas les intentions des Etats. En ce qui concerne le traité de commerce entre la Russie et l'Allemagne, le renouvellement de ce traité sera discuté en toute tranauillité. Entre les deux gouvernements, il u y a aucune i aison de conflit. LA CHAMBRE Séance du 12 mars Présidence de M. SCHOLLAERT, président. I n AiM'iintn O Kniimc COMMUNICATION. — BUDGET DU CONGO M. LE PRESIDENT. Nous continuons la dis' cussion du budget métropolitain du ministère des colonies, du budget du Congo belge, l'interpellation de M. Mechelynck «sur les chemins d< fer au Congo » et du budget des recettes et dei dépenses pour ordre du Congo. La paro.c est continuée à M. Mechelynck. M. MECHELYNCK. Dans son discours d'hier, M. ie ministre a déclaré qu'il voulait voir l'Etat maitre de la situation en matière de chemins de fer congolais. La justice de la propriété des chemins de fer viendra en discussion quand nous examinerons le projet de reprise du chemin de fer du Mayum-Bé. Je 11e veux donc m occuper aujourd'hui que de la question financière. En ce cpii concerne les lignes nouvelles à construire, M. le ministre a énuméré les grands projets qui doivent être réalisés et qui comportent, notamment, les lignes du Luakiba à Lusambo, de Kambove a Kilolo, de Stanley ville au Lac Albert et de Lualaba au Kasaï et à Léopold-ville.De plus, l'honorable ministre a annoncé la reprise du chemin de fer de Matacti à Léopold- j ville. M. FLECHET. Est-ce qu'elle est décidée? M. RENKIN. Parfaitement 1 M. MECHELYNCK. Quel sera le coût de ce programme ? Il coûtera 600 millions. Comment donc l?s réaliser ? Va-tron mettre la main ! 1 couvre partout à la fois ? Le Congo i>eut êtrt considéré comme ayant quatre ports d'attache : deux sur la côte occidentale : Borna et le port portugais ; deux sur la côte orientale : Beïra et Bar-el-Salan. La côte orienk. > est reliée dès à présent avec le Congo. Mais il n'en est pas di3 même de la côte occidentale, car, pour qu'il en fût autrement, la ligne de Bukams à Léopoldville de-watt être construite en entier. M. DU BUS DE WARNAFFE. Vous n'envisagez que le service du Sud-Katanga. M. MECHELYNCK. Au point de vue de l'exploitation dos mines, il est donc préférable d'utiliser les lignes déjà existantes. La ligne de Ivambow h Kilolo doii être cons truite. Elle doit traverser la région minière qui est très riche. En est-il de même d.e la ligne qui doit relier Bakama à Léopoldville. ligne de 1,900 kilomètres? Celle-ci présentera incontestablement des désavantages ; elle est cependant nécessaire pour la mise en valeur du Kasaï.Mais la construction pourra-l-elle être terminée en l'espace de dix ans ? Et les capitaux engagés pourront-ils, dans dix ans, être réinu nérés ? Pourquoi ne reprendrait-on pas le projet formulé, en l'.xiO, par le gouvernement cl qui consistait à relier les voies navigables par chemins do fer. CeWe idée a été-reprise dans le livre gris de 1000. Il n'y a pas une question d'abandon de la ligne vers le Bas-Congo, mais une question do précaution et d'opportunité. Il me reste à parler des engagements de l'Etat pour arriver à la construction de ces lignes. L'Etat est lié avec la Société du Bas-Congo pour l'exécution des lignes allant vers le Congo portugais. Un décret de 1900 a décidé l'émission d'un emprunt de 150 millions, divisé en tranche de Ifl millions. Sur ces 150 millions, 50 millions étaient employés au 31 décembre 1913. Pour parfaire les engagements qui incombent a la Société du Bas-Congo, il faut 370 millions. Dans ces conditions, nous avons le droit de : demander au gouvernement de s'engager a ne pas commencer l'exécution d'une des lignes, i [ avant que le Parlement ne l'ait approuvé. Il faut tout* 6UWiS(^ En ce qui concerne la Société des Grands Lacs, c'est elle qui doit faire les fonds néces-caires fi l'exécution des nouvelles lignes. M. ROYER. Mais c'est nous qui payons, puisque nous payons les intérêts. M MECHELYNCK. J'allais le dire. Le pavs ne fait pas le capital, sans doute, mais garantit un intérêt de 4 p. c. et l'amortissement. Et puis, en vertu de la convention intervenue entre l'Etat et la Société, chaque fois qu'il y a lieu d'augmenter le capital de 25 millions, le gouvernement est tenu de lui assurer les produits de i millions d'hectares nouveaux. I.e gouvernement s'est engagé devant la Chambre, en 1011, a modifier la convention qui lie 1 Etat el la Société des Grands-Lacs. Pourquoi ne l'a-t-il point encore fait? 10 capital de la .Société des Grands Lacs était, en 1911, do 75 millions. Cependant les dépenses que la Société des Grands Lacs a faites depuis depuis le 1er janvier 1013 n'ont pas ci. payées par elle, mais par l'Etat. 11 manque en ce moment G millions, d'après la réponse que vient de faire M. le ministre dos colonies, répondant tx une question de M. Colfs Pourquoi donc la convention, signée en juillel 1013, entre l'Etat et la Compagnie, et qui comportait l'abandon do la mine d'or de Kilo, n'a-t-elle pas encore été soumise à l'approbation des Chambres? Je comprends que le gouvernement ait hésité, mais cette situation doit prendre fin. Pourquoi n'a-f-on pas déposé cette convention' S'il y a des négociations en cause, qu'on nous le dise. En cette matière, comme en toutes autres, nous devons pouvoir nous prononcer en pleine connaissance de cause. La somme nécessaire pour faire face aux nécessités du Congo est d'un milliard environ et le budget solde en déficit par 20 millions. Nous avons donc besoin d'une politique financière nette et claire. Quant à nous engager, il importe que nous connaissions nos ressources et que nous sachions exactement quel sera le programme financier. (Très bien ! à gauche.) M. JOU.BEZ. La Belgique entre dans sa sixième année de colonisation. J'ai combattu l'annexion et j'ai voté contre elle. Les motifs qui ont inspiré mon vote subsistent et mes prévisions ont été confirmées par des faits. Ma conscience n'a donc rien à se reprocher. Je n'entends pas cependant me livrer a un facile débinage. J'estime même que, l'annexion étant un fait acquis, le devoir de tous les bons citoyens est. de s'unir pour travailler à la prospérité de la colonie. (Très bien ! sur plusieurs bancs.) M. DAENS. C'est aussi notre avis. M. JOUUEZ. Je regrette pourtant que M. le ministre des colonies ait lu certaines choses. L'honorable ministre s'est étonné du bruit que la presse a fait autour du déficit de son budget. Ce qui étonne, ce n'est pas le déficit lui-même, mais son importance. La situation budgétaire est assurément inquiétante ; or, celte crise était prévue dès 1008, mais le gouvernement, qui a provoqué la reprise, n'a rien voulu prévoir : il a proposé la reprise sans examen et sans élude préalable. Pour ma part, je n'attachais qu'une importance rotative aux charges que l'Etat assumait à cet- J te époque ; j'appréhendais surtout les charges | futures. La Belgique, se trouvait en face d'un immense territoire où lout était a faire. Au budget des recettes de l'exercice 1000, figurait une somme de 12,807,000 fr. représentant le produit du do-1 maine et do l'impôt sur les tribus noires et, dans cette somme, figurait jusqu'à concurrence do 12 millions, le produit de la vente en caoutchouc.Mais la baisse du prix du caoutchouc, qu'à cette époque je déclarais inévitable en dépit des dénégations du gouvernement, devait certainement se produire. Je démontrais également que !e rendement de l'impôt indigène en nature allait inévitablement fléchir et j'entrevoyais pour la colonie, à ce point de vue, un avenir analogue à celui de la Société l'Abir. Les débuts de cette Société furent, comme on le sait, fort brillants. L'Abir fut fondée au capital de 1 million, mais on ne versa que 232,000 francs. Or, pendant plusieurs exercices, le bénéfice annuel fut de plusieurs millions. En 1000. l'Abir avait gagné 4,860,000 francs. Ces bénéfices considérables s'expliquaient par la récolte du caoutchouc et le travail forcé. Devant les protestations el sous la pression du monde civilisé l'Etat indépendant dut intervenir énersinuement. On coupa, si j'ose dire, bras et jambes à la :ompagnie. Les profils de l'Abir cessèrent et, en 1906; elle demanda la reprise de la concession )ar l'Etat. M. TIBBAUT. Une telle crise est tout à fait Momentanée. M. JOUREZ. Je vous prie de ne pas m'inter-•ompre.Lors de la discussion de la reprise, je disais încore que la baisse du caoutchouc, comme celle Ju café, du sucre, du coton dans d'autres co-.onies ne pouvait aller qu'en s'accentuant. Le directeur de la Compagnie Evea, M. Hal-let, affirmait, il y a huit ans, que le prix du caoutchouc a liait dégringoler. Comme il avait vu juste 1 Je disais encore qu'en fait, malgré rcs I.el.'cc déclarations, M. le ministre Renkin devr-iit l.;<n-:ôt conjurer le déficit. Ce à quoi M. le ministre ripostait que rien ne permettait de soutenir que ie budget serait m déficit. Or, le budget de 1914 se trouve en ; déficit précisément par suite des < Jsr-s que ; je prévoyais et nue j'indiquais, l'abondance de raoulch'ouc de plantation aux Indes et en Malaisie. M. le ministre espère le relèvement du marché du caoutchouc. Mais M. ^ ministre nous a hab tués à nous méfier de s- affirmations. En 1918, M. le ministre invoquait la crise américaine : il l'invoque encore aujourd'hui. M. RENKIN. J-3 l'invoquais et je l'invoque encore, pane que c'est un fait. M JOUREZ. M. le ministre ne redoutait guère, en 1008. les plantations de Malaisie. Le rap porteur, feu M. Da Lantsheere, exprimait le même sentiment. Or, la production actuelle des plantations de Malaisie, qui remontent, à quinze ans'à peine, est formidable, tandis que celle des plantations du Congo, qui datent de trente ans, est presque nulle. D'autre part, si une espèce do caoutchouc devait sub r la crise et peut-ê^re même disparaître, ce n'était assurément pas le caoutchouc de plantation, mais bien le caoutchouc forestier du Congo. Actuellement, la demande de caoutchouc ne dépasse pas l'offre : il s'en faut de beaucoup. M. RENKIN. Vous savez qu'en 1913,# les fameuses fabriques d'automobiles de l'Ohio n'ont pas fait de commande de caoutchouc. M. JOUREZ. Une publicaiion spéciale, Le Journal du Congo, dans son numéro du 12 février 1014, nous a donné le pourcentage de la cristf du caoutchouc. Or. i.es chiffires sont beaucoup plus élevés pour le caoutchouc congolais que [X)ur celui de la Malaisie. Et il est à redouter que la crise ne s'aggrave el perdure, car toutes les nations possédant des colonies tropicales ont étendu leurs plantations caoutchoutièrcs dans des proportions considé râbles, t.'exemple de l'Allemagne à ce point de vue, est particulièrement' démonstratif. Le caoutchouc de plantation pourra, sans doute, résister à la crise provoquée par l'excès de production. M. Hallet déclarait récemment à ce propos que les plantations qu'il a faites en Malaisie, pourront encore faire d-:s bénéfices, même si le prix baisse à 5 fr. 50 c. Ilien ne nous promet une situation meilleure d'ici à plusieurs années, et oatte situation est d'ailleurs normale. Quand une denrée est rare, elle coûte cher ; devient-elte commune, son prix s'abaisse et finalement se tasse. Le café et le sucre ont connu 03tte grandeur et cette décadence. Les planteurs et importateurs de caoutchouc se sont émus. Des congrès se sont organisés. Au coutrs de ces palabres, on a été généra lc-m nt d'accord pour condamner les remèdes artificiels comme la valorisation du caoutchouc. * tt&uiV Pi» te* droite m ies trails de transport. Mais ceia n'a pas suffi à certains coloniaux qui sont môme allés jusqu'à réclamer une prime de sortie. M. le ministre leur a sagement résisté. Mais ce qui préoccupe surtout les sociétés, c'est l'indifférence du noir a l'égard du travail et j'y reviendrai tantôt. On lente de nous rassurer par "etempîo d'.s colonies étrangères et, suivant .VI. lt rapporteur, ie budget des Indes néerlandaises serait èn cqui-iibre.Or, je lis dans le Bulletin d'Etudes coloniale», qui est une revue sérieuse, une étude sur les deux derniers budgets des Indes néerlandaises, qui nous révèle que, pour ces deux derniers exercices, le déficit a été de 81 millions de francs. On l'explique par l'extension du personnel, l'augmentation des traitements des fonctionnaires, ta^bilusse des denrées, etc. Sa.u^ doute, les dépenses prévues pour les ^çrîfnds travaux et pour le développement écono-nique des Indes néerlandaises sont portés aux lépenses ordinaires, alors qu'il n'en est pas de •nème au Congo belge où nous avons un budget extraordinaire. Cependant le déficit n'en >st pas moins :ertains aux Indes néerlandaises, et. dès lors qu'on n'aille pas chercher chez elles île quoi nous rassurer. Ce qu. m'inquiète dans le déficit actuel, c'est que toutes les dépenses ou presque toutes sont les dépenses administratives. Le déficit n'est pas occasionné par des dépends qui peuvent mettre le budget colonial à flot. Donc, ! ère des déficits ne fait que s'ouvrir. De dus, il ne semble certes pas que ce soit le caoul-•houc qui doive rétablir l'équilibre du budget. :omplo-t-on sur l'exploitation des richesses minières ? Ce n'est pas de si tôt qu'elles rapporteront au pays. Il est donc à craindre que le déficit sera mcore considérable en 1015 et même en 1016. M. le ministre va-t-il continuer le système des lions du trésor ou solliciter des secours de la métropole ? M. ie ministre préconisait autrefois l'interven-lon de la Belgique sous la forme de garantie de i emprunt ou de subside remboursable. Il serait indispensable que le pays fût, dès à présent, renseigné.Dans son discours d'hier, M. le ministre a, prudemment, esquivé la question de la main d œuvre. La colonisation était réclamée pour tirer de la barbarie une race primitive et un vent violent de réaction soufflait contre le travail forcé. La men-(V« "êgre était à cette époque fort discutée, bile 1 est encore aujourd'hui. L'ancien régime • c brutalité est condamné ; cependant, la ré-lemption du nègre ne se fera que par le travail et beaucoup sont d'avis que pour l'y ame«. ner, il faut d'abord l'y contraindre. M. le général Thys exprimait jadis sa con-fiance dans l'avenir de la race noire qui, selon lui était une race spontanément vaillante qu on devait conduire avec bonté et fermeté. Mais tous les coloniaux ne partageaient pas son optimisme et M. Lacourt, administrateur de la Société Kasaï, estimait que pour faire travailler les noirs, il fallait les y contraindre par la force. En 1008, après avoir étudié la question, j'en arrivai à cette conclusion que, par une tradition millénaire, le noir était paresseux, naturellement. Aujourd'hui, les Compagnies disent qu'elles devront fermer boutique, si l'on ne contraint pas le nègre à travailler. Le général Thys a écrit naguère à plusieurs journaux el notamment à L'Echo de la Bourse, que nombre de Sociétés congolaises qui avaient créé des comptoirs devraient les abandonner. '( On s'est buté, dit-il, à l'apathie, à la torpeur de l'indigène ». On ne peut faire travailler celui-ci que par la coercition. Les Sociétés congolaises disent qu'il faut faire percevoir l'impôt pour contraindre le nègre a travailler. Le gouvernement est enserré dans ce dilemme : ou bien les Sociétés congolaises bénéficieront du travail forcé et pourront subsister, ou bien le travail forcé restera aboli et elles ne pourront pas subsister. Une autre solution, peut-être périlleuse, pourrait être envisagée : le recours à la main-d'œuvre asiatique. J'y reviendrai tantôt. Ce dont - nous devons nous préoccuper, lout d'abord, c'est du salut de la colonie, patrie, suprema lex, et pour réaliser œuvre semblable, il faut résoudre en tout premier lieu la question économique de la main-d'œuvre en vue d'assurer aux blancs les iibjet s de consommation nécessaires, et aussi do faire face aux nécessités de l'exportation. Le problème de la main-d'œuvre se pose davantage, particulièrement au Katanga, et M. le ministre s'en est à peine occupé hier. La main-d'œuvre n'y existe presque pas. Dans la séance du 1er" mai 1008, je démontrai ici que cette question se posait pour toute l'Afri-pio méridionale. Le président du Conseil d'administration de l'Union minière reconnaissait, en 1008, l'absence presque totale de la main-d'œuvre au Katanga. M. le ministre des colonies, avec son optimisme habituel, n'en déclarait pas moins, en 1008, que la main-d'œuvre était abondante, lit voilà avec quelle légèreté on nous lançait dans cette aventure I J'attire votre attention sur un passage mystérieux, mais suggestif, d un rapport du président de l'Union minière. Où va-t-on recruter une population ouvrière pour le Katanga? On nous dit maintenant qu'il faudra sans doute recourir à la main-d'œuvre étrangère ; quelle sera celte main-d'œuvre? S'agit-il d'Hindous ou de Ctiinois ? Les parquera-t-on dans des espèces de « kraals »? Va-t-on créer un régime qui provoquera des rébellions comme au Natal ? Toutes questions très graves sur lesquelles nous sommes en droit de réclamer des déclarations précises. Le jaune est laborieux et sobre. Une émigration d'Hindous au Katanga éliminerait nos colons maraîchers. En 1008, pourtant, M. Renkin disait que la main-d'œuvre chinoise n'était pas d'un rendement aussi considérable qu'on le croyait. I.a solution de la question de la main-d'œuvre est urgente et angoissante. Dans son discours du 2ô avril 1008, M. Renkin nous disait que te développement de la culture serait, au bout d'un certain temps, une source inépuisable de richesses pour la colonie. Or, il y a trente ans que nous sommes au Ccngo et la culture y est à peine commencée. M Catliei- d mandait à M. le ministre comment il entendait y encourager les cultures privées, et il attend toujours. La culture n'v existe pas. Ncmibre de personnalités industrielles et fman-cières, qui ont poussé à l'annexion du Congo, n'ont pas Inixlti à concourir il la concurrença faite nux produits de la Colonie, en prenant des ir.térC'ts dans les plantations de caoutchouc de la Malaisie et d'ailleurs. M. FRANCK. Il ne faut pas généraliser. M. JOUREZ. Si ie ne connaissais r»as ces per. sonnalités, je me garderais d'uî parier. M. FRANCK. C'est l'exception, ce n'est pas la rtRle. M. VAN'DERVEtDE. C'est bien là d'ailleurs le nationalisme. . M. JOUHE'/.. On peut dire que momentane-nM'ht ta Malaisie a étouffé le Congo. C'est vers tOOo que les Sociétés caontchoutiénes et les postes de l'Etat reçurent l'ordre de planter des lianes dans tout le Congo. . En llKû -t millions de lianes avaient été limitées, lin 10M, 2,«H) hectares avaient été défrichés < i il y avait 2 millions de Pjan'es de raté, cacao, etc. Or, de toutes oes choses, qu'on disait si prospères, il ne restâ t plus rien en 1909. Ouvrez votre budget aux recettes et vous verrez que pour 1914 les jt0? /wi chouc nous promettent la somme de o.OOO 'rs! l'Étal renonce h faire de nouvelles tlons, c'est qu'il est convaincu que le reldve-ment des prix ne se produira pas. M Delcommune vient d'écrire aux commissaires des sociétés dont il s'occupe pour KU? dire qu'ils doivent parer a la crise du caoutchouc, en tà'hn.Tit d'augmenter l'exploitation à'wVTO, ** Samedi Vl mars 1914 5 centimes le numéro 58me année N0 73

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