Journal de la guerre. Lettres des soldates en campagne. Illustrations

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Une grave atteinte au prestige de l'Angleterre. En traitant la question économique de la guerre actuelle, la presse quotidienne anglaise, avide de sacrifier avant tout à un irrésistible besoin de sensation, a dépeint presque d'un commun accord la situation financière de l'Allemagne comme excessivement défavorable, en qualifiant d'inventions et de trompe-l'œil toutes les assurances contraires. En revanche, les finances anglaises étaient présentées sous un jour dont le but de propagande ressortait d'une manière par trop manifeste. Aussi doit-on en apporter d'autant plus d'attention à la critique aussi compétente que sobrement exprimée d'un des journaux libéraux anglais les plus en vue et les plus sérieux, le « Manchester Guardian », à propos du récent emprunt sollicité en commun aux Etats-Unis par l'Angleterre et par la France. Dans son numéro du *29 septembre dernier, le « Manchester Guardian » parle des bruits d'un emprunt imminent, alors en circulation. Le journal anglais rappelle à cette occasion qu'un taux d'intérêt de cinq pour cent pour un cours d'émission de 98°/0, dont il était alors question, représenterait en réalité un montant de 5.75 °/0. Mais comme le taux d'intérêt du second emprunt de guerre anglais est de 0.75% plus bas, la conclusion d'un emprunt américain dans ces conditions signifierait, de l'avis, du « Guardian » un empirement très regrettable du crédit de l'Etat anglais. Si l'on calcule à 600 millions de livres le montant du deuxième emprunt de guerre anglais, une pareille hausse du taux de l'intérêt correspondrait à une diminution de valeur de 125 millions de livres sur le chiffre de l'emprunt de guerre. La perte que l'emprunt américain ferait subir aux possesseurs anglais de titres de l'Etat d'Angleterre, dépasserait donc ainsi de beaucoup le montant des 100 millions de livres empruntés aux Etats-Unis. C'est pourquoi, remarque le « Manchester Guardian » les hommes compétents anglais ont été hostiles à la conclusion d'un emprunt en commun avec la France. De pareilles opérations financières combinées ne rapportent aucun avantage au pays le plus faible économiquement, tandis que le plus fort est par là même rabaissé au niveau de son partenaire. La feuille anglaise termine son article sur les bruits d'emprunt en les qualifiant d'indignes de toute créance sérieuse. Or, en réalité, l'emprunt a été conclu dans des conditions beaucoup plus humiliantes encore, ainsi (pie le même « Manchester Guardian » se voit obligé de le déclarer dans son numéro du 30 septembre. Il profite de l'occasion pour se livrer à un nouveau calcul du taux réel de l'intérêt. Déjà le seul fait d'un emprunt contracté au cours du pair au bout de 5 ans, et actuellement passé à 96 °/0 au syndicat de garantie, hausse le montant de l'intérêt nominal de 5 livres sterling pour 100 livres à 5 livres sterling 16 schil- 162 10

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