Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

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s.n. 1914, 29 July. Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire. Seen on 27 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/0000000t83/
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Mercredi 29 Juillet 19 14- UN NUMERO CINQ CENTIMES Mercredi 23 Juillet 1914 Franco en Belgique Un an : î§ w, » » 5 mois : 8 fr. » » 3 mois ; 4 fr. franco en Hollande Un an : 22 fr. » Union, postale » 32 fr. On s'abonne au bureau du journal et dans tous les bureaux de poste. ADMINISTRATION TÉi.ÉPHONE 56? JOURNAL DE LIEGE FEUfiLE POLITIQUE, ijlTïERAIRE ET COMMERCIALE. - FONDÉE m 064 RÉDACTION ET AÎDMIMSTIIATÏON s BOULEVARB DE LA 8AXÏVEMÈRE, 25 Annonces,, j . S» Sgîieç 20 c«& Réclames. s. . - , îOçent Faits divers « » ' „ » 1 franc Séparations judiciaires * 3 francs informations financières 9 3 franc? Avis de sociétés s» petite Hast 33 cent Émissions, frase •RÊDâGT'IO.M TÉLÉPHONE » Le ConflitÂustro-Serbe LA DÉCLARATION DE GUERRE La journée allier, nous lavons vécue alternatives d'espoirs et cle cravates. Le rr, tin on annonçait que les armées-autric'.dt nés avaient franchi le Danube et envahi Serbie. Deux heures après on afftrmt qu'une détente s'était produite et Von pi lait môme d'un accord austro-serbe. A même heure on nous téléphonait qu'en iBot se d'Anvers le bruit s'était répandu que l troupes autrichiennes occupaient Belgrac Toutes ces nouvelles contradictoires se si, cédant à quelques heures d'intervalle, la\ saient encore place à un peu d'espoir. i Hélas, à 5 h. 15 du soir, une dépêche < J'Agence- Havas venait nous enlever tou idée drC vo\r se terminer pacifiquement conflit.' Cette dépêche, datée de Vienne, annonça; en effet, que l'Autriche avait officielleme déclaré la guerre à la Serbie et, du cou s'évanouissaient toutes les éventualités c maintien de la paix. Il semble donc qu'à l'heure où paraitro, ces lignes, l'Autriche aura envahi la Se bie. Cette démonstration militaire cara té-rise l'état d'esprit de. la monarchie du liste. Pendant coûte, la campagne des Balkan le parti militaire et son chef, l'archiduc, tr pignaient d'impatience. Leur inquiétude de sentir grandir dai la victoire la force panslavisle n'était rU auprès de leurs regrets de ne pouvoir i: tervenir par les arvies et auprès de l'espo de faire l'essai, de leur méthode et de lei matériel allemands contre les méthodes le matériel que les Serbes tenaient de l Russie et de la France. Pour qui connaît l'Autriche et le par militaire autrichien, les événements actuel si confus et si déconcertants, ne sont qu"wr, crise de militarisme aiguë, déclenchée à l faveur de la mort de Varchiduc. Bref, nous atteignons au point culminât de la crise. La fièvre militaire autrichienn commence à gagner l'Europe : il est urgen d'en couper l'accès avant qu'il devienn pernicieux, car il en est des nations cou ; m: des individus, lorsqu'elles discutant le armes à la main ce sont les plus faibles qu cherchent les premières à s'en servir. I appartient aux forts, de les en empêcher. Aussi voyons-nous actuellement une seul lueur dans l'orage sombre qui pèse su VÈvrope : l'attitude calme de la France e de VAllemagne, qui observent encore le bras croisés et l'épce au-fourreau. De Vienne (Officiel) : KouvernemQîît austro-lion erroés a notifié officiellement à Ba Serbie Sa déesa ration de guerre. Voici le texte de la déclaration de guerre' Vienne, 4 h. 25. L'Officiel, dans une édition spéciale, pu )lie le texte de la déclaration de guerre lui est ainsi conçu : <« Le gouvernement royal de Seybi< l'ayant pas répondu d'une manière satis 'aisante- fà la note qui lui avait été îemise >ar lo ministre d'Autriche-Hongrie à Bel p-ad'e, à la date du 28 juillet 191 î, le gou -ernement impérial et royal se trouve dan a nécessité de pourvoir lui-môme à la sau reg<arde de ses droits et de ses intérêts e le recourir 'à cet effet à la force des ar nés. L'Au triche-Hongrie se considère don-Lès ce moment comme en état de guerr lvoc la 'Serbie. » Le ministre des affaires étrangère d'Autriche-Hongrie, (Signé) Le comte BERCIiTOLD. Les Faits de Guerre Les premiers coups de tusil Berlin, 28. — On télégraphie de Vienn lu Lolcal Anzeigcr : « Des troupes autrichiennes ont travers-a frontière serbo-hongroise et ont poursuiv eur marche sur Itrowitz, suivant le pro jraroitte établi. Les Serbes ont été repous iés partout. A Vienne, les nouvelles qm es hostilités ont commencé ont été accueil ies avec une vive explosion de joie. » Prisonniers serbes Berlin, 28. — Une dépêche de Vienne ai Lukal Anzeiïg.er dit -que les vapeurs d transport des troupes serbes XVarda e Jarnicola ont été pris par les monitors au .richiens de la flottille du Danube. Ce son es premiers prisonniers serbes. Malgré les démentis, il semble que la, nou ■elle que les Serbes auraient fait saute e pont du chemin de fer près de Semlin es «acte, et cela doit constituer un très grani imbarras pour l'Autriche. On se beat sur la Drina Berlin, 28. — La Gazette de Voss annonc le Vienne que des combats ont eu lie sur la Drina, rivière de la frontière serlx lutrichienné. Des volontaires serbes or orcé sur plusieurs point le passage du flei -'e. Les troupes de la frontière autrichienn mt riposté. La dépêche ajoute que la mobilisation d 'armée setfbe se fait très rapidement. 0 ïighale d'importants mouvements de troi ïés dans le . andjak de Novi-Bazar. Le Roi Nicolas est parti avec le gouvei lement vers Podgoritza. Capture d'un vapeur sorbe Nisch, 28. — Le vapeur serbe Deliqra ?st retenu par les Autrichiens A Orehav linsi que les passagers. Les Autrichien >nt hissé leurs couleurs et remplacé le ïouleurs serbes sur la cheminée par le couleurs austro-hongroises. Un remorquer autrichien qui emmenait déjà let navir serbe Morava, et plusieurs chalands, 1' pris à la remorque. EN AUTRICHE Un appel au peuple Budapesth, 28. — Le gouvernement adressé un appel à la nation. Il exhorl en tout le monde à faire son devoir. Nous soi d- mes au seuil d'uneguerré. Nous allons me n- trer que ceuK qui, dans leur présomptio lu croyaient pouvioir nous insulter impur ùt ment, se sont trompés, il faut prouver r ■>'- tre patriotisme et sortir victorieux de cet td épreuve. ■r~ Lo prince héritier à ischl es Ischl,. 28. —L'archiduc Charles-Françoi Joseph est arrivé ce matin. Le- public 1 c~ salue de vivats enthousiastes. II.s'est renc à la villa impériale où 1 Empereur l'a reç ie en audience, iii 9 heures. le EN SERBIE A BclgradQ t, Belgrade, 27. — Les journaux sont un nimes à approuver la réponse négative fai », par la Serbie à la note autrichienne. ■U On a répandu en ville des nouvelles pr tendûment authentiques favorables 'à 1 it Serbie. On y ajoute foi d'autant plus vi r- 1 entiers que la journée de dimanche, ] nuit suivante et la journée de lundi se soi •*- passées sans que les hostilités aient été oi vertes. Aussi croit-on toujours qu'au de. si nier moment la guerre pourra être évité" é- Malgré cela on procède avec hâte aux pr« paratifs de défense. La concentration de is troupes se poursuit dans le plus gran n ordre. }- Le consulat d'Allemagne déploie un zèl '■r digne d'éloges pour rapatrier Jes sujet r austro-hongrois dont un grand nombre vj 't nant des stations balnéaires serbes, sor a arrivés à Belgrade aujourd'hui seulemen iM. Pachitch, q:ui était parti samedi pou H Nisch, a iiiterrompu'son voyage et est rer ?, tré à Belgrade dans la nuit de dimanche 6 II est reparti hier pour Nisch. a Le Roi Pierre est arrivé ce soir à Be! grade. Aprè? un arrêt de quelqiues heures i il est reparti pour Ribarska-Bar.ia. ] EN RUSSIE Les manifestation» { Saint-Pctersbourg, 28. —  Moscou et ; 1 Pé'tersbourg, une grande agitation conti 1 nue à régner. "tDes manifestations publique contre l'Autriche et en faveur de la guerr 3 ont eu lieu dans les deux villes. Les jour r il aux d'aujourd'hui donnent de nombreu: t détails sur une manifestation qui a ou liei s ' la nuit dçrniôre dans les rues de Saint •Péterabou.r& et qui ne s'psï terminée qu'à : heures du matin. Les manifestants, précédés d'un drapeài ruâse ont pài-couru les rues en criant , « A bas TAiltinagne ! Vive la Serbie ! Viivi i'a.rm;-j ru..;,e ! » La police le-s a ernpô peiés cîe' passer devant .l'ambassade • d'Aile magne, la foule a essayé, alors, de se ren dre devant les ambassades d'Autriche e de France, mois on l'en a encore empêché D'autres manifestants se sont rendus de vant la Légation de Serbie et ont fait un-: ovation au ministre serbe, qui, du haut di balcon, a harangué la foule. Quelques manifestations se sont produi tes aujourd'hui. Les volontaires offrent d< » s'enrôler dans l'armée seitbe et les société! slaves rassemblent des fonds pour la caus< serbe. M. Sazzonoff continue 'a, recevoir do: visites de tous les diplomates étrangers ac crédités auprès du gouvernement russe. A fa frontière d'Autriche Berlin. — On télégraphie de Eydtkueh nen : « La Grenzwache annonce qoi'à la sta tien frontière de Vv'irballen tous les vva gons de mamehandises ont été emmené; pendant la nuit à l'intérieur de la Russie Le traific des marchandises est complète nient interrompu. » Suivant une dépêche de Skalsierzyc le > bruit court que tous les postes frontière! ont été renforcés et que des détachements ? du génie surveillent les ponts. On assurt aussi que 80.000 hommes de troupes russe: ont été massés à la frontière autrichienne îVlar.ifestation3 sorâopntles et antiautrichiennec Saint-Pétersbourg, 28. — Hier à l'occa si. n du départ d'otliciers serbes pour leu. ï patrie, une grande foule s'est rassemblé! ' a la gare et a salué les officiers de ses ac ciamatkMis enthousiastes. Les cris do Vive la Serbie • ! A bas l'Autriche ! on 3 éclaté. . Un officier serbe a prononcé une allocu r tion dans laquelle il a dit qu'il était rempl 1 de sentiments de joie en voyant que l'au giiste Russie ne laissait pas sa jeune sœu: [ réduite à ses propres forces à cette heuri J diflicile. Le train s'ébranla au milieu de: cris de Zivio (vivats) et le chant de l'hym ne national russe. A Moscou, des personnes appartenant i i la classe populaire ont essayé do force: 3 l'entrée du consulat d'Autriche-Hongrie. L; L foule a chanté l'hymne national et a crié Vive la Serbie. t La tentative de manifestation a été ar rêtée par l'intervention de la police. Attitude énergique clu Tsar t Londres, 28. — On mande de St-Péters l bourg au Times que le Tsar est parti hie soir pour la Finlande. A la fin du grand conseil de samedi, 1 Tsar a dit : « Nous avons supporté cet éta de chotees 7 1/2 ans ; c'en est assez. » Sa Majesté donna aloite des ordres pou la mobilisation partielle limitéb aux 1 corps d'armée situés sur la frontière autri chienne. 8 En même temps on fit connaître à l'Allé magne que la mobilisation allemande se e ra!t suivie immédiatement par la mobilise 1 tirai du reste do l'armée russe. L-j Times, commentant ces actels et ce paroles, exprime l'opinion qu'ils doiven avoir eu une grande importance sur la si tuatic-n internationale. iL'ir.tervor.'tîon anglaise ' Vienne, 28.' — L'ambassadeur d'Angle ^ terre a fait ce matin une visite au comt ® Berchteild auquel il a soumis la propositio: ^ de Sir Edward Grey tendant ?'i régler 1 s; conflit actuel dans une conférence qui se r rait tenue à Londres. e a. L'intervention de la Russie Paris, 2?. — Le correspondant du. Temj. Berlin a interviewé un fonctionnaire d ministère des affaires étrangères qui lui déclaré qu'il ne pouvait croire que la Ru: sie intervienne militairement. Les mesure a prises à la frontière ru:-se sont sans dout e duos à l'initiative do quelque commandai de corps d'armée. Au premier pas de Russie contre l'Autriche, l'armée allema de assurera la défense de son alliée. D'autre part, le Temps publie la dépêct suivante de Sc-Pétersbuurg : Je puis assurer que la décision du go vernerneht tu::se est absolue. Toutes 1 mesures que la situation comporte so prises. Les journaux Saint-Pétershourg, 28. — Les dépêches < Belgrade arrivant retardées, les journal commentent seulement ce matin la répon sorbe et considèrent unanimement, en re dant hjimnage à la modération de la Se bie, qu'on ne peut aller plus loin et qu personne ne peut lui demander davantag L'oigane bulgarophile, Retch, ordinair ment peu favorable à la Serbie, écrit lu même : La note serbe donne une satisfa tion réelle et large aux réclamations e l'Autriche qui ne recevra jamais davantag de la médiation des puissances. Les journauix disent généralement que l'Autriche n'est pas satisfaite c'est qu'el. dé*ire des complications. En présence c cette éventualité, ils assurent que les m sures inilitaires qui ont été prises restl ront en vigueur jusqu'au règlement défin tif de la question et jusqu'à ce que toi danger ait. disparu, mais d'une façon g< nérale, rinte:î\ention de l'Angleterre ef considérée comme augmentant dès à pr< sent les chances de paix. EN ALLEMAGNE Uj-o note officieuse Berlin, 28. — Parlant des tentatives d médiation des puissances, la Gazelle de Ce logne, dans un télégramme do Berlin d source officieuse, écrit : « En ce qui concerne l'Allomagné, il fau prendre en considération epie ce que l'ôî attend d'elle dépend, dans une large me s)ure, d'e 1Jaccueil que ses proposition trouveraient à Vienne. A Berlin, on ap T rouvera toute médiation ayant l'agrémen de l'Autriche ; mais le gouvernement aile mand se refusera toujours à pousser l'Au triche à accepter une médiation qui ne lu conviendrait pas ou à aider un tiers à lu imposer cette médiation. » Une panique a Strasbourg1 Strasbourg, 28. — Des nouvelles alarmis tes, répandues en villo par les éditions spé ciaies des journaux ont produit une véri table panique. Dès 9 heures ce matin, 1î foule stationnait devant la caisse d'épargne afin de retirer les fonds déposés. De nombreux agents, chargés d'assuré: l'ordre, gardaient les portes, laissant, péné trer les personnes une à une. La caisse d'épargne, après avoir rem boursé en or, argent et billots, a ferma ses guichets à 11 heures, et a cessé tou paiement. Manifcstatîons Interdite© Berlin, 28. — Un avis officiel annonce que les cortèges et démonstrations qui, va la situation politique, avaient été autorisé: ces jours-ci, sont interdite à partir d'au jourd'hui, à cause du trouble causé à lr circulation. Dans les milieux socialistes on dit que cette mesure n a. été prise en réalité qu'i cause des meetings socialistes contre l£ guerre annoncés pour ce soir. EN ANGLETERRE La lotte ar^latse se prépare Londres, 23. — Les i ou maux annonceni que cuirassés, 4 croiseurs-cuirassés et i autres croiseurs de la première flotte, qu: se trouvent à Portland, font du charbon L'opération continuera toute la nuit. Ces navires prennent aussi des munitions de guerre et des vivres en quantité suffisante pour plusieurs semaine?. Aucun congé ne sera accordé jusqu'à ce eue la situation internationale se soit améliorée. Comme il est d'usage lorsque les affair:: internationales sont considérées comme cri tiqiucs, la liste ordinaire des mouvement* des vaisseaux ne sera pas publiée par l'Ami, rauté. On a informé Mer les représentant: de la presse que côs mouvements seronl gardés secrets. On croit que la première flotte partira pour un certain point de k mer du Nord. Glasgow, 23. — Trois navires de guerre italiens se trouvant actuellement dans 1e port ont été rappelés en raison de la s:' tuation internationale. Us partiront jeudi A !a Chambre des Communes Loaeiras, 28. — M. Asquit.h déclare qiue le développement de. la situation n'est pas suffisant pour nécessiter une nouvelle déclaration sur la situation européenne et il es père qu'on n'en déduira aucune conclusioi défavorable. EN FRANCE Violentes manifestations à. Paris Les organisations révolutionnaires avaien demandé à leurs militants de se groupei lundi soir, pour manifester «contre k guerre » et rendez-vous leur avait été donm sur les grands boulevarcls. En Jéponse à ces projets de manifesta tion, plusieurs groupements patriotes avaient eux. aussi convoqué au même en droit lours adhérents j)ôur réiKMidre au? p ro voc atio ns a n t im i 1 it a ristes. La préfecture de police avait naturelle ment décidé de prendre à cette occasion le: mesures les plus sévères, et ainsi Paris principalement dans les quartiers du con tré, présenta, lundi soir, une animation ex traordihaire. Des incidents se produisirent en plusieur, points, mais ils ne furent pas, à vrai dire aussi graves qu'on eût pu le craindre. Dès sept heures et demie, le service d'or dre commence à être organisé sur le: grands boulevards, par M. Henhion, préfe de police, en personne. Des gardes à piee et à cheval, et des agents sont placés ; tous les coins des mes et le long dos trot toirs. La tactique du préfet est la suivante pas de barràges, à inoins d'incidents gra vos, mais un filtrage très sévère. Les café ont reçu l'ordre d'enlever leurs terrasses quelques autobus passant ordinairernen par les beulevarels aibandonnent leur iti néraire habituel 'et prennent des rues pa rallèles ; les voitures doivent aller très dou cernent. Toutes ces consignes donnent au: boulevards un aspect caractéristique. Jusqu'à neuf heures élu soir, aucun inci dent à signaler. A partir de ce moment, 1 foule grossit de minute en minute, prin cipalement entre le faubourg Poissonnièr et la nie M'ontmartrê. Devant les grand journaux installés sur les boulevards, de groupes importants stationnent, et c'est 1 que se produisent les premières manifeste l.i-'ms. Des cris de : « A bas la guerre ! » s l'ont entendre. Aussitôt les agents sp précip tent, dispersent les groupes, arrêtant, tou ceux qui se montrent violents. En mdme temps, les contre-manifestation so produisent et des cris ele : «Wïve l'a- i mée ! Vive la France ! » retentissent vig - réusement. Le. premier choc sérieux se produit ï - ce de la République. Un groupe très i portant de manifestants, trojs .à qua mille, descendant de Belleville et' de Méi > montant arrivent là, mais se heurtent à t fort barrage d'agents, que commande Reiss, commissaire divisionnaire. Une garre éclate, des agents sont blessés, i nombreuses arrestations sont opérées. 1 manifestants essaient de se retrancher de les cafés d'où la police les déloge. Parte on entend crier : « A bas la guerre ! » Bientôt, le champ de l'action s etenel. I vant le théâtre du Gymnase, le café Pont-de-Fer, de nouvelles bagarres éc tent, très violentes, jusque dans les caf les couloirs des maisons, et les rues av sinantes. Des arrestations sont encore 0] rées en masse. Enfin, le calme se rétablit en cet e droit ; niais, peu après, on apprend q de nouveaux troubles se produisent bc levarel des Italiens. Devant le café Car nal, les gardes municipaux à cheval clu gent. Deux cavaliers sont désarçonnés, qui augmente la panique. Un peu pl tard, c'est devant le Crédit Lyonnais q les manifestants, de moins en moins no: breux cependant, tentent de nouveaux. < forts, pourchassés par la police et aus par les contre manifestants aidés des sii ple>s promenours qui tous acclament lji mée et crient : « Vive la. France 1 » On signale qu'au cours des bagarres I Guiçhard, directeur adjoint do la poli municipale, a été grièvement mordu i doigt par un manifestant, et que M. Je; Bon, député de Levallois-Porrot, a été re sé par les agents, qui ignoraient sa qu lité et n'avaient vu en lui qu'un manife tant trop violent. Vers onze heures, on apprend que 1 manifestants, traques et dispersés, ont, e regagnant |les( quartiers d'où ils étaie: descendus, commis quelques dégâts. Cei de Belleville et do Ménilmontant brisèrei des becs de gaz avenue P aJm entier. Cei de Clichy lancèrent des pierres aux agen dans la Chaussée d'Antin. et défoncère; la devanture d'une chapellerie pour volt cchapeaux rangés Kl'ans les vitrine Place Clichy, des becs de gaz et des kio quca furent renversés. A minuit, l'animation est encore tr< grande sur les beiulevards t'mais lès m an le dations sont, terminées. Peu à peu, le service d'ordre est rédui et les curieux so dispersent.. ' A la préfecture de police, on commun que alors le bilan de là soirée : trenl agents ont été blessés rr r les manifêtants, niais tous légèrement : six cents a restations ont été opérées, dont lvien pe certainement seront maintenues.. Parmi les blefesés figurent deux commi; saires divisionnaires et un député socialiste L'union des '-syndicats ouvriers de 1 Seine a lancé hier Sot? un manifeste p<)i: convoquer la classe ouvrière à assister dès meetings contre la guerre qui auror lieu mercredi. M. Poincaré arrive a ? DvnKerqu mercredi matin Dimkéranfc, 28. — Le général Beaueîemoi lin a télégraphié du cuirassé France a maire ele Dunkeroue pour l'informer on le Président de la République arrivera dan ce port mercredi matin et qu'il repartira d roctement pour Paris, sans réception off ciellé. Le maire a répondu que la ville était de ja décorée pour recevoir le chef de l'Eta mais oue les Dunkerquois acceptent, ave une patriotique résignation la déceptio qui leur est -imposée par 1rs circonstance: Dès son retour b Paris, M. Poincaré ai sistora à un conseil des ministres. L'agence Havas nous communique la not suivante : « A bord de la France, par radiotél» gramme, le 27 juillet : En raison du confl austro-serbe et de la mobilisation décide' par l'Autriche-Hongrie qui a de son cot motivé le retour à Kiel de l'Empereur d'A lemagnd et d'une grande rartie de l'escadi do la Baltique, le Président d'e la Répi blique n'a pas cru devoir prolonger son al sencc de Paris. Bien que le président d conseil ait été à bord de la France en coi tact permanent avec le quai d'Orsay et de représentants de la France à l'étranger, a paru indispensable, après le court arr< de Stockholm, qui présentait un certain ii térêt de politique extérieure, que le clu de l'Etat et le ministre des affaires étrai frères revinssent sans retard au milieu d l'opinion publique française et s'appuiei sur elle. >» Entretiens diplomatiques M. Bienvenu-Martin, ministre des affa res étrangères par intérim, a eu ce mati au quai d'Orsay une nouvelle entrevue ave M. de Schoen, ambassadeur d'Allemagne Paris. Un conseil de cabinet aura lieu e soir, à 4 1/2 heures, au ministère des a faires étrangères. Au ministère des affaires étrangères, o n'avait encore à midi aucune confirmatic de l'occupation de Belgrade par les troupe autrichiennes. Les dépèches parvenues cette heure-là au quai d'Orsay ne mentioj riaient d'ailleurs aucun fait d'hostilité. Le Matin dit que l'ambassadeur d'Autr che visita hier M*. Bienvenu-.Martin auqu il donna l'avis que le gouvernement autr chien envisagerait aujourd'hui lés moyei d'amener la Serbie à récipiscence. M. Bienvenu-Martin, ministre des affa res étrangères par intérim, s'est entreten avec M. Isvolsky, ambassadeur de Russie Pari's. A la Bourse de Pari© Paris, 28. — A l'ouverture du mancl les négociants fréquentant la Bourse c Commercé ont demandé en présence de i situation politique à tenir une réunion pl nière pour examiner la situation quii lei est créée par les événements. Il a été d cidé h l'unanimité qu'il convenait de su pendre les opérations à terme jusqu'à « qu'un éclaircissement de la situation pe mette de les reprendre. Il a été, en out: co.avc-nu que pour les opérations de liqi dation des engagements sur le' mois co rant,' on s'en remettait pour tous les an des, atjtt soins des différentes commissieu qui en fixeront le cours on prenant ,poi ba:se les prix de la veille. EN ITALIE L'Italie reste neutre. — L'attstuc do l'Autriche blâmée par la presse italienne De notre correspondant de Rome, 26 juill< 1 Si l'on n'a pas encore vu, en Italie, < manifestations dans les rues, en faveur i l'un ou de l'autre des protagonistes • l'incident qui vient de mettre le feu ai Balkans, on ne suit pas moins avec grai intérêt les diverses phases du conflit, ma J on le lait d'une façon calme. On pourra . j en lisant les commentaires de la presse, en écoutant les conversations à ce prope penser que l'Italie ne fait partie d'auci groupement de puissances, car elle enter bel et bien rester neutre. Je vous ai déjà dit souvent combien l'a liance avec l'Autriche était un lien dipl ■ matique, mails que lorsque le marquis < : San ♦Giuliano parlait dans ses discours e l'amitié de l'Italie pour la monarchie du liste, on sentait fort bien que le peup n'était -pas de son avis. Il suffit de jet< un coup d'eeil sur les événements qui i sont déroulés il y a peu do temps encoi à Trieste, où le décret Hohenlohe, si pr judiciable aux Italiens provoqua l'indign; Lion générale dans la Péninsule. Il fax examiner la politique autrichienne en lutte quotidiennes contre l'influence italienne e Albanie, pour comprendre que l'Italie ne s sente pas touchée en voyant son alliée ri; quer d'être, par sa faute, en fâcheuse pea ture, si la Russie se mêle de l'affaire. Le journal nationaliste de Rome La Vi toria, résumait assez bien l'esprit qui ri gne, en général, ici, en disant : « Dans it conflit austro-serbe l'Italie ne peut et n doit pas, pour le moment, y prendre pai directement, car si l'Autriche est notre allié que nous souhaitons aujourd'hui voir fort la Serbie et la Russie sont nos amies de* quelles nous pouvons attendre l>eaucouj dans un avenir pas très lointain. » Vous le voyez, l'enthousiasme pour l'a] liée est loin, bien loin, d'être comparabl à celui manifesté à Berlin. On veut ména ger la chèvre et le chou, et l'on est for peu satisfait de cette voisine qui, sans pré venir personne (car il est certain que 1; Consulta ne fut pas prévenue et que l'oi se contenta de parler d'une note vague sans laisser? entendre que les termes de cett dernière étaient si énergiques)-, met la pai: européenne en si grave danger au momen où l'on aurait précisément besoin d'une pé riode de tranquillité. La presse, en général, juge aivec beau coup de sévérité la note autrichienne, qui dit le Secolo, semble écrite plutôt par ur gendarme, n'admettant aucune réplique n justification, que par un diplomate comme le comte Berohtold. Puisque l'Italie n'a pas été prévenue de 1 importance de la démarche autrichienne dit-on généralement ici. le gouvernemem italien n'a aucun engagement à rempli! vis-à-vis de son alliée. U doit se borner à faire tout son possible pour isoler le conflit et préserver la paix européenne. On parle i>eaucoup d'un effort collecti; de la Consulta et du Foreign Office en fa veur de la paix; l'Italie se trouvant placée dans les même créditions, au sein de 1; Triple Alliance, que l'Angleterre parmi le; nations de la Triple Entente ; ni l'une, h l'autre n'ont intérêt à entrer d'ans la lien et sont spécialement désignées comme médiatrices.D'autre part, l'Italie doit veiller sur se* propres intérêts, c'esi-A-elire sauvegarder le statu quo dans l'Adriatique et dans les Balkans. afin qu'aucune puissance n'y puisse acquérir une influence prédominante. i Une diminution de la puissance serbe n est- pas désirée du tout à Rome, où l'on ne tolérerait pas un accroissement territorial d# l'Autriche dans les Balkans sans exiger une compensation. Comme l'écrivait hier le député Forre : « L'Autriche a soulevé une tempête, l'Italie doit être aujourd'hui, plus que jamais, vigilante pour ne pas en souffrir. » L'appui et l'aide dans une guerre agressive comme celle que l'Autriche provoepie-rait» contre la-Serbie ne rentrent pas d'ans les obligations assumées l par l'Italie vis-à-vis de son alliée, et i? n'y aurait pas un Italien, du Frioul à la Sicile, qui consentirait à mettre .au service de l'Autriche la force et l'honneur de son pays. Robert VAUCHER. EN TURQUIE La Porte restera neutre Constantinople, 28. — Au cours d'une réception diplomatique, le grand vifcir a déclaré aux ambassadeurs des grandes puissances que le gouvernement ottoman, toujours animé d'intentions pacifiques, conservera la plus stricte neutralité dans le conflit actuel et continuera sa politiepic économique pour le plus grand bien de l'empire ottoman. —e» o- ——. Dernières «veilles La mobilisation Manifestations antise-rbes Berlin, 2S. — Le Lokal Anzeigcr annonce de Vienne que la mobilisation générale était prévue pour aujourd'hui' midi. Or prévoit le passage immédiat du Danube e de la Save par les troupes autrichiennes, Il -s'est produit cette nuit, des démonstra tiens très violentes devant le consulat serbe dont l'écusson a été arraché et jeté dans le canal. Un communiqué officiel St-Pétersbourg, 28. — On publie le com muniqué officiel suivant : Les nombreuse* manifestations patriotiques qui se sont pro duiites ces derniers temps, tant dans la ca pitale que dans d'autres villes de l'Empire prouvent que la politique ferme et paisible de la Russie a trouvé un écho sympathiqa< dans la population. Le gouvernement espè re, toutefois, que cette expression des sen timents du peuple ne sera nullement con sidérée comme teintée de défaveur à' l'en contre des puissances avec lesquelles la Rus sie vit en paiix et désire vivre en paix im muable. Tout en puisant sa force dans l'élaa de l'esprit populaire et en invitant ses su jets à conserver la réserve et le calme, h gouvernement impérial continue à veiller i la dignité et aux intérêts de la Russie. A la Bourse de Vienne Vienne, 2S. — On annonce que la liquida tion à la. Bourse s'est opérée aujonrd'Ixu très facilement, sans aucun incident, san aucune faillite. Dans les principaux éta blissements de dépôts de la monarchie et ; la Caisse d'épargne autrichienne, la rué du public aux guichets e've remboursemen a été fort consicîérable. Hier et aujourd'hu: on a rembourse 6 millions de couronnes 7.000 personnes, mais en même temps plu de 2 millions de couronnes ont été déposée par un million de personnes. Un conseil des ministres à Paru Paris, 28. — Un Conseil de cabinet qui eu lieu à 4 .1/2 heures, au ministère de affaires étrangères, après avoir envisag la situation extérieure, a procédé à un ex: men préalable des diverses questions qrc seront .semmi9es au Conseil dos ministre "iiui aura lieu demain, après le retour d Président de la République. Le généralissime serbe Budapesth, 28. — Le général Poudnik, 1 généralissime seribe qjui avait été arrêté la frontière, est par U cette nuit do Buda pestii k'i lil h. 50, par train spécial, pou se rendre à Nisch par Bucharest La polie avait pris des mesures pour qu'il ne soi pas importuné par des personnes qui pot; vaient manifester contre-lui. Il est arriv à la gare sans être remarqué. Un officie d'état-major l'a accompagné à la frontière L'Affaire Caillau: Acquittée L'Agence faris-Télégramm? nous téléphone à 9 heures î que Mme Caillaux a été aî quittée. L'Audience de mardi Paris, 28. — L'audience est ouverte mfoli 10. La salle est comble. Le préside recommande le calme. Me Seligman. avocat du Figaro, a la p rôle. Mme Caillaux, qui paraît souffrant écoute la tête baissée sur la barrière-app du banc qu'elle occupe. Me Seligman montre avec quelle angois les orphelins de Gaston Calmette attende: le verdict. Puis il fait l'éloge de Calmett Il rappelle ses imposantes funérailles. 1/ vocat discute les allégations de M. Cai laux relatives à un accord qui aurait é conclu entre Calmette et des sociétés étra: gères. Me Seligman expose les origines de 1 fortune eie M. Calmette et dit ensuite qi Mme Caillaux a tué Calmette pour déha rasser son mari des critiques du Figai contre, ses agissements politiques. Il raj pelle que le3 dernières paroles d'e M. Ca mette furent : Ce que j'ai fait, je l'ai fa sans haine. Il termine en demandant qu'o fasse justice aux enfants du défunt. (Moi vement). Plaidoirie de R/io chenu Me Chenu parle lui aussi des enfants e: Calmette que celui-ci adorait, puis il d eruo Mme Caillaux est une femme de tôti cîe sang-froid, qui s'est montrée inférieui pourtant au cours de l'interrogatoire dar l'émotion et le pathétique. Elle a pleur sur elle-même, mais elle n'a pas troin l'émotion vraie que réflète le chagrin cpi'o éprouve. Elle s'est employée avec ténacil à dissocier le ménage de s.on amant et 1 maîtresse a triomphé de l'épouse légitime. Me Chenu continue en parlant du ménag Caillaux. Je les tiens pour associés dan leur bonheur, dans leurs espoirs et jusau dans leur projet homicide, dift-il. L'avocat parle ensuite des ambitions d M. Caillaux, ambitions sans frein, sans l mites. M. Caillaux, dit-il, est un do ces homme domt la puissance est faite de leur propr audace et de la crainte qu'ils inspirent. Me Chenu s'applique à démontrer qu c'est M. Caillaux qui a poussé sa femm à tue;1 M. Calmette. C'est ainsi que Cai laux ne parlera pas sa femme de son er tretien avec le Président de la Républiqju et des paroles rassurantes que M. Poincar prononça devant lui. Il rappelle égalemer que le jour du crime, au cours du déjei ner, Caillaux prononça encore des parole violentes. C'est alors que sa femme décid de se substituer à lui. L'avocat raconte les circonstances du d>n me et insiste sur le calme dont fit preuv 'Mme Caillaux pendant toute la journée d drame. Mme Caillaux, très impressionnée, s'éve nouit. On l'emporte hors de la salle. L'audience est suspendue & 2 h. 15. Pendant la suspension d'audience, la sali est extrêmement houleuse et lorsque la cou rentre, à o heures, le président n'obtiei le calme qu'en menaçant de faire évacuer 1 salle. Mme Caillaux rentre, soutenue par k gardes. Elle est affectée et sanglote cl nouveau dès les premières paroles de iVJ Chenu qui lui reproche de s'évanouir ici i souvent et de n'avoir pas eu. une minul de défaillance en présence du cadavre o celui qu'elle venait d'abattre. Il n'y a pas de justice en France, a d Mme Caillaux après le crime. Eh hier "s'écrie Me Chenu, je dis que si, par ma heur, cette parole se vérifiait exacte dar mon malheureux pays, son mari aurait ui lourde responsabilité. Me Chenu s'attache à réfuter la thè; présentée hier par le colonel Aubry sur l'ai tomatisme et sur la nervosité de l'accusé C'est un assassinat, c'est .bien un assass uat, prémédité et exécuté sans uno défai lance ni avant, ni pendant, ni après crime. Me Chenu s'élève ensuite contre le sy tème de défense qui consiste à faire r tomber la responsabilité de la mort sur L médecine. Vous allez me dire, dit Me Ch nu en s'adressant à Me Labori, que Ca mette ne serait pas mort s'il avait é soigné par le docteur Doyen. Je vous r pondrai, moi, que Calmette ne serait ce tainemont pas- mort si, dans la matinée ci 18 mars, M. Caillaux ne s'était pas prom de casser la gueule à Calmette et si, dai l'après-midi, mettant ce projet à exéc tion, Mme Caillaux n'était venue lui log quatre balles dans la peau ! ' Me Chenu rappelle quels étaient les doc ments c[ue contenait le portefeuille de Ce mette. Il déclare qu'il ne parlera pas d documents verts xar il a pris des engag ments à ce sujet. Parlant ensuite des lettres intimes, Chenu demande où sont les considératio" de politique générale qu'un journaliste a rait pu utiliser. C'est, dit-il, la correspo dance banale d'une maîtresse qui s'accrocl à un amant qui se débat et se dérobe. Mo Chenu lit un passage d'une lettre < Mme Caillaux ainsi conçue : Avec ta sa politiepie, tu piétines sur nos deux cceui Tu y trouves donc tant de plaisir à cet sale bête. Mme Caillaux continue à pleurer. Lo réquisitoire Le procureur général prononce ensui son réquisitoire. Il commence par s'inc ner devant la victime, puis il demande ai jurés de faire un effort pour écarter les pi jugés. Le procureur estime que Mme Ca laux a incontestablement agi avec prén ditation. Le procureur cherche les mobiles de l'ac de Mme Caillauix. Il constate q;ue dans deu i lettres intimes le point de vue électoral e: l associé aux questions eentimeintaies, d telle sorte qu'on ne peut rien en isoler. Mme Caillaux a agi sous l'influence d 3 la crainte. t Rarement polémique d<e presse avait ru vêtu un caractère aussi perso miel et aitein ^ un tel degré de virulence. : Le procureur général estime que la publi cation du rapport Fabre ne tenait que pei de place dans les préoccupations de M. e Mme Caillaux. Ce fut la publication de la lettre « Toi Jo » qui détermina la conduite ele Mm Caillaux. Celle-ci pensa, à tort, que Cal mette pouvait également se procurer le: deux autres lettres intimes. Le procureur rend hommage à Calmetti qui, dit-il, n'aurait pas publié les lettre; intimes, mais il ajoute que Mme Cai 11 au > pouvait craindre cette publication. Maintenant, -dit le procureur, vous connaissez toute l'affaire. Vous jugerez sans rigueur excessive, mais, j'en suis convaincu, avec une suffisante fermeté. Personne, dit le procureur, n'a le droit de se faire justice sokmême. Il faut proclamer ce>mme un dogme l'inviolabilité de la vie humaine.^ Vous êtes là, MM. les jurés, pour la protéger. Vous êtes là aussi pour appliquer la loi qui ne distingue pas entre les coup ailles assurément, vous modérerez son application. ^Peut-être écarterez-vous la préméditation (Rumeurs dans la salle). Le procureur termine en disant : Je conclus et je conclus fermement à ce que vous rendiez un verdict de culpabilité contre Mme Caillaux. L'audience est suspendue à 5 h. 25. Plaidoirie de Me Labori A la reprise, Me Labori prononce sa plaidoirie. 1 Me Labori dit que s'il ne se trouvait qu'en face du ministère public, on ne pourrait lui refuser 1 acquittement, mais il se trouve en face de Me Chenu, au talent duquel il rend hommage et qui fait un procès politique.Me Laibori fait alors l'éloge de ML Calmette, mais il ajoute qu'après les attaques ae^ Me Chenu, il se voit obligé de dire co qu il pense de la campagne du Figaro. Me Laibori affirme que le rapport Fabre n a pas la moindre valeur. Le procureur général n'avait qu'à.exiger clu président du Conseil de ne recevoir d'ordre que du.ministre de la justice. Puisqu'il ne 1 a pas fait, il est mal venu à se plaindre d'avoir subi la plus grande humiliation de sa vie. • Pour Me Labori, le rapport Fabre ne pouvait pas détermirier l'acte de Mme Caillaux. Calmette seul ne pouvait pas le publier à moins de paraître associé à la campagne dont M. Barthou, on l'a dit, était un des initiateurs. (Applaudissements). Me Labori continue : En dehors du rapport Fabre, ejue peut-on dire de Mme Caillaux, sinon que c'est la femme aimante qui s'est dressée pour venger son mari el'atta-ques politiques. -Mme Caillaux pleure. Me Labori ajoute que le caractère essentiel de cet acte est passionnel, puis il en vient à parler d.e Mme Gueydan et des lettres intimes. Ces lettres n'ont en elles-mêmes aucun intérêt. Me Labori dit que M. Caillauix:, en galant homme, laissa rendre contre lui un jugement de divorce. Il parle de la rente annuelle de 10.000 francs que M. Caillaux continue à servir régulièrement à Mme Gueydan. Me Labori dit que les lottres intimes bien quo sans importance, auraient pu, habilement présentées, avoir un effet considéra^ ible sur les concitoyens de Mme Caillaux. L'avocat ne peut pas croire que Calmette avait lefe lettres intimes, mais ce qui est bien certain, c'est qu'on comprend l'affolement de Mme Caillaux. Me Labori fait l'éloge de Mme Caillaux, qui est d'autant plus sentimentale et tendre, qu'elle avait eu dans sa vie une aventure pour laquelle elle n'était pas faite. Mme Caillaux continue à pleurer. Me Labori, s'appuyant sur l'opinion d'un spécialiste des maladies de la volonté, dit qu'au moment du drame, il y a eu chez Mme Caillaux, qui a agi sous l'empire d une impulsion subconsciente comme un dédc;ublement de la personnalité. Elle no voulait pas tuer, elle a tiré en bas. Il y eut un concours de circonstances malheureuses. Il y eut automatisme dans le tir du revolver ainsi quo dans le fait du geste de protection* de Calmette ; enfin, dernière fatalité, les chirurgiens ont opéré trop tard. Me Labori affirme son droit de demander si une intervention chirurgicale plus rapide n'aurait pas modifié du tout au tout l'aspect du procès. Il conclut en se tournant vers les membres de la presse : Dans la passion de l'heure présente, plus d'un a perdu la mesure. Que Mme Caillaux sorte d'ici acquittée et la presse purifiée, je lo souhaite. Gardons nos colères pour lefe tourner vers l'ennemi du dehors et sortons tous décidés à marcher solidaires vers les périls qui menacent. Une tempête d'applaudissements et do bravos éclatent. Lorsepie le silence est rétalbli, le président pose aux jurés les deux questions suivantes: Geneviève-Henriette Rainouard, femme Caillaux, est-elle coupable d'avoir le 1G mars, à Paris, commi's un meurtre volontaire sur la personne de Gaston Calmette ? Ce meurtre a-t-il été commis avec préméditation ? Le jury se retire pour délibérer à 8 heures. Quand l'audience est suspendue, Me Labori est 1 objet d'une ovation. Dans son box, Mmo Caillaux est saiJsie d'une courte syncope. C'est le visage baigné de larmeîs efu'elle quitte l'audience, soutenue par les gardes. lie jury descend de sa salle de délibération.— M. lo chef du jury .déclare le président Albanel, veuillez faire connaître à la Cour lo résultat de vos délibération!?. M. Ferry, chef du jury, répond1 d'une \*>ix si faible epTon cmtond à peine sa réponse.LE VERDICT La déclaration du jury est, sur la première question : Non. A la maiorité sur la 2e question : Non; Des acclamations éclatent dans la salle. Acquittée ! Acquittée ! crie-t-on. Mme Caillaux rentre défaillante dans lo banc des accusés. Elle tombe dans les hras de son défenseur, qui l'emlxrasse. Elle est déjieignéè, son chapeau est tombé à terre. Elle pleure abondamment. Toute la salle est debout, poussant des cris de Vive Caillaux ! Vive Labori, coupés pai une contre-manifestation qui s'organise aux cris de : Vive Chenu ! Caillau::, assassin ! Des avocats en viennent aux mains.

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This item is a publication of the title Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire belonging to the category Liberale pers, published in Anvers from 1832 to 1940.

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