Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

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s.n. 1914, 24 April. Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire. Seen on 26 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/rf5k93291z/
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Vendredi 24 Avril 1914 UN NUMERO CINQ CENTIMES Vendredi 24 Avril 1914 franco en Belgique Un an : 15 tf. » «> 6 mois r S fr. » » 3 mois : 4 fr. Franco en Hollande Un an : 22 fr. » Union postale » 32 fr. On s'abonne au bureau du journal et dans tous les bureaux de poste-, âDMINISTRATIOK TÉLÉPHONE 55? JOURNAL DE LIÉGE FEUItLE POLITIQUE, LITTERAIRE ET COMMERCIALE. - FONDEE EN 1764 RÉDACTION ET ADMINISTRATION : BOULEVARD DE LA SAUVENIERE, 25 uui»jia«aswix jjwuaubkAmm, yiumi wibmw ■ ww >i m i ih—mmwwkp—bw—bhmwmmbb—wwbBWMK Annonces» • * Sa ligne, 26 cent. Réclames. » » » . » 40 cent. Faits divers . ...» 1 franc Réparations judiciaires » 3 francs Informations financières » 3 francs Avis de sociétés f» («•>" "g" 30 cent, Émissions. .... ? 1 franc RÉDACTION TÉLÉPHONE 917 MCTI1S LEOISLfflïES du 24 Mai 1914 Arrondissement de Liège LIBERAUX-UNIS CANDIDATS EFFECTIFS M. Paul VAN IIOEG A E RDEN- BR A C 0 -NIER, industriel, ancien député, ancien. sénateur, Liège. M. Xavier NEXJJEAN, avocat, député, conseiller communal, Liège. M. Alfred TOURNEZ, avocat, conseiller communal, Liège. M. Victor BOULBNGER, cultivateur, bourgmestre, conseiller provincial, Beaufays. M. Léopold CHiAUiMONT. avocat, conseiller communal, Herstal. M. Julien DELA1TE, industriel, conseiller communal et provincial, Liège. M. Auguste PONSON, médecin, bourgmestre, Jup.ille. M. Gustave GIELEiN, industriel, Seraing. M. Albert JANSSEN, fabricant d'armes, IJege. M. Victor HODEIGE, bourgmestre, Grivg-gnée.M. Jules NOIRFALISE avocat, conseiller communal, Liège. M. Jacques BODY, ingénieur agricole, Hol-iogue-aux-Pierres.M. Théodore COLLIGNON, avocat, Liège. CANDIDATS SUPPLEANTS M. Julien DREZE, avocat, conseiller provincial, Warsage. Ivl. Emile /QIGNIEFFE, industriel, conseiller communal, Liège. M. Léonce NEEF, avocat. conseiller communal, TilfL M. Joseph MARCOTTY, industriel, bourgmestre, Angleur. M. Femand MALLIEUX, avocat, Liège. M. Emile JEiNNISSEN, avocat, Liège. ÉTRANGER Les Fëîas de l'Entente cordiale La soirée de mercredi Le Viii.er à l'ambassado d'Angleterre Au dîner que les souverains offraient à l'ambassade (l'Angleterre on l'honneur de M. et. de Mme Poincaré, la reine portait une robe vieil or ; elle avait dans les cheveux un diadème de diamants et de (perles.Mme Poincaré portait une robe de nuance claire. On remarquait à son cou le pendentif que lui ont offert les souverains britanniques. Le roi George avait à sa droite Mme Poincaré et à sa gauche Mme Deschanel. L«t reine Mary avait à sa droite le président de la République et à sa gauche M. An ton in Dubost, président du Sénat. Une seconde table avait été dressée dans la salle de bal de l'ambassade. _ Elle était présidée par l'ambassadeur d'Angleterre, sir Francis Bertie, et lady Feodorovna Bertie. • Après le dîner, qui a pris fin à neuf heures et demie, le roi et le président se sont entretenus avec beaucoup de cordialité. _ A dix heures, les souverains, le président de >a République et. Mme Poincaré et leur:, svites sont «partis pour l'Opéra. A l'Opéra A 10 h. 10, un premier cortège traversait la pince de l'Opéra, et venait s'arrêter dnns la rue Halévy, près de la rotonde des abonnés : c'était le cortège présidentiel M. et Mme Poincaré, aux sons de la Marseillaise et entre une double haie de gardes de Paris en grande tenue de servie.?. gravissent les degrés de marbre de l'Opéra, où se pressait une foule éléganteQuelques instants plus tard le cortège roy.il arrivait à son tour.. Selon l'usage traditionnel, M. Broussan. directeur de l'Opéra, attendait à l'entrée du .grand théâtre national les souverains. Il leur souhaita, en quelques mots la bienvenue; nuis le cortège se forma selon le cérémonial. Deux huissiers, portant deux flambeaux, ouvraient la marche. Ensuite venait le roi en uniforme de maréchal. donnant le bras à la reine, qui portait une magnifique robe en broché or coupée irar le grand cordon bleu de la Jarretière* Sur ses fins cheveux blonds, la souveraine avait mis le diadème royal et un superbe collier a fi-uit rangs de diamants ornait son cou. Le cort'ge royal se rendit directement, à {à' loge royale qui avait é*é aménagée dans le fond de la salle, fort artiste-ment, décorée de guirlandes d'oeillets rou-<re~. "t, «!•""olomb^e -"''hortensias. La reine prit place au premier rang, ayant à sa droite M. Poincaré et à sa guucne le roi, qui avait à côté de lui Mme Poincaré. Derrière venaient immédiatement M. Doumergue avec sir Edward Grey 'et la duchesse de Devonshire, puis ioun les personnages de la suite. Le programme comprenait quelques fragment;; du deuxième acte de l'Etranger, de M Vincent d'Indy, le duo du deuxième acte des Barbares, de Saint-Saëns, et ie premier acte du b illet la Fête chez Thérèse, de M.. Reynaldo Halin. Deux oourts cntr'actesi séparèrent les trois parties du programme. Pendant le premier entracte, rlivlerses personnalités. notamment M. Saint-Saëns, M. Vincent d'Indy, M. Reynaldo Hahn, AL Broussan, vinrent présenter leurs hommages à la reine, qui les accueillit fort gracieusement, s'enquérant avec minutie des morceaux que l'on avait joués ou que l'en allait jouer. Le roi adressa également à chacun d'eus quelques paroles aimables. Pendant le second entr'acte, la loge se vida et les souvera ins, ainsi que M. et Mme Poincaré, se rendirent d'ans un petit sa-1. >ii ;»ticriant^ a lu loge, où avait été dressé le. 'Lni.fiet. La- reine, qui prit un plaisir particulier à toute la soirée, parut goûter tout particulièrement le ballet final et ne cessa de sourire en voyant évoluer sur 'a scène les danseuses dans leurs amusants costumes Directoire. Mais les souverains n'ayant pas donné le signal des applaudissements, aucun bravo ne se fit entendre chaque fois que le rideau se baissa. Lorsque le ballet fut terminé, l'orchestre ! entonna tour à tour la Marseillaise et le God save the Iiing que l'assemblée écouta respectueusement debout. Puis le cortège descendit le grand escalier de l'Opéra, tandis que la foule des i invités et des spectateur» massés dans la corbeille et dans les balcons poussait de chaleureux htirrahs. Ces hurrahs furent peu de chose à côté de ceux qui retentirent quelques minutes pius^ tard sur la place de l'Opéra, lorsque les oeux cortèges firent leur apparition. Les fameux carrosses de gala, que l'on voit rarement à Paris et derrière lesquels se tenaient deux laquais poudrés, excitèrent •au plus haut degré l'a jouriosité de \[& foule, qui fit une véritable ovation aux souverains ainsi qu'au président de la République.'Jne ,note officieuse On publie, de source autorisée, la décla-lation suivante au sujet des conversations qui auront iieu pendant le séjour à Paris de sir Edward Grey, et des résultats que produiront probablement les entrevues des ministres des affaires étrangères de Fran-ce ci d'Angleterre : « Il n'est pas question, ainsi qu'on le suggère dans certain/3 milieux, de quelque nouvel accord anglo-français écrit. Les relations de la France et de l'Angleterre sont bien et fermement établies, solidement fixées et sont la base d'une entente mutuelle et cordiale, » Sans doute, des affaires intéressant les Jeux pays, telles que celles des Nouvelles-Bébrides et d'autres, seront discutées, mais il n'y a aucune raison de s'attendre à ce que. soit sir Edward Grey, soit M, DoU-ipergûe aient dans leur esprit une liste de sujets prêts pour un échange formel de vues. » Lorsqu'un^ base d'entente existe, telle que celle établie entre la France et l'Angleterre, la solution des questions de la nature de celles qui viennent d'être mentionnées est n lu tôt laissée aux administrations compétentes. » Il n'est pas. en fait, nécessaire que les relations anglo-françaises prennent une tournure plus formelle r.i qu'aucune modification soit apportée à l'entente actuellement en vigueur. » Quoi qu'on ne puisse pas envisager comme résultat de îa visite de Paris une extension des relations des deux pays, cependant on .peut- s'attendre à une définition plus claire de l'entente cordiale. » I-a journée de jeudi La visite do l'hôpital Richard Wallace Paris, 23. — Las souverains anglais, accompagnés d.e leur suite et de sir Francis Bertie, ambassadeur d'Angleterre, se : ont rendes ce matin, 5, 10 heures, à Le val lais Perret où ils ont visité l'hôpital anglais Richard Wal.Vioe. La. population de Levai-lois leur a fait un accueil chaleureux. Les souverains ont parcouru les diver.-es s ail es de l'hôpital et la. Reine s'est entretenue très particulièrement avec la plupart des mal ados. Le Roi et la lteine ont quitté l'hôpital à il heures nour se rendre au Musée de? Arts décoratifs. Ils ont visité en détail l'exposition anglaise d'Arts, dc-cctratifs mc-:c!Ti?s. A leur entrée et Ci leur sortie, 'ils ont été vigoureusement acclamés:A Autc-uil Paris, 23. — A l'issue de leurs visites de la matinée, les souverains anglais se sont rendus avenue du Bois de Boulogne, chez lo maïquis de Bretcuil qui offrait un déjeuner en leur honneur. Ce déjeuner comportait une vingtaine de couverts. L'avenue était remplie de curieux et les souvèrains anglais ont été très acclamés. Lf: déjeuner a pris fin un peu avant de'ux heu ros. Les Souverains, accompagnés du vice-amiral de Jonquières, ont pris place dans un landau attelé à la Damnant pour se rendre aux courses d'Auteuil, où M. ei Mme Poincaré, qui les avaient précédés de quelques minutés, les reçurent. On offrit à la Reine une magnifique gerbe au nom de la Société des Steeple-Chase de France. A Auteuil comme partout, les souverains furent l'objet de chaleureuses ovations. Le "cortège est reparti à 5 heures, un neu avant la 6e course. Sur tout le parcours, la foule échelonnée a chaudement acclamé nos hôtes. Les sou verains sont rentrés à 5 heures au mimi-tè/e des affaires étrangères sans incident. De son côté, le Président de la République est rentré à l'Elysée à 5 h. 40, également sans incident. Au ministre de l'intérieur Pari.,:, X'o. — M. Doumergue, président du Conseil, a offert ce soir un dmer en l'hon-ntw ues souverains anglais. u\i\. et Mme Poincaré assistaient à ce diïièr. Les tables, en Sonne de 1er 0. cheval, étaient ornées d'aine façon ravissante do rosiers, rappelant en dimensions réduitea les portiques de irianon. Auteur de menus biscuits de Sèvres, reproduisant des scènes du XViile siècle étaient disposés des cordons d'orchidées, de roses et d'œil-lets.Lés convives étaient au nombre d'une centaine et comportaient la suite des souverains, l'ambassadeur d'Angleterre et lady Bertie, le personnel de la légation anglaise ù Paris, les présidents du Sénat et dto la Chambre, les membres du corps di-blqna%fue, ks moutbivs du cabinet, le haut personnel de la présidence de la République et un certain nombre de hauts fonctionnaires e', de notabilités. ALLEMAGNE Lo nouveau statthaltor d'Alsace-Lcrrairve Berlin, 23. — Le Reiclisanzeigcr publie aujourd'hui ia nomination du secîet;tire ù Ltat von iDallwitz au poste de statthàlter d'iUsace Loi iaine pour le 1er mai de cette année ainsi que ia nomination du président supérieur en retraite et conseiller intime en activité de service von Loei.ell comme secrétaire d'Etat et ministre de l'Intérieur pour la môme époque. L Empereur a adressé de Corfou, en date du la avril, au statthaiier d'Alsace-Loi-raine, comte de Wedel, une lettre autographe dans laquelle ii lui îait part que con-:,;a~ii.e:net:t au désir exprimé par lui, il ie relève de ses fonctions de statthalter et lui exprime ses plus chaleureux remerciements pour les services fidèle3 et dévoués qu'il a rendus à son Empereur et à la 'Patrie au cours de ses fonctions de statthalter comme auparavant dans toutes ses autres fonctions militaires et diplomatiques. L'Empereur annonce ensuite au comte son élévation au rang de prince et teimine ainsi : Je reste toujôujrs votre bien affectionné et reconnaissant Empereur. Signé : Guillaume I.R. Procès cS'espionnago Leipzig, 23. — Dans une affaire, d'espionnage jugée aujourd'hui, le tribunal d'Em pire a condamné l'accusé Baudisson poui tentative de trahison de secrets militaires à deux an» et un mois de travaux forcés, î. 5 ans de la perte de ses droits civiques el à la surveillance de la police. L'accusé s'était, à l'instigation d'un certain Maurice de Nancy, mis en relations avec un sergent saxon qu'il connaissait à Metz, pour lui demander des papiers et des documents secrets. Celui-ci fit semblant d'y consentir et donna à Baudisson quelques documents que celui-ci remit ensuite à Maurice. La police,, qui fuj. informée do l'affaire, arrêta alors BaudissoiK ITALIE Deux aéronautes autrichiens arrêtes Rome, 23. — Suivant une dépêche de Turin aux journaux berlinois, deux aéronautes autrichiens, le lieutenant Meyer et l'étudiant Simonis, partis de Trieste en sphé-rique, se virent obligés d'atterrir sur les hauteurs dominant Palanza. Les autorités italiennes ayant découvert dans la nacelle des plaques sur lesquelles des vues de fortifications italiennes avaient été prises par les aéronautes, ceux-ci ont été arrêtés et transférés à Turin. AUTRICHE l*'ciV>poreur va mieux Vienne, 23. — Nous apprenons d'une source particulière Uûre que l'Empereur François-Joseph a bien dormi hier de 8 heures du soir à minuit. .Puis il se produisit une envie de tousser qui subsista avec intervalles jusqu'à 3 heures du matin. Il n'y a pourtant rien là qui soit inquiétant, car c'est la solution naturelle, (C.'ligatoire et nécessaire de tout catarrhe bronchial. L'Emperour s'est sent® aujourd'hui à son lever fort bien portant La température n'est pas augmentée. L'Empereur a déjeuné de bon appétit. A nouveau on affirme que l'entourage le plus proche vde l'Empereur n'a plus aucune crainte et qu'on espère une prompte gué-rison.SUEDE La santé du roi Stockholm, 23. — Le Roi a bien supporté le trajet en automobile, de 10 kilomètres, jusqu'à Dr vttning.'holm. 11 a passé une nuit calme. Le Roi se sent plus fort» Il ne sera plus désormais, publié de bulletins réguliers.La nouvelle Chambre Stockholm, 23. — Les opérations électorales se son», terminées aujourd'hui. La nouvelle Chamrbe comprendra 56 partisans de la défense contre 64 modérés que comptait F ancien»?, 71 partisans de M. Sta.n.f contre 102 libéraux dans l'ancienne Chambre et 73 socialistes contre 6i dans 1 ancienne. L ouverture du 'tiks-dag est attendue pour la dernière quinzaine de mai. ALGERIE IVîutine.-io de légionnaires Aïn-Sefra, — Le caporal Van Oirbeck et douze légionnaires ont abandonné leur caserne cotte nuit et sont parfis vers l'Ouset avec leurs armes» et des bagages, après avoir coupé La ligne télégraphique de For-thassa. lis ont essayé d'enlever le dépôt de vivres de Sif-Sifl'a, point, situé à trente kilomètres d'Aïn-Sefra.. Le caporal légionnaire Slang et deux hommes de garde en voulant s'opposer à cette tentative, ont été blesses pair les mutins. Le commandant Muller et un détachement de légionnaires sont partis sur les lieux ou re trouvent déjà des cavaliers. Los mutins sont cernés et sur le point d'ét/re piris. CHINE Officiers mécontents Zizikar, 23. — Une partie des officiers de la garnison chinoise de Zizikar, mécontents Ont essayé d'ameuter leurs soldats. Le palais du gouverneur a été assailli à coups de feu et i soldats du poste ont été tués. Le 1er ré^imont a refusé d'obéir aux émeu-tiers :ï la suite de quoi ses officiers ont pris la- fuite. Le gooveincur et les fonctionnaires sont en sûr ••te. Une domi-sotnia de cosaques de l'Amour a été appelée sur les lieux pour protéger le •- -nsulat de Russie. Le ConOii iexleo-liaéricain La pris. Ce Vora-Cru* La Vera-Cruz, 22. — Les Mexicains, sous les ordres' du commandant Maas, ont éner-giquvmonî résisté aux envahisseurs ; mais ; a la tombée de la nuit, les Américains étaient maîtres do la côte, de la douane et de toute la partie orientale de la ville, ainsi cpie des lignes de chemin de fer jusqu'à l'extrémité nord-ouest de la Vera-Cruz. La: plupart des Mexicains se sont retirés sur les collines situées à l'ouest de la ville. Ceux qui restent, et qu'on dit être des civils qui refusent d'accepter passivement 1 occupation américaine, tiraillent sur les Américains du Sb-ant des toits. Vers la lin de l'après-midi, le contre-amiral Bletcher a envoyé un parlementaire pour signifier que si cette fusillade ne cessait pas il bombarderait la ville à l'aide dé ses grosses pièces d'artillerie. Avant de faire occuper la ville,le-contre-amiral Flctcher avait, par l'intermédiaire d'un consul des Etats-Unis sommé le commandant Maas de capituler ; mais celui-ci avait refusé. Peu après, dix baleinières du navire de guerre Prairie, chargées de marins, se dirigeaient vers la côte et abordaient près de la douane. En débarquant, les marins de la Prairie ne rencontrèrent pas d'opposition ; mais bientôt une fusillade intermittente commença qui devint très vite un véritable combat. Au bout d'une heure, le corps princinal des Mexicains parut, fléchir ; néanmoins la défende continuait sur certains points. Les tirailleurs, groupé^, dans un" vieux phare désaffecté, harcelaient les Américains.Cinq projectiles des canons de YUtah dé-nv—rénf complètement la tour. Vers le milieu de l'après-midi, un fort détachement de Mexicains sortit de la ville par le côté ouest., apparemment dans l'intention de prendre en flanc un bataillon d'infanterie de marine qui avait pris po-rq4:or. dr>r>c ]n. cour de la gvare. Les officiers de la Prairie obsen'èrent ce mouvement à l'aide de leurs longues-vues, et aussitôt le tir d'une pîèce de 125 millimètres de ce navire mit en déroute les Mexicains. Balayant sur leur passage toute résistance, les forces américaines, appuyées pai l'artillerie des navires, de guerre, ont exécuté ce matin à huit heures un mouvement général en avant qui lés a portées jusqu'au cœur de la ville. Deux mille cinq cents hommes,débarqués à l'aube de VArkansas, du Neiu-Jerseg, du Ncw-Hdvipshire, du Beaumont et du North-Carolina, exécutent actuellement un mouvement en avant, tandis q'ue les navires bombardent le Sud de la ville. Le contre-amiral F.letclhor a fait tenir ce matin à M. Rôberto Diaz, alcade de la ville de Mexico et seul fonctionnaire mexicain que l'on ait. pu rencontrer, la déclaration suivante : « A l'heure présente, les forces navales des Etats-Unis d'Amérique actuellement à la Vera-Cruz se voient dans l'obligation de débarquer des troupes , et. de placer sous contrôle militaire les douanes et les ap-poritemcnts de 1a. Vora-Cruz. .Votre coopération est requise peur le maintien de l'ordre et pour éviter qu'il y ait mort d'homme. Les forces navales des Etats-Unis n'entendent intervenir dans l'administration des affaires civiles de la Vera-Cruz qu'autant que cela sera nécessaire pour augurer le maintien de l'ordre public et pour mettre en vigueur les mesures sanitaires exigées par le service des troupes en camna-gneLes autorités civiles He La Vera-Cruz sont, invitées à s'acquitter de leurs fonctions comme par le passé. Les habitants pourront. vaquer en paix à leurs occupations, étant donné que la ville sera assurée de l'entière protection des forces navales des Etats-Unis. Il est enjoint à tous les habitants et propriétaires d'immeubles de veiller à ce que nul ne vienne, à l'abri des dits immeubles, faire le coup de feu sur des troupes améri-coines ou sur toute autre personne. De tels actes, contraires aux lois de la guerre, provoqueraient les mesures de répression les plus sévères. » L'aspect de la ville — Los renforts La dépêche suivante a été transmise à l'agence Central News du bord de VArk.an-sas, «cuirassé américain se trouvant à la Vera-Cruz : « Un certain nombre de navires appartenant à l'escadre de l'Atlantique sont arrivés ce matin à 1 heures 15 à la Vera-Cruz. L'Arkansas est du nombre et c'est. d« son bord que je vous transmets ma dépêche.Ayant l'aurore on avait débarqué 2.C00 hommes pour renforcer les- détachements envoyés à terre par le contre-amiral Flc-t-cher. La lutte a cessé dans les rues. Le contre-amiral liadger a reçu une dépêche oe l'amiral Fletcher lui annonçant l'ouverture des hostilités à la. Vera-Cruz et. une première elfu.'ion de» feajjg;.. M a donné des ordres pour que son escadre accélère sa marche. Lp> matelots et Soldats 'de'rihifahterie de marine, débarqués ià la Vera-fCruz, portent tous l'uniforme kaki; ils ont l'équipement de campagne avec 100 cartouches pa:r tiHe et des rations considérables. Lorsque les hostilités commencèrent, le contiro-amiral sir Christopher Orb'dock et M. Hutchinson, consul de Grande-Bretagne, gagnèrent immédiatement le bord du croiseur 'britannique Es s ex. Ce matin, il y avait dans les rues quelques morts et des.moribonds. Une fois que les rues seront libres, on viendra recue.U-hr t nis ces hommes et on procédera à l'enterrement des morts. Je Use suis .rendu dans la vil le, qui est très endommagée ; divers monuments sont en partie démolis, les réverbères des rues et le.; fenêtres des maisons sont brisés ou renverses. I.a plupart dos ressortissants britanniques , et américains se sont casemates chez eux. On attend l'arrivéei prochaine du Michigan et du Louisiana, qui doivent débarquer de nouveaux renforts. .Actuellement. 6.000 hommes se trouvent à terre ». Le? intentions: du président Wiloon Washington, 22. - Malgré l'attitude du Congres, le président WiLson continue «à vouloir restreindre les opérations à une attaque cont i ç. Je général Huoïta.La possibilité d'une guerre au peuple mexicain n'est pas atd-mise officiellement. Cela, se voit dans le ton d.o ta proclamation lancée ce matin à la Vera-Cruz par le contre-amiral Fletcher. Lci.i oe voit, encore dans le fait qu'on n'a. pas (tonné d'ordre d'attaque à l'armie. M.-».:s l'optimisme n'est pas général. Le bru'.t court. e<i le ministère des affaires étrangères est dispesé à l'accueillir comme ! vra.i, que M. O'Shaughnessy,- chargé d'af fairos des Etats-lnis à Mexico, a reçu ses passeports. il^e cha.rgé d'affaires du Mexique à Washington a reçu ce matin un télégramme disant, que la situation était grave, et qu'il ferait bien de partir ; mais la rédaction de ce (gramme nécessitait, une conifimia-tion que le cha.rgé d'affaires a d'emandéo. Lr> j£ô éraI Carran.ia n'.î.t pas content W ashington, 23. '— La nouvelle que le général Carranza regarde la prise de la Vera. Oniz comme uai acte d.'hostilité \L;-li-v^s de la. nation mexicaine, a produit ici un profond- étonnement dans les cercles offijicîs, en raison des déclarations du président Wilson qui a rejeté toute idée d'antagonisme contre le peuj)le mexicain et ku .-.sé croire q;ue les rebelles ne se 'mêlera: eut pas de 1a dispute. Voici, en principe, la communication adressée .par le général Carranza au président V/ilson_ : Quoique la prise die la Vera Cruz puisse être excusée en partie par certaines provocations de la part du général Huerta, il pense qu'elle constitue néanmoins un acte d'hostilité vis-à-vis du peuple mexicain et peu en rapport avec les paroles prononcées par le Président au Congrès. M. Wilson doit faire raie distinction entre les partisans du général Huerta et le rcote des Mexicains. Le général Carranza espère que ces derniers ne prendront pas ombrage de l'acte des Etats-Unis. Quant à lui, il obéit à un sentiment patriotiq/ue en déclarant à la nation américaine que le maintien dé ses forces à la Vera Cruz est une violation de la souveraineté et des droits imprescriptibles d'indépendance du peuple mexicain. Elle entraînera les Cons-titutionnal.ist.es dans une guerre inégale que, jusqu'à maintenant ceux-ci ont tenté d'ocitcr ii tout prix. Le général .Carranza. termine en renouvelant i'exnression de l'amitié du peuple mexicain vis-à-vis des Etats-Unis qu'il adjure de rappeler les forces occupant la Vera Cn:7«. La déclaration du général Carranza a été discutée durant la journée dfhier. On considère qu'elle constitue une nouvelle nh.'ioo très sérieuse de la situation actuelle. Si l'intention d'hostilités des rebelles prenait corps, les £lans d'opéra,tiôns de ('ar mée américaine devraient être changés. En dehors de l'occupation de la Vera Cruz le gouvernement ne désire pas étendre ses opérations, mais si les généraux* Huerta et Carranza se concertent pour une attaque commune, on dit ici eue les intentions américaines subirent de profondes modifications.L'amiral Badger rapporte que les Mexicains tirent des coups de feu sans respecter le drapeau blanc. Les Américains sont maintenant maîtres de la cité. Rebellée et huertistos se concentrent h TaWfîiCO Washington, 23. — On mande au département de la guerre que les rebelles et les hnertistes se sont unis là Tampico pour re-pouscêr lc3 opérations américaines éventuelles.Une dépêche de l'amiral Badger annonce que 12 Américains ont été tués et fiO bles-oendnnt.les opérations d'occupation de laTera. Ctnz. D'après une dépêche de ^Mexico, la populace a été formée en bandes penr fia.ire une manifestation anti-américaine. D'après la. même dépêche, ses passeports ont été remis "à M. O. Shaugnessy, cha.rgé d'affaires américain. Calais, 23. — Les marins français ont offert aux marins anglais du Birmingham et du Nottingham un banquet qui comptait une centaine de couverts. On a bu et toasté aux deux nations amies et la plus chaleureuse cordialité n'a cessé de régner. * Berlin, 23. — Les journaux du soir annoncent de Vienne que les médecins jugent aujourd'hui d'-une façon plus pessimiste qu'hier et avant-hier l'état de santé de François-Joseph, bien qu'aucune aggravation particulière du mal n'ait pas été constatée. La fièvre a même cessé complètement, mais par contre, la température générale du corps s'est aJDaissée d'une façon anormale, ce que les médecins ne voient pas sans inquiétude, parce que céda semble provenir d'une diminution des fonctions du cceur. La nuit dernière a. été mauvaise par suite de fréquents accès de toux. 'Il en est résulté un certain abattement du malade pendant une partie de la journée. Le professeur docteur Ortner a été de nouveau appelé au palais ce matin. L'appétit de François-Joseph reste bon. Les forces ne donnent lieu à aucune impression.Les médecins espèrent qjue l'affection ca. to.rrhale du poumon se résolvera rapidement.. ce qui est le point essentiel, et per-.:V.tra ensuite à l'Empereur de se donner du mouvement. Dans le courant de l'après-midi, la toux ayant diminué, l'état général du malade s'est relevé un peu. François-Joseph a pu se promener pendant plus d'une heure, dans les galeries à Sc.lvoenbrunn, transformées en jardin d'hiver, et dans lesquelles se maintient une température égale au moyen d'un système de chauffage particulier. Prançois-Joseph a même pu rester à plu-sieu.ns reprises quelques instants devant une fenêtre ouverte. •X- Vienne, 23. — Tandis "que le bulletin du mat/Ln n'annonçait aucune, amélioration dans l'état de santé de l'Empereur, les nouvelles de l'après-midi sont plus favorables Le bulletin du soir n'est pas encore rédigé mai.s la Wiener Allgemcine Zeitung est en mesure d'affirmer que la journée d'aujourd'hui a été excellemment favorable à la guérison du souverain. Le temps radieux qui règne à Vienne depuis le commencement de la semaine contribue largement au rétablissement de l'auguste malade. Suivant le journal, l'Empereur aurait fait cet après-midi, dans les grandes galeries du palais de Schœnbrùn une promenade d'une heure et demie avec les fenêtres ouvertes. Les accès de toux ont considérablement • diminué dans le courant de la journée. L'Empereur paraît très fort et dispos. Il ne montre aucune faiblesse et pas d'accablement. Il n'y a. donc aucune raison actuellement d'inquiétude : on peut dire, au contraire que l'Empereur, grâce à sa forte constitution, a complètement vaincu l'indisposition et dans l'entourage du souverain règne une joyeuse confiance dans son prochain rétablissement. -X- Cent a, 23. — Par suite de l'obscurité, précurseur d'un orage, un vapeur de fort tonnage s'est échoué à la pointe Bermoja, en vue de Coûta, On ignore sa nationalité. On croit seulement, d'après son nom. qu'il est anglais. Le vapeur de commerce Riff et les navires de guerre Infante Isabelle et lowa sont partis à son secours. On A'oit, de la plage, l'équipage qjui met les canots là la mer. ■X* Ceuta, 23. — Le \iapeur échoué a coulé complètement et l'on ne voit plus que sa mâture. Les navires partis à son secours sont, arrivés sur les lieux du sinistre et ont recueilli l'équipage. Des murs et des terrasses, la population contemple le sinistre avec émotion. ■îf Stettin, 23. — Le vapeur Sicgenîa s'est échoué aujourd'hui, vers midi, près de Ceuta. à La côte africaine. Les 30 hommes qui composaient l'équipage ont été sauvée. Le navire avait miitté le Nord' de l'Afrique avec un chargement de 3,600 tonnes de minerais de fer à destination de Kratz-wick.Des navires de guerre espagnols sont partis son secours. •5f Mexico, 23. — La nouvelle du débarquement des troupes «américaines à la Vera Cruz et peut-être à Tampico a provoqué une vive impression ici. Cet après-midi, tous les magasins ont été fermés. Des manifestants parcourent les rues, acclamant le général Huerta et le Mexique, poussant des cris -hostiles aux Américains. Jusqu'ici, il n'y a pas eu d'incidents sérieux.L'ambassade des Etats-Unis est gardée par la force armée. Lçs consuls américains ont invité leurs nationaux1 à partir. Les sujets allemands et d'antres étrangers, sont également partis. Il nv a toutefois aucun sujet de craintes au sujet des colonies européennes. Vers l'Amérique Une Liégeoise, qui est un écrivain spirituel et malicieux, un poète d'un paganisme gracieux, un peintre à la couleur joyeuse et vivante, une conférencière charmante et une escrimeuse virtuose et surtout une Wallonne fervente, Mme Emma Lambotie-Protin, voyage dans VAmcrique du Nord Elle a promis au Vieux Journal ses impressions de route et nous avons reçu de New-York ces première* pages que nous sommes heui eux d'offrir à iiOs lecteurs. Ils y trouveront l'observation subtile, VécrU ture al cite, l'imagination lyrique de l'auteur des Roseaux de Midas. Mme Emma Lambotte, qui est la femme du chirurgien M. Albin Lambotte, accompagne son mari à un Congrès de chirurgie. Nous allons découvrir l'Amérique Il ne faut se -fier <julà- son propre jugement ; les uns disent blanc ; les autres, noir. Un de nos amis m'écfU : « Je no vous jalou&o pas pour ce voyc^e-là, qui m'exal-tei'ait fort peu ; mais j'en guis charmé v^>u's fI'ul V prendrez certainement in-téi tt. Les grands steamers, les conversa-ipry à. bord, les succès que vous aurez dans ies soirées des transatlantiques, et puis lénierveilicment devant les stey-scra-pers et la vie formidable de New-York, je vois trre bien tout cela pour la moder-,^3 <?ae vous ^tos- Jû *viois surtout, pour votre mari, des investigations passionnantes sur_ la chirurgie dos Américains. Pour lui, <fui est un maître en Europe, quelle pie aie voir à l'œuv.re les maîtres de là-bas I II faut d'o/illeurs vous confesser que j ai feuilleté hier un album où sont figu-rées, les constructions les plys colossales de rlcw-1 ork : ponts et maisons ; ia plupart dos gnatte-ciel sont horribles, mais les ponts sont -fort beaux. Et puis c'est la masse de tout c°la ; ce quartier tout entrer ou les maisons à dix étages sont des naines ridicules, et la. grandeur du site avec ses bras de mer, ses navires, sa gran-. oie île. Je ne dis plus crue « grand », « gi-.gantessque », « colossal »... Serais-je déjà gagné par la ccntagiion ? Vous, chère Madame, quand vous reviendrez, Vous aurez à coup sûr, conquis une âme gigantesque Et vous saurez mieux l'anglais, et vous en proiitoiez pour lire Rooetti qrui n'est pas gigantesque pour un sou, et vous sentirez Votre grande âme redevenir plus petite, mais bien en proportion. — et ce sera le gain le plus clair de tout votre voyage. » Ajutre cloche. Extrait de la lettre d'une amie : « Vous partez au printemps, saison clLérie, qui enchante toutes les beautés de tous les payis. Vous partez, et la nature est en fête ; il fia.it beau, le temps} est clair et. pur et tiède ; Pair est poudrerizé et odorant comme un visage : la mer sera d'argent et l'océan, vert et bleu, sans doute. Vous allez voir beaucoup de nouvelles choses ; vêtus allez avoir mille sensations neuves. Vas yeux vont s'ouvrir, ravis, étonnés et surpris sur des découvertes imprévues. Ah ! combien je vous envie !... » N'avais-je pas raison de dire qu'il ne faut compter que sur soi-même pour se faire une opinion ? Nous avons donc quitté Anvers le 1er avril par le Harwich-boat. Passé la. journée d'u 2, à Londres, que l'on revoit toujours avec tant d'étonnement et de plaisir ; été, le soir, à l'inévitable music-hall. Partis le 3 pour S mthampton ; pris là, le bateau de passage de la Hamburg-América Line ; bateau qui doit nous mener 'à l'Impérator. Sur le pont, un Français (le pilote qui condor,m, tout à l'heure Yhnpérator à Che-r-boiir'g), nous donne toutes sortes de renseignements : ce grand-' bâtiment, là-bas, c'est l'hôpital maritime : tous ces bateaux Riris-mauves^ sont des transports de guerre, (la viie doit y être bien monotone !), tous ces noirs, alignés, des torpilleurs, voilà des diestroyers ; la côte anglaise est admi-rablrnicnt gardée. /Maintenant, nous longeons l'Ile de Wight. Voil'à Osbom-Castle, une des résidences dé la mine Victoria. Voici la ville de Cowes où .se courent les grandes régates. Mais les jumelles se braquent sur un môme point là l'horizon. C'est Ylmpëfator ! Peu à peu., il se dessine : on voit son par-nache de fumée. Nous approchons ; on ne peut rien imaginer do nlus formidable que cette masse à trois cheminées. Ce petit trou, dans le flanc dm navire, c'est o.ar là que nous entrerons. Bientôt, ce petit trou devient une large ba^c nui s'ouvre à deux battants ; on y introduira, la passerelle. Quel bâtiment formidable ! Un vol de mouettes, à sa proue, semble un essaim d'abeilles. Rien ne joeut donner une idée de sa grandeur. Les l>ateaux qui missent à côté de luii, et qui sont cependant de taille respectable, — entre autres Y America . do la même Compagnie — paraissent, des inemon'Tacurs. Nous Voilà près du monstre. D? notre vie, nous n'oublierons cette impression : le mur énorme de Ylmvéralor devant nous. Quelle hauteur ! Quelle largeur ! C'est fantastique ; nous en sommes sfcupidies d'étonnement. Cela dépasse tout-ce que nous concevions. On joue le God save the king ; c'est une minute d'émotion. Nous franchisions la passerelle sous une musique bruyante, un air allemand quelconque ; il nous semble être les acteurs d'un cinéma. Nous entrons dans le navire ; à gauche et à droite, pour nous recevoir, sont rangés des waiters et stewards par centaines.; c'est imposant. Nous voil'à dans notre cabine; elle nous est tout :'.e suite sympathique, avec ses deux hublots, ses vrais lits et son parfait confort. (La salle à mander est énorme; toute la largeur du bateau. La cuisine est excellente ; chaque repas se compose d'une série invraisemblable de plats, et il y a un repos, pour rais-je dire, toutes les heures : avant huit heures, déjeuner léger ; de 8 à 10, breakfast; à 11 h., bouillon et biscuits, puis le lunch, café, le thé et gâteaux, le dîner et, pour finir, à 11 heures du soir, du consommé et des sandwichs. Le grand salon aux boiseries sculptées, avec son lant.erneau en, dôme, ses gobelins et ses grandes haies donnant sur le pont couvert, .rappelle les casinos et les palaces. Le salon de.-; dames, la salle de correspondance, le restaurant Rit.z, le fumoir, tout est.d'un gatit parfait. Puis nous visitons la salle1 do mécano-th6rapie, le bassin de natation tout en martyre, qui tient de la piscine romaine et du temple égyptien. Nous faisons le tour du navire, passons d'un deck à l'autre par les ascenseurs, les passerelles extérieures. Nous franchissons d'interminables galeries. Voici l'appartement dénommé le Kaiser-room ; il se compose d'un salon, salle -à manger, deux chambres à coucher, cabinets de toilette, logement pour la suite et d'une - grande terrasse donnant sur la mer. Une merveille cet appartement. Il y en a deux semblables ; un (le chaque côté du navire ; ils s*s louent t'v. pour la traversée et sont presque toujours retenus. Le bateau est admirablement ventilé, ii n'y a pas à dire, pas la moindre odeur de graisse ni de cuisine. L'Impérator donne ime idée de la puissance actuelle de 1 Allemagne, comme le disait un compagnon de bord : ce bateau est un drapeau. Il donne aussi une idée de la société fi>' ture ; on ne voit que des gens bj^n élevés, des mines souriantes, des serviteurs empressés ; pas de pauvres. A l'avant sotit. les émigrants ; ils n'ont pas l'air trop mal ; l'un d'euxi joue inlassablement de l'accordéon, Pas de marchandises à bord. Tout est pris par les passagers, leurs bagages et le ravitaillement U y a, me dit le steeward, treize cents hommes d'équipage (hommes et femmes). Dans quelques instants, nous assisterons à l'arrivée des François venant de Cherbourg. Déjà le (bateau qui les amène (est qui appartient également à la Hamburg-America) est près de nous ; il s'appelle Bon Voyage... délicate attention ! Voità les Français ; à leur tour d'être stupéfaits. La mx&-s>jue entonne ta ((Marseillaise"; c'est ou ne .peut plus émouvant. Ils franchissent la passerelle ; ils sont fort nombreux, et que de colis 1 Pa.rmi ce flot de passagers, nous reconnaissons quelques amis. .Nous sommes 67 à L'on? qui nous rendons ià New-York pour le ie congrès international de chi-rurgie. Il en est Ncnu de partout, depuis l'Italie jusqu'à la Finlande. Sept de Belgique dont le docteur Lepage, président de ce Congrès et Mme Lepage, le docteur, et Mme Albin Lambotte. De France, je citerai le professeur Hartmann, les docteurs Michon, Morestin, Proust et Robineau (de Paris). Parmi les Allemands : MM. Kummel, Garré, Lexer, Rehn, Sonnenburg et Witzel. Le restant des congressistes se rend1 là-brs par d'autres lignes. Après dîner, réunion au grand salon pour le^s présentations. Jusqu'à présent, tout va bien. Samedi 4 avril. — On nous remet, le matin, dans notre cabine, des lettres arrivées par Cherbourg. Inutile de dire la joie que nous causent ces messages en plein Atlantique.La mer est houleuse ; les lames de fond soulèvent le navire ; j'ai la mauvaise idée de réinstaller à l'arrière où l'on monte et descend comme à l'escarpolette, par "bonds, d'une effarante hauteur. Il passe deux vapeurs qui dansent comme des coquilles de noix ; ils disparaissent dans les vagues comme ces petites barques de sauvetage que l'on voit à la côte belge. Co qu'ils doivent nous envier notre relative stabilité ! La moitié des passagers sont malades ; moi', je n'ai pas le courage d'avoir du courage et je reste bien tranquille dans un -fauteuil ; mon mari, lui, n'a 'jamais rien ; jamais le moindre^ ma-laiise, et il fume!... Ce n'est pas juste. Dimanche 5 avrcl. — La mer est encore houleuse ; je pratique le repos dominical Mi faisant servir mon déjeuner dans la cabine. C'est aujourd'hui que l'on fête, Ô1 Liège, le poè/te Albert MockeS, pour sa nomination de chevalier de la Légion d'honneur. Nous lui. adressons nos félicitations par radiogramme. Il y a toujours du monde au guichet de la T.S.F. On peut aussi envoyer une lettire1 de 50 mots pour le prix minime de h mark ; mais elle met 3 jours pour parvenir. On la télégraphie à un bateau de retour ; celui-ci l'écrit et la trans-net à sion arrivée. Un journal -uotidieh, renseigné paa: la r.'S.F. s'imprime à bord. C'est ainsi que aous apprenons que le Lusitania n'a pas pu 3.border à Liverpool à cause du gros temps. Nous avons tra.versé hier, sans nous en douter, une violente tempête. Aujourd'hui, la mer est moutonneuse; ies voiliers passent à l'horizon. Un concert :-st annoncé pour ce soir ; on y donnera, 3;itr'autres, du Mendclssohn et du "Wagner. Au Ritz, les tzyga.nc3 sévissent ; comme dédommagement, des passagères très élégantes. d'un luxe américain extravagant. Les bruits du bord. - Je ne dors guère cette nuit ; j'ai tout le loisir d'écouter les bruits de la mer, ou, plus justement, les bruits du navire. Des reniflements de phoques, des coups dq gong, la calotte violente de la vague sur les hublots, des gargouillements d'eau comme ai elle s'infiltrait ou s'engouffrait dans le bateau. D3S grincements de la coque, prête, dirait-jn, à se pulvériser sous la forte pression. La coque, d'ailleurs, en proportion de sa grandeur, n'est pas plus épaisse qu'une coquille d'œuf ; combien peut-elle avoir ? 2 cm. 1/2 ? et je pense au Titanic, à la rencontre d'un iceberg ; heureusement,- nous sommes bien au sud des icebergs ; nous nVn rencontrerons pas. Des crajquements de tout ce qui est bois ; des chocs sourds, sources de cauchemar, mais le ronflement régulier des machines vous tranquillise et puis, nous ne sommes pas sous eau : je vois nos deux hublots éclairés par la nuit ; nos deux hublots semblables à deux lunes jumelles, lunes énormes, lunes pâles. Le lit, par moment, se soulève ; il faut se figurer que l'on est couché sur le ventre d'une grosse bête qui respire ; c'est bien simple. Tout à coup, pour faire diversion, mon mari se met à crier : « Dites que je n'y suis pas ! » J'éclate de rire ; je crois qu'il s'agit d'évincer un fâcheux, mais il m'explique, à moitié réveillé, avec le plus grandi sérieux du monde, / qu'un Ih'ommc ou un animal, il ne sait pas au juste, veut entrer par son hublot ! » Et notre navire fend les flots, bondit sur les vagues, poursuit sa course avec la fureur d'un train express. Lundi 6 avril. — Le temps est superbe ; le soleil brille. Le ciel et la mer ne sont, d'un côté, qu'un poudroiement de lumière blanche : de l'autre des nuages et des moutons blancs dans du bleu. Mais le vent est glacial. Le courage est revenu, aussi le lundi est-il très animé. Un médecin, heureux d'être enfin guéri, après deux jours de mal de. mer, a offert de beaux œillets à chacune des dames du Congrès ; nous les avons trouvés dans nos cabines ; car, je ne vous l'avais pas encore dit, il y a un magasin de fleurs naturelles à bord. Que n'y a-t-il pas. d'ailleurs, sur cette stupéfiante ville flottante ! Nous voilà à peu près au milieu de notre course transatlantique ; or, comma nous avançons avec le soleil, il nous faut constamment retarder nos montres. En nous servant, le waiter nous dit qu'il y a 400 passagers de Ire classe ; 700 sont annoncés nour le retour', mais on peut en loger 000. il y a. en seconde. 300 passagers; en troisième 800 ; en 4e (émigrants), 1200 pl"« l'équipage. Voici encore quelques chiffres ; peut-être vous intéresseront-ils. L'Impérator a coûté près de cinquante I millions ; il fait 18 voyages par an ; chacun

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This item is a publication of the title Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire belonging to the category Liberale pers, published in Anvers from 1832 to 1940.

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