L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 01 June. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 11 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/hm52f7kx5b/
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3ème Année N°. 951 5 cents «-K:ini®is-ie:«5* i jwn L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer Journal quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom Ue Famille. —— , Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: 2. VOORBL'KGVVAL 234—240, AMSTERDAM Téléphone» 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. , , I Charles Bernard, Charles HertsîeS, Comité de Rédaction: j Ren6 cllfîIîl„rv, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnemems et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal:IV.Z. Voocburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 177S. Abonnements: Hollandefl.l.SO par mois. Etranger H. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. En marge de l'occupation. lia déjeuner chezM. von Bissini. Ce n'est pas moi — je le dis tout de suite qui ai déjeuné chez M. von Bissing; c'est un de mes amis, qui a cette fortune à la fois et cette disgrâce, — un de ces „ ecclésiastiques neutres" à qui les bour-reurs de crânes que la guerre a fait surgir un peu partout ont fait dire tant de ohofles saugrenues. L'originalité de mon „ecclésias-tique neutre" est d'abord que c'est véritablement un ecclésiastique et ensuite que son pays hier encore était véritablement neutro. Mon ami était à Bruxelles au moment où son pays déclara la guerre à l'Allemagne. Il s'y occupait d'une oeuvre de haute charité à laquelle bien des Belges doivent de la gratitude. Il vient de traverser la Hollande venant de Belgique, et c'est pondant ce court séjour qu'il m'a. fait le récit que je transcris ici. ,,J'ai vu Bissing quelques jours avant sa mort. Mais là, bien vu, et sur toutes les coutures : j'ai déjeuné chez lui. Ainsi... Voilà dans quelles circonstances. J'avais appris les nouvelles, je savais- que mon pays était en guerre avec l'Allemagne et que, par voie de conséquence, mon,travail à Bruxelles se trouvait arrêté. Je décidai de partir, mais avant, j'envoyai un mot à M. von Bissing pour le remercior des bons procédés qu'il avait eus à mon égsrd. Un simple et courtois p.p.c., rien de plus. Je m'attendais à recevoir la carte du gouverneur en guise do réponse. Car il faut bien le dire : Bis-sing était l'exactitude mêvne et personne ne lui a jamais écrit sans qu'il fût 'répondu eu déans'les 48 heures. Le lendemain du jour où j'avais écrit au gouverneur, je me trouvais à mon hôtel lorsqu'on vint me dire qu'un officier allemand me demandait. J'éprouvai un malaise. Non pas que les officiers allemands à qui j'ai eu affaire aient été particulièrement, grefsiers avec moi: mon passeport et ma soutane me protégeaient tout de même un peu. Mais la vue d'un officier allemand en Belgique m'a toujours été pénible. Je trouvài mon homme dans le vestibule de l'hôtel. Il salua militairement, fit sonner ses talons l'un contre l'autre et se vis qu'il portait des éperons, bien qu'il fût en automobile. — De la part de Son Excellence ! me dit-il avec solennité en me tendant une immense enveloppe abondamment cachetée. Vous êtes prié de lire et de me donner la réponse. J'avoue que c«3 façons me surprirent. J'cTivris donc l'enveloppe sous l'oeil mono-clé de mon officier qui attendait toujours devant moi, au port d'armes. C était Dieu me pardonne ! — une invitation a dejeuner pour le lendemain au Château des Trois Fontaines ,,chez le gouverneur et la baronne von Bissing". L'officier me considérait et s'imaginait que je serais, ma^ foi, exliê-m en .ont honoré de cette invitation. J é^ai3 en réalité très embêté. Refuser, c était difficile. Accepter, c'était dangereux, ou tout au moins indiscret. Je réfléchis un moment et ce fut l'officier qui me tira de mes perplexités en me disant brusquement : ,,Eh bien?" J'acceptai. — En ce ca=, me dit l'envoyé du gouverneur soyez prêt demain à midi. L automobile ' de Son Excellence viendra vous chercher. _ Un salut. Une sonnerie d'éperons. Un irréprochable demi-tour. Et l'officier avait disparu. J'étais très ennuyé par cette ,,attention" allemande qui s'abattait sur moi comme un obus. De quoi aurais-je l'air,' chez ces Allemands, moi citoyen d un pays où l'Allemagne est un objet d'exécration. Je protestai intérieurement que ce n'était peut-être pas d'une grande délicatesse de mettre un pauvre et innocent ecclésiastique comme moi dans une situation aussi embarrassante. Et puis, coniment aller chez M. von Bissing. En soutane? En civil? J'éprouvai pour la première fois de ma vie la vérité tragique de cette phrase: ,,Je n ai absolument rien à me mettre!" Et quelle langue parler à table ? Je ne parle pas l'allemand. Pouvais-je m'attendre à ce que le général et sa tablée d'Allemands me parlassent ma langue, une langue ennemie? Et pourtant, j'étais assez content de voir von Bissing de près. A l'étranger on le considérait comme une sorte de monstre assoiffé de sang. En Belgique occupée, j'ai vu des gens, des Belges, pour affirmer qu'il valait mieux que 6a place, qu'il était maniaque, mais' non méchant. Enfin, le3 Allemands prétendaient que c'était un saint, — parfaitement. Je verrais donc cet étrange individu, l'on dés hommes les plus sauvagement haïs de ce temps. C'était embêtant. Mais c'était intéressant. La lendemain, l'auto du gouverneur était à ma pc*:te à midi, très exactement, à midi heure allemande. J'étais prêt et je trouvai dans l'auto mon officier de la veille toujours raide,toujours éperonné et un peu ridicule avec son air cassant et son. sérieux. Il y avait encore deux autres personnes dans l'auto. On me présenta. C'étaient des princes, de jeunes princes allemands qui revenaient des Flandres et rentraient en Allemagne. Deux enfants, décorés de la Croix de Fer d'ailleurs, un peu idiots à ce qu'il m'a semblé, en tous cas tenant des propos d'une puérilité.... princière. Pendant le trajet de Bruxelles au Château, la conversation manqua d'entrain. J'étais très mal à l'aise, craignant surtout que des amis belges n» me .vissent en pareille compagnie, et voiture d'une façon aussi suspecte dan l'auto même du gouverneur! Nous arrivons. L'auto décrit une courb savante devant la porte du château de M Orban. Nous descendons, et l'on nous in troduit dans le vestibule où la Cour atten dait l'arrivée des seigneurs invités. Ca Bissing avait une Cour. Il croyait du comme fer, dur comme lui, être une sort de vice-roi de Belgique et qu'il devait sa fonction d'avoir une suite, un équipage un train, à la manière de son maître. J y avait dans ce vestibule fort élégant e que les occupante ne semblent pas avoi abîmé diverses personnes, un maître d cérémonies^ un ,,Hausartzt", médeci: attaché - ^ personne du gouverneur, queï ques officiers de l'administration civile, e tout une quinzaine de personnes, toutes e: uniforme, — sauf moi. Les présentation eurent lieu. Les gens de la Cour 6'incline rent très bas (ah ! cette souplesse d'échine c'est à vous donner la nausée!) devant le deux petits princes, maigres imbéciles ; faces d'albinos; devant moi, un petit salu protecteur leur parut suffisant. Et à me donc ! Puis, le. maître des cérémonies vin me dire : — Mon révérend, c'est vous qui conduise la baronne à table ? — La baronne? Quelle baronne? — Mais la baronne von Bissing, voyons.. Je l'avais tout à fait oubliée. Je ne pen sais qu'au général. Je priai le maître des cérémonies qu'oi me dispensât de cette formalité, car de mi vie je n'avais jamais offert le bras à per sonne et je ne savais pas du tout commen ces choses se pratiquent. Mais il me repré senta que le cérémonial exigeait que je con duise à table la femme du gouverneur e qu'il faudrait bien me plier à la règle. — Mais comment cela se fait-il? m'in formais-je. — Venez dans ce coin. Je vais vous mon trer. Et, avec une grande bonhomie, le maîtri des cérémonies me donna une petite leçoi de maintien, m'indiquant comment je de vais tenir le bras comme ceci, comment j< devais l'offrir, comme cela, et déclarant en suite: — C'est très facile. Vous vous en tirere: à merveille. Alors, il se produisit un remous. On an nonça nos hôtes. Et je vis le général, enfin Je ne le reconnus pas d'abord, bien que sî figure me fût familière. Ce n'était plus ur homme. C'était un cadavre. L'oeil étar lointain déjà, le corps squelettique, le ne: émacié, fe' moustache tombante. Le teim surtout était effrayant, jaune, d'un jaune presque verdâtre. Le gouverneur avait l'ai] d'un noyé. Sa tunique blanche était beau coup trop large pqur lui. Des croix brinque ballaient à sa maigre poitrine. Il s'appuyaii sur une canne. Je vous dis: un homme qui n'en a plus pour longtemps. (Mi voi Bissing est mort cinq jours après, d'ailleurs.), Il arrivait, se traînant, aux côtés de la Baronne, très digne, et, je crois, de Melle von Bissing, de qui je n'ai pas gardé le moindre souvenir. On nous présenta. Le gouverneur de son oeil de mort nous con sidérait sans nous voir; il nous tendit une main à la fois osseuse et molle, tiède et malsaine, mais il ne parla à personne. Sur l'appel d'un maître d'hôtel, on gagna la salle à manger. J'offris de mon mieux mon bras à la baronne et je voyais de loin mon professeur de tout à l'heure qui surveillait inquiet, le mauvais élève que j'étais. Toul se passa honnêtement. On mangea péu el vite. Le gouverneur, la tête dans ses main? décharnées, n'articulait pas une parole el ne manfniqb rien. Il avait devant lui ui: verre de îu1;;, et je ne manquai pas d'observer le contraste bizarre de cet homme qu'or représente comme assoiffé de sang, qui ne peut même pas supportér un verre de lait Il est vrai qu'il était, ce jour-là, très bas..., Le déjeuner fut expédié comme une prière et dura vingt minutes. Il fut fort simple. Le service se faisait par de beaux larbins, évidemment embusqués à Vilvorde par le gouverneur. On parla de tout, sauf de la guerre. On parla du temps, des vivres, et de musique. La première femme du général étail la propre fille de Mathilde "Wesendonck. l'immortelle amie de Wagner. On se piquaii donc de goût musical à Trois Fontaines, On discuta encore de diverses choses. Le général, vers la fin du repas, fit un violenf effort pour demander aux deux princes leurs impressions du front. Après quoi, ï. retomba dans son fauteuil, et laissa ces jeunes oisons parler, parler, et rire, — sans les écouter. Il me dit aussi quelques paroles et sa voix me parut déchirée, brisée — fêlée, comme tout son corps semblait disloqué et disjoint. Le dessert avalé, la baronne, qui avait beaucoup parlé pendant tout le repas et qui raconte avec agrément mais hélas aussi avee surabondance l'anecdote, le fait-divers et la circonstance, se leva et aida son époux a en faire autant. Puis nous fûmes admis à prendre congé de Son Excellence, laquelle n'avait pas de tout le repas dil vingt paroles. C'est alors que l'un de: princes s'avança et dit, en allemand naturellement : — Excellence, oserais-je vous prier de me faire cadeau de la photographie de Votre Excellence, en souvenir de ce dé jeu ner? ' Von Bissing fronça. les sourcils, comme I s'il faisait un effort presque surhumair pour comprendre. Puis, ayant compris, — et flatté, il fit un signe à M. von Markx, ur de ses collaborateurs, et articula douloureu sèment^ avec le geste qu'il fallait/ s — Mein Bild, ja, ja (Ma photographie, oui, oui). 3 J'en demandai une aussi, de photogra- . phîe. Et von Bissing, cette fois, ne dit rien, - mais sourit d'un sourire blafard et gelé, qui - avait l'air de lui faire mal. Après quoi, il r pressa une fois encore nos mains dans !a r sienne, fiévreuse et tremblante, et dis-e parut, lentement, en 6e traînant.... à Nous avions déjeuné comme on joue au , whist, — avec un mort". * René Feibelman t ' ^ Sir Roger Casement et le Congo belge Au Royal Colonial Institut de Londres, M. R. Williams a exposé que l'Allemagne avait probablement machiné les atrocités du Congo belge afin de provoquer une nouvelle conférence de.Berlin qui placerait le Congo sous le protectorat humanitaire de l'Allemagne. Sir Rojger Casement aurait été l'instrument de la Prusse en cette affaire. (Agence Radio). En Belgique. J A Bruxelles Les journaux publiés en Belgique sous la '> censure allem ande sont plutôt mal notés, s Au cas où ils auraient encore quelques dé-1 fenseurs, nous soumettons à l'appréciation k de ceux-ci l'articulet suivant, découpé dans 1 ,,La Belgique" des frères Hutt et du nom-k mé Jos. Moressée: ,,S'il est vrai toutefois que la grande z offensive des Italiens leur aii valu, comme il arrive d'ailleurs toujours en pareilles circonstances, de sérieux avantages, il uy • a pas apparence qu'ils aient réussi à briser la résistance des Autrichiens. Ceux-ci ont défendu le terrain pied à pied et ne se sont repliés qu'à quelque cent mètres au plus des tranchées qu'ils ont été forcés l d'abandonner. Et comme les renforts, su<r _ lesquels l'inaction sur le front dans l'Est leur permettait de compter, ont eu déjà le - temps de leur arrive1*, ils ont manifestement des cftanoes sérieuses de localiser . l'avance de leurs assaiPants et de rétablir sur l'Isonzo après (jette dixième offensive . du général Csdorna. une situation analogue à celle cfui s'est produite après- char 5 cune de ses neuf offensives précédentes, i S'il en va de la eorte, il faudra donc aux . Italiens, pour atteindre un résultat décisif, 3 organiser une «nzième, puis une douzième offensive: ii n'y a plus de raison pour que cjela finisse!..." s Et plus loir,: ' ,,Le général Pétain fera-t-il mieux que - n'ont fait avant lui le maréchal Joffre, . puis le général ivelle ? C'est possible, mais i- on en peut douter si l'on réfléchit qu'il a, ^ tout comme se6 devanciers, à s'attaquer à > un front que les Allemands ont eu le loisir 5 de couvrir littéralement de forteresses que ' des écrivains militaires, qui font autorité, ' sont de plus en plus nombreux à déclarer inexpugnables. Sans doute il ne fera donner l'assaut à ces lignes redoutables qu'après avoir essayé de concentrer des moyens d'ac-' tion plus puissants encore que ceux mis en ' oeuvre l'an dernier sur la Somme et cette année en Artois, sur l'Airne et en Champagne. Mais, de leur côté, dans l'entretemp?., ' ïes Allemands ne manqueront pas de.se for-' tifie.i\ davantage, de renforcer encore leur ' artillerie-, bref de d rendre toutes les mesures nécessaires pour résister à ce nouvel assaut. ,,Alors, direz-vous?... Alors, une seule | chose est certaine: à savoir que si c'est la ! seule force des armes qui doit décider du ( sort de la guerre, nous ne sommes pas près, hélas! d'en voir la fin..." A Anvers (De notre correspondant 'particulier) Lorsqu'ils quitteront la Belgique, les , Boches nous laisseront nus comme ver. Et nous n'aurons que la peau sur les os, au prix où l'on paie la graisse et les pommes de terre. Us s'attaquent à nos provisions. ^ Ils i ont réquisitionné nos récoltes. Nos usines sont vides, — ou presque. Les tramways vicinaux interrompent leur trafic, parce que nos i ennemis ont enlevé les rai-e. Nos chevaux sont i partis et ceux que les Boches ont bien voulu laisser sont de maigres biques qui ne peuvent plus s'accommoder d'un long travail. Or, les Boches, ne pouvant décidément pas réquisitionner leurs sabots ou leurs côtes, s'attaquent aux crins des pauvres animaux. La plus noble conquête de l'homme va donc de-1 voir sacrifier 6a queue et sa crinière sur l'autel des ,,Gc*tt mit uns". L'ère des réquisitions n'est pas close. Tant ! qu'il restera un morceau, une parcelle, une bribe, une miette de n'importe quoi, les Boches réquisitionneront. Us ont fort à faire actuellement à cause des objets en cuivre. La provision est abondante et leur joià énorme ! Malheur à qui fait une déclaration inexacte. C'est l'occasion pour ces honnêtes gens de rafler — en manière de punition — les objets d'art, les antiquités, les objets de bronze, de cuivre, d'argent, jetés pêle-mêle dans une charrette et emmenés vers la gare de Zurenborg d'où les longs convois des mar-1 chandises volées prennent le chemin de l'Allemagne. Les réquisitions se font aussi au détriment de conelamnés politiques, actuellement enfermés au pays des Barbares. Les - feldgrauen se sont introduits dernièrement 1 chez uii patriote condamné à la déportation et ont raflé tout ce qu'ils ont pu découvrir ,en fait de métaux. Ceci sous pretexte que les 1 déclarations n'avaient pas été envoyées à la » Kommandantur à la date fixée! Chez de jeunes mariés ils enlevèrent le cadeau de noces des p'arents, un magnifique service à thé en argent. On le retrouvera dans quelques semaines sur la table de quelque notable Berlinois. Les Allemands sont d'honnêtes gens! Voici comment les coquins procèdent: il y a d'abord irruption des déménageurs qui em-k mènent les objets sur lesquels ils peuvent faire main basse. Ensuite, viennent les contrôleurs qui vérifient et se rendent compte de la régularité du travail de déménagement. Enfin, arrive le troisième larron avec la note à payer. Car il ne suffit pas d'être volé. Il faut aussi payer les frais de transport du butin. C'est un comble, un record, à quoi les auteurs de romans policiers n'avaient pas encore songé. C'est Allemand, — Kolossal ! Le prix des objets réquisitionnés est tarifié par kilo et le volé doit encore acquitter une petite somme de 2.50 francs pour les frais de, contrôle. Un rien... Il faut reconnaître que nos ennemis emploient des spécialistes réputés. Us sont vraiment les maîtres dans cet art dangereux et peu enviable à exercer. Le mot ,,pick-pocket" est passé de mode. Tout le monde l'a remplacé par un autre mot, plus bref et plus juste. La chasse au cuivre a été extraordinaire à Anvers. On eût dit qu'il s'agissait d'or fin. Mais, à l'or, nos ennemis, tiennent cependant plus encore qu'à la victoire. Celui qui se hasarde à faire passer de l'or en Hollande est puni d'une amende s'élevant au double de la valeur de la somme qui doit être ,,fraudée". Bien entendu, ]a somme elle-même est confisquée et n'est rendue en aucun cas. Ça paie les cigares ! Pourquoi 6ommes-nous privés de pommes de terre depuis si longtemps ? Parce que nos ennemis parasites les ont mangées ou expédiées en Allemagne. Aujourd'hui, ils se préparent à dévorer les moissons prochaines. Us ont fait arpenter toutes les parcelles mises en culture et plantées soit de froment, soit de pommes de terre. Si bien que les cultivateurs en sont à se demander s'ils travaillent pour le roi de Prusse ou pour eux-mêmes ? Le sentiment général n'a pas changé. Les Allemands sont de plus en plus détestés. Il est impossible que des relations amicales puissent être renouées entre eux et nous. Et le docteur Bacheans, de Cologne, suivi de sa clique d'industriels catholiques rhénans, lorsqu'ils viendront tendre une main sanglante aux catholiques do Belgique s'attireront un rude affront. Tel est cependant le projet de ces messieurs boches. Après avoir massacré des ecclésiastiques et tant de catholiques belges, les Bachems et Cie veulent renouer d'amicales relations. Embrassons-nous. Fol-leville. A Dieu ne plaise. Nous avons toujours pu nous passer d'eux. Ce- n'est pas après avoir mis nos maisons à feu et à p.ang i que nous éprouvons le besoin d'être pressés sur leur coeur. Le cardinal Mercier, avec cette précision admirable et ce haut esprit de patriotisme, leur a fait répondre à peu près en ces termes:,,Catholiques allemands qui n'avez pas trouvé un mot de blâme pour les boucheries effroyables de vofc compatriotes chez nous, qui n'avez pas blâmé ceux qui fusillèrent nos prêtres et brûlèrent nos villes ouvertes, qui, depuis près de trois ans, veulent faire passer les criminels pour des innocents et laissent crucifier un peuple, jadis ami, vous parlez à présent d'oublier le passé? > ,,Notre devoir est de réclamer le maintien de notre indépendance, de nos droits, de nos prérogatives, de réclamer le châtiment des coupables, de rendre impossible le retour de pareilles injustices. Si nous agissions autre ment, nous prendrions une part dans les crimes de nos ennemis que nous voudrions ramener à l'ordre et à la vertu. ,,L'heure de la miséricorde ne sonnera que lorsque le mal aura été reconnu, que les- remords auront mordu les coeurs et que le châtiment imposé aura été accepté. Un crime individuel pourrait être pardonné. Celui-ci fut commis au détriment d'une nation toute entière, sans raison. Il est donc impardonnable".Voilà, à peu de choses près, ce que le grand prélat de Belgique a répondu aux catholiques allemands. Sa répqnse est la nôtre. Il a traduit admirablement notre pensée. A Tournai L'affaire de fraudes commises au préjudice de la Commission for Relief in Belgium est suivie attentivement par la justice. Des employés infidèles ont été congédiés et l'avocat Carbonelle, président du Comité local d'alimentation, mis en état d'arrestation après une perquisition domiciliaire. L'émotion causée par ces incidents est très grave. Il y a un an 31mai 1916: Combat naval dans le détroit du, Skagctak. 1er juin 1916: Les Français enlèi'eni un ouvrage allemand sur les -pentes sua-ouest du M ort-H onvmc et font 220 prisonniers (riye. gtcuçhe de la Meuse),' \ On mouvement catholique en faveur de la paix Une série d'informations concordantes publiées ces jours derniers dans la presse allemande et la presse hollandaise nous signalent qu'un mouvement international s'esquisse dains le monde catholique en faveur d'une conclusion rapide de la paix. La ,,Deutsche Kirchenzeitung" de Munich a parlé d'un mouvement de grande envergure dans le monde ecclésiastique catholique allemand. Ce mouvement serait chaleureusement soutenu'par Rome. Des membres de l'épisco-pat de pays ennemis de l'Allemagne auraient donné dès à présent leur adhésion à ce mouvement. Le journal bavarois dit ne pas pouvoir en dire plus pour le moment. C'est bien dommage car on aimerait savoir — s'ils existent — quels évêques français, belges ou italiens marchent d'accord dans cette affaire avec les catholiques allemands. Ou bien s'agit-il surtout d'une nouvelle tendancieuse pour l'exportation? Il est assez frappant de constater que la ,,Gazette Populaire de Cologne", le grand journal catholique rhénan, tant occupé à reclamer à cor et à cri une paix Hindenburg, à défendre les pires extravagances pangermanistes, passe cette nouvelle sous silence. Le ,,Tijd", journal catholique d'Amsterdam, parle lui aussi d'une action catholique en farceur de la paix immédiate. Le mouvement partirait de la cour de Vienne et serait dès à présent assuré d'un appui dans tous les pays neutres et notamment en.Hollande où les syndicats chrétiens vont s'agiter. Si le ,,Tijd" dit vrai, faut-il veir dans cette nouvelle un indice de plus de l'ardente volonté de Charles, le jeune Empereur-Roi, d'en finir le plus tôt possible et d'asseoir-sa popularité sur la paix? Ou faut-il voir, dans ce mouvement une suite naturelle à la conférence que tinrent à Zurich le 12 février dernier les catholiques allemands, hongrois, ' autrichiens, suisses^ conférence à laquelle les catholiques de France, de Belgique, d'Angleterre''refusèrent de participer? Une aidresse , fut rédigée à cette conférence, qu'on envoya au Pape. Benoît XV, dans sa réponse, félicitait les initiateurs de la con férence de Zurich, de travailler dès à présent au rapprochement, à la réconciliation de tous les peuples d'Europe selon les exigences de la loi chrétienne d'amour et de fraternité Tout cela est bel, et bien mais combien de fois faudrait-il répéter que cette question du ,,Baiser Lamourette" est subordonnée à ce que sera la paix et de l'issue des opérations militaires. Si le malheur veut,que l'Allemagne et l'Autriche, qui ont déchaîné la guerre, responsables de ce grand crime, sortent de cette guerre sans être battues, aveo une paix conclue sur la base du statu quoy ce qui sera pour elles un triomphe, il est grotesque et lâche de venir parler de réconciliation et de fraternité entre les peuples..., Un mouvement catholique en faveur d® la paix n'est pas plus étonnant que les efforts en vue de la résurrection de l'Internationale à La Haye ou Stockholm. C'est de la longue durée de cette guerre, de l'excès de souffrance des peuples saignant par mille plaies que de tels mouvements sont nés. Mais, chez les catholiques comme chez les socialistes, veut-on asseoir la Paix do demain sur le mensonge? Dans la ,,Reichspost" de Vienne, le 7 mai, le dr. Heinrich Mataja, membre du Parlement autrichien, publiait un long article sur ce mouvement catholique en faveur de la Paix et commençait par expliquer comment la pauvre Allemagne, comment l'innocente Autriche, ne faisaient que mener une guerre de défense, avec quelle lâcheté elles avaient été attaquées par la Serbie et le Monténégro, la France, l'Angleterre, la Russie, voire par la Belgique. Also, une unser Siideïcùm!... Qu'on en finisse, s'il le faut, si les peuples sont épuisés, qu'on en finisse par tout ce qu'on veut, par la cote mal taillée, le triomphe de l'imposture et de la barbarie. Mais que les neutres sans courage de Ste>ckholm et de Zurich, catholiques ou sozial-démokra-tes, ne viennent point nous demander ensuite d'entamer un hymne en l'honneur de la fraternité universelle, l'ode à la joie de la Neuvième symphonie: ,,alle menschen werden Brùder!" (Tous les hommes deviens nent frères). Dans les paroles do Schiller, dans les accords de Beethoven, nous croirions toujours retrouver le ricanement du jjDeutschliand liber ailes!" Louîs Plérard. Les opérations militaires. Dctaiis sur l'offensive italienne. Les combats sur le massif de Vodice. — Les Italiens à l'assaut de la eete 652. — Vaine résistance de l'ennemi. — Les peries des Autrichiens. La situation sur Sur !e front occidental Grande activité d'artillerie au sud de St, Quentin et en Champagne. (Communiqué officiel.) PARIS, 30 mai. (Reuter). Au sud dé St. Quentin et en Champagne l'artillerie di'Sploya une grande activité. Pour le reete aucun'événement important ne se produisit. L'action de l'aviaticn britannique. D'après un rapport détaillé publié par l'agence Reuter l'aviation britannique continue à s'acquitter brillamment de sa tâche. Fréquemment des combats aériens eurent lieu à 19000 pieds d'altitude. Au point de vue technique les appareils^ *e sont beaucoup perfectionnés. La plupar6 de3 appareils montent à présent à 1000 pieds par minute. L'ennemi subit des pertes particulièrement fortes les seize derniers jours. En un mois l'aviation britannique abattit des centaines d'avions ennemis. Rien qu'un dimanche, l'ennemi perdit 30 avions. Les combats se livrent à une si courte distance que les ailes des appareils se touchent. Sur les fronts russes Actions diverses. (Communiqué officiel.) RETROGRADE, 30 mai. Sur le front oriental, en Roumanie et dans le Caucase des fusillades eurent lieu. Dans la nuit du 28 mai un de nos aviateurs, Argejef, accompagné du capitaine Skarsky, fit un raid au cours duquel quatre bomibes furent lancées sur un point dans les lignes ennemies, aux environs de Stanislavof. Le matin, vers 4 heures, cinq avions ennemis survolèrent Podhajce où ils lancèrent environ 40 bombes sans causer de dégâts. Nos avions engagèrent le combat. Notre courageux aviateur Kakcrin fut tué. L'offens've des Italiens Le commentaire Stefanl. ROME, 30 mai. (Agence Stefani). Le massif de Vodice qui forme le centre du bastion au nord de Gorizia, enlevé au cours do la lutte victorieuse qui commença le 12 mai, devient la tombe de brigades autrichiennes entières. Dèsque les troupes audacieuses de la 53 ième division eurent pris pied ferme sur le sommet de la cote 652, l'ennemi ne se donna plus de repos. Sans interruption l'artillerie autrichienne bombarda Vodice et les attaques et les contre-attaques de l'adversaire «u succédèrent sans fin. les autres fronts. j Le 18 mai, à 3 heures, les troupes de 1a j 53ième division atteignirent la cota 652L Au cours de la même nuit elles durent repousser des contre-attaques autrichienne# qui furent reprises le lendemain. Elles étendirent encore leurs progrès et consolidèrent leurs positions le 20. La nuit suivante elles firent de nouvelle! attaques vigoureuses partant du sommet de la cote. Ces attaques eurent lieu sous une pluie de projectiles comme jamais on n'en vit, tandis que la musique joua la march# royale et des airs patriotiques. Le 23 et le 24 mai les Italiens, au cours de brillants assauts, s'emparèrent de toua les ouvrages de défense autrichiens à l'est des maisons de Vodice. Toutes les contre-attaques acharnées quo l'ennemi entreprit immédiatement et au cours desquelles il se servit de troupe# fraîches échouèrent. Des bataillons autrichiens entiers furent fauchés par le feu de nos mitrailleuses et de notre artillerie. Sur les versants, devant nos lignes, se trouvaient de3 milliers dt cadavres. Dans la nuit du 24 et pendant la journée du 25 les Autrichiens firent de nombreuses contre-attaques sans succès. Les attaques entreprises le 25 par d© grandes masses d'infanteriie, appuyées par de violentes actions d'artillerie, furent particulièrement acharnées Dans la nuit du 26 mai, après un rspo# devenu nécessaire à cause des grosses pertes qu'il avait subies, l'ennemi reprit ses attaques et les répéta avec des forces importantes le 28 mai, au moment où nos troupes se préparaient à étendre leurs positions. Toutes ces attaques échouèrent à la suite de la résistance acharnée de nos troupes qui, après avoir repoussé les colonnes ennemies, reprirent l'offensive et parvinrent à prendre pied ferme sur les autres versants do la montagne. Jusqu'à présent l'ennemi abandonna des milliers do prisonniers entre nos mains sur la cote 652. L'acharnement- avec lequel les Autrichiens se battent dans cette contrée s'explique par l'importance qu'ils attachent aux positions do'Vodice. ! Les préparatifs des Autrichiens à Triesto LONDRES, 31 mai. Le correspondant j du ,,Daily Express" annonoa de Genève: I Suivant les nouvelles parvenues ici Lai-| bach est inondée par des soldats blessés ar-■ rivés du front de l'Isonzo et par de6 réfugiés venant de Triesto et de Pola. Les autorités militaires autrichiennes ' se préparent au siège de Trieste. On y amasse des provisions et de l'artillerie lourde. La flotte se tient % prête*'

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